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Hold me tight (Flylla)

Willa Lundgren
Consumed by the shadows
Willa Lundgren
Élève de Serpentard
Maison/Métier : Première année de GISIS, en Sciences Occultes. Anciennement en Médecine Magique.
Célébrité : Aurora Aksnes
Pseudo : from the morgue Âge : 25 Parchemins : 1250 Gallions : 1029 Date d'inscription : 01/12/2016

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Hold me tight
Flynn & Willa

« L'amour est un véritable état d'ivresse, c'est un sentiment impérieux qui domine tous les autres. » - J.-C. Delamétherie
Le dernier jour de l’année. Non pas que ça lui fasse quelque chose, au fond. De base, ça a un goût amer, puis elle laisse passer la soirée et la journée sans rien faire de particulier.  Pourtant, là, les choses sont différentes. C’est sans doute la meilleure fin d’année qu’elle a passé depuis longtemps. Bon, là, elle est un peu seule, au milieu des autres Serpentard qui ont décidé de fêter le dernier jour de l’année 2000 pour s’amuser. En même temps, il ne fallait pas qu’elle s’attende à passer ses journées, ses soirées ses nuits avec Flynn en étant pas dans la même maison, bien que l’envie soit là et qu’elle serait collée à lui tout le temps si c’était possible. Willa tente de ne pas se plaindre. Après tout, elle n’a pas à se plaindre. Elle qui avait peur de se lancer dans une relation au début, tout se passe pour le mieux, bien plus qu’elle l’espérait. Elle qui refusait de se dire sentimentale, se retrouve finalement à l’être, et pas qu’un peu. Assise sur le canapé, un peu bousculée par les autres élèves, elle sent qu’elle ne va pas faire long feu dans la salle commune. Un verre de jus de citrouille à la main, la jeune femme se demande bien comment elle a fini ici, à supporter ce brouhaha que d’habitude, elle évite. Non, très franchement, très peu pour elle, mais y’a de quoi boire et à manger, et comme elle a préféré étudier plutôt qu’aller dîner, elle a un peu faim. Alors, certes, elle n’apprécie pas forcément la soirée, mais autant en profiter un minimum pour manger un peu. Elle regarde autour d’elle, les elfes de maisons déposer de nouveaux plateaux ou ramasser ceux vides. Ils ne vont pas chômer, ce soir. Willa ignore si d’autres fêtes ont lieu en ce moment même dans les autres salles communes, et si c’est le cas, elle n’est pas vraiment au courant. Une fois son verre terminé, elle se donne deux minutes avant d’abandonner les festivités. La Suédoise scrute un peu les alentours, voir qui il peut bien y avoir. Il y a pas mal de premières années visiblement, étant donné toutes les têtes qu’elle ne connaît pas. Elle aperçoit Sakura, avec une autre fille, pas très loin. Elle l’apprécie bien, la Japonaise, le courant passe bien entre elles. Elle pourrait aller la voir, mais elle n’a pas vraiment envie de taper l’incruste comme ça, ce n’est pas vraiment son truc. Willa lâche un soupire, se lève, et se dirige vers les dortoirs. Évidemment, ils sont vides. Elle se tâte à se mettre en pyjama et à dormir, là, tout de suite, mais avec le boucan un peu plus bas, impossible. Elle va donc vraiment rien foutre de sa soirée, c’est ça ? Elle range deux, trois affaires avant de redescendre. Elle regarde l’horloge. Bon, vingt-trois heures trente. Encore trente minutes à tuer, et elle espère qu’après minuit, elle pourra aller pioncer tranquille – même si, au fond, elle sait très bien qu’elle va avoir beaucoup de mal.

