Back to the ordinary (LYODOR)

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Décembre était né lorsque la dernière feuille du Saule-Cogneur s'était détachée, tombant lentement sur le sol froid et gelé. Un mois qui promettait de belles choses, un peu de chaleur dans le froid de l'hiver. C'est ce que tous espérait. Très souvent, Lyra rentrait chez ses grands-parents pour passer les vacances de Noël, mais cette année, elle resterait à Poudlard. Elle ne voulait pas les affronter, ignorant comment leur annoncer que quelque chose changeait en elle. Et elle savait aussi que finalement, elle ne leur manquerait pas, les Fawley l'avaient toujours vu comme celle qui avait fait fuir leur propre fille. Elle ne pouvait pas leur en vouloir. Mais si l'abandon de sa mère l'avait souvent fait souffrir, c'était aussi grâce à cet acte qu'elle savait aujourd'hui qu'elle avait pris la bonne décision. Elle garderait le bébé, quoi qu'il arrive. Et cela la rassurait de penser à cela, finalement, elle ne serait pas seule à Noël. C'était une période qu'elle chérissait beaucoup, peut-être parce que c'était la seule période où elle se souvient d'images heureuses de ses parents. Des souvenirs qui la hantent parfois, comme d'autres. La bataille de Poudlard, les retrouvailles avec son frère, Silas... Trop de pensées se bousculaient dans sa tête tandis qu'elle essayait de préparer le mélange parfait pour sa potion. Les cours de médicomagie la passionnaient, elle ne regrettait pas son choix et elle savait qu'elle avait fait le bon. La jeune femme observait minutieusement les quantités qu'elle versait dans son chaudron. Après quelques minutes, le professeur s'approcha d'elle pour vérifier son breuvage. C'était le dernier cours de la journée, et la jeune femme était épuisée, mais elle n'avait pas envie de quitter la salle avant d'avoir réussi sa mission. Elle attendit le verdict, se pinçant les lèvres, comme elle avait l'habitude de le faire. « C'es parfait mademoiselle Yaxley ! » Victorieuse, Lyra ramassa ses affaires et sortit de la classe en faisant des bonds.

La vie à Poudlard était presque aussi paisible qu'avant. Malgré qu'aujourd'hui, des étrangers se baladaient dans les couloirs du château. Évidemment, Lyra n'y voyait aucun problème, mais ce n'était pas le cas de tout le monde. Elle entendait des rumeurs concernant les élèves de Durmstrang, certains se battaient avec les anglais. Elle avait aussi appris que les Poufsouffles avaient été empoisonnés lors d'une fête à la rentrée. Lyra ne voulait pas rentrer dans les conflits, mais à l'époque où elle était préfète, elle aurait certainement remis un peu d'ordre dans tout cela. La jeune femme se contentait de se concentrer sur ses cours, et sa maison. La quête que la Dame Grise avait confié aux aiglons lui était très chère, et elle faisait son possible pour faire des recherches pour retrouver ces morceaux de lettre que le Baron Sanglant avait dérobé. Mais malgré tout cela, Lyra avait encore le temps de penser à ses problèmes. Sa grossesse, son éloignement de Silas. Sans qu'elle l'avoue, elle s'inquiétait pour tout, et elle n'avait personne à qui en parler. Certes, tous les professeurs étaient au courant, mais elle n'avait pas encore eu l'occasion d'en parler avec Alec, et elle craignait d'être privilégiée si elle commençait à partager ses inquiétudes avec les adultes. Elle était seule face à tout cela, et quel meilleur endroit que la bibliothèque pour réfléchir ? Dans les livres, Lyra se sent comme entourée d'amis, elle les considère comme des êtres vivants et elle en prend soin comme des trésors. Ils sont parfois de précieux conseils, et ils ont toujours été là dans les moments où elle se sentait seule, débordée de travail, et épuisée. Ils ont toujours réussi à la faire voyager, rêver, travailler, rire, pleurer. Alors encore aujourd'hui, alors que tout le monde s'empresse de descendre dans la Très Grande Salle pour le repas, Lyra préfère aller étudier dans la bibliothèque. À vrai dire, elle n'a pas vraiment de travail à rendre, mais elle a besoin de faire