Back-battles [Cassileen]

La jeune femme aux cheveux de feu fixait la lourde tenture bleu de son lit, elle n’arrivait pas à dormir depuis quelques jours et ne cessait de se retourner dans son lit. En effet à chaque fois qu’elle se permettait le loisir de fermer l’œil elle était réveillée par d’horribles cauchemars. Elle se revoyait sans cesse lors d'une séance privée avec Amycus Carrow, son sourire malsain et ses yeux vifs et se réveillait pleine de sueur, les larmes aux yeux menaçant de couler sans s’arrêter sur son visage pale à tout moment. Du coup chaque nuit était devenue un réel supplice pour la serdaigle, elle angoissait dés que la nuit tombait. De plus cette fois elle avait faim, et son estomac menaçait de faire trembler le dortoir des Serdaigles.  Elle respira un grand coup, et s’assit dans son lit, de toute évidence elle n’arriverait pas à s’endormir le temps qu’elle n’aurait pas grignoté quelque chose. Mais se lever et trainer à cette heure-ci dans les couloirs de Poudlard  était formellement interdit, si elle se faisait prendre elle risquait de faire perdre des points à sa maison et ses camarades lui en voudraient ça c’était certain. Son ventre la rappela à la raison d’un grognement mécontent, la jeune fille se mordit la lèvre inférieure, comme si cela allait faire cesser ses gargouillements. D’un coup de main elle poussa les épais rideaux qui ornaient son lit, lui donnant l’impression d’étouffer à l’intérieur d’un cocon et fixa les reflets de la lune qui filtraient à travers la fenêtre. La belle se laissa porter un court instant par l'apaisement des rayons lunaire et soupira. Elle savait où se trouvait la cuisine car Opale lui avait montré une fois le passage pour s’y rendre, elles avaient d’ailleurs partagé un chocolat chaud avec des guimauves préparés par les petits elfes de maison ce soir là.  Aileen sourit en repensant à ça, mais bien vite une boule douloureuse, s’installa dans sa gorge, comme à chaque fois qu’elle pensait à ces moments de joies trop vite oubliés. Un miaulement retentit dans la grande pièce et une boule de poil grise argenté tigré noir sauta sur le lit de l’apprentie sorcière. C’était son chat, Heaven qui vint se blottir contre elle en ronronnant. Elle soupira, le chat releva la tête et la regarda d’un air amusé, puis descendit du lit et marcha en direction de la sortie du dortoir, se retourna et miaula à nouveau. Aileen se leva afin de suivre le petit félin, ils traversèrent la salle commune des Serdaigles, pour se retrouver dans les couloirs du château, la jeune fille continua de suivre son ami et descendit les escaliers jusqu’au premier étage. Evidement, le chat s’arrêta et miaula de plus belle. La serdaigle écarquilla les yeux, il voulait se faire repérer ? Le chat recommença et Aileen mit par réflexe ses mains sur sa bouche, et attrapa l’animal. Qu'est-ce qu'il pouvait être bête des fois !

La rouquine se laissa fondre derrière une statuette pendant quelques minutes où elle retenue sa respiration. Elle n'aimait pas enfreindre les règles;  surtout parce que ses camarades étaient impitoyables envers ceux qui les bafoués mais n'était-ce pas là l'intérêt d'être à Poudlard ? La jeune femme relâcha le chaton et remonta son doigt vers sa bouche pour lui faire comprendre que se taire était primordiale. Alors qu'elle continuait son périple vers les cuisines la serdaigle fut pourtant stopper net dans sa course. Elle détourna le regard à l'angle d'un couloir attirée par un léger bruit. A pas feutrés elle s'avança vers la source de sa distraction pour enfin apercevoir une silhouette au sol. Plissant les yeux elle s'approcha toujours plus prés pour reconnaître le visage de Cassandre; beaucoup plus pâle qu'à son habitude. La jeune femme écarquilla alors les yeux et se précipita à côtés de sa camarade essayant de la relever du mieux qu'elle le pouvait "Cassandre ... Mais... Mon dieu Cassandre qu'est-ce qu'il t'ai arrivée?" dit elle en sortant sa baguette pour refermer les plaies sur les bras de la Gryffondor.

