ÉVÈNEMENT ♦ BALYRINTHE D'HALLOWEEN

Si certains semblaient avoir la panique de leur vie, face à ce labyrinthe qui dégénérait comme tous les évènements qui étaient organisés dans cet école, d’autres semblaient avoir trouvé leur compte. Lionel ne pensait même plus au fait qu’il se trouvait dans un lieu potentiellement dangereux. Difficile de dire si c’était de l’insouciance ou de l’indifférence pour le Français, mais en cet instant, vivre ou mourir ne lui faisait ni chaud ni froid. Il avait tellement subi qu’il pouvait bien subir un peu plus ; toutes les épreuves qu’il avait traversées lui avait montré qu’il avait survécu.

Il faisait sombre, à un point où il était difficile de voir devant soi, mais il pouvait savoir où la jeune femme se trouvait, par la provenance de sa voix. Sakura lui dit qu’il est beau tout le temps, et Lionel sourit. Ses joues chauffent, mais il tente de garder contenance. Passant ses mains sur les hanches de la demoiselle et la poussant contre le mur, il lui souffle à l’oreille: « Je préfère la Sailor Moon de Serpentard. »

C’était la première fois qu’il la touchait aussi franchement, moins que chastement, mais ils pouvaient bien se le permettre. Personne ne les verrait ici, et il était bien loin des préfets et de toute figure d’autorité. Lionel penche la tête sur le côté et dépose des baisers-papillons dans le cou de Sakura. Ce faisant, son chapeau tombe sur le sol, se fait emporter par des lianes et des ronces, qui émanent des arbustes. La menace se rapproche d’eux, mais Lionel ne la remarque pas, bien évidemment, tout comme il ne voit pas les épines, tout comme il n’entend pas les cris et les hurlements, autour d’eux, ne porte pas attention aux élèves, ne porte pas attention aux Aurors.  Peut-être qu’au fond, il cherchait simplement un peu de félicité, un moment de bonheur dans une vie de malheur.

Un labyrinthe était bien fait pour se perdre.

Pour Halloween, Cassandre savait qu’il fallait s’attendre à tout. Elle se souvient des années précédentes, des âneries qu’ils préparaient avec Fred et Georges. Elle sourit. Elle est nostalgique la jeune fille, mais pour une fois, elle ne regarde pas en arrière. Elle s’engouffre dans le labyrinthe, elle n’a aucune envie de croiser quelqu’un, elle veut juste être seule. Pour une fois, elle oublie les infectés, la boisson agit rapidement, l’effet attendu est bien là. Enivrée, Cassandre avance en frôlant les plantes. Certaines lui entaillent la peau, mais la jeune fille ne sent rien du tout. Le sang coule, se mêle à son maquillage. Elle a le regard dans le vide, et elle suit le parcours, sans penser, sans réfléchir.

Puis, elle entend des cris. Elle voit des reflets d’éclairs dans le ciel. Quelqu’un ne va pas bien. Cassandre a soudain des flashs, elle revoit la Troisième Tâche, celle du labyrinthe. Celle ou Cédric est mort. Elle était toute jeune à ce moment-là, elle n’a pas compris sur le coup. Elle n’a pas imaginé une seule seconde qu’il y aurait pu y avoir un mort, que Voldemort pouvait être de retour. Et tout avait commencé avec ce labyrinthe. En y réfléchissant, Cassandre se sent idiote maintenant. Elle n’a rien à craindre, Voldemort a été vaincue. Et pourtant, la jeune femme commence à accélérer ses pas, elle trébuche et se retrouve soudain nez à terre. Elle perd ses chaussures et se débat pour se relever, mais des racines attrapent chacun de ses poignets pour l’empêcher de bouger. Le cœur de la Gryffondor brûle dans sa poitrine, elle a peur, peur comme le jour où elle a plongé dans le lac pour sauver Opale. Alors elle fait la seule chose qui lui paraît logique dans cette situation, elle crie, elle appelle à l’aide. Elle voulait être seule, mais elle se rend compte que seule, on arrive à rien, seule on peut mourir. Alors elle hurle pour se faire entendre, qui que soit son sauveur, son pire ennemi, ou son meilleur ami…

Cassandre n'est pas du genre à vouloir tout contrôler. Elle ne fait jamais de plans sur la comète, elle vit au jour le jour. Sauf quand il s'agit de ses visions. Pendant des années, elle s'est mise en danger pour les déclencher, jusqu'à parfois tenter des expériences de mort imminente. Mais même si elle n'avait pas le contrôle, elle savait où elle allait, quel était son but. Là, Cassandre se sent perdue. Les ronces lui déchirent la peau, le sang coule mais la douleur n'est pas tellement le problème. Le problème, c'est que personne ne vient la sauver. Bella n'est pas là. Sa meilleure amie la évincé de sa vie, c'est toute l'impression que Cassandre a depuis la rentrée. Pourtant, cet été, elles s'étaient rapprochées... Et les autres... Pandore ? Cassandre l'accusait de lui mentir, c'était certain que la blonde ne viendrait pas en renfort. Mais pourtant, elle n'était pas seule dans ce labyrinthe, il devait bien y avoir quelqu'un ! Cassandre sent les larmes monter. Elle est nerveuse, désespérée.

Et c'est à ce moment là que son sauveur arrive. Un brun, comme dans ses rêves de petite fille. Rowan. Il s'approche et jette un sort pour la sortir de là. Quand les branches ne lui tirent plus les poignets, Cassandre pousse un soupir de soulagement. Mais la douleur est bien présente, et le sang coule toujours. Elle n'entend pas ce que lui dit Rowan, elle le regarde faire, il la fait monter sur son dos, et elle s'accroche à lui comme à une bouée. Elle a envie de lui dire merci. De tous, c'est le seul qui est venu. Il viendra toujours. Cassandre se souvient de leur rencontre dans les cachots, de la colère du brun. Elle ne supporte pas cette violence en lui, cette bête sauvage; et en même temps, elle l'aime tout entier. Elle l'aime elle aussi. Cassandre se penche pour poser sa tête sur l'épaule de Rowan. Elle sent ses muscles se contracter alors qu'il avance pour trouver la sortie. Il va la sortir de là. Et après, tout ira mieux. Et après, elle pourra enfin lui rendre son baiser.