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Fly away for one more kiss | Adeljas III

Eljas V. Lehtonen
Consumed by the shadows
Eljas V. Lehtonen
Élève de Serpentard
Maison/Métier : Serpentard, 1er GISIS de Politique Magique
Célébrité : Dominic Sherwood
Pseudo : Nekojune Âge : 30 Parchemins : 97 Gallions : 535 Date d'inscription : 15/04/2018

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Fly away for one more kiss
Somethings in the air, somethings in the air, It's like that feeling when you're just about to kill it, Take your last shot you know you're gonna hit it. Somethings in the air, somethings in the air. Something big I feel it happening, Out of my control Pushing, pulling, and it's grabbing me, Feel it in my bones like

18 avril 2001

Cinq heures du matin… Tu tournes et te retournes dans ton lit, comme chaque nuit depuis une semaine. Tu demandes si la scène s’est vraiment produite ou non. Ta main passage alors sur ton visage, tu lâches un soupir. Tu ne comprends toujours pas pourquoi elle a fait ça. D’habitude c’est toi qui prends les devants, tu ne laisses jamais personne te prendre de cours comme elle l’a fait. Depuis une semaine, ton esprit est hanté par Adèle de Lestang. Dès que tu fermes les yeux, tu vois son visage. Tu n’oses même pas te rendormir pour le coup, tu sais que de toute manière son visage va de nouveau s’imposer à toi. La meilleure solution est certainement de passer sous la douche. Il faut que tu bouges de là ! Tu t’y diriges alors et laisses l’eau brulante te frapper le visage. Mais encore une fois, la Serdaigle ne quitte pas ton esprit. Rageusement, ton poing s’écrase sur le mur. Bordel, tu t’étais juré de ne plus jamais tomber aussi bas, de ne plus jamais te laisser hanter de la sorte ! Et comme un con, tu rechutes, avec une française qui ne connaît que trop bien ta réputation et qui te semble totalement inaccessible. A croire que quand tu t’intéresses vraiment à une fille c’est que tu sais que tu ne peux pas l’avoir. Sans ce pari, jamais tu n’aurais approché la blonde. Et tu te sens alors pris au piège.

Tu tentes pourtant de ne pas penser à elle pendant toute la journée. C’est peine perdu. Tu repenses alors à la scène qui s’est produite dans le parc. Après t’avoir demander une nouvelle traduction, elle a agit. Comme si tu lui avais vraiment demandé de t’embrasser. Et te laissant sous le choc, elle s’était alors éloigné, te donnant la traduction dans sa propre langue. Et elle était partie sous la pluie, sans rien dire de plus. Toi ? Tu ne l’as pas retenu, tu es resté prostré sous ton arbre en te demandant ce qui venait de se passer. Tu ne réalisais pas encore que ses lèvres c’était posé sur les tiennes. Tu n’avais pas eu l’idée de la retenir contre toi ni de lui rendre son baiser. Elle avait été trop rapide et trop surprenante pour toi. Tu avais bien attendu quinze bonnes minutes avant de rentrer à ton tour. En arrivant dans ta salle commune, tu étais tout simplement monté te changer et étais redescendu t’installer devant la cheminée, le regard perdu dans les flammes. Tu es resté comme ça assez longtemps pour que certains de tes camarades te posent des questions. Mais tu n’as rien dis de plus de toute la soirée et tu es juste parti te coucher. Enfin il faudrait plutôt dire t’allonger parce que cette nuit avait été entrecoupé. Tu avais du te réveiller une bonne dizaine de fois, à croire que la jeune femme te tenait éveillé malgré elle.

Tu aurais pu tout simplement reprendre ta vie dès le lendemain. Mais depuis ce jour dans le parc, Adèle semble t’éviter. Et ça a le don de te rendre fou ! Elle a accepté de te revoir pourtant mais dès qu’elle te voit, elle semble tout simplement t’ignorer. Tu as l’impression qu’au final, elle a le comportement que tu as toi même eu après votre première rencontre. Tu n’apprécies pas forcément sa petite vengeance. Mais heureusement pour toi, aujourd’hui le soleil brille et tu as un entraînement de Quidditch. Oui, cela va te changer les idées. Pas de pluie, un balai, des coéquipiers, une batte dans la main et des Cognards à envoyer valser. Mais plus tu penses à ce qui t’attends sur le terrain et plus tu as envie de proposer à la Serdaigle de te retrouver juste après. Tu emploies donc ses propres armes contre elle et décides de lui envoyer un hibou. Et c’est une fois cette missive envoyée que tu te diriges vers le terrain.

Pendant l’entraînement, tu sembles distrait. Tu as l’estomac noué, tu te demandes d’avance si elle va venir, si le message a bien été délivré. Tu en rates même un Cognard qui te siffle à l’oreille « Hey Lehtonen fais gaffe bordel ! » Le geste est parti tout seul, tu réponds par un superbe doigt d’honneur qui te vaut un regard assassin de la part de ton coéquipier. Mais pas le temps de chaumer, tu te jettes sur un autre Cognard et le frappe à pleine puissance. Si elle te fait même foirer tes entraînements de Quidditch, plus rien ne va correctement. Mais finalement, tu arrives à te concentrer un peu plus sur le jeu. Une fois l’heure arriver, tout le monde redescend, tu te proposes pour ranger. Quelques haussements de sourcils te font face, généralement tu es dans les premiers à fuir pour ne pas avoir à faire ce que tu considères comme le salle boulot. Pourtant, on te laisse faire. Une fois tes coéquipiers reparti, tu vérifies que tout est en place. Les Cognards se débattent à leur emplacement, le Souafle a retrouvé sa place dans la boite. Tu prépares finalement le dernier élement de cette fin d’après-midi. Tu gardes ton propre balai mais en prépare un de l’école pour la demoiselle. Et patiemment, tu l’attends, te tenant raide comme un piquet à côté de la malle contenant les balles. Et si finalement elle ne venait pas ?

