Speed Dating (Eleanore McKellen, Fortune Fernandez, Nigel H. Shaw & Alice Thears P.)

Speed Dating - Tous en scène !

Il était clair qu’en matière de touriste, j’en faisais une bonne avec ma manie à vouloir tout voir, tout avoir, tout toucher. Mais en même temps, il fallait bien que je m’occupe dans un pays inconnu rempli de sorciers inconnus. Alors dès qu’une occasion se présentait, j’avais tendance à sauter dessus, déjà pour éviter d’être accrochée tout le temps au couple infernal Thears-Presa. Celui qui avait décidé que si je devais rentrer dans une école loin d’eux ce serait après avoir tellement imprimé ma face dans leurs rétines respectives qu’ils ne pourraient m’oublier durant tous ces longs mois. Perso j’avais qu’une hâte, c’était de connaître autre chose que le cocon familial, déjà qu’au Massachusetts, j’avais vu tous les gosses plus ou moins de mon âge partir un an avant. La plaie ! Franchement quelle idée de naître après Septembre ? J’aurais pas pu pointer mon museau un peu avant ? Namého ! Bon après, du coup, j’avais évité de rentrer un an pour rien à Salem, évité de me faire plein d’amis avant de devoir migrer pour Poudlard avec mon cœur de petite princesse presque parfaite brisé. T’imagine, j’aurais pleuré toutes les larmes de mon corps pour pas quitter ma meilleure amie qui se serait appelé Elena sans aucun doute et mon prof préféré, celui d’astronomie évidemment ! Je me serais alors peut-être même réfugiée dans l’alcool ou la drogue, et commencer si jeune, c’est très très mauvais. Ohlala j’aurais fait tellement de bêtises ! Non non non finalement c’est pas plus mal d’être née après Septembre…

Enfiiiiin bref, le programme du jour c’était un concert, et du fameux groupe britannique Bizarr’Sisters en plus ! Quand la radio magique fonctionnait correctement, j’avais entendu deux morceaux entre les émissions et c’était trop bien ! Bon y’avait du monde, et même si je faisais la fière d’être sans mes parents, j’avouais que me retrouver là, au milieu de la foule des spectateurs, c’était pas le truc le plus rassurant du monde. En vrai, ma mère me pensait à une petite animation toute tranquille… Mais bon y’avait pas de raison qu’elle entende parler de ma présence ici à ce moment précis, non ? Non ? oO Avec un peu de chance, je serais rentrée avant qu’ils ne reviennent de leur déjeuner dans une quelconque taverne avec je-ne-sais-quelle personne importante et auquel j’avais réussi à échapper après force négociations.

Bon il en mettait du temps le groupe à venir non ? Je ne connaissais pas encore tout des habitudes anglaises mais bon, le retard chronique c’était plutôt méditerranéen non ? J’étais déjà en train de m’imaginer une coutume britannique inconnue quand un sorcier, qui paraissait passablement en panique me prit à partie pour me demander de chanter ou jsais pas trop quoi, attrapant d’autres jeunes, ‘fin moins jeunes que moi, au passage, et me poussant en même temps vers les coulisses, tout ça sans nous laisser le temps de la moindre réponse ! … Euh, il se prenait pour qui lui ? Il croyait qu’il pouvait disposer des gens comme ça ? En plus moi j’y connaissais rien au rock anglais, à part les groupes moldus que mon père écoutait. Genre Beatles et Kinks quoi ! Quoi ?! En plus on avait dix minutes pour se préparer ?! Attend, mais même les elfes de maison étaient mieux traités ! Mon regard passa sur les autres élus, ça promettait d’être folklorique. Allez Lili ! Courage ! T’es musicienne, t’es sociable et t’es mignonne ! Bon, perso, jsuis pas fameuse au chant mais je fais du piano depuis sept ans et demi, même si je suis meilleure harpiste que pianiste… Après bon y’a pas de harpe apparemment ici. Et je suis assez bonne en rythme mais de là à tenter la batterie pour la première fois, je promets rien. Ah ! Y’a un soucis aussi ! Je connais aucune partition des Bizarr’Sisters par cœur. Mais bon, au pire je me colle aux accords des guitares hein, c’est pas la fin du monde. Euh… Je parlais peut-être encore trop là… Et au fait si tout le monde me voit sur scène, y’avait pas une chance pour que ça vienne aux oreilles de ma mère non ?

Fortune adorait l’ambiance du campement, les rires, et elle aimait la musique surtout. Un spectacle de musique était prévu sur la place du village ; ce ne serait pas un groupe américain, mais elle comptait bien en profiter pour chanter à s’époumoner, et danser, sans se soucier des regards et des jugements alentours. Les vacances étaient faites pour vivre, et dans cette école, il ne lui resterait bientôt plus qu’un an ; autant profiter de chaque moment qui se présenterait devant elle.

La demoiselle avait passé beaucoup de temps dans la file. En attendant, elle avait lu un livre, en en récitant certains passages, comme elle le ferait plus tard, en tant que professeure. C’était un ouvrage sur l’histoire de la sorcellerie ; elle était certaine que ça l’aiderait à comprendre les raisons des perturbations qui l’empêchaient d’écouter la nouvelle Radio Quidditch. Par contre, elle n’arrivait pas à se concentrer. Sans se contrôler, elle sautillait, elle battait du pied au rythme des musiques dans sa tête. Ce qu’elle avait hâte de voir les Bizarr’ Sisters !

