When was the last time you did something for the first time
Cet été était différent de tous les autres auparavant. Sans l'ombre d'une hésitation, je pouvais affirmer que je ne me sentais plus la même. Je me sentais un peu dépassée par tous ces bouleversements, dans ma vie, en moi, dans mes certitudes. Je ne savais plus qui croire, en quoi croire. Je savais pas ce que demain me réserverait et je paniquais totalement. Une rencontre inattendue dans une salle de classe alors que je subissais la honte d'une première retenue. Jamais, je n'aurais pu prédire qu'en deux heures, tout changerait entre North et moi. Une vieille querelle avait pu prendre fin alors qu'enfin, j'avouais les raisons de ma haine. Je me rendais compte que je m'étais acharnée bien trop longtemps à le détester, dépenser une énergie fille à cela alors qu'il s'agissait d'un simple malentendu. Mais plus qu'une forme de paix, j'avais découvert les désirs que mon corps cachaient en son sein. Je n'étais plus une enfant. Je devenais lentement une femme qui éprouvaient l'envie de satisfaire certaines pulsions, certaines envies. Je m'étais perdue pendant l'espace d'un moment, oubliant tout simplement de réfléchir pour juste ressentir combien la sensation d'être désirée peut rassurer. J'avais si peu confiance en moi que ça avait su apaiser mes peurs, mes hésitations. Je m'étais pourtant rendue compte que si l'adrénaline, l'enfermement, la proximité m'avaient jetée dans ses bras, je ne désirais rien de plus qu'une sorte de copinage avec North. Je n'étais pas sous son charme. Je n'avais pas envie que cela se reproduise car je voulais être aimée, construire quelque chose. Jamais je ne m'étais sentie digne de l'amour de qui que ce soit mais j'avais réalisé combien je devais changer cette vision de moi. Alors j'avais pris mon courage à deux mains pour ouvrir les yeux et faire face à ces mensonges que je me racontais à moi-même depuis l'été précédent. J'étais tombée sous le charme de Maddox après notre journée au parc d'attractions. C'était même plus fort alors que je l'aimais mais j'avais peur de le perdre si je devais lui avouer mes sentiments. Je craignais que tout ne change mais j'avais eu un élan de hardiesse et osé l'inviter. L'espoir que lui et moi ne formions prochainement un couple avait fait battre mon cœur Cela m'avait permis de tenir le choc quand mon père m'avait annoncé son mariage prochain. J'avais su ne penser qu'à mon propre bonheur qui semblait pouvoir devenir réalité pour oublier la douleur que cette nouvelle me bouleversait. Il était cet être unique qui pouvait éclairer mon monde tout entier d'un seul sourire. Avoir sa main dans la mienne me rendait plus fort et me permettait de faire face à ce monde qui me terrorise. Il avait su calmer mes démons et donner une raison de battre à mon cœur Mais c'était avant qu'il ne me dise ne plus jamais vouloir me voir. J'avais déçu celui que j'aimais et il voulait tout simplement plus jamais avoir à croiser mon chemin. Mon univers tout entier venait de s'effondrer.