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Adèle de Lestang
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Adèle de Lestang
Élève de Serdaigle
Maison/Métier : Serdaigle
Célébrité : Cara Delevingne
Pseudo : Arrya Âge : 34 Parchemins : 872 Gallions : 920 Date d'inscription : 17/10/2017
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Fly away for one more kiss

« Elle court à perdre haleine sous l'averse qui s'abat sur le monde. Elle glisse, trébuche, s'égare, se rattrape et court toujours plus vite fuyant elle ne sait quel danger. Et soudain c'est le précipice, elle s'arrête tout juste, livide, fixant l'abîme en contrebas. Elle ne doit pas sauter, mais le danger l'a rattrapée et la précipite dans le vide... »

Dans un sursaut, elle s'éveilla, reprenant contact avec la réalité. C'était déroutant, cette capacité qu'avait le cerveau à nous faire croire à nos rêves... Adèle se redressa dans son lit et repoussa les mèches de ses cheveux qui lui tombaient devant les yeux. Quelle heure était-il ? Peut-être deux heures ou trois heures du matin ? Elle entendait les souffles lents et réguliers de ses camarades de dortoir dans la pénombre. Et soudain la journée de la veille lui revint en mémoire.
Merde.
La Française se passa un doigt sur les lèvres, pensive et sauta de son lit. Elle s'assit sur celui de sa meilleure amie et lui murmura :

- Maelys ? Je crois que j'ai fait une connerie...


Elle grimaça dans le noir. Trois heures du matin, ce n'était peut-être pas le bon moment pour parler de ça. A sa place, elle l'aurait furieusement chassée pour avoir interrompu sa nuit.

- Mais je crois que je t'en parlerais demain...


Mais pourquoi est-ce qu'elle avait fait ça au juste ? Non il ne s'agissait pas du fait d'être rentrée complètement noyée par la pluie torrentielle qui s'était abattue sur le parc. Bien qu'en soi, elle avait de la chance de ne pas avoir encore attrapé un rhume. Non, la bonne question c'était pourquoi est-ce qu'elle avait embrassé Eljas ? Sa raison en ce moment même se fichait d'elle, un « je te l'avais bien dit que tu le regretterais » moqueur dans son esprit. Mais son audace fit taire la raison d'un « mieux vaut avoir des remords que des regrets... ».  
Oui, mais en attendant ? En attendant, elle avait accepté de le revoir, mais heureusement ils n'avaient pas précisé quand...
La Serdaigle était indécise. Continuer ou faire marche arrière ? Que voulait-elle vraiment au juste ? Elle avait besoin de mettre de la distance pour y réfléchir. C'est ainsi qu'elle passa la semaine qui suivit à l'éviter, s'engouffrant dans les couloirs adjacents à son approche, faisant demi-tour au besoin quitte à faire un détour et évitant scrupuleusement de jeter un œil à la table des Serpentard au moment des repas. Elle ne cherchait même pas à se venger de ce qu'il lui avait fait une semaine auparavant, non elle cherchait juste du temps pour réfléchir et surtout elle n'était pas pressée d'assumer ce qu'elle avait fait.
Et peut-être n'avait-elle pas à tant y songer au final ? Il suffisait qu'il soit déjà passé à autre chose et elle pourrait continuer sa vie. Il n'y avait pas à faire toute une histoire d'un simple baiser...

Le hibou qu'elle reçut ce jour-là la rappela à ses engagements. Il n'était pas passé à autre chose apparemment ou en tout cas il ne l'avait pas oubliée et elle ne savait toujours pas quoi faire. Le terrain de quidditch, soit. Sa dernière phrase lui arracha un sourire amusé en se souvenant de sa propre menace dans la lettre qu'elle lui avait envoyée. Mais n'avait-il toujours pas compris qu'elle ne manquait jamais à sa parole ?
Elle s'y rendrait bien sûr.
La journée se déroula comme les autres, mais elle se questionnait encore sur l'attitude à adopter lorsque vint le moment de se rendre sur le lieu de rendez-vous.
Finalement, elle décida de jouer sur le tableau de l'indifférence. Non, effectivement, elle n'était toujours pas prête à assumer ce qu'elle avait fait. Faire comme si tout était normal ? C'était sûrement la meilleure réaction à avoir.
Et tandis qu'elle foulait le sol de ses bottines, elle redressa le menton et opta pour cette démarche assurée que beaucoup lui connaissaient à Poudlard. Qu'avait-elle à craindre après tout ? Sur la partie qui se jouait, c'était elle qui tenait son roi en échec.
La Française entra sur le terrain et se dirigea vers le Serpentard, se demandant bien pourquoi il lui avait donné rendez-vous à cet endroit. Arrivée à sa hauteur, elle le salua dans sa langue. La Serdaigle aussi avait retenu ses leçons.

- Hei.



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18 avril 2001

Tu la sais ponctuelle. Tu as sans doute présumé de l’heure de fin de ton entrainement. Et tu ne tiens plus en place. Tu t’assois en tailleur sur l’herbe, te relèves. Mais cela ne te suffit pas. Avec un soupir, tu enfourches ton balai et décolles. Dans les airs tu te sens libre, tu aimes te retrouver aussi haut sans que personne ne te dise rien. Au départ, tu te balades un peu, tu ne voudrais pas rester dans le ciel alors que Adèle arrive. Mais au bout d’un moment tu n’y tiens plus, tu as besoin de te lâcher et surtout besoin de vitesse et d’adrénaline. Tu commences donc par faire une pointe de vitesse digne d’un attrapeur Avant de passer au travers des immenses cercles de métal servant de buts sur le terrain. Et alors qu’elle n’arrive toujours pas, tu continues. Tu enchaines avec des tonneaux et autre piquet, tu tentes gentiment le sort mais ton balai t’obéit parfaitement. Pour un peu, tu aurais été capable de te laisser tomber pour tenter le sort. Mais non, tu n’as pas forcément envie que la Serdaigle te retrouve avec un bras cassé ou quoi que ce soit qui n’est pas à sa place habituelle. Et plus le temps passe, plus tu te dis qu’elle ne viendra pas. Le temps te semble beaucoup trop long pour que ce soit naturel, tu commences à croire qu’au final, elle regrette son geste et qu’elle ne veut ton simplement plus te revoir. Nouvelle pointe de vitesse, tu passes dans un des anneaux de métal puis vire brusquement pour passer dans celui qui est juste à côté. Tu ne tiens décidément pas en place. Mais finalement tu l’aperçois, petite fourmi sur le sol tandis que tu es encore dans les airs.

