e voile de la nuit s'était abattu sur Poudlard depuis un long moment déjà. Les ronflements incessants de mes compères me sifflant dans les oreilles, je me tournai et me retournai dans mon couchage sans parvenir à trouver le sommeil. Pendant un temps, je m'étais évertué à tenter de fermer les yeux, pensant aux choses fantastiques que je vivais depuis quelques années, mais mon esprit sombrait très vite vers les souvenirs un peu moins idylliques. Repensant à l'an dernier, aux désastreuses aventures que j'avais subi, le souvenir de la douleur devint alors palpable. Me tenant le ventre, m'agitant à l'intérieur de mes draps, j'avais l'impression de suffoquer. Grognant, certains de mes voisins me demandèrent de cesser de m'astiquer. Blasé, je rampai jusqu'au bord de mon lit à baldaquin afin de me sortir de là, puis émergea dans le froid du dortoir des Poufsouffle. Enfilant mes chaussons Batman à sifflets, et m'enveloppant de mon épais peignoir à la même effigie, je quittai la pièce rapidement, accompagné des petits "couic couic" incessants, qui sortaient de la semelle de mes pantoufles à chaque fois que j'exerçai sur elles une quelconque pression. Et comme une chorale de noël, les autres garçons qui semblaient émerger à demi d'un sommeil regretté. "SAMUEL !!" J'accélérai le pas afin de quitter la pièce, glissant un désolé parmi les couinements insolents.
La salle commune, déserte, était semblable à une petite tanière de Hobbit douillette. Dans les tons de jaune orangé, je me sentais à mon aise, le feu de cheminée me réchauffant le corps, détendant mes muscles. Les fauteuils semblaient m'appeler pour un instant d'intimité, mais je me heurtai à la triste réalité. Jamais je ne me fatiguerais si j'en venais à rester là, et la seule issue aurait été de me chopper une douleur naissante à mes globes oculaires. J'ouvris la porte de la salle commune afin d'observer les alentours, plongés dans le noir, les tableaux silencieux, il ne semblait y avoir que le silence. Poudlard s'était endormi, et seuls quelques élèves habilités à circuler, devaient déambuler dans les couloirs. Sortant définitivement, mes pas sonores me menèrent bien vite à un échec critique. Tombant nez à nez avec le préfet de ma maison, je fus contraint de rebrousser chemin, mon supérieur hiérarchique jouant la carte de la sympathie, me laissant rentrer sans histoire et sans conséquences. La vérité cachée était que par ma faute, souvent, les points des jaunes et noirs chutaient de manière inconcevable. La solution étant donc de m'attraper au plus vite pour ne pas me faire pincer par qui que ce soit de moins indulgent.
Retourné au presque point de départ, la vie continuait à me faire souffrir, aucune dépense physique effectuée, aucune fatigue en perspective. Je décidai de changer de tactique. La fenêtre, semblant être une solution des plus plausible, pratique, et sécuritaire. Je poussai nonchalamment la vitre, tout en laissant s'engouffrer le froid piquant de l'extérieur. Caressant mon visage, je sentais ma peau se tirer, soudainement agressée par un tel changement climatique. Frémissant, je grimpais sur la fenêtre "COUIIIIIIIIIIIIC" Je restai immobile un instant, à moitié dehors, à moitié dedans, puis m'accrocha au muret pour me retourner et tenter de me laisser glisser contre la façade extérieur du château.
GleekOut!
Invité
Consumed by the shadows
Jeu 10 Nov - 4:52
Tapis dans l'ombre
Sam & Chuck
Chuck avait passé une journée plutôt merdique...
Pour commencer, il s'était levé beaucoup trop tard, sauf qu'il ne s'en était jamais rendu compte. Prenant son temps, il était descendu jusque dans la grande salle où il avait pris le temps de déjeuner comme il faut, se délectant de pancakes tartinés de marmelade à l'orange, sans se soucier de l'absence de ses camarades de classe. Il était habituellement très matinal, alors il avait pensé que les autres étaient sûrement encore tous couchés. Ce n'est que lorsque le professeur Granville, son enseignant en Sortilèges, se pencha vers lui en lui faisant remarquer qu'il était neuf heures et demi, et qu'il était supposé être en cours d'Histoire de la Magie depuis environ une heure. Le prof allait le tuer...
Ce qui devait finalement arriver arriva. Il récolta une retenue pour son retard. Ce n'est pas comme si le cours d'Histoire allait l'aider dans la vie. Soyons sincères, la révolte des Gobelins de 1612 n'intéressait personne, et ne ferait pas de lui un meilleur sorcier, si ce n'est qu'il aurait l'air plus snob en racontant ça à ses amis lorsqu'ils iraient prendre une bièraubeurre aux Trois Balais.
