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Je me bats contre toi, je suis bien contre toi | Andreï & Ielena

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Andreï Dimitrov & Ielena Dimitrova

Faut-il posséder le même sang, n’en serait-ce qu’une part, la plus infime soit-elle, pour percevoir dans le chaos ce que nul autre regard ne saurait déceler que le sien ? Leurs deux âmes perdues au milieu de cette foule agitée d’étudiants se projetant vers les portes de sortie, elle s’évapore, se défait au souvenir des images que ses yeux ont perçues : celles d’un homme fuyant, en proie à une angoisse qu’elle détecte d’un seul regard tant cette femme n’a connu de lui que la cruauté et l’assurance. Quelque chose cloche. Quelque chose s’est brisé au milieu de la figure mirifique d’Andreï Dimitrov. D’aucun ce serait sans doute interrogé et posé mille questions quant à l’étonnante réaction de l’héritier, mais elle, princesse maudite de son nom, le voit quand lui n’a jamais fait que regarder. Elle voit, la Dimitrova, la fuite, l’hésitation dans le geste, l’énervement dans l’oubli d’une réponse évidente qui ne lui vient pas et toute cette mascarade autour d’eux. Elle voit. Voit et se remémore la raison de leur présence au sein de cette école britannique les ayant accueillis, les titres alarmants des quelques journaux ayant relatés l’histoire de ce moldu se prétendant sorcier et tant d’autres éléments encore.

Au cœur même de la Grande Salle, l’épouvantard du mystérieux directeur a jeté l’effroi, pétrifiant tour à tour, les uns de peur, les autres de son regard destructeur Mais des quelques étudiants et professeurs se démenant pour arrêter la créature onirique, le seul à la pétrifier désormais, c’est lui. Lui et cette petite voix en son for prenant le pas sur tout ce que le monde a d’agité autour d’elle. Andreï n’est plus Andreï. Quelque chose s’est glissé dans ses yeux pour nommer ce que ses lèvres tairont toujours et que la perspicacité de son autre découvre avec trouble. Et quel étrange sentiment que de se sentir si sûre d’une simple présomption, comme si l’instinct né d’une vie passée à ses côtés pouvait justifier tout ce que la raison désapprouve. Elle sait pourtant, tandis que le temps passé à vouloir prendre du recul ne l’enfonce que davantage dans cette certitude plutôt que de l’en défaire. Andreï n’est plus Andreï et elle ne sait déjà plus comment l’aborder. Se taire ou le confronter ? Qu’est-ce que cela pouvait changer à sa propre existence au fond ? Mais, tout ! Cela changeait tout, remettait tout en cause et jusqu’au plus grave, la poussant dès lors à s’interroger plus profondément sur l’éventualité d’une existence dans laquelle ce prétendu-frère serait vraiment atteint du mal qu’elle lui devinait. Userait-elle de cette faiblesse présente pour enfin prendre sa revanche sur des années passées en martyr ? L’idée lui vient, caresse son esprit avec délectation en autant de scènes qu’elle fantasme, elle dessus, lui dessous. Enfin être celle que l’on implore et que l’on craint ; non l’inverse. Le projet est séduisant, les faits le sont bien moins. Si son idée s’avérait trompeuse, elle payerait au centuple d’avoir cru le dragon en position de faiblesse et d’avoir voulu en profiter. Ne rien faire. Se taire, agir comme si de rien n’était. Cela la ronge pourtant et rend ses jours plus pénibles encore que les précédents. Où qu’elle aille, lui seul persiste en son esprit, remodelant l’image maudite d’un frère en un visage nouveau qu’elle ne sait plus comment aborder. Par cent fois, un geste s’esquisse pour s’en aller le trouver. Par cent fois, elle s’en recule, ne sachant seulement quels mots lui adresser et sur quel ton. Devait-elle se montrer ferme, aussi hautaine et pleine d’assurance qu’il l’avait toujours été ? Énoncer les faits, comme s’il n’existait aucun mot de sa part pouvant la détourner de sa quasi-certitude ? Et quoi alors ? Il n’y avait rien à attendre de ce genre de comportement. Elle le braquerait. De cela aussi, elle pouvait être certaine, mais de la pitié dans son regard à elle, pour lui, cela serait pire encore. De tentatives en échecs, elle capitule à l’affrontement direct. En cet homme pas la moindre trace de docilité, pas l'ombre d'un sentiment qu'elle pourrait s'en venir faire éclater en lui afin de le pousser à la confession. Savait-il seulement lui-même ce qu'elle pressentait au plus profond de sa chair ? Passent les heures, passent les jours, son corps à des centaines de mètres quand son esprit se trouve déjà vissé au sien. Te parler, pour mieux recevoir le dédain. Te confronter, pour mieux recevoir la violence. T'épauler, pour mieux ne rien recevoir et brûle son crâne qu'elle ne parvient à détourner de lui pour autant. De ce frère qu'elle observe et suit désormais de loin, quotidiennement en un dangereux ballet, ne se présente rien pour la conduire sur une voie propice au calme. Fallait-il seulement que cela arrive ? L'obsession seule finit par y répondre. Savoir, d'une manière ou d'une autre. Peu importait le châtiment, elle en avait déjà trop subit après tout pour abandonner si aisément et c'est portée par cette seule idée que le courage enfin s'en vient lui offrir ses armes.

Ainsi le jour tombe, tandis qu'aux carreaux des vastes fenêtres du château s'abat une pluie diluvienne parsemée d'orage. Le présage semble de mauvaise augure ; il n'arrête pas pour autant le geste de la fille du Gryffon qui, devant les portes de la bibliothèque, attend depuis près d'une heure que sorte l'objet de toutes ses pensées. Objet auquel elle n'accorde pas le moindre regard, sa main se glissant dans la sienne avec une fermeté neuve qu'elle craint de perdre au moindre contact visuel.


« Viens avec moi »

Est-ce une demande qu'elle implore ou un ordre ? Le temps ne leur est pas laissé de s'en inquiéter tandis que l'enfant du péché entraîne l'héritier la déplorant à quelques mètres de là. Une porte se pousse, puis une autre, découvrant nombre de miroirs entassés dans une vaste pièce à laquelle elle ne prête pas attention. Qu'importe le miroir du Rised et ce que ce dernier peut laisser se refléter de leurs âmes pourvu qu'enfin, Andreï redevienne Andreï. Son Andreï, plein de feu, si détestable, qu'elle seule sait si bien attiser et qu'elle provoque dès lors, abandonnant sa main pour mieux venir pointer sa baguette contre lui.


« Deux sardonyx, deux tubercules de Barbiana, dix feuilles de verveine hybride, une langue séchée de myrmidon et, entre autres, un temps de pause équivalent à un cycle de lune. »

Les ingrédients si rares d'une potion incolore et inodore, de celle dont les effets détruisent tout mensonge, même les plus robustes.

« Le temps de tes ASPIC n'est pas si lointain, cela devrait sans doute t'évoquer quelque chose. »

Un temps. Silence.

« A moins que tu n'ai quelques pertes de mémoire. »



Bientôt tu te retourneras et je me vengerai,
D'un couteau dans ton dos et d'un dernier baiser.