Le monde des rêves était un monde sans aucune limite, qui se définissait par l’imagination, la liberté de l’esprit, et les pensées du rêveur. Les rêves pouvaient parfois se révéler être prémonitoires ou se transformer en cauchemars... et parfois, on ne rêvait pas du tout. Cela faisait un bout de temps que Cassandre n’avait pas rêvé. Enfant, elle s’était crée un monde la nuit, et chaque jours, elle attendait avec impatience le moment de se coucher, pour retourner dans ce monde qui la fascinait tant.C'était une planète pas si différente de la Terre, mais beaucoup plus paisible... Et sur cette planète, il y avait un homme, masqué, qui la suivait à chaque fois, qui cherchait à l’attraper. Cassie avait peur de cette ombre, et la fuyait. Mais, elle était toujours heureuse que l’ombre soit présente dans son rêve, car lorsqu’il manquait à l’appel, elle se sentait vide, mal, et n’avait plus envie de rêver. Ce monde avait pris fin le jour où elle n'était pas revenue à Poudlard, à partir de ce moment, Cassandre cessa de rêver. Ses nuits s’étaient transformées en de longs moments de solitude dans le noir, mais parfois, elle continuait de penser à cette ombre qui la poursuivait, sans jamais savoir pourquoi, sans jamais l’attraper. Cette fois-ci, son rêve était différent. Cassandre marchait dans les couloirs du château, mais les lieux étaient insalubres. Tout autour d’elle était en noir et blanc, et pendant quelques instants, la belle se crut dans un vieux film. Elle sourit à cette idée. Cassie sautillait presque, ne craignant pas le noir, et c’était la première fois de sa vie. Elle sentait son cœur s’emballer, sans raison, et elle se demanda d’où venait ce soudain entrain. Après quelques centaines de mètres, la fille aux cheveux rouge sentit son corps s’élever et lorsqu’elle baissa la tête, elle remarqua qu’elle ne touchait plus le sol. Surprise par ce phénomène peu commun, elle se laissa porter par l’air, même si elle n’avait pas sentit le vent auparavant. La magie du rêve l’emmena haut dans le ciel, et elle pu admirer son château adoré. Elle passa de longues minutes à explorer le ciel. Ses yeux s’illuminaient de joie, et une larme hésita longtemps avant de couler le long de sa joue. L’instant était magique, et elle aurait voulut qu’il ne s’arrête jamais. Car Cassandre le savait bien, qu’un jour, tout ce monde qu’elle aimait se détruirait, que plus rien ne resterait. Elle l'avait déjà vécu par le passé. Elle voyait son corps en bas, par terre, allongée sur le sol. Elle avait envie de rire. Puis elle entendit des pas. La jeune femme sortit aussitôt de sa rêverie. L'esprit embrouillé par l'alcool, la fête et les souvenirs de cette soirée qu'elle n'arrivait pas à remettre dans l'ordre. Elle était simplement heureuse, joyeuse, enthousiaste en se rappelant des couleurs dans le ciel. Le feu d'artifice qu'elle avait fait en l'honneur de Fred avait été magnifique, elle en était persuadée, même si elle n'en avait aucun souvenir. Soudain, elle se sentit glisser en arrière, et elle se rendit compte qu'elle retrouvait peu à peu le sol. Elle avait été obligée de descendre son nuage, et sa tête tournait affreusement. Son cœur tambourinait dans sa poitrine, mais elle entendit une voix qui se voulait rassurante. « Cassandre ... Mais... Mon dieu Cassandre qu'est-ce qu'il t'ai arrivée? » Cassie ouvrit les yeux, et elle découvrir l'horreur.

Des gouttes de sang dégoulinaient sur ses bras, elle avait la tête en compote, et elle était incapable de se remettre debout. L'idée même de marcher lui donnait la nausée. Elle était tout simplement hors service, hors d'état de nuire. La jeune femme sentit pourtant que ses plaies se refermaient petit à petit, elle leva la tête et croisa le regard d'une jeune fille qu'elle connaissait. Aileen, une serdaigle qui avait elle aussi fait partie de l'armée de Dumbledore. Une froussarde. Ça devait d'ailleurs être la première fois pour elle qu'elle sortait la nuit. Tout était flou dans sa tête, ses pensées se mélangeaient. Mais Aileen était là, elle prenait soin d'elle. C'était irréel, complètement impossible. Cassandre et Aileen étaient loin d'être les meilleures amies du monde. « Je t'en pose des questions ? » bafouilla Cassandre. Elle avait honte, honte qu'Aileen la voit dans cet état. Mais ça, elle ne l'avouerait jamais. « Qu'est-ce que tu veux Callaghan ? T'as pas trop peur d'être dans le château en pleine nuit ? »

Ses genoux viennent percuter le sol. Corps immobile; yeux dans le vide aux reflets sans vie. La vision l'horrifie et elle en oublie sa faim. Elle se saisie de sa baguette prête à s'en servir pour panser les plaies; renouer avec la vie qui s’efface un peu plus à chaque de secondes du regard de Cassandre. Aileen se mord la joue d’impuissance alors qu’elle observe la rouge et or se débattre dans son cocon cotonneux, enlever les pansements avec autant de virulence que l’application et le soin qu’elle a pris à les appliquer. Tu regardes ce qu’elle endure sans chercher à l’immobiliser. A quoi bon ? Eloge de la folie. Elle s’englue elle-même dans les sables mouvants. Elle tend la main, la jeune femme à la chevelure de feu. Consoler ? Hérésie. Elle ne voudrait pas de ton aide; elle ne t'apprécie pas tu le sais. L’extraire de ce marasme grisâtre, ce goudron, cette marée noire ? C’est vain. Elle murmure : " Cassandre s'il te plait calme toi " le plus bas possible. La fille au blason dorée ne l’entend sûrement pas. Elle gît à terre, ne reculant devant rien, surtout pas l’inconscience. Pourtant Aileen ne lâche rien, elle ne peut la laisser sombrer plus longtemps. Sa voix se fait rassurante au fur et à mesure que les plaies de la Gryffondor se referment. Elle a beau vouloir rester à distance de l'ouragan aux cheveux rouges; ce n'est pas dans sa nature.

