hurts too good #ORYA

Hurts too good

Poudlard a changé. En quelques mois, l'école de magie que Lyra avait toujours voulu retrouver était devenue le terrain de jeu des sanguinaires, des gens violents et des brutes. L'école n'était plus aussi magique qu'elle l'avait été, car même la magie semblait perdre la tête. Le château n'en faisait qu'à sa tête, et des gens disparaissaient. La jeune fille avait encore la marche blanche en tête, un goût amer sur la langue. Elle s'était sentie tellement seule. Heureusement que Mila avait été là, sinon, elle se serait sans doute écroulée. Elle n'en revenait pas de la haine qui grandissait entre les élèves. Elle n'en revenait pas qu'on ne faisait rien pour les gens qui avaient disparus. Tout clochait, et personne ne faisait rien. Le Directeur avait mis de nouvelles règles en place, mais ce n'était qu'une façade, ça cachait quelque chose de plus grand et cela inquiétait Lyra. La jeune femme s'inquiétait pour elle, mais aussi pour le bébé. Ce petit bout de vie qui grandissait en elle. Elle ne connaissait toujours pas le sexe, elle ne voulait pas le connaître. Elle commençait à douter d'elle, de tout, ces derniers temps. Elle qui n'avait jamais laissé un problème non résolu, elle était désormais totalement démunie face à ses propres soucis. Jusqu'à maintenant, le bébé était pour elle une évidence. Elle voulait le garder, l'élever, le voir grandir. Elle voulait qu'il vive, parce qu'il était né de l'amour qu'elle éprouvait pour Orion, et que lui aussi avait éprouvé pour elle, fut un temps. Mais aujourd'hui, Orion savait, et Orion la repoussait. Aujourd'hui, elle n'était plus sûre de vouloir de cet enfant. Aujourd'hui, elle avait l'impression qu'il n'était qu'un tissu de mensonge, comme l'amour qu'Orion lui avait dit avoir pour elle. Ça valait le coup de courir après elle toutes ces années. Si c'était pour l'abandonner. Lyra ne contrôlait pas ses pensées. Au fond, elle savait qu'elle avait mérité ce qu'il se passait. C'était elle qui avait passé presque cinq mois à fuir l'homme qu'elle aimait, à le rejeter. À chaque fois qu'ils se croisaient dans les couloirs, elle l'évitait. À chaque fois qu'il essayait de l'approcher, elle prétextait qu'elle avait besoin de temps pour se réhabituer à Poudlard, qu'elle devait étudier. Finalement, il avait arrêté de la poursuivre. Il lui manquait. Terriblement. Mais elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle même, elle était la seule fautive de la situation.

L'ombre d'elle-même, Lyra ne sortait que rarement des dortoirs. Elle loupait quelques cours, s'habillait de vêtements amples et manquait certains repas. Lyra qui avait toujours été une battante, une raisonnée, semblait quitter peu à peu le chemin qu'elle s'était tracée toute sa vie. Tout ça pour une histoire d'amour. Mais ce n'était pas qu'une simple histoire d'amour. Maintenant, cela relevait de sa responsabilité. Et elle n'était pas prête à ça. Elle ne s'était pas rendue compte que tout cela était si... compliqué. Et elle n'avait pas envie que cela empire. Pour cela, il fallait qu'elle prenne des potions que l'infirmière lui préparait, pour cacher sa grossesse.

