Break your heart ✘ Andore

ls en avaient tous parlés toutes la journée, il n'y avait plus que ces mots-là suspendu à la bouche de chacun... La libération des élèves enfermés dans la quarantaine... Pandore aurait dû être contente, elle aurait dû sauté de joie, pourtant elle n'y parvenait pas... Oui elle était soulagée, soulagée pour Hope qu'elle n'avait pas encore vue, pour les autres, même pour LUI malgré tout... Parce que malgré le mal qu'il lui avait fait, elle ne pouvait pas lui souhaiter de rester enfermé toute sa vie... Mais elle avait fui, elle avait évité de le croiser, elle n'était pas prête pour le voir. La blessure n'était pas encore fermée, elle commençait à peine à aller mieux et encore... C'était vite dis, elle mangeait, elle ne s'était pas retrouvée à l'infirmerie depuis une semaine, un record ! Mais elle n'avait toujours pas touché un seul instrument de musique... Même la mort de son jumeau n'avait pas réussi à couper ce lien qu'elle avait avec la musique et là depuis des mois elle ne parvenait plus à jouer... Elle avait eu du mal à trouver un endroit où elle pourrait être seule, éloignée de la foule, éloignée de LUI... Elle avait évidemment évité tous les lieux où ils avaient pu se retrouver ensemble ne serait-ce qu'une fois. Elle savait qu'elle ne pourrait probablement pas l'éviter longtemps, mais là c'était trop frais, pas aujourd'hui, pas alors que les mots qu'il avait pu lui dire restait si frais dans sa mémoire... L'idée de se retrouver à nouveau proche sans même pouvoir le toucher sans même avoir le droit de l'approcher, cela la rendait malade, elle en avait des sueurs froides... Dans sa poche se tenait une boite, un cadeau qu'elle avait prévu depuis longtemps, elle avait prévu de lui donner pour son anniversaire... Elle se sentait terriblement idiote...

C'est donc ici près du lac, les yeux dans le vague tandis que ses pensées étaient ailleurs qu'elle entendit sa voix... Son cœur fit un bond dans sa poitrine à un tel point qu'il lui avait fait mal, en revanche elle avait contrôlé son corps pour ne pas réagir... Comment osait-il ? Comment osait-il se pointer devant ou plutôt derrière elle ? Pourquoi ? Pourquoi cherchait-il à lui faire encore plus de mal ? Il ne pouvait pourtant pas lui en faire d'avantage si ? N'avait-il pas eu ce qu'il voulait ? Avait-il réellement besoin de venir voir les dégâts ? De venir savourer sa victoire ? Sa voix réveillait des choses en elle, des souvenirs, mais aussi sa colère... Elle bouillonnait littéralement de rage depuis quelques mois... Elle lui en voulait, sur sa manière de faire, parce qu'il l'avait détruite, parce qu'il lui avait servi un mensonge sur un plateau et qu'elle le savait... Pandore fit volte-face dans la seconde et ce n'est que lorsque sa main frappa la joue du vert et argent qu'elle regrettait son geste... Quoiqu'il est fait... Pandore n'était pas du genre violente jamais, sauf lorsque Jonathan lui avait volé un baiser... Mais elle était à bout, le fait qu'il vienne là, l'envahisse, revienne comme si de rien était... Tout cela l'avait mise hors d'elle, elle ne s'excusait pas, elle respirait difficilement et elle transpirait la colère jusque dans ses yeux. Même avec la gifle elle ne se sentait pas mieux... Ses prunelles se posaient sur lui et elle se sentait aussi mal qu'elle l'avait devinée si ce n'était pas plus... Le voir, c'était trop dur, mais perdre la face devant lui ? Il l'avait déjà assez humiliée comme ça... Elle puisait alors dans le peu de force qu'elle avait alors que son corps lui ne demandait qu'à s'effondrer...