La russe est ce genre de jeune femme, le genre de femme douce, généreuse et optimiste qui ne sait pas se mettre en colère et qui n'a aucune once de méchanceté en elle... Cependant, elle sait qu'il existe des choses pour lesquelles elle serait prête à sortir de ses gongs : qu'on touche à une personne qui lui était essentielle ou le fait de ne pas tendre la main à ceux qui en avait le plus besoin. Ayant perdu ses parents, elle aurait pu sombrer dans la folie, ayant été abandonnée de tous, elle aurait pu se tourner vers des idées bien plus obscures mais cela n'avait pas été le cas... elle avait fait une promesse. « ne laisse jamais personne changer ce que tu es Aileen. » ces quelques mots résonnaient dans sa tête, ces quelques mots avaient fondés ce qu'elle était aujourd'hui, elle avait gardé son innocence d'enfant, cette naïveté douce qui faisait son charme.  Beaucoup se demandait si elle ne jouait pas les hypocrites, mais la vérité c'est qu'elle ne feintait aucune humeur, elle était cela, elle était la tendresse, la douceur, la délicatesse, l'optimisme pur. Elle  avouait ses faiblesses et c'est sans doute cela qui faisait sa force. Lutter pour ce qui était juste, se détacher de la noirceur. Elle avait rejoint l'armée de Dumbledore pour ces raisons, pour sauver l'image qu'elle avait du monde et ne laisser personne empiété sur la justice, sur le bonheur. C'était sans doute pour cela que Cassandre l'avait toujours jugée faible.

La jeune ingénue lève la tête et leur regards se croisent. Le coeur d'Aileen loupe un battement alors que Cassandre lui lance un regard désapprobateur. « Je t'en pose des questions ? » Déni : Refus de reconnaître quelque chose ou de refuser quelque chose qui est dû.  Pourtant elle ne lui doit rien; absolument rien. Aucune réponse; aucun dût. La jeune russe serre les poings et détourne la tête.  « Qu'est-ce que tu veux Callaghan ? T'as pas trop peur d'être dans le château en pleine nuit ? » elle écarquille les yeux en entendant ces mots. Sa bouche s'entrouvre légèrement mais aucun son n'en sort. Elle hésite; comme toujours elle est dans la retenue. Comme toujours elle n'aime pas avoir à faire face à la confrontation. "Laisse moi te soigner ok... Si tu bouges je vais devoir te traîner à l’infirmerie; je pense pas que t'en ai envie et moi non plus ..." sa voix douce résonne dans le château. Alors que sa baguette referme les plaies de Cassandre. Un instant et le mal est révolu. La jeune femme s'appuie contre le mur; soupire. "Reste là; ta tête risque de tourner." elle sort une patacitrouille de sa poche et la tend à Cassie "Je suis serdaigle le jour; justicière de l'ombre la nuit; c'est pour ça que je traîne dans les couloirs... ça t'étonne hein ? " dit-elle avec un léger sourire sur les lèvres et le doute au creux du coeur.