©Aloysia



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Andreï Dimitrov
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Andreï Dimitrov
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Andreï Dimitrov & Ielena Dimitrova


Tes phalanges fourrageaient dans tes cheveux, tes pouces massants tes tempes. Les yeux clos avec virulence tu cherchais à te concentrer. Tu relisais les sortilèges informulés. Comment cela fonctionnait. Comment les maitriser. Car ils t’échappaient. Certains sorts vacillaient. Tu devais les refaire plusieurs reprises. La vérité avait explosé brutalement lors de ces tests. Le corps enseignant se doutait de quelque chose. Ces contrôles, tu avais rapidement compris leur objectif. Vous repérez ; vous marquez tel du bétail : atteint / pas atteint. Heureusement pour toi, l’épouventard du directeur avait alors tout foutu en l’air. Et si une idiote t’avait percuté d’un sortilège hilarant, tu étais sorti de là plus ou moins à couvert de tout soupçon. Seule l’infirmière et Lou étaient réellement au courant de ce qui t’arrivait. Tu n’en avais même pas ébauché l’ombre d’une conversation avec ton cousin… Tu ne savais plus quoi penser de tout cela. La magie allait-elle réellement te quitter ? Abandonner tes veines, tes entrailles ? Tes points basculèrent brusquement contre le bois de la table en bois qui te servait d’appuis. Tu venais de lâcher plusieurs jurons en Russe sous le regard assassin de quelques uns de tes voisins. Les poings serrés, le regard sombre, tu les défiais de venir te dire quoi que ce soit.

Tes pensées devenaient complètement folle. Ta famille n’assumerait pas ta nature. C’était un fait indéniable. Inébranlable. Tu serais une risée à leurs yeux. Tu devrais continuer de jouer le jeu pour la forme. Eviter de pratiquer devant ton géniteur. Tu ne voyais que cela à court terme. Que dirait Dimka ? Tu n’en avais même pas parlé à Pandore alors que tu lui avait bien plus livré de secret qu’à n’importe qui. Et ta soeur ? Ta demie-soeur ? Un sourire fugace étira tes lippes. Elle y verra peut-être là un signe  du destin. La roue qui tourne disait-on. Tu ouvris les yeux et fixait de nouveau les quelques lignes qui se trouvaient sous tes iris. C’était pourtant si simple. Si inné avant. Tu avais perdu cette spontanéité. C’était comme si tu ne savais plus réellement comment t’y prendre. Tu n’avais pourtant rien changé à ce que tu faisais avant. Pourquoi cela te tombait dessus ? Les ASPICS s’étaient pourtant bien déroulé. Une chance dans ta matière que de réaliser peu de pratique mais surtout de la théorie… Tes poings se délièrent, tes doigts venant caresser le bois brut du bureau, contournant le grimoire que tu observais sans parvenir à comprendre ce qui t’arrivait. Tu t’enlisais dans le doute. Terreur qui enlaçait insidieusement tes entrailles. Allais-tu devenir un simple cracmol ? Tu refermais brusquement le bouquin, claquant ses lourdes pages sous le regard désapprobateur de tes voisins. Tu adressais un majeur tatoué à l’un d’entre eux sans gêne, ne perdant rien de ta superbe. Seule une personne te connaissant réellement serait capable de voir ton trouble.

Et parfois… Ceux qui vous connaissent le mieux ne sont réellement pas ceux auxquels ont pense. Tu attrapais ton sac, laissant volontairement grincer ta chaise sous ton poids pour emmerder tes compatriotes. Tu abandonnais le livre sans même prendre la peine de le ranger. Après tout, la bibliothécaire était payée pour ces besognes. Tu passais alors les lourdes portes du sanctuaire littéraire. Tu ne La vis même  pas : Celle qui était parvenue à voir l’invisible. Celle qui dans l’ombre épiais depuis toujours ce que tu étais. Sans que tu ne le saches encore, cette soeur partageant une parcelle de ton sang, t’avait déjà percé à jour. Sa main délicate et fraiche s’était glissée dans la tienne. Avec une fermeté que tu ne lui connaissais pas. Ton regard fermé se hissa comme un masque habituel sur tes traits. « Qu’est-ce que tu fous ? » Elle ne tombait vraiment pas au bon moment. Ta voix était acide, mordante. La voix basse pour que ton manège ne soit pas visible aux yeux des autres. La Gryffonne lâchait pourtant pas, t’attirant même dans son sillon. Tu ne pouvais clairement pas la rejeter brusquement comme tu en avais l’habitude. Pas devant tous ces gens. Ta mâchoire se crispa et tu la suivais sans ouvrir les lippes. Elle en perdait rien.

Tu te retrouvais alors dans une salle abandonnée, emplie de miroirs. Tandis que sa main quittait la tienne, tu sentis soudainement sa baguette contre ton torse, la tienne alors sagement rangée dans ton sac. Et puis ? Aurais-tu été foutu de t’en servir ? « Deux sardonyx, deux tubercules de Barbiana, dix feuilles de verveine hybride, une langue séchée de myrmidon et, entre autres, un temps de pause équivalent à un cycle de lune. » Ton regard vrillait le sien sans même faillir devant sa menace. Tu avais toujours été bon dans les jeux de rôle et ça, la perte de tes pouvoirs n’y changeait rien. Ce qui t’agaçait, c’était Elle. Son manège. Elle connaissait pourtant ta patience légendaire. Encore plus à son encontre. Ton regard glissa sur son catalyseur magique. « Je trouvais le couteau plus original que ta baguette, petite soeur. » Ta voix avait lentement trainée pour la provoquer. Elle ne cillait pourtant pas et ajoutait : « A moins que tu n'ai quelques pertes de mémoire. » Un sourire en coin étira tes lippes. Petite merdeuse « Quoi ? Tu en as glissé dans mon jus de citrouille ce matin espérant que je te déclare soudainement tout mon amour pour toi ? » Tu risquais gros. Elle et sa baguette menaçante face à ta provoque. Et si tu ignorais volontairement ses propos, ses insinuations, tu savais. Oui. Tu savais qu’elle t’avait déjà découvert. Qu’elle avait décortiqué ta carapace, comme on arrache les pétales d’une fleur.  Un peu Tu avançais d’un pas, enfonçant sa baguette dans ta peau. Beaucoup Tu penchais légèrement ta tête sur le côté. Tes pupilles se dilataient assombrissant ton regard. Passionnément Tu tendais ta main sur la sienne qui embrassait sa baguette, pour qu’elle la maintienne bien en place. A la folie « Et bien, joue maintenant petite soeur. On dirait que je viens de passer mon tour et de perdre la main. » Tu libérais ta prise restant ainsi devant elle, presque offert. Petite soeur… Savait-elle ce qu’elle avait représenté pour toi un jour ? Ce qu’il en était maintenant. Se doutait-elle un instant qu’une petite poupée russe encrait ta chair pour la symboliser ?
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Andreï Dimitrov & Ielena Dimitrova

