« Elle court à perdre haleine sous l'averse qui s'abat sur le monde. Elle glisse, trébuche, s'égare, se rattrape et court toujours plus vite fuyant elle ne sait quel danger. Et soudain c'est le précipice, elle s'arrête tout juste, livide, fixant l'abîme en contrebas. Elle ne doit pas sauter, mais le danger l'a rattrapée et la précipite dans le vide... »
Dans un sursaut, elle s'éveilla, reprenant contact avec la réalité. C'était déroutant, cette capacité qu'avait le cerveau à nous faire croire à nos rêves... Adèle se redressa dans son lit et repoussa les mèches de ses cheveux qui lui tombaient devant les yeux. Quelle heure était-il ? Peut-être deux heures ou trois heures du matin ? Elle entendait les souffles lents et réguliers de ses camarades de dortoir dans la pénombre. Et soudain la journée de la veille lui revint en mémoire. Merde. La Française se passa un doigt sur les lèvres, pensive et sauta de son lit. Elle s'assit sur celui de sa meilleure amie et lui murmura :
- Maelys ? Je crois que j'ai fait une connerie...
Elle grimaça dans le noir. Trois heures du matin, ce n'était peut-être pas le bon moment pour parler de ça. A sa place, elle l'aurait furieusement chassée pour avoir interrompu sa nuit.
- Mais je crois que je t'en parlerais demain...
Mais pourquoi est-ce qu'elle avait fait ça au juste ? Non il ne s'agissait pas du fait d'être rentrée complètement noyée par la pluie torrentielle qui s'était abattue sur le parc. Bien qu'en soi, elle avait de la chance de ne pas avoir encore attrapé un rhume. Non, la bonne question c'était pourquoi est-ce qu'elle avait embrassé Eljas ? Sa raison en ce moment même se fichait d'elle, un « je te l'avais bien dit que tu le regretterais » moqueur dans son esprit. Mais son audace fit taire la raison d'un « mieux vaut avoir des remords que des regrets... ». Oui, mais en attendant ? En attendant, elle avait accepté de le revoir, mais heureusement ils n'avaient pas précisé quand... La Serdaigle était indécise. Continuer ou faire marche arrière ? Que voulait-elle vraiment au juste ? Elle avait besoin de mettre de la distance pour y réfléchir. C'est ainsi qu'elle passa la semaine qui suivit à l'éviter, s'engouffrant dans les couloirs adjacents à son approche, faisant demi-tour au besoin quitte à faire un détour et évitant scrupuleusement de jeter un œil à la table des Serpentard au moment des repas. Elle ne cherchait même pas à se venger de ce qu'il lui avait fait une semaine auparavant, non elle cherchait juste du temps pour réfléchir et surtout elle n'était pas pressée d'assumer ce qu'elle avait fait. Et peut-être n'avait-elle pas à tant y songer au final ? Il suffisait qu'il soit déjà passé à autre chose et elle pourrait continuer sa vie. Il n'y avait pas à faire toute une histoire d'un simple baiser...
Le hibou qu'elle reçut ce jour-là la rappela à ses engagements. Il n'était pas passé à autre chose apparemment ou en tout cas il ne l'avait pas oubliée et elle ne savait toujours pas quoi faire. Le terrain de quidditch, soit. Sa dernière phrase lui arracha un sourire amusé en se souvenant de sa propre menace dans la lettre qu'elle lui avait envoyée. Mais n'avait-il toujours pas compris qu'elle ne manquait jamais à sa parole ? Elle s'y rendrait bien sûr. La journée se déroula comme les autres, mais elle se questionnait encore sur l'attitude à adopter lorsque vint le moment de se rendre sur le lieu de rendez-vous. Finalement, elle décida de jouer sur le tableau de l'indifférence. Non, effectivement, elle n'était toujours pas prête à assumer ce qu'elle avait fait. Faire comme si tout était normal ? C'était sûrement la meilleure réaction à avoir. Et tandis qu'elle foulait le sol de ses bottines, elle redressa le menton et opta pour cette démarche assurée que beaucoup lui connaissaient à Poudlard. Qu'avait-elle à craindre après tout ? Sur la partie qui se jouait, c'était elle qui tenait son roi en échec. La Française entra sur le terrain et se dirigea vers le Serpentard, se demandant bien pourquoi il lui avait donné rendez-vous à cet endroit. Arrivée à sa hauteur, elle le salua dans sa langue. La Serdaigle aussi avait retenu ses leçons.