Debout dans la foule, elle attendait en regardant son poignet, avant de se rendre compte qu’elle avait oublié sa montre. La tête en l’air, elle tente d’estimer l’heure en évaluant la position des astres, mais ce n’est pas très concluant. Quelqu’un l’agrippe soudainement par le poignet pour l’emmener plus loin. Ça ne lui prend que quelques secondes pour se rendre compte que c’était les coulisses. Se débattant, se demandant pourquoi tout le monde en avait contre elle, elle rejoint les trois autres personnes, quand elle comprit finalement que personne ne lui voulait de mal. Non, en fait, il fallait chanter à la place des musiciennes qui n’avaient pas pu se déplacer. C’était idiot, tout le monde comprendrait le subterfuge, et en plus, il y avait un garçon dans le groupe, au milieu des trois filles, il ne pourrait pas être une Bizarr’ Sister !

Les indications avaient été données. Ils avaient dix minutes pour se diviser les instruments et préparer un spectacle. Fortune, un peu paniquée au départ, ne tarde pas à retrouver un grand sourire. Enthousiaste, elle accorde un clin d’œil encourageant à la plus jeune du groupe. Cette dernière avait pris la parole. Apparemment, elle ne chantait pas, mais elle était une bonne pianiste. « Je prendrai la batterie. Je connais les percussions mieux que quiconque ! On a pleins de groupes à New York qui en jouent ! » Fortune fait mine de jouer de la batterie, prétendant tenir des baguettes dans ses mains, frappant l’air de ses poings. Elle se tourne vers le garçon. Elle l’avait déjà croisé quand ils se sont fait arrêter par les Aurors. « Nigel, c’est ça ? Tu as une belle voix, Nigel, tu devrais chanter ! » Elle le regarde, des étoiles dans les yeux, espérant intérieurement qu’il dise oui. À eux quatre, avec la jolie Française qui les accompagnait, ils formeraient un groupe extraordinaire.

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Bon il était clair que jcommençais à flipper un peu de devoir monter sur scène, même si j’avais prêché la bonne parole en m’engageant direct dans la répartition des postes En plus, y’avait vraiment de grandes chances pour qu’un tel truc, aussi incroyable, soit relayé un peu partout dans le petit village et que ma mère me passe un tel savon qu’après, même sans me doucher pendant toute mon année à Poudlard, je sentirais encore la rose ! J’en profitais pour jeter un œil sur scène où le clavier et la batterie étaient déjà disposés en remarquant que les partitions étaient déjà en place – un problème de réglé. … Boooon Lili, on se concentre, on respire profondément, tu es une musicienne, c’est pas un ptit concert rapidos qui va t’attirer toutes les foudres d’Hera, reine de l’Olympe, hein, c’est bon ! En plus, j’en connaissais deux dans le lot de mes compagnons de déroute. Bah oui, Fortune, c’était la new-yorkaise fan de culture pop que j’avais déjà croisé, et avec Abigail et moi, ça faisait trois américains l’année prochaine pour scander : Make Poudlard Great Again ! Et quant à Nigel, c’était quand même le grand frère d’Hattie, et je l’avais croisé plus d’une fois dans des soirées de la haute, et jdevais avouer que même si c’était un vieux, on avait parlé de trucs super intéressants. Et Hattie quoi ! *.* Franchement, je l’aimais trop sa sœur ! Je prendrai la batterie. Je connais les percussions mieux que quiconque ! On a pleins de groupes à New York qui en jouent ! Ah oui tiens, au fait, le concert… J’étais tellement partie dans mes pensées que je l’avais presque oublié. Mais bon Show Must Go On ! Allez les gars, on a une batteuse new-yorkaise dans la place !

J’avais même pas le temps d’en placer une que la jolie fille originaire de la Grosse Pomme enchaînait Nigel, c’est ça ? Tu as une belle voix, Nigel, tu devrais chanter ! Tiens, elle semblait connaître le fils Shaw aussi. En tout cas, si y’avait bien un truc qu’il n’avait jamais su montrer aux réceptions entre grandes familles c’était sa célèbre voix, mais bon, après c’était pas comme si c’était LE truc à sortir. Quoique… On avait bien eu l’occasion d’en voir des familles profitant d’invitations pour caser le talent de la petite Euphrosyne, géniale violoniste à seulement six ans, ou du petit Ebenezere, virtuose capable de déclamer Shakespeare dans le texte. Je savais que vous aviez quelque chose de louche Ouh ça avait pas l’air d’être la grande amitié entre les deux lascars là. Il est hors de question que je chante. D'ailleurs, je ne vais rien faire du tout. Qu'est ce que c'est que cette manie contraindre les gens ? J'ai l'air d'un musicien ? .*.* Oh mais quel rabat-joie Nigel ! Jsuis sure que Hattie aurait sauté sur l’occasion ! Non mais franchement c’est bon hein, on lui faisait pas une coloscopie de force non plus, il fallait se détendre un peu. C’est monter sur scène le problème ? Non parce qu’avec la lumière à fond sur nous, je sais pas si on verra grand-chose du public hein ! Et puis, jsuis sure que tes parents ont bien dû t’obliger à faire du solfège, non ?

Non parce que franchement, si lui il avait eu le droit d’éviter tous les cours de solfège, il avait vraiment de la chance. J’avais beau adoré la musique comme la poésie (et comme les gâteaux aux noix de pécan et sirop d’érable), autant l’apprentissage assidu et régulier de tout ce langage m’avait apparu comme la pire des plaies. Au début, c’est amusant les notes et tout, les noires, les blanches, les croches, mais après quand tu rentres dans le vif du sujet, tu déchantes très vite. (Ahah le jeu de mot musical, t’es trop drôle ma ptite Lili). Bon… Alors… Vu que l’autre fille semblait bien muette… Il fallait que Fortune le chauffe un peu le garçon, parce qu’il était bien frileux là, hein !