"J'imagine que ce n'était pas ce que tu avais souhaité ?" Lâchait-elle même si les sarcasmes en générale ce n'était pas elle qui les faisaient. "Je crains que tu te sois trompé de personne." Elle aurait pu viser encore plus bas, lui demander combien de fille s'était déjà jetés dans ses bras depuis qu'il était libre, mais elle avait bien trop peur de la réponse de plus, elle n'avait pas envie de respirer le même air que lui une seconde de plus. Elle n'attendait pas et le contournait la tête haute afin de retourner au château. "T'es libre, c'est sans doute le plus beau cadeau que tu pouvais espérer avoir." ajoutait-elle d'une voix si basse qu'elle n'était pas certaine qu'il l’ait entendu, dans sa main elle serrait le paquet qui était toujours dans sa poche... Si elle fermait les yeux, elle savait qu'à coup sûr des  larmes couleraient, mais elle ne pouvait pas, pas ici, pas devant lui, elle s'était déjà montrée assez minable comme cela...

lle est à deux doigts de craquer Pandore, elle a besoin d'air frais, c'est comme si en étant là, à quelques mètres d'elle, il aspirait l'air de ses poumons... A croire qu'il pouvait être à la fois son oxygène et celui qui l'en prive. Fuir, elle en avait besoin, mais il ne semblait pas l'entendre de cette oreille-là, à peine avait-elle fait quelques pas que sa main s'abattait sur son poignet. Le contact fut électrique, comme toujours mais en beaucoup plus puissant. L'électricité avait atteint son coeur, elle suffoque tandis qu'elle n'arrive pas à se concentrer sur ce qu'il dit, son cœur palpite, sa respiration s'intensifie... Combien de mois avait-elle rêver d'un simple contact ? Elle en avait eu tellement besoin et à présent sa main sur son poignet semblait la brûler. Il serrait à lui en faire mal. Pourquoi ? Ne lui avait-il pas fait autant de mal déjà ? N'avait-elle pas assez de séquelles ? Fallait-il qu'à présent il passe à la violence physique ? D'accord elle venait de le gifler... Mais elle était persuadée qu'elle ne lui avait même pas fait mal... Il ne pouvait rien ressentir de toute façon, son cœur était de pierre n'est-ce pas ? Elle avait toujours cru que le contraire, mais là tout de suite ? Elle avait de sérieux doute... Il se trompe... Son indifférence c'est sa façon à elle de se protéger. De ne pas montrer que quoique ce soit la touche, de ne pas s'effondrer devant lui... Son indifférence ne tenait qu'à un fil qui était sur le point de se rompre. A quoi jouait-il ? Que voulait-il au fond ? Elle tente de se défaire, il avait déjà bafoué sa fierté une fois, elle ne voulait pas qu'il recommence, il avait perdu se droit de pouvoir la rabaisser plus bas que terre, d'ailleurs il ne l'avait jamais eu, parce que ce n'était pas ainsi que l'on traite quelqu'un que l'on dit aimé... Et pourtant il l'avait aimé, de ça elle en était persuadée... Alors qu'il la domine de toute sa hauteur, Pandore ne baisse pas le regard, elle ne compte pas se laisser faire malgré le fait qu'elle tremble, mais pas de peur, non elle n'avait pas peur, elle n'avait jamais eu peur de lui. Mais elle tremble de rage, de peine, de froid aussi légèrement.

Elle se retrouve rapidement le dos contre un arbre et elle le défie presque du regard, qu'est-ce qu'il compte faire d'elle au juste ? Elle avait beau être faible psychologiquement en cet instant, elle ne se laisserait pas faire et elle n'oubliait pas une chose, il n'avait plus de magie, elle si. S'il s'en prenait à elle, réduisant à néant les sentiments qu'elle éprouvait encore pour lui, alors elle n'hésiterait pas une seule seconde. Lorsqu'il reprend la parole, elle fronce des sourcils ne comprenant même pas de quoi il parlait. Vraiment ? Il pensait vraiment ce qu'il disait ? Il pensait vraiment qu'elle était ce genre de fille ? Qu'elle se serait tapé autant de mecs qu'elle pouvait parce qu'il était enfermé ? Parce qu'il l'avait jetée comme si elle n'était rien ? Même si elle avait voulu, il n'avait plus son mot à dire... Mais il ne comprenait rien... Elle lui avait dit qu'elle l'aimait, elle s'était donnée à lui... Ne se rendait-il pas compte de ce que ça représentait aux yeux de l'anglaise ? Elle était détruite... Jamais elle n'aurait posé ses yeux sur quelqu'un d'autre et elle n'aurait pas laissé qui que ce soit la toucher...  Elle n'a pas le temps de répondre, il enchaîne...  « Tu es à moi » Les larmes montent autour de ses yeux, elle n’arrive pas à savoir si elle le hait pour oser dire de telles paroles après ce qu'il lui a fait, ou si elle est simplement soulagée parce que c'est tout ce qu'elle souhaite. Oui elle lui appartient, ça a été le cas dès qu'il lui avait adressé la parole un jour dans la bibliothèque... Mais elle est autant à lui, qu'il est à elle, cela fonctionne dans les deux sens... Ses paroles sonnent autant comme une menace, qu'une douce promesse... Se rend-il compte d'à quel point elle a besoin de lui ? Mais son esprit ne peut pas oublier la douleur, elle ne peut pas oublier ce qu'il lui a fait subir... Elle ne peut pas tout simplement reprendre là où ils s'en étaient arrêtés sans qu'il ne se rende même pas compte des dégâts qu'il avait causés, c'était comme si rien ne pouvait l'atteindre et Pandore refusait d'être traitée de cette façon. Elle fronce de nouveau les sourcils tandis que sa peau continue de brûler sous ses doigts. Ses dernières paroles réveillent de nouveau sa colère et sa hargne, elle répond alors sans aucune douceur, comme lui.

