On nights like this when the air is so clear, you end up saying things you ordinarily wouldn’t. Without even noticing what you’re doing, you open up your heart and just start talking to the person next to you—you talk as if you have no audience but the glittering stars, far overhead.
Si ce n'étais pas ses cauchemars, c'était peut-être un ancien partisan de Voldemort, si ce n'était pas l'épidémie elle-même qui allait l'avoir un jour. Un rire jaune grimpa dans la gorge de Charlie à cette idée. Elle était à bout de souffle et n'avait jamais couru autant et aussi vite dans un si petit laps de temps. Elle peinait à reprendre son souffle. Ce n'était pas dans son habitude de courir de la sorte à une heure pareille. Ses cauchemars la poursuivaient sans relâche, se moquait d'elle en quelque sorte. Maintenant, elle ne pouvait plus simplement se réveiller et se rendormir, car dès qu'elle refermait les paupières, les cauchemars revenaient plus intenses qu'auparavant. Rien ne se ressemblait, tout était à chaque fois une situation à prendre au cas par cas, une partie de carte où il fallait savoir bluffer, ou au contraire foncer et forcer les forces. Quitte à montrer son jeu. Il y avait de quoi devenir insomniaque au final. Devoir tromper son propre esprit pour obtenir un peu de repos était plus qu'épuisant qu'autre chose. Elle pouvait agir à son bon vouloir si l'on puit dire. Elle était libre, d'exploiter chaque point faible qu'elle trouvait. Son esprit se rassasiait d'informations, il se fascinait pour l'absence ou la profondeur de ses propres rêves. Il était en constante ébullition, de la lave en fusion. Un volcan prêt à exploser qui crachait cendres et cendres, grondait, menaçait, sans se décider. Vif, précis, calculateur. C'était son monde depuis la Grande Bataille. Elle n'avait pas cessé de se battre quand le seigneur des ténèbres était tombé. Elle avait simplement engagé un nouveau combat, mais cette fois-ci, l'ennemi se reflétait dans la glace chaque matin avec un sourire narquois.
Son dos était contre la dalle froide, son regard perdu dans l'immensité des cieux. Un vent froid provoqua un frisson chez la jeune femme, mais celle-ci s'obstinait à rester en simple pyjama. Ses cheveux ébouriffés et humides formaient un auréole autour de son visage de porcelaine. Tous dormaient dans le château et pourtant, elle, elle était perchée en-haut de la tour d'astronomie. La rouquine ferma les yeux un instant. Elle se rendormit un peu plus calmement. Les muscles de sa mâchoire se tendirent, tout son corps était tendu. Les cauchemars revenaient. Derrière ces paupières se dressaient le premier mangemort qu'elle avait tué. Comme la corde d'un arc, elle n'avait qu'une envie, lui sauter à la gorge, à la manière de la flèche qu'elle retenait. Mais elle ne lui ferait pas son plaisir, elle se contenta de garder un rythme respiratoire le plus normal possible et de ne pas montrer qu'elle était terrifiée. Tranquillement, les autres sorciers qu'elle avait tué durant cette guerre se rapprochait du mangemort, leurs yeux vidés de toute vie et pourtant, semblant l'accuser. Ils avancent de concert autour d'elle, l'encercle, la piège... Elle se réveilla de nouveau, sa poitrine se soulevant à un rythme désordonné. Elle se redressa, à bout de souffle. Le sommeil n'était pas un luxe qu'elle pourrait s'offrir ce soir apparemment. La peur était son devenue sa pire meilleure amie. Elle rongeait ses épaules comme l'acide, tirait ses muscles, picotait dans sa colonne, elle jouait comme on joue avec les cordes d'un violon. Tout son corps était un devenu un instrument, l'instrument d'une musique saccadée et erratique. Un arrêt dans le temps qui durait et durait encore, des secondes, des minutes, des heures ? Charlie n'était pas capable de réfléchir, tout son corps s'était figé, sa respiration suspendue, une apnée sournoise. Seul son regard mouvait, oscillait entre sa Némésis qui se reflétait sur un miroir et la lueur de la lune, soudainement vitale, comme-ci la peur de ne pas revoir le jour se lever avait assiégé son cerveau, commandait ses pulsions, lui ordonnait de s'accrocher à la dernière lumière, criarde, dansante qu'elle tenait. Jusqu'à s'en brûler la rétine, fuyant, comme une bête apeurée qui soudain craignait son prédateur.
La panique quitta avec une lenteur presque douloureuse son corps, la laissant le souffle court et le regard troublé. Les crises de panique qui la secouaient étaient particulièrement pénibles et en devenaient presque douloureuses. Elle se rallongea sur la pierre, soupirant d'aise sous son contact glacial. Elle se mit à observer le ciel étoilé, un faible sourire éclairant son visage. Elle se sentait si minuscule face à l'immensité de l'univers. Cela la rassurait presque. Elle n'était qu'un grain de sable et n'être que cela était libérateur. Un bruit finit par attirer son attention. Un gromellement lui échappa alors qu'elle tournait la tête vers la source du bruit. Elle plissa les yeux en tentant d'apercevoir qui pouvait bien être levé à une heure pareille. Il est un peu tôt pour être debout, monsieur ou mademoiselle ou madame, bref, vous avez compris le concept. Lâcha Charlie en soupirant. Elle avait un peu abandonné ses bonnes manières d'enseignante. À cette heure-là, elle n'était pas madamoiselle Carthew, la prof de runes, mais simplement Charlie, la jeune femme à l'esprit encore embrumée par sa rapide sieste.