- Hei.
Eljas V. Lehtonen
Consumed by the shadows
Maison/Métier : Serpentard, 1er GISIS de Politique Magique Célébrité : Dominic Sherwood Pseudo : Nekojune Âge : 30 Parchemins : 97 Gallions : 535 Date d'inscription : 15/04/2018
Ils étaient enfin parvenus à commencer une conversation normalement. Elle se fit la réflexion qu'il n'y avait rien de très typique dans leurs rencontres, et qu'en plus c'était en partie de sa faute si tout se passait dans le désordre. Lorsqu'il s'était approché, Adèle s'était raidie. Elle eut peur de comprendre ce qu'il allait faire. Allait-elle reculer ? Fort heureusement, elle n'eut pas à le faire puisqu'il arrêta son geste. Était-elle déçue ou soulagée ? Elle ne savait pas trop quoi en penser. Il se dirigea alors vers la malle posée au sol et elle se demanda vraiment ce qu'il avait prévu de faire. Lorsqu'il lui demanda si elle avait déjà fait du quidditch avec cet air étrange, elle arqua un sourcil ne comprenant toujours pas ce qu'il attendait réellement d'elle. S'il voulait s'entraîner avec elle, il était mal barré. S'il y avait bien une matière dans laquelle la Française n'excellait pas, c'était bien les cours de vol. Eh oui Adèle n'était pas aussi parfaite qu'elle voulait le montrer, mais elle se gardait bien de s'en vanter. Elle repensa au professeur Delacroix, chassant très vite l'image de sa fille qu'elle avait enlevée il y a de cela maintenant trois semaines. L'enseignant lui avait toujours dit qu'elle était bien trop raide et qu'elle devait faire un effort sur sa posture. Elle n'avait jamais su appliquer ses conseils, se contentant donc d'obtenir des résultats suffisants pour passer l'année suivante. Et à sa majorité, elle avait passé son permis de transplanage. Fin du problème pour les déplacements.
- Non, pas vraiment, répondit-elle.
Elle le vit sortir le souaffle et le lui présenter. Mais que voulait-il à la fin ? Elle eut un sursaut de surprise lorsqu'il lui envoya le souaffle et elle leva instinctivement les bras, réceptionnant maladroitement la balle. Elle lui jeta un regard noir et franchit la distance qui les séparait pour lui recoller dans les mains.
- En tout cas, j'ai plus de réflexes que toi... Lâcha-t-elle sarcastique.
Mais pourquoi avait-elle dit ça ?! Un jour, il faudrait vraiment qu'elle apprenne à être moins directe. Pourvu qu'il n'ait pas compris à quoi elle faisait allusion. Bien que malheureusement, il n'y avait sans doute pas beaucoup à réfléchir, puisqu'elle faisait bien évidemment référence à son manque de réaction vis-à-vis de son dernier geste de la semaine passée. Avant qu'il n'ait l'idée de répondre à la provocation, elle recula d'un pas. Elle n'avait toujours pas décidé de la suite à donner et n'était pas encore certaine de vouloir réitérer l'expérience.
Elle observa le reste du matériel et son esprit fit un blocage sur ce qu'il avait prévu pour aujourd'hui. Cette fois, elle avait bien envie de se défiler, vu ses compétences en la matière. Elle aurait été bien plus à l'aise devant une partie d'échecs sollicitant ses capacités de stratégies et de réflexion plutôt que ses capacités physiques. Mais elle tenta de n'en faire rien paraître. Plutôt l'embrasser à nouveau que d'avouer ses faiblesses. Enfin... Il ne fallait pas exagérer non plus.