A peine arrivée de nouveau dans la salle commune, un élève – de première année, sans aucun doute, vu sa taille et sa tête – fonce vers elle. « C’est toi Willa ? » Elle hausse un sourcil, étonnée. « Euh, oui ? »  Le première année semble complètement à l’ouest, comme s'il se foutait royalement de ce qu'il allait lui dire. Elle se demande bien pourquoi il vient lui parler. « Y’a un Gryffondor qui t’attend devant l’entrée de la salle commune. Il a précisé qu’il attendrait le temps qu’il faudra pour que tu sortes. Voilà, c’est tout. » L’élève repart comme si rien n’était, comme s’il avait instantanément oublié la conversation qu’il venait d’avoir. Puis, enfin, elle se rend compte de ce qu’il vient de lui dire. Un Gryffondor. Qui l’attend, dehors, devant la salle commune. Qui attendra cent ans s’il le faut. Bon, très bien, elle a compris. Finalement, elle ne passera pas la soirée toute seule, et ça l’enchante bien. Willa se fraye un chemin entre les élèves, difficilement, afin de sortir le plus rapidement de la salle commune. Hors de question de le faire attendre, elle ignore depuis combien de temps il est là – s’il est encore là -, et étant donné la gueule de l’élève qui est venu la prévenir, il aurait très bien pu venir lui dire ça bien trop tard. Elle n’espère pas pour lui, sinon elle n’hésiterait pas à lui gueuler dessus. La Serpentard ne prend même pas le temps de s’arranger un peu, comme par exemple, sa frange qui est dans tous les sens. Après tout, on s’en fout. Elle sort, regarde vite fait autour d’elle, et là, elle l’aperçoit. « Flynn ! » A peine enjoué, comme ton, à peine. Non, ça se sent clairement qu’elle est heureuse qu’il soit là. Ça vient totalement d’illuminer sa journée, vraiment. Willa s’approche et l’enlace avec une précipitation un peu trop soudaine. Il est clairement la seule personne avec qui elle fait ça. « On m’a dit que tu m’attendais ? Désolée si j’ai mis du temps ou quoi, le gars qui est venu me prévenir avait pas franchement l’air d’être super sérieux. Mais je suis là ! » Elle reste collée un moment à lui, le contact lui plaisant suffisamment pour qu’elle laisse une bonne vingtaine de secondes s’écrouler avant de le lâcher. « Y’a aussi une fête bien merdique de ton côté ? Non parce que je passais une soirée bien lourde avant de te voir. Je ne sais pas vraiment si t’as le droit d’être là, mais j’imagine que tu t’en fous royalement, hein ? » A force, la Suédoise a bien appris à le connaître et a bien compris que les règles lui étaient souvent indifférentes. Elle l’entoure de nouveau de ses bras, tout en se faisant la réflexion qu’elle était vachement tactile aujourd’hui. Elle l'est un peu plus depuis qu'elle sort avec Flynn, mais là, c'est vraiment extrême de sa part. Willa avait vraiment envie de le voir.
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Flynn L. North
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Hold me tight

Tu nous lâches déjà, North ?! Il est même pas minuit, petite nature, va ! Mais non, il va retrouver sa donzelle, si tu vois ce que je veux dire ! Le rire gras et alcoolisé qui s'élève laisse peu de place aux sous-entendus, mais ça ne fait que lui arracher un rire, sans autre réponse. Son verre, il l'a abandonné quelque part dans un coin et si la fête est loin d'être finie, il a d'autres plans, l'Anglais. Il desserre un peu sa cravate, passe une rapide main dans ses cheveux alors qu'il regarde un peu son reflet dans une surface qui n'est pas faite pour. Ouais, ça va faire l'affaire. Te fais pas choper, Flynn. C'est pas parce que c'est le nouvel an qu'ils vont être plus cléments. T'en fais pas, va. Je connais le chemin. Le chemin, tout le monde le connaît. Après avoir arpenté les couloirs des années, l'une après l'autre, peu de couloirs gardent leurs secrets. Mais il s'est fait comprendre sans trop de soucis, et les deux Rouges et Or reprennent leur discussion qui semble n'avoir ni queue ni tête tandis que leur aîné passe la porte de la salle commune.

Il met plus de temps qu'il aimerait à descendre les étages qui le sépare de la salle commune des Serpentards. La fin d'année se rapproche, minute après minute, il est un peu plus libre de ses mouvements, ils sont un peu moins attentifs, un peu moins sur les nerfs. Les elfes de maison se retrouvent à gérer tout ce qui est organisé, et même à cette heure, c'est un peu plus actif que la majorité du temps. Mais il fait attention, tout de même. Parce que s'il se fait prendre, nouvel an ou non, il risque de passer un sale quart d'heure. Mais ce qu'il perd en temps, il gagne en adrénaline, et ce genre de chose, il ne passe pas. Finalement, alors qu'il observe le mur qui le sépare de toute une pièce de Verts et Argent, un claquement de langue lui échappe tandis qu'il glisse ses mains dans ses poches. Peut-être qu'il aurait dû la prévenir. Lui dire qu'il allait venir la chercher. Là, il va devoir faire passer le message d'une manière ou d'une autre, et ça peut s'avérer plus compliqué que prévu. Il attend bien dix minutes avant de se retrouver nez à nez avec un gamin qui fait sûrement sa première année ici -en tout cas, sa tête ne lui dit rien-, qu'il envoie chercher sa belle en échange d'un service qu'il lui rendra plus tard -et bon sang, il devrait savoir que s'engager comme ça est loin d'être une bonne idée, surtout quand il ne connait pas la personne en face. Mais là, ça n'a pas d'importance. Là, tout ce qui compte, c'est qu'elle vienne le retrouver. Il s'adosse contre le froid mur de pierre, les bras croisés sur le torse. Il n'a pas la moindre certitude que le message va bien être transmis, mais il l'a dit : il est prêt à attendre le temps qu'il faut. Quitte à faire chier tous les Serpents.