Quand on disait que la journée s'était mal passée, ce n'était pas un euphémisme. Cours suivant : Défense Contre les Forces du Mal. Le temps de rendre les devoirs. Chuck était plutôt fier de lui, il avait rempli deux parchemins entiers sur le sujet demandé. Sauf qu'en cherchant dans ses affaires, il se rendit compte que son devoir avait disparu. Crowley ne rigolait pas, et lui colla une autre retenue, trouvant même cela amusant en regardant sa montre qu'il était déjà le deuxième à lui en offrir une. Chuck suspecta les trois Serpentard qui s'esclaffaient au fond de la classe d'être à l'origine de cette étrange disparition. Ils avaient participé au cours d'Histoire de la Magie avec lui, et avaient trouvé sa punition bien amusante. Ca ne se passerait pas comme ça.
Chuck n'était pas du genre violent, mais pour une fois à la sortie du cours, il avait attrapé le premier Serpentard du groupe qu'il avait croisé et l'avait plaqué contre le mur, l'isolant de ses potes.
« Derek. C'est toi qui a volé mon devoir, ça t'amuse ? - Je vois pas de quoi tu parles, Williams. À quoi ça me servirait ? - J'sais pas, mais t'avais l'air de bien trouver ça drôle. - C'est pas moi, je te le dis... - C'est ça ouais, allez dégage avant que je m'énerve. »
Chuck s'étonnait lui même de sa réaction. Les deux autres Serpentard, un grand rouquin et un petit blond, sortirent quelques secondes après qu'il ait relâché leur acolyte. Ils regardèrent le jeune Poufsouffle du coin de l'oeil, une expression de satisfaction sur le visage. Il fit mine de ne pas les voir, fit demi-tour pour aller rejoindre le hall d'entrée, mais entendit l'un d'eux parler à l'autre dudit devoir. Il se retourna pour voir le rouquin tendre ses parchemins à Derek. En furie, le Poufsouffle accéléra le pas en leur direction et poussa brusquement celui qui avait osé le tourner en ridicule devant le professeur Crowley. Mauvais timing, Runcorn passait juste par là, et en digne directrice de la maison Serpentard, ne chercha pas à comprendre la situation. Elle avait simplement retenu le fait que Chuck s'était battu avec un de ses camarades. Il récolta sa troisième retenue de la journée, et il était à peine midi. Le seul avantage, c'est qu'il ne serait pas seul à cette dernière, car le rouquin avait écopé de la même sanction que lui. Ils pourraient finir de régler leurs comptes dans le bureau de leur enseignante.
Son dernier cours, Botanique, se passa comme tous les autres cours de Botanique. Chuck n'était définitivement pas fait pour les plantes, même pas pour les fumer, il s'était étouffé la fois où il avait essayé. Il n'avait pas le choix d'assurer aux examens, alors il essayait de faire des efforts, mais ça ne rentrait vraiment pas. De toute façon, il n'avait pas dans l'idée de devenir herboriste, alors pour ce que ça lui amènerait... Le professeur leur rendit les devoirs qu'ils avaient rendus lors du cours précédent. Chuck n'avait pas de grande attentes quant à ce ramassis de cochonneries, mais il ne s'attendait pas non plus à recevoir un Piètre. Le professeur l'invita à passer dans son bureau le lundi soir suivant, pour qu'ils puissent discuter de tout ça. Il n'avait pas parlé de retenue, mais c'était quand même une retenue. Sauf que lundi soir, il était déjà en colle avec Crowley. Lorsqu'il lui dit qu'il était également en retenue le mardi avec Runcorn, l'herboriste roula des yeux et lui offrit le mercredi soir.
Bref, c'était une journée d'enfer. Quatre retenues en une journée. Probablement pas un record de l'éducation magique, mais chez les Poufsouffle, c'était certain.
Étant donné que le professeur d'histoire de la magie lui avait donné sa retenue le lendemain à la fin des cours, il était libre ce soir. Il monta à son dortoir, prit une longue douche et enfila des vêtements plus confortables. Il n'avait pas trop envie de rester là à s'apitoyer sur son sort, alors il décida de faire le mur. Qu'est-ce qu'il risquait, après tout... Un renvoi ? Probablement pas. Un nombre incalculable d'élèves s'était fait pincer en dehors du château à la nuit tombée. Une retenue ? Une de plus, une de moins...
Après une longue marche à slalomer entre les Lumos des préfets qui éclairaient les couloirs, il parvint finalement à rejoindre l'extérieur du château. Il longea les murs afin de ne pas se faire voir par un éventuel préfet qui passerait par là et entendit un bruit derrière lui. Sa baguette en main, il se retourna mais il n'y avait rien. Il poursuivit sa route sans regarder devant lui et se heurta à un obstacle un peu trop vivant. Il sursauta en voyant une silhouette humaine, son coeur battant la chamade.
« Sam ! Qu'est-ce que tu fous là à une heure pareille ! Tu m'as foutu la chienne ! »
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