Sad, angry, mad and disappointed. But I'll survive. @Lucrezia Zabini
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Les fiançailles de ta soeur était une pilule que tu n'arrivais pas à faire passer. Ça t'avait même poussé à discuter avec ton cousin. Exploit. Mais ça allait, tu t'y faisais, peu à peu. Après tout, n'était-ce pas toi qui l'avais tannée durant des mois, t'escrimant à lui expliquer qu'il faudrait un jour qu'elle fasse honneur à son père, qu'elle ne pouvait y échapper ? T'aurais préféré que ce soit avec un autre, certes, la combinaison n'était pas idéale. Mais tu songeas que pour toi non plus, ces décisions ne te plaisaient plus vraiment, mais il fallait que tu te forces, et puis, tu ne cessais de te dire que des fiançailles n'obligeaient pas forcément un mariage. Amadi aurait le temps de revenir sur son choix, tu l'espérais. En attendant, tu espérais que ça allait calmer ta jumelle, qu'elle prendrait ses responsabilités de femme un peu plus au sérieux, maintenant que tout se concrétisait. Maintenant qu'elle s'était fait prendre au piège. Alors la tempête était passée, le calme était revenue sur les flots, doucement, progressivement. Avant la nouvelle bourrasque. Des bruits de couloir, des rumeurs. Des chuchotements entendus au coin d'une salle de classe. Ils aimaient bien parler quand t'étais là, ils se sentaient tous si supérieurs, de savoir quelque chose que tu ignorais. Ça te regardait en se marrant. T'étais le dindon de la farce. Pas cocu, mais pour toi, ça n'avait pas vraiment de différence. Tu te sentais trahi, humilié. Tu te sentais sale.
Ça faisait probablement longtemps que ça circulait sans que tu ne captes ce qui pouvait bien se dire, après tout, t'étais pas un adepte des histoires de jeunes filles, tu n'écoutais pour ainsi dire pas. Sauf quand tu saisissais le nom de Lucrezia. Et il y a quelques jours, tu l'avais entendu. Clairement. Aux côtés de celui de Blaise. Au début, ça ne t'avait pas étonné, tu savais que les deux cousins étaient proches, parfois plus proches que tu ne l'étais avec ton propre double et ça avait le don de te mettre en rogne. Mais tu ne pouvais pas l'empêcher. Les propos pourtant étaient tout autres, ils ne parlaient pas d'un lien fusionnel, d'un amour fraternel.
Ton cousin avait sauté ta soeur.
Ça te dégoûtait, te répugnait. T'avais envie de vomir rien qu'en pensant ces mots. Comment ? Pourquoi ? Y avait-il quelque chose sur terre qui soit plus immonde que ça ? T'osais plus approcher Lucrezia, tu pouvais pas. Dans ses yeux tu n'arrivais pas à voir autre chose que le sourire séducteur de Blaise, sur son cou tu semblais voir sa bouche se déposer, ses mains se poser sur ses hanches. Tu t'arrêtais avant d'aller trop loin, avant que ça ne devienne trop malsain. Pendant un moment, tu n'y avais pas cru. Ces gens recherchaient tant des sujets pour s'amuser que celui-ci aurait pu être un piège dans lequel tu venais de sauter à pieds joints. Mais ça n'y ressemblait pas. D'autant plus que l'inceste restait un sujet tabou, et que nul n'aurait pris pour jeu de salir la réputation de quelqu'un ainsi. Ou alors il fallait être tordu.
Pourtant, tu ne pouvais pas l'éviter plus longtemps ; déjà la belle brune t'avait rappelé à l'ordre par un hibou qui t'intimait de la rejoindre au lac, pour des explications ? Pour comprendre ? Ça en avait tout l'air. Tu n'avais pas vraiment le choix si tu ne voulais pas provoquer un scandale. Elle avait besoin de toi. C'est ce qu'elle avait écrit, noir sur blanc. Tu riais jaune. Elle se fichait de toi. Tout ce temps, son réconfort, elle l'avait trouvé auprès de Blaise, toi t'étais le dindon de la farce, à peine là pour décorer, pour faire joli dans son environnement déglingué.
