Lesson well learned Ft. Eliael

Juin et ses températures plus clémentes étaient déjà là. Le temps avait filé à une vitesse incroyable entre le moment ou j'avais pris la décision d'enfin mettre à exécution mon plan et ce moment où j'étais réellement passée à l'action. La nuit ne faisait que commencer et je n'aurais sûrement pas autant de temps que je le voudrais comme dans les autres occasions. Qu'importe, ce défi-là je m'en délectais à l'avance. Cette fois, cependant je ne venais rien ajouter à ma belle collection, non... Je venais récupérer mon dû. Ce n'était pas un objet aux propriétés incroyables non plus, juste quelque chose avec une grande valeur sentimentale pour moi. Oui j'avais mon côté sensible, mais ne cherchez pas. Ce n'était pas quelque chose de très apparent chez moi.

Ma cible ? Eliael Xanielov ou « Monsieur X » comme il s'était un temps appelé. Bon... Il allait sans dire que je trouvais mon surnom beaucoup plus classe, mais tout était question de point de vue et je n'allais pas débattre goûts et couleurs, là j'avais mieux à faire. Bref pour la petite histoire, il m'était tombé dessus au début de ma carrière de cambrioleuse. Non pas littéralement voyons...
Lors d'un de mes petits raids nocturnes, il m'avait prise sur le fait et mon butin m'était passé sous le nez. Mais ça ne s'arrêtait pas là, non... il s'était payé le culot de me donner des leçons de discrétion, de dextérité et de savoir-faire. J'étais vexée comme pas deux, de m'être fait avoir aussi facilement, de devoir faire une croix sur ma prise et en plus de recevoir un cours d'effraction que je n'avais pas demandé. Cependant, je devais admettre que ses conseils avaient été bien employés lors des escapades qui avaient suivi. Dans le fond peut-être était-ce en partie grâce à lui que je n'avais toujours pas visité les cellules d'Azkaban.
En attendant, ce type m'avait dérobé mon bracelet, mon fameux dû que je venais récupérer ce soir. Je n'avais jamais eu l'occasion de venir le reprendre, je ne l'avais jamais recroisé. Après la bataille, j'avais appris son incarcération par la presse ainsi que tout ce qu'il avait fait.
Et puis il y a un an environ, il était sorti. Il vivait maintenant à trois rues de chez moi et je n'avais plus vraiment d'excuses pour ne pas aller reprendre mon bracelet. Sauf qu'on ne débarquait pas chez un type comme lui sans un minimum de préparation. Enfin, je ne m'introduisais jamais chez quelqu'un sans préparation de toute façon, mais avec Eliael c'était différent. Il n'était pas le bête collectionneur qui se pensait à l'abri de tout. Je savais que ce ne serait pas simple, et je refusais d'essuyer un nouvel échec face à lui.
Alors j'avais pris mon temps, repoussé encore et encore le jour où je passerais à l'action, sans parfois savoir ce qui me retenait encore.

Et puis il y a deux mois environ à la suite d'une soirée, disons mouvementée... Ella, l'Auror qui avait passé la soirée avec moi l'avait évoqué. Un fantasme ambulant avait-elle dit... Admettons... Bon ok, je reconnaissais qu'il avait un charisme indéniable. J'avais toujours du mal à reconnaître des qualités aux gens qui m'avaient fait ravaler ma fierté. Soit... En tout cas elle m'avait rappelé que j'avais toujours une affaire inachevée. Il était temps de montrer à Eliael que j'avais bien appris sa leçon. Ma décision était prise. Mon bien, je le récupérerai avant l'été.

Et voilà comment, j'avais désactivé un par un chacun de ses systèmes de sécurité avec minutie et patience. L'un d’eux m'avait d'ailleurs bien donné du fil à retordre, mais j'étais entrée. Le silence de la maison m'enveloppa. Une tranquillité rassurante, mais pas assez pour me faire relâcher toute mon attention. Je ne portais pas mon masque ce soir. Inutile, il savait qui j'étais et si par malheur il arrivait quand même à me surprendre, qu'il voie mon visage ne changerait pas grand-chose. Il me fallait maintenant mettre la main sur mon bracelet. Non, utiliser un « accio » était une très mauvaise idée. Ça, c'était le truc à vous faire déclencher une alarme secondaire. J'aurais pu emmener un niffleur, mais franchement les bestioles ce n'était pas mon truc. Et puis je n'avais pas forcément envie qu'il me déballe toute l'argenterie ou me retourne la maison. Pour rappel, j’habitais à trois pas d'ici, je ne souhaitais pas que le Hongrois me renvoie la pareille. Remarquez, il n'aurait pas grand-chose à faire... ça faisait trois semaines que j'avais repris de mauvaises habitudes et que je n'avais pas rangé mon bordel « organisé ».  
Non, il allait falloir chercher, avec pour seuls outils mes mains et mes yeux. Je mis un certain temps avant de mettre la main dessus, des cachettes les plus évidentes aux endroits les plus improbables. Je le récupérai et le remis à mon poignet avant de laisser ma signature d'un coup de baguette. Je m'apprêtai à partir quand un sentiment m'envahit. Ce sentiment que ma satisfaction n'était pas complète. Oui il saurait bien sûr que j'étais venue reprendre ce qui m'appartenait, mais je ne parvenais pas à être totalement réjouie de ce que je venais d'accomplir. J'attrapai un ouvrage sur le côté et retournai m'installer confortablement dans un fauteuil pour l'attendre. Je voulais être là pour observer sa réaction lorsqu'il découvrirait que j'étais parvenue à passer son système de sécurité.