(lukasz) the world is your runway

Beau et peut-être encore jeune homme qui travaille comme couturier à Gaichiffon, Pré-au-Lard, depuis maintenant près de six mois. Il est né à Varsovie en ce beau jour qu'était le 5 août 1977 en tant que sang-pur ; à présent il vit à Pré-au-Lard. Lors de son passage à Durmstrang, son niveau scolaire était assez bon. Il est plutôt agile, rapide, intelligent, calme, rassurant, perfectionniste, travailleur mais aussi impulsif, rancunier, solitaire, susceptible, maniaque. Lorsque les dinosaures vivaient encore, il s'est procuré une baguette faite en bois de noisetier, mesurant vingt-quatre centimètres et contenant un nerf de cœur de basilic. Avec cette baguette, il lui est possible de créer un patronus - le sien prend la forme d'un furet. La vision qu'il a eu face au miroir du risèd : Lukasz se voit réuni avec sa fille Agatha. Mais la vie n'est jamais entièrement rose, la preuve avec les épouvantards. Il a peur du vide, dans son cas.

ϟ Quel était votre camp lors de la Grande Bataille ?  Lors de la bataille, le Polonais se trouvait en France. Il n'y a donc pas participé. Même s'il est de sang-pur, il n'a jamais pensé que son sang était supérieur. Si sa famille est encore de sang-pur, c'est par tradition. Il ne se serait donc pas battu avec les mangemorts. Il n'aurait pas forcément choisi un camp, il se serait battu pour protéger le plus de monde possible.

ϟ Dans ce nouveau monde sans Voldemort, qu'est ce qui a changé pour vous ? Lukasz n'a pas vécu au Royaume-Uni lors du règne de Voldemort, mais il a entendu parler de lui que ce soit à Durmstrang ou plus tard, en France. Il est rassuré d'avoir appris qu'il avait été vaincu. Il préférait vivre dans un monde sans Voldemort plutôt qu'avec. Ce mage avait entraîné de terribles choses. Il y avait eu beaucoup de morts, beaucoup de nés-moldus avaient été victimes des sorciers qui se croyaient supérieurs. S'il avait été pris pour cible, Lukasz en aurait probablement voulu au monde entier. Il avait eu la chance d'être né de sang-pur et qu'on ne lui ait jamais rien reproché de ce côté-là. Alors techniquement, rien n'avait changé, en dehors du fait qu'il ait pu venir travailler à Londres, puis à Pré-au-Lard.

ϟ Quelle est votre théorie sur les perturbations magiques qui ont lieu depuis noël ? Les perturbations magiques, Lukasz n'en a entendu parler que très récemment. Quand il travaillait encore à Londres, personne ne s'était jamais plaint de problèmes magiques. C'est en emménageant à Pré-au-Lard qu'il commença à remarquer que sa magie était détraquée. Un soir, aux Trois Balais, il eut une discussion avec un sorcier et il comprit que ce problème touchait tous les habitants du village à Poudlard. Il ne comprend pas vraiment ce qu'il se passe et n'a pas de théorie sur ces perturbations. En septembre, ils apprirent qu'il s'agissait d'une épidémie. Comment était-elle arrivé ? Qui touchait-elle ? Il n'en avait absolument aucune idée.

ϟ Quelle est votre réputation à Pré-au-Lard ? Il n'est arrivé à Pré-au-Lard que quelques mois plus tôt. Pour l'instant, ceux qui sont passés à la boutique ont constaté qu'il est très concentré dans son travail, perfectionniste et aimable. Il sait accueillir les clients. Il est avenant, principalement avec les femmes. Il fait bien son travail. Il a du goût et du talent en ce qui concerne les vêtements. Il manie l'aiguille à la perfection. Il sait mettre en valeur chaque personne et sait leur donner confiance. En dehors de son travail, on le voit souvent aux Trois Balais ou dans d'autres établissements. Il aime bien boire en bonne compagnie. Il aime discuter pendant des heures. Quand il a un peu trop bu, il s'invente une vie devant les inconnus, il parle de sa fille, Agatha, et des bêtises qu'elle peut faire à la maison. Il déprime parfois, quand il est trop alcoolisé et qu'il se rappelle qu'il aurait pu être père.