En début d'après-midi, t'avais donc quitté ta salle commune pour aller la retrouver, la boule au ventre, le visage fermé. Auparavant tu te serais fait une joie de passer un peu de temps avec ta chère soeur. Aujourd'hui t'aurais préféré être n'importe où sauf au lac. Quitte à combattre un dragon. La silhouette de Lucrezia se dessinait déjà devant toi, au loin. Elle attendait. Tu ne pressas pas le pas pour autant. Une fois à sa hauteur, ton regard se dirigea machinalement vers l'horizon. Le lac était beau, lac d'hiver, gelé par le froid. Elle n'avait pas le droit de te faire ça. Une haine maladive commençait à remonter de tes entrailles. Fallait que tu dises quelque chose. Que t'aies une excuse. Mais tout ce que tu avais en tête c'était de lui dire que tu savais. « Tu voulais me voir je crois ? » Tes yeux cherchaient encore un arbre à fixer pour ne pas croiser son regard. Ça crevait les yeux qu'y avait un problème. Ça crevait les yeux que tu lui en voulais. Mais t'étais trop bête pour la confronter. Ou pas assez.
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Tout dans ton visage trahissait cette colère que tu gardais en toi, que tu intériorisais. Elle t'avait déçue, pire que ça, elle avait fait l'acte dont tu ne l'avais jamais pensé capable. Tu comprenais mieux maintenant, cette proximité qui unissait les deux Zabini. Forcément, il y avait un amour particulier entre eux deux, un amour que tu n'aurais jamais pu apporter à Lucrezia - et que tu ne souhaitais surtout pas apporter, tant cette idée te faisait frissonner et te donnait la nausée. La seule solution pour éviter de cracher au visage de ta soeur, pour éviter de déverser cette colère bloquée dans ta poitrine, avait été d'éviter les deux serpents pendant un temps. Dans une onde chimérique, tu avais cru possible de les éviter à jamais, pour ne pas avoir à faire connaître ta pensée à ta jumelle, pour ne pas avoir à élever la voix, à hausser le ton, à lui crier toutes les injures qui te venaient spontanément à l'esprit, à la condamner pour ses crimes. Mais la Zabini était loin d'être bête, vous descendiez tous deux des mêmes gênes, et même si elle refusait d'utiliser toutes les capacités dont elle était pourvue pour briller en classe, tu savais qu'elle intégrait les choses plus vite que la moyenne et que l'ignorance dont tu faisais preuve envers elle ne passerait pas inaperçue. Cette confrontation, tu t'y étais donc préparé depuis un temps, espérant repousser l'échéance de cette rencontre le plus longtemps possible. Jusqu'à ce que le jour fatidique n'arrivât.