Finalement, la voilà qui sort, lui laissant à peine le temps de se rapprocher avant de lâcher son nom avec un entrain qui lui arrache un sourire franc. Il passe ses bras autour d'elle en même temps qu'elle fait de même avec lui, une main à hauteur de reins, l'autre au milieu du dos. On m’a dit que tu m’attendais ? Flynn lâche un vague bruit affirmatif sans ouvrir la bouche, se contentant d'appuyer sa joue contre les cheveux de la blonde, ses bras se serrant un peu plus, la rapprochant toujours un peu plus de lui, autant qu'il le peut. Désolée si j’ai mis du temps ou quoi, le gars qui est venu me prévenir avait pas franchement l’air d’être super sérieux. Mais je suis là ! Je remarque ça ! Taquin, comme toujours, il a cette lueur dans le regard qui le trahit autant que sa voix, alors qu'elle se sépare enfin de lui. Il ne la lâche pas pour autant, pas tout à fait, une main au dessus de sa hanche. Il a besoin de la toucher. Il ne peut pas s'en empêcher. Y’a aussi une fête bien merdique de ton côté ? Non parce que je passais une soirée bien lourde avant de te voir. Je ne sais pas vraiment si t’as le droit d’être là, mais j’imagine que tu t’en fous royalement, hein ? Elle ne lui laisse pas le temps de répondre avant de se coller de nouveau à lui. Il aime bien, quand elle est comme ça. Il n'aurait pas parié qu'elle pouvait avoir un tel comportement quand, presque un an plus tôt, elle s'éloignait brusquement dès qu'il osait la toucher ne serait-ce que du bout des doigts. Tu veux rire ? Y a pas une fête qui soit merdique, chez nous. Pas ma faute si vous savez pas faire ça comme il faut ! La rivalité entre Maisons, il est de ceux qui l'entretiennent plus ou moins gentiment. Il est aussi de ceux qui s'en foutent comme de leur première paire de chaussettes quand ça importe vraiment. Son meilleur ami est Serdaigle. Sa copine est Serpentard. Oui, il se battra avec fierté pour ses couleurs, jusqu'à la fin. Mais les couleurs ne font pas tout.

Mais sinon, oui, je m'en fous royalement. Des soirées avec eux, je peux en faire n'importe quand. Venir te kidnapper le soir du nouvel an, ça peut arriver que... Ben une fois par an. Autant dire que c'est quand même vachement limité. Le North lâche ça comme si c'était évident, en haussant presque les épaules. Il vient passer une main sous le menton de Willa pour la pousser à relever la tête vers lui, puis glisse ses doigts contre son cou et l'embrasse sans un mot de plus, profitant simplement de la sensation de ses lèvres sous les siennes, un instant, juste un instant. Un mois et demi qu'ils sont ensemble, et il a toujours l'impression que son cœur va se remettre à tenter une évasion de sa cage thoracique s'il ne fait pas attention. Il éloigne à peine son visage d'elle, ignorant sa nuque qui proteste vaguement contre la position forcée par leur différence de taille et leur proximité. On devrait bouger, on va se faire chopper à rester ici. T'es prête pour une balade ? Sa main glisse le long de son bras pour venir lacer ses doigts avec ceux de la jeune femme, et le voilà qui commence déjà à la tirer vers les escaliers, prêt à repartir dans le sens inverse, accompagné, cette fois. Les souvenirs de Mars dernier lui reviennent en mémoire, et il se dit qu'ils en ont fait, du chemin.

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Flynn & Willa

« L'amour est un véritable état d'ivresse, c'est un sentiment impérieux qui domine tous les autres. » - J.-C. Delamétherie
Finalement, le contact lui plait. Enfin, avec lui, du moins. Être dans ses bras, c’est parfait. Elle laisse faire son instinct, elle suit ses envies et clairement, elle ne s’est pas dérangée pour foncer dans ses bras, deux fois en un laps de temps très court. Ce soir, Willa se sent bien, et se sent cent fois mieux que si elle serait restée dans la salle commune des verts et argents, avec tous les autres. Malgré le fait que ni Flynn, ni elle, n’aient forcément le droit d’être en dehors de leur dortoir, nouvel an ou pas. Tant pis. Le risque, elle l’oublie un peu quand il est là. La Suédoise a entièrement confiance en lui, elle sait qu’il a l’habitude. Il sait gérer ce genre de situation, contrairement à elle. Dans les bras du Gryffondor, la blonde s’y sent entièrement à sa place. Elle resterait bien comme ça pendant un très long moment, mais elle doute que ce soit agréable comme position, sur le long terme, pour lui et pour elle. « Tu veux rire ? Y a pas une fête qui soit merdique, chez nous. Pas ma faute si vous savez pas faire ça comme il faut ! » Discrètement, elle fait la moue, bien qu’elle est loin de prendre la remarque au sérieux. Ce n’est pas comme si elle participait réellement aux fêtes organisées par les Serpentards. Les fêtes, ça n’a jamais été son truc – puis quand bien même, elle n’a jamais personne avec qui y aller. Encore une preuve ce soir. Souvent, elle reste seule, elle mange un peu, bois un truc puis très vite, ne se sent pas forcément à sa place. Elle préfère partir dans les dortoirs, s’isoler et s’occuper comme elle peut. « Mais sinon, oui, je m'en fous royalement. Des soirées avec eux, je peux en faire n'importe quand. Venir te kidnapper le soir du nouvel an, ça peut arriver que... Ben une fois par an. Autant dire que c'est quand même vachement limité. » Elle lâche un rire. Elle est super heureuse qu’il soit venu la kidnapper, comme il dit si bien. Willa ne sait pas du tout pourquoi Flynn a lâché sa soirée pour venir la passer avec elle, mais ne regrette absolument pas son choix. Le meilleur choix qu’il aurait pu faire aujourd’hui. Tout va mieux, tout est plus beau maintenant qu’il est là. La Serpentard est prête à ronchonner en le sentant bouger, mais quand il lui relève la tête et qu’il laisse ses doigts se frayer un chemin sur son cou, elle comprend. Elle se laisse faire, et cet énième baiser échangé lui fait toujours le même effet, celui de la première fois où ils se sont embrassés. La joie. L’envie. L’amour. Cette envie que cela dure des heures. Bon sang, comment en sont-ils arrivés là, exactement ? Dire qu’ils ont perdu tellement de temps. Elle regrette de lui avoir gueulé dessus, fut un temps, bien qu’elle pense toujours, au fond, qu’il l’avait bien mérité. Finalement, Flynn s’éloigne, bien trop peu pour qu’elle ne le fixe pas avec tout l’amour possible dans ses yeux.