quelques recherches. Elle a commencé à entendre des bruits de couloir concernant des pertes de pouvoir. Elle n'en sait pas grand chose, mais elle est au courant que quelques élèves ont eu du mal à pratiquer quelques sorts lors de certains courts. Elle ignore si ce sont leur baguettes qui ne leur obéissaient pas, ou si ce sont leur magie qui leur faisait défaut, mais les livres sauront sans doute lui répondre. Elle déposa ses affaires sur un fauteuil au coin de la bibliothèque. Elle se débarrassa de sa cape, puis décida d'éplucher les étagères de fond en comble. Elle commença par les livres concernant la botanique, mais très vite elle comprit qu'elle ne trouverait rien de ce côté. Elle se rendit au niveau de la divination, de la magie ancestrale, et de l'étude des runes. Elle ne connaissait pas très bien ces matières, et elle était curieuse de découvrir ce qu'elles pourraient lui révéler. Alors qu'elle caressait les couvertures des livres de ses doigts, en avançant pas à pas, elle se cogna contre quelque chose, ou plutôt quelqu'un. Elle leva la tête pour s'excuser, mais resta bouche bée quand elle croisa le regard de la personne qui lui faisait face. Un souvenir, juste un souvenir.

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Qu'il pleuve, qu'il neige ou qu'il vente, l'entraînement de Quidditch des Serpentard perdurait, et c'était ce qui te plaisait. Il fallait dire que tu avais besoin d'une certaine dureté pour pouvoir te dépenser, évoluer, et même lorsque les conditions climatiques n'étaient pas au beau fixe ce n'était pas ce qui te dérangeait. Loin de là. Tu avais alors le sentiment de retrouver dans une certaine mesure la dureté de Durmstrang et c'était ce que tu cherchais jour après jour. Il fallait dire qu'ici c'était particulièrement doux, alors autant dire que toi qui avais eu l'habitude des punitions à Durmstrang, ici ce n'était rien. Rien de plus que la caresse d'un rayon de soleil, alors que tu avais toujours ressenti la morsure glaciale du froid semblable à des milliers de poignards tranchant te transperçant la peau. Effectivement, tu pouvais donner l'impression que tu étais à la limite d'être masochiste, aimant la douleur, mais c'était surtout que lorsqu'on ne connaît qu'une seule manière d'avancer dans la vie, il est difficile d'en changer. Et toi c'était cette dite manière dure que tu avais toujours connu. Déjà lorsque tu n'étais pas même encore à l'école, tes parents avaient veillés à ce que tu dépasses tes peurs et que tu les affrontes, car en ayant peur d'une chose tu lui donnes de l'importance or la seule chose qui devait avoir de l'importance c'était toi. Toi et ton élévation sociale. Autant dire que tu en avais eu des corrections bien distinctes. Pouvant aller de la douleur physique à la douleur plus psychologique. Des sortilèges ou des coups pour que tu apprennes à t'endurcir. Des privations. Et parfois juste des mots. Il fallait dire que les Azarov étaient particulièrement imaginatif pour te pousser à te dépasser et cesser de geindre. D'ailleurs, la dernière fois que tu avais pleuré remontait à ton enfance et une correction avait suffi pour te pousser à ravaler tes larmes. Alors oui, tu t'étais endurci, tu avais mis une carapace autour d'un coeur qui n'existait quasiment plus. En fait, c'était certainement parce que tu avais fait en sorte que ce soit ta soeur qui face attention à lui à ta place. Elle avait plus de coeur que tu n'en aurais jamais et pourtant vous aviez été élevés par les mêmes parents, mais voilà il fallait croire que chez les Azarov l'éducation dépendait au niveau du sexe. Et si tu t'étais endurci, il n'en avait rien été de Katarina qui était encore à ce jour plutôt naïve, malgré tous tes efforts pour lui montrer la dureté du monde. Quoi qu'il en soit, l'entraînement de Quidditch venait de s'achever et tandis que tu te changeais tu ressentais encore la morsure du froid sur ta peau que tu appréciais temps. Une morsure qui semblait te rappeler que tu avais vécu bien pire et que tu te tenais toujours debout sur ton balai de Quidditch.

