Quand décembre revient Quand la neige, neige... [PV Keir]

Le cœur lourd, il ne l'a pas eu à ce point depuis bien des mois. Même ses cauchemars durant la quarantaine ne l'ont pas laissé dans cet état. Même cet été, où chacun pouvait retrouver les siens pendant la Coupe du Monde de Quidditch, ne lui avait pas serré le torse à ce point. Faire son anniversaire sans eux, ce n'était pas non plus la première fois que ça arrivait. Mais Noël... Bon sang, Noël. L'année dernière, c'était dur. Cette année, ça lui semble insoutenable. Ce matin de fête, comme la plupart des matins qui se sont écoulés depuis sa sortie de quarantaine, il est dehors, le visage agressé par le froid, son menton enfoui dans l'épaisse écharpe aux couleurs de sa maison, ses mains enfouies dans ses poches. Il plisse un peu les yeux, le soleil se reflétant sur la neige qui recouvre le parc. Peut-être qu'il devrait rentrer, profiter de l'ambiance festive dans les dortoirs et dans l'école. Il a vaguement souhaité un Joyeux Noël à ses camarades au réveil, laissant par la suite Xander rejoindre ses sœurs, et il s'est éclipsé aussitôt. Il sait que ça attire des remarques, mais il n'arrive pas à s'en empêcher. Après deux mois enfermés dans les cachots, il passe autant de temps dehors qu'il le peut avec le règlement actuellement mis en place, même s'il ne devrait pas. Même s'il devrait passer un peu plus de temps avec ses amis. Avec ses proches. Mais les proches avec lesquels il souhaite le plus passer du temps, là, maintenant, ne sont pas là. L'Ecosse lui semble subitement faire la taille du monde.

Il n'est concentré que sur le bruit de ses pas, pas sur les gens qu'il croise. Il n'est concentré que sur la température autour de lui, pas sur les chants de Noël qu'il entend vaguement venir du château. Il sait que s'il s'attarde trop sur tout ça, ce sera pire. Presque deux mois qu'il lutte pour se reprendre un minimum en main, pour tenter de ne pas se laisser miner davantage le moral, mais aujourd'hui n'est pas un jour pour ça. Aujourd'hui, il a l'impression que c'est bien plus complexe que tout ce qu'il aurait pu imaginer. Il relève les épaules, plonge un peu plus son visage dans son écharpe, reprend un peu la marche. Il erre, plus qu'autre chose. Il ne fait pas attention aux crissements autour de lui, ne les remarque pas. Keir..! Attend-moi! Sa voix, elle lui fait immédiatement relever la tête. Elle lui arrache automatiquement un sourire, même en ce jour, comme elle le fait toujours. Il l'attend. Il s'arrête à l'instant même où il l'entend. Tu… ça va? Je voulais attendre que tu reviennes pour te souhaiter Joyeux Noël, mais heu….enfin, j’ai préféré venir te rejoindre… L’Écossais lève une main pour tirer son écharpe vers son cou, laissant le froid frapper ses lèvres doucement étirées par la joie de la voir. Joyeux Noël à toi aussi ! Il a la voix chaleureuse, autant que le regard. Dans un mimétisme inconscient, il lève une main pour dégager une de ses propres boucles. Tu as reçu du courrier de tes parents ? Vu ta sœur ? Lui a reçu une lettre, ce matin-là. Avec un cadeau qu'il n'a pas encore ouvert, qui repose actuellement sur son lit fraîchement fait. Il préfère faire ça un peu plus tard, quand l'excitation sera un peu passée, qu'il pourra prendre un moment tranquille pour lui. La lettre, il l'a lue. Encore et encore. Voir l'écriture de sa mère, ça l'a remué. Ça lui a mis les larmes à l’œil, des larmes qu'il a tenté de dissimuler comme il a pu, des larmes qu'il a essuyé aussi rapidement qu'il a pu, du dos de la main avec sa manche. Il se sent faible, dans ces instants-là. Faible, et terriblement seul. Mais seul, il ne l'est pas. Pas quand il voit Joanie en face de lui. Tu aurais mieux fait de m'attendre à l'intérieur, tu risques d'attraper froid, là. Son inquiétude est réelle, bien que peut-être idiote, puisqu'elle doit surement mieux supporter la température que lui. Comment on fait, si tu tombes malade ?