Assis sur une chaise dans la nurserie, Lukasz était accoudé au berceau. Il observait Agatha, dans ses beaux vêtements de bébé blancs et roses, elle dormait paisiblement. Arkadia et Novak ne l’avaient pas interdit de voir la petite fille, à ses risques et périls. Lukasz savait qu’il ne devait pas s’attacher à elle, qu’elle n’était pas à lui, qu’elle n’était plus à lui. Pourtant, il était comme hypnotisé lorsque sa poitrine se soulevait au rythme de sa respiration. Il voulait la prendre dans ses bras, la serrer contre lui, mais il ne voulait pas la réveiller. Il se demandait si elle se souviendrait de lui plus tard. Il ne se faisait pas d’illusions, c’était un bébé, elle l’oublierait presque immédiatement à son départ. Quelques minutes plus tard, Novak entra dans la nurserie et se pencha au-dessus du berceau de sa fille. Lukasz eut un pincement au cœur, mais il venait lui apporter une bonne nouvelle : « Agatha est magnifique… Est-ce que tu as entendu la nouvelle ? Voldemort a été vaincu. Il y a eu une bataille à Poudlard la nuit dernière. C’est terminé… Nous allons pouvoir voyager au Royaume-Uni en toute sécurité à présent… » En entendant cette nouvelle, Lukasz sourit. Il était content pour les sorciers de l’autre côté de la Manche. Il était triste pour les victimes, qui étaient nombreuses, il l’apprendrait plus tard, mais soulagé pour eux. « Tu vas pouvoir te rendre au Royaume-Uni. J’ai envoyé un hibou à mon ami à Londres… il acceptera de te prendre dans sa boutique… Tu pourras commencer une nouvelle vie et poursuivre ta carrière… Tu as du talent, tu sais ? Je te souhaite autant de succès que moi. » Dès le lendemain de la guerre, les Benovsky étaient prêts à l’envoyer là-bas. Lukasz regarda Agatha, il allait bientôt être séparé d’elle. Il savait, il avait su depuis le début, que ce jour arriverait, mais il n’était pas prêt. Lukasz se souviendrait à jamais de ce jour comme celui où il avait été viré de son travail, celui qui consistait à aider les Benovsky à avoir un enfant.

ϟ Ton pseudo : Estelle / .sparkle ϟ Ton âge : 26 ans ϟ Ton avis sur mumblemumps : Je crois que c'est même plus la peine de le demander... ϟ Le mot de la fin : Il a mis un peu de temps à arriver, mais il est là mon petit sixième compte, mon premier personnage à ne pas être élève actuellement