Une fois de retour dans l'école et arborant l'uniforme de ta nouvelle maison, les Serpentard qui te collait à merveille il fallait bien avouer, tu te décidas à te rendre à la bibliothèque pour pouvoir te pencher un peu plus sur les livres qu'ils possédaient sur les runes. Car oui, il fallait croire qu'où que tu sois, les runes te suivaient toujours de très prêts. Toujours désireux d'en apprendre plus, beaucoup plus. Et quel meilleur moyen que de connaître ce que les différents pays voient dans les runes. Après tout, entre la Russie et l'Angleterre il devait bien y avoir une différence dans l'étude des runes et tu comptais bien apprendre la nuance. C'est ainsi que tu en viens à faire un tour dans les rayons sur l'étude des runes, mais également magie ancestrale et divination, car tout était en quelque sorte lié. Et tu ne pouvais pas t'intéresser à l'une des matières sans t'intéresser aux autres. Planté devant une étagère en particulier, tu regardais les titres des ouvrages, lisant de quoi ils parlaient exactement et alors que tu t'apprêtais à en prendre un en particulier, quelque chose te percutas. Enfin... Une personne te percuta. Et qu'elle ne fut pas ta surprise de reconnaître la dite personne qui venait tout juste de te rentrer dedans. Lyra... Un véritable souvenir. Et quel souvenir. Elle avait été ta cavalière au Bal de Noël lors du Tournoi des Trois Sorciers, mais aussi une excellente amie avec laquelle tu avais passé de bons moments tout au long de l'année scolaire. Et puis, un départ, une promesse de s'écrire, une assiduité qui ne fit que décroître, et finalement... Un néant sans la moindre nouvelle. Vous aviez fini par ne plus vous écrire. Pourquoi ? Peut-être tout simplement parce que vous aviez d'autres choses à penser. Mais quoi qu'il en soit, elle se trouvait désormais là, une sorte de fantôme du passé. Fantôme qui t'avait connu lorsque tu ouvrais encore un peu ton coeur, pour que finalement les années à Durmstrang ne le détruisent complètement. « Lyra...Que... » Mais en même temps c'était plutôt idiot de lui demander ce qu'elle faisait là sachant qu'elle était de Poudlard. La question aurait plutôt été de savoir ce que toi tu faisais là, car tu n'avais pas cherché à la contacter lorsque tu étais arrivé à Poudlard. Mais la vérité était particulièrement dure, car... tu n'y avais pas pensé... Et voilà qu'elle se tenait devant toi et tu ne trouvas qu'une chose à dire. « Ça fait bien longtemps. Bien bien longtemps. »

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C'était un véritable cauchemar. Cela ne pouvait pas être réel. Lyra voyait devant elle l'impossible Comme si quelqu'un avait ouvert la boîte de Pandore pour laisser s'échapper tous les maux horribles qu'elle renfermait. Elle se sentait anéantie. Elle ne voyait aucune issue. Aveuglée, elle aurait aimé devenir sourde aussi. Ne plus entendre sa respiration tout près d'elle. Qu'il ne soit pas là.  