Il est content, qu'elle ait pu avoir des nouvelles de ses proches. C'était une belle surprise que de voir tout ce courrier arriver, tout ces cadeaux leur parvenir, le ministère levant de manière infime cette interdiction qu'il leur avait imposé. Il lui reste un sentiment doux-amer, face à tout ça. C'est mieux que rien, et en même temps, c'est loin d'être assez. Parce que l’Écossais voudrait pouvoir retourner chez lui. Il voudrait pouvoir passer cette journée au coin du feu, à échanger cadeaux et histoires avec son père, sa mère. Avec Lachlan. Mais il ne peut pas. Et au sourire qui se peint sur les lèvres de la Québécoise, il n'est pas seul à se sentir de cette manière. Mais ils n'ont pas le choix. Ils doivent faire avec. Au moins, certains vivent la chose mieux que d'autres, comme la petite sœur de Joanie qui semble en bonne compagnie en cette fin d'année.

Non, ça n’arrivera pas… Il est convaincu. Enfin, il croit être convaincu. Peut-être. C'est juste qu'il préfère la croire, quand elle dit que ça n'arrivera pas. Parce que ce serait une mauvaise chose, si ça arrivait. Tomber malade avec un froid pareil. Se retrouver bloqué dans les dortoirs alors que le nouvel an arrive. Tout ça n'a rien de bien amusant, et il ne le lui souhaite pas. Je me suis dit qu’on pourrait passer…Noël ensemble? Ses yeux s'écarquillent doucement avec la surprise, une surprise qui le prend un peu de court, d'ailleurs. Qui lui noue un peu le ventre, qui lui serre un peu le torse. Noël ensemble. C'est une bonne chose, n'est-ce pas ? Je…enfin… Je sais que ta famille doit te manquer… Je ne voudrais pas que tu sois seul aujourd’hui… Un court instant, il ne réagit quasiment pas, penchant simplement doucement la tête alors que son esprit s'enroule autour de la chose, qu'il la comprend. Puis un sourire, ce sourire éblouissant, ce sourire ravi. Parce qu'elle pense à lui, à la peine qu'il peut avoir aujourd'hui avec la distance qu'il y a entre lui et sa famille. Il n'a pas eu besoin de mots, n'a même pas eu besoin d'un regard. Elle y a pensé, naturellement. Merci. La chaleur dans ce simple mot pourrait presque faire fondre la neige sous leurs pieds. Ils me manquent, oui. Mais au moins, ils vont bien. Avoir des nouvelles d'eux, c'est déjà quelque chose de bien. Le Poufsouffle hausse les épaules, le mouvement largement étouffé par les nombreuses couches de vêtements qu'il porte pour limiter le froid qui s'y engouffre. Il hausse les épaules, comme si ce n'était rien. Comme si ça pouvait suffire. Sa tristesse, il ne la laissera pas s'exprimer complètement. Il ne veut pas, ne peut pas. Même pas avec elle, devant elle. C'est gentil, en tout cas. Ça me ferait vraiment plaisir de passer Noël avec toi. Et il est sincère, Keir, quand il le lui dit. Il est terriblement sincère. Il ne lui demandera pas si elle ne préférerait pas passer cette journée avec une amie. Il ne lui demandera pas, parce qu'il est content qu'elle soit là. Et si elle veut rester avec lui, alors il n'ira jamais lui dire non.