Lyra se regarda quelques instants dans la glace, son ventre arrondit. Elle posa une main au dessus de son nombril. Elle ne le sentait pas. Parfois il était là, d'autres fois il se cachait. Elle abaissa son tee-shirt et prit sa cape qu'elle vêtit par dessus elle. Il était encore tôt, et avec un peu de chance, elle ne croiserait personne dans les couloirs. Quand elle sortit du dortoir des serdaigle, elle sentit une brise lui chatouiller le visage. Les températures s'adoucissaient, le printemps ne serait plus bien loin. Elle longea les longs couloirs du château, tout était calme. C'était beaucoup plus plaisant que lorsqu'il y avait de nombreux élèves qui déambulaient. Là, elle avait l'impression de retrouver son Poudlard, son école. Elle profita de ces instants de calme, et s'éternisa un peu près des tableaux. Mais l'infirmerie était maintenant toute proche, et il ne servait à rien de retarder le moment. Poppy était une infirmière adorable, pleine de vie, de joie, à l'écoute. Elle avait été tout de suite très aidante envers Lyra, quand celle-ci avait fait appel à elle. Une relation de confiance s'était installée entre elles, et maintenant, Lyra était heureuse de voir l'infirmière. Celle-ci lui ouvrit la porte, un peu surprise. Elle ne s'était pas attendue à la voir si tôt. Mais quand Lyra lui montra son ventre, Poppy comprit tout de suite. La blonde s'excusa, sa potion n'était pas encore prête, elle lui demanda d'attendre et alla s'affairer dans son atelier. Lyra sentait ses jambes lourdes, il fallait qu'elle s'assoie, elle ignorait combien de temps durerait la préparation de la potion. Elle s'approcha d'un lit libre, quand soudain, elle entendit son prénom. Elle tourna la tête en direction de la voix. Il n'y avait personne autour d'elle, mais un lit était caché par un paravent. Lyra décida d'aller voir derrière, poussée par sa curiosité maladive. Quand elle fut à quelques mètres du paravent, elle sentit son cœur accélérer. Elle ignorait pourquoi, mais elle avait la sensation qu'il y avait quelqu'un. Son myocarde rata un battement quand elle reconnut qui était allongé. C'était lui. C'était Orion. Il semblait dormir, mais il n'avait aucun trait apaisé. Son visage était crispé. Que faisait-il ici ? Lyra lâcha alors un petit cri. Les nuits de pleine lune... elle les comptait, et elle n'en oubliait jamais une seule. Elle avait toujours soutenu Orion l'année dernière. Le jeune loup avait toujours pu compter sur elle, elle lui préparait des potions pour contrer la douleur. Mais celle-ci, elle l'avait oublié. Elle s'en voulait, alors que pourtant, elle n'avait aucune raison de s'en vouloir. Elle s'approcha un peu plus près du jeune loup, hésita. Elle avait envie de tendre la main vers son visage, de le rassurer, mais elle savait qu'elle était la dernière personne qu'il voudrait voir. Mais elle ne pouvait pas partir, elle ne pouvait pas s'éloigner, alors elle resta là, tout près de lui, admirant son visage. Jusqu'à ce qu'il ouvre les yeux, sans doute réveillée par le bruit de la respiration forte de Lyra. Elle resta silencieuse pendant quelques secondes, peureuse, puis elle se mit à sourire, gênée. Leur dernière rencontre avait été plus que compliquée. Et Orion l'avait délibérément ignorée lors de la marche blanche. Elle hésitait entre lui demander pardon, le supplier, et le traiter de tous les noms. « Salut... Ça a été cette nuit ? J'imagine que c'est pour ça que tu es là. » Elle n'avait pas eu meilleure idée que de lui parler de la pleine lune, de la nuit de douleur qu'il avait du subir, de lui rappeler les souvenirs de la transformation. Quelle idiote !