- J'ai l'impression qu'on ne va pas faire que discuter aujourd'hui... Si tu me disais ce que tu as en tête...
Si elle ne tournait pas autour du chaudron, elle attendait souvent qu'on fasse de même avec elle. Il avait cette fâcheuse manie à attendre le dernier moment pour révéler ses intentions. C'était l'un des traits de sa personnalité qui la faisait encore douter de la conduite à tenir. Elle avait comme l'impression qu'il n'était pas toujours très clair et la même question lui revenait sans cesse en boucle « Pourquoi moi ? ». Elle chassa ses interrogations de son esprit et croisa les bras, le regardant d'un air scrutateur.
Eljas V. Lehtonen
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Maison/Métier : Serpentard, 1er GISIS de Politique Magique Célébrité : Dominic Sherwood Pseudo : Nekojune Âge : 30 Parchemins : 97 Gallions : 535 Date d'inscription : 15/04/2018
Qu'il ne sache plus sur quel pied danser avec elle, ne l'étonnerait pas. Elle s'était d'abord rendue accessible en l'embrassant furtivement la semaine précédente puis inaccessible en imposant de nouveau une certaine distance. Pas sûr, qu'il lui propose encore de la revoir à la fin de ce rendez-vous. Ce serait mentir que de dire que d'une certaine manière elle ne le testait pas une fois de plus. Jusqu’où Eljas Lehtonen irait pour Adèle de Lestang ? Jusqu’où supporterait-il son caractère loin d'être facile à vivre ? Jusqu’où accepterait-il de jouer cette partie qu'elle semblait mener ? À moins qu'il ne sache renverser le jeu ? D'autres auraient déjà laissé tomber. Elle n'était pas comme ça avec tout le monde bien sûr, certains avaient obtenu ses faveurs bien plus facilement. Sa réputation y était pour beaucoup. Elle ne tolérerait pas qu'il aille voir ailleurs et la ridiculise auprès de leurs camarades. Ça non merci, elle avait donné. Alors elle le testait, le poussant un peu plus à renoncer, car au fond, elle savait qu'elle ne pourrait jamais être certaine de pouvoir lui faire confiance. Elle avait bien trop peur d'être dupée.
Et voilà, on y était. Une session de vol... Rien de bien méchant ? Sauf pour quelqu'un pour qui ce n'était pas sa tasse de thé. De toutes les activités qu'il pouvait lui proposer, il avait fallu qu'il tombe sur celle qu'elle ne maîtrisait pas. Elle regarda pensive, le balai qu'il lui désignait. Ça ne lui évoquait que des mauvais souvenirs. Toute une première année à s'acharner en vain pour rien, elle ne parvint jamais à briller dans cette discipline. La Française le regarda s'envoler aussi à l'aise qu'un oiseau. Il était dans son élément, cela se voyait. Jamais elle ne pourrait rivaliser sur ce terrain-là. C'était son domaine, la Serdaigle n'était bien que les deux pieds sur terre. Évidemment, il la provoqua. Il osait insinuer qu'elle pourrait avoir peur ? Il croyait vraiment qu'elle ferait preuve de lâcheté après une telle bravade ? Elle serra les poings et jeta un œil à ses vêtements. Fort heureusement, elle avait eu la présence d'esprit d'enfiler un pantalon ce matin. Les longueurs de ses cheveux laissés libres en revanche risquaient de la gêner. Se faisant gagner ainsi quelques minutes, elle tressa habilement sa chevelure en une simple natte. Malheureusement, elle ne parviendrait pas à se trouver d'autres excuses pour repousser le moment. Elle se dirigea vers la malle où se tenait le balai qu'il lui avait préparé, hautaine. Lui donner la satisfaction de la voir renoncer ? Jamais ! Elle soupira et saisit l'instrument qui allait lui faire passer un mauvais moment juste parce qu'elle était trop fière pour avouer à quel point elle était mauvaise dans cette discipline. Elle enfourcha le balai, cherchant doucement à retrouver des repères qu'elle n'avait jamais su avoir. Hésitante, elle décolla. Encore heureux, qu'elle n'avait pas le vertige. Crispée, elle s'éleva lentement jusqu'à sa hauteur et resta ainsi suspendue entre ciel et terre. Bien que raide, elle le toisa. Défi relevé non ? Il n'allait quand même pas lui demander d'aller virevolter dans les airs comme il le faisait ? Elle finirait à l'infirmerie avant, douée comme elle était.