Rapidement, tu pique vers le sol. Si tu ne controlais pas autant ton balai, tu te serais sans aucun doute écrasé sur le sol. Mais tu sais parfaitement ce que tu fais et te poses finalement en douceur. Tu poses ta monture contre la malle contenant les balles de Quidditch, t’avançant vers la blonde alors qu’un large sourire se peint sur tes lèvres. Elle est finalement venue, elle ne t’a pas posé un lapin ! Une part de toi est rassuré qu’elle soit présente mais l’autre se demande instantanément pourquoi elle a ce côté sûre d’elle alors qu’elle s’avance vers toi. Non pas que cela te déplaise mais elle a été tellement différente la dernière fois… Mais qu’elle te salue dans ta langue maternelle chasse tes angoisse et ton sourire s’agrandit encore sur ta face. Tu en es même gêné, au point de passer une main dans tes cheveux. Tu t’avances alors, prêt à la prendre contre toi et à l’embrasser comme elle a eu l’audace de le faire la semaine précédente. Mais alors que tu es à quelques centimètres de la demoiselle de Lestang, tu arrêtes ton geste. Ton poing se serre légèrement en stoppant ce mouvement, une nouvelle fois tu passes la main dans ta chevelure. Tu allais vraiment faire ça ? Tu te rends comptes que faire cela aurait été risquer d’envahir son espace personnel et tu ne sais pas encore comment gérer ce contact qu’elle a elle-même initié dans le parc, sous la pluie. Tu lui glisses alors un « Bonjour » en français, te disant que puisqu’elle faisait l’effort, tu pouvais bien le faire. Tu te doutes qu’elle se demande pourquoi vous êtes ici. Tu ne l’as jamais vu sur le terrain alors tu sais parfaitement qu’elle n’est pas dans l’équipe de Quidditch des aigles. De toute façon si tel avait été le cas tu aurais bien été capable de faire gagner des points à l’équipe adverse au cours du prochain match.

Tu te diriges vers la malle avec un léger sourire. Non, tu ne vas pas lâcher toutes les balles, tu ne vas même pas lui demander de monter sur un balai. Du moins pas tout de suite et quand tu le feras, ce ne sera pas pour faire une partie de Quidditch. Ton entrainement a été suffisant pour la journée. « Tu as déjà fait du Quidditch ? » Tu lui adresses alors un sourire malicieux, immiscent un léger doute dans la conversation. Tu te penches alors lentement et sort le Souafle de son emplacement. Tu montres la balle  à Adèle et la lui lances. Non, tu n’as pas mis trop de force. En la lançant, tu as juste lâché un « Réflexe ! »

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Adèle de Lestang
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Fly away for one more kiss

Ils étaient enfin parvenus à commencer une conversation normalement. Elle se fit la réflexion qu'il n'y avait rien de très typique dans leurs rencontres, et qu'en plus c'était en partie de sa faute si tout se passait dans le désordre. Lorsqu'il s'était approché, Adèle s'était raidie. Elle eut peur de comprendre ce qu'il allait faire. Allait-elle reculer ? Fort heureusement, elle n'eut pas à le faire puisqu'il arrêta son geste. Était-elle déçue ou soulagée ? Elle ne savait pas trop quoi en penser.
Il se dirigea alors vers la malle posée au sol et elle se demanda vraiment ce qu'il avait prévu de faire.
Lorsqu'il lui demanda si elle avait déjà fait du quidditch avec cet air étrange, elle arqua un sourcil ne comprenant toujours pas ce qu'il attendait réellement d'elle. S'il voulait s'entraîner avec elle, il était mal barré.
S'il y avait bien une matière dans laquelle la Française n'excellait pas, c'était bien les cours de vol. Eh oui Adèle n'était pas aussi parfaite qu'elle voulait le montrer, mais elle se gardait bien de s'en vanter. Elle repensa au professeur Delacroix, chassant très vite l'image de sa fille qu'elle avait enlevée il y a de cela maintenant trois semaines. L'enseignant lui avait toujours dit qu'elle était bien trop raide et qu'elle devait faire un effort sur sa posture. Elle n'avait jamais su appliquer ses conseils, se contentant donc d'obtenir des résultats suffisants pour passer l'année suivante. Et à sa majorité, elle avait passé son permis de transplanage. Fin du problème pour les déplacements.

- Non, pas vraiment, répondit-elle.

Elle le vit sortir le souaffle et le lui présenter. Mais que voulait-il à la fin ? Elle eut un sursaut de surprise lorsqu'il lui envoya le souaffle et elle leva instinctivement les bras, réceptionnant maladroitement la balle. Elle lui jeta un regard noir et franchit la distance qui les séparait pour lui recoller dans les mains.

- En tout cas, j'ai plus de réflexes que toi... Lâcha-t-elle sarcastique.

Mais pourquoi avait-elle dit ça ?! Un jour, il faudrait vraiment qu'elle apprenne à être moins directe. Pourvu qu'il n'ait pas compris à quoi elle faisait allusion. Bien que malheureusement, il n'y avait sans doute pas beaucoup à réfléchir, puisqu'elle faisait bien évidemment référence à son manque de réaction vis-à-vis de son dernier geste de la semaine passée. Avant qu'il n'ait l'idée de répondre à la provocation, elle recula d'un pas. Elle n'avait toujours pas décidé de la suite à donner et n'était pas encore certaine de vouloir réitérer l'expérience.

Elle observa le reste du matériel et son esprit fit un blocage sur ce qu'il avait prévu pour aujourd'hui.  Cette fois, elle avait bien envie de se défiler, vu ses compétences en la matière. Elle aurait été bien plus à l'aise devant une partie d'échecs sollicitant ses capacités de stratégies et de réflexion plutôt que ses capacités physiques. Mais elle tenta de n'en faire rien paraître. Plutôt l'embrasser à nouveau que d'avouer ses faiblesses. Enfin... Il ne fallait pas exagérer non plus.

- J'ai l'impression qu'on ne va pas faire que discuter aujourd'hui... Si tu me disais ce que tu as en tête...

Si elle ne tournait pas autour du chaudron, elle attendait souvent qu'on fasse de même avec elle. Il avait cette fâcheuse manie à attendre le dernier moment pour révéler ses intentions. C'était l'un des traits de sa personnalité qui la faisait encore douter de la conduite à tenir. Elle avait comme l'impression qu'il n'était pas toujours très clair et la même question lui revenait sans cesse en boucle « Pourquoi moi ? ». Elle chassa ses interrogations de son esprit et croisa les bras, le regardant d'un air scrutateur.