Elle en venait à souhaiter des choses qu'elle ne pensait pas, tourmentée par la haine et la folie. Comment pouvait-il être ici ? Il prononça son prénom, lui aussi semblait troublé. En même temps, comment ne pouvaient-ils pas l'être ? Ils ne s'étaient pas vu depuis des années, et ne pensaient sans doute jamais se revoir. Évidemment, Lyra avait pensé à lui, au début septembre. Quand elle avait appris pour l'échange entre les écoles, elle avait eu l'image de Teodor en tête. Mais jamais elle n'aurait supposé qu'il était ici à Poudlard. Alors que lui, il savait que c'était son école, il aurait pu lui donner un message. Mais il n'avait rien fait. Tout comme il avait arrêté de répondre à ses lettres. « Ça fait bien longtemps. Bien bien longtemps. » Lyra hocha la tête. Elle ne savait pas quoi lui dire de plus. Elle l'observa, ses cheveux blonds étaient encore humides et elle devina qu'il avait été dehors récemment. Il portait l'insigne des Serpentards, et cela n'étonna pas l'anglaise. Elle se doutait bien que ce serait la maison du jeune slave. « Quelques années oui... Je ne pensais pas te revoir un jour. » Elle n'avait pas besoin de l'entendre lui dire que lui non plus. Après tout, si ils avaient cessés de s'écrire, c'est peut-être qu'il n'étaient plus rien l'un pour l'autre ? Et pourtant, Lyra se souvenait comme si c'était hier des moments qu'elle avait passé avec l'élève de Durmstrang. Ils s'étaient choisis mutuellement. Lui et son arrogance, elle et sa grâce. Ils avaient tous les deux des côtés différents, mais des similitudes, et ça les avait rapproché. Ils étaient même allés au bal de noël ensemble et c'était un des meilleurs souvenirs de Lyra. Ils avaient dansés une bonne partie de la soirée, s'étaient moqués des élèves mauvais danseurs et s'étaient gavés de petits fours. Une des meilleures soirées de sa vie. Mais peut-être que cela n'avait pas été le cas pour Teodor, peut-être qu'il l'avait oublié trop vite.

Lyra ne put s'empêcher de penser à Orion. Celui qu'elle aimait et qu'elle essayait de fuir tant bien que mal. Elle essaya de s'imaginer la douleur qu'elle pourrait sentir si lui aussi l'oubliait. C'était ce qu'elle voulait, mais elle ne pouvait pas penser à une véritable fin à leur histoire, même si il le fallait. Qu'Orion l'oublie serait la pire chose qu'il pourrait lui arriver. Elle chassa l'image de son petit-ami loup garou de son esprit, et regarda Teodor dans les yeux. « Tu cherches quelque chose de précis ? » Lyra connaissait la bibliothèque par cœur, ou presque, et puisqu'elle peinait à trouver un ouvrage sur ce qui l'intéressait, elle pourrait peut-être aider Teodor. Après tout, elle n'avait pas envie de s'éterniser sur le passé aux côtés du slave. Elle avait compris qu'il l'avait complètement effacé de sa mémoire, elle l'avait vu dans ses yeux, et cela la blessait. Pour cacher son énervement, elle se mit à ranger les livres, les classant méticuleusement. Ainsi, elle pouvait fuir le regard de Teodor qui la pesait.