Tu avais toujours voulu rester doux envers Lucrezia, mais soudain tout ce qui te venait à l'esprit étaient des mots acerbes. Tu voulais retrouver ta soeur, celle dont on parlait dans les couloirs parce qu'elle avait du mal à ne garder qu'un lit dans lequel passer la nuit, mais qui n'avait jamais osé tout de même prendre celui de son cousin pour réconfort. Tu voulais retourner dans ton monde candide. « Tu en es sûre ? On ne sait jamais, Blaise aurait pu te la refiler. » Tu étais agressif, tu ne mâchais pas tes mots, et tu n'avais pas envie de faire dans la diplomatie. Il était temps que Lucrezia soit mise devant le fait accompli, il était temps qu'elle comprît. Il était impossible de garder des secrets loin de toi. Curieusement, tu avais l'impression qu'on t'avait donné un pouvoir extraordinaire, là d'un coup, celui d'omniscience. Tu avais ce regard supérieur, cette connaissance surdéveloppée qui te permettait de subtiliser la liberté de ta soeur, liberté qu'elle usait à outrance, jusqu'à ce qu'elle devînt luxure. On se payait ta tête. On rigolait derrière ton dos. Tu avais été bien trop aveugle pour ne pas comprendre avant ce qui se tramait. Il fallait vraiment être débile pour ne pas avoir fait le rapprochement entre les frasques répétées de Lucrezia et cette adoration maladive pour Blaise, bien sûr que les deux étaient liés, bien sûr qu'elle n'avait pas pu s'empêcher d'aller goûter un peu de ce qui provenait de son propre sang. Elle avait pousser le vice jusqu'à son apogée, et quelle outrecuidance pourrait-elle trouver encore ? Peut-être finirait-elle par se marier avec lui, finalement. Après tout, il était de sang pur, ce n'était pas un argument qu'Amadi aurait pu réfuter. Finalement à tes yeux, Erebe n'apparaissait plus comme figure abjecte, au contraire, il paraissait aux côtés de ton cousin comme un être de pure bienveillance. Ironie du sort. « J'espère au moins que tu n'es pas enceinte. Je ne saurais pas si je devrais l'appeler mon neveu ou mon cousin. Ce serait déroutant. » Ne comprenait-elle pas à quel point ça pouvait te dégoûter ? Elle t'avait convoqué là comme si elle ne se doutait de rien, comme si tout allait bien. Tu avais envie de la secouer, de te sortir de ce mauvais rêve. Tu ne pouvais toujours pas supporter de la regarder et tes yeux se perdaient au loin. Tu tentais du mieux que tu pouvais de ne rien t'imaginer, car c'était sans doute ça le pire : les images qui se formaient dans ton cerveau, ces images qui te donnaient la gerbe. Ces deux corps si semblables, entremêlés, ces deux corps qui s'aimaient et qui en fait n'étaient presque qu'un seul et même corps, car elle était un peu de lui, autant qu'il était un peu d'elle, c'était comme donner de l'amour à soi-même. Et jusque là, ça n'avait rien d'abhorrant, si ce n'était pas aussi s'auto-satisfaire aux yeux de tous. « Je suis indulgent Lu, mais ça. Ça, ça ne passe pas. Et je crois bien que ça ne passera jamais. Tu me dégoûtes. » Tu avait conscience de la puissance de tes mots, mais tu ne savais que dire d'autre. Tu ne voulais pas lui mentir, tu voulais qu'elle vît la vérité à l'état brut, la vérité telle que tu te la présentais dans ton esprit. Tu voulais qu'elle fût adulte, au moins une fois, qu'elle prît la responsabilité de ses actes.
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Lucrezia savait trouver les mots justes. Contre-nature, tu ne trouvais rien d'autre pour qualifier la nouvelle information que tu ne digérais pas. Pour toi, ce n'était pas si différent que si tu avais commencé à éprouver des sentiments pour Neela et que, à terme, toi et ta tante vous étiez retrouvés dans le même lit. C'en était répugnant. Un frisson te parcourait rien que d'y penser. Tu ne pouvais pas l'expliquer à ta soeur, elle t'aurait rétorqué que c'était différent, qu'il n'y avait pas la proximité d'âge, la complicité de deux cousins, elle aurait eu raison, bien sûr, mais ça ne rendait pas la chose moins grave ou du moins plus acceptable pour toi.
Tu voyais bien qu'elle cherchait à dissimuler ses larmes, mais ses yeux brillants ne trompaient pas, cette conversation la touchait, et lui faisait mal. Toi, tu espèrais juste qu'elle lui ferait prendre conscience de la complexité de la situation. Et puis, elle était fiancée désormais. Ce couple n'avait, de prime abord, aucun avenir, mais le fait que Lucrezia fût promise anéantissait encore le peu d'espoir que les deux cousins auraient pu avoir.