« Lui c'est mon fils, Lukasz Piotr Wozniak. » Prononça la douce voix de Sofia Wozniak, née Szabo. Issue d’une famille de sang-pur slovaque, Sofia avait été fiancée très jeune à un sorcier polonais au sang tout aussi pur, le fils du chef cuisinier d’un petit établissement de Varsovie, Piotr Wozniak. Le père de Stanislas, Piotr, s’était fait une petite réputation parmi les sorciers du pays qui venaient manger chez lui les meilleurs pierogi, plat typique de la cuisine polonaise. Sofia était très fière d’avoir épousé Stanislas et d’avoir eu un fils. Il venait d’avoir quatre ans ce mois-ci. Lukasz était un petit garçon très calme et solitaire, fils unique, plus sage qu’une image. Son grand-père l’avait mis à la tâche depuis tout petit, mais à chaque fois qu’il voyait un couteau et que Piotr coupait quelque chose, Lukasz se mettait à grimacer. C’était une manie à la fois étrange et attendrissante. Après s’être coupé une fois, le petit garçon se disait que tous les ingrédients devaient souffrir quand on les préparait. En règle générale, Lukasz aimait regarder son grand-père cuisiner. Toutes ces bonnes odeurs le fascinaient, ainsi que les goûts qu’il aimait découvrir. Mais le jeune garçon semblait déjà avoir décidé à cet âge-là qu’il ne manierait pas les couteaux quand il serait grand. « Je ne crois pas qu’il suive les traces de son grand-père. » Dit la maman à une cliente du restaurant, en parlant de son fils. La petite tête blonde se trouvait plus loin, au comptoir où il mangeait ce qu’on lui avait préparé. C’était un des derniers plats cuisinés par le patriarche de la famille Wozniak, qui allait bientôt prendre sa retraite bien méritée après tant d’années de dur labeur. Son métier le passionnait tellement qu'il le quittait presque à contrecœur, mais il était fatigué. « C’est encore un enfant. Je voudrais qu’il s’épanouisse dans ce qu’il aime plus tard. Quoiqu’il arrive, je serai fière de lui. » Sofia voulait le meilleur pour son enfant. Elle l’accepterait comme il est, quoiqu’il devienne. Elle ne se laisserait pas impressionner par les autres femmes aux maris qui ont réussi dans leur vie, mais qui ne sont peut-être pas heureux. Jamais Sofia n’obligerait Lukasz à faire quoique ce soit qui le puisse le rendre un jour malheureux. Stanislas, lui, travaillait dans un tout autre univers que la cuisine, il tenait une petite bijouterie sorcière. Il taillait les pierres, les sublimait. Sofia l’aidait dans sa boutique. Elle avait toujours voulu devenir dresseuse de trolls de sécurité. Il y avait beaucoup de trolls à la frontière entre la Tchécoslovaquie et la Pologne, mais ses parents l’en avait dissuadée. Elle avait étudié le commerce dans le monde sorcier après ses études à Durmstrang. La sorcière complétait ainsi parfaitement son mari. A quatre ans, Lukasz était un petit garçon très aimé à qui on répétait que tout était possible, que la vie était belle et qu’il n’avait à s’inquiéter de rien. Puis, quelques mois plus tard, la boutique Wozniak fut dévalisée, des milliers de gallions et bijoux furent perdus à jamais, Sofia fut gravement blessée dans l’attaque, Stanislas fut touché par un sortilège fatal. La société fit faillite, la perte fut considérable, mais désormais veuve et sans son tailleur de pierres, Sofia n’eut plus envie de reprendre l’affaire. Il n’y avait plus rien à sauver. Piotr Wozniak avait pris sa retraite. Divorcé et seul, il accueillit sa belle-fille et son petit-fils dans sa demeure. En vendant tout ce qu’elle avait, Sofia réussit à réunir assez d’argent pour qu’ils puissent vivre une vie modeste, sans trop importuner Piotr, qui les aida autant que possible. Ce n’était pas assez pour éviter les dettes.

► Lukasz Piotr Wozniak : Né le 5 août 1977 à Varsovie ■ Sang-pur ■ Père : Stanislas Wozniak, sang-pur polonais, décédé le 20 décembre 1981 ■ Mère : Sofia Wozniak, née Szabo, sang-pur slovaque ■ Grand-père : Piotr Wozniak, sang-pur, divorcé, ancien chef cuisinier d'un petit établissement pour sorciers, aujourd'hui retraité et toujours en Pologne ■ Ses parents possédaient une bijouterie jusqu'au cambriolage qui a tout changé ◄

Grandir sans père n’avait pas été facile pour Lukasz. Il avait quatre ans et demi à sa mort. Son grand-père était son unique exemple masculin pour de nombreuses choses, et bien moins pour d'autres. S’il ne partageait pas son goût pour la cuisine, il ne partageait pas non plus sa passion pour son sport favori, le Quidditch. Lukasz aimait courir, il aimait plutôt les sports de combat, de contact. Il n’aimait pas le Quidditch. Quand il était petit, on l’avait un jour forcé à monter sur un balai, mais il avait peur et il en avait été traumatisé. Un peu comme les couteaux de cuisine. A son arrivée à Durmstrang en 1988, Lukasz avait été placé dans la Fratrie des Basilics. Il était rapide, agile et intelligent. S’il n’avait pas été traumatisé quand il était petit, Lukasz aurait sûrement été un excellent joueur de Quidditch. En attendant, les cours de vol sur balai lors de sa première année furent une véritable torture. Au niveau de ses pouvoirs, comme la plupart des élèves de sa fratrie, Lukasz était plutôt faible. Ses sortilèges fonctionnaient, mais ils manquaient de force et de conviction. Même s’il était de sang-pur, il préférait utiliser ses mains plutôt que sa magie. Avec son physique avantageux, Lukasz avait son petit succès, mais sa réputation n’était pas terrible. Beaucoup savaient que sa famille était endettée et qu’il n’avait plus son père. Ses études se déroulèrent plutôt normalement. Son niveau scolaire était plutôt bon. Il termina ses études en 1995 avec de bons résultats aux ASPIC et un avenir encore flou. En effet, il n’avait pas encore trouvé sa vocation. Un jour, elle frapperait à sa porte.