"Pourquoi ?" Demandait-elle son regard plongé dans le sien. "Pour que tu cesses enfin de culpabiliser ?" Disait-elle en plissant les yeux. Cherchant à comprendre ce qu'il voulait vraiment, pourquoi voulait-il de tels aveux ? Elle n'était pas comme lui, elle ne dirait pas une chose qu'elle ne pensait pas un seul instant, s’il ne comptait plus pour elle, elle ne s'en rendrait pas autant malade... "Enfin est-ce que vraiment cela peut t'arriver à toi ? Il faudrait tout d'abord que tu puisses ressentir quelque chose n'est-ce pas ?" Disait-elle en venant taper de son index sur son torse à l'endroit de son cœur avec sa main qui était libre. Tentant de ne pas perdre le contrôle alors que le simple fait de se dire qu'elle était en train de le toucher la faisait défaillir. Elle reprenait de l'aplomb et en rajoutait afin de ne pas flancher. "A moins que ce soit pour m'entendre mentir ?" Elle haussait un sourcil soulignant son interrogation. "Comme toi tu as su le faire dans cette cellule !" Quand il lui avait balancé qu'il ne voulait plus d'elle, que tous les deux ça n'aurait pas pu durer... Elle lui avait alors hurler qu'elle ne le croyait pas et elle ne le croyait toujours pas. Mais il avait choisi, il l'avait jetée et elle lui avait aussi dit que le jour où il sortirait, elle n'était pas certaine de pouvoir lui pardonner, à quoi s'attendrait-il au juste ? Sans se démonter, sans se laisser impressionner, elle ajoutait à son tour.

"Tu veux que je te regarde dans les yeux ? Que je te dise qu'on s'est bien amusé, mais que ce n'était rien de plus ?" Disait-elle en reprenant ses propres mots à lui. "T'aimerais que je te balance toutes ses choses que tu m'as craché au visage ce jour-là, pour te sentir un peu moins salaud ?" Ses yeux lançaient presque des éclairs, il était rare de voir la rouge et or en colère, il en fallait beaucoup pour l'énerver, il fallait lui faire du mal et Andreï... Il avait creusé un trou béant dans sa poitrine et n'avait pas l'air de vouloir panser ses plaies... "T'aimerais que je sois comme toutes ses filles dans ton lit et que je me sois tapé la moitié de l'école dès que tu avais le dos tourné ?" Elle lâchait un petit rire amer. "Cela t'arrangerais sans doute n'est-ce pas ? De pouvoir me traiter de salope." Mais elle n'était pas ainsi, elle peut être dû ? Sauf qu'elle avait beaucoup trop d'estime pour elle et quelque part, elle ne pouvait pas lui faire ça, même si elle se disait que dans le sens inverse il se serait sans doute pas gêné ? Combien de filles étaient passés dans ses bras depuis sa sortie ? Peut-être même dans la quarantaine ? Cette idée la rendait malade... Elle n'osait pas demander, elle avait trop peur d'obtenir une réponse... A la place, elle baissait enfin le regard, une larme coulait sur sa joue, elle s'empressait de l'effacer, s'en voulant à elle-même d'être aussi faible.