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18 avril 2001

Tu aurais du te douter que le Quidditch ce n’était pas son truc. Enfin tu avais posé la question plus pour la forme, la demoiselle n’a pas le gabarit d’une joueuse prête à magner la batte. Tu ne l’as pourtant jamais vu sur un balai mais tu l’imagines plus à faire des petites balades bien tranquilles plutôt que de faire dans la vitesse de pointe. Tout ton contraire quand tu enfourches ton balai au final. Lorsque tu ne joues pas pour ta maison, tu es capable d’occuper tous les postes. Tu as déjà joué avec des amis en Finlande en occupant le poste de gardien et cela ne t’as jamais dérangé. Mais le poste de batteur te convenait mieux, tu trouves que c’est quelque chose qui impressionne plus facilement les demoiselles. C’est jouer autant de rapidité que de force. Et tu sais que certaines aimes quand tu roules de la musculature. Mais étrangement, ce n’est pas le cas de la blonde qui te fait face. Et tu as encore du mal à savoir comment gérer cette situation. Tu as l’impression de revivre la même situation que quelques années plus tôt en te retrouvant face à quelqu’un qui ne semble pas s’intéresser à ton physique mais qui cherche à creuser en profondeur. Et tu n’aimes pas forcément quand on creuse. Tu en viens à être gêné, à ne pas savoir quoi répondre, à chercher tes mots. Mais face à la Serdaigle, tu ne peux pas mentir. Tu te retrouves à devoir lui raconter la vérité et donc à parler de ton passé. Elle a le don de te pousser dans tes retranchements et tu n’aimes pas forcément cela. Alors tu cherches des moyens de détourner son attention, comme cette fois sur le terrain.

Tu la vois sursauter, surprise, mais tout de même rattraper la balle. Visiblement, elle a tout de même de bon réflexe. Tu commences par sourire en voyant qu’elle a quand même relevé ce mini défi mais son regard veut tout dire. Tu commences à te dire que tu n’aurais peut-être pas dû agir de la sorte et sa réaction te le prouve. Quand elle te colle le Souafle dans les mains, ton visage change d’expression, tu es presque déçu. Mais de quoi es-tu vraiment déçu dans le fond ? Qu’elle ne réagisse pas comme tu l’aurais voulu ou que tu te sois planté sur toute la ligne en lui proposant un simple petit jeu ? Peut-être un peu des deux au final. Tu pensais pourtant que cela se passerait un peu mieux. Et tu vas devoir réussir à te rattraper mais se rattraper aux branches n’est jamais facile. Tu as plus ou moins réussis la fois dernière, assez pour la détendre. Mais là, tu as un mauvais pressentiment, tu te dis que la suite ne va pas améliorer les choses et qu’elle risque de partir. Tu vas devoir la jouer finement pour que la demoiselle de Lestang ne te quitte pas en étant sur les nerfs. Silencieusement, tu ranges la balle à son emplacement et refermes la malle. Cela t’as tout de même fait un léger pincement de l’entendre être à nouveau sarcastique, cela détonne complètement avec son comportement à votre dernière rencontre. Tu commences à te demander ce que tu as fais de mal, si tu n’aurais pas du la retenir ou au moins l’approcher plus tôt. Tu te dis que tu n’es qu’un con, même pas fichu de gérer quand tu ressens quelque chose pour une fille. A croire que dès que les sentiments rentrent en lignes de compte, tu n’es plus capable de voir les choses simplement.

La jeune femme n’est évidemment pas dupe et te demande de but en blanc ce que tu as prévu pour cette nouvelle rencontre. Son regard pourrait presque te faire peur, tu as l’impression de passer un examen ! Distraitement, tu passes une main dans tes cheveux, lui montres le balai de l’école et le pose contre la malle de Quidditch avant de prendre le tien « Je comptais te proposer une petite session de vol, rien de bien méchant. » C’est en prenant un air totalement indifférent que tu enfourches ton balai et décolles, montant doucement en spirale tout en observant la blonde. Tu commences à tourner en t’élevant au dessus d’elle. Et tu décides finalement de la provoquer. « A moins que tu ais peur de relever le défi ? » Tu espères juste ne pas avoir fais une erreur de plus, de ne pas avoir dis la phrase de trop qui la ferait abandonner les armes alors que tu avais follement envie de t’envoler avec elle...

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Qu'il ne sache plus sur quel pied danser avec elle, ne l'étonnerait pas. Elle s'était d'abord rendue accessible en l'embrassant furtivement la semaine précédente puis inaccessible en imposant de nouveau une certaine distance. Pas sûr, qu'il lui propose encore de la revoir à la fin de ce rendez-vous. Ce serait mentir que de dire que d'une certaine manière elle ne le testait pas une fois de plus. Jusqu’où Eljas Lehtonen irait pour Adèle de Lestang ? Jusqu’où supporterait-il son caractère loin d'être facile à vivre ? Jusqu’où accepterait-il de jouer cette partie qu'elle semblait mener ? À moins qu'il ne sache renverser le jeu ? D'autres auraient déjà laissé tomber. Elle n'était pas comme ça avec tout le monde bien sûr, certains avaient obtenu ses faveurs bien plus facilement. Sa réputation y était pour beaucoup. Elle ne tolérerait pas qu'il aille voir ailleurs et la ridiculise auprès de leurs camarades. Ça non merci, elle avait donné. Alors elle le testait, le poussant un peu plus à renoncer, car au fond, elle savait qu'elle ne pourrait jamais être certaine de pouvoir lui faire confiance. Elle avait bien trop peur d'être dupée.

