I'll leave you choking on every word you left unspoken | KAMOR

I'll leave you choking on every word you left unspoken

L’hiver était arrivé, et pourtant tu avais l’étrange impression que ce n’était pas la bonne saison. Certes, il y avait bien la neige, le froid, mais… Ce n’était pas le même froid auquel tu étais habitué à Durmstrang. Là bas tu pouvais dire que le froid allait mordre ta peau jusqu’à te glacer le sang, ici c’était aussi insipide qu’une légère brise automnale. Mais bon, il fallait bien que tu t’y habitues, car tu allais très certainement rester encore deux ans ici. Autrement dit… L’Angleterre allait devoir devenir un second foyer pour toi, mais quelque chose en toi te murmurait que ça allait difficilement être le cas. En effet, tu ressentais par moment une certaine nostalgie de tes années passées à Durmstrang. Absolument tout de ton ancienne école te manquait,  même les punitions qui pouvaient y être infligée. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’à côté de ce qui avait pu être vécu à Durmstrang, Poudlard faisait pâle figure. Il est vrai que c’était une ambiance plutôt familiale, que les punitions étaient bien maigres et qu’il y avait de bons professeurs, mais tu attendais toujours qu’un petit quelque chose se produise pour retrouver l’ambiance de l’école slave. Ta réputation de Durmstrang te manquait. Le respect que tu avais réussi à bâtir. Ton poste de Capitaine de l’équipe de Quidditch. L’apprentissage de la magie noire. Oui…Tout te manquait et ça te donnait parfois envie d’hurler a la lune ton impuissance, mais voilà, tu étais un Azarov et tu devais de ce fait montrer que tu pouvais t’adapter. Que tu pouvais marcher droit dans une autre école. Que tu pouvais te créer une nouvelle cours. Mais tout était différent ici, il n’y avait plus cette ambiance de crainte. Il n’y avait qu’une envie de passer outre l’histoire que l’on pouvait ressentir dans les couloirs. Tout le monde souriait pour tenter d’éviter de penser aux pertes qui avaient pu se produire. Tu avais le sentiment d’être passé du monde de Game of Thrones à celui des Bisounours et autant dire que ce n’était pas une bonne comparaison, car toi tu voulais toutes ces batailles pour le trône. Tu voulais t’élever. Tu voulais être reconnu. Tu voulais élever le nom de ta famille parmi les plus grands, mais voilà ici cela semblait tellement impossible…

Semblait en effet, car après tout, rien est impossible si on essaye pas un minimum et c’est pourquoi pour passer le temps. Mais aussi parce que ce serait fort intéressant d’avoir la chose en ta possession pour l’héritage familiale, que tu te mis à la recherche de la Pierre de Résurrection. Après tout, elle devait bien être quelque part dans Poudlard, non ? Puisque ce dénommer Potter l’avait utilisé. C’est ainsi que tes recherches se mirent à se centrer sur une salle en particulier. L’ancienne salle sur demande… Car on pouvait retrouver de nombreuses par là-bas disait-on. Alors tu te rendis au dernier étage de Poudlard et c’est alors que les lourdes portes s’offrirent à ta vue. Tu savais bien que maintenant on la nommait la Salle Détraquée, et qu’elle pouvait rendre fou, mais tu te disais que ce devait être de simples rumeurs colportées par des esprits faibles. Donc tu pénétras dans la salle en faisant fit de ce que tu avais pu entendre et alors, les portes se fermèrent derrières toi. La salle était vide à l’exception d’une table en son centre et lorsque tu t’approchas, tu reconnus ce qu’il y avait sur la table. Non pas la Pierre de Résurrection comme tu l’espérais mais une sorte de bol rempli de sang. Et autant dire que tu le connaissais… C’était le bol qui s’était retrouvé à côté de toi lorsque tu étais à l’infirmerie de Durmstrang, et que tu crachais tout le sang de ton organisme à cause d’un poison. A cause de Kamen. Et alors que tu regardais le bol déconcerté, tu entendis des toussotements, qui se firent plus virulents comme si quelqu’un crachait du sang. Mais tu avais beau regarder autour de toi, tu étais seul… Complètement seul… Et c’est alors qu’une voix s’éleva, comme si elle se tenait à côté de toi. « Venge toi » disait-elle « Venge toi » susurrait-elle, mais tu ne voulais pas l’écouter, alors tu te mis à hurler tandis que tes jambes se dérobaient sous tes pas et que tu te retrouvas a genoux au sol. « VENGE TOOOOOOOOOOOOOI ! » Sauf qu’il n’y avait pas vengeance à avoir, la seule chose qui t’importait c’était d’avoir réussi à avoir une dette de Kamen. C’était meilleur que n’importe quelle vengeance. Mais la voix ne se taisait pas et tu hurlais pour éviter de l’écouter. C’est alors que la porte s’ouvrit et qu’une personne entra… Kamen… Tu te mis alors à murmurer à toi-même « Tu n’es pas réel… Tu n’es pas réel… » Ce devait être un autre tour de la Salle Détraquée…