Ses yeux sont comme attirés par ses mains qui jouent avec l'anse de son sac, et voilà sa curiosité piquée à vif, lui tirant un bruit à mi-chemin entre l’interrogation et l'amusement. Qu'est-ce que tu fais avec ça ? Tu as apporté de quoi dessiner ? L'idée lui plait pas mal, parce que ça pourrait lui occuper la tête, un peu. Mais il ne peut pas l'observer alors qu'elle dessine, ça ne se fait pas, et il aurait peur de la mettre mal à l'aise. Et il n'a pas, lui, apporté quoi que ce soit qui puisse l'aider. Tu aurais dû me dire, j'aurais pris mon ukulele ou un carnet pour t'accompagner ! Ses mains se sont rapidement jointes dans un geste d'excitation, et il est presque prêt à retourner dans leur salle commune pour aller chercher de quoi s'occuper avec elle à ses côtés. Mais peut-être qu'il se trompe, qu'il est totalement à côté de la plaque. Peut-être qu'elle compte réviser ses cours. Dans le parc. Avec la neige. Le jour de Noël. Oui, bon, peut-être pas.

Il réalise trop tard, gêné, qu’il lui a coupé la parole, et lâche un mot d’excuse à moitié étouffé par la timidité. Il faudrait qu’il se calme un peu, parce que là, il l’interrompt sans même y réfléchir, et c’est une mauvaise chose. Alors il pince les lèvres, acquiesce brièvement pour l’inciter à reprendre, signe qu’il va se taire, désormais, tant qu’elle n’a pas fini. Où est son éducation, bon sang ? Elle ne semble pas particulièrement embêtée ou agacée par ce qu’il vient de faire, mais tout de même. Enfin, elle rit, doucement, face à tout ça, et ça, il ne s’en plaint pas. Non, en fait… je voulais te montrer… Keir la regarde retirer ses gants et se retient de justesse de lui dire de les garder pour ne pas attraper froid. Si elle le fait, c’est qu’elle a ses raisons. Enfin, la raison est d’ailleurs claire, puisqu’elle veut apparemment lui montrer quelque chose. Il faut qu’il se concentre. Je ne voulais pas dans la salle commune… parce que… c’est un peu… pas que c’est… Elle semble peiner et il voudrait bien pouvoir l’aider, l’Écossais, mais il n’a pas la moindre idée de ce qu’il peut dire pour finir ses phrases. Pas dans la salle commune, parce que c’est un peu… ? Il doit s’agir de quelque chose d’important, quelque chose qu’elle ne veut pas que les autres voient. Mais du coup, pourquoi lui ? Qu’a-t-elle bien pu faire de si spécial pour qu’il soit l’un des rares chanceux à poser ses yeux dessus ? Il ne sait pas, pas encore, mais oui, il se considère déjà chanceux. Parce que, quoi que ce soit, elle partage ça avec lui. Quand… quand tu étais en quarantaine, j’ai fait un dessin… A la simple évocation de la quarantaine, ses épaules se tendent un peu, imperceptiblement sous les nombreuses couches qui les recouvrent. Il se force à se détendre, il cherche à ne prêter attention qu’à ses mots. Tout ça, c’est derrière lui, désormais. Même s’il a l’impression que la fatigue ne l’a pas lâché depuis. Même s’il peine encore un peu à se remettre totalement. C’est fini. Enfin. J’étais un peu gênée et je n’osais pas te le montrer…mais aujourd’hui, j’en ai envie… Il se redresse, le dos bien droit, les yeux grands ouverts par l’anticipation, un sourire si simple mais si chaleureux toujours bien présent sur les lèvres. Il ne la presse pas, même quand il la voit fixer le contenu de son carnet. Elle semble nerveuse au possible, et il veut la rassurer. Mais quand il ouvre la bouche pour dire quelque chose, n’importe quoi, qui pourrait la détendre un peu, elle lui propose son carnet à dessins qu’il prend délicatement entre ses deux mains, la remerciant doucement.