"N'as-tu pas une seule insulte à m'épargnée ? Ne te reste-t-il pas même un peu d'estime pour moi ?" Demandait-elle alors que dans le fond elle n'attendait même pas de réponse, avait-il eu de l'estime pour elle au moins ? Elle en arrivait à un point ou la colère venait effacer le reste, ce qu'elle pensait être vrai ou non. Son poignet devenait de plus en plus douloureux, peut-être aurait-elle un bleu... Les marques de ses doigts ? Et en même temps, elle se disait que si ça devait être la dernière fois qu'il la touche, elle désirait presque en porter la marque aussi longtemps que possible... Etait-elle folle ? Probablement, mais dès qu'il s'agissait du slave, elle ne réagissait plus comme il fallait... Il avait réussi son coup finalement, il l'avait totalement abîmée... "Je ne suis pas un jouet..." Disait-elle d'un ton las, épuisée avant d'ajouter... "Tu ne peux pas me jeter et me reprendre comme tu en a envie, je ne suis pas l'un de tes petits caprices." Elle était humaine, vivante et il devait apprendre que tout ne lui était pas dû. Tant pis si c'était-elle qui en payait les pots cassés... "Tu me fais mal..." Lâchait-elle finalement, mais son ton laissait entendre qu'elle ne parlait pas seulement du poignet. Elle était blessée, meurtrie de l'intérieur, mais en avait-il seulement quelque chose à faire ?

lle cherchait à comprendre Pandore, elle cherchait à lui faire comprendre combien il lui avait fait du mal... Elle cherchait à savoir pourquoi il était là au juste, pouvait-elle réellement se permettre de croire qu'il était vraiment là pour simplement reprendre leur histoire là où elle s'était arrêtée ? Etait-il vraiment venue pour elle ? Elle parle, elle parle beaucoup... Oui parce qu'elle n'a pas d'autre moyen pour extérioriser toute cette colère qu'elle ressent depuis des mois. Elle veut se montrer honnête, elle contrairement à lui. Elle veut lui faire mal d'une certaine manière, aussi mal que ce qu'il lui a fait, elle veut l'atteindre, elle veut le faire réagir, d'une manière ou d'une autre. Elle veut lui faire comprendre que c'est lui qui l'a jetée, c'est lui qui à décider pour eux deux et qu'il n'a donc aucun droit sur sa vie... Elle est perdue, il lui fait mal... Mal au poignet, mal au cœur, son souffle se fait difficile. Sa colère parle, envenime peut-être un peu les choses, mais cela faisait quoi ? Plus de deux mois qu'elle ruminait ? Que la douleur de l'avoir perdu ne faiblissait pas un seul instant... Elle laisse alors sa rage se faire entendre, parce qu'il n'a pas le droit. Il n'a pas le droit de la traiter ainsi... C'est comme si elle avait ouvert le robinet et elle n'arrive plus à le refermer, elle ne le désire pas d'ailleurs. Ses paroles s’enfuient d'entre ses lèvres, elles attaquent, elle frappe, elle ne sait pourtant pas si elles l'atteignent ou non tout ce qu'elle peut lire c'est cette colère sourde qu'elle peut lire dans son regard et elle s'y accroche la gryffone, parce que même si c'est là toute la réaction qu'elle obtient de lui, au moins s'en était une, c'était mieux que l'indifférence...

« Ferme-là ! » Elle ne s'attend pas à ce qu'il explose et cela à finalement le don de la faire taire, comme si c'était tout ce dont elle avait voulu, qu'il parle, qu'il réagisse... Sa main la lâche et Pandore est partagé entre le soulagement et le manque... Cela lui faisait peut-être mal, mais au moins c'était un contact, elle ne pouvait plus s'en passer, elle en avait besoin... Elle ne frémit pas lorsque la main du slave vient éclater le bois de l'arbre contre lequel elle est appuyé, contre toute attente, non elle n'a pas peur... Pas peur de lui, si elle devait avoir peur de quelque chose se serait qu'il lui tourne le dos ici et maintenant pour ne plus jamais poser le regard sur elle... Elle avait peur de le perdre, c'était tout... Mais ne l'avait-elle pas déjà perdu ? Seul le souffle de la rouge et or se fait entendre, sa poitrine se soulève au rythme de sa respiration qui s'était accélérée à cause de la colère qui l'avait envahi. Si elle tourne la tête un instant vers sa main, c'est simplement parce qu'elle a aperçut le sang et ne peut s'empêcher de s'inquiéter, c'était ironique n'est-ce pas ? Elle avait tellement désiré qu'il est aussi mal qu'elle et elle ne supportait pourtant pas l'idée qu'il s'en fasse, pas pour elle... Elle fronce les sourcils lorsqu'il reprend la parole.