L'air lourd et étouffant pesait sur ses épaules comme si tout le poids du monde avait décidé d'y tomber d'un seul coup. Elle sait bien qu'elle a été encore trop loin, comme toujours. Mais elle voulait faire quelque chose de bien. Revenir à Poudlard en sachant que plus jamais elle ne les reverrait lui donnait la nausée. Fred Weasley, un de ses meilleurs amis, celui avec qui elle avait appris à duper Rusard, celui qui lui avait montré les plus beaux recoins de château, et les meilleures cachettes. Avec Georges, ils étaient tous les trois invincibles. Toujours prêts à faire des bêtises, toujours prêts à se lancer des défis. Elle avait voulu ce soir leur faire un dernier hommage, leur montrer qu'elle aussi elle pouvait fabriquer des choses étonnantes. Évidemment, elle était moins douée qu'eux quand il s'agissait d'inventions, mais elle avait fait toute seule ces bombes explosives scintillantes. Au début tout marchait comme sur des roulettes, les feux d'artifice avaient éclatés dans le ciel, au dessus de la forêt interdite. C'était un spectacle magnifique qui devait certainement plaire à Fred là où il était. Puis, Cassandre avait voulu s'approcher, comme d'habitude, elle cherchait le danger. Ayant trop bu, trop fumé, la jeune femme n'avait plus les bonnes notions de l'espace. Elle s'était approchée trop prêt de l'une des fusées de lancement, et celle-ci avait explosé près de ses bras. Pour se protéger des bouts de plastique et de verre, elle avait croisé les bras et ceux-ci avaient tout pris. Ils avaient l'habitude après tout. Se déplacer jusqu'à l’intérieur du château avait été une mission bien périlleuse, alors pour l'encourager, Cassandre avait pris sa dernière pastille magique. La plus dosée. Voilà pourquoi elle était complètement ailleurs maintenant. D'ailleurs, dès que l'effet avait commencé, la Gryffondor n'avait pas pu avancé plus. Elle s'était écroulée au sol comme une vulgaire crêpe. Maintenant, elle entendait parfaitement Aileen qui lui disait de se calmer, alors qu'elle se débattait. Aileen la guérissait, mais Cassandre ne voulait pas qu'elle voie les marques sur ses bras. Alors, Cassandre l'avait attaqué, comme elle savait si bien le faire. La Serdaigle s'était sentie offusquée. Mais toute de suite, sa bonté prit le dessus. « Laisse moi te soigner ok... Si tu bouges je vais devoir te traîner à l’infirmerie; je pense pas que t'en ai envie et moi non plus ... » Aileen ne pouvait pas s'empêcher de vouloir sauver les gens autour d'elle. À vrai dire, cela pouvait s'avérer utile, au moins, elle avait servi à quelque chose dans l'Armée de Dumbledore. Cependant, elle n'avait pas tord. Ce n'était pas le moment pour Cassandre d'aller séjourner à l'infirmerie. Elle se détendit un peu pour laisser faire sa camarade. « Reste là; ta tête risque de tourner. » Épuisée, Aileen s'appuya contre le mur, comme si guérir Cassandre avait puisé toute son énergie. Cassandre pensait pouvoir être tranquille, que la Serdaigle s'en irait aussitôt. Mais non, la rouquine tendait maintenant à l'irlandaise une patacitrouille. Cassandre n'en voulait pas, elle n'avait pas besoin de la pitié d'Aileen. « Je suis serdaigle le jour; justicière de l'ombre la nuit; c'est pour ça que je traîne dans les couloirs... ça t'étonne hein ? » À ces mots, Cassandre ne put s'empêcher de ricaner malgré elle. Au moins, la jeune russe avait de l'humour. Elle décida finalement d'accepter la friandise, et se redressa un peu. « T'es pas obligée de faire ça hein. Après tout, c'est pas comme si on était les meilleures amies du monde ! » Cassandre baissa les yeux en parlant. Elle sentait sa gorge la brûler, et la fatigue monter. Elle se demandait comment elle ferait pour monter les étages pour aller jusqu'à son dortoir. Si seulement elle avait la cape d'invisibilité d'Harry Potter, elle n'aurait pas autant de soucis. Elle soupira. Puis, elle se rappela qu'elle n'était pas seule et elle remarqua qu'Aileen avait les yeux fixés sur ses bras, du moins elle en eut l'impression. Cassandre s'empressa de sortir la rouquine de ses pensées. « Je compte sur toi pour la fermer. »

Souffle au cœur. Falaise, orage, la peur du noir éternellement. A genoux, face à la jolie Gryffondor. Ses yeux se raccrochent à la réalité qui semble s'échapper entre ses doigts.  Elle est curieuse; elle est rêveuse mais ce qui coule le long de la peu pâle de Cassandre et le regard qu'elle lui lance la tire vers un doux cauchemars. Les questions lui crève les lèvres. Gerçures invisibles. Pourtant aucun mot ne sort de sa bouche aux teintes rosées. Seul le regard compte. Il y avait parfois dans les mots des choses inutiles et futiles. Rien ne valait l'expression d'un regard ou d'un sourire. Et ça c'était une bonne chose pour Aileen, elle qui n'avait jamais été douée pour les mots, elle qui s'embrouillait toujours les pinceaux était pourtant très expressive quand il s'agissait du regard ou des sourires qui en disait plus sur ses pensées.  Rien n'était fait au hasard dans ce monde, non jamais. Le moindre regard était empli de sens, le moindre frôlement d’épaule, le moindre battement de cil, le moindre petit tic... tout avait un sens différent mais il était clair que ces secrets que le corps renfermait n'étaient autres que des messages que le cœur ou l'esprit voulait faire voir. La jeune Serdaigle était douée pour analyser les gestes des autres, pourtant elle s'était toujours méfiée des mots...peut être parce que les mots étaient socle de mensonge alors que le corps lui ne mentait jamais... jusque là... elle n'avait rencontré personne qui lui avait été totalement sincère, à croire que cette vertue devenait de plus en plus rare...