► A étudié à Durmstrang de 1988 à 1995, dans la Fratrie des Basilics ■ Sofia Wozniak travaille à présent au ministère de la magie de Varsovie, à un simple poste de secrétaire où elle peine à joindre les deux bouts ■ En Europe centrale, sang-pur ne veut pas forcément dire famille riche, les Wozniak et les Szabo en sont de bons exemples ■ Que ce soit entre les études de Lukasz, les problèmes de famille ou d’autres imprévus, les Wozniak accumulèrent de grosses dettes ◄

« Lukasz, viens nous rejoindre, je t’en prie. » Sofia avait fait appeler son fils par l’elfe de maison de la famille, Slaby, dès qu’il était rentré de son jogging. Lukasz, encore transpirant, pénétra dans le salon où sa mère buvait le thé avec une dame qu’il ne connaissait pas. Elle se leva quand il approcha, alors le jeune homme se présenta : « Bonjour, je suis Lukasz. Vous êtes ? » Il était courtois et allait droit au but. Il ne savait pas s’il était déjà censé la connaître. En jetant un regard vers sa mère, Lukasz n’arriva pas à décrypter son expression. « Arkadia Benovsky. Enchantée de faire ta connaissance, ta mère m’a beaucoup parlé de toi… » En revanche, c’était la première fois que Lukasz entendait parler de cette femme. Il apprit très vite qu’elle était une des amies slovaques de sa mère, de Durmstrang. Elle était de sang-pur, mariée et n’avait pas d’enfants. Elle s’intéressa grandement à Lukasz, à ce qu’il allait faire, maintenant qu’il avait terminé ses études. Il ne savait pas, mais il allait trouver un travail, quel qu’il soit, pour pouvoir aider rapidement sa mère et son grand-père à rembourser leurs nombreuses dettes accumulées. « Lukasz, chéri… Arkadia a une proposition à te faire… tu n’es pas obligé de lui répondre tout de suite, ni même d’accepter. » Sofia n’était vraiment pas à l’aise, mais son amie lui sourit et prit à son tour la parole. Arkadia était charismatique, sûre d’elle : « J’ai 37 ans. Mon mari et moi essayons d’avoir un enfant depuis des années. Nous avons découvert qu’il est infertile… Nous cherchons une solution pour… avoir un héritier. Nous avons de l’argent, vous avez des dettes, tu es un sorcier de sang-pur, en bonne santé, blond comme mon mari, tu es le candidat idéal Lukasz. » Le sorcier avait un peu de mal à suivre. Mais il commençait à comprendre où elle voulait en venir. Il se leva d’un coup. Arkadia en fit de même. « Mon mari est designer dans une boutique en France, il y a une place pour toi si tu le souhaites. Il t’apprendrait le métier. Tu toucherais un bon salaire et tu serais logé gratuitement chez nous… Et si tu acceptes de m’aider à concevoir un enfant, nous te donnerons un bonus, chaque mois… » Donc, si Lukasz comprenait bien, Arkadia voulait le payer chaque mois pour qu’il couche avec elle, dans l’espoir qu’elle tombe enceinte, et son mari était dans le coup ? Il jeta un regard choqué à sa mère et se tourna vers son amie. « Vous êtes… folle ?! Vous voulez que je vous fasse un gamin ? J’ai à peine 18 ans. Je… » « Non. Ce ne serait pas ton enfant. Tu… Oui, tu serais le père biologique, mais… personne ne devra le savoir. Jamais. Tu n’auras aucun rôle dans sa vie. Nous ferons un serment inviolable pour nous assurer que… tu ne chercheras pas à le contacter… contre de l’argent, bien sûr… Je t’en prie, réfléchis-y. » Quelques semaines après, Lukasz décida d’aider ce couple à avoir un enfant. C’était peut-être la pire décision de sa vie, mais au moins, il pourrait aider sa famille à rembourser leurs dettes. Il ne voulait pas d'enfant dans l'immédiat, ce ne serait pas un trop grand sacrifice. Il avait plus à gagner qu'à perdre. Il débarqua à Paris fin 1995, et à 18 ans seulement, le sorcier intégra la maison Gaichiffon, chaîne de prêt-à-porter ancestrale, fondée en 1750, en tant qu’assistant au couturier du designer Benovsky.