"Tu te trompes, celle qui se joue des autres ce n'est pas moi..." Pourquoi ferait-elle semblant de ne pas comprendre ? Pourquoi jouerait-elle à un jeu malsain ? Ses yeux s’ancrent dans les siens et cette fois Pandore ne s'enfuit pas, à quoi bon ? Elle n'a nul part où aller, il la retient, l'empêchant de partir, alors elle plonge dans ses prunelles, les deux pieds devant, un air de défis dans le regard, elle ne s'écrasera pas devant sa colère et elle le lui fait bien comprendre... Que veut-il finalement ? Cette question ne cesse de tourner encore et encore dans sa tête. Lorsque la main du slave se pose sur sa joue, le cœur de Pandore rate un battement, sa caresse même si elle est sous l'emprise de la colère rappel à son corps bien trop de souvenir, Pandore se rappel chaque fois qu'il a pu la toucher, elle ne cherche pas à empêcher son geste, elle en est juste incapable... Lorsque sa main descend sur son cœur celui-ci bat à la chamade, cogne contre sa cage thoracique, sa respiration se hache encore plus... « Je suis toujours là. » Pandore fronce alors les sourcils n'étant pas certaine de comprendre ce qu'il voulait dire par là, n'étant pas certaine de vouloir croire ce qu'il venait de dire, elle se met alors à trembler de fébrilité contre lui tandis qu'il attrape sa main sans aucune douceur, elle se retrouve à son tour sur son torse, à l'endroit ou palpite cette machine qui le tient en vie... Pandore à envie de retirer sa main, elle ne veut pas qu'il aille plus loin, elle ne comprend pas où il veut en venir, mais il la retient avec force... Non elle ne veut pas le sentir, parce que cela la brise encore plus, parce que ça lui fait mal de savoir qu'elle avait raison, pourquoi bon sang mais POURQUOI ? Elle n'a pas le temps de prononcer le moindre son, il est déjà sur ses lèvres sans emparant sans aucune douceur, pourtant il faudrait être folle pour ne pas se laisser emportant par toute cette passion qui l'anime...

Sa langue s'invite, ne demande pas son avis et Pandore est totalement perdu... De rage elle commence tout d'abord par le repousser, sans doute pas assez, ses mains frappent contre son torse, le pousse avant de finalement s'y agripper, elle l'attire encore plus près si c'est possible, sa langue vient retrouver la sienne... Elle pleure, Pandore, elle tremble, elle ne sait plus ce qu'elle fait et s'il ne la tenait pas, probablement qu'elle ne tiendrait même pas debout. Un goût salé vient alors se mélanger au baiser, le gout de ses larmes, mais elle le défend de s'écarter d'elle ne serait-ce qu'un instant... Ce contact elle en avait tellement rêvé, elle en avait tellement besoin... Elle aurait voulu l'éviter car cela rouvrait ses plaies, lui rappelait le manque, sa poitrine la brûlait de l'intérieur et en même temps elle se sentait revivre contre ses lèvres, elle se sentait complète... Son cœur cogne, en devient assourdissant, elle perd tout repère, il n'y a plus que lui... Serait-elle vraiment capable de lui pardonner ? Capable d'effacer ces derniers mois à souffrir ? De reprendre leur histoire là où elle s'était arrêté ? Etait-ce qu'il voulait au moins ? Etait-ce qu'elle était censée comprendre ? Lorsque leurs bouches se séparèrent le temps de quelques secondes afin de reprendre leur respiration, trois petit mots sortaient alors de la sienne.