Et voilà, on y était. Une session de vol... Rien de bien méchant ? Sauf pour quelqu'un pour qui ce n'était pas sa tasse de thé. De toutes les activités qu'il pouvait lui proposer, il avait fallu qu'il tombe sur celle qu'elle ne maîtrisait pas. Elle regarda pensive, le balai qu'il lui désignait. Ça ne lui évoquait que des mauvais souvenirs. Toute une première année à s'acharner en vain pour rien, elle ne parvint jamais à briller dans cette discipline. La Française le regarda s'envoler aussi à l'aise qu'un oiseau. Il était dans son élément, cela se voyait. Jamais elle ne pourrait rivaliser sur ce terrain-là. C'était son domaine, la Serdaigle n'était bien que les deux pieds sur terre. Évidemment, il la provoqua. Il osait insinuer qu'elle pourrait avoir peur ? Il croyait vraiment qu'elle ferait preuve de lâcheté après une telle bravade ?
Elle serra les poings et jeta un œil à ses vêtements. Fort heureusement, elle avait eu la présence d'esprit d'enfiler un pantalon ce matin. Les longueurs de ses cheveux laissés libres en revanche risquaient de la gêner. Se faisant gagner ainsi quelques minutes, elle tressa habilement sa chevelure en une simple natte. Malheureusement, elle ne parviendrait pas à se trouver d'autres excuses pour repousser le moment. Elle se dirigea vers la malle où se tenait le balai qu'il lui avait préparé, hautaine. Lui donner la satisfaction de la voir renoncer ? Jamais !
Elle soupira et saisit l'instrument qui allait lui faire passer un mauvais moment juste parce qu'elle était trop fière pour avouer à quel point elle était mauvaise dans cette discipline.
Elle enfourcha le balai, cherchant doucement à retrouver des repères qu'elle n'avait jamais su avoir. Hésitante, elle décolla. Encore heureux, qu'elle n'avait pas le vertige. Crispée, elle s'éleva lentement jusqu'à sa hauteur et resta ainsi suspendue entre ciel et terre. Bien que raide, elle le toisa. Défi relevé non ? Il n'allait quand même pas lui demander d'aller virevolter dans les airs comme il le faisait ? Elle finirait à l'infirmerie avant, douée comme elle était.

- Voilà, content ?

Elle n'était pas à l'aise ainsi, elle ne l'avait jamais été. Elle jeta un œil vers le sol avec envie.

- Et maintenant ? lui demanda-t-elle.

Toute trace de provocation avait quitté sa voix. Et maintenant, elle aurait voulu redescendre, mais bien sûr elle ne l'admettrait pas devant lui.


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Eljas V. Lehtonen
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18 avril 2001

Tu ne sais pas trop comment gérer les choses avec la demoiselle. Tu n’arrives pas non plus à savoir ce qu’elle pense ni même à deviner pourquoi elle t’as embrassé pour ensuite de nouveau s’éloigner. Tu as l’impression d’avoir en anguille proche de ta main, comme si tu pouvais la toucher et qu’elle risquait de t’électrocuter. Et tu aimes ce danger qu’elle semble représenter pour toi dans le fond. Mais es-tu prêt à une souffrance plus morale que physique ? C’est la Faucheuse que tu tentes d’attirer, pas une mort mentale près tout. Mais tu adores cette impression de jouer avec le feu chaque fois que tu t’approches d’Adèle. Et cela te donne chaque fois un peu plus envie de la revoir, de tirer le dragon par la queue au risque de te prendre un violent retour de flammes. Elle représente à elle seule ta nouvelle montée d’adrénaline, ta dose quotidienne. Comme si chaque fois que tu la voyais, tu risquais de la perdre. Une grosse pression pour toi qui ne supporterais pas de perdre le pari. Mais tu supportais encore moins l’idée de la voir aller dans les bras d’un autre. Tu n’as pourtant pas un tempérament jaloux. Mais tu te rends compte que tu n’as pas besoin d’aller voir ailleurs depuis que tu la connais. Pourtant tu sais que tu pourrais prendre du bon temps sans qu’elle ne se doute de rien, certaines filles de Serpentard ne diraient pas non et on même déjà dit oui plusieurs fois avant cela. Mais non, Adèle de Lestang représente un défi à elle seule à tes yeux.

Tu te montres provocant,  tu prends le risque de la faire fuir du terrain. Vraiment ? Non, tu sais que tu l’as piqué au vif et qu’elle est bien trop fière pour cela. Tout chez elle transpire la fierté. Tu pourrais l’amener face à un Scroute à pétard et lui demander de le caresser, elle le ferait juste par fierté. La seule chose que tu ne feras jamais, c’est de la mettre face à ça plus grande peur. Tu n’es pas sadique, juste casse-cou, ce qui ne touche que toi au final. Quand on voit ce que tu es capable de te faire subir à toi-même, on pourrait te croire extrêmement doux avec les autres. Tu n’es pas non plus un petit agneau. Tu n’es pas du genre à distribuer les marques d’affection, tu es capable de plaquer une fille sans ménagement contre un mur et de lui faire rempart avec ton corps. Evidemment tu ne dépasses jamais les bornes. Non, ça reste non. Et tu te méfies de l’adage « Qui ne dit mot consent » depuis que ta sœur t’as suivi sur les bancs de l’école. Tu arrêtes finalement de tourner et te stabilises en hauteur, main droite sur le manche de ton balai et main gauche en poing sur ta hanche. Alors qu’elle te rejoint, tu vois son regard qui te toise. Pourtant, tu vois d’autres éléments qui te prouve qu’elle n’est pas à son aise ici. Tu fronces alors les sourcils. Tu ne pensais pas que quelqu’un pouvait être aussi crispé sur un manche à balai. Le timbre de voix de la Serdaigle perd de son assurance, tu le remarques tout de suite quand elle te demande la suite du programme. Tu secoues alors doucement la tête et t’approches d’elle. « Maintenant, je vais te demander de me faire confiance. » Tu as bien conscience de lui en demander beaucoup, surtout qu’elle connaît ta réputation.

Tu te stoppes face à elle et tente de plonger ton regard dans le sien. « Adèle, je vais t’aider. Et je te préviens, mes mains vont se poser sur toi. Je ne vais pas te faire d’attouchement, rassures toi ». Sur ces mots, tu te place alors juste à sa gauche, ta cuisse frôlant la sienne. Ta main droite vient se placer délicatement sur sa taille, juste au dessus de sa hanche. « Détends toi, je ne vais pas te lâcher. » Tu la sens raide comme jamais sous tes doigts, tendue au possible avec chacun de ses muscles contractés. Tu aurais peut-être du proposer une autre activité… Ou alors tu peux en profiter pour lui donner un petit cours de vol après tout.