Je détestais cette année de malheur. J'avais aimé et eu le cœur brisé en l'espace de quelques semaines. J'avais cru mourir quand Rowan m'avait étranglée et je l'avais presque souhaité. J'avais espéré et perdu confiance en l'avenir. J'avais trouvé ma voie mais perdu l'envie de poursuivre dans cette dernière. J'avais cru qu'enfin, je prenais les rennes de ma vie en mains et j'avais réalisé combien je me voilais la face. J'avais gagné une amie mais perdu un de mes amis les plus précieux, dont j'avais besoin. J'avais perdu toute confiance en demain. Je n'arrivais pas à me sentir sereine à la perspective d'être encore et toujours une étudiante au sein de la célèbre école de sorcellerie à la rentrée prochaine. Non, rien n'allait en ce moment. J'essayais de me distraire et de me tenir l'esprit occupé pour ne pas ressasser mes sombres pensées. J'avais passé un peu de temps avec Pandore, Mila, Xander. Je faisais de nouvelles rencontres, m'ouvrais au monde. J'avais besoin de découvrir ce qu'il pourrait m'offrir. Quelques jours plus tôt, je buvais un verre avec Xander et Lucrezia, Je ne connaissais pas la jolie métisse. Elle dégageait une telle confiance en elle qui me faisait envie. J'aurais aimé pouvoir avoir ne serait-ce que le quart de sa prestance. Elle jouait dans mes cheveux et j'aimais cette sensation d'apaisement comme si j'avais eu droit au massage le plus relaxant du monde. J'avais à peine réalisé le sens de ses mots mais ils s'étaient pourtant imprimés dans mon esprit avec une clarté déconcertante. « Au pire, on peut toujours faire quelque chose toute les deux. Et si tu as besoin, je te ramène quelque chose pour te détendre. » Le rouge aux joues, j'avais vivement décliné son offre. Mais en me couchant le cœur lourd, serré ce soir là, j'avais regretté d'avoir refusé. J'aurais eu besoin de cette distraction. Je voulais fuir mes pensées trop déprimantes. Je voulais faire taire la tristesse. J'avais eu besoin de temps pour trouver le courage de simplement lui écrire un petit mot pour dire qu'à la réflexion, je serais fortement tentée par son offre. J'étais assise près d'une tente, à même le sol, attendant avec anxiété qu'elle me rejoigne. J'avais chaud et je me relevais pour la troisième fois pour arpenter le petit espace devant la tente qu'un ami nous prêtait pour l'occasion. Je me sentais étrangement vivante. J'entendis du bruit derrière moi et je me retourne rapidement avant d'adresser un sourire timide à Lucrezia. J'ai le rouge aux joues mais je me détends en croisant son regard comme si cela me calmait instantanément. « Hey. J'ai eu peur que tu ne sois plus intéressée. Je suis contente que tu sois venue. Tu es jolie. » Je ne sais pas pourquoi mais je parle très spontanément avec elle. Sans doute que la nervosité me fait parler avec trop de spontanéité mais il n'y a rien de mal à complimenter une personne dont on admire l'allure et la beauté.
When was the last time you did something for the first time
Je lis de la déception dans son regard. Je sais reconnaître cette émotion mais elle ne semble pas enracinée, gravée dans le roc. Je ne l'ai déçue qu'en formulant l'hypothèse qu'elle aie pu m'oublier mais le sentiment s'envole aussi vite. Je peux percevoir dans son regard qu'elle ne m'en veut pas d'avoir pu avoir une telle idée. Je ne doute pas d'elle. Mon manque de confiance n'est pas tourné vers elle mais contre moi-même. Je ne peux pas croire que je sois assez intéressante pour qu'un moment avec moi ne puisse pas s’oublier avec une facilité déconcertante, en un claquement de doigt. Elle pourrait passer du temps avec nombre de personnes plus passionnantes que moi. Je songe pendant un instant que je vais lui faire gâcher son précieux temps avec une personne aussi fade que ma petite personne. Je pourrais lui dire que je suis désolée et qu'elle est libre d'aller retrouver d'autres qui mériteront vraiment sa compagnie. Pourtant, je me sermonne mentalement me promettant au contraire de ne pas lui faire regretter d'avoir accepté de me retrouver. Je donnerai ce que j'ai pour être à la hauteur de ses attentes. Je ne sais pas comment encore mais je rendrai sa soirée inoubliable. Je repense à la leçon de séduction que Dimka m'a donnée et je range au placard mes incertitudes pour feindre l'assurance. Elle est une tigresse, une prédatrice alors que la séduction semble innée chez elle. Je l'admire. Je suis fascinée. Non pas pour son art comme c'était le cas avec Dimka mais pour ce qu'elle dégage qui me donne envie de succomber à toutes les tentations en sa compagnie. Je ne la connais pas depuis longtemps contrairement à Dimka qui a su gagner ma confiance au fil des mois. Au contraire, je n'avais jamais eu la chance de parler avec la Zabini avant cet été. Pourtant, elle m'inspire une forme de confiance ou plutôt l'envie de m'abandonner avec elle. Je veux un endroit neutre où pouvoir juste être moi, être jeune et profiter pleinement de la vie. Je ne veux plus réfléchir. Je veux qu'elle me montre la voie pour un bonheur éphémère qui chassera toutes les douleurs. Je serre sa main doucement en la suivant silencieuse. Je la regarde en totale admiration. Je ne fais pas attention à la décoration de la chambre. Je n'y prête pas le moindre intérêt alors que je laisse à regret la métisse reprendre possession de sa propre main. J'aimais son contact. Je voudrais qu'elle me reprenne la main ou plutôt non, je préférerais qu'elle la pose ailleurs mais juste pouvoir immortaliser la sensation de chaleur quand elle est si proche de moi. Car je ne saurais dire si l'air de la tente était déjà lourd et chaud à notre entrée ou si au contraire, c'est elle qui le réchauffe de sa simple présence me donnant la sensation d'être dans un cocon.