"Dis-le-moi... " Son murmure sonnait comme une supplique, comprendrait-il sa demande qu’elle avait formulée à mi-mot ? Saurait-il lire dans son regard ce qu’elle désirait ? Ce qu’elle avait besoin d'entendre ? Après tout ça, s'ils voulaient une chance... Elle devait savoir, elle devait l'entendre lui dire qu'il l'aime, c'était tout ce qu'elle voulait... Il y avait une différence entre le savoir et l'entendre de sa bouche, ces quelques mots qui viendraient peut-être mettre du baume à son cœur meurtris...

lle n'avait pas besoin de grand-chose... Tout ce qu'elle demandait c'était trois petits mots. Pourquoi en avait-elle autant besoin ? Avait-il seulement une vague idée des dégâts qu'il avait causé chez elle ? Son regard est rivé au sien, elle sait qu'il a compris. Qu'il sait ce qu'elle désire et pourtant les mots ne franchissent pas ses lèvres... A quoi joue-t-il à la fin ? Qu’est-ce qu'il était vraiment venu chercher ici ? Pandore est perdu... Le lui prouver ? Elle fronce les sourcils en se demandant ce qu'il appelait lui prouver... Si c'était pour l'avoir quitté... Non elle ne comprenait pas bien... Le fait de l'avoir acculé contre un arbre et l'avoir plus ou moins forcée à l'embrasser ? Ça non plus ce n'était pas tellement une preuve, d'accord elle en mourrait d'envie, pourtant elle avait fait tout son possible pour le repousser... Lorsqu'il s'éloigne, elle s'agrippe à l'arbre pour ne pas tomber. Il s'écarte et cela rouvre cette plaie béante dans sa poitrine qu'il avait lui-même creuser. Elle ne supporte pas sa distance, pas après avoir été si près... Voilà pourquoi elle n'avait pas voulu le laisser approcher, parce qu'il avait cassé le peu de barrière qu'il avait et qu'à présent elle était totalement dévastée... Son cœur bat à tout rompre, elle tremble, de froid, de fatigue, de peur aussi quelque part... Peur qu'il l'abandonne... Il reprend la parole et elle n'a pas vraiment le temps de répondre tandis qu'il se tourne de nouveau vers elle. Le savoir ? Oui elle le savait à l'époque, au fond d'elle, elle sait que c'est toujours vrai, mais elle a besoin de l'entendre... Elle a besoin que ce soit réel, elle a besoin d'un bouffée d'oxygène, au lieu de ça il semblait gardé l'air uniquement pour lui et elle était en train de suffoquer... Sa phrase d'après en revanche vient réveiller sa colère. Parce qu'il s'attaque à sa maison, il s'attaque alors à elle, elle n'est pas si différente d'eux après tout n'est-ce pas ? Pourtant il n'a pas fini et elle le sait bien, elle le laisse terminé, elle le sait qu'il n'a pas baigner dans l'amour, elle pensait cependant qu'il avait compris ce que c'était avec elle... Sa main sur sa nuque la rassure et l'inquiète à la fois, même si elle n'a pas peur de lui... Mais elle appréhende déjà la douleur qu'elle ressentirait lorsqu'il l'enlèverait... Les prunelles de la gryffonnes s'attachent aux siennes. Pandore tente de dompter sa propre colère et c'est d'une voix étonnamment calme qu'elle prend la parole à son tour.

"Tu penses que c'est ce que je suis ?" Demande-t-elle alors avant de préciser. "Une merdeuse niaise de gryffondor ? Cela ne semblait pas te poser problème avant." Lâchait-elle alors, pas besoin de préciser de quoi elle parlait... Son regard parlait pour elle. Ses mains se posent sur le torse du slave, ses doigts agrippent sa chemise, elle ne veut pas le voir fuir. "Tu as préférée m'éloigner, tu m'as rejetée sans te préoccuper du reste... Et tu reviens comme si c'était normal, comme si la seule chose de censé que j'aurais à faire est de te tomber dans les bras sans même aucune excuse de ta part. Tu penses que c'est ça aimer une personne ?" Demande-t-elle alors en désignant tout ce qui les entouraient, elle ne parlait pas que de ce qu'il lui avait fait subir, mais aussi ce qu'il venait de faire. L'arbre, le baiser... Ne lui laisser aucun choix malgré le fait qu'il était assez évident qu'elle voulait dresser des barrières entre eux. Elle marque une pause, cherche dans son regard quelque chose à quoi se raccrocher avant de tenter de répondre à sa question.