Le regard de Cassandre ne la trahit pas et alors même qu'elle se montre agressive; la Serdaigle y décèle un amas de tristesse; un amas de détresse. De tout évidence Cassandre est une âme torturée et comme à son habitude la rouquine ne peut s'empêcher de lui tendre la main. Elle soigne les mœurs; purifie le mal; ses mouvements sont doux comme à chaque fois. La jeune femme se pose contre les pierres froides du couloir. Elle est vidée; elle a beau être une très bonne élève elle n'est qu'une sixième année et certaine fois l'usage de la magie l'affaiblie. Elle passe une main sur sa peau porcelaine histoire de vérifier son état puis propose une patacitrouille à la Gryffondor qui gît sur le sol. Une minute lui suffit pour faire un trait d'humour; visiblement la lionne apprécie et se saisit de la friandise. Un élan de soulagement s'installe en elle. « T'es pas obligée de faire ça hein. Après tout, c'est pas comme si on était les meilleures amies du monde ! » La russe relève la tête et lève un sourcil. Elle remonte ses jambes doucement sur sa poitrine et soupire. Ses yeux se perdent dans le vide alors que Cassandre se relève. Quelque chose l'interpelle; des marques. La rouquine ne bouge pas; ses lèvres se pincent légèrement et elle passe sa main sur ses propres bras là où gît encore nombres de cicatrice des petits jeux d'Amycus. « Je compte sur toi pour la fermer. » La jeune femme remonte la tête et ses yeux céruléens croisent ceux de Cassandre. Ses muscles se crispent le temps d'un instant puis elle abandonne. Elle sort une autre friandise de sa poche et commence à grignoter afin de reprendre des forces. "Tu as vraiment une très mauvaise opinion de moi décidément" dit-elle en soutenant son regard. Elle remonte ses manches pour laisser entrevoir des traces de brûlures; ainsi que des petites cicatrices blanchâtres. " On a tous vécu des trucs pas marrants tu sais Cassandre... ça laisse des cicatrices. Je ne vais pas te juger pour ça; chacun exprime sa peine à sa manière. Pour ma part j'ai pas choisi ces superbes ornements mais il faut faire avec; peu importe le regard des autres sur toi" déglutit-elle avec du mal. Elle n'aime pas parler de ça; vraiment pas. Pourtant les mots sortent seuls cette fois. Elle se relève et attrape la gryffondor pour l’asseoir près d'une fenêtre, doucement baignée par la lumière nocturne "ça va aller?"

Tout autour d'elle n'est que faïence. Tout semble fait de porcelaine, capable d'être brisé si jamais elle   venait à faire un faux pas. Elle sent que les murs autour d'elle sont comme des kaléidoscopes, elle a la tête qui tourne, mais elle ne cesse d'entendre cette voix qui l'appelle. Une voix douce. Alors que le paysage qui l'entoure tourne encore et encore, comme si elle était prise dans un tourbillon, elle essaye de se lever pour suivre cette voix. Comme toujours, elle sait quel chemin prendre. Il n'y a pas de portes, juste des couleurs, des cases à franchir. Il ne faut pas appuyer sur la mauvaise. Ou alors se déclenche la destruction. C'est toujours comme cela que cela commence. La magie s'écoule, invisible et mystérieuse. Elle ricoche sur les murs, s'engouffre dans l'air, souffle à ses oreilles. C'est un murmure du cœur, une puissance éphémère et douce. Presque un écho à ses pensées tourmentées, s'apaisant à la mélodie de ses gestes. La quiétude l'enlace grâce à Aileen. Avec désinvolture, ses doigts glissent sur le mur, s'accrochent et mordent avec douceur les joyaux. Geste impertinent et inconscient d'une fille souriant à cette solitude précoce. Des lignes s'impriment dans son esprit. Des mots se dessinent puis elle attaque. C'est là qu'elle gâche tout, à nouveau. Aileen est vexée, elle prend une friandise dans ses poches, Cassandre entend le bruit de sa mâchoire. « Tu as vraiment une très mauvaise opinion de moi décidément » La Gryffondor aimerait répondre, mais elle ne le fait pas. Elle en a peut-être trop dit, et elle ne veut pas blesser la Serdaigle. Elle se souvient de leur première rencontre, lors d'une des premières réunions de l'Armée de Dumbledore. Cassandre avait trouvé Aileen inutile, poule mouillée et beaucoup trop tête en l'air pour vraiment comprendre les choses qui se passaient à cette époque. Maintenant, tout cela semblait bien loin. « On a tous vécu des trucs pas marrants tu sais Cassandre... ça laisse des cicatrices. Je ne vais pas te juger pour ça; chacun exprime sa peine à sa manière. Pour ma part j'ai pas choisi ces superbes ornements mais il faut faire avec; peu importe le regard des autres sur toi » À ces mots, Cassandre baisse les yeux vers la jeune fille qui venait de la guérir. Elle surprend alors ses bras, marqués, tout comme les siens. Des marques différentes, mais tout autant riches de sens et douloureuses. Cassandre se sent mal, elle titube et Aileen se relève pour la guider jusqu'à une fenêtre. « Ça va aller? » Comment est-ce que cela pourrait aller ? Elles ont toutes les deux vécues d'horribles choses, et Cassandre ne peut s'empêcher de toujours la voir comme une enfant, alors qu'elles ont toutes les deux grandies. Tout de suite, Cassandre imagine qu'Aileen va la laisser. Le clair de lune semble aussi triste que la rouge et or. Elle décide de se lancer avant même d'y avoir réfléchi : « Ne me laisses pas. » Même si Aileen n'avait pas prévu de partir, Cassandre ne pouvait pas terminer leur discussion de cette manière. Elle s'était trompée et la jeune femme le reconnaissait rarement. Alors, elle soupira, puis se lança : « Je suis stupide... je savais pas. » Au fond, la Serdaigle était beaucoup plus courageuse que la Gryffondor. « Merci. » C'était la moindre des choses de la remercier. Maintenant, Cassandre pouvait baisser la tête et se faire oublier, retourner à ses songes.