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Un drame se joue dans le théâtre de sa cervelle. C'est un monde qui sommeille. Et c'est bien son sang vermeil qui se répand dans ses impurs paradis artificiels. Il était sur le point de voir le bout de l'univers, mais au dernier moment, il a fait demi-tour. Il était comme ce vase trop plein, et la goutte de trop, un torrent acide s'infiltrant dans les imperfections du verre. En somme un corps solide qui brûle et déborde d'un liquide corrosif. Mais qui est-il donc ? Mais que cache-t-il donc dans sa réserve et ses yeux purs, dans ses sourires de magnifique et ses lèvres folles ? Qui aurait crû que si vite il parviendrait à se détourner de la course de ses sentiment, eux qui étaient pris dans la mauvaise trajectoire, comme une étoile filante qui ne file plus rien. Cette nuit lui a révélé ses traits et la profondeur de son âme, cette nuit était révélation, cette nuit était déraison et passion nouvelle.  C'était une pause dans l'espace, entre la parole et le silence. Un sablier de temps volé au bonheur, un morceau d'étoile arraché de la voute céleste qui s'est posé au creux de ses reins. Un bijou dérobé au cou de la divine extase. Il a sniffé dans sa nuque un parfum plus puissant que n'importe qu'elle drogue, et sa langue sur sa chair, et leurs langues en accord ont éprouvés la langue des corps bâvards. Cette nuit cupidon s'est cassé la gueule du balcon de la tour d'astronomie, surpris par un élan et le renouveau si vif et intense, de ses sentiments hier encore perdu. Et sur la passerelle branlante de cette humanité mourante souffle un vent d'optimisme quand tout est pourtant voué à la destruction. Construire malgré tout, sans avoir peur des lendemains. Il laisse les fantasmes à sa mémoire à présent et laisse le court du temps défiler. Il est prêt, à présent. Cette nuit était la promesse d'un amour naissant, d'un coeur renaissant. Et si demain tout cela se brise sur les digues de la réalité, alors tout cela n'aura était qu'un songe mais le songe d'une nuit de printemps, le songe d'une renaissance. Le songe de l'amour. L'obsession certaine pour un trésor disparu l'empêche d'être libre définitivement. Il sait qu'ils la cherchent tous, cette pierre de la vie qui promet monts et merveilles. Alors, il se lève, et il part à sa recherche, lui aussi.

Des collisions en continues, des virages qui ne tournent pas, des fondations sans colonnes sans piliers et le tic-tac récurrent de l'horloge capteur mégalo d'un temps infini, comme un bruit sourd, caverneux qui résonne comme un glas funèbre directement dans le crâne, avec lui son cortège de cliquetis insupportables. Le vide puis une chute de pierre à l'intersection. Lorsqu'il rentre dans cette salle qui regorge de secrets, il ne s'attend pas à ce qu'il s'apprête à voir. « Tu n’es pas réel… Tu n’es pas réel… » Un homme est au centre de la pièce, le théâtre a lieu. Il est à genoux au sol, acclame les dieux inexistants, et prie pour que le sang cesse, pour que la réalité revienne. Mais la réalité est déjà là, et il ne semble pas le croire. Kamen s'approche de lui, mais il sent qu'aussitôt, les soubresauts reprennent de plus belle chez le jeune homme, chez Teodor. Un slave, tout comme lui, un Dragon, tout comme lui. Mais pourtant, tout les oppose. « Calme toi Azarov ! » Kamen n'a jamais été proche du blondinet, à vrai dire, il a bien failli le tuer un jour. Et rien n'a été oublié, même si Teodor a protégé Kamen, rien ne sera jamais oublié. Pour calmer le blondinet, Teodor attrape un gant dans le bol qui traînait sur la table, il vient le déposer sur le front de Teodor. Mais à la place d'une eau limpide, c'est un liquide rougeâtre qui vient se poser sur la tête du sorcier. Kamen est surpris, incapable de sortir un mot, il jette à l'autre bout de la pièce le gant empoisonné. « Désolé... Je ne sais pas ce qu'il se passe ! Allez calme toi ! » Kamen n'a jamais été doué dans les contacts humains, et dans ce genre de moments, il panique. Les spasmes ne sont pas loin, mais il lutte. Dire qu'il s'était levé pour chercher cette foutue pierre...