Mais si mon cerveau fonctionne plus lentement, j'arrive à suivre le sens de ses mots. Je souris sous son geste d'une infinie douceur à mes yeux. « Un emmerdeur? Qui a bien pu te chercher des problèmes? Ce ne peut qu'être un idiot pour ne pas être sous ton charme disposé à donne vie à tes moindres désirs. » Je le pense sincèrement. Cela devrait m'inquiéter. Je suis comme une possession prête à s'ajouter au tableau de chasses de la sorcière sans même une ombre d'hésitations. Je suis la proie et elle est la prédatrice. Elle me tient sous son pouvoir et elle n'aurait qu'un simple mot à dire pour que je lui confie toutes mes souffrances pour qu'elle les chasse de mon esprit. Je recherche l'oubli. Je recherche le plaisir. Je la laisse me tourner autour comme si elle cherchait quoi faire de moi. Je suis entrée dans la gueule du loup de ma propre initiative. Je ne le regrette pas. Je ne songe pas à fuir. Je suis bien là. Je ne la voix plus mais ses mots sont comme de voluptueuses caresses sur ma peau. Je souris timidement avant de dire dans un souffle, le rouge aux joues. « Je veux me sentir vivante. Je veux tout oublier. Je veux du plaisir comme jamais je n'ai pu en ressentir avant. Je veux rire. Je veux me sentir légère. Je veux que tu te souviennes de moi, te donner ce que tu peux désirer pour ne pas m'oublier dès que je ne serai plus devant tes yeux. » Je reconnais facilement que me requête est assez prétentieuse. Je veux être une personne inoubliable à ses yeux qui suis-je pour pouvoir formuler une telle exigence. Je ne fais pas que demander, je veux réellement l'être. Je veux prouver à la vipère que je ne suis pas n'importe qui. Je veux que pour une fois dans ma vie, je ne sois pas effacée ou une victime. Je veux que l'on me remarque ou plutôt qu'elle me remarque. Je ne suis pas certaine d'avoir assez de courage pour oser prendre les devants. « Rends-moi audacieuse. Fais tomber mes inhibitions. Je veux cesser de penser et planer pour pouvoir céder à ce qui me fait envie. » Je me tourne lentement vers elle venant prendre une de ses boucles entre mes doigts. Je la détaille. Elle incarne la sensualité. La nature lui a donné un corps de rêve et l'audace qui va avec pour pouvoir en faire tout ce qu'elle désire. Je ne me sens pas gênée de la détailler alors que je me demande si elle a porté ce qu'elle avait proposé de partager ensemble. Ce sera ma toute première fois, je sais que si une personne peut la rendre totalement unique c'est elle, Lucrezia Zabini. Je n'ose pas la touche. Je n'ose pas faire preuve d'initiative mais je murmure. « Montre moi comment faire. Guide moi. Dis moi ce qui peut faire envie à une personne aussi sexy que toi. » J'ose ce que je n'aurais jamais cru possible. J'ose dire à voix haute ce que la tigresse m'inspire.