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Dire que tu t’étais douté que cette rencontre vienne à arriver était un mensonge, car en vérité… Tu avais eu la certitude que cette rencontre allait arriver un jour ou l’autre. Cela t’avait même étonné que cela mette aussi longtemps, mais en même temps, tu aurais pu accélérer la chose en lui écrivant dès ton arrivée, en lui annonçant que tu allais venir à Poudlard et que tu serais ravie de la revoir. Mais tu ne l’avais pas fait… Tu y avais pensé à un moment, pendant un bref instant, lui rappeler à ton bon souvenir. A tous les moments passés ensemble lors de cette année du Tournoi des Trois Sorciers. Mais non, nulle ligne ne fut écrite de ta main. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’à tes yeux ces moments passés en sa compagnie avaient été en quelque sorte sacré, et ils appartenaient au souvenir d’un tout autre Teodor. Car oui, tu avais changé, et pas en bien. De ce fait, lorsque tu avais su que tu viendrais à Poudlard et qu’il y aurait une forte probabilité, pour ne pas dire une probabilité complète, tu n’avais pas voulu lui dire que tu viendrais pour ne pas briser le souvenir qu’elle avait de toi. Puisqu’en effet, tu ne savais que trop bien qu’un instant passé en ta compagnie changerait à tout jamais ce qu’elle avait pu penser de Teodor Azarov. Or tu voulais que dans l’esprit d’au moins une personne tu restes le même, le tout jeune Teo qui arrivé au Tournoi avait voulu faire d’innombrables connaissances, qui s’était montré sympathique, doux, attentionné. Un Teo qui n’existe plus réellement si ce n’est que dans ton souvenir. Alors non tu ne lui avais pas écrit et c’était d’ailleurs pour cela que tu avais cessé de lui écrire au fur et à mesure, car tu changeais et qu’elle ne changeait pas avec toi. Elle ne pouvait donc plus à tes yeux rester attaché à toi alors que tu devenais peu à peu un être tellement froid et calculateur, désireux de grimper l’échelle sociale. Non… Elle n'aurait pas pu rester attachée à toi, tu étais la bête et elle était la belle, et il n'y aurait clairement pas de fin joyeuse à cet épisode, car elle n'était pas celle qui arriverait à transformer la bête. Après tout, qui le pourrait ? Enfin... Si peut être bien une personne... Mais tu étais persuadé que tu ne la reverras jamais plus, cette mystérieuse moldue que tu avais vu à Londres durant l'été... Un mot d'elle et tu étais prêt à te transformer. Mais Lyra ne le pouvait pas, et tu ne voulais pas la briser. Tu ne voulais pas casser ses souvenirs.

« Quelques années oui... Je ne pensais pas te revoir un jour. » Toi non plus tu n'avais pas imaginé la revoir un jour et pourtant vous étiez là. Certes au début de l'année tu l'avais su que tu la reverrai ne serait-ce que au détour d'un couloir, mais avant l'été tu t'étais persuadé que vos chemins ne pouvaient se croiser. Après tout, tu étais en Russie et elle en Angleterre. Sauf que voilà maintenant tu étais en Angleterre aussi, à Poudlard tout comme elle. Tout comme se trouvaient vos souvenirs dans ce château. Et le plus étrange avait été d'aller dans la grande salle la première fois que tu étais revenu, car tu t'étais souvenu du décor, de la musique, de vos danses, de vos rires, et de vos conversations. Une merveilleuse soirée. Un splendide souvenir. Et pourtant une mémoire brisée. Car rien ne permettrait de retourner à cette dite soirée. Elle était juste là dans vos souvenirs, comme une manière de te rappeler qu'à un moment tu étais humain. « Tu cherches quelque chose de précis ? » Ne s’attendant pas à un tel revirement de sujet, tu secouas la tête en la regardant étrangement. Pourquoi parlait-elle livre alors qu’il y avait tellement d’autres sujets ? Et elle se mit soudainement à classer les livres, à les ranger sans te regarder. Tu te doutais bien que tu l’avais vexé en ne l’ayant pas prévenu que tu viendrais, mais elle devait comprendre… Tu n’étais plus le même… Tu avais goût pour la magie noire. Tu brutalisais tes élèves. Tu t’étais même entraînés sur certains d’entre eux lors de tes années à Durmstrang. Et ça n’allait pas en s’arrangeant… Aurait-elle vraiment voulu avoir des nouvelles de quelqu’un comme toi ? « J’aurais bien dit que je cherche ton pardon, mais c’est faux… Je ne voulais pas te blesser Ly en ne te donnant plus de nouvelle, je voulais juste mettre les choses au clair sur le fait qu’on ne pouvait pas continuer à s’écrire, alors que chacun évoluait de manière tellement différente. » Mais elle fuyait toujours ton regard, alors avant qu’elle ne prenne un autre livre dans ses mains, tu posas ta main sur la couverture du livre en question, la forçant à le baisser et à le reposer sur la table. « Je suis loin d’être un sain et je me suis dit que tu n’aurais pas envie de traîner avec moi à mon arrivée ici. On ne s’est pas parlé depuis tellement longtemps, tu croyais vraiment que je t’aurais tout simplement envoyé une lettre pour te prévenir ? "Ah au fait je débarque à Poudlard, tu me prépares la haie d’honneur ?" Non je n’aurais pas fait ça Ly. Ça ne m’aurait tout simplement pas ressemblé. » Tu étais dur dans tes propos, mais au fond n'était-ce pas ce que tu recherchais ? Qu'elle comprenne que tu avais fait le mieux pour elle ?