Les mots de trop, elle l'aimait. Tu te retenais pour ne pas la bousculer, pour ne pas la secouer et qu'elle te dît enfin que c'était une mauvaise blague. Ironie du sort. Toi, tu te refusais à une poufsouffle à cause de tes fiançailles, tu te refusais à elle à cause de vos statuts, de vos sangs, quand bien même les moeurs auraient pu accepter une liaison entre toi et la douce Isaline. Pendant ce temps, ta soeur et ton cousin batifolaient, sans même se demander s'ils en avaient la possibilité, s'ils en avaient le droit. Tu avais toujours condamné les enfantillages de Lucrezia, mais jamais tu ne l'avais cru capable d'un tel manque de réflexion. Après tout, il n'y avait pas que contre elle que tu étais en colère, il y avait Blaise aussi. Et lui, tu l'avais toujours méprisé, mais tu ne lui avais jamais reproché son manque de jugeote, tu l'avais toujours trouvé pragmatique. La preuve, bien que pourvu d'un sang chaud, il avait tenté tant bien que mal de trouver des solutions pour annuler les fiançailles, pour de mauvaises raisons, certes, tu l'apprenais à tes dépends, mais tout de même, il gardait la tête sur les épaules. Tu espérais ainsi que ce rapprochement n'était pas l'un de ses jeux malsains, un piège tendu à ta soeur. Et plus Lucrezia parlait, plus tu en avais l'impression.
Blaise avait voulu évincer Erebe et, ayant échoué, il se détournait désormais de ce jouet usé qu'était la Zabini, jouet qui ne lui appartiendrait plus et ne lui serait donc plus d'aucune utilité. Tu avais des envies malsaines de le confronter, de le frapper si fort, d'évacuer ta colère dans la figure de celui qui avait volé, non pas une innocence, car celle de ta soeur s'en était allé il y a bien longtemps, mais une sorte d'insouciance à Lucrezia. « Tu ne l'aimes pas, tu ne peux pas l'aimer. » Quelque part, tu parvenais enfin à regarder la Zabini, à poser enfin tes yeux sur ta soeur. Etait-ce vraiment de sa faute ? Ne s'était-elle pas fait prendre dans les filets d'un homme vil et malintentionné ? Et voilà maintenant qu'avec ces fiançailles, elle s'apprêtait à se jeter dans la gueule d'un loup plus grand encore, plus imposant, qui la corromprait davantage encore. Tu ne pouvais pas l'accepter. Tu ne pouvais pas accepter qu'on jouât avec elle ainsi.
Tu ne savais pourtant pas sur qui te reposer pour que les choses puissent changer, s'améliorer. Le mal avait été fait. Tu n'avais rien à lui pardonner, car au fond, Lucrezia n'avait pas grand-chose à se reprocher, si ce n'était sa naïveté. Tu savais ta soeur intelligente, mais joueuse, et il fallait croire qu'elle s'était perdue en amusement. « Il payera Lu, quoi qu'il en soit il payera pour ce qu'il t'a fait. » Et la pauvre semblait si persuadée qu'ils avaient filé le parfait amour jusqu'à aujourd'hui, peut-être même qu'elle croyait que Blaise pouvait bien être son prince charmant, son unique amant. Elle était sourde et aveugle, manipulée par l'un de ces hommes qui avaient plus d'une corde à leur arc pour entourlouper les plus candides des jeunes filles. « Ouvre les yeux Lucrezia Zabini. Il s'est joué de toi. Il t'aimait jusqu'à ce que l'adversité le fasse renoncer. » Un rire s'échappa de tes lèvres, rire ironique, rire jaune. « Il s'est bien foutu de toi, comment as-tu pu croire que Blaise pouvait être meilleur que tous les autres ? Il n'a jamais rien montré d'autre que de la corruption, de la malversation. » Et si tu avais retrouvé un peu d'affection pour ton cousin au mois de janvier, tout espoir de réconciliation entre les deux branches de la famille te semblait désormais impensable. Tu lui vouais alors une haine maladive