When was the last time you did something for the first time
L'innocence, l'insouciance, la rêverie, la foi, etc. De nombreux sentiments étaient supposés m'habiter à cet âge où ma vie commence à peine. Mais j'avais été déçue et blessée. J'avais besoin de temps pour me remettre de ce qui m'apparaissait comme une épreuve sur mon chemin. Je voulais profiter de la vie pour graver dans mon esprit des souvenirs mémorables qui me donneraient la force d'affronter les mois à venir avec une confiance inébranlable dans les bonnes choses qui ne manqueraient pas de m'arriver. Je voulais oublier ce qui m'avait fait du mal et mis le moral à zéro. Ce n'était qu'un bref passage à vide après tout ? Je ne pouvais imaginer combien les choses pourraient devenir pires ensuite. Je ne pouvais l'envisager. Je n'avais pas la moindre idée combien les choses allaient devenir pires alors avec ces fragments d'innocence, je profitais de ce que la vie avait su mettre sur mon chemin. Je m'offrais totalement à ce plaisir éphémère. Je m'y adonnais avec une satisfaction à peine voilée. Je ne cherchais pas à penser, à réfléchir où tout cela me mènerait. Je fonçais sans prendre la peine de raisonner. Je vivais ma vie tout simplement. Je savourais l'essence même des choses. Je n'avais pas confiance en moi. Je n'avais pas confiance dans la vie. Je n'avais pas confiance dans mes capacités. Je n'avais pas confiance dans mon talent à plaire. Mais j'avais confiance en Lucrezia pour une raison sans doute folle et totalement injustifiée. Je ne la connaissais pas vraiment. J'avais entendu des choses la concernant et certaines pouvaient effrayer. Elle avait raison de dire qu'elle ne se faisait pas que des amis. Mais si tout était offert à mes yeux innocents, pourtant je croyais en elle assez pour me confier à ses bons soins. Je voulais croire qu'elle ne profiterait pas de la situation. « Ceux qui ne veulent pas de ton amitié sont des idiots. Ceux qui veulent te détester ne savent pas ce qu'ils ratent. » J'ai conscience que dans son regard, il y a un petit éclat amusé. J'espérais simplement qu'elle ne se moque pas de moi. Il y avait un certain défi en moi qui me poussait à vouloir savoir captiver son attention. Je voulais l'intéresser et non lui donner envie de rire à mes dépens. Je n'avais jamais été orgueilleuse. Je n'avais jamais eu cette sensation d'avoir à faire mes preuves non plus avant ce jour. Mais cette lueur dans son regard, cette aisance toute prédatrice me poussait à vouloir la surprendre. Je voulais que pendant une soirée, elle ne veuille pas me quitter. Je savais que je rêvais toute éveillée mais j'avais besoin de me sentir intéressante. La voir se figée me donne un sentiment de peur. Ai-je fait quelque chose de mal ? Le semblant de confiance que j'ai affiché par ce geste anodin qu'en apparence semble prêt à s'évaporer. Je suis en train de me dégonfler. J'ai peur d'avoir dit quelque chose de mal. Mon regard se fait interrogatif, un peu déçu aussi. Je ne le suis pas de la belle métisse mais de moi, de ma maladresse.