Quand il pose les yeux sur le papier, c’est son propre regard qu’il croise. Il le sait, c’est l’évidence même. Ça a quelque chose d’étrange, parce qu’il a l’habitude de le voir dans l’autre sens, plus habitué à le voir dans un reflet qu’en photo -et encore plus qu’en dessin-, mais il n’a pas la moindre seconde d’hésitation. Immédiatement, sa respiration se coupe, ses lèvres s’entrouvrent, et il ne bouge plus, ne réagit plus. Son cerveau n’arrive pas à comprendre, n’arrive pas à suivre quelque chose de pourtant si simple. Elle a dessiné ses yeux à lui. Les siens. A lui. Le sang grimpe rapidement dans son visage, sa peau prenant des couleurs délicatement. Elle a dessiné ses yeux à lui, alors qu’il était en quarantaine. Alors qu’il n’était pas là. Elle l’a dessiné. De tête. La réalisation le rend cramoisie et il ferme et ouvre la bouche plusieurs fois, balbutiant des mots qui n’ont pas de sens. Son cœur s’emballe, il le sent dans son torse, dans son cou, dans ses tempes. Il n’arrive pas à le lâcher des yeux, à la fois parce qu’il est complètement subjugué et aussi parce qu’il a peur de croiser son regard à elle. Il a peur de ce qu’elle pourrait lire dans le sien. Il a peur d’être complètement à nu à la seconde même où il relèvera la tête. Il ne sait pas exactement depuis combien de temps il est comme ça, silencieux, presque tremblant sous la force des battements de son propre cœur. Mais il finit par oser, il finit par porter son attention sur la Québecoise. Il se sent maladroit, il se sent presque fébrile. Il n’a pas de raisons d’être aussi secoué. Aucune. N’est-ce pas ? C’est… C’est superbe. Qu’est-ce que… Je... Ses mots sont rauques et il n’est même pas certain de ce qu’il veut dire, de ce qu’il doit dire. Tu es vraiment talentueuse, Joanie. Merci. Merci de me l’avoir montré, et… Merci de m’avoir choisi moi. Je… Ne sais pas pourquoi tu l’as fait, mais ça me touche. Beaucoup. Je… J’ai… J’ai de la chance d’avoir quelqu’un comme toi à mes côtés, tu sais ? Il se sent vulnérable, plus vulnérable que d’habitude, mais il ne lutte pas. Il ne fuit pas. Tu sais, tu me bluffes constamment, avec tes dessins ! C’est incroyable, ce que tu fais… Il a envie de lui demander s’il peut le garder, mais il a peur d’être à la fois égoïste et narcissique. Alors il hésite, avant de lui tendre le carnet pour qu’elle puisse le reprendre, luttant contre son envie de serrer les doigts dessus pour ne pas le lâcher. Il ne s’en remet pas. Il a toujours le cœur maladroit, il a toujours la peau chaude, il a toujours le souffle court. Elle l’a dessiné de mémoire. Lui. Bon sang. Il voudrait faire quelque chose pour elle, il voudrait lui dire à quel point il se sent honoré par ça. Mais là, il n’a rien, parce qu’il n’arrive pas à penser à autre chose qu’à ce dessin. Tu sais, je suis certain que quoi que tu veuilles plus tard, tu parviendras à l’obtenir. Parce que tu es pleine de talent, en plus d’être une personne exceptionnelle. Il te suffira de leur montrer ça, ou même n’importe lequel de tes dessins, et ils t’embaucheront immédiatement, j’en suis sûr. Il ne sait pas exactement ce qu’il dit, ni où il va avec tout ça, mais il a envie de la complimenter. Qu’elle sache ce qu’il pense.