► A rencontré Arkadia Benovsky le 15 septembre 1995 ■ A déménagé à Paris, chez les Benovsky, le 10 décembre 1995 ■ Occupe le poste d'assistant au couturier à la boutique Gaichiffon de Paris, dirigée par le designer et propriétaire Novak Benovsky ■ Apprend le métier de couturier, sur une clientèle essentiellement féminine, souvent aisée ■ Est populaire auprès des clientes françaises ■ Très habile avec ses mains, à l'aise avec un fil et une aiguille autant qu'avec la conversation en anglais ■ N'a finalement appris que très peu de français ◄

« Vous allez rester là, à nous regarder ? » Demanda Lukasz à son patron la première fois où il se retrouva dans la grande chambre. Tout avait été calculé pour qu’Arkadia soit en période d’ovulation. Lukasz avait accepté de féconder cette femme en échange d’une bonne somme d’argent, une somme qui lui permettrait de rembourser entièrement les dettes de sa famille. Ce n’était qu’une relation purement commerciale, sexuelle, il ne la connaissait même pas réellement et n’avait aucun sentiment pour elle. C’est pour cette raison que Novak tenait à assister à la fécondation, parce qu’il avait accepté qu’un homme mette sa femme enceinte, pas qu’il en profite pour en tirer du plaisir. « Fais comme si je n’étais pas là. » Répondit-il à son employé. Lukasz essaya de ne pas penser à son patron quand Arkadia s’allongea sur le lit et s’offrit à lui. Quelques minutes plus tard, il abandonna. « Je suis désolé, je ne peux pas… pas avec vous ici. » Fit-il à Novak, craignant sa réaction. Ce n’était pas la première fois que Lukasz avait un rapport sans sentiments, mais en présence du mari, c’était bien une première. Arkadia réussit à convaincre son mari de lui faire confiance et de les laisser. Ils réussirent à aller jusqu’au bout, cette fois, en toute intimité. « Merci Lukasz. Tu peux t’en aller. Nous recommencerons demain. » Et ils recommencèrent encore quelques fois lors du cycle d’ovulation, ainsi qu’à chaque période d’ovulation depuis. Entre Lukasz et Arkadia, le courant passait plutôt bien et cette relation purement sexuelle devint peu à peu plus naturelle et moins commerciale. Lukasz se demandait ce qu’il lui arriverait le jour où Arkadia tomberait enceinte. Chaque mois, ils espéraient qu’elle le soit enfin, mais chaque mois, il ne se passait rien et le couple Benovsky commençait à ne plus y croire. Novak se montrait très strict envers Lukasz à la boutique, c’était sa façon de se venger et de garder le contrôle sur le jeune Polonais. Un an plus tard, en décembre 1996, Arkadia frappa à la porte de sa chambre. Elle avait quelque chose à lui demander. « Lukasz, je te sens moins… heureux ces derniers temps. Quelque chose ne va pas ? Tu as une petite-amie ? Des regrets ? Des doutes ? » Ces derniers temps, Lukasz avait en effet fait des rencontres, mais comme il ne souhaitait pas parler de sa relation avec les Benovsky, en général, ces rencontres ne se concrétisaient pas. Quand Lukasz travaillait à la boutique, il était charmant, accueillant et aimable. Il ne parlait pas bien la langue, mais il se rendait utile. Il était tout naturel que certaines femmes viennent à lui. De plus, il n’était pas insensible au charme des Françaises. Le seul problème dans l’histoire, c’était lui. « Non, tout va bien. On va y arriver, il faut y croire. » Et finalement, c’est en juin 1997 qu’elle tomba enfin enceinte. Un test de grossesse confirma que ses nausées matinales étaient dues à ce miracle. « Je n’y croyais plus ! Lukasz, prends un jour de congé, tu l’as bien mérité ! » Dit Novak en le félicitant et en lui payant un verre. Ils étaient dans un bar quand il lui avait confirmé la bonne nouvelle. Lukasz ne savait pas trop comment le prendre. Arkadia attendait son enfant, mais il savait que ce ne serait pas son enfant. « D’ailleurs, tu fais du bon boulot à la boutique également. Je crois que tu mérites une promotion… et que tu porteras fièrement le titre de couturier. » En presque deux ans, Lukasz connaissait désormais presque parfaitement le métier et il était fier d’évoluer. Ce mois-là, il put envoyer un énorme chèque à sa mère et son grand-père, il mit aussi un peu d’argent de côté.