Mon cerveau me dit de fuir. Il me dit de m'éloigner du danger. Il me dit de ne pas me ridiculiser plus que je ne le suis déjà. Mais pourtant, je suis comme figée essayant de faire le tri dans mes pensées. Je suis prête à prendre mes jambes à mon cou sous la honte et la peur. Je n'ai rien d'une courageuse lionne. Mais ce plan tombe à l'eau à la seconde où elle fait un pas dans ma direction. Les lèvres entrouvertes, j'attends patiemment. Je suis suspendue à ses gestes. Mon souffle se fait plus lent. Je souris timidement sous son geste doux. Elle me surprend car je ne l'aurais jamais imaginée faire preuve d'autant de délicatesse. Elle semble prendre ses précautions comme si elle avait peur de me casser. Je frissonne lorsque son souffle semble frôler ma peau pour l'embraser. Son visage est si proche et je réalise quels désirs, quels instincts dictent les gestes de la vipère. Avais-je conscience de ce dans quoi je m'embarquais en lançant mon invitation ? Pas le moins du monde croyant que c'était une blague et que les plaisirs saphiques n'étaient pas réellement dans les cordes de le tigresse. Je me retiens de respirer quand elle me rapproche lentement d'elle. Je ne sais pas quoi faire de mes mains. Je ne sais pas comment réagir et je suis bien trop sobre pour me sentir à l'aise. J'ai la sensation d'être une gourde. Mais quand ses lèvres se posent sur les miennes, mon corps réagit. Je lui rends son baiser sans me demander si je suis nulle ou si je me débrouille. Je succombe au pêché de luxure alors que ses lèvres prennent possession des miennes avec volupté. La sensualité semble être une partie d'elle et je dois retenir un grognement de frustration que notre baiser prenne fin trop rapidement. J'en veux plus, bien plus. Je reste un moment sous le choc de la surprise alors que je reprends le contrôle de mon esprit très lentement. Sa question me prend de cours et je hoche vigoureusement la tête de haut en bas alors que je n'ai pas la moindre hésitation. Je sais que si elle elle ne peut pas, personne ne le pourra. Je suis sans voix et je suis ses gestes. Mon regard se pose sur le sachet alors que la peur, l'excitation, l'hésitation, les doutes, l'envie semblent se mener un combat sur ce qui finira par l'emporter. Je suis ses gestes avec fascination avant de fixer sa paume et les petites pilules avec une gourmandise vicieuse. Je tourne une seconde la tête vers la sortie, ma seule sortie que je pouvais prendre maintenant ou rester et succomber. Un sourire timide aux lèvres, je finis par lentement m'approcher. « Je suis certaine que tu peux m'apporter ce à quoi j'aspire. Il me suffit de m'abandonner. Je te laisse profiter de moi comme tu le désires sans te poser de questions. » J'ai la cœur qui bat la chamade alors que sa demande ma laisse tellement perplexe. Je pourrais encore fuir. Mais ce petit surnom me donne des frissons et le courage qui pouvait me manquer. Je suis désormais proche d'elle et je sais ce qu'elle attend de moi. La surprendre ! Je m'installe sur le canapé dans la même position qu'elle, lui faisant face. Mon regard exprime de la fébrilité. Je prends les comprimés doucement avant de les glisser dans mon autre main. Je laisse courir mes doigts de sa paume vers son poignet, le long de son bras avant de glisser dans son cou. « Bébé ? Ce surnom me donne du courage. J'espère que ça pourra être assez surprenant pour toi chaton. » Je suis nulle en surnom que voulez-vous surtout que le chaton a plus des allures de tigresse. Je prends une profonde inspiration avant de glisser un comprimé sur le bout de ma langue. Je pose l'autre sur le bout de mon doigt que je viens doucement offrir à ses lèvres l'incitant à m'imiter. Une fois pris, je ne réfléchis plus alors que je viens l'embrasser, maladroitement passionnée. Je laisse le comprimé se dissoudre sur ma langue que je viens mêler à la sienne en une valse langoureusement et sensuelle. Mon bras vient se passer autour de son corps la reprochant de moi dans un besoin désespéré de me laisser aller mais aussi de ne pas laisser la peur dominer. Cette proximité me réconforte mais mon inexpérience me laisse assez désarmée pour prendre d'autres initiatives. J'ai besoin qu'elle laisse son don à la domination prendre le dessus.