« On devrait bouger, on va se faire chopper à rester ici. T'es prête pour une balade ? » Elle a peine le temps d’acquiescer qu’il a déjà commencé à l’entraîner vers les escaliers, main dans la sienne. Une balade nocturne ? Le soir du nouvel an ? Bon, comme d’habitude, l’idée lui fait un peu flipper sur le coup, juste un peu. Néanmoins, encore une fois, elle a entièrement confiance. Alors, elle le suit, sans rien dire, se disant au fond qu’accepter, c’est passer plus de temps avec lui. « Une balade, ça me va. » Willa se montre enjouée, bien que l’idée, comme d’habitude, ne lui plaise pas entièrement. Ils montent alors les escaliers, prudents, toujours collés l’un à l’autre. Finalement, ils se retrouvent au cinquième étage, devant la vieille salle de classe. La Serpentard s’approche un peu plus de Flynn, sans pour autant lâcher sa main, et se colle contre lui. Elle jette un discret regard autour d’eux. « Y’a vraiment personne ici… » Elle lâche finalement le bras du Gryffondor pour aller ouvrir la porte. Elle laisse sa main toujours dans la sienne, pas question de le lâcher. Elle ne dit pas non pour un peu d’intimité et de silence, loin du brouhaha des diverses soirées. Finalement, elle entre et entraîne Flynn avec elle, tout en fermant la porte une fois rentrés. Elle frissonne un peu : il fait plutôt froid dans la salle de classe. La blonde frotte ses bras avec ses mains, tout en s’asseyant sur l’une des tables, manquant presque de tomber tant ses gestes sont brusques. Un jour elle apprendra que les robes, ce n’est pas toujours adapté à la saison en cours. « Je suis heureuse que tu sois là, que tu sois venu me chercher. » Willa le regarde, souriante. « J’espère juste que tu ne regretteras pas de ne pas être resté à ta soirée, bien que tu t’en foutes, je sais, je sais ! » Elle se rattrape vite, mais bon, elle a cette crainte-là. Y’a pas vraiment grand-chose à faire, ici, mais au moins, ils sont libres. Elle soupire légèrement puis fait de nouveau apparaître ce sourire sur ses lèvres. « Au moins, j’passe d'ores et déjà une bien meilleure soirée, qu'importe ce qu'il se passe. Tu penses que c’est un signe que l’année 2001 sera meilleure que celle-ci ? Non parce que si c’est le cas, je dis oui. » Elle bafouille un peu, balance tout ce qu’il lui passe par la tête, toujours enjouée. La Suédoise ignore si c’est juste parce qu’elle est énormément heureuse, de le voir ou si c’est parce qu’elle a peut-être bu un peu trop de son seul verre de la soirée. Elle se sent bien, comme ça.
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Hold me tight

S’il s’attardait quelques instants sur le regard qu’elle pose sur lui après ce baiser, peut-être qu’il paniquerait un peu, à cause de son intensité. Il y a des choses que sa mère lui a appris à traiter avec une certaine mesure, avec une certaine délicatesse qui est loin d’être sa norme. Certains sentiments font partie de ces choses-là, et celui qui s’exprime dans les yeux de la blonde est sûrement celui auquel il fait face avec le plus de fragilité. Parce que oui, dans son cas, c’est de la fragilité. Lui qui est si sûr, ou parfois si inconscient. Lui qui gère, même quand il ne gère pas. On lui a dit, on lui a répété, que l’amour est quelque chose de trop précieux pour être pris à la légère. Et aujourd’hui, il a du mal à savoir comment le gérer, comment réagir. Le sien, celui des autres. Lui, il n’est pas doué avec les sentiments trop forts. Pas avec ceux qui ne sont pas de la colère. C’est pour ça qu’il se sent parfois si maladroit face à Maddox. C’est pour ça qu’il serait sûrement désastreux malgré lui face à Willa, s’il s’arrêtait juste une minute et qu’il comprenait ce que ses pupilles véhiculent. Mais il ne s’arrête pas. A la place, il mène la danse, comme il en a l’habitude, l’emmenant avec lui. Où, il ne sait pas, mais ça n’a que peu d’importance tant qu’ils sont ensembles.

