Courage is fire and bullying is smoke || Colombe A. Devereaux & Izaiah J. Hodge

Compter les pierres est devenu l’un de ses passe-temps préférés. Elle a tout tenté pour se battre, pour garder ce grain de folie et cette optimiste qui faisait d’elle ce qu’elle était. Mais elle a échoué. Le sourire lui fait mal maintenant. Une pensée positive lui tord les entrailles. Parce que rien n’est beau autour d’elle. Elle se retrouve désormais seule dans son cachot, parce que celui qui l’accompagnait a disparu. Il est le premier d’une longue liste. Elle, elle est toujours là. Ils font tout pour la maintenir en vie, mais cela ne les empêche pas d’abuser des aiguilles. Ils savent qu’elle n’est pas malade. Elle est une cracmolle, l’épidémie ne l’atteint pas. Certains pensent qu’elle pourrait être la clé d’un remède, c’est pour ça qu’elle subit tous ses tests depuis un an. Pourquoi a-t-il fallu l’enfermer en plus ? N’a-t-elle pas été docile lors de tous les rendez vous dans le laboratoire ? Un an qu’elle souffre en silence, sans en parler à personne. Elle a pu révéler son secret, celui de sa véritable identité, mais cette partie, elle n’en a rien dit. Elle n’a jamais révélé à quiconque qu’elle était cracmolle et qu’on la prenait come cobaye. Qui l’aurait cru ? Les cracmolles ont toujours été rejetés et considérés comme des pestiférés. Colombe n’aurait pas pu trouver aide auprès de ses camarades. Atos.. si il savait. Et Pandore, même si la blonde était l’une des personnes les plus courageuses qu’elle connaissait, Colombe savait qu’elle n’aurait rien pu faire. Alors les seuls soutien, elle les trouvait auprès de Zirwya, et du gentil infirmier. Mais même ça, on le lui avait enlevé. Ce que Colombe devait supporter par-dessus tout, c’était l’absence de soleil. Elle n’en pouvait plus d’être seule, enfermée dans un cachot humide. Ça lui rappelait trop sa prison en France.

Depuis son enfance, elle a vécu enfermée dans un sous-sol, parce que c’était mieux ainsi pour ses parents. Son père l’a maltraité jusqu’à ce qu’il baisse les bras. Elle était foutue. Une cracmolle chez les Devereaux, quelle traitrise ! Mais Colombe n’avait jamais perdu cette lueur au fond de son cœur, cette flamme qui la rendait si douce, si naturelle, si innocente. Mais depuis qu’elle avait découvert le monde, Poudlard, et les autres, cette étincelle s’était éteinte petit à petit. Et elle sera réduite à néant dans quelques temps.

Couchée sur son lit, elle n’entend pas que quelqu’un approche. Un homme se penche au dessus de son visage, mais elle a le regard brumeux et elle n’entend pas distinctement ce qu’il lui dit. Ça lui demande un effort de concentration exceptionnel de fixer l’homme, pour bien le voir, et le reconnaître. Mr Hodge. L’infirmier. Colombe le regarde dans les yeux, tellement étonnée de le voir ici. Il s’assoit sur un lit face à elle, il n’est pas habillé comme les visiteurs normaux que Colombe voit parfois à travers ses barreaux ; il a une combinaison, c’est pour ça qu’il peut entrer dans son cachot sans problème. Il ne risque rien. De toute façon avec elle, personne ne risque rien. L’homme a un sourire et même si elle n’a pas le cœur à le lui rendre, ça lui réchauffe la poitrine de voir un visage amical. Cela fait si longtemps. Colombe se rend compte que depuis qu’elle est enfermée, personne n’est venu pour elle. Atos est apparu une fois, mais il l’a laissé tomber, emportant avec lui son cœur brisé. Pandore lui a envoyé quelques hiboux, mais elle est bien trop occupée. Andreï est enfermé lui aussi, et même si Colombe n’a jamais vu le Serpentard d’un très bon œil, elle sait combien il compte pour son amie. Même Isaline, la meilleure amie de sa cousine n’est pas venue. Mais Colombe oublie vite, elle pardonne facilement. Cependant, après tout cela, elle ignore si elle sera capable de pardonner. « Que faites-vous là ? » demande-t-elle faiblement. Elle ne peut pas vraiment parler fort, pas par peur qu’on l’entende, mais parce qu’elle a trop crié de douleur. Elle a perdue de son éclat la colombe, et personne ne pourra lui rendre la flamme qui l’habitait avant, pas même le bel infirmier qui l’a toujours soutenu.