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Le liquide vermeil coulait de ton front pour rouler sur ton visage tel de petites perles qui finissaient par goutter sur tes vêtements et sur le sol... Une goutte. Puis une autre. Et encore une autre. Il semblait pleuvoir du sang, mais c'était juste toi qui en avait sur ton front et cela ne semblait pas s'arrêter, comme si Kamen avait encore laissé le gant sur toi alors qu'il l'avait jeté à l'autre bout de la pièce. Mais était-ce seulement Kamen ? Après tout, c'était impossible que ce dernier vienne à t'aider, car il était plutôt du style à te laisser pourrir jusqu'à ce qu'il soit presque trop tard pour revenir en arrière. Oui... Ce ne pouvait pas être Kamen, il était bien trop attentif à toi pour être vraiment réel. « Désolé... Je ne sais pas ce qu'il se passe ! Allez calme toi ! » Comment pourrais-tu trouver un semblant de calme alors que tout, absolument tout était faux autour de toi. Tu ne pouvais pas... Alors ton souffle s'accéléra une nouvelle fois et le sang qui avait coulé de ton front, se retrouva en contact avec tes lèvres tandis que tu inspiras fortement. Et tu senti le goût de fer sur ta langue, ton palais, puis dans ta gorge. Tu avais l'impression que tu pouvais t'étouffer avec ton sang, alors que c'était seulement toi qui avait l'impression qu'il coulait encore. Tous tes sens étaient faux, on t'avait trompé et rien ne te permettait de discerner le vrai du faux. Tu levas donc ton regard sur Kamen qui était à genoux près de toi et tu te mis à parler d'une voix rauque. « Tu n'es pas toi. Si tu l'étais, je serais déjà dans un lit à l'infirmerie en train de cracher le sang et attendre que tu daignes donner un antidote. » Autant dire que tu avais la rancoeur tenace et même si tu ne comptais pas te venger de ce qu'il avait pu te faire, tu avais quand même envie de cracher ces propos à son visage. Lui rappeler inconsciemment qu'il avait toujours une dette envers toi.

« Alors dis moi Yordanov, es-tu toi ? Ou alors une pâle copie qui essaye de détraquer mon cerveau ? Car oui, c'est ce qu'est cette pièce... La Salle Détraquée, j'aurais dû me douter que ce ne serait pas aussi simple de trouver cette fichue pierre de résurrection. » Tu parlais trop, beaucoup trop, ce qui était étrange, car ce n'était pas dans ton habitude de déblatérer de nombreux propos. Mais le problème c'était que tu te disais que cela avait peu d'importance, puisqu'il était impossible qu'il soit réel. Après tout, quelle était la probabilité que Kamen entre dans cette pièce peu de temps après toi alors que tu étais limite en train de revivre ce qu'il t'avait fait subir il y a de cela quelques années. Tu regardas autour de toi et soudainement la pièce changea de décor. La table. Le gant. Le sang. Tout avait disparu, il y avait seulement un ring à la moldu que vous aviez reproduit dans le club de duel à Durmstrang. Quant à Kamen... Il était toujours là. Que voulais dire toute cette mise en scène ? Elle semblait vouloir vous montrer la première fois où vous vous étiez vraiment parlés, mais dans quel but ? Car ce n'était pas comme si cette rencontre avait changé quoi que ce soit à votre vie. Enfin si... Elle aurait pu changer quelque chose à ta vie s'il t'avait laissé te vider de ton sang sur ce lit à l'infirmerie, car ça aurait été bien simple, tu n'aurais plus été en vie à proprement parlé. Et tu ne te serais pas retrouvé ici en compagnie de Kamen dont tu ignorais la réalité. C'était peut-être seulement une image de ton subconscient, mais pourquoi lui et pourquoi serait-il capable de te toucher s'il n'était qu'une image ? Beaucoup trop de questions... Beaucoup trop de non réponses... Beaucoup trop de réflexions... Secouant la tête, tu passas ta main sur ton front pour voir si le sang était toujours là, mais non... Il avait disparu, comme le reste de la scène. « Je me demande vraiment ce qu'il se passe ici. Un véritable endroit bon pour devenir fou. »