Une balade, ça me va. Au premier abord, il ne lui a pas vraiment laissé le choix, mais si elle avait exprimé un réel refus, il aurait laissé tomber l’idée. Avec une pointe de tristesse, certes, mais tout de même. Le fait qu’elle accepte sans trop d’hésitation, qu’elle semble aussi enjouée à cette idée, ça lui arrache un sourire qui atteint son regard, qu’il pose un bref instant sur elle avant de reporter son attention sur les couloirs et sur ce personnel, ces Aurors qu’il évite. Ils avancent, doucement mais sûrement, mais il mentirait s’il disait que son esprit ne s’attarde pas parfois davantage sur cette chaleur qu’elle dégage contre lui, proche, si proche, que sur les marches qu’ils grimpent ou sur les bruits qui leur parviennent. De manière un peu stupide, il aimerait s’arrêter là, la serrer contre lui, sans un mot, juste pour profiter du contact, de la peau de la jeune femme contre la sienne. Mais même quand elle se colle à lui, il se contente de serrer un peu plus fort ses doigts dans sa main. Y’a vraiment personne ici… La Serpentard finit par s’éloigner un peu, et le premier réflexe de l’Anglais est de garder son bras près de son corps pour limiter la distance entre eux. Il n’a pas à s’en faire, elle ne semble pas avoir l’intention d’être trop loin du Gryffon. Pour une fois, il lui laisse les rênes, il la laisse le guider. Il la laisse prendre les devants, pour les mener tous les deux dans une salle vide, cette salle du cinquième étage qu’il connaît maintenant, à force. Flynn passe à peine la porte qu’elle la ferme déjà derrière lui. Elle l’a lâché, passant ses mains sur ses bras dans un geste qui trahit sans peine le fait qu’elle a froid maintenant qu’ils sont dans cette pièce. Elle s'assoit sur l’une des tables comme lui-même le ferait sans même se poser la question et il l’observe, restant un instant devant la porte avant de finalement se rapprocher d’elle, sans se coller tout à fait à elle une nouvelle fois. Ce n’est pas l’envie qui manque, mais il a besoin de place. Parce que tandis qu’elle reprend la parole, il attrape son pull par le bas et l’enlève, et il préfère éviter de risquer le moindre coup accidentel. Je suis heureuse que tu sois là, que tu sois venu me chercher. Le Rouge et Or secoue un peu la tête pour remettre un semblant d’ordre dans ses courts cheveux, avant d’y passer une main par réflexe, répondant au sourire de la Suédoise sans louper un battement. J’espère juste que tu ne regretteras pas de ne pas être resté à ta soirée, bien que tu t’en foutes, je sais, je sais ! Même pas besoin d’intervenir, elle sait déjà ce qu’il compte lui répondre. Peut-être qu’il est prévisible. C’est une mauvaise chose, enfin, il croit. Mais il s’en inquiétera plus tard, quand il y repensera une fois remonté dans son dortoir. Quand il aura du temps à perdre. Là, il n’est pas question de se prendre la tête pour un truc comme ça, pas alors qu’il peut profiter de sa présence, de ce moment de calme qu’ils ont tous les deux alors que le reste du château se prépare à fêter la nouvelle année. Au moins, j’passe d'ores et déjà une bien meilleure soirée, qu'importe ce qu'il se passe. Tu penses que c’est un signe que l’année 2001 sera meilleure que celle-ci ? Non parce que si c’est le cas, je dis oui. Ce qui passe dans son regard à lui, il serait bien incapable de le décrire, s’il pouvait le voir. C’est une bonne chose qu’il en soit incapable. Il se poserait plus de questions qu’autre chose. Il paniquerait peut-être plus qu’autre chose. Mais c’est de la tendresse qui se peint sur son visage, qui étire délicatement ses lèvres, qui se lace à chacun de ses gestes alors qu’il finit par réduire l’écart qu’il y a entre eux à néant. Il vient poser son pull sur les frêles épaules de la Vert et Argent, laissant les manches retomber sans les nouer. Il a, un court instant, hésité à la pousser à l’enfiler, mais pour le moment, ça suffira. Si elle en ressent le besoin, elle pourra toujours le faire, le vêtement suffisamment ample pour pouvoir glisser au-dessus des couches qu’elle a déjà. Bien sûr que l’année prochaine sera meilleure, tu m’as moi ! Ça semblerait presque à bout de souffle, mélangé à une émotion qu’il n’analyse pas. Je ferai tout pour qu’elle te soit un peu plus douce, je te le promets. C’est aussi pour ça que je suis là, non ? Ses mains viennent se glisser contre les côtes de la demoiselle pour aller se nouer dans son dos même si, rapidement, l’une d’elle se détache pour venir remettre un peu d’ordre dans la frange de Willa, pour ratterrir sur le bas de son dos. Son visage vient s’échouer contre le cou de la jeune femme et il ferme un moment les yeux. C’est calme, tellement calme. Il entend leurs deux respirations sans la moindre difficulté, il entend le battement de son coeur, et il sent le pouls de Willa contre ses lèvres, qu’il presse délicatement contre sa peau si blanche. Merci à toi de m’avoir suivi. Être ici, avec toi, ça vaut plus de mille fois ce qui peut bien se passer là-haut.