"Pourquoi est-ce que je veux l'entendre ?" Demande-t-elle en reprenant ses mots tout en le regardant dans les yeux. "Parce que certains mots ont plus de pouvoir que tu ne le crois... Et que les derniers que tu m'as laissés sont ceux que tu m'as jetés au visage dans cette foutu cellule..." Ces mots n'avaient pas arrêté de se jouer sans cesse dans sa tête, sans interruption ces derniers mois, elle n'avait pas eu grand-chose à quoi se raccrocher... Ils l'avaient blessées, torturées..."Peut-être que pour toi ce n'était rien... Mais..." Son menton tremble rien qu'au souvenir de cette fois-là, elle n'arrive pas à finir sa propre phrase, elle ne peut pas le laisser voir combien il la complètement dévasté, parce qu'elle a l'impression que montrer sa faiblesse le met en colère... Elle se sent déjà assez minable comme cela, elle n'a pas envie qu'il vienne en plus l'écraser de son mépris. Ils ne viennent pas du même monde, elle le sait que trop bien... Elle ignore s'il serait capable de comprendre qu'elle n'est pas aussi forte que lui, qu'elle est bien plus facile à briser que ce qu'il semble penser...

"Tu n'as pas le droit... Tu ne peux pas te pointer comme ça, t'imposer malgré mes efforts pour te tenir à l'écart et en plus imposer tes propres règles." Il devait lui laisser une place dans tout ça, Pandore elle n'était pas faite pour être miss je suis belle et je me tais. S'il avait voulu une fille facile, qui ne dirait jamais rien... Alors il s'était trompé sur toute la ligne. Ses doigts sur son torse se déplace le temps de quelques secondes en suivant ses lignes à travers le tissu qu'elle ne connaissait que trop bien. "Parce que pouvoir t'approcher, te toucher, t'embrasser de nouveau... C'était un rêve auquel j'osais à peine pensée... J'ai besoin de savoir que c'est réel Andreï." Pouvait-il la comprendre ne serait-ce qu'un tout petit peu ? Ou est-ce qu'ils étaient finalement trop radicalement différents ? Est-ce qu'ils s'étaient trompés ? Est-ce que finalement leur histoire était possible ? Ou n'était-ce qu'un doux rêve qu'ils n'avaient pu qu'effleurer des doigts avant que la réalité ne les rattrape ? "Si l'amour est mort, alors que fais-tu là ?" Chuchote-t-elle tout à coup... Une main quitte son torse pour finir dans l'une de ses poches, celle où se trouve la fameuse boite, elle réfléchit, serrant cette dernière entre ses doigts et se donner du courage.

"Ne le dis pas si tu n'en as pas envie..." Après tout elle ne comptait pas le forcer à quoique ce soit, contrairement à lui. Finalement elle soupire, elle sort la petite boite qu'elle tient entre les doigts et la lui donne. "Fais-en ce que tu veux. Joyeux anniversaire Andreï." Dans le paquet se trouvait une chaine et au bout, deux petits chaussons de ballerine, rappelant alors ce fameux après-midi qu'ils avaient passé à apprendre à se connaître. Toutes les heures, les deux chaussons se mettaient alors à tournoyer comme elle avait pu le faire autour de lui... Elle avait demandé de l'aide à Alcyone pour lui confectionner ce bijou, il était prêt depuis des mois... Elle ne pensait pas pouvoir lui donner et finalement... "Évite juste de me le renvoyer en miette..." Comme cette photo qu'il lui avait rendue complètement chiffonnée... Comme son cœur qu'il avait brisé... Elle se défait de lui, elle se sent un peu idiote, elle fait quelques pas pour être certaine de tenir debout. Elle commence alors à prendre la direction du château sans même savoir si elle allait réellement y parvenir, s'il allait la laisser faire. Ses jambes la portaient difficilement, mais elle avait besoin d'espace, quand il l'oppressait elle n'arrivait pas à réfléchir correctement, plus elle avance et plus son cœur saigne... Pourtant ils ne peuvent pas simplement reprendre là où ils s'étaient arrêtés, c'était trop facile, trop simple, c'était comme s'il ne se rendait même pas compte du mal qu'il lui causé...