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Hurts too good

Lyra est pétrifiée. Elle ne peut pas s'empêcher de penser à la dernière fois qu'elle l'avait vu allongée dans un lit. C'était le matin suivant la nuit qu'ils avaient passés ensemble. Elle s'était réveillée un peu plus tôt qu'Orion, et elle avait passé un long moment à le regarder dormir. Elle connaissait ses traits de visage par cœur. Elle pouvait reconnaître sa respiration à des kilomètres, parce qu'en fermant les yeux, elle pouvait dire si il dormait paisiblement, si il rêvait, ou si il était proche de se réveiller. En une nuit, elle avait gravé Orion dans son cœur. Elle l'avait dans la peau. Une seule nuit. Pour que tout tombe en miettes après. Il se redressa, le souffle rauque. Il avait encore mal. Lyra se souvenait de l'année passée, et des longues journées qu'il passait à se remettre de ses transformations. Elle lui avait promis qu'elle serait là pour lui à Poudlard, comme elle l'avait toujours été à Londres. Elle n'avait pas tenu sa promesse. Elle s'en voulait terriblement. Mais Orion ne voulait rien savoir. Il grimaça. À cause de la douleur, mais surement à cause de l'effet que ça lui faisait de voir Lyra. « Oh oui ! Elle a été géniale ! J'viens ici pour éviter mes colocataires qui ronflent ! » L'ironie sonnait dure comme une claque. Il ne comprenait pas que Lyra essayait d'être douce, gentille. Mais il l'envoyait balader. Parce qu'il avait trop de rancoeur en lui, et Lyra ne pouvait pas lui en vouloir. Elle l'avait mené en bateau pendant des mois, et maintenant, elle se tournait vers lui, parce qu'elle regrettait. Mais c'était trop tard pour regretter, elle le savait bien. « Et toi ? Qu'est-ce que tu fais là ? » À chaque fois qu'il ouvrait la bouche pour s'adresser à elle, elle avait l'impression de recevoir des poignards. Il n'avait même pas besoin de la frapper pour lui faire mal, elle souffrait de ses mots. Ils s'étaient brisés le cœur.

« Je suppose que tu n'es pas là pour prendre de mes nouvelles. » Lyra se sent mal, elle a l'impression que son Orion n'existe plus. Il est noyé par ce tas de haine, cette boule de nerf. Elle sait que les lendemains de pleine lune sont toujours atroces, mais elle comprend pas pourquoi il s'acharne. Elle se recule, elle n'a pas envie d'en entendre plus. Elle doit se protéger, protéger le bébé. « Je ne suis pas idiote. Je sais très bien pourquoi tu es là, je te rappelle qu'avant, c'était moi ton infirmière. » Elle est amer, elle sait l'être, elle aussi. Mais ça lui brûle le cœur. Ils s'empoisonnent. « Et à ton avis ? Je suis là pour changer les draps ? » Malgré elle, elle lui envoie des piques elle aussi. Elle lui tourne le dos maintenant. Cela ne sert à rien de chercher à lui parler, à le faire réagir. Il lui a couru après et il a abandonné. Lyra aussi abandonne. « Bon, et bien, j'ai un bébé à cacher. N'oublie pas ta potion. » lui dit-elle en avançant vers l'atelier de Poppy. Même si sa potion n'était pas prête, elle ne tenait pas à attendre en compagnie d'Orion. Son moral était déjà au plus bas, elle n'avait pas besoin qu'il lui mette la tête sous l'eau encore plus. Pourtant, elle ne put s'empêcher de jeter un regard en arrière. Elle l'aimait. Elle l'aimerait pour l'éternité. Retiens-moi.

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Hurts too good

Lyra ferme les yeux. Elle ne peut plus rien attendre d'Orion, et elle se rend bien compte qu'ils sont arrivés à un point où chaque mot, chaque geste devient toxique. Elle ne veut pas lui faire encore plus de mal, et pourtant elle espère qu'il la retienne. Elle veut qu'il pense à elle. C'est égoïste, et pourtant dans un coin de sa tête, elle souhaite qu'Orion pense la même chose de son côté. « Comme tu l’as si bien dis avant tu l’étais, sauf que maintenant c’est à peine si tu poses les yeux sur moi. » Encore un reproche. Lyra s'arrête net. Elle ne peut pas lui en vouloir, il a raison. Et pourtant, elle le regarde, c'est lui qui ne le voit pas. Elle le regarde dans les couloirs, elle le regarde lors des repas. Elle le regarde et elle l'admire. Comme elle l'a toujours fait par le passé. Lors de leurs précédentes années à Poudlard, il lui courait après, il ne s'en est jamais caché. Elle, le fuyait, elle n'était pas prête à une relation amoureuse, elle avait peur. Alors c'était comme le chat et la souris, et quand il ne la regardait pas, c'était elle qui l'observait. Des gamins. Tout ça est derrière eux aujourd'hui. Et pourtant, Lyra a l'impression que l'histoire se répète. Que c'est à elle de courir après Orion. Il a raison. Depuis six mois, elle fuit son regard, elle le fuit dans les couloirs, parce qu'elle avait peur de sa réaction. Elle n'a pas confiance en l'instinct paternel, tout ça à cause de Yaxley. Mais Orion n'est pas Yaxley. « Jusqu’à maintenant tu t’en es plutôt bien sorti. » Lyra ne rebondit pas sur la remarque d'Orion. Elle ne peut pas accepter le fait qu'il puisse penser cela. C'est la colère qui parle. C'est la fatigue de cette nuit de pleine lune qu'il a du supporter seul. « Pourquoi t’es venu me voir, si c’est pour te barrer comme une voleuse après deux minutes ? »