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Flynn & Willa

« L'amour est un véritable état d'ivresse, c'est un sentiment impérieux qui domine tous les autres. » - J.-C. Delamétherie
L’amour. Le vrai. C’est un peu nouveau, pour Willa. Enfin, vivre les choses ainsi. De ne pas douter. De ne pas avoir peur. De se laisser emporter dans des aventures impensables autrefois. D’être en confiance. Avancer. C’est un gros changement. Aucun regret en vue. Elle n’arrive pas à se défaire de cette envie constante d’être près de lui. Les dernières semaines ont été les plus douces, les plus agréables de toute cette année. Si on lui avait dit, quelques années plus tôt, qu’elle finirait avec Flynn, elle aurait sans doute éclaté de rire. C’est vrai que les choses ont plutôt mal commencé entre eux, mais il ne faut pas se fier aux apparences. Une leçon qu’elle a apprise bien trop tard, visiblement. Vaut mieux tard que jamais, pas vrai ? Si elle devait avoir des regrets, ce serait celui-là. D’avoir laissé jouer les apparences, et d’avoir pris Flynn pour un emmerdeur. Oui, c’est le mot. C’est un peu ce qu’elle pensait, bien que ce ne soit plus le cas, évidemment. Avoir pris le temps d’apprendre à le connaître a été la meilleure chose qu’elle ait décidé de faire depuis des lustres. Au lieu de le repousser, elle a accepté sa présence auprès de lui en tant que simple ami, avant que les choses évoluent telles qu’elles sont aujourd’hui. Au fond, elle s’en veut un peu d’avoir perdu autant de temps. Elle n’aurait pas pu rêver mieux. Qu’il soit là, c’est le plus important. C’est un peu finir l’année en beauté. Elle n'en demande pas plus. Tout est parfait.