Un sourire. Comment cela pouvait-il lui être permit en cet instant si grave ? Lui, toujours si sûr. Lui, toujours si fort, lui apparaissait à ce jour un être faible, plus petit que tout ceux qu'elle avait jamais côtoyé. Sentiment étrange cependant quand, à le voir ainsi démuni, aucune satisfaction ne s'en vient jaillir de ses propres lippes. Elle devrait rire pourtant, porter à son visage ce même air suffisant qu'il avait toujours si bien su afficher. C'était si drôle après tout. Si pathétiquement drôle comme situation. Comme il serait doux là, maintenant, après tant de temps passé dans la souffrance et sous son joug, que de pouvoir tirer de sa faiblesse une revanche amplement méritée. Tout se dessine alors dans un esprit qui se refuse à l'action : un mot. Pour l'insulter, lui balancer l'horreur d'une vérité non-avouée et le sort que sera bientôt le sien. Une gifle, un coup, pour faire disparaître de ce visage familier tout ce qui lui confère sa belle assurance. Un sortilège. N'importe lequel. Un diffindo peut-être, pour trancher cette peau trop blanche, pour étirer dans la douleur ces lèvres qui ne savent que sourire quand l'heure n'y est plus. N'importe lequel, pourvu que cela fasse mal. Pourvu qu'il en souffre, qu'il se torde, qu'il l'implore. Oui, comme elle se délecterai d'une seule seconde d'un tel spectacle. Pourtant la bête avance, construite de fiel, inébranlable. Aurait-elle eu la brillante idée de lui administrer le sérum à son insu ? Non. La liqueur qu'elle avait bien en sa possession était trop précieuse et le sentiment de supériorité de cet homme enorgueilli bien trop vivace pour qu'elle se perde à la gâcher aujourd'hui. Cette potion, elle la destinait bien à un Dimitrov, mais pas à celui-ci qui aimait trop bien parler de lui pour en avoir quelconque besoin. Pas pour celui qui désormais parlait d'amour, la faisant se crisper davantage sur sa propre baguette.

Il avance. Encore. Encore. Là se trouvait peut-être la seule chose que l'un et l'autre avaient en commun : face à l'adversité, rien, jamais, ne les empêchaient de faire face et d'avancer, jusqu'à avoir le dernier mot. Celui qu'il lui arrachait constamment jusqu'à ce jour. « Et bien, joue maintenant petite sœur. On dirait que je viens de passer mon tour et de perdre la main. »  Petite sœur. Le dernier mot. Un seul, capable de briser en mille éclats la patience qu'elle s'évertuait à conserver face à ce numéro de cirque mal orchestré. Un seul, et pas un dans la bouche de la lionne qui d'un seul mouvement de baguette s'en vient projeter la silhouette de son autre contre le mur le plus proche. Aucune délectation à voir son dos frapper la pierre. Aucun apaisement à le voir se relever. Rien n'a plus aucun sens et rien n'a plus le moindre nom. C'est l'abcès qu'elle tente à crever. C'est sa main qu'elle tend au dessus de son vide sans jamais sentir la chaleur de la sienne s'y accrocher.


« Parce que tu penses vraiment que c'est un jeu ce qui est en train d'arriver !? Sombre merde... »

Un pas, elle avance. Encore. Encore, jusqu'à le rejoindre et délaisser sa baguette au profit de ses mains qui s'en vont et viennent saisir brutalement le col du dragon.

« Qu'est-ce qu'il arrivera selon toi, quand ils découvriront que le fier héritier ne vaux pas plus que le dernier des moldus ? Quand tous sauront que tu n'es même plus capable de faire jaillir une étincelle de ce qui te sert de baguette ? Quand tu auras oublié jusqu'au nom de l'école où tu te trouves !? »


Elle a mal. Ça saigne au-dedans sans qu'elle ne puisse se l'expliquer. Rien n'est délectable dans cette situation et rien n'a plus de goût. A quoi bon la vengeance si celui qu'elle défi se trouve désarmé ? A quoi bon le plaisir de vaincre quand elle est seule à jouer cette partie ? Par dessus-tout, que lui importe d'être supérieure à lui, quand leurs juges lui importe si peu ? Ils ne sont pas sa famille. Aucun. Ni le père sourd et aveugle, ni la matriarche violente et acerbe. Aucun. Pas même cette flopée indénombrables de cousins, cousines, oncles, tantes et autres pions de l'échiquier. Aucun. Il n'y a que lui. Il n'y aura jamais que lui et cela brûle dans ses yeux comme un feu de tous les Diable, comme une évidence imprononçable qui lui perce la chaire. Toi et seulement toi, à ce jour et jusqu'au dernier. Alors la prise se relâche sur le tissu malmené de sa chemise, sur sa mâchoire prête à se rompre qu'elle a serré pour ne pas lui cracher tout ce qu'elle connaît d'injure. Alors, son visage se renferme, glacé d'inquiétude. Il laisse entrevoir comme des deux, elle est sans doute la plus blême. Dis-lui. Dis-lui toi que ce n'est pas vrai, que tout cela n'est qu'un simple cauchemar. Montres-lui, toi, que tu n'es pas si atteint qu'elle le pense, que son instinct l'a trompé, que tout est toujours comme avant. Dis-lui, toi, que si elle s'en vient tendre la main en ce jour, elle ne s'en viendra plus jamais saisir ce vide déchirant que toi seul sait offrir.


« Qu'est-ce que tu vas faire ? »

Une question dans un souffle.
Que vas-tu faire ? Que va-t-on faire ? Que fera-t-elle, elle, qui se veux vengeresse mais n'a comme seule ambition qu'un jour pouvoir sentir la pression de ta main dans la sienne, à défaut de la sentir à sa gorge ?

Que ferez-vous ?
Que feras-tu ?






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Andreï Dimitrov & Ielena Dimitrova


Tu le sens. Le doute dans son regard. Ses prunelles identiques aux tiennes qui reflètent vos âmes ébréchées. Oh oui, tu le perçois, l’éclat étincellement de la satisfaction. Mais Ielena… est Ielena. Son plaisir se voile, se trouble. Elle n’y prends pas autant de plaisir qu’elle ne le voudrait. Déception ? Facile de prendre sa revanche alors que les fils de ton destin s’échappent de ton assassine ? Trop simple ? Le goût de sa vengeance devient fade. Dénué de tout intérêt. Oui, tu le ressens. Elle est ta chair, ton sang. Vous avez grandi ensemble. Pour la détruire, tu as appris à connaitre toutes ses envies. Son caractère, tu pourrais le détailler sans peine. Fragile petite poupée russe… si pleine de surprises… Tu la vois. Ses doigts crispés sur sa baguette fièrement tendue à ton encontre. Tu ne cherches même pas la tienne. De toute façon, tu n’y arrives plus qu’une fois sur cinq, alors tes chances sont bien maigres. Mais ton orgueil, lui, il est toujours présent. Toujours aussi hautain. Arrogant. Si elle veut te rendre la monnaie de ta pièce, tu la laisseras jouer. Parce que dans le fond, tu y prendrais du plaisir. Parce que dans le fond, ça te ferait pas de pas mal qu’on te foute une branlée un peu plus souvent. Celle que Kamen t’a fichu est encore fraiche et pourtant si minime par rapport à tes actes. Ta conscience tordue demande la souffrance comme pénitence. Tu la provoque comme à ton habitude. Tu cherches, tu décortiques. Qui mieux qu’elle pour extrader tes péchés ?