- Voilà, content ?
Elle n'était pas à l'aise ainsi, elle ne l'avait jamais été. Elle jeta un œil vers le sol avec envie.
- Et maintenant ? lui demanda-t-elle.
Toute trace de provocation avait quitté sa voix. Et maintenant, elle aurait voulu redescendre, mais bien sûr elle ne l'admettrait pas devant lui.
Eljas V. Lehtonen
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Maison/Métier : Serpentard, 1er GISIS de Politique Magique Célébrité : Dominic Sherwood Pseudo : Nekojune Âge : 30 Parchemins : 97 Gallions : 535 Date d'inscription : 15/04/2018
Bon sang, mais n'aurait-elle pas pu ravaler sa fierté une fois dans sa vie, juste pour s'éviter une situation aussi pénible ? Non bien sûr, il suffisait de provoquer la Serdaigle en lui soutenant qu'elle ne pouvait pas faire quelque chose pour qu'elle ne puisse s'empêcher de chercher à prouver le contraire. Alors évidemment, elle n'était pas non plus du genre à foncer tête baissée et ne répondait pas à toutes les provocations. Adèle était la plupart du temps plutôt dans la réflexion que dans l'action, mais allez savoir pourquoi, depuis qu'elle avait croisé la route du Serpentard les choses avaient tendance à s'inverser. S'il continuait ainsi à chambouler ses habitudes, elle finirait par faire une erreur qu'elle regretterait plus qu'un simple baiser ou le fait d'avoir accepté de remonter sur un balai. Si elle avait été un peu comme sa peste de demi-sœur, elle n'en serait pas là. Anna lui aurait dit d'aller se faire foutre à la première provocation, délicate comme elle était... Remarque, elle ne serait d'ailleurs jamais venue jusque là, puisque contrairement à Adèle, Anna ne tenait jamais ses engagements. Sauf qu'à part leur mère et la couleur de leurs cheveux, les deux jeunes filles n'avaient rien en commun et donc Adèle se retrouvait à plusieurs mètres au-dessus du sol juste parce qu'elle n'avait pas envie d'avouer l'une de ses faiblesses.
- Maintenant, je vais te demander de me faire confiance.
Pardon ?! Pourquoi est-ce que tout à coup ses paroles ne la rassuraient pas le moins du monde ? Pour obtenir la confiance d'Adèle, il fallait être accroché. Elle n'accordait pas sa confiance facilement et rares étaient ceux qui l'obtenaient. Ils pouvaient d'ailleurs se compter sur les doigts d'une main. Et là, il lui demandait de lui faire confiance, à lui ? Dans une situation qui ne lui seyait absolument pas ? Lorsqu'il la prévint qu'il allait la toucher, elle en aurait presque ri si la scène de base n'avait pas été si inconfortable. Il avait très bien compris son besoin d'espace, mais pour le coup, elle s'en fichait un peu. Et puis que s'imaginait-il qu'elle pensait de lui ? Ok, sa réputation de séducteur n'était plus à faire, mais la Française n'en était pas au point de penser qu'il avait pour habitude d'abuser des filles qui croisaient sa route.