When was the last time you did something for the first time
Je me sentais comme une actrice à une audition. Je voulais donner la sensation d’avoir une totale confiance en moi même si ce devait être la plus totale et parfaite illusion. Je voulais que la vipère pense que j’avais suffisamment d’expérience pour l’amener à suivre le cours de ses pensées lubriques, répondre à cette audace provocatrice qui collait à la peau de la sensuelle métisse. Je ne voulais pas décevoir les attentes qu’elle pourrait avoir. Je me refusais à bouleverser le cours de ses envies en lui parlant de mon inexpérience. Pour ce soir, je n’étais pas la pure et innocente Hope dont le premier contact avec le monde du désir avait pris naissance sur un banc de classe pendant une heure de colle. Flynn avait su allumer un feu dans une zone secrète de mon corps jamais touché si intimement avant ce jour. Il n’avait fait qu’effleurer ma peau du bout des doigts mais ça avait suffi à me faire prendre conscience que je pouvais éprouver certains désirs inavouables. Je ne m’étais jamais sentie aussi prête à passer à une vitesse supérieure dans mes relations intimes. J’étais plus mature. J’avais envie de me laisser initier au monde de la volupté. J’aurais probablement pu choisir une personne dont j’étais plus proche, avec qui j’avais pu tisser un lien pour succomber à la tentation. J’aurais pu mais c’est en ce moment que j’avais besoin de me laisser aller complètement, de m’abandonner. J’avais besoin de me sentir libérée du poids de la vie. J’avais besoin d’oublier tout ce qui me tirait vers le bas pour pouvoir m’élever et ressentir un plaisir jamais même imaginé. Je voulais atteindre le septième ciel ou en tout cas m’en approcher. Je voulais planer et la drogue qui lentement se dissipe dans mon organisme m’aide à me sentir plus légère. Ça explose en moi comme un feu d’artifices colorés. Je n’ai jamais touché aucune substance illicite avant ce jour mais l’ivresse qui s’empare de moi me donne envie de rire toute seule. La peine qui m’a serré le cœur depuis des jours et des jours me semble soudain bien ridicule. Le baiser que l’on échange est renversant. Il me bouleverse toute entière alors que la passion l’emporte sur ma réserve habituelle. Je succombe à l’ivresse des sensations avec un plaisir qui me laisse à bout de souffle. La métisse m’ensorcèle et m’envoûte alors que je suis totalement sous son emprise bien décidée à la laisser avoir de mon être tout ce qu’elle peut désirer. Je ne veux pas lui opposer la moindre résistance quand tout cela est si jouissif et plaisant. Je n’avais jamais imaginé que cela pouvait faire autant de bien. Je ne savais pas que succomber pouvait être une chose aussi libératrice moi dont les principes semblaient si bien enracinés. J’étais une petite fille sage qui avait payé un prix trop lourd pour un simple moment d’abandon, d’inadvertance. J’avais manqué de discernement mais avais-je mérité un tel jugement pour autant ? Je me refusais d’y croire.
J’envoie valser tous mes principes et toutes mes réserves. Je m’en fous du monde autour. Je veux simplement m’abandonner pour éprouver ce plaisir plus puissant que toute la douleur de mon cœur brisé. Je veux envoyer Maddox se faire foutre alors que la manière dont on s’est quittés me laisse un goût amer en bouche. J’en veux au jeune Serdaigle de m’avoir blessée. Je veux que je sois la seule à compter en cet instant précis et que tout le reste se dissipe. Je ne veux plus penser au monde qui tourne autour de nous car il n’a plus la moindre importance. Je me sens enfin mieux, mieux que je ne l’aurais cru possible. J’avais pensé ne pas pouvoir dépasser tout ce que j’avais enfoui au plus profond de moi. J’avais sous-estimé ma capacité à rebondir. Quand elle dit que je pourrais faire tourner des têtes, une interrogation silencieuse passe dans mes yeux avant que je n’arrive à balbutier avec une certaine hésitation empreinte de timidité. « Moi ? Moi je ferais cela ? » Je n’arrive pas à m’imaginer faire succomber quiconque. Je n’arrive pas à imaginer que je puisse être attirante et encore moins, quand je regarde la demoiselle pour qui la