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« Tu n'es pas toi. Si tu l'étais, je serais déjà dans un lit à l'infirmerie en train de cracher le sang et attendre que tu daignes donner un antidote.» Les souvenirs remontent, et Kamen se sent simplement paralysé par les paroles de Teodor. Lui qui ne montre que très rarement ses émotions se trouve désormais désemparé face à la situation. Teodor lui fout une gifle si puissante, que si elle avait été réelle il aurait pu tomber en arrière. Les slaves se font la guerre, se haïssent, mais dans le fond se blessent. Touché-coulé. Teodor a su frapper où il fallait, et Kamen a une soudaine envie de le laisser se débrouiller seul. Mais il voit bien que le jeune Azarov est en pleine démence. Il voit bien qu'il perd la tête, et pourtant ce qu'il dit est vrai. Kamen l'a laissé une fois, presque mort, dans un lit à l'infirmerie. Certes, dès que Teodor avait perdu connaissance, le jeune Yordanov avait été à son chevet, attendant son réveil, mais surtout attendant d'être seul avec lui pour lui fournir l'antidote du poison qu'il lui avait fait subir. Il lui avait jeté un sort ce jour là, et depuis, les dés étaient jetés et leur destins étaient liés. Kamen ne pouvait pas faire autrement que de subir les menaces de Teodor, la colère du jeune slave qui était le frère de sa future épouse. Alors il reste là, il n'a pas le choix. Il a une dette envers lui, et surtout, il ne peut pas faire de mal à Katarina en laissant son frère dans une telle posture. « Alors dis moi Yordanov, es-tu toi ? Ou alors une pâle copie qui essaye de détraquer mon cerveau ? Car oui, c'est ce qu'est cette pièce... La Salle Détraquée, j'aurais dû me douter que ce ne serait pas aussi simple de trouver cette fichue pierre de résurrection. » Le délire envahit une fois de plus Teodor, et Kamen sent qu'il ne pourra pas se retenir plus longtemps. Alors, il se penche au dessus du jeune homme, pour le faire taire. Il espère que sa position de supériorité permettra au slave de le reconnaître, mais il a l'impression que Teodor ne le regarde même pas. Il a les yeux dans le vague et les ouvre grand, comme si il avait une vision d'une chose étrange, angoissante. Kamen lève la tête pour regarder autour de lui à son tour, et au même moment, Teodor s'exprime : « Je me demande vraiment ce qu'il se passe ici. Un véritable endroit bon pour devenir fou. » En effet, tout a été bouleversé. Le décor n'est plus la même. La salle nue est maintenant aussi sombre que le lac de Poudlard, et il ne sont plus sur le sol, mais au milieu d'un ring de boxe. Une salle identique à celle du club de combat clandestin de Yassen. Kamen est à la fois bouche bée, et nostalgique. Il ne s'attendait pas à revoir cette salle de si tôt, et elle lui manque. Il a vécu là-bas de belles et de mauvaises choses. Aussitôt que ses pensées passent, le décor change à nouveau, et il voit son laboratoire. La salle où il préparait ses poisons à Durmstrang. Ses chaudrons, ses flacons, ses ingrédients, tout y est, mais il sait que ce n'est pas réel. Alors, il sait que Teodor ne délirait pas, que c'était la salle qui lui jouait un tour, et qu'elle se jouait de lui aussi. Kamen se lève, il ne veut pas en voir plus. Il n'a pas le courage d'affronter ses démons. « Viens Teodor, cela ne sert à rien de rester là ! Elle n'est pas là ! » Il parle de la pierre évidemment, puisque tous les deux la cherchent. Il s'avance vers la porte, mais quelque chose le retient. Lorsqu'il se retourne, Teodor est toujours au sol. Kamen hésite, puis lui lance : « Tu sais, je ne suis pas celui que tu crois. Jamais je ne t'aurais laissé mourir. Je ne te demande pas ton pardon, mais c'est du passé. Il faudra bien tourner la page. Je suis réel. » Kamen est fataliste, il sait qu'il sera amené à croiser Teodor plus d'une fois, surtout quand il apprendra ses fiançailles. Mais il sait aussi que la vision qu'il a de lui sur son lit à l'infirmerie le hantera toute sa vie.

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La salle change. La salle se moque de vous. La salle vous rend fou. Elle te rend fou. Comme si elle avait lancé un sortilège sur ton esprit pour embrouiller tout, absolument tout. Or Morgane savait que tu détestais être sous l'emprise de quoi que ce soit. Même sous l'emprise de tes propres sentiments. Tu préférais rester stoïque et ne pas laisser tes émotions trop te diriger. C'est pour cela que ta rancoeur généralement tu la gardais bien enfouie au fond de toi, car tu étais la seule personne à avoir le droit de savoir ce que tu pensais des autres. Car les autres ne devaient pas pouvoir s'imaginer que tu pouvais encore leur en vouloir. Sauf qu'à cet instant la salle te contrôlait totalement, ce qui faisait que tu avais montré la rancoeur que tu ressentais envers Kamen. Une rancoeur amère qui te fit cracher un réel venin. Et pourtant... Pourtant Kamen resta là. Prêt de toi, te surplombant de sa taille, comme s'il voulait que tu réalises qu'il était bien celui qu'il prétendait être. Ton némésis... Ton égal... « Viens Teodor, cela ne sert à rien de rester là ! Elle n'est pas là ! » Qui n'était pas là ? La salle ? Pourtant c'était bien sur son sol que tu étais à genoux. C'était bien entre ses murs que tu respirais. C'était bien ici que tu étais entré. Alors comment ne pouvait-elle pas être là ? Tu n'arrivais pas réellement à comprendre ce que Kamen cherchait à te dire. C'était comme si ses mots s'emmêlaient dans ton esprit pour créer une pelote de laine emplie de ses propos, mais sans aucun moyen de la dérouler. Non tu n'avais pas la clé pour comprendre à cet instant qu'il parlait de la pierre que tu étais venu à la base chercher, tu avais juste envie que tout s'arrête. Que tu ne sois jamais entré ici. Que tout ne soit qu'un simple cauchemar. Toi. Un Azarov. Tu préférerais être dans un cauchemar que dans ta réalité, c’était plutôt paradoxale, sachant que d’habitude c’est toi qui apporte le cauchemar chez les autres. Que t’était-il arrivait ? Avais-tu chuté de ton piédestal ? N’avais-tu pourtant pas dit que c’était absolument impossible de te faire tomber maintenant que tu étais monté ? Alors pourquoi rester à terre alors que tu devrais te relever ?

