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Les gobelins de Mumblemumps
Le staff à votre service
Version 7
La version sept est enfin arrivée ! Centrée sur l'épidémie, les problèmes politiques,
de nouveaux clans se forment, venez voir de quoi il en retourne.
Découvre tout ici
L'épidémie dévoilée !
Le Ministre parle de l'épidémie en conférence de presse,
les Médicomages sortent leur premier rapport, les premières conclusions sur l'épidémie !
Jette un oeil au nouvel épisode !
Besoin d'adultes !
Nous manquons d'Aurors à Poudlard et à Pré-au-Lard, de Professeurs et d'habitants de Pré-au-Lard
nous en attendons avec impatience !
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Iron Maiden [Aldëlys]

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There you are, sweet nightmare
Aldous B. Koch & C. Aëlys Legibovna

ϟ 30 Décembre 1999 - Allée des Embrumes  

Iron Maiden can't be fought, Iron Maiden can't be sought.
Oh Well, wherever, wherever you are,
Iron Maiden's gonna get you, no matter how far.
See the blood flow watching it shed up above my head.
Iron Maiden wants you for dead.

J'la suis. La Ruskova dans son manteau d'fourrure blanc. Avec son chignon impeccable dans l'quel elle plante sa baguette. Avec son rouge parfait'ment étalé sur ses lippes pincées. Avec ses putains d'talons qui claquent sur l'sol. J'la suis et j'la lâche pas. D'puis la rentrée, j'en démords pas. J'sais qu'elle planque des trucs. Sous son parfum capiteux, elle cache une saveur suave, presque maléfique. Et elle est barricade son esprit. J'ai su qu'plus tard qu'c'était la prof d'Occlumancie. Mai après tout, c'est logique. Pas pour autant qu'j'lâche l'affaire. J'me suis rencardé sur son cas. J'ai r'monté sa généalogie à la con, j'me suis paumé au milieu des patronymes d'merde des vieilles familles slaves. Et j'ai fini par trouver c'que j'cherche. Elle a des frères, la Ruskova. Quatre. Et y en a au moins un qu'a la marque et qui croupit à Azkaban. Ca a été complexe d'me dégoter une entrevue, surtout qu'son procès avait été bouclé y a belle lurette. Comment argumenter qu'j'voulais encore l'interroger ? Surtout qu'j'étais censé être reclus à Poudlard pour jouer les nounous de gamins décérébrés. Faut croire qu'ça sert toujours d'connaître des types qu'ont une dette à vie. Et qui sont du genre débrouillard et discrets quand on leur demande un service.

C'était comme ça qu'il avait pu extirper Legibov de sa cellule le temps d'un énième interrogatoire. Comme ça qu'il avait pu se procurer du veritaserum légalement avec une autorisation spéciale pour l'utiliser. Un rapport détaillé en échange, c'était ce qu'on lui avait demandé. Officiellement, il avait trouvé une piste pour coincer les deux autres qui couraient toujours. Officieusement, il voulait en savoir plus sur la poupée russe à l'esprit cadenassé. Personne pour surveiller leur entretient, personne pour les entendre. Un autre cadeau de son "ami". Aldous avait extirpé les aveux tant attendu du Mangemort qui les avait vomis sous l'impact des coups de poing dans le foie et l'emprise du sérum de vérité sur son esprit. C'est avec un sourire vainqueur qu'il l'avait abandonné à son triste sort, couvert d'hématomes qu'il avait dissimulé d'un informulé avant de partir sans se retourner. La nécromancie. C'était donc ça qu'elle dissimulait dans les méandres de son cerveau invincible, pour ça qu'elle érigeait des barrières insurmontables. La nécromancie au service du Lord Noir. Aldous en jubilait presque. La Ruskova était à sa merci à présent, le piège de l'Auror se refermerait bientôt sur sa gorge, et lui couperait le souffle. Net.

Il m'avait dit tout c'que j'devais savoir pour la coincer, son frère. Comment elle procédait, où elle avait appris, même c'qu'elle avait b'soin pour ses rituels. Et j'ai attendu. Faut croire qu'la bête rugissante qui m'dévore les tripes, elle est capable d'patience quand elle sait qu'elle va festoyer. J'ai attendu qu'elle sorte d'sa clandestinité, à l'affût d'la faille. D'une brèche où m'glisser. Et aujourd'hui, c'était mon jour d'chance. Elle avait foutu l'camps du château aux aurores. Avant qu'le jour s'lève. Elle s'était échappé d'son appart' avec un capuchon sur son beau chignon serré, en marchant sur la pointe d'ses pieds pour pas qu'le martèlement d'ses putains d'escarpins réveillent les morts. J'l'ai suivi. Ca f'sait des nuits qu'j'dormais presque pas. D'puis qu'j'savais. Ca tournait à l'obsession, mais j'en avais rien à foutre. J'vous la coincer, c'était tout. L'acculer contre l'mur et lui foutre sous l'nez toute la merde qu'j'avais remué d'son putain d'passé. J'sais même pas pourquoi. Si c'est pas fierté ou par défi, si y a une vraie raison ou si j'veux juste la faire enrager. Cruel ou dévoué, j'dois être les deux. Elle est maligne, la Ruskova. Et elle sait être discrète. Mais c'est mon job, la filature. C'que j'fais d'mieux. J'peux être invisible, une ombre dans l'paysage, une volute d'fumée évanescente ! J'lui colle au train quand elle arrive à Pré-au-Lard, prêt à lancer à la dernière seconde l'sort de pistage, avant qu'elle transplane. Pour pas qu'elle l'détecte. Pour qu'elle s'doute de rien. Elle disparaît, la poupée russe, dans un tourbillon d'neige et d'fourrure. Et j'la suis encore.

Il arrive à sa suite au croisement entre l'Allée des Embrumes et le Chemin de Traverse. Il n'a pas besoin de regarder pour savoir qu'elle tournera à droite et s'enfoncera dans l'obscurité tortueuse. Il la piste à travers les recoins sinueux et macabre où elle avance vite, le pas leste et précis. Elle sait où elle va, comme seul le savent ceux qui ont reproduit maintes et maintes fois le même chemin. Ses jambes longues la portent sans qu'elle n'ait à réfléchir, chorégraphie mortifère de la marionnettiste funèbre à la recherche de ses ficelles de ténèbres. Il voit presque les os danser devant ses yeux, ses pupilles acier brillant d'un éclat victorieux alors qu'elle s'immobilise devant une herboristerie à la devanture crasseuse qui jure avec la pureté des étoffes dans lesquelles son corps pâle est enveloppé. Elle n'hésite pas en poussant la porte, ses mains gantées effleurant à peine la poignée rouillée aux relents de pourriture alors que la boutique l'engloutit dans sa bouche béante. Une odeur insoutenable s'échappe de l'échoppe à la seconde où elle s'enfile à l'intérieur et lui colle la nausée. Aldous n'entre pas. Il préfère scruter attentivement à travers la vitrine opaque de poussière avant de contourner le bâtiment. Il s'assure rapidement en quadrillant le terrain, qu'il n'y a pas de sortie à la dérobée. Pas de sous-sol magiquement dissimulé, pas de subterfuge à l'Armoire à Disparaître dans l'arrière boutique. La Ruskova sera obligée de ressortir par là, elle n'aura pas le choix.

J'me frotte les mains. J'libère mes cheveux en bataille d'sous l'capuchon qu'j'portais aussi et j'gratte un moment ma barbe, détaillant du bout d'mes doigts les reliefs d'ma cicatrice l'long d'ma joue. J'l'attends. J'sens dans mon ventre l'excitation croître avec avidité. J'passe ma langue sur ma bouche et j'sens ma salive s'faire presque corrosive. L'tabac m'manque. L'arôme des feuilles d'mon père. La fumée brûlante qui coule dans ma gorge. J'attrape la tige qu'j'gare caler au d'ssus d'l'oreille et j'la coince entre mes lèvres. J'l'attends. J'ai ma baguette contre mon ventre, ma clope incandescente sur laquelle j'tire à m'en faire tourner la tête. J'jubile. J'entends pas l'marasme d'la rue, la conversation des passants. Juste le grincement désagréable des gonds rouillés d'la porte qui s'ouvre lentement. Et elle sort. Avec sa fourrure repliée sur son ventre, ses achats dissimulés sous l'tissu. J'me racle la gorge. Ca doit lui être familier parc'qu'elle lève les yeux. J'coule l'mercure d'mes iris acérés dans les siens et j'la fixe avec un sourire goguenard. J'forme un rond d'fumée du plat d'ma langue qui entoure son visage progressivement envahi d'panique.

"Tiens Ruskova ... Comm'on s'retrouve. C'est marrant, toi qui m'disait qu'Poudlard s'était pas l'Allée des Embrumes ... Faut croire qu'tu sais d'quoi tu parles ! Tu fréquentes aussi les boîtes à cul, hun ? Bah quoi, j'suis curieux moi !"
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There you are, sweet nightmare
Aldous B. Koch & C. Aëlys Legibovna

ϟ 30 Décembre 1999 - Allée des Embrumes  
Ce gouvernement ! La russe avait maudit haut et fort le ministère de la magie pour le décret en vigueur, l’obligeant à passer les fêtes de fin d’année au sein même de l’école. Bien sûr, Poudlard, pour l’occasion, s’était vu transformé, et jamais la jeune femme n’avait vu spectacle plus beau que la Grande Salle illuminée pour célébrer l’hiver et la date la plus importante qu’il soit. Elle s’était pourtant imaginée être ailleurs qu’au sein du château, au chaud dans cet appartement à Pré-au-Lard avec son fils. Elle avait prévue de laisser du temps à sa nourrice pour lui permettre de rejoindre les siens, prévue de participer au marché de Noël avec la petite tête blonde qui semblait adorer l’hiver et… ce maudit décret était tombé comme un cheveu dans la soupe, provoquant autant de désarroi que d’interrogations. Naturellement, les professeurs avaient été mis au courant du réel pourquoi. Cette épidémie était en train de causer plus d’un trouble dans les vies bien rangées des uns et des autres. De même, elle avait osé espéré un peu de répit face à l’Auror qu’elle ne cessait de croiser dans les couloirs de l’école, aux repas, et autres situations qui rendaient la situation plus inconfortable qu’elle ne l’était déjà. Elle n’hésitait pas à faire demi-tour dès lors qu’elle reconnaissait son pas ou croisait sa silhouette. Les pires moments n’étaient autres qu’aux tombées de nuit, la peur la prenant à la gorge. Jusqu’alors, elle s’était toujours débrouillée pour ne jamais être seule avec lui, et semblait avoir plus ou moins réussi. Et pourtant, plus le temps passait, plus la jeune femme soupçonnait l’animal de la suivre, de tout faire pour la mettre mal à l’aise. Un sixième sens en alerte, plus encore depuis que les vacances avaient débutées, ou le début d’une paranoïa justifiée… Dans un cas comme pour l’autre, Aëlys s’était mise à regarder par deux fois derrière son épaule, par sûreté. Elle ne tenait pas à revivre le passé, pas plus qu’à laisser l’homme entrer de nouveau dans son intimité, quelle qu’elle soit.

Refermant la porte de ses appartements, scellant du bout des lèvres l’entrée pour que personne ne puisse jamais y entrer, l’héritière s’évade, quitte le château avant que d’autres lèves-tôt ne quittent les dortoirs et ne profitent de cette neige tombée durant la nuit. Du bout de ses phalanges gantées, elle recouvre d’un sombre capuchon sa chevelure blonde coiffée à la va-vite, d’un chignon pourtant impeccable, mais d’où s’évadent de plus en plus de mèches à mesure qu’elle s’éloigne. L’élégance lui va comme une seconde peau. Elle aurait put l’être bien moins si la nécessité n’avait été un fardeau dont elle s’acquittait parfaitement. Un instant, elle s’arrête, respire l’air frais qui vient lui rosir les joues. Ce n’est pas tout à fait un hiver russe, mais elle s’en accommode, expire un long filet de vapeur et resserre son manteau blanc qui lui tient pourtant bien assez chaud. Bientôt, elle arrive à Pré-au-Lard, et son cœur semble lui conjurer de faire un détour, de passer les quelques rues qui la séparent de celui qu’elle chérit plus que tout. L’hésitation l’incite à s’arrêter pour laisser son faciès se tourner vers la rue par laquelle elle passerait volontiers. Au retour, cela vaudra mieux. À cette heure-ci, il ne fait nul doute qu’il dort encore. Pourtant, ne serait-ce pas une bonne surprise d’être là à son réveil ? Le dilemme est cruel, mais la raison l’emporte. Si elle s’y rend maintenant, elle n’ira pas à Londres. Et si elle ne va pas à Londres, elle ne pourra pas acheter ce qui commence à lui faire cruellement défaut. Elle ne peut se le permettre. Il y a des questions en suspend, et auxquelles elle souhaite des réponses. Dans un dernier soupir, elle disparaît, transplane là où elle doit se rendre…