Et alors que tu l’appelles comme toujours « petite soeur » avec une ironie mordante, un violent éclair sort de sa baguette. Ta carcasse souillée le prend de plein fouet et s’écrase sans aucune grâce contre un mur. Le choc est brutal. Ton dos craque sous l’impact. Ta respiration se coupe avant de devenir sifflante. Le sort virulent a étourdi tes sens et pourtant la seule réaction qu’elle obtient c’est un rire. Un rire sans âme, sans joie. Froid. Amer. Tu te redresses prenant appuies, dos collé au mur. Tes prunelles glacées cherchent les siennes, s’y accrochent avec une once infime de désespoir. Le pire, c’est qu’elle t’engueule. Et plus elle le fait, plus tu ris de l’ironie de cette situation grotesque.

Sa fine silhouette s’avance. Déterminée comme elle ne l’a jamais été. Elle s’énerve et tu aspires sa rage comme un moteur à ta propre essence. Et alors qu’elle t’agrippe sans peur, te secouant comme l’épave que tu deviens, tu arrêtes de rire. Tu creuses. Son regard. Tu cherches. Ses pensées. Une tes mains s’agrippent à sa nuque, se mêle à sa chevelure que tu as tant de fois martyrisée. Mais pas cette fois. Ton assassine s’accroche. Comme on se rive à une bouée afin de ne pas sombrer dans les abimes. Tes pupilles se dilatent. « Qu'est-ce que tu vas faire ? » Tes paupières se ferment tandis qu’elle relâche un peu sa poigne. Toi même reste accroché à elle. Le sang appelle le sang ? Un murmure. « Tu t’inquiètes ? » Silence inquiétant. Etrange. Trouble au coeur de ton palpitant ébranlé. Ton monde ne semble plus vouloir tourner rond. Peut-être marche-t-il à l’envers.

Sa main la lâcha brusquement. Presque aussi rapidement qu’il ne se laissa tomber à même le sol. Le dos au mur, les genoux légèrement replié. Qu’allait-il faire ? Il n’en savait rien. Pire encore était cette sensation de la trouver, Elle, au milieu de ce chaos infernal. Sa tendre Némésis. Elle est là et se tient debout presque inébranlable. Tu relèves le visage. « ou est-ce ta soif de vengeance qui est déçue ? » Sourire ironique qui étire le coin de tes lippes. Tu ne lui laisses pas le temps de répondre à cette question. « Un peu des deux te connaissant, petite soeur. » Tu es là, à ses pieds. Assis sans grâce, se fichant dans l’image que tu dégages. Elle pourrait te balancer sa chaussure dans la mâchoire que tu ne ferais rien. C’est presque pire que tout. Tu voudrais qu’elle le fasse. Parce que ça serait plus facile comme ça. Bien mieux. Tes mains se joignent, tu fais craquer tes phalanges, puis ta nuque alors tu fais tourner ta tête. Tu aurais envie de fumer. De boire. Ca serait aussi plus facile comme ça. Assumer la fin d’un règne. Tu t’accroches au mince espoir que ces putains de scientifiques trouvent une solution. Mais c’est infime. « Tu veux que je te dise quoi Ielena ? S’Il l’apprends, Il va me buter. C’est ça la vérité. Et tu le sais aussi bien que moi. » C’est la première fois que tu le dis à haute voix pourtant, ça fait des jours que ça tourne dans ton crâne. Tu fais n’importe quoi en ce moment. Oui, tu fais des tas de choses, mais rien qui n’est digne d’un Dimitrov. Pas aux yeux de ce qui vous sert de patriarche. « Mais j’ai le temps… Tu le vois vraiment venir camper avec nous cet été ? Avec un peu de chance, je ne vais pas le voir avant un an. Je serais enfermé ici. » A nouveau, ton regard se plonge dans le sien. C’est ta sentence. « Un an. » C’est ta peine. Et y’a pas de sursis.
©Aloysia


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Andreï Dimitrov & Ielena Dimitrova

A quoi servent, et ces peines que l'on traîne et l'espérance, quand le chemin se perd ? Quand elle joue à mettre les doutes en scène, tout s'achève et les laisse à terre. A terre, comme lui qui s'éteint, comme lui qui se rompt dans le silence, à l'heure où sonne le dernier rire. C'est une ère qui s'achève, leur étouffante normalité qu'on leur arrache et tout fait mal. Bien trop mal. Mal à le voir se résigner, mal à ne plus sentir la pression virulente de ses assassines sur sa nuque. Faut-il qu'elle ai un jour aimé cela, la douleur, pour soudain souffrir autant à le voir fléchir ? A moins que ce ne soit lui, celui qu'elle aime, aussi innommable et hideuse soit cette pensée. Je t'aime. Pas de cette passion délirante qui entraîne hommes et femmes dans les limbes du plaisir charnel et ceux de leur condition vers le tabou éternel. Pas de cette tendresse affectueuse que l'on retrouve chez ceux qui se caressent depuis toujours et s'appuient les uns sur les autres. Je t'aime. Tordu, cassé, brisé, cruel, odieux, à vomir. Je t'aime, de n'être que toi, d'exister pour mieux prouver que quelque part sur cette Terre existe encore quelqu'un avec qui partager quelque chose. Je t'aime et ça la foudroie comme si chacun des coups qu'il lui avait administré tout au long d'une vie pleuvaient soudain sur elle à l'unisson. « Tu t'inquiètes ? » Non, elle se réjouit. Non, elle se rétracte. Oui, elle s'inquiète, tremble de peur soudain à la seule idée qu'un autre découvre un jour ce que ses propres yeux ont vus. Il glisse, tombe et laisse résonner le bruit de ses os dans l'écho de cette pièce devenue soudain trop étroite. Elle, elle ne bouge pas ; pas d'un cil. Tout ce temps passé à le prendre pour un monstre la renvoi à une pensée terrible : de ces deux âmes, elle est ce monstre redouté. Une créature qu'il a forgé lui-même, à grands coups d'horreur. Un monstre qui se refuse à mordre son maître, si bien élevé qu'il se sentirait prêt soudain à bondir et à sortir les crocs devant quiconque fustigerait cet homme à terre. Pas une Dimitrov, cela jamais, elle se ressent pourtant pour la première fois de sa vie comme quelque chose lui étant attaché. Quelque chose qu'aucun malheur, qu'aucune dureté ne saurait rompre. Une sœur. Un frère. Même qu'à moitié, peu importe. Si elle lui appartient, il en va de même pour lui désormais. Pour lui qui selon ses dires a perdu la main, elle la prend désormais et grince à l'entendre si bien la connaître. Déçue d'une vengeance aussi fade ? Bien sûr. Tu la connais trop bien. Sa vengeance, elle s'exprime pourtant désormais dans ce qui lui implose le cœur. Dans ces trois mots qui lui brise la gorge et la force à l'immobilisme le plus total. Vengée. Elle est vengée désormais, parce qu'elle n'aura jamais abaissé sa vie à la sienne mais que la sienne lui est restée plus précieuse qu'aucune autre.

« Il va me buter. »

Tais-toi.