Le petit légionnaire se lève, chute, elle a en toute vraissemblance encore besoin d’elle. Aileen pourrait l’immobiliser, mais elle ne s’y résout pas; elle l'observe se débattre dans quelque chose qu'elle ne connait que trop bien. Sensation lancinante de perdre pied; d'un sol pourvu de mine prêtes à sauter à tout instant; ainsi que le flottement; la vie. Ses yeux bleus glissent sur la rouge et or; la parcourent de part en part. Elle en a assez de faire la guerre avec elle; une guerre dont elle ne connait pas le point d'orgue. Elle la prend pour une poule mouillée; elle ne s'en cache pas; mais ses mots n'ont aucun sens à ses yeux; cela ne eut absolument rien dire. Jugement divin en un seul coup d’œil et la voilà casé dans la classe des peureux sans fondements. Voilà qu’elle fanfaronne, le côté frondeur qu’elle aime, celui qui déconcerte Aileen; qui la blesse dans son orgueil elle qui ne se laisse pourtant pas déstabiliser facilement mais Cassandre à ce don; le don de la renverser et de retourner ce calme en elle en une marrée quasiment incontrôlable. Son regard s’attarde sur les cicatrices, glisse sur les jambes partiellement découverte de la jeune femme, remonte le long de ses avants bras que le pansement ne couvre que partiellement. Elle se mord la lèvre, presque gênée par ce voyeurisme involontaire. Elle se détourne un instant cache à nouveau ses cicatrices de la vision de Cassandre; c'est moche à voir; le spectacle est fini. Elle tire sur le tissus de manière anxieuse elle voudrait qu'elles disparaissent afin d'oublier ces mauvais moments passés. Toc incontrôlable; sa démange un peu trop. A ses côtés la jeune femme aux cheveux rouge flamboyant titube. D'un bond la rouquine se lève afin de l'accueillir dans ses petits bras; bien que musclés par le quidditch. Elle la traîne sur la bordure d'une fenêtre baignée par la lumière lunaire. « Ne me laisses pas. » la jeune femme ne bouge pas d'un cil. Elle écarquille les yeux devant cette demande peu commune; elle s'attendait de toute évidence au contraire. Elle la voyait déjà lui demander de la laisser tranquille avec ses histoires. « Je suis stupide... je savais pas. » la jeune bronze et argent entrouvre les lèvres mais aucun son ne sort. Elle voudrait lui dire qu'elle n'est pas stupide; qu'elle la comprend ne cesserai-ce qu'un peu; qu'elle n'a pas à rester seule mais... C'est Cassandre. « Merci. » ses lèvres pâles se pincent et elle s’assoit à son tour sur la bordure de la fenêtre. La rouge et or baisse la tête et ferme les yeux. Bercée par les songes; elle s'en va de nouveau. La serdaigle remonte ses jambes contre sa poitrine et pose délicatement sa tête sur ses genoux laissant ses cheveux dégringoler le long de ses épaules en une cascade enflammée. Elle tend doucement la main pour venir prendre contact avec celle de Cassandre; pour lui rappeler de ne pas sombrer. "Ce n'est rien... Tu as raison on est pas les meilleures amies du monde mais je ne compte pas te laisser. Commençons déjà par être amie c'est déjà bien... Je te laisserais pas Cassandre, pas ce soir. Ton secret est bien gardé avec moi. La prochaine fois que tu compte boire en faisant quelque chose de dangereux appelle-moi ..." dit-elle avec un fin sourire envers la jeune femme lui faisant face.