… et reprends sa marche comme si de rien n’était, saluant d’un simple signe de tête les quelques passants qu’elle croise. Le Chemin-de-Traverse, rue éternellement animée, fut sans aucun doute son premier endroit favori lors de son arrivée à Londres, quelques années plus tôt. Instinctivement, elle s’arrêta devant l’une des pâtisseries sorcières, dont les gâteaux prenaient la forme de bien des créatures fantastiques connues. Une fois ses achats urgents effectués, sans doute prendrait-elle le temps d’acheter quelques viennoiseries pour se faire pardonner. Mais pour l’heure, il lui faut hâter un peu plus le pas, et tourner vers une rue bien moins fréquenter, ou seulement de ceux qui en connaissent les recoins et savent pertinemment quoi trouver. Cette fois, elle n’esquisse pas même un salut pour les sorciers et sorcières de bas-étages, presse le pas, quand pourtant, une part d’elle se sent tout à fait à l’aise en ces lieux sombres. Familiarité. Ses talons claquent sur les pavés, sans qu’elle ne marque la moindre hésitation, elle sait où elle va, pour avoir fait et refait ce chemin de bien nombreuses fois, et pas souvent sous la contrainte. Elle tourne, encore une fois, jusqu’à finalement faire face à cette boutique plongée dans les ténèbres. La devanture n’est pas des plus accueillante, pas plus que le personnage qui y fait ses affaires à l’intérieur, mais déjà, elle pousse la porte, inspire l’odeur d’encens, de plantes et autres fragrances que seuls les experts en magie noire peuvent dénoter sans se faire happer. Le bois grince légèrement sous ses pas, et la clochette de cuivre a déjà annoncé son arrivée. Elle est seule cliente pour le moment, mais sait déjà que cela ne durera pas. Elle n’attend pas plus de quelques secondes avant qu’une sorcière aux lèvres aux lèvres bleues ne se dirige vers elle, une mine affable, mais l’appât du gain dans les prunelles. « Miss Legibovna. Il y avait longtemps… » Si peu. Quelques mois, tout au plus, mais la russe se tait. Elle n’a pas besoin de mots pour être servie, cliente depuis suffisamment longtemps maintenant pour que la gérante sache pertinemment ce qu’il lui faut. « Je vous prépare votre commande. Oh ! Je vous informe que la cendre de mage est à moitié prix aujourd’hui. Et aujourd’hui seulement ! » Mais la Russe n’écoute pas. Le regard vadrouillant déjà sur les différentes étagères. Bien que la boutique ne paie pas de mine de l’extérieur, il s’agit en vérité d’une vraie mine aux trésors, bien plus fournie que l’apothicaire du chemin-de-traverse, et parfois, de bien meilleure qualité. Les réels potionnistes savent où se fournir, et les plus malins de même. Ses mains gantées attrapent de temps en temps quelques flacons, détaillent les étiquettes, avant de finalement reposer, le désintérêt dans le regard. Son regard accroche un instant quelques pierres, et son esprit vagabonde, jusqu’à ce que finalement, ses mains n’en attrapent deux différentes, de tailles plus ou moins équivalentes, qu’elle rajoute à sa note. Elles seront certainement très utile à Poudlard.

Finalement, elle paye ses achats, qu’elle glisse dans son sac à main, bien caché sous son manteau de fourrure. Un simple signe de tête et sort, respire l’air qui lui semble bien moins chargé, et se fige lorsqu’elle entend un raclement de gorge familier. Trop familier. Il lui semble que le sang de ses veines s’est lui aussi figé, avant de reprendre sa course, tandis que son organe battant marque un loupé. Elle n’a qu’à tourner la tête pour apercevoir Aldous, le sourire goguenard sur les lèvres, la fumée de sa cigarette se dirigeant immanquablement vers elle. Elle tousse, et d’une main libre, évente le reste de la volute qui lui pique les yeux. « Monsieur Koch. » Elle marque un effort de prononciation, avant de finalement reprendre contenance. « Je préfère le thé de chez Madame Piedoddu, ne vous en déplaise. J’ose espérer que votre présence ici n’est qu’un hasard fortuit. » Et pourtant, elle n’y croit pas. Pas un instant. Ses émeraudes sondent un instant les prunelles de l’homme, hausse un sourcil. « Eh bien. Je vois que vous avez fait connaissance de Dusan. Comment se porte mon frère ? » Elle garde contenance, et pourtant, elle sait déjà qu’elle n’aime pas ce qu’elle risque d’entendre, sans sonder plus longtemps le sorcier qui lui fait face. Elle sent le danger, mais il n’est rien comparé à ce qui a déjà été vécu.  

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Aldous B. Koch & C. Aëlys Legibovna

ϟ 30 Décembre 1999 - Allée des Embrumes  

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Hasard fortuit. Elle a vraiment des façons d's'astiquer la pine quand elle parle, Ruskova. Avec ses Monsieur Korrr' et ses tournures moyenâgeuses. Ca change pas qu'elle a pas l'air ravi d'me voir. Tant mieux. Ca m'conforte dans mon orgueil : elle m'a pas r'péré. Elle est p't'être bonne pour fermer son esprit -et bonne tout court d'ailleurs- mais pas pour tout. Une fois encore, j'suis l'plus fort. Elle s'excite avec la fumée et ses expressions d'grande dame outrée en toussant. Les pauvres poumons d'Madame la Duchesse supporte pas la fumée d'la rue ? Faut croire qu'ça fait qu'me donner envie d'lui r'cracher la prochaine salve à la gueule. Mais j'jubile pas qu'parc'qu'elle a l'air d'vouloir m'faire disparaître comme une tâche de sang sur sa peau d'bête. J'jubile parc'que j'la tiens cette fois. J'la sens qui force mon esprit. C'est subtile, délicat, un peu comme sa façon d'bouger ou d'se tenir. T'façon j'ai rien à cacher. J'la laisse fouiller, chercher c'qu'elle veut. Y a tout c'qui faut pour lui donner envie d's'barrer d'l'intérieur d'ma tête. J'pourrais moi, j'le f'rais alors j'imagine même pas la poupée russe. J'vois bien qu'elle essaye d'rester digne, droite, qu'elle contrôle l'timbre d'sa voix, l'frémissement d'sa lèvre, l'rythme où battent ses paupières et l'myocarde qui palpite au creux d'sa poitrine. Elle fait d'mieux en mieux, faut croire qu'elle s'habitude à moi, Ruskova. J'fronce l'nez en r'niflant. Elle sent pas la peur, pas encore. J'perçois l'changement quand il s'opère, mais pour l'instant, y a rien d'autre qu'son parfum d'luxe et l'odeur d'sa peau. Pas encore l'fragment d'terreur liquide qui lui donne l'air si ... appétissante.

Il se lèche les lèvres et serre les dents sur sa cigarette en se redressant du mur où il se tenait appuyé pour faire face de toute sa carrure à la jeune femme. Elle crispe imperceptiblement sa paume sur son sac, et elle ne le quitte pas des yeux. Elle sent la sentence poindre comme se balance le pendu au bout de sa corde. Elle voit le gibet qui se rapproche et le nœud qui se serre autour de sa gorge. Il se rapproche d'un pas. Il aime cette impression de supériorité qu'il ressent avec elle, cet effroi qu'il déclenche en elle. Presque autant que la hargne et la détermination avec lesquelles elle essaye de s'en défaire. Une sorte de défi permanent, un équilibre ténu avec le besoin de lui faire peur et la satisfaction de la voir se battre. Un jeu de domination et de soumission qui attise les réactions et aiguise les sens de l'Auror. Aldous passe une paume dans ses cheveux et regarde un moment la silhouette de la femme qui lui fait face. Elle paraît frêle comme ça, sensible et rêveuse, belle comme la neige nivéale, froide aussi. Et pourtant elle abrite une force de vie telle qu'elle parvient à converser avec la mort. L'au-delà est son terrain de jeu, les morts des pantins qu'elle manipule de ses doigts d'albâtres. Elle est toute en adresse et en finesse, une insidieuse vipère qui joue à la colombe. Blanche à l'extérieure mais si sombre à l'intérieure. Il voudrait en percer tous les secrets, découvrir ce qu'elle cache derrière sa fourrure immaculée et son chignon impeccable, derrière ses macabres acuités et son passé nébuleux. Et ce qu'Aldous veut, généralement, Aldous l'obtient. Peu importe comment ...

"Moins bien après qu'j'sois parti, j'pense. Mais t'aurais r'çu un hibou s'il s'en était pas sorti quand même. Faudrait pas laisser Soeurette Ruskova sans nouvelle d'son grand frère. C'est marrant, il a pas été aussi "cordiale" qu'toi quand on en a parlé !"

Cordiale. J'l'imite un peu avec sa façon ampoulée d'parler et son accent russe qu'elle pourrait aussi bien forcé qu'faire disparaître. J'tire sur ma clope en jaugeant la moindre d'ses réactions. C'maintenant qu'le jeu commence. Maintenant qu'la partie a vraiment début. C'est la course contre l'temps avant qu'j'creuse assez profond dans ses entrailles pour trouver c'que j'cherche. J'la disséquerais comme un légiste jusqu'à savoir tout c'qu'elle cache. Par obsession ? Par intuition ? J'en sais foutrement rien. J'sens juste qu'j'dois l'faire. Qu'y a quelqu'chose en elle qui faut qu'j'découvre.

"Disons qu'c'est pas l'genre franchement loyal, comme garçon. Pas franchement clean non plus. Mais, faut croire qu'y a qu'ta peau d'bête qu'est blanche comme neige, non ? Tu préfères qu'on en cause là au milieu, ou tu veux qu'on s'trouve un coin tranquille ... hun ?"

C'pas comme si j'lui laissais l'choix. D'façon, on allait avoir c'te conversation. Elle avait plutôt intérêt qu'j'ferme ma gueule sur ses p'tits jeux morbides si elle voulait pas r'tourner tout droit au Goulag. J'suis pas l'genre à faire du chantage, c'est pas mon truc. Trop d'manigance, trop d'mascarade. J'suis un mec cash qui préfère rentrer dans l'lard et mettre carte sur table. Elle peut bien faire l'anguille, Ruskova, elle va pas pouvoir m'fuir toute sa vie. C'est plutôt dans son intérêt d'jouer la sécurité sur c'coup là. J'fais un signe d'tête vers la droite. Y a un boui-boui pas loin, un bouge crado où on boit d'la daube mais où on peut causer pénard. L'genre d'endroit où il vaudrait mieux qu'elle s'planque un peu sous son capuchon si elle voulait pas mal finir. 'Fin, avec moi dans l'coin, ils risquaient pas d'y avoir quelqu'un pour la toucher. Paraît qu'j'suis pas l'genre d'type à qui on veut s'frotter par ici. Ils savent qui j'suis. C'que j'suis. Généralement, quand j'viens là, c'est soit pour parler, soit pour exécuter. Ceux qu'ont pas la conscience tranquille ont meilleur temps d'fermer leur gueule s'ils veulent pas qu'j'me penche sur leur cas.

"On va au Gorgoroth. C'est l'genre d'endroit où personne s'souviendra nous avoir vu. Plutôt pratique, hein Poupée, c'serait bête qu'on t'reconnaisse. Et si tu marches pas trop loin d'moi, personne d'vrait être tenté d't'attraper dans un coin sombre. Même si j'pense pas qu't'serais du genre à t'laisser faire sans rien dire ..."

Il attend une seconde, fouillant son regard émeraude pour y déceler l'ébauche de peur qui le fera frémir. Ou l'élan de courage qui réveille son orgueil. Peu importe sa réaction, il a déjà gagné. Elle est obligée de le suivre. Obligée de se plier à ce que lui désire. Parce qu'il la tient, la poupée russe, il la tient entre ses mains calleuses et il ne la lâchera pas avant d'avoir eu ce qu'il voulait. La vérité ? Ou autre chose de plus obscur ? Il ne saurait le dire. Même si au fond de lui, tapi dans les méandres de son esprit brisé et de son corps trop longtemps soumis à la torture, il y avait les prémices d'une suspicion qui finirait bien par éclore. Il la regarde à nouveau, tire une dernière fois sur son bâton toxique avant de le jeter au sol et de l'écraser violemment du plat de sa semelle. Lentement, pour s'assurer qu'elle le suivait, il se mit en marche. La partie avait début oui, et il avait une excellente main !
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Aldous B. Koch & C. Aëlys Legibovna