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Adèle de Lestang
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Bon sang, mais n'aurait-elle pas pu ravaler sa fierté une fois dans sa vie, juste pour s'éviter une situation aussi pénible ? Non bien sûr, il suffisait de provoquer la Serdaigle en lui soutenant qu'elle ne pouvait pas faire quelque chose pour qu'elle ne puisse s'empêcher de chercher à prouver le contraire. Alors évidemment, elle n'était pas non plus du genre à foncer tête baissée et ne répondait pas à toutes les provocations. Adèle était la plupart du temps plutôt dans la réflexion que dans l'action, mais allez savoir pourquoi, depuis qu'elle avait croisé la route du Serpentard les choses avaient tendance à s'inverser. S'il continuait ainsi à chambouler ses habitudes, elle finirait par faire une erreur qu'elle regretterait plus qu'un simple baiser ou le fait d'avoir accepté de remonter sur un balai. Si elle avait été un peu comme sa peste de demi-sœur, elle n'en serait pas là. Anna lui aurait dit d'aller se faire foutre à la première provocation, délicate comme elle était... Remarque, elle ne serait d'ailleurs jamais venue jusque là, puisque contrairement à Adèle, Anna ne tenait jamais ses engagements. Sauf qu'à part leur mère et la couleur de leurs cheveux, les deux jeunes filles n'avaient rien en commun et donc Adèle se retrouvait à plusieurs mètres au-dessus du sol juste parce qu'elle n'avait pas envie d'avouer l'une de ses faiblesses.

- Maintenant, je vais te demander de me faire confiance.

Pardon ?! Pourquoi est-ce que tout à coup ses paroles ne la rassuraient pas le moins du monde ? Pour obtenir la confiance d'Adèle, il fallait être accroché. Elle n'accordait pas sa confiance facilement et rares étaient ceux qui l'obtenaient. Ils pouvaient d'ailleurs se compter sur les doigts d'une main. Et là, il lui demandait de lui faire confiance, à lui ? Dans une situation qui ne lui seyait absolument pas ?
Lorsqu'il la prévint qu'il allait la toucher, elle en aurait presque ri si la scène de base n'avait pas été si inconfortable. Il avait très bien compris son besoin d'espace, mais pour le coup, elle s'en fichait un peu. Et puis que s'imaginait-il qu'elle pensait de lui ? Ok, sa réputation de séducteur n'était plus à faire, mais la Française n'en était pas au point de penser qu'il avait pour habitude d'abuser des filles qui croisaient sa route.

La Serdaigle soupira. Évidemment, elle ne trompait personne. Pas besoin d'être professeur de vol pour s'apercevoir que voler sur un balai n'était pas son truc. Et s'il en était à lui proposer son aide d'entrée de jeu, c'était qu'elle devait bien avoir l'air désespérante. Lorsqu'il se rapprocha d'elle et que  sa cuisse vint frôler la sienne, elle resserra instinctivement sa prise sur le manche du balai. Elle sentit sa main se poser sur elle, mais elle ne dit toujours rien. Ils n'avaient plus eu aucun contact depuis la semaine précédente et ceux-ci se rappelèrent à sa mémoire. Elle se remémora de la chaleur de ses mains autour de ses doigts engourdis et de ce qu'elle avait alors ressenti. Elle se rappela du contact de ses lèvres contre les siennes. Sa main posée sur sa taille ne la dérangeait pas, et cela la troubla. Si son esprit en était encore à se demander qu'elle était la meilleure décision à prendre quant à la suite des événements, son corps semblait être moins indécis.

Il lui demandait de se détendre ? Mais cela lui était juste impossible, aussi prévenant et rassurant qu'il voulait se montrer. Il n'allait pas la lâcher ? Tant mieux, elle n'avait pas envie qu'il la lâche et pas seulement parce qu'elle détestait monter sur un balai. Elle avait perdu sa belle assurance et en même temps presque toutes ses réticences. Elle se mordit la lèvre avant de lui dire :

- Tu sais, si tu voulais une excuse pour un contact physique, tu pouvais trouver autre chose...


Bien sûr, il n'aurait jamais pu deviner qu'elle n'était pas une as du balai et sans doute n'avait-il même pas imaginé que sa passion était pour elle une torture. Elle avait beau être là juste par fierté, ce n'était pas son amour-propre qui allait lui sauver la mise. Elle se décida à tourner la tête vers lui sans lâcher le manche du balai.

- Je ne vais pas pouvoir me détendre, parce que... je ne suis décidément bien qu'avec les deux pieds sur terre.


Presque un aveu. Elle ne pensait pas avoir besoin d'en dire plus, il n'était pas idiot. Quoi qu'il ait prévu, elle n'était pas capable de le suivre, même s'il était là pour la soutenir. Elle ne savait pas piloter un balai correctement, elle ne saurait jamais.

- Je suis désolée, mais je crois bien que je vais ruiner tes plans, ça t'ennuie si on redescend ?


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18 avril 2001

Tu ne pensais pas un jour la voir aussi tendue. Et tu n’aurais jamais pensé qu’elle ne supporterait pas cette petite session de vol. C’est quelque chose qui te donne l’impression d’être lire, quelque chose sur lequel tu es capable de te concentrer un minimum. Mais visiblement, pour la demoiselle cela ressemble plutôt à un véritable calvaire. Tu la sens de plus en plus crispé alors que tu la retiens. Tu veux t’assurer qu’elle ne chute pas, qu’elle ne fasse pas le moindre mouvement brusque qui pourrait la déstabiliser. Tu aurais voulu lire dire qu’elle n’avait pas à s’en faire mais juste à voir Adèle, tu sens bien que ces quelques mots qui se veulent pourtant rassurant ne changeraient rien à son état actuel. Te tenant d’une main à ton balai, tu l’observes. Il n’y a plus aucune trace d’assurance sur son visage, elle semble inquiète. Pas au point d’être complètement effrayée non plus mais tu remarques bien qu’il ne va pas falloir s’attarder ici. Elle n’est pas à sa place sur ce balai, elle serait sans doute mieux pour une activité un peu plus intellectuelle. Etrangement, tu l’imagines plus facilement le nez dans ses livres plutôt que sur un terrain de Quidditch. A-t-elle seulement déjà joué à ce jeu ? Tu commences de plus en plus à en douter. Sa réplique t’arrache pourtant un léger rire. Effectivement, il y avait mieux comme excuse pour avoir un nouveau contact physique avec la Serdaigle. Tu ne peux pourtant t’empêcher de glisser une petite pique, joueur « Tu aurais préféré que je t’embrasse et que je me sauve pour retourner dans ma salle commune ? » En plus tu te doutes que tu dois sentir un peu le fauve après ton entrainement de Quidditch. Mais non, tu préfères être ici avec elle.