Les cicatrices qu'elles portaient toutes les deux n'étaient pas les mêmes. Pas causées de la même façon, pas arrivés par hasard cependant. Elles se ressemblaient autant qu'elles étaient différentes, et Cassandre était trop têtue pour l'avoir compris plus tôt. Elle était trop bornée pour avoir laissé sa chance à Aileen. Après tout, lorsqu'elles étaient dans l'Armée de Dumbledore toutes les deux, Aileen n'était qu'en troisième année. Évidemment, elle n'avait pas les mêmes objectifs que Cassandre, qui était déterminée à se battre au côté de Potter. Aileen était peut-être là avant tout pour se défendre. Cassandre n'aurait pas pu imaginer sa réaction si elle avait été à la place de la Serdaigle. Aurait-elle accepté le retour de Voldemort ? Aurait-elle eu peur ? Sûrement plus qu'à quinze ans. La jeune rouge et or se prit la tête entre ses mains, elle se sentait ridicule. Si Fred la voyait, elle savait ce qu'il lui dirait. On a tous besoin des autres Cassandre, accepte la main qui se tend vers toi. Alors qu'elle entendait les paroles de son cher ami dans sa tête, elle sentit une chaleur au niveau de sa pomme. Les doigts d'Aileen s'entourèrent autour des siens. Aileen ne la laisserait pas, après tout ce que Cassandre lui avait fait subir, elle ne la lâcherait pas, et la Gryffondor savait que peu étaient ceux qui seraient restés avec elle. La rouquine venait là clore une page de l'histoire, celle où les deux sorcières se déchiraient. Il fallait maintenant recoller les morceaux. L'irlandaise releva la tête pour croiser le regard de la belle russe. Celle-ci avait une position bien particulière, presque celle d'un ange, ses cheveux descendaient en cascade sur ses épaules et brillaient grâce au reflet de la lune. Cassandre crut déceler un sourire. « Ce n'est rien... Tu as raison on est pas les meilleures amies du monde mais je ne compte pas te laisser. Commençons déjà par être amie c'est déjà bien... Je te laisserais pas Cassandre, pas ce soir. Ton secret est bien gardé avec moi. La prochaine fois que tu compte boire en faisant quelque chose de dangereux appelle-moi ... » Ce n'était pas une invitation, mais une proposition. Habituellement, quand on lui proposait ce genre de choses, c'était pour se joindre à elle dans sa beuverie. Mais Aileen voulait la protéger. La plus jeune protégeait son ainée. Cassandre essaya de reprendre du poil de la bête et répondit : « Je n'y manquerai pas ! » L'apprentie voyante sentit un poids quitter son corps. Son esprit soulagé, elle avait maintenant les paupières lourdes. La soirée avait été mouvementée. « Le tien aussi est bien gardé. » Elle pouvait avoir toutes sortes de réputation à Poudlard. Il lui arrivait de lancer des rumeurs, rien que pour embêter les autres élèves et mettre un peu de piment dans la vie des sorciers, mais jamais elle ne trahissait ses amis. Et Aileen n'avait-elle pas dit qu'elle souhaitait devenir son amie ? Puis, qui sait ? Cassandre aurait peut-être tout oublier demain. Elle se retourna vers la lune et explora les milliers d'étoiles dans le ciel. Elle savait qu'il était par là quelque part. Elle soupira, comme si enfin elle pouvait avancer. « Ce n'était peut-être pas l'hommage que tu aurais espéré, mais mon vieux, sache que tu me manques et que je ne t'oublierai jamais. » Elle ne s'était pas rendue compte qu'elle avait parlé tout haut, c'est seulement quand elle sentit la pression des doigts d'Aileen sur sa main qu'elle réalisa. Aussitôt, elle retira sa main, son coeur s'était à nouveau fermé.

Les yeux céruléens de la rouquine à la peau de porcelaine parcourent les cheveux d'un rouge flamboyant de la gryffondor lui faisant face. Elle démantèle chaque reflet qui peut s'y trouver, carmin, flamboyant, pourpre, framboise, rubis. Tant de nuances qu'elle aimerait coucher sur papier; qui attire l’œil de par l'originalité. Couleurs vives qui se couchent sur un visage si triste. Les rêves qui sont les siens ne sont pas les mêmes que ceux de la rouquine, non. Ses rêves à elle sont psychédéliques, appellent à la folie, à la chute, ils vous bouffent de l'intérieur, vous pressant dans un monde dont il est difficile de se tirer. Songes ? Réalité ? Impossible de démêler le vrai du faux. C'est une histoire difficile qui se lit pourtant dans ses yeux; elle laisse une empreinte de souffrance et de désarroi profond. Les lèvres de la jeune femme se pincent et elle baisse les yeux. Son regard glisse sur les plaies; sur les bras dénudés de la fille au blason de Lion. C’est le moment de la révélation. La serdaigle prononce quelques mots rassurants. Promesse baignées de secret sous l'astre qui les surplombent. Abandon des émotions sournoises qui laissent place à une inquiétude. Pourtant c'est un sourire sincère qui se trace sur leur lèvres. « Je n'y manquerai pas ! » L'étreinte de leur doigts se fait légèrement plus forte. Soutenue par un regard aussi doux que rieur « Le tien aussi est bien gardé. » la rouquine relève doucement la tête vers son interlocutrice. Elle fait doucement chuter le manteau, voile qui laisse apparaître les stigmates de la nuit. Au travers de ces paroles Aileen sens qu'elle se détend à nouveau. Elle lui entrouvre une porte dont elle saisit la poignée. Le regard de la gryffondor se plonge dans la voie lactée, spectacle mystique que leur offre madame la Lune.  « Ce n'était peut-être pas l'hommage que tu aurais espéré, mais mon vieux, sache que tu me manques et que je ne t'oublierai jamais. » légère pression inconsciente sur les doigts de la jeune femme et voilà que la porte claque. Elle brise le contact comme apeurée. Soudainement, la rousse ne sait plus ce qu’elle fait ici. Quel est son rôle ? C’est comme une envie de fuir, une incapacité à affronter ce qu’elle a créer. « Tu veux que je reste avec toi ? Tu en es sûre ? » C’est une demande, elle qui vole toujours, s’octroie les droits. Bousculade des masques.

Le carmin a perdu de son attrait, la beauté sauvage s’estompe. Besoin de retrouver l’innocence, d’effacer les souvenirs qui couvrent la peau, de retrouver l’odeur qu’elle lui attribue. Elle soupire, mouve la tête pour se remettre les idées en places. Cassandre arrive à la tirer dans sa démence; elle qui se veut être le point d'encrage par à la dérive. Elle ramène sa main à sa poitrine; ne bouge pas. Elle se fait aspirer.  « C'est toujours comme ça pour toi? Un extrême à l'autre. Le bord de la falaise. Songes; mirages. Réalité déformée. Plus aucun point d'ancrage, plus rien pour se raccrocher ?  » la clairvoyance dont elle a toujours fait preuve envers les gens est un don. Elle ne voit pas le monde comme les autres, pourtant cette fois elle perd tout repaire.