Je…j’ai fait le dessin parce que tu… me manquais beaucoup Et voilà qu’il loupe un nouveau battement alors que la chaleur dans son ventre se propage un peu plus. Ça le touche, encore. Il réalise à peine à quel point ça le touche, en réalité. Ce dont il est sûr, c’est qu’elle lui a manqué aussi. Beaucoup, comme elle dit. Je… j’arrivais pas à me concentrer en classe, j’étais tellement inquiète alors… j’ai fait ce dessin de…de tes yeux… Elle était inquiète, à cause de lui, et il s’en veut pour ça. Il sait qu’il ne devrait pas, que ce n’est pas réellement sa faute. Qu’il n’a pas choisi sa situation. Mais le résultat est là, et il ne peut pas s’en empêcher. Il pense trop peu à lui pour ne pas se blâmer pour une chose sur laquelle il n’avait pas la main. Je suis contente que tu l’aimes, j’avais un peu peur que tu trouves ça…trop… Non, c’est parfait ! Il se précipite, encore, toujours, un peu gauche. Le dessin, à ses yeux, est parfait. Pas parce qu’il s’agit de lui. Ou peut-être bien en un sens. Mais c’est pour ce qu’il représente. Pour les sentiments qui y sont liés. Elle est à ses côtés, même lorsqu’ils sont séparés, et ça, ça vaut tout l’or du monde. C’est pour ça, qu’elle n’a pas à lui trouver de défauts. C’est pour ça, qu’elle n’a pas à craindre que lui, il lui en trouve. Oui, il l’aime, ce dessin. Il n’y a pas la moindre hésitation sur ce point.

Joanie finit par ranger rapidement son carnet, toujours un peu hésitante dans ses mots, peut-être aussi maladroite que lui, bien que moins pressée. Et…merci pour… pour… les compliments, tu sais, ce… je suis juste contente que tu l’aimes, toi aussi…je me sens chanceuse que tu sois dans ma vie… Ses compliments, ils ne peuvent pas être plus sincères, et il les lui redirait aussi souvent qu’il le faut. Le froid sur sa peau, il ne le sent plus tant elle est rougie, tant elle est chaude, mais il ne la cache plus derrière son écharpe. L’Écossais se tient là, un sourire franc et affectueux sur les lèvres, la lumière dansant dans ses pupilles. Ce qu’ils ont, ce qu’ils partagent, c’est important. Ça lui apporte énormément, et il ne l'échangerait pour rien au monde. Ça n’a rien à voir avec ce qui le lie à Xander, rien à voir avec la relation qu’il a avec Pandore, même si cette dernière tourne aussi autour de l’art. C’est spécial, c’est unique, et il en apprécie chaque seconde à sa juste valeur. En tout cas, il en est certain, incapable de se rendre compte que certaines choses pourraient peut-être être bien différentes s’il ouvrait les yeux pour de vrai, ne serait-ce que quelques instants. S’il se laissait pleinement la possibilité de s’exprimer. Oui, il pourrait en voir toute la valeur.
L’inspiration qu’elle prend, la façon dont elle penche la tête, ça lui arrache un léger rire qu’il cache brièvement derrière sa main. L’espace d’un instant, il oublie quel jour il est. Il oublie la distance qui le sépare de ses proches. Il oublie ce sentiment de solitude qui l’enserre depuis des heures, des jours, des semaines même, avec cette séparation forcée tant cet été que cet automne. Il oublie tout sauf elle, sauf eux, sauf la neige qui les entoure et le calme qui règne en maître dès qu’ils se taisent, malgré l’effervescence qui s’est emparée du château. Tu devrais remettre tes gants, tu sais. C’est par les extrémités qu’on attrape froid, parait-il. C’est tendre, avec une pointe d’inquiétude bienveillante. On devrait rentrer, aller se mettre au chaud. On peut rester tous les deux, mais au moins, on ne risquera pas de passer le Nouvel An malades juste parce qu’on a trop traîné dehors… Tu en penses quoi ? Il relève la tête, observe autour d’eux. Il a l’impression qu’il pourrait tenir des heures dehors dans cet état, sans la moindre peine. Il sait aussi qu’il doit surement lui en falloir plus que ça pour qu’elle tombe malade. Ou on peut marcher un peu, si tu préfères ? Tu viens à peine de sortir, tu as peut-être envie de faire un tour, d’en profiter. Tout ce qui compte, c’est qu’ils passent Noël ensemble, comme elle l’a dit. Le reste n’a pas vraiment d’importance. Il hésite un peu mais finit par lui offrir son bras dans un geste qui semble presque naturel, presque assuré, chose rare chez lui.