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L'enfance. L'enfance c'est cette période douce où rien ne semble insurmontable. C'est cette période où, après coup, on se dit que les choses n'étaient pas bien graves, on se dit que les problèmes, ça n'avait rien de réel. C'est cette ère à laquelle on voudrait revenir pour oublier ses soucis, pour récupérer un peu de tendresse et d'insouciance. L'enfance, c'était là que tu voulais retourner. Lorsque t'apprenais encore à être un homme, avant qu'on ne te demandât de l'être. Quand t'avais encore ta mère à tes côtés, douce balance qui t'aidait à y voir clair entre les dires d'Amadi, de Neela, d'Anton et de Blaise. Au moment où tu profitais de ta Lucrezia pour toi seul, où tu n'avais pas à te soucier que quelqu'un vous séparât, que quelqu'un te la prît. Tu ne savais plus où t'en étais Néréo, parce que rien n'allait, parce que plus rien ne filait droit. La vie parfaite, la vie plate, la vie sans incident, elle était loin. T'aurais préféré retourner au temps où tout ce dont tu avais à te soucier, c'était de faire comprendre à Lucrezia qu'il fallait qu'elle y mît un peu du sien, ou de rappeler à Blaise qu'il n'était pas l'héritier légitime de la lignée des Zabini. T'aurais voulu ne pas avoir à te soucier de tous ces problèmes de grands, ces problèmes que tu étais censé pouvoir gérer seul, dans la discrétion, sans jamais n'en dire un seul mot à ton frère, à tes parents. Ou bien Lucrezia pourrait bien être reniée de la famille. Amadi ne plaisanterait pas avec une chose pareille.
Tu comprenais ce qu'elle pouvait bien ressentir ta princesse, parce que Mona te manquait aussi, terriblement. Parce qu'elle était cet équilibre qui vous manquait. Tu savais que Lucrezia était bien plus proche de Neela que de sa mère, à ton grand désespoir, mais on ne pouvait négliger une relation entre mère et fille, Mona pouvait presque lire en elle comme dans un livre ouvert et tu savais qu'elle aurait trouvé les mots justes pour mettre un terme à tout ça. Tu savais que t'aurais au moins pu te confier à elle, plutôt que de devoir garder cette bombe à retardement à l'intérieur de tes tripes.
Avant que tu ne puisses réagir, Lucrezia était dans tes bras, et toi tu fondais sur place, incapable de la repousser, incapable de lui dire quoi que ce fût. Ta colère était passée, pas ta déception, mais c'était déjà un pas, n'est-ce pas ? « Je sais Lu, je sais. » Et le pire, c'était qu'au fond de toi, tu savais qu'il fallait progressivement la laisser partir, parce que Mona ne reviendrait peut-être pas, parce que d'Azkaban, personne n'en revenait intact. A son retour, Mona serait si différente qu'ils ne la reconnaitraient peut-être pas. « Mais tant qu'on est là l'un pour l'autre, rien ne peut nous arriver, d'accord ? » Tu avais l'impression de devoir prendre le rôle de protection de la mère, enfermée. Celui de moralisateur du père, détesté. Celui de frère, celui que tu devais endosser usuellement. Celui de meilleur ami, de confident, de celui qui était toujours là pour elle, qui l'écoute, la conseille. Ton étreinte se resserra, la laissant apprécier ces cinq rôles que tu jouais maladroitement, sans trop savoir où était ta place désormais. « Plus de secrets » Et ça t'allait si bien de dire ça, toi qui étais le premier à lui cacher des choses. Mais ces choses, elles n'avaient rien de pertinent maintenant, rien qui ne pût attendre. Elle saurait un jour, Lucrezia, mais pas maintenant. Parce que savoir que tu avais un moyen de saboter Amadi, un moyen d'être heureux, un moyen de tout foutre en l'air, n'était pas une bonne information à mettre dans les mains de ta soeur à l'instant présent. Pas tant qu'elle serait toujours en train de guérir de la blessure que Blaise lui avait infligée.