Tout a été coupé. Le calme, après la tempête. Un tourbillon de sentiments qui naissent dans le cœur de Cassandre. Elle ne voulait pas paraître si faible. Être trouvée ivre morte par terre est une chose, dévoiler son cœur et ses sentiments en est une autre. Peu de gens connaissent vraiment la Cassandre, la vraie. Souvent, on la considère simplement comme la grande aventurière de Poudlard, celle qui sait s'amuser et qu'on va voir quand on a besoin de sensations fortes. Mais au fond d'elle, Cassandre est bien plus que ça. Une petite boussole qui a perdue le nord, une petite poupée désarticulée, un cerf-volant qui se laisse porter par le vent, Cassandre elle est tout ça à la fois. Et elle refuse qu'on le découvre. Seule Six sait qui elle est vraiment, et Georges, et Fred le savait aussi. Mais Cassandre refuse de se dévoiler autant à Aileen, après tout, hier elles ne s'aimaient pas. « Tu veux que je reste avec toi ? Tu en es sûre ? » Cassandre n'entend qu'à moitié la question de la Serdaigle, elle ne veut pas l'écouter, elle ne veut pas entendre le ton compatissant de la rouquine. Elle voudrait simplement dormir, être tranquille, et maintenant elle sait qu'elle n'aurait jamais du s'ouvrir autant. « C'est toujours comme ça pour toi? Un extrême à l'autre. Le bord de la falaise. Songes; mirages. Réalité déformée. Plus aucun point d'ancrage, plus rien pour se raccrocher ?  » À ce moment là, Cassandre se bouche les oreilles de ses deux mains. Elle ne veut rien entendre, elle refuse que Aileen la décrive aussi parfaitement. Elle refuse que la jeune femme soit aussi proche de la vérité. Alors, Cassandre ouvre la bouche, pour crier, mais aucun son ne sort. Seules des larmes silencieuses glissent le long de ses yeux, et tout ce que Cassandre réussit à murmurer ce sont des menaces : « Va-t-en ! Va-t-en ! ». Voilà, la tempête est née, la soirée se terminera en catastrophe et Cassandre se soulagera comme elle le pourra. En se marquant comme elle le fait toujours quand elle se sent mal, quand elle a mal. Se faire mal pour tuer le mal.

Le ciel prend la teinte noire de l'encre; orage, tempête qui traverse le regard de la Gryffondor. La vérité ravage tout sur son passage; ne laisse que poussière et vide. Les masques tombent lourdement sur le sol. Éclats de verres qui reflètent l'image de la rouge et or. Aileen l'a cernée; elle descelle en elle ce qu'elle aimerait cacher. Le langage du corps bat à tout rompre n'importe quel discours. Elle chute encore et encore. Son regard la traverse de plein fouet. C'est fini. Le désert citadin en bas, l’Olympe et ses héros dans le ciel qu’on embrasse. N’oublie pas de respirer. Elle lui brise le souffle, dévalise l’air. Comment une chose aussi douce que de la soie peut-elle…vous…Elle lui prend même la vie, dernière corde vocale nouée. Mais il faut réintégrer la lumière bien vite, c’est elle qui se l'ordonne, l'exige. Les ombres ont dévorées Cassandre depuis bien trop longtemps pour qu'Aileen puisse la tirer d'affaire. C'est fini, fini. Cassure. C'est marqué au fer rouge sur sa peau porcelaine. Il est trop tard, cette soirée n'aura sans doute pas la fin espérée. Pourquoi faut-il qu'elle la rejette comme cela ? Le souffle coupé la serdaigle serre les poings en regardant celle qui se disait vouloir être son amie quelques minutes plus tôt se prendre la tête entre ses mains. Sa bouche mime un cri silencieux mais c'est des larmes qui roulent abondamment sur ces joues. Si elle avait sut; si elle avait sut où cela les mèneraient toutes les deux. Elle détourne le regard, non, elle repose les yeux sur elle. Elle n'est pas faible. Sa respiration se fait saccader à son tour ses yeux s'embrument de ne pouvoir rien faire.  « Va-t-en ! Va-t-en ! ». Les menaces sont proférés, elle sait ce qu'il va se passer à présent. Ses articulations blanchissent alors qu'elle se relève; sa peau frottant contre la pierre. Ses épaules tressaute, alors qu'une boule douloureuse prend place dans sa gorge. Pourquoi les gens sont-ils si différents ? Pourquoi ne veulent-ils pas voir ce qu'elle voit ? Un pas; deux puis trois. La voilà seule à nouveau. "Bonne nuit Cassandre... L'infirmerie est juste à côté..." Elle sait que dés qu'elle tournera au détour de ce couloir la jeune femme continuera à apposer le mal sur sa peau. Dernière mise en garde, elle ne l'écoute plus. Elle s'enfonce dans le couloir, monte les escaliers quatre à quatre, s'écroule dans un couloir. Ne laisse personne changer ce que tu es Aileen. Jamais.