sensualité semble innée. Je ne sais pas naturellement comment agir pour susciter l’envie de plus avec moi. J’ai besoin que l’on me guide. Son pouce sur ma lèvre me donne envie de le mordiller. Je l’admire se mordiller la lèvre avant de glousser quand son souffle me chatouille. Je suis à elle ? Est-ce que je le veux ? Oui ! C’est plus qu’une évidence. Son baiser me donne chaud. Je tends la main dans le vide pour la retenir mais je la laisse aller. Je regarde les bouteilles, une interrogation muette quand je songe au mélange pilules et alcool. Puis je me rappelle que ce soir j’envoie tout chier. Je ferme les yeux la laissant faire. Je souris doucement à ses mots avant de dire la voix assez rauque. « Je commande ? Tout envoyer chier ? Ça me plait. Je ne veux rien de plus que m’amuser. Je veux que le plaisir domine et me fasse oublier tout ce qui a pu me miner. » Je tourne lentement la tête vers elle cherchant dans son regard de quoi me rassurer. Je me demande si je peux réellement lui faire confiance ? Je ne doute pas qu’elle s’arrêtera si je le lui demande. Il ne m’en faut pas plus pour venir lentement glisser ma main dans son cou et le fixer avant de murmurer. « Je ne crois pas que je veux de verre. » Je prends la bouteille avant de me reculer légèrement pour prendre une première gorgée d’alcool. Je tousse quand je ressens la brûlure du whisky dans ma gorge. J’en ai les larmes aux yeux mais j’en reprends une seconde, plus généreuse. Elle passe déjà bien mieux. Je sens la chaleur me monter au visage et je rigole un peu. « J’ai chaud. Je trouve qu’il fait soudainement plus chaud ici. » Je lui rends la bouteille avant de me mordiller la lèvre timidement. J’ai plus de courage grâce à ce que j’ai pris. Lentement, j’attrape les bords de mon propre haut pour le faire remonter et finalement le laisser tomber au sol. Je souris en coin me surprenant à faire preuve d’un courage inattendu. « Montre-moi la voie chaton. Je sais exactement ce que je veux ? Toi tout simplement. » Je me tourne un peu vers elle puis je glisse à nouveau ma main dans son cou avant de venir l’embrasser plus sensuellement, plus passionnée. Je laisse lentement ma main glisser dans son dos avant de se poser sur sa hanche, à même la peau, en toute innocence… ou pas…
When was the last time you did something for the first time
Je ne me reconnais pas vraiment alors qu’une forme d’audace semble me pousser vers la vipère. J’ai envie de la surprendre et de lui laisser un souvenir impérissable après ce moment. Mais plus que tout, je ne veux pas que mes hésitations puissent trahir mon inexpérience. Je ne crois pas que la métisse soit dupe que je n’ai jamais succombé au charme féminin avant ce soir mais de là à avoir deviné à quel point je suis vierge de toute caresse. Jamais personne n’a vu ce qu’elle peut voir. Jamais personne n’a eu l’opportunité de m’avoir toute offerte à ses désirs les plus voluptueux. Je veux m’offrir à elle en toute sensualité. Je veux sentir ses doigts en des endroits que je n’ose caresse que timidement. Même ma propre main ne me connait pas tant que cela alors que les plaisirs solitaires ne sont que de rares moments de perdition hésitants. Je ne veux pas lui avouer mon secret car je ne veux pas que ça puisse changer quoi que ce soit entre nous. Je ne veux pas qu’elle éprouve de la culpabilité à cueillir ma fleur offerte pour la première fois alors que j’ai le cœur en miettes. Je veux être la maîtresse de mon propre destin. Je ne veux pas continuer de passer mon temps à rêver de celui qui viendra bouleverser toute mon existence tel un héros de roman. J’avais ouvert les yeux. Les princes charmants n’existent pas. On croit aux promesses et aux toujours mais ce n’est que du vent. Je pensais que Maddox était la perfection et que je n’avais pas à craindre qu’il ne me brise le cœur mais ce n’était qu’illusion. Alors je ne voulais plus perdre mon temps dans l’expectative de trouver le « bon ». Je voulais profiter de la vie pleinement et me distraire. Je voulais que le plaisir l’emporte sur la morosité qui avait gagné mon cœur depuis quelques semaines, en fait, depuis que Maddox m’avait rejeté.