ϟ 30 Décembre 1999 - Allée des Embrumes  
Elle se fait respectueuse de sa vie privée, ne fouille pas plus loin que ce que l’homme – tout du moins ce qu’il semble être – lui laisse percevoir. Elle n’est pas la meilleure des Legilimens, mais demeure néanmoins capable de se montrer aussi délicate qu’une brise printanière. Elle est bien plus douée pour cacher les choses, ses émotions, ses pensées, ses souvenirs. Peut-être pas aussi douée que feu Severus Rogue, à peine quelques miettes en dessous de lui, mais suffisamment douée dans l’art de se préserver. Elle n’aurait pas tenu bien longtemps face à sa propre famille et le seigneur des ténèbres si elle n’avait été aussi obstinée dans l’objectif. Aussi, dans l’esprit de son vis-à-vis, ne perçoit-elle que l’image intacte d’un frère qu’elle n’a pas revu depuis une année, peut-être même plus. Il lui apparaît plus faible physiquement qu’autrefois, mais le faciès glacial typique des russes est facilement percevable. La fierté est son arrogance, qui le couvre tel un manteau. Elle s’extirpe doucement, sans regarder ailleurs. Elle en sait suffisamment pour savoir que son frère a révélé des choses, des choses que l’on ne murmure pas à n’importe qui, mais peut-être pas tout. Il y a des secrets que l’on ne révèle pas, que l’on garde dans la famille, par fierté, par souci de préservation, ou par crainte de représailles. Qu’a t’il murmuré à l’oreille de l’Auror ? La jeune femme est aussi curieuse de l’entendre que de comprendre l’acharnement de ce dernier envers sa personne. Le destin est une catin capricieuse. Sait-il seulement le tort qu’il lui a fait autrefois ? Est-ce une vendetta personnelle pour la voir s’éteindre définitivement ? Elle tressaille. À force de danser avec la faucheuse, de négocier avec elle, elle n’a pas prit garde à sa propre date de péremption. Est-ce pour aujourd’hui ? Demain ? Un instant, ses prunelles s’égarent, sa mine se fait lointaine, absente. Il y a des dispositions qu’il faut qu’elle prenne. Gringotts ne devrait pas tarder à ouvrir, et peut-être trouvera t’elle un notaire dans la journée. Oui, peut-être est-il temps de se préparer à l’inéluctable. Mais déjà, elle revient, cligne des paupières, observe de nouveau son opposant et fronce le nez face à cette volute dérangeante. Elle n’a pas remarqué pendant son absence qu’il s’est approché, elle marque un pas en arrière. CLAC. Son talon frappe la pierre. Elle tient à cette distance entre eux, déteste quand il est trop près, quand il la touche, quand il vient s’enivrer de son odeur. Elle ne souhaite plus être sa proie, n’y survivrait pas. Le lien qui les unit malgré eux est malsain, toujours chargé de terreur, et d’une sensualité effrayante. Il est son ange de la mort, celui qui viendra la faucher, qui récoltera son âme. Elle n’est qu’une mortelle qui cherche encore et toujours à repousser la Mort. Il y a encore des choses à faire, à apprendre. Il est beau son diable, dans sa peau endommagée, il joue de son charme assassin, passe une main dans sa chevelure, l’observe. Elle perçoit l’étincelle de victoire dans son regard. Il sait quelque chose, et meure d’envie de le lui susurrer, elle contrôle ses battements de cœur, parce qu’il peut les entendre. Elle est toute aussi curieuse, mais conserve un visage plus ou moins neutre, compte mentalement jusqu’à dix, puis vingt, autant de dizaine nécessaires pour ne pas sombrer sous cette terreur qui s’installe doucement, lascivement. Il lui répond finalement, accentue les mots clés.

Elle se tait, tente d’imaginer son frère face à la brute qui se tient devant elle. Sa vendetta a donc commencé, et le pauvre hère qui partage son sang n’a pas dû faire long feu face à la bête enragée. Elle tressaille une nouvelle fois, sous l’idée qu’il puisse penser qu’elle a besoin de son frère. Elle ne retient pas le froncement de sourcils. De toute évidence, comment pourrait-il savoir ? Elle ne le laisse pas pénétrer son esprit, et ne compte pas lui conter son histoire. « La… cordialité n’a jamais été son fort, pas plus que la loyauté. J’ai toujours aimé le comparer à un géant, courbant l’échine jusqu’à ce qu’il soit en position de frapper pour gagner le trône. Je crains que son désir de grandeur n’ait été tué dans l’œuf. » Manifeste t’elle finalement, ses lèvres s’étirant subtilement sous sa comparaison avant de reprendre une note de neutralité parfaitement jouée. Elle tourne légèrement la tête lorsqu’il lui présente un endroit peu moral, puis reporte son attention sur l’homme qui tient visiblement à lui parler, lui tenir une longue conversation. Cela changera certainement de sa mauvaise manie à la renifler toutes les dix minutes. Mais dans cet endroit-là ? « Certainement pas. » glisse t’elle avec politesse. Une éducation parfaite en tout point, en tout instant. Mais déjà il embraie avec une menace, sous-jacente, mais qui rappelle à la terreur qu’elle ressent lorsqu’elle est seule avec lui. N’est-ce pas dans une rue semblable à celle-ci qu’il a commit son méfait ? Le souvenir remonte à la surface, qu’elle bride avec une main de fer malgré le velours de son gant. Cela lui appartient, elle ne lui fera pas le plaisir de savoir comment l’on se sent lorsque l’on perd tout, lorsque l’on est incapable de se défendre. S’il sait ce qu’il a fait, il a certainement conscience de son état d’esprit. Et déjà, elle sent son gosier s’assécher, de nouveau, ses prunelles voir des points blancs. Ou peut-être est-il en train de neiger ? « Non. » Gronde-t’elle, ramenant son courage en avant. Elle remonte la tête qu’elle a penchée en avant, sous le choc, avant de respirer. « Je n’irai pas là-bas. » C’est catégorique. Il peut bien la plaquer contre le mur comme il aime certainement le faire, lui coller sa cicatrice sous l’œil ou se coller à elle pour l’effrayer, elle ne partira pas là-bas. Elle respire, reprend doucement une contenance pourtant incertaine. « Mais puisque vous jubilez de me révéler des choses qui je n’en doute pas seront passionnantes, je vous invite dans un endroit plus agréable sur le Chemin-de-Traverse. C’est bien plus chaleureux, et je n’ai pas envie de passer ma journée assise dans un endroit aussi morne que glacial. Et j’ai repéré une pâtisserie que j’ai très envie d’acheter. Si par advertance il ne devait plus y en avoir après notre charmante discussion, je vous fais manger vos cigarettes adorées. Alors c’est de l’autre côté que nous allons.»
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Aldous B. Koch & C. Aëlys Legibovna

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Contrarié. A la fois, j'supporte pas qu'on m'donne des ordres. Encore moins avec c't'air revêche d'mal baisée qu'a trop l'habitude d'mener son monde à la baguette. A la fois, elle est carrément marrante la Duchesse, quand elle prend ses grands airs. J'pince les lèvres et j'm'arrête. J'vois bien qu'elle bouge pas son derche. Et qu'elle compte pas décoller d'là. J'lis sur son visage qu'elle céd'ra pas. Une foutue pâtisserie du Chemin de Traverse. Tu parles d'un bouge pour parler peinard d'trucs glauques ? Que dalle. Ca pue la joie d'vivre, ça grouille d'môme horripilant dans les basques d'leur mère. Et c'est foutrement pas discret. On peut croiser tout l'monde et personne. Et elle a l'air d'oublier un truc, Ruskova, avec sa moue capricieuse : on a rien à foutre là. Surtout pas elle. On est censé être à Poudlard, s'occuper d'surveiller les gamins pour pas qu'ils fassent d'la merde dans cette putain d'école qui s'barre en couille. Pas faire mumuse dans la neige en bouffant des macarons et du chocolat chaud. J'fais volt-face et j'me plante d'vant elle. Elle fait pas qu'dire non comme une gamine butée. Elle commence à déclamer une grande tirade d'tragédie. Pauvre petite poupée russe, si elle était privée d'ses douceurs sucrées ... Ca m'fendrait presque l'coeur. J'lui décroche un r'gard noir et un rictus mauvais. Elle veut jouer, très bien, on va jouer. Qu'elle compte pas sur moi pour m'plier à ses caprices d'bourgeoise.

Il s'approche à sa hauteur comme un oiseau de proie qui fond sur un rongeur apeuré. Il plante son index dans la fourrure de son manteau, sans prendre le temps d'en effleurer la douceur. Il bute sur son sternum et la fait reculer. Juste un peu. Son regard se fait plus menaçant.

"Ecoute-moi bien Ruskova, j'vais pas l'dire trente fois. Primo j'ai pas à t'parler d'truc dont on cause au milieu d'la ménagère d'cinquante piges qui vient acheter ses putains d'ingrédients à potion du dimanche et des gosses qui courent partout en bavant d'vant des balais d'Quidditch hors de prix. J't'assure qu't'as vraiment pas envie qu'on nous entende."

Sa voix reste en suspend une seconde alors que son doigt continue à s'enfoncer dans son manteau et à rebondir sur son os saillant. Il la pousse à chaque fois un peu plus fort, avec l'intensité croissante de coup de butoir qui se font plus profond à chaque va-et-vient. Son ton n'hausse pas, il article la mâchoire serrée, entre ses dents. Ses lèvres s'entrouvrent à peine, quelques fois humectées par sa langue amère. Ses sourcils sont froncés et déjà l'ébauche de la veine de son front se forme. La bête hausse une oreille, les yeux toujours clos. Calme, calme, reste calme. Il est hors de question qu'il explose. Pas maintenant, pas ici. Il inspire profondément, frustré malgré lui de ne pas sentir le viscosité traître de la peur qui devrait lui couler dans le dos.

"Deuzio, j'te rappelle au cas où t'aurait la mémoire d'un piaf sous amphètes, qu'on est pas censé quitter Poudlard. Ni toi ni moi. Et toi, pour te bâfrer d'pâtisseries, ça t'gène pas d't'exhiber au beau milieu du Chemin d'Traverse. Avec dans ton putain d'sac tout ton attirail ? 'Tain après c'est moi qu'on traite d'parano mais faut voir comment sont les gens d'nos jours. Tu penses à quoi ? T'es en cloque pour avoir des envies d'sucre qui t'empêche d'réfléchir ? C'est les hormones, c'est ça ?"

J'vais pas passer ma matinée à négocier avec la Duchesse là au milieu. Surtout qu'les sorciers commencent à s'arrêter, à nous r'garder et à s'demander c'qu'il s'passe. D'jà qu'avec ma gueule en biais, j'suis loin d'passer inaperçu, mais alors l'autre Ruskova avec sa peau d'ours polaire sur l'dos, elle vaut l'détour. Heureusement qu'les couillons qui traînent par là ont au moins autant d'trucs à s'reprocher qu'nous deux réunis. J'me racle la gorge et j'retire mon doigt. Son truc duveteux et poilu m'fout mal à l'aise. J'comprends pas comment on peut avoir envie d's'enrouler là d'dans. J'la toise en fulminant. Elle doit sentir mon souffle, parc'qu'une fois encore, j'suis tout près d'elle. Même si elle m'horripile autant qu'elle m'obsède, la garce. Faut croire qu'y a un truc qui m'pousse vers elle. J'grogne un peu avant d'prendre ma décision. L'choix est vite fait. Elle veut continuer à faire sa tête d'cochon et à pas r'muer ses talons à la con d'là. Très bien, on va faire comme elle veut. Elle n'ira pas là bas. Pour sur, c'est moi qui l'emmène.

D'abord il ne fait que la fixer en remuant le poignet. Un simple charme du bouclier informulé. Et ses lèvres s'étirent dans un sourire goguenard. Sans autre forme de procès, il glisse un bras autour de sa taille et l'attrape avec fermeté. Son corps est plus léger encore que ce qu'il imagine et si l'imposant volume de fourrure soyeuse souillée du parfum capiteux et hors de prix dont elle se badigeonne l'indispose franchement, il l'ignore avec superbe. D'un mouvement leste, il la soulève et la flanque violemment sur son épaule. Sans ménagement. Prenant le risque qu'elle sorte sa baguette comme une furie et lui envoie un sortilège dans le dos. Le sortilège de protection était là pour cela, après tout. Il avait anticipé. Avec ses cinquante kilos tout mouillés, elle n'arriverait pas à se défaire de sa poigne. Qu'elle le morde, qu'elle le griffe, qu'elle cogne. Il n'en démordrait pas. Ils allaient au Gorgoroth, qu'elle le veuille ou non. Qu'elle préfère s'humilier à se faire porter comme un sac de pomme de terre en route pour la fabrique de vodka, ou passer la porte sur ses jambes, avec ses talons qui claquent et toute sa superbe de Duchesse emmitouflée dans sa fourrure. Pour Aldous, c'était du pareil au même.
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Aldous B. Koch & C. Aëlys Legibovna

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Il la touche. De son gros doigt, de ses mains qu’elle ne veut pas imaginer sur sa peau. Il la touche et elle est obligée de reculer. Elle retient sa main qui ne rêve que de griffer sa joue. Elle l’avait prévenue. Ne plus JAMAIS la toucher. Le mal-être la gagne, ses joues alternent entre pâleur et rougeur. Ses lèvres se pincent, elle mord sa langue pour ne pas cracher le fiel qui la gagne. Elle s’alterne avec la terreur de ce qu’il pourrait faire. Elle sait ce dont il est capable, elle a subit, elle s’est relevée, mais elle peut retomber. Cela n’est pas permis. « Ne me touchez pas. » murmure t’elle en avertissement premier. Elle sait où se trouve sa baguette, et ce n’est certainement pas la seule arme dont elle dispose, pas depuis leur rencontre officielle à la rentrée. Depuis qu’elle sait qu’il rôde dans le château, elle s’évertue à le fuir, mais s’est aussi persuadée de ne plus jamais être sans défenses face à lui. La baguette magique est l’outil, l’extension de la main, l’instrument de la magie. La petite dague qu’elle cache quelque part sur elle, en est un autre, l’instrument pour sa nécromancie, mais suffisamment aiguisée pour passer outre la barrière de la peau si besoin est. Il est une menace, subtile, mais qu’elle n’hésitera pas à tenter d’éliminer s’il devient trop dangereux pour elle, et la famille qu’elle s’est trouvée. D’un revers de main, elle dégage son doigt qui s’acharne sur son manteau, plante son regard dans le sien. Il l’agace, lui fait peur, la met hors d’elle, la terrorise, et elle sent une forme d’excitation la gagner de surcroit. Ce n’est pas un jeu, c’est un défi contre la faucheuse, et elle compte bien remporter la partie. Elle entend ce qu’il dit, et pourtant, elle n’ira pas là où IL veut qu’elle aille. C’est aussi simple que cela. « Je n’irai PAS là-bas. » Et ce n’est pas sa menace du dimanche qui la fera changer d’avis. Et pourtant, elle devine sans mal ce qu’il peut lui arriver si elle persiste dans cette voie. S’il ne veut pas être entendu, il n’a qu’à baisser le ton, arrêter de beugler comme un troll des montagnes et apprendre à parler anglais correctement. Si elle ne possédait pas une bonne maîtrise de la langue, il n’aurait fait aucun doute que ses propos n’auraient eu aucun sens pour elle. En vérité, elle se demande même comment son frère a put comprendre l’espèce de bête mal-réveillée qui lui parle en ce moment-même. Cause toujours, tu m’intéresses.  