► Dans sa vie privée, Lukasz ne s'intéresse pas aux hommes. De part son métier, on a parfois cru qu'il était homosexuel, mais c'est complètement faux ■ Pendant tout son séjour en France, il n'a eu aucune petite-amie, juste quelques relations très brèves ■ Arkadia est tombée enceinte de Lukasz en juin 1997 ■ Promu d'assistant à couturier en juin 1997 ◄

Jour après jour, le ventre d’Arkadia s’arrondissait. On fit venir les meilleurs médicomages pour assurer les meilleurs soins. Arkadia approchait bientôt la quarantaine, il ne fallait prendre aucun risque. Les relations entre elle et Lukasz cessèrent car elles n’avaient plus lieues d’être. Lukasz tenta de se tenir loin de cette grossesse pour ne pas avoir de regrets, en essayant de se dire qu’il n’était pas le père, que c’était Novak le père. C’était une période assez difficile pour le Polonais. Un soir, on frappa à sa porte. C’était Arkadia. Lukasz la fit entrer, elle était là pour lui annoncer une nouvelle : « C’est une petite fille. Ce n’est pas un garçon, comme on l’espérait, mais c’est déjà merveilleux. Un vrai petit miracle. Et c’est grâce à toi. » Arkadia s’approcha de Lukasz et l’embrassa. Il resta assez déstabilisé par ce geste. Il s’éloigna d’un pas, sans la repousser sur le coup, mais ils ne pouvaient pas aller plus loin, Novak le tuerait. « S’il te plait, Lukasz, j’en ai besoin. Il ne me touche pas comme tu le fais… » Il pouvait comprendre Arkadia, mais il avait donné à ce couple ce qu’ils voulaient, un enfant, il avait terminé sa mission. Novak ne l’avait autorisé qu’à cela et il était assez clair qu’il ne tolèrerait plus aucune relation entre eux une fois sa femme enceinte. « Désolé, je ne peux pas. Je ne peux pas risquer de tout gâcher… » Entre Arkadia et lui, c’était bel et bien terminé. Il ne voulait pas risquer de se faire renvoyer, il travaillait en tant que couturier. Il ne voulait pas de problèmes avec le designer, son patron. Vexée, elle lui dit : « Dès que j’ai accouché, je ne veux plus te voir. » C’est le 22 mars 1998 qu’elle mit au monde sa petite fille, Agatha. Lukasz n’avait pas eu son mot à dire pour le nom, mais il le trouvait parfait. On l’autorisa à la voir, à la prendre dans ses bras, pour qu’il puisse en avoir un bon souvenir. Agatha était magnifique, la plus belle des petites filles. Il en était ému aux larmes. C’était sa petite fille, son sang. On pouvait lui dire ce qu’on voulait, il était sans conteste le père biologique. Dans les semaines qui suivirent, Novak lui parla de son départ. Il tentait d’arranger un transfert avec une autre branche de Gaichiffon, celle de Londres car il connaissait bien le propriétaire, mais la situation dans le pays était instable. Alors il resta encore un peu chez les Benovsky, tentant d’éviter Arkadia et de voir Agatha aussi souvent que possible. Il voulait graver son visage dans sa mémoire. Finalement, la guerre prit fin de l’autre côté de la Manche, et le 14 mai 1998, la cérémonie du serment inviolable eut lieu. L’enchaîneur était Novak, jetant le sortilège liant Arkadia et Lukasz. « Lukasz, tu promets de ne jamais prendre contact avec Agatha ? » « Je le promets. » Il avait les tripes serrées. Il avait envie de vomir, de tout plaquer et de fuir avec la petite fille, mais il savait que cela ne leur apporterait rien de bon. Les Benovsky seraient de meilleurs parents pour Agatha qu’il ne pourrait jamais l’être. « S’il arrivait un accident, si Novak et moi venaient à mourir ou à disparaître, tu promets de récupérer Agatha et de t’occuper d’elle ? » « Je le promets. » Et c’était tout ce qu’ils lui demandèrent. Ils ne le contraignaient pas à ne plus jamais parler d’elle, à l’oublier. Pour cela, il leur en était reconnaissant. Un peu plus tard, après la cérémonie, Arkadia vient vers lui. « Je m’excuse pour mon comportement… je… je n’ai pas été très correcte avec toi. Je veux que tu gardes ça. Elle ne manquera de rien, je te le promets. Elle sera heureuse. » Arkadia donna à Lukasz une photo d’Agatha, où elle avait un peu plus d'un mois.