Oui…Pourquoi rester à terre ? « Tu sais, je ne suis pas celui que tu crois. Jamais je ne t'aurais laissé mourir. Je ne te demande pas ton pardon, mais c'est du passé. Il faudra bien tourner la page. Je suis réel. » L’était-il vraiment ou était-ce encore une illusion de ton esprit. Tu n’arrivais plus discerner le vrai du faux et pourtant une part de toi semblait te souffler de l’écouter. Il ne te fallait pas rester là. Il te fallait le suivre. Il te fallait le croire lorsqu’il te disait qu’il ne t’aurait pas laissé mourir. Pourtant la douleur avait été réelle lors de cette période à l’infirmerie par sa faute. Alors…S’en voulait-il vraiment ? Ce qui était certain c’était qu’il n’en avait cure de ton pardon, après tout, il devait se douter que ce serait une chose difficile à obtenir et au fond, à quoi cela pourrait-il bien lui servir… Secouant la tête, tu baissas les yeux sur le sol sur lequel tu étais agenouillé et une part de toi te murmura qu’il était temps de te lever. Tu ne pouvais pas baisser les bras. Tu ne pouvais pas rester comme ça. Tu étais un Azarov, cela c’était une certitude et même dans un cauchemar tu te devais d’agir comme tel. Tout d’abord tu redressas l’une de tes jambes, te mettant en position sur un seul genou, comme tu aurais pu le faire si tu venais à demander la main à quelqu’un, mais ce n’était pas la question là… Tu avais juste besoin d’un peu de temps pour réussir à te soustraire totalement du sol. Et alors tu te levas, poussant sur ta jambe et te forçant à te maintenir debout. Un pas. Deux pas. Trois pas. Tu te rapprochas de Kamen sans pour autant le regarder. Mais une fois arrivé à sa hauteur, tu levas tes yeux vers lui pour les plonger dans les siens. « Je sais pas ce qui m’arrive… Je sais vraiment pas… Mais tu as raison, vrai ou pas, il faut que je sorte de là et vite sinon je risque de perdre la tête une bonne fois pour tout. » Or Morgane savait que tu pouvais déjà être assez dérangé par moment, pas besoin d’en rajouter une couche au risque que tu deviennes totalement étrange.

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Kamen est persuadé que Teodor est trop têtu pour le suivre, pour entendre raison, et enfin sortir de cette salle. Il est persuadé que le jeune Azarov ne voudra jamais de son aide, et pourtant il reste là, près à l'épauler au besoin. Il regarde son ennemi souffrir en se levant. Il le regarde se lever difficilement, il imagine la douleur, le trouble dans son esprit, et il admire la détermination de Teodor. Le blond le rejoint, lentement, tandis que la salle semble s'être bloquée dans le noir. Il s'avance tout doucement vers Kamen, puis lui crache au visage, admet la vérité. « Je sais pas ce qui m’arrive… Je sais vraiment pas… Mais tu as raison, vrai ou pas, il faut que je sorte de là et vite sinon je risque de perdre la tête une bonne fois pour tout. » Kamen est satisfait de voir que Teodor accepte son aide, accepte de l'écouter. Il tend un bras vers lui, pour que Teodor s'appuie sur son épaule. Le serpentard a un mauvais pressentiment, il sent que la salle est capable de leur jouer des tours encore plus affreux que leur pire cauchemar. « Nous devons faire vite, accroche-toi ! » Et comme si la salle a compris qu'ils sont sur le point de sortir, elle se met à trembler. Les murs tremblent, le sol tremble. Pour ne pas tomber, Kamen tente de marcher au milieu des dalles, essaye d'être en rythme avec les tremblements, mais il doit aussi faire attention à Teodor. La porte n'est pas loin, le jeune bulgare a de l'espoir. Qu'est-ce que cette salle veut ? Qu'est-ce qu'elle a contre eux ? Poudlard est une école de fou. Les anglais n'ont peut-être pas les punitions aussi sévères que les slaves, mais leur château est hanté. Il y a eu trop de magie noire ici. Kamen soupire, halète, il a chaud maintenant, et il a l'impression que le chemin est interminable. Pour la porte est grande ouverte, à seulement quelques pas. Mais à chaque fois qu'il s'approche, elle semble s'éloigner. « Plus vite ! » se dit-il à lui même. Il n'entend pas Teodor, il ne sait pas si celui-ci se plaint, l'encourage, l'insulte. Il veut juste sortir de là. Il commence à courir, toujours en tenant Teodor. Et enfin, la sortie est à portée. Alors qu'ils s’apprêtent à franchir la porte, celle-ci se ferme brusquement devant ses yeux. Kamen pousse un cri. La défaite est dure à accepter. Il commence à cogner contre la porte, à relâcher toute sa frustration, sa rancoeur. Il cogne comme lorsqu'il cognait dans le club de combat de Yassen. « MERDE ! » Il s'attend à recevoir les foudres de Teodor, mais celui-ci ne dit rien. Aucun son ne vient de sa bouche, sa respiration est silencieuse. Kamen se retourne alors, et au milieu de la pièce, il la voit. Elle brille. Elle scintille. La pierre qu'ils recherchent tous les deux. Elle est là devant leurs yeux. Celle qui leur promet monts et merveilles. Celle que Kamen veut protéger. La pierre de résurrection, tant convoitée se trouve juste sous leur nez. Kamen jette un regard à Teodor, il sait que le jeune Azarov la veut autant que lui. Il le sent au plus profond de lui, que la guerre n'est pas terminée. Que leur guerre ne fait que commencer. Aucun des deux n'est prêt à céder, et pourtant, personne ne sait qui sera le premier à se jeter sur ce trésor. Kamen essaye de chasser la voix de Lou dans sa tête, qui tente de le raisonner. Il essaye de ne pas penser à Zahari, son demi-frère, mort, à qui il n'a pas pu dire au revoir. La torture est insoutenable. Et il se demande à quoi Teodor peut bien penser lui aussi. Ils sont tous les deux au bord du précipice, mais qui tombera le premier ?