« Tu le sais aussi bien que moi. »

Ferme-la, ne dis pas un mot de plus. Elle sait. Elle a peur. Elle s'inquiète. Pitoyable petite Ielena dont le cerveau tourne désormais à cent à l'heure et échafaude mille plans d'action pour empêcher qu'on le lui prenne, qu'on lui arrache ce dernier, tout petit lambeau de famille qu'il lui reste. Entre amour et orgueil la raison ne sait choisir, elle sait pourtant quel but elle se veut atteindre. « Un an ». Voilà de quoi sera fait le sursit. Un an. Un temps qui paraît infini à ce jour et qui s'effritera bien trop vite malgré eux. Un an et ses yeux qui se plongent dans le siens. Alors, toutes les prières se développent. Un an, ça laisse assez de temps pour que les médicomages trouvent une solution à cette horreur. Un an, ça laisse assez de temps à ce mal pour venir dévorer tout ce qu'il reste de magie à ce corps, à ce visage que sa main s'en vient trouver et qu'elle effleure du bout des doigts, le regard fixe. Le regard voilé. Le regard noyé d'une larme de rage qui roule, et roule, jusqu'à tomber sur le sol.


« Et Dimka ? Et les autres. » Un temps. « Et après ? »

Un rire, sans âme, sans joie. Froid. Amer. Jamais la vie ne les avaient laissé paraître si semblables, qu'elle en rend ce désastre comique. Voilà donc ce qu'il fallait. Un drame pour clôturer un drame, comme le destin s'en vient rendre la monnaie d'une pièce. Comme le bâton frappe par trois fois les planches pour annoncer le début d'une nouvelle pièce. Apposez vos masques, infortunés issus du même ventre, les lumières vont s'éteindre et la scène va s'allumer. Il faut un temps infini pourtant pour que sa main ne quitte cette joue, pour que sa voix ne parvienne à nouveau à résonner dans leur antre, plus affirmée et brutale qu'elle ne l'a jamais laissée entendre.


« Andreï Dimitrov n'existe que pour la lumière. Il ne se terrera jamais une année entière dans l'ombre comme un rat. Et quand bien même, qui serait assez dupe pour croire en l'idée d'un assagissement si soudain ? Tu ne tromperas personne et personne ne se tromperas sur toi.»

Glisse Ielena, défaite, qui se met alors à son niveau, qui s'agenouille à son tour, ses mains posées sur les genoux du maître quand son regard les dévisage drôlement dans l'un des miroirs de la pièce les reflétant. Les yeux d'une mère. Deux même regards que nulle ne saurait distinguer si les visages n'étaient pas si différents. Germe alors l'idée, celle-là même qu'elle se refuse d'abord à émettre, parce qu'il ne l'acceptera pas. Parce qu'elle n'aurait aucune raison de la lui soumettre. Mais parce qu'elle est un monstre, Ielena, elle en dévoile toute ses facettes, jusqu'aux plus étonnantes.


« ...A moins que l'on échange nos rôles. Encore une fois. »


Ses mots les projettent au cœur d'une cuisine ébranlée de leurs fureurs, aux menaces qu'il avait si bien appliqué. Aux propos qu'il avait si savamment tenu. Échangeons les rôles, petite sœur, car j'ai perdu la main. Car c'est toi qui a la lame entre tes mains. Et elle s'approche, encore. Encore. Petite fille qui craint tellement le loup mais ne saurait lui résister, elle tend les mains jusqu'à venir encadrer son visage, jusqu'à plonger son regard dans le sien, jusqu'à le ramener vers elle ; imprudente. Alors viens, loup. Grogne. Mord. Cette enfant là est née au cœur de l'hiver de la Sainte Russie, elle ne craint pas le froid. Elle ne craint pas la Bête. Elle ne craint pas la douleur, celle-là même que tu lui a si souvent jurée. Viens, la voilà déjà qui t'apprivoise ou qui se signe d'une mort prochaine. Qui te réclame et qui t'appelle. Viens. Elle a passé sa main derrière ta nuque, calquant déjà chacun de ses gestes sur les tiens et glisse ses doigts à la naissance de tes cheveux qu'elle effleure tandis que se pose dans ses yeux, l'étincelle d'une promesse qu'elle ne hurle que du regard : personne ne portera atteinte, ni à ta vie, ni à ton honneur car cela lui appartient, autant que t'appartient l'essence même de son être. Petite fille, petite sœur, aujourd'hui et devant tes yeux a troqué son innocence contre une armure. Jamais Dimitrov. Elle ne t'a jamais paru plus semblable.

Le sort en soit jeté.





©Aloysia






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Andreï Dimitrov
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Andreï Dimitrov
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Andreï Dimitrov & Ielena Dimitrova


Le monde vacille. Il s’effondre sous vos jambes fragiles. Fragile Ielena qui s’écroule avec toi dans la fureur de l’univers. Trouble obsédant alors que tu n’avais rien prémédité. Unis dans les limbes. A croire que c’est votre destin, qu’il se fout de vous depuis toujours. Que dans le fond, vous auriez pu être autre chose que de simples étrangers. Des étrangers qui se connaissent par coeur. Hostilité malveillante pour semer les pénitences. C’est dans l’hécatombe que tu sembles soudain prendre conscience qu’elle partage ta vie saccagée depuis des années. Par toutes les ruses, par tous les moyens, tu as cherché à la détruire car si ce n’était pas toi, alors ça serait lui. Perdu dans cette enclave, sans notion du bien et du mal, juste un besoin malsain et maladif. L’affection étant une interdiction, tu réalises que tu restais près d’elle dans la souffrance. Car aux yeux du géniteur, c’était logique. Tandis qu’une protection fraternelle aurait été une ignominie. La courage s’étant tiré depuis longtemps, tu avais choisi la facilité. La torture en guise de bouclier. Fier héritier à couvert d’actes tranchants et de tortures, protégeant comme un couard sa propre chair, son propre sang. Et ton reflet dans ses iris te fait flipper parce que dans le fond vous êtes pareil. Dans le fond, vous n’êtes que des pions de merde dont les mains de ton géniteur s’amusent avec. Des pions sur l’échiquier géant de la vie. Prêt à vous faire bouffer par le premier fou percutant votre ligne. Tu la vois la peur dans son regard. Elle est l’écho de la tienne. Pire. Une larme roule. Des prunelles céruléennes la regarde glisser et fixe le sol où elle s’est échouée.

« Et Dimka ? Et les autres. » Un temps. « Et après ? »

Sa voix te tire de ta contemplation. Qu’est-ce qu’elle veut ? Que veut-elle entendre ? Tu ne sais pas. Tu ne t’es pas inquiété de ton cousin. Tu sais que tu peux compter sur lui qu’importe ce que tu deviendras. Les autres ? Quels autres ? Ils sont si peu nombreux à compter à tes yeux. Ceux qui cherchent la vengeance par contre… Si tu continues à donner le change, il est certain qu’au moindre doute, la majorité viendra semer ton chemin de représailles. Tu penses à Zoya que tu mènes depuis des mois à la baguette car tu connais son secret. Et si elle venait à connaitre le tiens ? Et Pandore ? Tu ne lui as toujours rien dit et pourtant, tu sais qu’après tout ce que vous avez traversé… Alors pourquoi le doute ? Il réside en toi de façon instable.

« Andreï Dimitrov n'existe que pour la lumière. Il ne se terrera jamais une année entière dans l'ombre comme un rat. Et quand bien même, qui serait assez dupe pour croire en l'idée d'un assagissement si soudain ? Tu ne tromperas personne et personne ne se tromperas sur toi.»

Elle t’agace car elle a raison. Tes yeux se posent dans les siens alors qu’elle s’agenouille en face de toi.