Enfin, Lyra se retourne. Elle ne peut pas le laisser ainsi, et pourtant, en l'entendant parler, elle s'imagine l'étrangler, lui donner un coup de poing. Mais elle ne fait rien. Elle ne peut pas s'acharner contre lui, se défouler, alors qu'elle mérite les remarques cinglantes qu'il lui réserve. « Je ne sais pas. » Ce sont les premiers mots qui sortent de sa bouche. Une vérité. Quand elle a entendu son prénom, alors qu'il était endormi, elle n'a pas pu s'empêcher de se rapprocher, de vouloir le toucher, le voir. Il lui manque, voilà tout. Et elle ne peut rien y faire, à part essayer de l'oublier, même si elle sait bien que c'est impossible. « Tu dormais paisiblement, et tu as dit mon prénom. » Elle se sent idiote de lui raconter ça. Il lui dira surement qu'elle a dû se tromper, qu'il ne parle pas dans son sommeil, et qu'il ne pense jamais à elle. Elle mérite tout cela, et plus elle se le dit, plus elle y croit. « Si je m'en vais, c'est parce que je sens que tu ne veux pas de moi Orion. Tu veux te venger, c'est ça ? » Au fond d'elle, elle ne sait pas si il existe de bonne réponse. Ce n'est plus qu'une partie de carte entre eux, et le premier a flanché aura perdu. Mais Lyra ne peut pas jouer, ne veut pas jouer. Elle n'en a plus la force. « J'ai tout foiré, je sais, mais... Je t'ai demandé pardon. Si tu me fuis maintenant, c'est parce que tu es en colère et que tu veux me faire payer mon erreur, ou parce que tu m'as définitivement rayé de ta vie ? » La question est claire, dure, et pourtant, Lyra parle d'une voix douce, comme toujours avec Orion. Comme elle l'a fait l'année précédente, pour lui donner la force de prendre des décisions. Là, elle lui donne un choix simple. Elle a les larmes aux yeux, mais elle ne se cache pas. Elle ne veut plus se cacher. Elle ne veut plus le fuir.