Lorsque son regard se tourne vers toi, tu ne peux t’empêcher de te perdre dans ses iris. Comment peut-on avoir des yeux aussi envoutants de naissance ? Toi tu sais bien que tes yeux ne sont pas d’une couleur naturelle, tu sais que quelque chose s’est produit à un moment et que tu t’es réveillé comme ça. Mais tu es persuadé que chez la demoiselle, c’est une couleur qu’elle a toujours eu. De qui peut-elle bien tenir cela ? Tu n’en reviens toujours pas et peine à détacher ton regard du sien. Tu lui adresse tout de même un léger sourire lorsqu’elle te fait un aveu qui semble lui couter. Elle admet enfin ne pas être à son aise dans les airs. Il lui en aura sans doute fallu du courage pour que Adèle de Lestang admette ne pas être douée dans un domaine ! Mais tu apprécies cette sincérité. Tu tentes pourtant une dernière plaisanterie. « Ainsi donc, Adèle de Lestang est mauvaise dans une matière scolaire ? » Tu sais que le mot « mauvaise » est un peu fort. Mais tu peux tout de même comprendre que certains ne soient pas à l’aise en plein ciel. Tout le monde ne peut pas être doué partout n’est-ce pas ? « Je vais te lâcher et on va redescendre alors » Tu t’écartes doucement de la blonde, veillant à ne pas faire toi-même de mouvement brusque.

Tu amorces ta descente, restant non loin d’elle au cas ou au départ. Puis quand tu constates que ça descente se passe visiblement mieux que son ascension, tu prends un peu plus de vitesse pour retrouver la terre ferme. Tu l’observes alors, ton balai à la main. Et finalement, tu ne sais pas trop ce qui a pu se produire. Tu la vois qui semble remettre une mèche de cheveux en place, lâchant son balai d’une main en pleine descente. Tout se passe très vite. Elle glisse de son balai, commences à chuter. Tu lâches celui qui t’as servi à t’élever dans les airs quelques minutes plus tôt et rapidement, te places sous Adèle, rattrapant la jeune femme in extremis dans tes bras. Tu ne pensais pas te retrouver un jour à porter quelqu’un de la sorte. Une scène digne d’un conte de fées alors que tu n’as rien d’un prince charmant. Ton cœur commence à tambouriner dans ta poitrine, se rappelant à ton bon souvenir. Tu approches alors doucement ton visage de celui de la belle. Ta voix se fait murmure, presque souffle. « C’est officiel, c’est fini pour toi de monter sur un balai. » Tu ne peux t’empêcher d’accompagner cette réplique d’un petit sourire malicieux. Tu n’oses pas t’approcher plus, tu as peur de la brusquer. Mais tu sais de toute façon que cette fois elle ne pourra pas s’échapper, tu ne l’as pas lâché.

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Effectivement, c'était préférable qu'il n'ait pas eu l'idée d'essayer de le faire, même si à son avis, ça ne devait pas être l'envie qui lui en manquait. Cela la fit sourire intérieurement. Il ne devait pas avoir l'habitude qu'on lui fasse un coup comme ça. Parfait. Il chamboulait ses habitudes, pas de raison qu'elle n'en fasse pas autant. Avait-elle joué avec lui ? Peut-être, mais pour un baiser, quelles conséquences ? Aucune. Ce n'était qu'un baiser, pour elle ça ne voulait rien dire. Vraiment ? En tout cas, c'est ce dont elle se persuadait.
Sa remarque suivante la fit serrer les dents et elle le fusilla du regard. Était-il vraiment obligé d'énoncer à voix haute à quel point elle était déplorable sur un balai ? Non, mais comme elle non plus ne l'épargnait pas dès qu'elle le pouvait, elle se doutait qu'il lui rendait la monnaie de son gallion. Elle se garda bien de lui dire qu'il n'y avait pas qu'en vol qu'elle ne réussissait pas. Si on ne la voyait pas dans les options de soins aux créatures magiques ou de divination, il y avait bien une raison. Finalement, il n'était pas contre sa proposition de redescendre et elle n'en cacha pas son soulagement. Bien, il n'était pas tortionnaire à ce point.

Il redescendit tout en la surveillant et elle leva les yeux au ciel. Ça va, elle pouvait très bien redescendre toute seule quand même ! Elle n'était pas en sucre... Sauf qu'il ne fallait pas vendre la peau du dragon avant de l'avoir tué et Adèle n'avait pas encore posé les pieds sur terre. La natte qu'elle avait pris le temps de tresser avant de le rejoindre dans les airs se démonta, libérant les mèches de ses cheveux qui loin de vouloir rester bien sagement derrière ses épaules décidèrent de venir lui obstruer la vue. Merde. C'était bien sa veine. Par réflexe, elle détacha une main du manche pour repousser ses mèches, mais raide comme elle était, son équilibre ne tenait à rien et elle perdit son assiette. Horrifiée, elle se vit basculer dans le vide. Le sol n'était pas bien loin et elle ne pensait pas vraiment au fait qu'elle puisse se blesser. En revanche, sa dignité allait en prendre un sacré coup.

Elle ferma les yeux, se maudissant. Par fierté, elle avait relevé son défi et avait accepté de monter sur un balai et au final elle allait se ridiculiser plus que nécessaire. L'impact qui s'ensuivit n'était pas celui auquel elle s'attendait et elle comprit qu'il l'avait rattrapée. Mortifiée, elle n'ouvrit pas les yeux immédiatement. Elle avait juste envie de disparaître, d'effacer ce moment gênant, de remonter le temps pour s'empêcher de monter sur ce fichu balai ou mieux elle souhaita n'être jamais sortie de son lit ce matin.
Lorsqu'elle ouvrit les yeux, ce fut pour le voir approcher son visage du sien. Elle retint son souffle, se demandant s'il irait jusqu'au bout de son geste. La Française ne songea même pas à le repousser, entre sa chute et le fait qu'il la tenait dans ses bras, c'était l’ascenseur des émotions et l'adrénaline ne semblait pas vouloir quitter son corps.