« ...A moins que l'on échange nos rôles. Encore une fois. »

Le silence s’installe dans la pièce. Tu la fixes n’ayant que trop peur de comprendre son idée complètement folle. Un rire de nouveau, désabusé cette fois. Tu secoues la tête avec nonchalance. Ta soeur est cinglée. Tu ne vois que cela comme explication. Un stratagème complément démesuré. Et puis, c’est une confiance absolu à lui offrir si tu devais confier ton destin entre ses mains. Et clairement, tu n’es pas prêt à passer ce cap. Ta main se redresse, glisse le long de sa joue. Du bout des doigts, tu essuies le sillon creusé par la larme traitresse. « Arrête de déconner Ielena. » Ta main s’éloigne. Tu t’enfonces contre le mur. Repense à ces dernières paroles. « J’ai confiance en Dimka. Les autres… » Tu hausses les épaules. Tu ne lui parles pas de Pandore. Parce que ce n’est pas le moment. Parce que vous n’êtes pas non plus dans un instant de grande confession. Pourtant il se passe quelque chose, c’est indéniable. Tu fermes les yeux. Tu es paumé. Ton palpitant suit un rythme abrasif. Tu as envie de la rejeter en arrière. Tu as envie de l’agripper et de la serrer contre toi. Tes mains se posent alors sur les siennes. « Tu prendras pas ma place.  » Ta voix est autoritaire même sur tes paupières sont closes. Tu exerces une pression sur ses mains. Tu cherches à te contrôler. Tu inspires lentement comme pour recouvrer un calme que tu n’as jamais connu. « Tu sais combien de fois tu as échappé à la mort Ielena ?  » Tes paupières s’ouvrent. Tes iris s’ancrent dans les siennes. Tes pupilles sont dilatées tant et si bien qu’on aperçoit à peine la couleur de tes yeux. « Alors tu vas pas crever pour moi. » Tes mains restèrent leur emprise. Parce qu’il venait à découvrir leur stratagème, le père Dimitrov n’aurait certainement plus aucune progéniture. Le sang a déjà souillé ses mains plus d’une fois. Après tout, il lui reste les enfants de son frère. Tant que ça porte le nom des Dimitrov, peu importe. D’un geste brusque, tu tires sur l’un de ses poignets, attirant son dos à ton torse, la glissant entre tes jambes repliées. Une étreinte sans assumer son regard. Un étreinte sans assumer toute leur vie.
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Andreï Dimitrov & Ielena Dimitrova

« Arrête de déconner Ielena. »




Pour sûr, elle déraillait ; cette entrevue n'ayant déjà plus le moindre sens. Dans la découverte de ce secret, tout lui avait été offert et elle n'en prenait rien : ni des promesses de vengeances, ni des menaces qu'elle aurait pu habilement appliquer pour le tenir sous son joug. Elle avait tant de fois rêvé sa vengeance pourtant, Ielena, la laissant se muer en une centaine de fantasmes où elle se plaisait à le voir l'implorer à son tour. Où chacune de ses paroles se fondaient en prières qu'elle l'épargne, en supplications pour un pardon qu'elle n'offrirait pas. Lui la proie, elle le chasseur, alors, tout ce qu'elle avait subit aurait pu être balayé, mais non. Ielena déconne. Ielena pleure et tremble, non plus de peur pour sa vie, mais bien pour la sienne et cela est d'un ridicule frôlant l'impossible. Aussi impossible que sa main caressant sa joue sans l'avoir heurtée au préalable, simplement pour chasser le chagrin et l'appréhension. Cela arrive pourtant et rien ne la pousse au recul, comme si ce geste était entre eux le plus naturel au monde quand ce dernier participe, au contraire, plus encore, à les pousser dans les abysses de l'absurdité. Il a confiance, dit-il. En Dimka du moins. Pas suffisamment en elle. Peu importe, il a de nouveau fermé les yeux pour faire taire une tempête qui, par déséquilibre de la balance, tonitrue avec un peu plus de violence en le cœur de son autre au féminin. Elle parle ; il refuse. Que faire à présent ? Que faire pour toi ? Pour que renaisse un semblant de lumière à tes yeux désespérément clos ? Rien, pas même la chaleur de ses mains se posant sur les siennes, ne parvient à la tirer de ce cauchemar éveillé. Lui privé de magie, cela aurait dû être une pure partie de plaisir, le met le plus délicieux jamais savouré. Lui, privé de magie, cela n'a plus de saveur que le goût acre de l'immonde et de l'aberration.

« Tu prendras pas ma place. »

Elle ne l'a jamais tant souhaité pourtant. Parce que Ielena privée de magie, ça n'est rien. Ça ne change rien, ni pour elle, ni pour eux. Parce qu'Andreï privé de sa force, n'est plus tout à fait Andreï et que cette idée l'effraie plus que tout ce à quoi cet homme l'a jamais asservie.

« Tu sais combien de fois tu as échappé à la mort Ielena ? »

Oui. Non. Peut-être, comme une vague idée qu'on esquisse. Cela aurait pu arriver à chaque détour des couloirs du manoir Dimitrov. Cela aurait pu arriver au creux même de sa couche à Durmstrang. Cela aurait pu arriver, jusque dans les cuisines de cette école étrangère, mais Ielena s'en moque. Elle déconne. Elle débloque, sans plus aucune prise sur ce qu'elle se veut ressentir. Le nombre de fois importe peu, elle est toujours là, la Bâtarde, comme ces mauvaises herbes que l'on ne cesse d'arracher d'un jardin et qui toujours repoussent.

« Alors tu vas pas crever pour moi » et son monde tombe à la renverse. Il tombe, là, brutalement, au creux de l'étreinte d'un monstre de cauchemar contre lequel elle se blottit avec tendresse. Cela n'a pas le moindre sens ; cela n'a même pas à en avoir. Ses mains se posant sur ses bras la tenant, c'est son visage tout entier qu'elle y enfoui pour mieux y cacher la défaite. Crever pour lui ou par lui, quelle importance cela peut-il seulement y avoir ? Consciemment ou non, c'est tout son être qu'il a implanté en elle, du jour de sa naissance à celui-ci, par ses tendresse qu'elle ignore et ses brutalités qu'elle connaît par cœur. Sans toi, sans lui, la vie pourrait-elle seulement garder son sens ? Il refuse. Il la serre et ne pas fondre en larme est alors l'épreuve la plus difficile à laquelle il l'ai jamais soumise car tout cela semble un rêve. Un vieux songe enterré, enfermé dans un coffre bouclé à double tours qu'elle a apprit à ne plus voir au fil du temps et qui désormais explose. Te souviens-tu, Ielena ? Te souviens-tu de ces instants si lointain, où petite fille, tu tendais toujours les mains vers lui ? Vers le grand frère au regard si dur qu'il en semblait sécurisant ? Tu crois ne te rappeler que de la douleur, mais ce qui arrive à présent est arrivé par le passé. Il y a longtemps. Trop longtemps pour que tu t'en souviennes. Ton corps sait pourtant et se délecte en un long frisson de ce désir qu'il réalise dans un moment de faiblesse. Ainsi, plus de vengeance. Plus de rancœur, à lui en faire supplier que le temps s'arrête pour que jamais ne se brise cette seconde. Mais le temps est ainsi fait qu'il ne peut t’exaucer et ce n'est qu'au terme d'une longue inspiration que l'émoi la laisse à lui, vidée, sa tête retombant à l'épaule de celui qu'elle sent enfin être un frère.