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Hurts too good

On dit souvent que la colère rend fou. La colère aveugle, tout comme l'amour. Et quand l'un et l'autre s'estompent, que reste-t-il ? L'amertume. Lyra n'a jamais cessé d'aimer Orion. Même quand elle a croisé Teodor au début de l'année, et qu'elle s'est souvenue qu'il l'avait fait dansé lors de leur quatrième année. Même quand elle a décidé de s'éloigner de son loup, parce que c'était plus prudent. Elle voulait lui donner la possibilité de retrouver ses amis à Poudlard, ils avaient été tellement collés l'un à l'autre durant presque une année entière. Elle pensait qu'il en avait besoin, elle n'avait pas imaginé que lui il avait besoin d'elle. Et puis, il y avait eu la découverte de sa grossesse, et c'est là qu'elle a dérapé, tout foutu en l'air. Elle a intériorisé sa colère, et lui l'extériorise. Tous les deux sont en quête d'eux-même, en quête de cette symbiose qu'ils formaient, mais aucun n'est prêt à écouter l'autre. Lyra pleure, et Orion l'enfonce. « Ne prend pas ton cas pour une généralité. C’est toi qui m’as jeté hors de ta vie. C’est toi qui a décidé de j’étais de trop. » Il a raison. Touché, coulé. Il la noie, et il ne se rend pas compte. Il la noie elle et le bébé, et c'est tout ce qu'elle mérite. Et merde, où est passée la Lyra qui contrôle tout, qui a toujours tout contrôlé ? Elle regrette d'être revenue à Poudlard maintenant. Elle aimerait s'enfuir, s'évader, mais c'est impossible. Lyra sursaute quand elle le voit se redresser brusquement. L'infirmière en elle veut aller l'aider, mais mérite-t-il son aide ? Ils ne cesseront jamais de se jeter la faute. « Bien sûr que je suis en colère. J'ai des raisons de l'être. » La claque arrive plus vite qu'elle ne s'y attendait. « Je t’ai tout donné Lyra. Je t’ai laissé m’approcher quand j’étais le plus vulnérable. Je t’ai fais confiance et tu m’as abandonné. Tu m’as fuis pendant des mois, me laissant dans le flou le plus total. Refusant de m’adresser un mot. Tu m’as caché que tu attendais mon enfant… » La messe est dite. Il fallait crever l'abcès, percer cette plaie. Elle écoute les accusations sans flancher, elle sait qu'il a raison, elle sait de quoi elle est responsable, et si elle pouvait revenir en arrière, elle ne ferait rien de cette manière.

Il baisse les yeux vers son ventre, vers le bébé. Lyra se sent aussitôt devenir toute rouge. Il ne l'a pas regardé ainsi depuis... une éternité. La regarde-t-il toujours ? Il l'aime, mais elle l'a trahis, pourra-t-il lui pardonner ? Elle voit dans ses yeux à quel point il est écoeuré. Est-ce parce qu'il ne veut pas d'enfant ? Regrette-t-il à ce moment là d'avoir passé une nuit, une seule, à ses côtés ? Une nuit que Lyra ne pourra jamais oublier. Plusieurs fois, elle a réfléchis à la décision qu'elle devait prendre concernant le bébé, et à chaque fois, elle repensait aux baisers, aux caresses qu'ils avaient échangés cette nuit là. « Je n’ai jamais voulu que tu disparaisses de ma vie, même après tout ça. Parce que tu es depuis longtemps celle qui éclaire mes jours, mais j’ai besoin de temps. Tu ne peux pas me demander de tirer un trait sur tout ça. Juste parce que tu m’as demandé pardon. Ça ne fonctionne pas comme ça. » Une lueur d'espoir apparaît dans le regard de Lyra. Elle veut croire aux paroles d'Orion. Elle veut éclairer ses jours, comme lui éclaire les siens. Elle veut le retrouver. Mais il a besoin de temps. Les cartes ne sont plus entre les mains de la brune, mais entre ceux du lion. « Je t'entends et je comprends, je te laisserai le temps qu'il faudra Orion. Comme l'année dernière, lorsqu'il a fallu te laisser le temps de t'habituer aux pleines lunes. Tu avais besoin d'être seul parfois, mais je venais vers toi à chaque fois que tu m'appelais. Je prenais soin de toi, et je le ferai toujours. Je ne veux pas te perdre. » Lyra ignore si il va se mettre en colère à nouveau. Mais elle parle, elle parle et ne peut pas s'arrêter. Une larme, puis une autre, et encore une autre. Elles coulent le long de son visage et s'échouent sur ses mains tremblantes. « J'ai tout gâché, mais j'étais perdue. Tu sais que j'ai toujours tout contrôlé dans ma vie, mais en revenant à Poudlard... j'avais perdue le contrôle sur tout... Et quand j'ai appris que j'étais enceinte, je me suis sentie tellement seule, abandonnée, livrée à moi-même. J'aurai du t'en parler, mais j'avais peur de ta réaction. C'était tout frais entre nous, et j'ignorais si tu voulais encore de moi à Poudlard, si ce que nous avions vécu signifiait encore quelque chose en revenant à l'école. J'ai eu peur de l'abandon... parce que ma mère m'a abandonné... » Lyra s'effondre. Elle est à genoux et ne peut plus retenir ses larmes.

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