- C’est officiel, c’est fini pour toi de monter sur un balai.

C'était un murmure peut-être moqueur, mais elle était loin de vouloir répliquer. En toute honnêteté, elle ne pensait même pas jusqu'à aujourd'hui, être obligée de remonter sur un balai. Si il ne l'y avait pas poussé, elle ne l'aurait pas fait.
Eljas ne l'avait pas encore redéposée au sol, mais il ne semblait pas non plus décidé à vouloir venir chercher le contact de ses lèvres. Elle le fixa sans rien dire, elle ne pensait même plus à sa dignité meurtrie. À vrai dire, elle ne pensait plus. Sa main droite remonta le long de l'épaule du Finlandais et se glissa dans sa nuque. Elle s'ajusta dans ses bras, et son autre main passa rapidement sur sa poitrine pour rejoindre la première main de l'autre côté de la nuque du Serpentard. D'une pression, elle l'invita alors à se rapprocher encore et leurs lèvres se rencontrèrent pour un nouveau baiser un peu plus audacieux que le précédent.

C'est elle encore qui rompit le contact, ses bras l'enlaçant toujours. Il ne l'avait pas lâchée et elle savait que cette fois, il ne la laisserait pas s'enfuir. La suite des événements ? Au fond ce qui la dérangeait, ce n'était pas qu'il parte, juste qu'il l'humilie en allant voir ailleurs. Voulait-il seulement d'une relation avec elle ?

- Si ce que tu souhaites c'est d'être avec moi, alors je ne te demanderais qu'une chose. Le jour où tu partiras pour une autre, aie la décence de me prévenir avant.


Un simple avertissement. Elle ne lui demandait pas de s'engager définitivement, parce qu'elle non plus, elle ne le ferait pas. La Serdaigle souhaitait juste qu'il la respecte.



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18 avril 2001

Tu ne sais toujours pas comment les choses ont pu se produire. Mais quand tu l’as vu chuter, tu n’as pas eu à réfléchir, tu as agis naturellement sans même te poser la question de savoir si elle pouvait se blesser dans sa chute pour le cas où tu ne la rattraperais pas. Tu savais que tu devais la rattraper, il n’y avait pas à tergiverser.  Et tu te retrouves lors à ne plus vouloir la reposer sur le sol. Tu aurais sans doute dû, cela t’aurais évité de commencer à t’attacher. A moins que cela n’ait commencé à se produire bien avant. Tu en viens à oublier le pari, oublier tout le monde qui vous entoure. Tu es totalement incapable de détacher ton regard du sien. Plus rien n’a d’importance. Rien d’autre que vous deux. Rien de plus que son poids plume retenu par tes bras, l’empêchant  de toucher le sol. Rien d’autre qu’un brasier dévorant que tu contiens à grand peine, refusant de te jeter sur ses lèvres, ne voulant pas l’effrayer. Tu ne te connais que trop bien, tu sais que tu pourrais dépasser certaines limites. Tu n’oses pas hausser la voix, de peur de gâcher cet instant. Pourtant, une part de toi te hurle de la reposer tout de suite et de prendre tes distances. Cette moitié de ton être qui te dit qu’à trop t’approcher de la Serdaigle, tu reproduis un schéma similaire à celui que tu as suivi quelques années plus tôt. Mais évidemment, tu renfloues cela bien vite. Te reviens alors à l’esprit ce fichu pari. Après tout, un rapprochement n’empêche pas de gagner le défi n’est-ce pas ? Il suffira que la demoiselle n’en sache rien dans le fond. Et puis une relation normale évolue généralement vers ce genre de chose d’après toi.

De simples gestes te sortent de tes pensées et donne l’impression de faire vibrer la moindre parcelle de ta peau. Ses mains qui glissent sur toi, malgré le tissu, te donne cette impression d’être vivant. Ses mins qui se nouent sur ta nuque te cause un frisson qui parcourt toute ton échine. Doux courant électrique que tu aimes étrangement ressentir avec l’aiglonne. Tu la sens se caler plus confortablement dans tes bras et t’attirer un peu plus près à chaque seconde. Cela t’arrache un léger sourire avant que finalement vos lèvres se rencontrent. Contact différent du premier qui semble plutôt t’avoir été volé par la blonde alors que cette fois tu y mets du tien, te permettant d’appuyer un peu plus, marquant un peu plus ta présence de la sorte. Tu agis comme si elle t’appartenais, comme un prédateur marquant son territoire. Alors que la belle s’éloigne de toi, tu sembles pourtant la suivre, rechignant à te détacher d’elle. Tu écoutes pourtant attentivement sa mise en garde. Une légère moue de réflexion se peint sur tes lippes. Le jour où tu partiras pour une autre ? Intérieurement, tu ris à gorge déployée. Mais tu ne peux pas lui dire que tu pourrais très bien partir pou un autre au final. Ce n’est pas parce que tu n’as pas revu le loup depuis ton expérience avec Dimka que tu refuserais forcément si une occasion se présentait. Mais tu ne vas pas dire cela à Adèle, tu sais parfaitement que cela la ferait fuir. Tu as réussi à faire une percée, ce n’est pas le moment de commettre une erreur qui risquerait de tout briser en un instant. Tu la regardes alors à nouveau « ça doit pouvoir s’arranger si tu veux juste que je te prévienne. » Tu lui adresses alors un petit sourire malicieux dont tu as le secret et la reposes doucement sur le sol. Effectivement, tu la trouves bien plus à l’aise au sol que dans les airs quelques instants plus tôt. Tes mains se posent alors sur ses hanches pour ne pas les lâcher. Tes lèvres rejoingent à nouveau les siennes. Cette fois tu fais en revanche preuve d’une grande douceur. Cela ne te ressemble pas forcément. Sans être une brute épaisse, tu ne t’encombres généralement pas de froufrou ou de trucs dégoulinant de mignonnerie. Et puis finalement, tu agis comme vous le faite, la Serdaigle et toi, depuis votre première rencontre. Tu lâches ses hanches, fait glisser ses mains de derrière ta nuque. « Tu sais où me trouver maintenant. Et je saurai aussi ou te trouver. » Et c’est en lui volant un dernier baiser que tu quitte finalement le terrain, comme si rien de tout cela ne s’était passé.

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