► Arkadia a accouché le 22 mars 1998 d'une petite fille en parfaite santé, nommée Agatha Benovsky, unique héritière des Benovsky ■ A part quelques amis du couple, personne n'a jamais su quel rôle avait joué Lukasz dans cette histoire ■ Le 14 mai 1998, deux semaines après la fin de la guerre au Royaume-Uni, il a fait un serment inviolable avec Arkadia : il a renoncé à contacter Agatha pour toujours, mais si par malheur il devait arriver un accident à Arkadia et Novak, il aurait la garde de la petite fille ■ A quitté la France, Paris, pour l'Angleterre, Londres, le 16 mai 1998 ■ Couturier pour la boutique Gaichiffon de Londres de mai 1998 à juillet 2000 ■ En juillet 1998, il avait réussi à rembourser toutes les dettes familiales et a commencé à économiser pour sa future vie ■ S'est fait renvoyer après avoir couché avec la femme du propriétaire ◄

« Vous avez travaillé pour Gaichiffon à Paris et à Londres, c’est bien ça ? » Demanda le propriétaire de la boutique à Lukasz la première fois où il accepta de le rencontrer pour voir s’il pouvait occuper le poste qu’ils cherchaient à pourvoir. Lukasz confirma : « C’est bien ça. J’ai travaillé avec le designer Benovsky. » Le sorcier savait que ce serait un point en sa faveur. C’était lui qui l’avait formé et il était très populaire en France comme à l’étranger. Il avait maintenant presque cinq ans d’expérience et un talent indéniable pour la couture et la création. Il ajouta : « Si vous me faites confiance, vous ne le regretterez pas. » Le propriétaire lui posa encore quelques questions, puis il passa à la pratique. Il réussit les quelques épreuves. Lukasz fut embauché à l’essai en août 2000 dans la boutique de Pré-au-Lard. Le propriétaire lui avait dit : « Vous savez, Pré-au-Lard, ce n’est pas Paris ou Londres. Ici, le style est un peu différent, nous avons beaucoup d’étudiantes parmi nos clientes. Il y a aussi une section pour les hommes. Mais la clientèle est beaucoup moins… luxueuse qu’en France. » Le sorcier avait répondu que cela ne lui posait aucun problème et qu’il saurait s’adapter à tous. Avec son travail, Lukasz disposait d’un petit appartement, derrière la boutique, qui n’était pas utilisé par le propriétaire. L’emplacement n’était pas idéal et c’était très petit, mais il n’allait pas se plaindre. Le loyer était directement retiré sur son salaire et il put y emménager à la fin de sa période d’essai. Il travaillait en journée et fréquentait les bars et pubs le soir pour rencontrer du monde et se détendre. Pré-au-Lard était un monde à part, loin des beaux quartiers de Londres et Paris. Lukasz mettait de l’argent de côté, pour son avenir, mais aussi pour celui de sa fille Agatha. Il regrettait son accord avec ce couple. Il regrettait de ne pas être le père de l’enfant. Il avait reçu une photo d’elle prise lors de son deuxième anniversaire, mais depuis, plus rien. Parfois, il avait des idées noires. Il savait que s’il arrivait un accident, si Arkadia et Novak ne pouvaient plus s’occuper d’elle, le sorcier récupérerait Agatha. Il en était presque à espérer qu’il leur arrive malheur.

► Réembauché à Gaichiffon en août 2000 pour ses talents de couturier, à Pré-au-Lard cette fois ■ Il fait autant d'heures supplémentaires que possible pour économiser encore plus d'argent afin de pouvoir un jour s'occuper de sa petite fille ■ N'arrête pas de penser à Agatha, qui a maintenant presque 3 ans ■ Souhaite secrètement qu'il arrive malheur à Arkadia et Novak pour que le serment inviolable soit annulé et qu'il puisse récupérer sa fille ■ Espère un jour devenir designer et que tous finissent par connaître le nom de Lukasz Wozniak dans le milieu de la mode dans le monde des sorciers ◄