« Non. VOUS n’êtes pas censé quitter Poudlard. » Qu’elle rétorque, lui empruntant son geste grossier pour taper contre son torse. Pour sûr, elle ne le fera pas reculer. « Mais vous êtes tellement… tellement… Par les griffes de Baba ! Il n’y a même pas de mot pour qualifier l’homme que vous êtes ! Entêté c’est encore trop doux pour vous ! » Son accent habituellement léger ressort. Il l’épuise, mais elle se gardera bien de lui dire qu’elle possède l’autorisation de quitter l’école, pour des raisons personnelles. Elle outrepasse peut-être légèrement son périmètre d’action, mais jamais elle n’aurait passé plus de temps que nécessaire en dehors de Pré-au-Lard. « Je vous offre le petit-déjeuner, parce qu’il faut bien que l’un de nous deux soit civilisé, et vous m’insultez. Vous ne faites que cela depuis la rentrée ! Vous me FATIGUEZ Aldous! »  Et elle pourrait continuer sur cette lancée, ignore son grognement qui confirme indubitablement que l’auror est certainement à moitié animal. Mais c’est ses propres lèvres qui poussent un cri de surprise, alors qu’il la soulève comme si elle ne pesait rien. « Qu’est-ce que ? Reposez-moi tout de suite par terre espèce de rustre ! » gronde t’elle entre ses lèvres, évitant de hurler pour ne pas attirer plus l’attention sur eux. Les rues commencent déjà à se remplir, tandis que ses lèvres profèrent un flot d’injures dans sa langue natale que jamais, ô grand jamais elle n’aurait osé proférer devant sa famille sous risque d’être sévèrement punie. Elle se débat, cherche à glisser hors de l’étreinte de l’auror, mais sans succès, il la tient trop bien, et n’a pas l’intention de laisser partir la captive. Évidemment, elle sort sa baguette, n’utilise pas de formule mais ne veut que lancer un sort pour la faire lâcher. Perplexe, elle regarde le sort rebondir et ricocher sur un autre sorcier qui regarde sa propre main, surpris. Elle serre les dents sous la frustration avant de repasser aux insultes, ses mains frappant le dos de son tortionnaire. Elle s’agite, et son chignon se défait, ses yeux brillent de colère et d’humiliation lorsqu’ils passent enfin la porte de ce maudis trou à rat et qu’il daigne enfin la poser sur une chaise.

Immobile, elle le fixe de ce regard digne de tout Legibov qui se respecte, pose sa baguette sur la table et se défait de son manteau qui lui tient désormais trop chaud. Elle ne porte qu’une simple robe noire, adaptée pour la saison. Peut-être est-elle en train de préparer sa vengeance après tout, tandis qu’elle ne le quitte plus du regard, pas même lorsque le gérant de ce taudis vient les voir. « Une vodka et votre poison le plus efficace pour celui-là. » siffle t’elle sous son accent russe plus prononcé que jamais. Ses mains posées sur la table, elle attend, toujours sous la colère. « Je n’ai pas toute la journée monsieur Koch, alors cessez ce suspens ridicule et parlez nom d’une gargouille. »

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Elle se débat la bougresse. Elle vocifère, elle braille de sa voix aiguë et m'balance un monceau d'insultes en russe. J'préfère pas lui dire qu'j'connais sa langue, j'trouve ça plus drôle d'garder ça pour après. Mais j'avoue qu'elle a d'l'imagination, Ruskova. C'est son p'tit côté furie slave qui m'fait bien marrer. Bref elle a beau m'frapper et m'balancer des sorts à la con, ça fait qu'rebondir sur moi. Ses p'tits poings, même hargneux, c'est rien à côté des lanières en cuir qui m'ont déchiqueté l'dos. Elle peut bien s'exciter, elle s'rend juste ridicule et elle s'épuise pour rien. J'resserre ma poigne autour d'sa taille et j'prends l'chemin du Gorgoroth. Faut pas longtemps pour arriver, et heureusement parc'que j'commence à suer comme un boeuf sous sa fourrure à la con. Et à sentir l'fennec. Tant pis pour elle, c'est elle qui d'vra supporter si j'pue. J'passe la porte, un signe d'tête au patron qui m'accompagne à l'étage, dans un box privé. Comme d'habitude. Ca l'dérange pas plus qu'ça d'me voir transporter la Duchesse comme un sac à patate. J'suis même sur qu'il s'est marré. Pis en même temps, y a d'quoi. J'finis par la poser avec un peu plus d'douceur sur la chaise. Elle fulmine, l'chignon complètement défait, des mèches dorées partout autour d'son visage furieux et rouge. J'cache pas mon rictus satisfait. J'gratte un peu ma barbe et j'me pose aussi en la r'gardant s'désaper. Pas mal roulée, la poupée russe. Ca lui va bien c'côté sauvage. Elle d'vrait tester plus souvent !

Il dépose son lourd manteau en peau de dragon sur le dossier de sa chaise, extirpant de ses poches plusieurs objets magiques de détection et de dissimulation qu'il dépose sur la table. Sa baguette toujours contre son ventre, il soulève son tee-shirt du même gris acier que ses yeux pour en extirper le manche qu'il garde un moment entre ses dents. Il dévoile sans s'en soucier, les nombreuses brûlures et lacération de son torse et de son abdomen avant de baisser le tissu. Le serveur vient s'enquérir de leurs commandes et c'est la Duchesse qui n'a pas desserré les dents qui choisi une vodka et ce qu'il y a de plus fort pour Aldous. D'un regard entendu, l'Auror confirme d'un signe de tête qu'il veut la même chose que d'habitude, une vodka tonic à la glace pilée. Il revient quelques minutes plus tard avec des verres à la transparence douteuse et Aldous attend qu'il se soit éloigné pour lancer plusieurs sortilèges de confidentialité qui les enveloppent dans une bulle de silence les protégeant aussi bien des oreilles indiscrètes que des maléfices de toutes sortes. Un champ de force imperceptible qui suggère l'idée à quiconque pose le regard sur eux, que leurs silhouettes, leurs visages et même leurs tenues sont profondément différentes. De quoi passer totalement inaperçu. Son accent redevient plus brutal, et elle a perdu sa superbe, la Duchesse quand elle s'adresse à nouveau à lui, perdant patiente.

J'lève pas mon verre, j'le choque juste avec l'sien avant d'en boire la moitié d'une gorgée. A jeun dès l'matin, ça avait l'mérite d'réveiller les morts. En parlant d'ça ... J'la vois qui m'fixe en attendant qu'j'me mette à table. Madame qui voulait aller flâner dans une pâtisserie à la con est pressée maintenant. D'quoi elle a peur sérieux ? J'suis sans doute l'type l'plus dangereux dans c'trou. Qu'est-c'qu'elle risque d'autre ? Y a pas un enculé d'raclure qu'oserait v'nir s'approcher d'elle. Pas qu'j'sois l'genre chevalier servant, mais y a un minimum. J'vois pas d'quoi elle s'méfie. J'me racle la gorge en laissant la chaleur d'l'alcool m'réchauffer les boyaux. Non pas qu'ça caille, mais c'est un truc qui m'fait juste du bien. J'sors une clope d'ma poche mais en croisant l'regard d'la Ruskova, j'préfère pas l'allumer. Autant faire l'effort d'être, comment qu'elle a dit déjà, ah oui civilisé. Tu parles d'une fumisterie. Elle est la première pourtant à s'lâcher sur les répliques rustres quand elle pète son câble. Elle a ses deux paumes plaquées sur la table, elle s'tient bien moins droite qu'd'habitude. J'la taquine en russe en calant ma clope derrière mon oreille et en r'mettant mes ch'veux en arrière.

"Таким образом мы получаем нетерпеливый герцогиня? У вас не было воздуха, если нажата, когда он должен был съесть круассаны!"

Son accent est plutôt approximatif, avec toujours ce relent de pampa américaine qui lui fait mâchouiller ses mots, mais il est plutôt sur qu'elle le comprend. Et surtout, il lui lance un clin d'oeil qui signifiait qu'il avait parfaitement compris toutes les saloperies qu'elle avait bien pu lui balancer quand il la transportait. Comment on pouvait décemment être Auror spécialiste de la chasse des Mages Noirs sans parler le russe ? Aldous ne voyait pas. C'était d'ailleurs ainsi qu'il avait conversé avec le frère de la Ruskova et qui était loin de maîtriser la langue aussi bien qu'elle. Il joue un moment avec son verre de vodka, fais un petit signe de la main au serveur pour qu'il vienne le resservir et qu'il laisse la bouteille sur la table. Il se lève alors en plantant là la russe, juste le temps de se diriger vers un type au bar qui n'arrêtait pas de jeter quelques coups d'oeil dans sa direction. Un indic. Un mec louche pas assez honnête pour être loyal à autre chose qu'aux gallions qui tintent dans sa poche. Suffisait d'l'acheter et on s'assurait à peu près d'c'qu'on voulait. Et il était du genre à r'venir vers ceux qui payaient l'mieux. Ils échangent quelques paroles, Aldous s'assurant que la Ruskova ne puisse pas lire sur leurs lèvres. D'un regard entendu, il lui glisse une bourse dans la paume et en quelques minutes après avoir descendu sa rasade de Fire Whiksy, l'homme a disparu, une capuche rabattu son visage. Aldous vient se rasseoir, décalant la chaise pour se tenir les jambes écartés, le dos avachi et planter ses iris de mercure en fusion dans les émeraudes colériques de la blonde.

"D'jà, c'serait bien qu't'arrête avec tes "vous" et tes "M'sieur Korrr" à la con. J'sais qu'ma gueule t'revient pas, mais sérieux, avec c'que tu m'as balancé taleur, j'pense qu'on a passé l'stade des politesses à la con. M'enfin bref. T't'doutes bien qu'ton frangin a pas fait trop d'manière et qu'il m'a dit exactement c'que j'voulais savoir."

J'renifle un peu. Ca y est, elle commence à sentir l'parfum suave et entêtant d'la peur. Elle commence à laisser la colère lui glacer les os. Tant mieux. J'baisse encore d'un ton.

"T'as pas la Marque, mais ça r'vient au même. T'es une putain d'Mangemort d'mes deux. Et c'qu'parce qu't'arrive à t'blinder qu't'es là où t'es aujourd'hui. Mais on est d'accord, un témoignage accablant sous veritaserum, contre un beau sourire d'Poupée Russe qui laisse personne l'approcher, ça risque pas d'tenir la comparaison. Pour ça qu'j'pense pas qu'tu veuilles qu'ça s'ébruite. Paraît qu't'a tout intérêt à c'que personne sache pour qui tu bossais pendant la guerre ..."

C'est du bluff. Parce qu'j'ai pas la moindre idée d'c'qu'elle cache d'autre et d'pourquoi elle s'barricade comme ça. Les Legibov, c'est pas des Mickey. Ils ont du pognon, des buisness un peu partout, des propriétés. Et c'est la seule femelle d'la portée. Elle aurait pu passer sa vie à s'faire sauter par un aristo ruskov qui lui f'rait pondre une flopée d'blondinets à la con. Mais elle avait décidé d'être prof, et à Poudlard. D'quitter l'pays. Et vu comme son frangin parlait d'elle, y avait des sales histoires d'famille là d'ssous. Sauf qu'lui, il était pas au courant d'tout. J'ai bien cherché, mais y a des tas d'trucs qu'il sait pas, c't'abruti. J'm'approche d'elle encore, au dessus d'la table, et j'me mets à chuchoter.

"En même temps, tu joues un peu avec l'feu Ruskova. Et tu sais c'qui s'passe quand on fait mumuse avec les flammes. On s'brûle. J'en sais qu'que'chose, hun. Alors pourquoi hein ? Pourquoi bosser pour les Mangemorts sans prendre la Marque ? Pourquoi s'barrer après la bataille pour rentrer au pays chez Papounet et r'venir après d'venir prof chez ceux qu't'as voulu buter avec tes putains d'cadavres animés ? C'est quoi l'embrouille Ruskova ?"