Rien n’était plus pareil. Dans mon monde, il y avait des larmes et des cauchemars. Il y avait surtout un sentiment de solitude énorme qui me rappelait combien j’avais besoin d’une distraction qui me rende le goût de la vie. Je pense que la métisse était une porte ouverte sur le monde de la volupté et de l’amusement. Quand elle m’assure qu’on a simplement envie de me croquer dans cet état, je ne peux que rougir charmée par l’idée. Je me demande bien ce qu’elle croquerait mais je n’ose pas demander de crainte de passer pour une fille inexpérimentée. J’apprécie ses mots avec un plaisir non feint. J’aime que l’on me flatte et je peux pressentir que je n’aurai pas droit à énormément d’autres petites attentions du même genre et que donc je suis mieux d’apprécier ce qu’elle me donne. Je la regarde comme un bonbon que l’on veut glisser sous la langue afin de le savourer. Je veux jouer avec pour prolonger le plaisir de le savourer le plus longuement possible. Je veux le faire rouler sous ma langue, m’en amuser jusqu’à ce que le parfum se répande tout entier dans ma bouche avide et gourmande. Mais alors que je pourrais prendre plus d’initiatives, je suis incapable de savoir prendre les devants. J’ai osé un peu mais je ne peux pas me montrer plus inventive. Je la laisse reprendre les rênes volontiers. Elle est sans doute bien plus inventive que je ne pourrais l’être. Je pourrais prendre froid. Mais au contact, son regard et ses mains sur ma peau me rendent brûlante. J’ai l’impression qu’un feu brûle en moi dont je n’avais pas la moindre idée qu’il sommeillait là quelque part. Sans doute que les petites pilules sont les grandes responsables. Je retiens mon souffle alors qu’elle passe au-dessus du canapé pour me rejoindre. Je la regarde soudain plus fébrile alors que je sens que la distance se réduit de plus en plus, la sentant tellement proche désirant qu’elle le soit encore plus.
Je la laisse me guider et m’allonger accrochant mes iris aux siens. Je suis dépendante. Je suis pendue à ses lèvres alors que je hoche lentement la tête de haut en bas lui donnant raison alors que je pourrais accepter tout ce qu’elle me demandera sans restriction. « Oui je sais ce que je veux. » Je frémis de tout mon long. J’adore sentir ses lèvres sur ma peau. Je me demande si je vais garder une trace de morsure et l’idée semble me charmer étonnamment. Je n’ai jamais eu de suçon avant. Mais je ne crois pas en avoir une. Ma peau est couverte de frissonnes là où ses mains se posent alors que je me sens hyper sensible. C’est comme si une décharge de chaleur m’irradiait partout où elle exerce une douce pression. J’adore cela mais j’en veux bien plus que ces petits effleurements. Je retiens mon souffle avant de dire la voix rauque, chargée de désir. « Tu peux faire de moi tout ce que tu désires, te laisser porter par ton inspiration. Je te suis offerte. » Je la regarde et timidement je viens glisser mes doigts sur le bord de son haut. J’hésite un peu mais j’ose les laisser se faufiler dessous le tissu pour venir lentement caresser sa peau. Elle est douce et soyeuse. Je guette sa réaction mais encouragée j’ose remonter un peu sur ses flancs dévoilant un bout de bout. Je ne peux résister à la tentation d’y faire courir mes doigts avec légèreté. Je la regarde avec une certaine fascination mais je ne prends pas plus d’initiative la défiant légèrement du regard lui offrant une vue sur le désir qui gronde en moi. « Dis-moi quelle envie te vient en premier ? » Je sais que pour ma part j’ai très envie de découvrir la vue de sa peau. J’ai envie de pouvoir apprécier la superbe vue. Je veux pouvoir me sentir entrer dans le monde privilégié de celles qui ont pu admirer la grâce d’un corps dans sa plus parfaite nudité.