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Tandis que tu avançais peu à peu vers Kamen, tu avais l’impression que la salle n’allait pas vous laisser faire quoi que ce soit sans qu’elle le décide. De ce fait, lorsqu’arrivé à sa hauteur il vient à te dire « Nous devons faire vite, accroche-toi ! » tu aurais pu le prévenir à l’avance que la salle n’allait pas approuver, car soudainement le sol se met à trembler, tout comme les murs. La salle entière semble tanguer et chaque pas que vous effectuez semble être interminable, comme si vous n’alliez pas réussir à aller jusqu’au bout. Ça te donnait la même impression que lorsque tu t’étais retrouvé dans ce cimetière avec la jeune française Mathilde, et que Halloweentown n’avait eu de cesse de s’éloigner de vous à mesure que vous avanciez. « Plus vite ! » Et Kamen se mit à courir en t’entrainant dans ses pas, veillant à ce que tu ne tombes pas, à ce que tu ne ralentisses pas. Mais voilà, une fois arrivé à la porte, celle-ci se referma, comme si elle ne souhaitait pas vous laisser pas sortir. Pas de suite tout du moins. La salle avait d’autres projets pour vous deux. Mais Kamen ne semblait pas le comprendre car il se mit à cogner contre la porte, comme si cette dernière allait s’ouvrir grâce à sa frustration. Tu savais au fond qu’elle ne s’ouvrirait pas. Pas toute suite en tout cas. Tu le compris très bien lorsque, te tournant vers la salle, tes yeux s’arrêtèrent sur un élément en son centre. Pas n’importe quel élément… Une pierre qui brille… Non pas une pierre mais LA pierre de résurrection pour laquelle tu étais venu jusqu’ici. Celle que tu souhaitais accaparer, car elle avait tellement de puissance… Or tu recherchais une telle puissance.

« MERDE ! » Le cri te sorti de ta contemplation, mais pour autant, tu ne pipas mot, Kamen allait comprendre de lui-même qu'il y avait plus important et plus grave qu'une porte qui ne s'ouvre pas. Car après tout, tu ignorais ce que Kamen souhaitait faire de la pierre, mais quelque chose te disait que vous ne pouviez être dans le même camp. Après tout, cela aurait paru quelque peu étrange que vous ayez les mêmes dessins alors que vous étiez tellement différents... Quoi qu'il en soit, Kamen fut prompte à remarquer que tu étais bien trop silencieux, car il laissa la porte pour se tourner vers le centre de la pièce et donc... vers la pierre. Il la voyait. Il la désirait. Et cela se sentait tellement. Tu tournas donc ton visage vers Kamen qui t'observait tout autant. Vous sembliez aux aguets, désireux de savoir lequel des deux avancerait le premier vers la pierre. L'adrénaline montait peu à peu, faisant accélérer les battements de ton coeur tandis que tu reprenais tes esprits. La salle voulait que tu sois en pleine possession de tes moyens. Que vous soyez tous les deux en état de vous battre pour l'avoir. Car après tout ça ne pouvait être que cela, non ? Une bataille pour se l'accaparer avant l'autre... Tu fis un pas pour te mettre de profil entre la pierre et Kamen, mais voyant que celui-ci avait sa main particulièrement proche de sa poche, tu sortis rapidement ta baguette, et la pointa sur lui. « Je sais que je te dois de ne pas être resté au centre de cette pièce complètement fou, mais je ne peux pas te laisser prendre cette pierre Yordanov. »

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La pierre. Celle que tout le monde convoite. Celle qui rendrait des hommes fous. Celle qui a fait mourir d'obsession des dizaines de sorciers. Cette pierre qu'un idiot a laissé tomber par terre. Cette pierre qui a été vue la dernière fois dans les mains d'Harry Potter le soir de la Bataille de Poudlard, qui a été piétiné de nombreuses fois par des centaures et autres créatures magiques. Elle est devant lui aujourd'hui. Dès son arrivée à Poudlard, les anglais en ont parlés. Les serpentards sont obsédés par cette pierre, et il se trouve que les verts et argent l'ont accueillis parmi eux suite à sa répartition. Tout de suite, il a remarqué que deux camps se formaient dans la quête de cette relique. Ceux qui voulaient l'utiliser pour de mauvaises raisons. Ceux qui pensaient à ressusciter un puissant mage noir. Kamen avait beau être quelqu'un de très sombre, il était hors de question qu'il se range du côté des partisans du mal. À ses yeux, être au service d'un Lord ne les aiderait pas. Et il avait vu que Lou était du côté de ceux qui ne voulaient pas qu'elle tombe entre de mauvaises mains. Il l'avait dont rejoint. Peut-être qu'un jour sa position changerait. Peut-être qu'avec le temps, il réfléchirait à prendre part à un autre combat. Mais sa décision était prise. Et à cet instant même, il savait que Teodor ne partageait pas son point de vue. Azarov était un sang pur, un slave, un homme prêt à tout. Cela ne l'étonnerait pas si sa famille avait été du côté de Grindelwald. Les Yordanov l'étaient après tout, comme d'autres familles de sangs purs slaves. Mais Kamen ne partageait pas les convictions du puissant mage noir. Il avait ses propres convictions.