Son regard se fait plus sombre, des charbons incandescents qui se consument à mesure qu'il la fixe, la scrute, la déstabilise. Finalement, un raclement de gorge qui ne vient pas de lui l'interpelle. Le type, son indic, est revenu et lui fait signe. Avec un sourire goguenard, Aldous se lève à nouveau, vient à sa rencontre, récupère un paquet qu'il dissimulait dans sa veste et le salue d'un bref signe de tête. L'immonde se tourne vers la Duchesse et s'incline respectueusement avant de partir en ricanant. L'Auror revient s'asseoir en repassant les protections, et déballe le paquet. Lentement, il extirpe une boite en carton aux couleurs chatoyantes qui dégage une odeur de viennoiseries encore tiède. Il ouvre précautionneusement le couvercle et la pousse vers la Duchesse.

"Tiens, vu qu't'as l'air d'vouloir tes p'tites douceurs plus qu'tout l'reste. J'voudrais pas qu'tu fasses un malaise et d'voir te porter jusqu'à ton lit !"

En fait, c'était simplement une attention gentille. Une façon de se faire un peu pardonner de l'avoir ainsi malmené. Et en même temps aussi de l'enjoindre à coopérer davantage ... Ce qu'Aldous veut, généralement, Aldous l'obtient.
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Traduction du russe:
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Aldous B. Koch & C. Aëlys Legibovna

ϟ 30 Décembre 1999 - Allée des Embrumes  
Ce qui était autrefois des piques habilement menées se mue désormais en véritable affrontement. Assise face à lui, elle fulmine, et pourtant, son rythme cardiaque ne suit pas le chant de la colère, mais celui d’une crainte qu’elle parvient encore habilement à cacher du regard inquisiteur de son vis-à-vis. Et parce qu’il se déshabille devant elle, ses prunelles émeraudes glissent le long des cicatrices qui le marquent. « Une histoire à raconter » aurait certainement murmuré l’ancêtre aux griffes de fer si elle avait été présente, un songe que la descendante partage. Cet homme a une histoire à raconter, la sienne. Mais bien vite, ses yeux se détachent, elle inspire avant de lâcher ses propres tirades. Naturellement, les verres ne tardent pas à arriver, dans des verres à la propreté aussi douteuse que la vertu de la sainte vierge. Bien entendu, c’est à peine si elle y jette un regard, préférant plutôt observer la petite collection d’objets de l’opposant. Qui était le plus paranoïaque des deux ? Voilà que ses ongles frappent le bois, tandis qu’elle s’impatiente. Non, elle n’a décidemment pas toute la journée, observe chaque geste de l’homme, tique un instant et plisse le nez. Ses phalanges n’attrapent le verre que lorsqu’il a englouti la moitié du sien. Elle y jette un bref coup d’œil, avant de finalement le laisser de côté, devant elle. Puis elle se fige un instant, alors qu’il ose lui confier un de ses secrets. Elle esquisse une grimace sous l’accent à assassiner au couteau. « Votre accent est épouvantable. » souffre t’elle de s’entendre dire, non sans se farder de nouveau d’un rouge exquis sur les pommettes. L’homme est décidemment plein de surprise. Bien trop à son goût. Et il se lève, l’abandonne. C’est une plaisanterie ? Absolument pas, tandis qu’il se dirige vers un homme dont elle observe attentivement le visage. Il ne lui dit rien, ne rappelle aucun souvenir, aussi détourne t’elle le visage, pour mieux se concentrer de nouveau sur les objets qui fardent la table, levant à peine le regard sur celui qui vient de se rasseoir. Il se décide enfin à parler, et gagne enfin l’intérêt de la créature blonde qui marque un temps d’arrêt, avant de finalement esquisser un faciès neutre. Elle le laisse continuer, puisqu’il semble enfin sur le point de faire des confidences. Bien sûr, il y a cette appréhension. Que peut bien avoir dit Dusan d’elle, pour qu’il marque à ce point une satisfaction pleine ?  Mais alors qu’il continue, ses lèvres s’étirent d’un sourire, c’est cela qu’il prétend posséder sur elle ? Du bout de ses ongles peints en noirs, elle repousse sa chevelure blonde en arrière. Peut-être est-ce le début de la cruauté que l’on percevait chez son ancêtre et qui se retranscrit sur elle, tandis qu’elle se redresse sur sa chaise, conservant un silence manifeste et un intérêt éveillé. Et enfin, il pose ses questions. Des questions auxquelles elle n’est pas obligée de répondre. Rien ne l’y oblige.

Voilà la réponse à la question, des deux, elle est sans aucun doute la plus paranoïaque, refusant de tremper ses lèvres dans le liquide qui ose porter le nom de Vodka. Puisqu’il semblait aimer la boisson, elle lui ferait parvenir une bouteille de ce véritable nectar. Mais ce n’est pas tant la mauvaise qualité du produit qui l’a poussé à ne pas consommer ne serait-ce qu’une gorgée, que le simple fait que lui-même à bu cet alcool. Or, depuis qu’elle le connaît, il n’existe pas un seul liquide bu qui ne soit sorti de sa flasque. De quoi éveiller suffisamment ses soupçons pour qu’elle se refuse à aller à un piège aussi banal. Mais voilà qu’elle se fige sous l’avant-dernière question, et son visage avenant et rêveur, se referme d’un coup, ses prunelles brillent de colère. « A t’il seulement obtenu une remise de peine contre cette information ? » gronde t’elle, le regard fixe. Mais déjà l’homme s’est éloigné, la laissant frustrée, mais les pensées s’agitant aussi avec rapidité. Elle réfléchit, croise les bras, puis les jambes, se referme tandis qu’elle glisse dans cette bulle protectrice. Mais son regard est vite happé par une étrangeté, qui accentue sa méfiance envers l’auror qui déjà revient, pose quelque chose devant elle. Une boite dont elle reconnaît les couleurs. Elle voulait s’arrêter là avant de rentrer à Pré-au-Lard. Bien sûr, elle jette un coup d’œil sur les viennoiseries, avant de jeter un regard étonné vers l’homme qui fait preuve de gentillesse. Finalement, elle extirpe une douceur de la boite, qu’elle pose devant lui avant de refermer le tout, décalant la marque de sympathie sur le côté, après tout, les pâtisseries n’ont jamais été pour elle, mais pour son fils, qui doit sûrement être levé maintenant. « Merci. » murmure t’elle, avant de reporter toute son attention sur celui qu’elle n’a jamais vu autrement que comme un bourreau, tortionnaire, rustre, animal.  

« Que savez-vous de ma famille monsieur Koch ? » Elle fait fi de ses remarques, ils n’ont pas élevé les hippogriffes ensembles. Elle attend, dix secondes, puis vingt. « Rien. Bien évidemment. Vous vous êtes contenté de tracer mon arbre généalogique et de trouver le premier membre de ma famille susceptible de vous parler. Et par chance, vous en avez trouvé un à Azkaban. Dusan n’a jamais été rien d’autre qu’un imbécile, avide de grandeur et de pouvoir. Même un elfe de maison vaut mille fois plus que lui. » Elle laisse un geste de main marquer définitivement ce qu’elle pense de lui. « Et il vous a parlé, ou devrais-je dire, il a répondu à vos questions sans même pouvoir tenir sa langue. Félicitations, monsieur Koch. Vous a t’il aussi précisé pour quelle raison je me trouvais en Angleterre ? A t’il mentionné la raison pour laquelle je ne portais pas la marque ? Non. Vous n’avez pas posé les bonnes questions. » Il s’était contenté de jouer de son orgueil. Aussi se penche t’elle en avant, consciente du danger dans lequel elle se trouve. « Pensez-vous vraiment que le directeur de l’école n’est pas au courant ? Vous pensez réellement qu’il aurait engagé une comment avez-vous dit ? Ah oui, une putain d’mangemort d’mes deux sans être au courant ? Il sait. Et il sait ce que vous ignorez. » Elle recule, se recale de nouveau sur sa chaise. « Vous voulez tellement savoir ce que je vous interdit d'accès, que vous êtes prêt à tout pour obtenir des réponses. Vous voulez un coupable, trouvez plutôt mes deux autres frères aînés, Alexei et Grigori. Eux vous fourniront des réponses bien plus fiables. » Elle inspire, expire, compte jusqu’à trente. « Je ne vous raconterai pas l’histoire de ma vie monsieur Koch. Alors cessez de chercher ce qui ne vous regarde pas. »
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There you are, sweet nightmare
Aldous B. Koch & C. Aëlys Legibovna

ϟ 30 Décembre 1999 - Allée des Embrumes  

Iron Maiden can't be fought, Iron Maiden can't be sought.
Oh Well, wherever, wherever you are,
Iron Maiden's gonna get you, no matter how far.
See the blood flow watching it shed up above my head.
Iron Maiden wants you for dead.

Elle a pas touché à son verre. Faut croire qu'elle est aussi parano qu'moi, la Duchesse. Pourtant, avec toutes les protections et les objets magiques d'défense, y a pas une substance qui pass'rait la table sans être complètement clean. Sinon, j'boirais que dalle. Tant pis pour elle si elle veut crever d'soif, c'est pas mon problème. Elle parle plus avec sa p'tite voix fluette d'aristo, non. Elle a une façon d'gronder comme une louve polaire, les yeux fixés sur moi et l'moindre geste qu'je fais. Y a un truc qui s'est passé en elle. Y a plus d'douceur, plus d'côté rêveur, plus d'Duchesse. C'est la guerrière dans la taïga, la poupée russe qui cache une grenade dans son ventre. J'sais pas si elle a plus peur, plus envie d'me trucider avec ses ongles noirs, plus b'soin d'sortir d'cet endroit. L'premier mot qu'elle décroche, s'en est presque naïf. Une remise de peine ? L'seul truc qui pourrait m'motiver à faire sortir d'taule c'bon à rien, c'est d'le tuer d'mes mains. Ou, à voir c'qu'il m'a dit et comment Ruskova en parle, à lui filer en pâture. J'suis à peu près sur qu'elle saurait quoi faire d'lui. Apparemment, y a pas qu'à moi qu'elle veut faire la peau. J'grogne aussi. Et j'me r'sert une rasade.

"C'est pas comme ça qu'ça marche. J'ai rien eu b'soin d'lui promettre. Et j'risquais pas d'le faire. Rien d'c'qu'il dira l'fera sortir d'là où il est. Il va y crever. Et p'is s'il savait quelqu'chose d'intéressant, c'est pas moi, maintenant, qui lui aurait sorti du gosier. Moi, c'était d'autres trucs qu'je voulais savoir."

Il reste évasif, presque mystérieux. Et elle enrage. Parce qu'elle voudrait savoir ce qu'il ne dit pas ? Parce qu'elle pense, à tord ou à raison, qu'il bluff et qu'il ne fait que l'interroger pour qu'elle lui dévoile ce qu'il ignorait ? Mais Aldous avait plus d'atout dans sa manche. D'excellentes cartes qu'il ne préférait pas dévoiler en début de partie. Et c'était plutôt payant comme stratégie, parce qu'il la voit se débattre avec ses questions. Déjà elle pense avoir gagner, déjà elle est persuadée qu'il ne sait rien. Elle est conquérante, Ruskova, comme la dresseuse de fauve dans la toundra. Elle est tellement sûre d'elle, qu'elle ne soupçonne pas la subtilité de l'Aurore. Mais s'il a au fond des entrailles cette bête sauvage, cette fureur destructrice, il n'en reste pas moins l'un des meilleurs. Elle l'a sous-estimé, Ruskova, elle s'est tellement recluse autour de ses protections mentales, tellement fiée à sa capacité magique surréaliste, qu'elle oublie qu'elle n'est pas la seule à avoir des dons. Et si l'américain avait bien des travers, des faiblesses et des failles, il avait aussi ses propres habilités. Et elle était si persuadée qu'il n'avait rien, si convaincue qu'il venait simplement d'avouer ses propres limites, qu'elle fanfaronnait un peu trop tôt. Aldous la laisse se pâmer dans ses certitudes d'être la plus maligne, la laisse s'enorgueillir qu'il ne soit qu'un crétin capable uniquement de cogner dur et fort. Il l'observe en se servant une nouvelle rasade.

C'est son tour d'bluffer. Son tour d'pêcher par excès d'orgueil. Elle se sent intouchable, Ruskova, tellement blindée derrière ses barrières mentales, tellement drapée dans sa magie sombre. Mais personne n'est intouchable. J'le sais mieux qu'personne. J'grimace en glissant une paume sous mon tee-shirt pour masser négligemment les cicatrices d'mon ventre. C'est les plus profondes. Celles où les lambeaux d'chair avaient été détaillé comme une pièce d'boeuf qu'on veut rôtir au grill. Celles où il restait qu'un trou béant et sanguinolent quand ils m'laissaient croupir en geignant. M'reposer qu'ils disaient. J'esquisse un rictus. Alexeï et Grigori ... Tu m'étonnes qu'elle parle d'eux, qu'elle donne leurs noms. J'risque pas d'les trouver, ses fils d'pute sont mieux cacher qu'une foutue relique médiévale. J'aurais plus d'change d'retrouver l'Graal qu'ces deux là. J'suis pas prêt pour une campagne en Russie à m'geler les couilles. C'que j'voulais savoir, Dusan m'l'a dit. L'reste, c'est pas c'qui m'intéresse. Sauf qu'elle a pas pigé, Ruskova. Elle a pas compris c'que j'cherche. Elle croit qu'j'veux juste les coincer ? Mais non. J'veux pas aller chercher les infos à la source. J'veux qu'ce soit elle qui me dise c'que j'veux savoir. J'veux qu'elle soit obligée d'cracher l'morceau. J'veux qu'elle ait pas l'choix.