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« J’aurais bien dit que je cherche ton pardon, mais c’est faux… Je ne voulais pas te blesser Ly en ne te donnant plus de nouvelle, je voulais juste mettre les choses au clair sur le fait qu’on ne pouvait pas continuer à s’écrire, alors que chacun évoluait de manière tellement différente. » Il l'appelait comme avant, par son petit surnom, et c'était tout ce qu'elle retenait. Comment osait-il l'appeler ainsi alors qu'il l'avait oublié ? Qu'il avait voulu l'effacer de sa mémoire ? Mais d'un autre côté, lorsqu'il l'appelait ainsi, elle avait l'impression de revenir des années en arrière. Ce n'était qu'un surnom, et pourtant aux yeux de Lyra, c'était tellement plus. Un son innocent qu'il lui avait choisi. Elle poussa un soupir, elle savait où il voulait en venir. Évidemment qu'ils avaient changés tous les deux, le temps changeait les gens. Mais même si ils étaient différents, ils auraient pu continuer à être amis. C'est ce qui les avait rapproché à l'époque, leur différences, peut-être que finalement, rien n'avait été réel. Lyra s'en voulait de se sentir malheureuse à cause d'un garçon qu'elle n'avait pas vu depuis des années, alors qu'il y avait beaucoup d'autres choses qui pourraient la rendre malheureuse. Orion par exemple, qui ne l'approchait plus. Le bébé qu'elle allait mettre au monde, et qui la faisait paniquer. Certes, c'était son choix de le garder, et quand elle avait pris cette décision, elle était sûre d'elle, mais maintenant, elle ne savait pas quoi penser. Alors, pour éviter de réfléchir, elle se réfugiait dans les livres, les prenant un par un, soignant leur couverture, les rangeant avec délicatesse.

Elle allait en prendre un nouveau quand Teodor l'en empêcha. Il posa sa main sur le haut du livre, et l'obligea doucement à le reposer. Elle s'exécuta. « Je suis loin d’être un sain et je me suis dit que tu n’aurais pas envie de traîner avec moi à mon arrivée ici. On ne s’est pas parlé depuis tellement longtemps, tu croyais vraiment que je t’aurais tout simplement envoyé une lettre pour te prévenir ? "Ah au fait je débarque à Poudlard, tu me prépares la haie d’honneur ?" Non je n’aurais pas fait ça Ly. Ça ne m’aurait tout simplement pas ressemblé. » Elle commençait à en avoir. Elle ne le croyait pas. Elle ne voulait pas le croire. Il l'avait simplement oublié, comme on oubli son premier balai volant miniature. Il l'avait oublié comme sa mère l'avait oubliée. Et elle ne pouvait pas lui pardonner. Enfin, elle se tourna vers lui, pour le regarder dans les yeux. « Arrêtes de te justifier Teodor, je ne veux pas entendre tes bêtises. Tu savais que j'étais à Poudlard, tu savais où me trouver, si tu ne m'avais pas oublié, au moins tu m'aurais fait un signe. » Un signe comme le signe qu'Orion lui avait envoyé. Cette petite loutre en origami qu'il avait fait volé jusqu'à elle, dans cette même bibliothèque. Non, Teodor ne lui avait fait aucun signe, parce qu'il ne pensait plus à elle. Pourtant, ils avaient été très proches lors du Tournoi des Trois Sorciers. Ils avaient dansés ensemble, au bal de noël, comme prince et princesse. Mais tout ceci était maintenant derrière eux, et il fallait qu'elle cesse d'y penser. Qu'elle cesse de croire qu'il ait pu l'aimer. « Oui, nous sommes différents, nous avons grandis, nous avons changés. Tu as fait de mauvaises choses, moi aussi ! Il n'y a personne de sain ici, pas après la guerre, pas après tout ça ! » La petite Serdaigle sent qu'elle est prête à éclater, sa voix tremble. C'est trop pour elle. Elle s'arrête de parler et porte ses mains sur son visage. « Laisse-moi... Va-t-en. Oublie moi encore une fois. » Elle chuchotait, mais elle savait qu'il avait très bien entendu.