Cela ne l'étonnait pas que Teodor ait besoin d'un guide, d'un mage noir, pour agir. Il fallait donc qu'il ait la pierre avant lui. « Je sais que je te dois de ne pas être resté au centre de cette pièce complètement fou, mais je ne peux pas te laisser prendre cette pierre Yordanov. » Tout se passa très vite. Kamen n'eut pas le temps de voir Teodor sortir sa baguette, qu'il sortit la sienne aussi. Était-il prêt à lancer le sort le premier ? À attaquer et risquer de blesser Teodor, qui était déjà bien troublé par la salle ? Kamen était-il prêt à lui faire du mal encore une fois ? Il soupira et avança encore d'un pas. Il voulait prendre son temps, il ne fallait surtout pas se précipiter. « Je ne pense pas que c'est à toi de le décider, elle reviendra à celui qui la méritera. » Il rusait évidemment, mais au fond de lui, il espérait aussi que sa théorie marche. Rapidement, il pointa la pierre de sa baguette et cria murmura : « Accio ! » mais rien ne se passa. La pierre n'avait pas bougé. Ça aurait été trop facile. Avant que Teodor ne se moque de lui, il pointa sa baguette contre son cou. Fallait-il qu'il se batte encore ? Était-ce vraiment ce qui était écrit ou était-ce la volonté de la salle ? Alors que tous les deux avançaient petit à petit vers le centre de la salle, les murs commençaient à bouger, se resserrer. Il n'avait pas remarqué le phénomène avant, mais maintenant qu'il reprenait pleine possession de son esprit, il comprenait que quelque chose clochait. Teodor lui, était toujours concentré sur la pierre. Il la regardait comme un trésor. Il n'avait pas compris le subterfuge. Plus ils s'approchaient de la pierre, plus ils risquaient de ne pas pouvoir retourner à la porte et de finir écraser. Le sablier était retourné. « Attends ! Ne bouge pas ! » dit-il à Teodor en espérant que cet idiot l'écoute pour une fois.

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« Je ne pense pas que c'est à toi de le décider, elle reviendra à celui qui la méritera. » Bien évidemment que Kamen ne t’aurais pas permis de récupérer la pierre aussi facilement. Après tout, il n’était clairement pas du style à renoncer et toi non plus. Alors cela signifiait que vous alliez devoir vous battre pour avoir cette pierre ? Encore plus de sang en nom de ce si petit objet qui luisait telle une pure merveille et qui faisait briller tes yeux. Oui… Encore du sang qui allait couler à Poudlard pour une des reliques. Mais au fond, y avait-il besoin qu’il y ait du sang ? Kamen pouvait très bien être juste assommé, rien de plus, rien de moins. Tu récupérerais alors la pierre et tu sortirais de la pièce en tirant Kamen avec toi, car au fond tu savais très bien que tu ne pouvais pas te permettre de le laisser là. Il ne t’avait pas laissé, tu ne le laisserais pas non plus. Mais dans tous les cas de figures il te fallait cette pierre. « Accio ! » Comme tu t’y étais attendu, ce sortilège ne marcha pas et la pierre resta au centre de la pièce, semblant vous narguer tous les deux. Tournant ton regard vers Kamen tu lui lanças un regard l’air de dire qu’il pouvait faire mieux. Après tout, le maître des poisons pouvait très bien réussir à attraper une fichue pierre non ? Et en fait… qu’importe celui de vous deux qui allait la récupérer, tu pourrais très bien la lui reprendre une fois sortie de cette pièce. Oui il fallait qu’elle soit tienne. Juste tienne. Et le reste tu les enverras tous bouler, car il n’y avait qu’elle. Qu’elle et toi. Tel un couple fait pour être attiré ensemble grâce aux mains du destin. Oui… Elle serait tienne, et alors un petit rictus étira tes lèvres, tu étais prêt à attaquer pour l’écarter de cette pierre. Pour l’écarter de TA pierre.