La Serdaigle soupira. Évidemment, elle ne trompait personne. Pas besoin d'être professeur de vol pour s'apercevoir que voler sur un balai n'était pas son truc. Et s'il en était à lui proposer son aide d'entrée de jeu, c'était qu'elle devait bien avoir l'air désespérante. Lorsqu'il se rapprocha d'elle et que sa cuisse vint frôler la sienne, elle resserra instinctivement sa prise sur le manche du balai. Elle sentit sa main se poser sur elle, mais elle ne dit toujours rien. Ils n'avaient plus eu aucun contact depuis la semaine précédente et ceux-ci se rappelèrent à sa mémoire. Elle se remémora de la chaleur de ses mains autour de ses doigts engourdis et de ce qu'elle avait alors ressenti. Elle se rappela du contact de ses lèvres contre les siennes. Sa main posée sur sa taille ne la dérangeait pas, et cela la troubla. Si son esprit en était encore à se demander qu'elle était la meilleure décision à prendre quant à la suite des événements, son corps semblait être moins indécis.
Il lui demandait de se détendre ? Mais cela lui était juste impossible, aussi prévenant et rassurant qu'il voulait se montrer. Il n'allait pas la lâcher ? Tant mieux, elle n'avait pas envie qu'il la lâche et pas seulement parce qu'elle détestait monter sur un balai. Elle avait perdu sa belle assurance et en même temps presque toutes ses réticences. Elle se mordit la lèvre avant de lui dire :
- Tu sais, si tu voulais une excuse pour un contact physique, tu pouvais trouver autre chose...
Bien sûr, il n'aurait jamais pu deviner qu'elle n'était pas une as du balai et sans doute n'avait-il même pas imaginé que sa passion était pour elle une torture. Elle avait beau être là juste par fierté, ce n'était pas son amour-propre qui allait lui sauver la mise. Elle se décida à tourner la tête vers lui sans lâcher le manche du balai.
- Je ne vais pas pouvoir me détendre, parce que... je ne suis décidément bien qu'avec les deux pieds sur terre.
Presque un aveu. Elle ne pensait pas avoir besoin d'en dire plus, il n'était pas idiot. Quoi qu'il ait prévu, elle n'était pas capable de le suivre, même s'il était là pour la soutenir. Elle ne savait pas piloter un balai correctement, elle ne saurait jamais.
- Je suis désolée, mais je crois bien que je vais ruiner tes plans, ça t'ennuie si on redescend ?
Eljas V. Lehtonen
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Maison/Métier : Serpentard, 1er GISIS de Politique Magique Célébrité : Dominic Sherwood Pseudo : Nekojune Âge : 30 Parchemins : 97 Gallions : 535 Date d'inscription : 15/04/2018
Effectivement, c'était préférable qu'il n'ait pas eu l'idée d'essayer de le faire, même si à son avis, ça ne devait pas être l'envie qui lui en manquait. Cela la fit sourire intérieurement. Il ne devait pas avoir l'habitude qu'on lui fasse un coup comme ça. Parfait. Il chamboulait ses habitudes, pas de raison qu'elle n'en fasse pas autant. Avait-elle joué avec lui ? Peut-être, mais pour un baiser, quelles conséquences ? Aucune. Ce n'était qu'un baiser, pour elle ça ne voulait rien dire. Vraiment ? En tout cas, c'est ce dont elle se persuadait. Sa remarque suivante la fit serrer les dents et elle le fusilla du regard. Était-il vraiment obligé d'énoncer à voix haute à quel point elle était déplorable sur un balai ? Non, mais comme elle non plus ne l'épargnait pas dès qu'elle le pouvait, elle se doutait qu'il lui rendait la monnaie de son gallion. Elle se garda bien de lui dire qu'il n'y avait pas qu'en vol qu'elle ne réussissait pas. Si on ne la voyait pas dans les options de soins aux créatures magiques ou de divination, il y avait bien une raison. Finalement, il n'était pas contre sa proposition de redescendre et elle n'en cacha pas son soulagement. Bien, il n'était pas tortionnaire à ce point.