Il se redresse un peu, voyant le manège de la poupée russe qui s'est tantôt rapprochée pour savourer sa suprématie sur lui, tantôt reculée pour lui signifier combien elle le méprisait. Elle n'avait raison que sur un point. Un seul et unique détail qui pourtant était la clef de tout. Cela ne vous regarde pas. Alors pourquoi ressentait-il ce besoin viscéral de savoir ? Pourquoi cela s'imposait-il en lui comme une évidence contre laquelle il ne pourrait pas lutter même s'il le voulait ? Pourquoi est-il convaincu au plus profond de lui même, au creux de ses entrailles brisées, qu'il faut qu'il sache ? Pour l'instant, il n'en a pas la moindre idée. Mais Aldous est un homme qui se fit à son instinct. Il l'a rarement trompé, du moins, c'est ce qu'il croit. Pour l'instant, il préfère s'accrocher à cette obsession insensée, tant qu'il ne peut en savoir davantage. Il n'a pas l'intention d'abandonner. L'Auror patiente quelques secondes, l'observe le regarder avec dédain et dégoût, et avec cette conviction suffisante d'être totalement à l'abri. Protégée de lui et de ses intrusions déplacées dans sa vie privée. Mais elle ne l'est pas. Et il va le lui prouver.

"T'as du en vivre des dures, pour d'venir comme ça. J'veux dire, ça s'voit pas sur ta gueule, c'est sur. Tu t'réveilles pas avec ça en face d'toi dans l'miroir l'matin. Mais c'est pareil. C'est en toi. C'est dans ton corps. Dans ton sang. Dans tes tripes. C'est juste plus facile à cacher qu'd'l'avoir en plein sur la gueule."

Evasif. Mystérieux. Parce qu'j'veux laisser monter l'doute en elle. J'veux qu'elle comprenne qu'elle s'est trompée avant d'en avoir la preuve. J'veux qu'elle sente l'étau s'refermer sur elle. La vierge de fer qui la capture dans ses griffes rouillées. J'supporte pas qu'on m'prenne pour un blaireau. C'est mon orgueil à moi, ma fierté. Il m'reste plus qu'ça. Un lambeau d'ça. J'me suis fais avoir une fois. Pas deux. Ah ça non. Pas deux.

"Il a attendu qu'tu t'méfies pas j'suis sûr. Qu'tu t'doutes de rien. Qu'tu t'attendes pas à c'qu'allait s'passer. Qu'tu sois presque en sécurité. Qu'tu sois sans défense. Vulnérable."

Il triture encore davantage son ventre, suivant les contours des vieilles plaies blanchâtres qui laissent des reliefs sur lesquels personne n'a jamais pu poser les mains. Ce geste l'apaise presque. C'est l'un des rares qui lui apporte un semblant de réconfort. Sans doute parce que même lui ne l'a jamais touché. Non, lui il préférait l'humilier autrement. Mais toujours par derrière, jamais de face. Pour avoir le contrôle. Toujours le contrôle. Son poing se serre instinctivement alors que ses entrailles se crispent et qu'une nausée familière s'empare de lui. Pourquoi pense-t-il à lui à cet instant. Alors qu'il se force à ne jamais y penser ...

"Tu l'as pas vu arrivé. T'étais pas prête à ça. C'était la première fois. Même si tu connaissais la violence. C'était jamais à ce point là. Jamais aussi brutal. Jamais avec autant de haine. Jamais au point d'te laisser là, incapable d'bouger. Paralysée."

J'la r'garde à peine. Quelques coups d'oeil entre deux phrases. J'joue sur la mise en scène. J'veux la perdre, j'veux qu'elle sente l'angoisse monter. J'vais qu'elle la sente grandir dans ses tripes. J'veux qu'elle se sente encore plus acculée qu'cette fois là, plus vulnérable. J'veux qu'elle soit plus qu'un animal blessé, la louve coincée dans l'piège aux dents d'acier. Comme mes yeux à chaque fois qu'j'la sonde. Douleur sourde. Comme ma voix qui vibre, rauque, guttural, à chaque mot.

"Ca s'arrêtait pas. Tu t'disais qu'si tu bougeais, qu'si tu t'débattais, ça risquait juste d'être pire et plus long. Qu'tu pouvais pas t'échapper. Même si tu voulais. T'étais prisonnière. Une prison sans barreau. Alors tu t'es réfugié dans ta tête. Parc'qu'y a qu'là qu'tu t'sens protégée. Vraiment en sécurité. Là qu'tu sais qu'on peut pas t'atteindre. Là qu't'es la plus forte ..."

Il sort sa main de sous son vêtement et la pose à plat sur la table. Les paumes calleuses tremblent un peu, mais il ne cherche pas à le dissimuler. Il attrape la bouteille et cette fois, y colle directement ses lèvres sans prendre la peine d'utiliser le shooter. De toute façon, il risquait fort de la finir. Avec ou sans elle pour boire avec lui. Ruskova. Il attend patiemment qu'elle se décompose. De percevoir l'odeur rance et suave qu'il recherche avec avidité. Qu'elle suinte de sa peau, qu'elle coule de sa chair, qu'elle échappe à son contrôle si parfait.

"C'est pas ça, qu'devrais faire un frère. Un frère, ça devrait t'protéger, t'aimer. Même si t'a tué sa mère. Même si t'es meilleure qu'lui dans tout c'qu'il pourra jamais faire. Même s'il supporte pas d'te voir si vivante, si belle, si douée. Ca d'vrait t'aimer, un frère."

Il marque une dernière seconde d'attente avant de plonger ses prunelles de mercure en fusion dans les émeraudes scintillantes de la poupée russe.

"Alors si j'devais mettre la main sur Alexeï, c's'rait surement pas pour lui parler ou l'livrer à la justice, Aëlys. C's'rait pour lui défoncer sa p'tite gueule d'enculé d'merde pour c'qu'il a osé faire. Et j'parle pas du fait qu'c'était un salopard d'mangemort à la con !"

Sa main à plat sur la table se replie sans qu'il n'y prenne garde, ses doigts fermement serrés à s'en faire blanchir les jointures alors qu'il expire d'un souffle rageur.
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There you are, sweet nightmare
Aldous B. Koch & C. Aëlys Legibovna

ϟ 30 Décembre 1999 - Allée des Embrumes  
« Bien. » C’est tout ce qui semble vouloir franchir ses lèvres rouges. Le sort de son frère est scellé, elle n’a plus besoin de s’y attarder. Ils l’ignorent tous, c’est son témoignage qui l’a condamné. Une mise à mort à laquelle elle ne s’est pas même présentée. Une voix qui résonne dans le tribunal. Un anonymat reconnaissable. Une première tension disparue, moindre, un mal nécessaire. Elle les fera tous tomber, un à un, l’objectif de toute une vie. Elle les détruira comme ils se sont acharnés à la briser. Mais déjà elle relègue au fond de son esprit le sort du troisième fils, l’arrogant, le perfide. Il n’est que l’ombre des deux premiers, un mélange à peine subtil, mal-travaillé. Il est vraiment inutile de s’y attarder, et déjà elle se cale de nouveau contre son siège, et ses paumes glissent hors de la surface de bois, jouent avec le tissus de sa robe. Cet entrevue la fatigue, il l’épuise, à rechercher quelque chose qu’elle ne compte pas lui donner de son plein gré. Il joue de mots, elle rétorque par d’autres. Elle est maligne, bluffe au moins aussi bien que lui, exception faite qu’elle n’a pas préparé sa plaidoirie. Et quand enfin elle se retire, après avoir abattu une partie de son jeu, elle l’observe, attend la suite des évènements. Elle sait ce qu’il cherche, plus ou moins, mais ignore pourquoi il s’acharne, quand cela fait déjà quelques mois qu’elle a bien fait comprendre qu’il ne saura rien. Ce qui tourne dans sa tête, restera dans sa tête. Elle lui offre implicitement cette chance de se détourner d’elle, de vaquer à ses occupations, mais il n’en fait rien. Pourquoi ? Cela, elle ne le saisit pas. Pas plus qu’elle ne conçoit le fait qu’elle soit encore assise là, dans ce taudis, à écouter un homme qui ne souhaite visiblement pas qu’elle parte. Agaçant. Voilà ce qu’il est. Elle le lui a peut-être déjà dit ?

Toujours est-il qu’elle ne le regarde plus, les prunelles vertes observant les personnes qui les entourent. Ses phalanges triturent toujours le tissu de sa robe, ses ongles noirs se fondent dans les fils. Distraite, elle écoute des deux oreilles pourtant, soupirant intérieurement sur le nouveau monologue qui s’installe. Par Raspoutine… Il n’en démordra décidemment pas. Il veut des réponses à ses questions, elle ne les lui donnera pas. Au risque de se répéter, encore et encore, elle ne lui donnera pas les détails de sa vie privée. Tout cela lui appartient, caché dans un recoin de sa mémoire, presque oublié, mais jamais totalement. Elle surmonte les épreuves, un par un. Il laisse ses mots lui échapper, telle la fumée de ses maudites cigarettes à la fragrance enivrante et écœurante. Il pense savoir, il ne sait rien. Elle soupire intérieurement. Qu’est-ce qui l’empêche vraiment de partir finalement ? Elle n’est pas en état d’arrestation. Certes, il a fait preuve de zèle en l’obligeant à venir ici –ou tout du moins en s’en chargeant lui-même – mais qu’est-ce qui l’empêche de partir ? La politesse ? À ses yeux, la conversation est terminée. Oui, elle peut partir, rien ne l’en empêche… Et pourtant, ses doigts s’arrêtent de jouer, son attention est attirée par de nouveaux mots. Des mots qui touchent la corde sensible. Elle laisse son regard passer de table en table, l’oreille attentive, tandis que le bout de ses doigts lissent de nouveau le tissu. Il y a quelque chose de malsain dans ces paroles, quelque chose qui ravive un souvenir qu’elle s’efforce de garder dans un tiroir depuis que l’auror est dans les parages.

Elle tient bon pourtant, refoule la pensée au moment du silence, pour mieux le voir ressurgir, tel un fauve qui n’a pas l’intention de se laisser mettre en cage. La nécromancienne garde pourtant son bouclier en place. Elle sait qu’il ne bougera pas, qu’il restera en place jusqu’à sa mort. Elle n’a pas à craindre de le voir se morceler pour laisser libre passage à l’auror qui joue avec les mots. Première fois. Ces deux mots résonnent avec force, son regard se fait lointain, pas tout à fait rêveur, néanmoins absent. Elle n’a pas envie de revivre ce moment. C’est un cauchemar qu’elle fait assez régulièrement. Elle serre les dents, résistante. Mais il enchaine, et c’est un souvenir encore plus enfouie qui refait surface, qui se superpose à l’autre. Il y a cette douleur qui résonne au fond de ses os, qui lui enlève les couleurs de son visage, lui glace le sang. Elle a cessé de jouer avec sa robe, sa paume gauche s’est repliée sur elle même, petit poing qui se serre, les ongles qui deviennent sangoires. Elle a déchiré sa peau sous la force du geste, et ses jointures refusent de se déplier. Son autre main, elle, est allée chercher le réconfort d’une arme subtilement cachée, cette dague d’argent dont l’acier caresser déjà la peau. La terreur reprend sa lente ascension, rampe sur sa peau, la goûte, encore et toujours, victime favorite, reine de ses nuits. Elle sent la douleur qui cherche à la ramener, sans qu’elle ne sorte de sa torpeur. Elle s’est perdue dans le souvenir, condamnée à le revivre du début à la fin. Elle ignorait que cela pouvait être pire. Depuis son enfance déjà, le tourment était un quotidien qu’elle avait apprit à supporter : pas de plainte, jamais une larme. Père détestait les pleurnicheries. Elle avait eu une nourrice pour les premières années de sa vie, jusqu’à ce que magie se manifeste, jusqu’à ce qu’elle soit en âge d’apprendre à lire. Puis elle avait été chassée, services devenus inutiles. Il allait s’occuper de l’éducation de la dernière. Sans jamais la féliciter pour ses progrès, pour sa curiosité intellectuelle. Pas un regard, mais la fierté pour ses fils. Elle ne manquait de rien, c’était l’essentiel. Poupée toujours parfaitement vêtue, à la langue impeccable, capable de tenir l’étiquette à la perfection, auquel cas les punitions étaient variées. Mais jamais il n’avait porté la main sur elle. Pas une fois. Elle ressemblait trop à sa mère. L’humiliation était suffisante. Et si elle aspirait à la tranquillité, il lui suffisait de bien se comporter, d’attraper un livre et de se cacher loin des mâles dominants de cette famille qui était la sienne. Parfois, elle pouvait passer des heures sans en voir aucun, parfaitement cachée. D’autres fois, ils la trouvaient, jouaient avec ses émotions, lui faisaient vivre l’enfer. Elle ne disait jamais rien. Mutique. Alexeï était sans doute le pire, de huit années l’aîné. Le ressentiment qu’il manifestait envers elle était violent. Jusqu’alors, il s’était contenté de mots, de la descendre plus bas que terre. Mais pas ce jour-là. À l’aube de ses quatorze années, elle était dans le jardin, elle se souvenait parfaitement de l’odeur de l’humidité, de la brise annonciatrice d’un orage. Elle avait gagné le droit d’un peu de liberté avant le souper, après avoir prouvé sa valeur, son don naturel pour cet art que les Legibov pratiquaient avec parcimonie. Elle était plus douée qu’eux quatre réunis. Elle avait développé un nouveau don, qu’aucun ne pouvait prétendre posséder, qu’aucun n’avait eu l’audace de chercher à acquérir. Le patriarche avait laissé son regard se faire intéressé, quand la prunelle de l’aîné se teintait d’une jalousie sans nom, d’un fiel qu’elle n’avait pas remarqué. Il l’avait suivi, parce qu’elle ne faisait pas attention. Il ‘avait coincé parce qu’elle n’avait pas été assez rapide. Elle n’avait pas crié, elle avait accueillie la violence avec juste la terreur au fond du regard.