« A quoi je sers moi alors ? »

Passe le silence, celui qu'elle se donne pour trouver une réponse et qui ne soulève que de nouvelles questions.


« Si je ne peux rien faire pour toi, si tu refuses d'utiliser le peu que je puisse t'offrir... Alors, à quoi je sers, moi ? » Inspire. Expire. Réprime tout, jusqu'à ces larmes qui menacent à nouveau de couler alors que ses doigts pressent un peu plus les bras l'entourant.



« Si je te perds toi, je n'ai plus rien. »

Cruelle déduction, qui fait plus mal encore à l'orgueil qu'elle n'en fait au cœur.
Il lui faut pourtant l'admettre, l'encrer pour que plus jamais cette réalité ne s'efface : sans lui, plus de famille. Plus de repères. Plus de bourreau, ni de chaire, ni de sang. Plus rien.

Se retournant, la voici contre lui, encadrant son visage de ses mains bien trop frêles, plongeant tout ce que ses yeux laissent transparaître d'impuissance dans les siens. Elle a son souffle sur le sien, mais la peur qui lui colle au ventre n'a plus rien de celle des derniers mois. L'état d'urgence déclaré, la guerre, doucement, malgré elle ; malgré eux, en ce jour prends fin, en un baiser qu'elle s'en vient poser à sa joue.






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Andreï Dimitrov & Ielena Dimitrova


Vous avez toujours été dans l’adversité. Dans le doute. Le trouble.Le faux semblant. La haine. La colère. Le masque du mensonge. Une dualité jusque dans vos maisons, ici en Angleterre. Elle dans la maison des courageux, des téméraires. Toi chez les serpents, les viles, les lâches. Pourtant tu tombes. Et dans ta chute tu l’entraines. Parce qu’elle est sensible. Elle ressent des choses, elle. Son coeur n’est pas resté cloitré, il n’est pas desséché et rouillé comme le tien. Pourtant, ton palpitant reprends vie. Doucement. Il se remet à battre. Parfois en dysharmonie totale, battant trop vite, trop fort. Violemment. Ca fait mal. Parce que tu connais pas ce drôle de sentiment. Pandore a ouvert des portes insoupçonnés dans ta vieille carcasse. Et devant ta soeur, une brèche s’est ouverte. Parce que tes vieux démons remontent. Tu te souviens de la joie que tu avais ressenti enfant de ne plus être seul. Tu te souviens de ces moments partagés avant que ton père te punisse toujours plus d’être avec Elle. Qu’il la violente d’autant plus de te tenter, de te soudoyer.

Tu deviens faible. Parce que tes barrières tombent. Le masque s’effrite. Pandore y est pour beaucoup. Mais la perte de tes pouvoirs ne te fait-elle pas retomber les pieds sur terre ? Peut-être. Tu n’es plus apte à penser. Parce que personne ne s’était rendu compte que ta magie partait en couille. Seule Lou était au courant. Lou et ta… soeur. Parce qu’elle te connait. Elle connait tous tes vices, tous tes rouages. Dans le fond, elle te connait mieux que quiconque. Elle connait le visage que tu offres au public. Elle connait celui du monstre qui sommeil en toi. Celui que tu es devenu  pour plaire à votre vieux.

Tu l’attires contre toi. Contre ton torse, entre tes bras. Elle se laisse faire. Sans crainte. Pourtant que tes assassines ont été violentes avec elle. Qu’elles ont été désolantes. Sa tête contre ton épaule. Tes yeux se posent sur son cou, sa nuque que tu as déjà tant de fois malmener. « A quoi je sers moi alors ? » Un soupir qui coule sur sa peau. Silence. Que dire ? Tu ne sais même pas toi même quelle est vraiment ta place dans ce monde à présent. « Si je ne peux rien faire pour toi, si tu refuses d'utiliser le peu que je puisse t'offrir... Alors, à quoi je sers, moi ? » Tu sens ses mains qui s’agrippent sur tes avant-bras. Tu tentes de freiner cet assentiment qui t’enivre soudainement. Une sensation étrange que tu situes entre plaisir et souffrance. Plaisir. Plaisir parce qu’elle s’inquiète. Souffrance. Souffrance parce que dans le fond, tu ne veux pas la voir craindre ton avenir.

« Si je te perds toi, je n'ai plus rien. »

Tes bras se crispent autour de sa taille. Bordel. C’est pour ça tu étais fait de pierre. C’est pour ça que tu éloignais toutes formes de sentiments de ta vie. Parce que ça faisait mal. Presque autant que le bonheur qu’ils pouvaient procurer. Ils étaient tout aussi malsain que le reste. Vice trouble qu’apportait la douleur. Elle se tourne. Ses yeux encore une fois dans les tiens. Ses lippes sur ta joue. Tu fermes les yeux.  « J’ai jamais su où te mettre dans ma vie Ielena. » Ta voix est rauque. Tu pensais pas que cette rencontre allait finir comme ça. Commencer comme ça ? T’es largué. T’es paumé. Tu sais plus ce que tu veux. Elle s’est tournée, mais tu as gardé tes bras autour d’elle. « Tu te souviens d’avant ? » Non elle ne peut pas. Elle était trop petite. De ces gâteaux que tu planquais pour lui donner en cachette. De ces jeux que vous faisiez dont l’ombre, dans le dos de ton père. Jusqu’à ce qu’il te transforme. Que par lâcheté tu le laisses faire. Que la torturer de tes mains seraient un plus doux châtiment que celui qui l’attendait de celle de ton géniteur.

Tes paupières clignent. Tes yeux s’ouvrent. Tu te redresses légèrement avant de soulever la manche de ton pull. Lui dévoilant la dague. Celle qui avait tué votre mère. Pas un mot. Tu relèves un peu le bas de ce dernier montrant sur tes côtes la femme cachée à moitié cachée derrière le masque. Votre mère et son double visage. Et tu lui désignes de l’autre côté sur ta hanche. Une poupée russe, à moitié entrouverte qui ne laisse rien voir. Tant d’indices sur son histoire, sur votre histoire. Qu’elle ne comprends que maintenant. La poupée c’est elle. Celle qu’il manipule. Celle avec qui il a joué. Celle qu’il n’arrive pas à comprendre. Qui s’ouvre sur tant de secrets. « J’ai jamais su où te mettre dans ma vie mais t’as toujours été là. Dans ma chair. Dans mon être. T’as toujours été là quand je faisais de la merde, quand il me corrigeait. Tu me connais mieux que personne. Ce que j’ai vu cette nuit là me hante Ielena. Le déni c’est tellement plus simple. »
©Aloysia


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Andreï Dimitrov & Ielena Dimitrova

Ses bras à sa taille l'enserre, trop fort, à lui en couper doucement le souffle. Elle ne fait rien pour l'en empêcher pourtant, Ielena, qui se confond dans cette étreinte et s'y accroche pour ne pas perdre pied quand sonnent ses mots : « J’ai jamais su où te mettre dans ma vie Ielena. »

