Maison/Métier : Dresseuse de Sombrals Célébrité : Ira Chernova Pseudo : Loupiotre Âge : 36 Parchemins : 280 Gallions : 122 Date d'inscription : 18/09/2017
Lun 18 Juin - 23:48
The saddest thing about betrayal, is that it never comes from your enemies
« Eh ! Ten cuidado ! » Je me retourne pour fusiller du regard Anton qui vient de me planter une aiguille dans le ventre en prenant mes mesures. Déjà que je me plie à ses caprices concernant mes costumes de scènes, qu’elle ne vienne pas me percer la chair avec ses objets de tortures. J’ai beau y mettre de la mauvaise volonté, elle reste de marbre et dans le fond je sais qu’elle a raison. Depuis qu’elle s’occupe de mes tenues, mes spectacles sont encore plus impressionnants. Je le ressens dans le souffle des spectateurs. Elle sait mettre en valeur mes tatouages, ma peau d’albâtre. Les tenues épousent ma carcasse comme une seconde peau. J’avais peur qu’elles entravent mes gestes, mais ce n’est pas le cas, au contraire, elles ont même tendance à me protéger encore mieux en cas de chute. « Hey ! Mierda ! Tu le fais exprès ! » De nouveau, une aiguille me pique. Je repousse Anton et descend du petit tabouret sur lequel je suis perchée depuis bien trop longtemps à mon goût. « Fixe avec ta baguette, je me tire ! » Je ne lui laisse plus le choix. Ma patience est à bout. Jouer les poupées pour couturière, merci, mais non merci ! Elle bougonne mais s’exécute. Elle sait qu’elle risque de voir sa création finir en charpie lorsque je m’emporte de la sorte.
Tandis que je m’échappe de sa roulotte sans même prendre la peine de me changer je l’entends me crier dessus de ne pas abimer sa création. Je files à travers le cirque, mes cheveux ondulant dans mon dos aux grés de mes pas. Elle a réussi à me faire enfiler un combishort en cuir, ciselé de plumes et de légères paillettes. ‘Du plus bel effet sous la lumière’ selon Anton. En plus avec le bottines à talon qu’elle m’avait filé, je ne passais pas inaperçue alors que je me dirigeais vers ma tente pour me changer. Je lançais des regards furibonds autour de moi.
Je me sentais déguisée. Je n’étais plus moi. Je refuserai de porter ça en spectacle quitte à aller hurler dans le bureau de Piros. Je jette un dernier regard autour de moi, je pense qu’à une chose, filer dans la forêt interdite pour retrouver mes sombrals. Je m’enferme dans ma tente et me débarrasse de la tenue qui me rend furibonde avec d’enfiler mes sempiternels legging et pull noirs. Une paire de tennis plates. J’observe mon reflet. Je me sens bien mieux ainsi. Je sors enfin de la roulotte sorcière afin de filer vers la forêt mais quelque chose attire mon attention derrière la tente. Une ombre semble s’être faufilée. Je me demande un instant si je deviens pas parano mais j’ai besoin d’en avoir le coeur net. J’avais doucement, ma main agrippant ma baguette. Je ne vois personne si ce n’est un tas de cartons empilés. Dans le doute, d’un mouvement de baguettes je les fais voler. « Burdel ! » Les mots s’échappent quand j’aperçois une silhouette agenouillée. « Relève toi ! Qui es-tu ? » Ma voix ordonne, et je cache le trouble qui monte en moi petit à petit. A mesure que l’homme se redresse, à mesure qu’il se lève et se mets droit sur ses jambes. Car je reconnais que trop bien cette carcasse, cette silhouette. Ce visage. Je me fige. Parce que je pensais pas le revoir un jour. Je ne sais pas d’où il sort. Je veux pas le savoir. J’ai juste envie qu’il se tire d’ici, lui et tous les souvenirs qu’il ravive rien que par sa présence. La douleur, la perte, la trahison, la fuite. Je n’ai jamais été douée pour cacher mes sentiments. Mes yeux sont certainement en train de trahir toute la haine que je ressens pour lui. Mes mains se sont crispées de rage de le revoir. Je n’étais pas prête. Alejandra semble s’éveiller en moi à Sa vision, mais Mahra la rejette au loin. La colère l’emporte. J’ai envie de partir. De lui tourner le dos, de faire comme si je n’avais rien vu. Fuir comme toujours. Je recule d’abord d’un pas avant de m’arrêter dans mon geste. Je tends mon bras pour le pointer de ma baguette. « Je suis étonnée de te voir encore en vie. Toujours auror ? Toujours une proie à charmer pour te sortir de tes mauvaises passes ? » Ma langue maternelle à soudainement ressurgi de nul part. Parce qu’Il la comprends je le sais. Parce que je suis retombée dans mon passé bien trop brusquement. Dans ma tête une rengaine : je vais le tuer, je vais le tuer. « Tu ferais mieux de partir si tu veux rester en vie. J’ai fait l’erreur de te sauver une fois. Pas deux. »
(c) AMIANTE
The saddest thing about betrayal, is that it never comes from your enemies Ψ Mahréo