La vieille salle de classe est inoccupée depuis un bon bout de temps. Il y fait froid, poussiéreux, et la Suédoise se fait la réflexion que c’est quand même vachement bof niveau romantisme. Elle doit sans doute avoir de la poussière sur sa robe, étant assise sur l’une des tables, mais elle y pensera un peu plus tard. S’il faut rester dans la poussière quelques instants pour qu’elle puisse profiter d’être seule avec le Gryffondor, eh bien ça lui va parfaitement. Être loin de tout et de tout le monde, tous les deux, c’est parfait. Elle ne demande rien de plus. Willa le regarde s’approcher d’elle, posant son pull sur ses épaules. La Serpentard a toujours un peu froid mais ce simple geste a su réchauffer son cœur, un peu plus encore. Elle rougit sans doute, mais elle est tellement habituée qu’elle n’y prête même pas attention. « Bien sûr que l’année prochaine sera meilleure, tu m’as moi ! » Sourire aux lèvres, la Suédoise ne le lâche pas des yeux. Il n’a pas vraiment tort, après tout. Tout va tellement mieux depuis qu’ils sont ensemble. Les jours paraissent moins lassants, elle se sent moins seule. Elle sait qu’il sera toujours là, quoi qu’il arrive. C’est sereine qu’elle se lève le matin, bien que, comme pour tout le monde, il arrive que les choses ne se passent pas comme prévu, mais elle se sent bien, bien mieux que quelques temps plus tôt, depuis qu’elle est avec lui. Alors, oui, il a parfaitement raison. Ce dernier jour de l’année 2000 semble être un avant-goût de l’année qui les attend. Elle l’espère, très fort, en tout cas. « Je ferai tout pour qu’elle te soit un peu plus douce, je te le promets. C’est aussi pour ça que je suis là, non ? » Elle est touchée par ses mots, par le fait qu’elle sache qu’il ne promet pas quelque chose à la légère. Les larmes lui montent mais elle se refuse à les laisser couler. Willa ne veut pas inquiéter Flynn inutilement. Ce dernier vient poser ses mains sur ses côtes, et elle ne s’éloigne pas comme elle aurait pu le faire auparavant. Il passe sa main dans sa frange et elle se demande intérieurement si elle n’avait pas l’air idiote, tout ce temps, complètement décoiffée. Merde. Ses joues sont toujours aussi rouges, peut-être un peu de honte cette fois. Ça lui apprendra à ne pas toujours faire attention à son apparence. Elle espère qu’il ne voit pas sa tête actuellement. Le visage de Flynn contre son cou, ils restent comme ça un bon moment. C’est apaisant. Elle ne bouge pas, laissant ses bras le long du corps. Willa se tâte pourtant à passer sa main dans les cheveux du Gryffondor, à l’enlacer, intensifier le contact, mais elle n’en fait rien. Elle profite au maximum de l’avoir près de lui, comme ça, juste ce contact-là et rien d’autre. Elle frissonne quand elle sent ses lèvres contre sa peau. « Merci à toi de m’avoir suivi. Être ici, avec toi, ça vaut plus de mille fois ce qui peut bien se passer là-haut. » Est-ce qu’il se rend compte qu’elle va vraiment finir par pleurer, tant elle est émue, même si elle a un grand sourire sur les lèvres ? Bon sang, qu’elle aime l’entendre dire ça. La Suédoise pose ses mains sur les siennes, avant de le pousser à relever la tête, pour qu’elle puisse le regarder. Elle approche ses mains de son visage, les posant sur ses joues, sans jamais détourner son regard du sien. Ses yeux brillent tant l’émotion est forte, incontrô « C’est moi qui doit te remercier d’être venu me chercher. J'aime passer du temps avec toi. Alors, le dernier jour de l'année... Juste, merci. Vraiment. » Sa voix est tremblante, mais on sent cette joie qui transparait. Elle continue de le fixer, de plonger dans ses yeux. Elle n’arrive pas à le lâcher. « Je suis là. Quoi qu’il arrive. Je ne suis pas forcément très douée pour ça, mais je serais toujours là. Si je peux aider à rendre la prochaine année meilleure pour toi aussi… » Parce que cette fin d’année est rude, pour tout le monde. Parce qu’elle aimerait être là pour lui autant qu’il est là pour elle. Elle n’évoquera pas la quarantaine, elle préfère éviter. Détachant ses mains de son visage, Willa s’approche de ce dernier et l’embrasse, simplement. Le baiser est bref, ne dure pas, mais cela ne l’empêche pas d’y mettre toute l’émotion possible et imaginable. Ses yeux sont humides et une larme ne tarde pas à couler sur sa joue. Bon sang. « Je t’aime. » La Serpentard lui dit cela avec toute la sincérité du monde dans les yeux. Elle s’est promis de ne pas commettre les mêmes erreurs que dans le passé. Il n'y a plus de carapace, elle est elle-même. Avec lui. Magique. Puis, elle commence peu à peu avec les autres, ceux avec qui elle est le plus proche. Lâchant soudainement un rire gêné, elle s’éloigne un peu, passant une main sur son propre visage, histoire de nettoyer la trace humide qui s’y trouve. L'effacer. « Désolée pour ça, va vraiment falloir que j’apprenne à mes yeux à arrêter de faire couler les larmes comme ça ! » Willa soupire, tout en regardant autour d’elle. Dans le silence, on peut entendre un brouhaha lointain, mais bien là. Elle enfile le pull qui était sur ses épaules. « J’ignore l’heure qu’il est, mais je pense que la nouvelle année approche… Déjà… » Elle trouve que le temps passe vachement vite, tout de même. La Suédoise ne bouge pourtant pas, et reste assise sur la table. Elle n’a pas envie que le temps passe trop vite. Plus elle reste ici avec lui, mieux c’est.

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Flynn L. North
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Flynn L. North
Élève de Gryffondor
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Hold me tight

A chaque fois qu’elle rougit un peu plus, il le prend comme une petite victoire. Il aime, il adore voir l’effet qu’il lui fait. De manière général, il aime faire perdre leurs moyens aux gens mais avec elle, c’est un cas un peu particulier. Il ne saurait pas trop l’expliquer, il ne saurait pas vraiment exprimer avec des mots ce qu’il ressent quand il voit sa peau blanche virer au cramoisi. Mais ça lui serre la poitrine, ça lui réchauffe le ventre. La satisfaction qu’il en retire est bien différente de ce qu’elle est d’habitude.

Quand elle le force à relever la tête, délicatement, il suit sans la moindre hésitation. Quand il voit cette tendre couleur sur ses joues, son sourire se fait plus présent, plus marqué, comme une réponse à celui que la jeune femme aborde elle-même. Ses paumes froides lui donnent l’impression que son visage est brûlant, et il profite un instant de la sensation, luttant contre ses paupières qui ne demandent qu’à se fermer. C’est moi qui doit te remercier d’être venu me chercher. J'aime passer du temps avec toi. Alors, le dernier jour de l'année... Juste, merci. Vraiment. Il a envie de lui répondre que ce n’est rien, mais même pour lui, c’est important. Ce soir, ça représente quelque-chose. Alors non, il ne lui dira pas que ce n’est rien. Il se contente de rester silencieux, parce que prendre la parole, ça semble être un exercice un peu pénible sur le coup, s’il en croit sa voix qui tremble. Je suis là. Quoi qu’il arrive. Je ne suis pas forcément très douée pour ça, mais je serais toujours là. Si je peux aider à rendre la prochaine année meilleure pour toi aussi… Ce « si » semble de trop. Il est absolument certain qu’elle rendra les jours, les mois, peut-être même les années à venir plus positifs. Il ne répond pas, n’en a pas vraiment le temps avant qu’elle l’embrasse, brièvement, le laissant dans l’attente d’un plus qui ne vient pas. Il est prêt à y retourner, il rapproche de nouveau ses lèvres de celles de la Serpentard, mais les mots qui suivent coupent court au moindre de ses mouvements, à son souffle même. Je t’aime. Sa gorge se serre, son torse aussi. La sensation dans ses doigts est étrange, comme s’il avait des fourmis. Il a l’impression que sa tête fonctionne à plein régime, et en même temps, que rien ne tourne correctement.