La douleur la ramène, elle s’est coupée avec le fil de la lame d’argent. Elle tremble la poupée russe, et son regard se tourne vers l’homme qui achève sa litanie. Elle ignore si elle doit être furieuse, si elle doit le tuer, l’épargner. Ses mots touchent sa corde sensible, mais la bête au fond d’elle gronde. Elle ne lui laissera pas sa proie. Alexeï est à elle. Alexeï ne survivra pas, il servira de repas aux cadavres décharnés qu’il l’a obligée à relever pour le compte d’un prétendu mage noir finalement tué par un jeune sorcier. « L’amour, c’est une illusion Aldous. » qu’elle murmure avant de reposer ses mains tachées de carmin sur la table, dont l’une tient toujours l’instrument de son art honni. « Vous n’aviez pas le droit. »

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ϟ 30 Décembre 1999 - Allée des Embrumes  

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Pas le droit. J'ai presque envie d'éclater d'rire. Comme si dans c'te foutue existence d'merde, les gens s'préoccupaient vraiment d'c'qu'ils avaient l'droit d'faire ... Elle est bien conne la Duchesse, si après tout c'qu'j'sais d'elle et qu'elle sait d'moi, elle croit encore à ça. Si j'voyais pas son poing s'tordre autour d'la lame d'une dague et du sang sortir d'sa paume, j'lui aurais surement balancé dans la gueule. Sauf qu'j'doute. J'suis plus vraiment sur d'quoi elle parle, Ruskova. J'avais pas l'droit d'quoi ? D'tuer son connard d'frère ? D'utiliser c'genre d'trucs vicieux et salauds pour la coincer ? Les deux surement. J'passe une main dans ma barbe. J'ai pas peur d'sa lame, bizarrement. Pourtant, j'supporte plus la vision d'ces armes là d'puis un moment. Faut croire qu'on finit par s'habituer à tout. Mes doigts dévient un peu sur ma cicatrice, et gratte. Une illusion. Là, elle a pas tord. P't'être qu'on est d'accord pour la première fois elle et moi. Y a rien à qui on peut faire confiance, rien et personne. C'pour ça qu'j'la laisse pas trop longtemps s'remettre d'ses émotions. Pour ça qu'j'ai d'scrupule à enfoncer ma lame dans son esprit et à tourner, tourner, tourner pour laisser couler la moelle.

"J'imagine qu'tu préférerais y faire la peau toi-même ... Ca s'comprend. C'est pas moi qui t'dirait l'contraire. Oeil pour oeil, hein Ruskova."

Il boit à nouveau une rasade avant de s'essuyer le visage du plat de la main. Il ne perd pas de vue son objectif. Ce qu'il veut vraiment. Jaugé la Duchesse fait parti du plan, mais c'est pas une fin en soit. Ni ressentir une quelconque forme de compassion pour elle. Non, à la base, l'idée, c'était de lui extirper ce qu'il voulait et c'était tout. Foutu coeur de Gryffondor. Il devait bien être aussi naïf qu'elle, à sa manière. Il ne peut pas s'empêcher de ressentir un profond dégoût pour les actes odieux qu'ont osé commettre les frères de la poupée russe. Il était un frère. Jamais il n'aurait levé la main sur l'une de ses soeurs. Jamais. Et pourtant, Merlin sait de quels actes misérables et dégoûtant il est capable, quelle pourriture se cache dans ses entrailles.

"C'est à cause de lui qu't'as fait tout ça hein ? C'est parce qu'il t'a forcé ?"

Il pose son regard d'acier qu'il voudrait glacial et qu'il trouve beaucoup trop chaleureux et torve, sur elle. Son visage déformé par la hargne, ses joues rougies par la honte, ses yeux devenus d'un vert abyssale de haine pure. Il pouvait voir au fond d'elle se tapir la même bête immonde, la même boule de rage qui menace de se réveiller. Elle est comme lui, Ruskova. Elle le cache mieux, ses barrières sont plus fortes et sa résistance plus importante, mais elle est comme lui. Soumise aux mêmes démons du vice colère qui lui grignotent les intestins et qui transforme son visage de poupée de porcelaine en louve carnassière avide de sang.

"J'sais qu'il était Mangemort. Lui avant les autres. J'sais qu'il t'a emmené ici, qu'il t'a arraché à ton père, à Askat, pour servir le Lord Noir. J'sais aussi qu'c'est grâce à lui qu't'as pas la marque. Parce qu'il voulait pas que quelqu'un d'autre que lui te souille. Parce que comme ça, tu lui appartenais toujours. J'sais qu'il était là, à t'surveiller, à vérifier qu'tu faisais l'job. J'sais qu'il t'avait toujours à l'oeil, qu'à la Bataille Finale, c'était lui qui t'collait au derche avec ton armée d'zombies à la con."

Il lui prouvait qu'il s'était renseigné. Qu'il ne s'était pas contenter d'un travail superficiel de bureaucrate. Non, il avait enquêté, il avait fouillé tout ce qui était connu de la famille Legibov, il avait tordu l'esprit de Dusan pour lui extirper son jus de cerveau à la paille. Il avait remonté les dernières pistes qui existaient à propos de Grigori et Alexeï. Il avait même cherché du côté du cadet, Dmitri. Retrouvé la demeure familiale du patriarche, la tombe de la défunte génitrice au centre de leur tourmente familiale. C'est là qu'il prend conscience, pleinement conscience. Combien toute cette histoire l'obsède, combien il lui devient de plus en plus difficile de n'avoir que davantage de questions à mesure qu'il trouve les réponses. Combien il voudrait percer l'énigme de la poupée russe à la peau d'albâtre tachée de sang. Lui extirper la vérité comme il sucerait le nectar vermeil au creux de sa paume. Avec une avidité inexplicable, incontrôlable, et terriblement malsaine.

"Alors si c'est ça, si c'est pour ça qu't'as fait tout ça, pourquoi t'es là ? Pourquoi tu t'es barré avant qu'il disparaisse ? Pourquoi t'as obéi tout c'temps et qu'après, après qu'le Seigneur des Ténèbres s'est fait buté, t'as décidé d'te barrer. Si vraiment tu voulais pas faire ça, pourquoi tu t'es pas tirer avant tout c'bordel ? Et maintenant, pourquoi t'es r'venue d'chez ton père pour faire la prof ici alors qu'il s'est planqué Merlin seul sait où ?"

J'ai tellement d'questions en tête qu'j'perds mon calme. J'arrive plus à raisonner normalement. J'm'emballe. Parc'qu'j'veux plus jouer. J'veux qu'elle réponde. J'veux savoir. J'veux comprendre. Y a pas d'logique dans son histoire, trop d'incohérences. Y a forcément des trucs que j'pige pas, des trucs qu'l'autre baltringue de Dusan savait pas. J'ai plus la patiente d'faire dans la dentelle. Plus envie d'attendre. Ca d'vient presque impétueux, viscéral. Je veux savoir. Il faut qu'je sache.
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There you are, sweet nightmare
Aldous B. Koch & C. Aëlys Legibovna

ϟ 30 Décembre 1999 - Allée des Embrumes  
Elle se tait, la beauté russe, tandis que le carmin s’échappe de ses paumes. Goutte à goutte, lent précipice, écoute son vis-à-vis émettre des suppositions, jouer une carte qu’elle abhorre. Elle hait la pitié. Elle n’est pas arrivée jusqu’ici pour entendre quelqu’un compatir et menacer sa cible pour elle. Et certainement pas lui. De tous les assassins de sa personne, il est le grand vainqueur qui s’ignore, le coup de grâce. Meurtrier de sa vertu. Dans une inspirations, elle repousse toutes les pensées qui l’effraient, éveillent sa colère. Elle ne peut plus les laisser l’atteindre. Mentalement, elle scelle les tiroirs, consciente que pourtant, les souvenirs réussiront de nouveau à s’échapper. Une évasion qui a tendance à être plus facile lorsque l’Auror est à portée de vue et de regard. Elle a beau le fuir, il trouve toujours le moyen de la retrouver. Obsession. Elle n’a jamais aspiré à être cela. Et le bougre continue, joue de sa langue avec une délectation certaine. L’Aëlys reporte ses prunelles sur le bois de la table. Il insiste, elle se tait. C’est ainsi que cela fonctionne. Mentalement, elle répond aux questions, par le biais de souvenirs qui se retracent et qu’elle range un par un. Bien sûr qu’il l’a forcé. Leur père avait évoqué au cours d’un souper une potentielle alliance avec une des familles influentes de Moscou. Une union avec un fils ainé. Certes, plus vieux qu’elle, d’au moins la dizaine en plus. Alexeï s’était fait un plaisir de refuser catégoriquement. Elle se remémorait l’ardeur avec laquelle le patriarche s’était emporté, rappelant à son aîné qu’il n’était pas encore le chef de cette famille. Dans la nuit, l’héritier avait coupé court aux pourparlers, l’extirpant du lit sans la moindre douceur, lui assénant l’ordre simple de préparer sa valise. Elle n’avait pas eu la ferveur de refuser, la menace trop exposée pour qu’elle ne s’y plie pas. Il était déjà porteur de la marque alors, chargé de trouver des alliés potentiels pour son maître dans tous les recoins de la Russie. Il lui avait apporté sa nécromancienne de sœur sur un plateau d’argent.

Le souvenir s’évapore, tandis que l’homme retrace son histoire pour elle. Il est trop bien renseigné, et elle déteste cela. Sa vie. C’est sa vie qu’il expose, son histoire. Il révèle le moindre petit détail qu’il n’est pas censé savoir, mais qu’elle sait qu’il tire de son prisonnier de frère. Trop loin. Il a été trop loin. Bientôt, il ira lui susurrer quel savon elle aime utiliser lorsqu’elle prend un bain, quel est son plat favori. Intrusion. Elle songe un instant que peut-être il serait préférable de revoir ses protections, d’en créer d’autres, bien plus subtiles, gravées dans la chair pour qu’il ne puisse jamais accéder aux autres secrets qu’elle conserve. Elle plante de nouveau son regard dans le sien, déchiffre sans entrer dans son esprit ce qu’il souhaite entendre. Elle sait pertinemment ce qu’il veut. Il veut percer son mystère, entendre tout ce que son frère n’a pas pu lui révéler, parce qu’il n’a jamais été au courant. Pourquoi, pourquoi, pourquoi. Il est plein d’interrogations l’auror, mais ne possède aucune réponse satisfaisante. La bataille de Poudlard. Elle s’en souvient parfaitement. Voldemort lui avait ordonné de créer une armée d’inferis. Elle pouvait sentir sa faiblesse. Il y avait quelque chose de changé en lui. C’était ce qui le rendait encore plus dangereux. Jamais elle n’aurait accepté de le servir de son plein gré, monstre assoiffé d’un pouvoir qu’il voulait toujours plus grand, ne respectant rien. Il profanait, sans se soucier des conséquences, elle essayait de rétablir l’équilibre. Mais cette nuit, il lui avait ordonné d’appeler ce que lui ne pouvait faire. Elle avait laissé les incantations glisser hors de ses lèvres, liant les fils de ses marionnettes  à elle. Ses ordres n’étaient pas ceux du Lord. Elle avait choisi d’épargner des vies. Certes, elle avait laissé ses créatures attaquer les adultes, sans aucune distinction, mais avait inséré l’interdiction d’attaquer les enfants, les jeunes sorciers : ils étaient l’avenir de ce pays. Mais pour tout le reste… Ils avaient attaqué aussi bien les défenseurs que les assaillants. C’était son frère qui avait donné le signal, beuglant lorsqu’il avait senti, comme tous ses fidèles, leur maître disparaître, définitivement. C’était ce signal qu’elle attendait, tandis que l’inferi sortait de sa cachette pour mieux bloquer le frère, s’acharnant sur lui. Elle ne lui avait pas même jeté un dernier regard avant de disparaître, transplanant dans leur maison pour récupérer ses affaires et déguerpir. Entre temps, elle avait renvoyé ses enfants de la nuit, relâché le contrôle, laissé la vie. Elle était juste rentrée chez elle, laissant l’Angleterre se débrouiller avec la suite des évènements, et pour donner la vie elle-même, sans avoir été consciente une seule fois. Était-ce la raison pour laquelle sa magie s’était parfois montrée capricieuse ?