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« Arrêtes de te justifier Teodor, je ne veux pas entendre tes bêtises. Tu savais que j'étais à Poudlard, tu savais où me trouver, si tu ne m'avais pas oublié, au moins tu m'aurais fait un signe. » L’oublier… Comme pouvait-elle sincèrement croire que tu l’avais oublié après toute une année passée à ses côtés à regarder les épreuves, à parcourir Poudlard et ses passages oubliés, à rire sans cesse, à se promener dans le parc et puis à danser tel un couple de conte de fée dans la salle de bal. Oh non tu n’aurais pas pu l’oublier même si tu l’avais voulu, mais étrangement ça te blessait quelque peu qu’elle puisse croire cela de toi. Oui, qu’elle puisse croire que tu l’avais oublié t’agaçait presque. Surtout qu’elle donnait l’impression de ne pas avoir écouté un traitre mot de ce que tu lui avais dit depuis le début. Tu n’avais pas voulu lui faire un signe, comme elle aimait le dire, car tu t’étais dit que cela n’aurait pas été opportun et cela aurait pu même paraitre hs. Après tout, revenir comme une fleur après tout ce temps, ça paraissait presque surréaliste, voilà pourquoi tu n’avais rien dit, t’imaginant que quand vous vous croiserez vous pourrez parler autant que possible, mais qu’avant…Et bien…Silence radio, comme ces dernières années. Car oui, comment aurait-elle bien pu réagir si tu lui avais écrit après tout ce temps ? Tu t’imaginais bien qu’elle l’aurait également mal pris, car pourquoi lui écrire maintenant alors que tu aurais pu lui écrire avant ? Alors autant dire que tu avais le sentiment qu’elle aurait dans tous les cas de figures trouvé un moyen pour raler et pour dire que tu l’avais oublié alors que c’était faux. Totalement faux. « Oui, nous sommes différents, nous avons grandi, nous avons changé. Tu as fait de mauvaises choses, moi aussi ! Il n'y a personne de sain ici, pas après la guerre, pas après tout ça ! » Sur ce point elle n'avait pas tort. Tout Poudlard avait changé, et tu l'avais constaté lorsque tu étais arrivé dans l'école, car elle ne ressemblait plus exactement comme dans ton souvenir. Elle avait changé, tout comme les élèves qu'elle abritait. Mais il y avait une différence entre avoir changé par obligation dû à une guerre et avoir changé en toute connaissance de cause, dans le désire de se surpasser et d'apprendre autant de magie noire que possible. Oui... Il y avait une différence mais elle ne le comprenait pas. Elle ne voulait pas le comprendre.