Il la voit rire, gênée. Il la voit s’éloigner un peu de lui. Il remarque chacun de ses mouvements, mais lui est incapable de faire le plus infime d’entre eux. Son cœur s’emballe, battant fort dans sa poitrine, dans sa gorge, contre sa tempe, et il n’est pas bien sûr du pourquoi. Elle l’aime. C’est ce qu’elle a dit. C’est ce qu’elle vient de lui dire. Peut-être qu’il a mal compris ? Non. Non, il ne peut pas avoir mal compris, pas en étant aussi proche d’elle, dans cette salle si silencieuse. Les mots étaient clairs, il ne peut pas s’être trompé. Peut-être qu’elle dit ça comme ça, comme on le dit à un ami ou à son animal de compagnie, sûrement ? Désolée pour ça, va vraiment falloir que j’apprenne à mes yeux à arrêter de faire couler les larmes comme ça ! Non, ça ne semble pas être ça. Enfin, il ne sait pas trop. Son comportement a l’air léger, mais ses yeux ont véhiculé tout autre chose. Le voilà perdu, incapable de réagir de manière adaptée. Parce qu’il est face à ce qu’il redoute le plus, face à ce sentiment qu’il ne sait pas comment gérer. C’est trop sensible, trop fragile pour qu’il agisse avec son comportement habituel. Mais il n’est pas maladroit, il ne l’est jamais. Et là, alors qu’il ignore tout de la réaction qu’il est censé avoir, alors qu’il ne sait pas ce qu’on attend de lui, il déteste ça. Parce qu’il a peur de l’être, maladroit. Il a peur de dire quelque chose qu’il ne faut pas. Il a peur de faire un geste de trop, ou d’avoir un geste qui manque. Il a peur de faire une bêtise, et qu’elle le prenne mal, qu’elle soit blessée. Qu’elle s’éloigne un peu plus de lui, beaucoup plus. Qu’ils retournent à leur point de départ, ou peut-être même pire. Il a peur. Lui. Bon sang. Sa gorge qui se serre un peu plus, qui se noue, lui devient difficilement supportable. J’ignore l’heure qu’il est, mais je pense que la nouvelle année approche… Déjà… Il n’a toujours pas dit le moindre mot, n’a toujours pas fait le moindre geste. Il l’observe, mais est incapable de croiser son regard. Il voudrait s’attarder sur ce qu’elle a dit, sur ce que ça réveille en lui, mais il lui faut plus de temps. Plus que quelques secondes. Plus que quelques minutes. Plus que les quelques semaines qu’ils ont passé ensemble. Il a besoin de prendre un moment pour s’analyser, pour se comprendre, pour s’écouter comme il le faut. Parce qu’il ne peut rien répondre, là, comme ça, sans en être absolument sûr. Parce que ce genre de chose, on ne peut pas revenir dessus. Il sait que certains le disent sans se poser la question, que c’est parfois un réflexe, ou parfois simplement l’expression de quelque chose d’un peu moins puissant. Mais lui… Lui, il ne peut pas. Ça a trop de valeur, pour qu’il fasse ça comme ça.

Quand il détache ses yeux d’elle, c’est pour les poser sur la montre qui habille son poignet, dont le son de la trotteuse semble lui parvenir malgré la distance. Effectivement, sa voix est rauque, et il se racle la gorge avant de reprendre, il est bientôt minuit. L'heure, il ne s'en préoccupe pas, pour le coup. Il est trop occupé à réfléchir, ou tout du moins à essayer de défaire ce qui ressemble à un amas de nœuds dans sa tête. Il n’arrive pas à savoir ce qu’il doit faire. Il déglutit avec un peu de peine avant de venir la reprendre dans ses bras, déposant un baiser sur son front, laissant un moment ses lèvres s’y attarder. Puis, elles viennent effleurer ses pommettes, le long de sa mâchoire pour enfin venir s’échouer sur la bouche de la blonde. Si ses mots sont perdus, il laisse son corps parler pour lui, comme il sait le faire. Il n’y a pas vraiment d’urgence, dans ce baiser, mais il n’a rien de léger non plus. Son corps est plus honnête que sa tête, moins prudent, y laissant une sorte de réponse qui ne peut pas encore franchir ses lèvres, son cœur loin d'être calmé. Ses mains viennent se perdre sur les côtes de Willa et, dans un mouvement rapide, il la rapproche un peu plus de lui, il se colle un peu plus à elle.

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