« Je vous ai sous-estimé. Vous avez fait vos recherches. » glisse t’elle dans un souffle. Elle est réellement épuisée, fatiguée de ressentir l’écho des souvenirs. Fatiguée de ces questions incessantes. Il se rapproche un peu trop de ce qu’elle cache, mais cela lui appartient. C’est à elle. Elle n’a pas fouillé son cerveau pour comprendre son histoire. Non, elle s’est montrée respectueuse de sa vie privée, la moindre des politesses aurait été de lui rendre la pareille, de la laisser tranquille. Mais il ne veut pas. Et qu’arrivera t’il lorsqu’il saura qu’il la affaiblie dans une ruelle si semblable à celles qu’il y a dehors ? Que fera t’il lorsqu’il comprendra que ce qu’elle lui cache n’est autre que son fils de deux ans à peine ? Elle ne peut pas le laisser interférer dans cette nouvelle vie, pas plus que maintenant tout du moins. « Vous n’obtiendrez rien de plus. » affirme t’elle, attrapant son verre, plaçant sa paume au dessus pour le poser devant l’homme qui boit pour deux. Une goutte de sang s’échappe et vient momentanément colorer le liquide transparent. Elle observe le jeu de couleur, avant d’extirper un mouchoir blanc de l’une des poches de sa robe, essuyant ses mains souillées. Le sang est précieux  pour la nécromancienne, et elle vient d’en gâcher pour un auror qui ne comprends pas les limites de la vie personnelle. Ses phalanges retrouvent le soyeux de sa chevelure, qu’elle enroule sur elle même pour créer un chignon plus ou moins sévère, mais qui marque la fin de la perte de contrôle. Bien sûr, elle glisse sa baguette à l’intérieur. Elle retrouve contenance par ces simples gestes. « Il y avait un poste de professeur d’occlumancie à pourvoir à Poudlard. L’annonce apparaissait tous les jours dans le journal. Fin de l’histoire monsieur Koch. C’est aussi simple que cela. » Demi-mensonge. « Avons-nous terminé ? »
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There you are, sweet nightmare
Aldous B. Koch & C. Aëlys Legibovna

ϟ 30 Décembre 1999 - Allée des Embrumes  

Iron Maiden can't be fought, Iron Maiden can't be sought.
Oh Well, wherever, wherever you are,
Iron Maiden's gonna get you, no matter how far.
See the blood flow watching it shed up above my head.
Iron Maiden wants you for dead.

Terminé. J’fulmine. Comment elle peut croire qu’quoi qu’ce soit est terminé. Elle a rien pigé, Ruskova. Elle a pas encore compris qui j’suis. Si elle croit qu’son p’tit jeu et ses avertissements à deux balles servent à quelqu’chose. Si elle pense qu’il lui suffit d’se r’coiffer et d’éponger dans un foutu mouchoir d’mes deux en déblatérant des conneries de banalités. Pour qu’j’lâche l’affaire, pour j’lui foute la paix. Elle s’carre le doigt dans l’œil jusqu’au coude. J’ai résisté à une bande d’truands. Des pervers, des vicieux, des psychopathes. Ceux qui buvaient la souffrance à la paille, ceux qui s’contentaient d’regarder. Ceux qui avaient besoin d’laisser des marques bien visibles, ceux qui préféraient creuser celles qui étaient déjà là. Ceux qui aimaient le feu, le sang, le foutre. Alors si elle pense qu’elle, dans son putain d’manteau en peau d’ours polaire, avec son air supérieur, ses caprices pour des gâteaux à la con qu’elle a même pas bouffé, et sa baguette dans les ch’veux, elle va v’nir à bout d’ma volonté, elle risque d’être déçue. J’grogne. J’ai plus rien à lui dire. Ca r’commence comme la première fois. Et toutes celles d’après. Elle pense qu’elle a gagné. Parce qu’elle est plus forte au jeu d’celui qui veut fermer son esprit. Si elle croit qu’ça va m’arrêter. Si elle pense qu’c’est comme ça qu’j’vais la laisser tomber … J’ai jamais été c’genre de type. A fouiné dans les esprits des gens, à lire les pensées et les souvenirs direct à la source. J’le fais quand j’ai pas l’choix. J’suis un enquêteur. Un mec de terrain. Un putain d’Auror qu’a toujours fait son boulot. Et avec zèle. J’risque pas d’échouer. Surtout pas face à elle. Surtout pas maintenant qu’j’tiens une piste.

Car il est persuadé de tenir le bon bout. Il est sûr d’avoir posé le doigt là où elle avait mal. Dusan n’avait jamais été qu’un faire-valoir dans la famille. Un suiveur. Elle le savait. Il avait préféré lui laisser croire au début qu’il l’ignorait. Avant d’abattre son jeu. D’être obligé de dévoiler toutes ses cartes maîtresses. Mais elle connaissait ses talents à présent, et la menace qu’il représentait pour elle. Elle savait de quoi il était capable, sans se douter réellement jusqu’où il pouvait aller pour assouvir son obsession. Il lui restait tant de pistes à remonter, d’informations à quérir. A commencer par Aleksandr. Le patriarche qui croupissait dans sa propriété de Russie. Aldous ne l’avait pas encore rencontré car il ne pensait pas devoir s’imposer le voyage, comptant sur les effets du sérum de vérité sur Dusan. Mais il avait sous-estimé le caractère borné de la poupée russe. Le choc des ego ne prendrait fin que lorsque l’un des deux ploierait le genou et tendrait la victoire à l’autre. Et l’Auror ne comptait pas perdre. Il laisse son regard hargneux se perdre un moment sur la goutte de sang qui teinte la vodka. Les reflets carmin se diffusent dans l’alcool translucide, avec la même détermination à le troubler et à lui imposer sa couleur qu’Aldous désirait dévorer les secrets d’Aëlys et s’en repaître devant elle rendant les armes. Il n’y a plus aucune logique dans sa démarche, plus rien de censé. Juste une obsession maladive, une volonté malsaine de savoir qui devenait viscérale.

Pour cette fois …

J’grogne plus qu’je parle. J’croise son r’gard hautain et méprisant avec la rage et la frustration qu’j’me r’tiens d’lui balancer à la gueule. J’bouge pas. J’me lèv’rais pas pour la raccompagner, j’boug’rais pas un orteil pour elle. Qu’elle s’casse, si elle l’voulait tellement. Qu’elle descende au milieu du bouge plein d’vieux dégueulasses. Qu’elle r’monte toute l’Allée des Embrumes. Et qu’elle aille au Diable, cette connasse ! J’sens la bête s’réveiller. Elle voudrait surement qu’j’la suive. Qu’j’la piste comme un chasseur après sa proie. Mais pourquoi ? Elle est tellement méfiante qu’elle f’ra que dalle aujourd’hui. Elle sait qu’j’l’ai r’trouvé ici comme ça. Elle allait s’mettre à faire d’plus en plus gaffe. Elle allait s’blinder pour plus s’refaire avoir, surtout vu comment j’l’ai coincé dans c’trou. J’suis pas prêt d’la r’choper, j’le sais. Et ça m’pète sérieusement les burnes. J’renifle en m’raclant la gorge. Qu’elle s’casse bordel, qu’j’sente plus son r’gard à la con sur ma gueule burinée. Qu’j’vois plus son putain d’manteau d’fourrure à la con et sa boîte d’biscuits d’merde. Vaut mieux pas qu’elle soit là quand la bête va vouloir lui en mettre plein la gueule. Vaut mieux qu’elle soit loin. Elle veut m’pousser dans mes r’tranchements ? C’est bien, elle a encore rien vu. Moi aussi j’peux m’surpasser. Moi aussi, j’peux lui pourrir la vie, jusqu’à avoir c’que j’veux. Faut pas qu’elle s’imagine qu’ça va être facile. Tant pis pour elle, j’vais déterrer tous les putains d’cadavres qu’elle a laissés sur sa route, j’vais fouiller partout, dans tout c’qu’j’trouve sur elle. Si elle m’avait juste répondu. Si elle avait pas chercher à m’cacher des trucs dès l’début. Ca m’aurait évité d’aller remuer la merde. Parc’que maintenant, va falloir qu’elle assume tout c’que j’vais trouver !

Crois-moi, j’vais trouver comment t’coincer. T’peux faire c’que tu veux, tu peux croire qu’t’as gagné si ça t’amuse, Ruskova. Mais t’imagines pas qu’tu vas m’échapper aussi facilement. Tu sais pas d’quoi j’suis capable pour avoir c’que j’veux. Vraiment pas !

D’un geste brusque, il attrape le shooter de vodka encore teinté du sang de la poupée russe et avec une lueur de défi dans le regard, le vide d’une traite. Il déglutit fortement, avale l’alcool mêlée au sirop de la vie avant de retourner brutalement le verre contre le bois de la table qui se met à branler. Le claquement fait un moment le silence dans l’auberge, juste le temps que les conversations reprennent. Aldous s’essuie rageusement la bouche et rompt ce regard qu’il partage avec la Duchesse à cet instant. Mécaniquement, il rejette ses cheveux en arrière, et attrape la cigarette qu’il gardait coincé sur son oreille et l’allume d’un mouvement souple du poignet. Le bout incandescent fait flamboyer ses yeux gris, deux lacs de mercure en fusion qui disparaissent momentanément dans une brume épaisse quand la fumée de la première latte qu’il tire, sort par sa bouche entrouverte à l’haleine amère de défaite, de vodka et de sang frais.
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Aldous B. Koch & C. Aëlys Legibovna

ϟ 30 Décembre 1999 - Allée des Embrumes  
Il fulmine, elle le sent d’ici, par son regard, par sa façon de fermer son faciès. Il n’a pas obtenu ce qu’il souhaite, elle ne compte pas lui rendre les choses plus facile. Elle l’a sous-estimé, cela n’arriverait plus, il lui faudrait être doublement plus prudente qu’à l’accoutumée. Espacer ses sorties à Pré-au-Lard ou trouver une façon de dévier l’attention de l’auror. Elle aurait tout le temps d’y réfléchir sur le chemin du retour. Il lui faudrait aussi mettre les rares membres de sa famille dans la confidence. Elle ne souhaitait pas qu’il mette la main sur son père. Elle avait beau n’apprécier son père que pour l’éducation qu’il lui avait offerte, il était au courant de certaines choses. Certaines information dont elle souhaitait conserver le secret. Ce soir sans doute, écrirait-elle une missive avec des instructions… Ou communiquerait-elle par le biais de la poudre de cheminette. Quel que soit la manière, cela devrait se faire rapidement, pour ne plus jamais laisser l’auror fouiner là où il ne devrait pas. Les rouages de son esprit étaient en train de tourner, s’activant d’ores et déjà à trouver des solutions pour mettre des bâtons dans les roues de l’homme qu’elle percevait comme une menace depuis qu’elle connaissait son identité. Elle ne doutait pas un instant que cela serait ardu, un plus grand défi encore que celui de survivre au sein de sa propre famille. Mais avec du travail et de la conviction, elle y parviendrait.

« Pour cette fois. » L’écho de ces simples mots en disent long sur la propre motivation de l’homme qui lui fait face. La Russe scrute son regard, y trouve la flamme de l’obstination, de l’enfer qu’il lui fera vivre pour obtenir ce qu’il désire. Peut-être finalement, est-il préférable de fuir. Six mois de scolarité avant de pouvoir partir, abandonner tout espoir de rédemption et de vie tranquille. Pour aller où ? Rentrer ? Il n’y a plus rien là-bas, que les cendres du brasier de son innocence. L’idée germe, elle la pousse dans un coin de son esprit. Solution ultime, dernière porte de secours. L’homme menace, elle sent la peur frôler sa colonne vertébrale. Elle se lève, remet son manteau et attrape la boîte de viennoiserie. Elle s’extirpe de sa chaise avec cette grâce innée, avant d’esquisser quelques pas, de passer devant lui. Sa main de nouveau gantée se pose sur son épaule, tandis que son visage se penche vers son oreille. « Il n’y a que vous dans ce jeu monsieur Koch, je ne suis pas intéressée. Veuillez me laisser tranquille. » sa voix n’est qu’un murmure, mais elle n’attend pas de réponse, s’évade déjà hors du pub. Elle ne prend pas le temps d’inspirer l’air, que déjà elle disparaît dans ce craquement sinistre, se retrouve à pré-au-lard. Elle ne prendra pas le risque de voir son fils ce jour, quand bien même en meure d’envie. Ce n’est pas prudent. Le château lui semble être le meilleur refuge pour le moment. Tant qu’il n’est pas là. Ce qui lui laisse le temps d’avoir une petite conversation familiale.…

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