« Attends ! Ne bouge pas ! » Fronçant les sourcils, tu l'écoutas malgré tout et tu ne bougeas pas comme tu l'avais prévu au départ. « Qu'est-ce qui se passe Yordanov ? Tu veux aller aux toilettes avant de commencer de peur de tremper ton pantalon ? Ou alors tu es revenu à la raison et tu vas me laisser la prendre ? » Mais alors que tu comptais lancer un sort, tu constatas que les murs avaient bougés. Juste un peu, mais tout de même assez pour que tu comprennes qu'ils risquaient de vous empêcher de sortir, voir même vous écraser dès l'instant où vous irez jusqu'à la pierre. Et en levant les yeux vers le plafond, tu constatas que ce dernier aussi avait bougé. Mais pire encore, il semblait avoir sorti ses crocs, car des piques se trouvaient sur le plafond et plus vous avanciez plus le plafond risquait de vous charcuter pour que finalement vous ne deveniez que des autres fantômes dans le château. « Bon. Il faut qu'on ouvre cette porte et vite. Sinon on va finir broyé comme il faut. Une idée bonne à prendre Kamen ? » Mais comme si elle s'était douté que vous aviez compris, la pièce bougea encore, enfin plutôt le plafond qui se rapprocha et tu vis que les piques n'étaient désormais qu'à quelques centimètres même pas au dessus de ta tête. « Par Morgane ! » Tournant ton regard vers la porte et vers Kamen, tu avanças d'un pas vers celui-ci. Il fallait faire vite. Très vite. Mais même si vous arriviez à la porte, qui disait qu'elle s'ouvrirait ?

I'll leave you choking on every word you left unspoken

Plusieurs scénarios se déroulaient dans la tête de Kamen. Très vite, il comprit que la salle serait plus forte qu'eux, elle les avait mené à la baguette depuis le début et elle n'avait pas terminé de jouer. Si Teodor ne voulait pas l'écouter, si il était trop aveuglé par la pierre, Kamen ne pouvait pas s'imaginer le laisser là. Il n'était pas un lâche, bien que certains disaient que les Serpentards l'étaient. Il ne pourrait pas partir, s'enfuir sans Teodor, mais lui penserait peut-être à le faire. « Qu'est-ce qui se passe Yordanov ? Tu veux aller aux toilettes avant de commencer de peur de tremper ton pantalon ? Ou alors tu es revenu à la raison et tu vas me laisser la prendre ? » Kamen soupire, il n'en attendait pas moins de Teodor. Sa convoitise de la pierre le rend amer, il devient fou, mais Kamen a encore toute sa tête. Malgré les litres de poison qu'il a ingurgité, malgré les drogues, malgré la peur et la haine de sa famille, le jeune Yordanov est encore capable de penser par lui-même, et il sait qu'il leur faut trouver une solution et vite. Il a envie de répliquer, de lui dire qu'il peut aller se faire voir, mais il n'a pas le temps parce que les murs se rapprochent de plus en plus. Enfin, Teodor semble comprendre la situation car il regarde autour de lui d'un œil apeuré. Le slave n'est plus autant sûr de lui, et même si Kamen l'a déjà vu dans des états bien pire, cela fait du bien au bulgare de voir que son ennemi change d'attitude.  « Bon. Il faut qu'on ouvre cette porte et vite. Sinon on va finir broyé comme il faut. Une idée bonne à prendre Kamen ? » Mais Kamen n'a pas d'idées, il est obnubilé par le plafond qui s'écrase contre eux, et les pics suspendus qui se rapprochent. Ils sont foutus. « Par Morgane ! » Teodor a compris lui aussi qu'ils sont bloqués et qu'ils ne réussiront sans doute pas à sans sortir, il fait un pas vers Kamen et à ce moment là, le jeune Serpentard attrape le bras de Teodor par instinct, comme pour protéger un frère.

Ils ne se sont jamais portés dans leur cœur, trop différents, ou peut-être trop semblables, ils sont la némésis de l'autre et rien n'y changera jamais. Mais pour la première fois, ils se sont sauvés mutuellement, Kamen en essayant de ramener Teodor à la raison, et Teodor en faisant ce simple pas vers Kamen. La salle détraquée tremble encore plus, mais derrière les bruits d'effondrement, Kamen a entendu un petit cliquetis. Alors qu'il tient toujours le bras de Teodor, il se tourne vers la porte, à quelques mètres de là. Elle est la seule à ne pas bouger. Il leur reste un dernier espoir avant que la salle ne les avale et qu'ils ne tombent dans l'antre de Poudlard. Kamen est prêt à prendre cet espoir, il ne lâche pas Teodor et l'entraîne avec lui. Il court comme si sa vie en dépendait, et c'était le cas, et une fois devant la porte, il flanque un grand coup de pied dedans pour qu'elle s'ouvre. Il n'a pas le temps de jeter un regard en arrière, il n'a pas le temps de voir si la salle s'écroule vraiment, tout ce qu'il entend c'est un brouhaha de pierres et de poussières. Tout ce qu'il entend, c'est la respiration de Teodor allongé près de lui. Kamen suffoque, il a la gorge en feu, il soupire et se redresse péniblement. Il regarde Teodor et lui tend la main : « Cette pierre ne sera pas pour nous aujourd'hui. J'ai rempli ma dette, tu ne crois pas ? » Alors ils se détesteront à nouveau comme avant. Mais était-ce possible de retrouver l'avant, de retourner en arrière, après tout ce qu'il venait de se passer ?