Ça résonne, ça bourdonne jusqu'au fond de son crâne pour mieux l'étourdir. Où te mettre dans ma vie, ça a tous les reflets d'une vieille question qui vous hante et que l'on ignore depuis le premier jour de peur d'en trouver la réponse. Ça vous crispe par tout le corps et jusqu'au cœur, parce que ces mots soulèvent des évidences, mais que cette dernières ne se sont jamais matérialisées jusque lors. Alors quoi ? Devaient-ils simplement abandonner et laisser la roue du destin tourner seule et choisir sans rien faire ? Elle ne peut s'y résoudre Ielena. Plus maintenant. Parce que cet échange n'a plus rien de ce qu'elle avait pensé trouver en s'en venant confronter cette moitié de son sang désormais à l'agonie. Parce que c'était peut-être cela, au fond, le véritable sens de leur existence dans la vie de l'autre : si un Dimitrov tombe, en resterai toujours un pour se tenir droit. Et puis, il l'interroge. « Te souviens-tu d'avant ? » Mais d'avant quoi au juste ? Elle ne possède que les pièces les plus sombres du puzzle Ielena. Elle ne se rappelle pas, ni des caresses à ses joues les soirs d'orage, ni des friandises dégustées à deux en cachette, témoins éphémères d'une complicité fusionnelle trop vite envolée. Non, elle ne se souvient pas, et ce qui pourrait lui revenir brièvement en tête prendrait forcément la forme d'un doux rêve fantasmé par l'esprit à son sens si elle venait à s'en rappeler. Si elle savait Ielena, sans doute serait-elle en colère, sans doute cesserait-elle un instant de s'accrocher aux bras de ce frère redouté comme elle était encore en train de le faire, car le choix d'Andreï, de cet enfant dans lequel elle avait rêvé confondre ses propres pas avait eu une influence destructrice sur sa vie. Sur la leur. Sur celle qu'ils auraient pu se construire. Oui, la vie aurait été bien plus douce, si la haine et les châtiments d'Andreï avaient été ceux de Iouri. Elle aurait subit. Elle aurait souffert. Rien de ce qui fut son passé n'aurait véritablement changé, à la différence près que lui aurait été là et ça aurait tout changé. Sans doute possible. Mais elle ne se souviens pas Ielena et se contente dès lors d'un simple « non » de la tête en guise de réponse tandis son autre s'en vient relever la manche de son pull, dévoilant ainsi, gravée à l'encre dans sa chaire, le dessin de l'arme ayant supprimé la mère qui les avait portés tous deux. Un temps. Silence. Elle ne comprend pas bien ce que signifie cette démonstration qui, jusque lors, n'avait été qu'une méthode de plus pour faire ressurgir la peur en elle. Le temps ne lui est pas laissé pourtant de s'en interroger plus que cela que le torse d'Andreï se dévoile et révèle avec lui le visage d'une femme qu'elle ne saurait oublier. Ce visage dont elle n'avait pas plus de souvenir que de la tendresse de son frère, la Dimitrova ne peut pas ne pas l'identifier au premier coup d’œil. Il est un subtil mélange de lui et d'elle. Le témoin désormais silencieux du lien existant entre eux deux. Une mère, dont le visage est masqué de moitié et qu'elle ne peut s'empêcher d'effleurer du bout des doigts, le sourire au bord des larmes, comme oubliant que sous les traits noirs se trouve une peau qui bientôt la détourne pour fixer son attention sur un drôle d'objet. Une poupée. Une poupée russe, que l'on a ouverte mais qui ne contient rien en son fond. Un instant de latence pour tâcher de réunir les morceaux, de recoudre les lambeaux d'histoire ensemble et déchiffrer cette énigme obscurcissant le corps de son frère. Et puis, tout reprends. « J’ai jamais su où te mettre dans ma vie Ielena. » Ça résonne, ça bourdonne jusqu'au fond de son crâne pour mieux l'étourdir. Où te mettre dans ma vie, ça a tous les reflets d'une vieille question qui vous hante et que l'on ignore depuis le premier jour de peur d'en trouver la réponse.


- « J’ai jamais su où te mettre dans ma vie mais t’as toujours été là. Dans ma chair. Dans mon être. T’as toujours été là quand je faisais de la merde, quand il me corrigeait. Tu me connais mieux que personne. Ce que j’ai vu cette nuit là me hante Ielena. Le déni c’est tellement plus simple. » Alors tout devient clair. Limpide. La poupée, c'est toi Ielena. A la fois témoignage des origines et du jouet que tu fûts entre ses mains, tu es là, pour toujours à ses côtés malgré toutes les fois où tu as juré le fuir. Tu es là, présente dans le visage d'une mère, dans les traits d'une dague, dans la fragilité d'un jouet pour enfant qui s'en vient percer brutalement tout son être et défaire chacun des mots qui pouvaient encore se bousculer à ses lèvres l'instant d'avant. J’ai jamais su où te mettre dans ma vie, pourtant, elle est bien là à présent. Devant lui. Contre lui. Jusqu'à se trouver gravée pour toujours sur sa peau.




« Ça changera rien tout ça. »

Ses mots claquent brutalement dans cet instant laissé en suspens. Parce que tout en elle se brise et se recolle presque aussitôt. Parce qu'il n'y a déjà plus rien à faire pour ce qui est passé et que le pardon ne viendra pas. Parce que le déni est plus simple, mais que pour la première fois de son existence, Ielena n'a plus envie de devoir courir en quête d'une cachette où dissimuler les cauchemars.


« Ça la fera pas revenir. Ça fera pas disparaître ce que j.. Ce qu'on a subit, toi et moi. Ça change absolument rien, si tu le laisses gagner encore et encore. » Un temps, jusqu'à laisser ses yeux se plonger de nouveau dans les siens. « Je ne me rappelle pas d'avant, mais je me rappelle du jour où pour la première fois j'ai tenté de me défendre contre toi. Du jour où mes souvenirs de nous sont devenus trop insupportables. » Un sourire, presque doux dans la fragilité qu'il témoigne. « J'ai jamais réussi... Mais j'ai essayé, de toutes mes forces, aussi vaines soient-elles. » Malgré elle, ses doigts s'en reviennent à sa peau découverte, posant leur chaleur à l'endroit où figure la poupée. Elle l'effleure, la caresse. S'y pose définitivement avant que d'agripper de nouveau ce regard jumeau du sien. « Je sais pas où te mettre dans ma vie, c'est que des conneries parce qu'au fond de toi, tu le sais déjà. J'y suis déjà. A ton côté, pour toujours. »

Sa main quitte sa peau et voilà la poupée se mouvant pour venir s'asseoir près du Diable. Épaule contre épaule. Jambe contre jambe, ses doigts s'en venant s'entrelacer dans les siens.


« Je suis de ton côté. A côté de toi. Peu importe ce qui a pu se passer avant ou ce qui se passera demain, ça, ça changera pas, alors t'as aucune raison d'abandonner, de ne pas te battre. Contre lui, ou contre le reste du monde, t'as quelqu'un à côté de toi qui est là, qui ne te quittera jamais et qui ne te laissera plus jamais nier au moins cette évidence-là. » Serrent ses doigts qui s'en viennent trembler légèrement dans les siens. A moins que ce ne soit les siens qu'elle sente alors au travers de sa propre chair. « M'abandonne pas encore une fois.



©Aloysia




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