Il redescendit tout en la surveillant et elle leva les yeux au ciel. Ça va, elle pouvait très bien redescendre toute seule quand même ! Elle n'était pas en sucre... Sauf qu'il ne fallait pas vendre la peau du dragon avant de l'avoir tué et Adèle n'avait pas encore posé les pieds sur terre. La natte qu'elle avait pris le temps de tresser avant de le rejoindre dans les airs se démonta, libérant les mèches de ses cheveux qui loin de vouloir rester bien sagement derrière ses épaules décidèrent de venir lui obstruer la vue. Merde. C'était bien sa veine. Par réflexe, elle détacha une main du manche pour repousser ses mèches, mais raide comme elle était, son équilibre ne tenait à rien et elle perdit son assiette. Horrifiée, elle se vit basculer dans le vide. Le sol n'était pas bien loin et elle ne pensait pas vraiment au fait qu'elle puisse se blesser. En revanche, sa dignité allait en prendre un sacré coup.
Elle ferma les yeux, se maudissant. Par fierté, elle avait relevé son défi et avait accepté de monter sur un balai et au final elle allait se ridiculiser plus que nécessaire. L'impact qui s'ensuivit n'était pas celui auquel elle s'attendait et elle comprit qu'il l'avait rattrapée. Mortifiée, elle n'ouvrit pas les yeux immédiatement. Elle avait juste envie de disparaître, d'effacer ce moment gênant, de remonter le temps pour s'empêcher de monter sur ce fichu balai ou mieux elle souhaita n'être jamais sortie de son lit ce matin. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, ce fut pour le voir approcher son visage du sien. Elle retint son souffle, se demandant s'il irait jusqu'au bout de son geste. La Française ne songea même pas à le repousser, entre sa chute et le fait qu'il la tenait dans ses bras, c'était l’ascenseur des émotions et l'adrénaline ne semblait pas vouloir quitter son corps.
- C’est officiel, c’est fini pour toi de monter sur un balai.
C'était un murmure peut-être moqueur, mais elle était loin de vouloir répliquer. En toute honnêteté, elle ne pensait même pas jusqu'à aujourd'hui, être obligée de remonter sur un balai. Si il ne l'y avait pas poussé, elle ne l'aurait pas fait. Eljas ne l'avait pas encore redéposée au sol, mais il ne semblait pas non plus décidé à vouloir venir chercher le contact de ses lèvres. Elle le fixa sans rien dire, elle ne pensait même plus à sa dignité meurtrie. À vrai dire, elle ne pensait plus. Sa main droite remonta le long de l'épaule du Finlandais et se glissa dans sa nuque. Elle s'ajusta dans ses bras, et son autre main passa rapidement sur sa poitrine pour rejoindre la première main de l'autre côté de la nuque du Serpentard. D'une pression, elle l'invita alors à se rapprocher encore et leurs lèvres se rencontrèrent pour un nouveau baiser un peu plus audacieux que le précédent.
C'est elle encore qui rompit le contact, ses bras l'enlaçant toujours. Il ne l'avait pas lâchée et elle savait que cette fois, il ne la laisserait pas s'enfuir. La suite des événements ? Au fond ce qui la dérangeait, ce n'était pas qu'il parte, juste qu'il l'humilie en allant voir ailleurs. Voulait-il seulement d'une relation avec elle ?
- Si ce que tu souhaites c'est d'être avec moi, alors je ne te demanderais qu'une chose. Le jour où tu partiras pour une autre, aie la décence de me prévenir avant.
Un simple avertissement. Elle ne lui demandait pas de s'engager définitivement, parce qu'elle non plus, elle ne le ferait pas. La Serdaigle souhaitait juste qu'il la respecte.
Eljas V. Lehtonen
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