« Laisse-moi... Va-t-en. Oublie moi encore une fois. » En tout sincérité, tu avais été à deux doigts de suivre ses propos et la laisser, tout simplement parce que tu savais que si tu restais tu aurais envie de la secouer pour qu'elle comprenne que non tu ne l'avais pas oublié et que si tu ne lui avais pas écrit c'était après une mure réflexion. Mais au final tu restas là, car la voir dans un état pareil serra le coeur que tu étais supposé ne pas avoir. Oui... Tu ressentais un petit pincement en la voyant la main sur son visage, toute tremblante. Tu posas donc une main sur son épaule, tout en t'avançant d'un pas pour être un peu plus proche d'elle et ne donc pas avoir besoin de hurler pour te faire comprendre. « Tu peux croire ce que tu veux Ly, que dès le jour où j'ai cessé de t'écrire, j'ai également cessé de penser à toi. Tu peux t'imaginer qu'avant aujourd'hui je n'avais pas réfléchi à l'idée de te revoir. Tu peux même affirmer que tu sais mieux mes pensées que moi. Tu peux... Mais tu aurais tort sur toute la ligne. » Après un petit moment d'arrêt, tu laissas retomber ta main, mais au lieu de la faire revenir le long de ton corps, tu passas ta main à l'intérieur de ton uniforme pour récupérer quelque chose dans la poche interne. « Pour tout dire j'avais préparé quelque chose. Je comptais le faire en arrivant à Poudlard mais après réflexion je m'étais dit que c'était inutile et que je ne pouvais pas me permettre de te perturber en croyant voir revenir le Teo d'antan alors que je ne suis plus le même. » Dans ta main se trouvait, une photo, mais pas n'importe laquelle...Durant la soirée du bal de Noël du Tournoi, un sang de bourbe, bon bon d'accord un Serdaigle, avait voulu prendre des photos du bal avec un appareil moldu et dans ces dites photos s'étaient retrouvé Lyra et toi, dans vos tenus du bal. Toi dans ton costard et elle dans sa longue robe qui soulignait tellement bien sa finesse. Lyra ne l'avait pas su, mais tu l'avais récupéré, voulant un jour l'a lui renvoyer pour lui rappeler à ce bon souvenir, et tu t'étais imaginé le faire, avant de comprendre que ce ne serait pas juste pour elle. Tu avais ta vie et elle avait la sienne. Rien ne vous ramènerait à cette époque. Et au dos de la photo un autre élément de cet époque était mis en avant, un dragon y était dessiné, car certainement l'épreuve que vous aviez tous les deux préférés et que tu t'étais dit que ce serait pas mal de le mettre en avant. Mais voilà, ne sachant trop quoi dire, tu su qu'il était temps que tu suives ce qu'elle avait dit. Posant la photo sur le livre qu'elle avait voulu prendre tantôt, tu murmuras. « C'est pour toi. » Et alors, tu tournas doucement les talons et tu te mis à t'éloigner du rayon pour aller dans un autre, te disant qu'elle avait besoin d'espace. Après tout... Elle t'avait dit de la laisser...

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Et il ne l'écouta pas. Il resta là, près d'elle, alors qu'elle ne voulait plus le voir. Enfin c'est ce qu'elle disait. Elle lui demandait de partir, mais en avait-elle réellement envie ? Lyra ne savait plus où elle en était. Elle rejetait tous ceux qui comptaient pour elle, parfois par peur d'être abandonné, d'autre fois par colère. Elle n'avait plus vraiment envie de se battre, elle abandonnait, elle qui n'avait jamais baissé les bras. Elle qui avait toujours résolu les problèmes des professeurs, elle qui passait son temps à la bibliothèque pour contrer des théories plus vieille que Dumbledore. Les sentiments avaient eu raison d'elle, et elle craquait. Elle aurait aimé être comme son père, quelqu'un de noir, qui ne pensait qu'à lui. Mais Lyra n'était pas égoïste, loin de là. Elle soupira, et trembla quand elle sentit une paume de main se poser sur son épaule. Elle ne le voyait pas, mais elle savait que Teodor s'était rapproché d'elle. Il essayait de l'apaiser, mais était-ce certain qu'il y parviendrait ? « Tu peux croire ce que tu veux Ly, que dès le jour où j'ai cessé de t'écrire, j'ai également cessé de penser à toi. Tu peux t'imaginer qu'avant aujourd'hui je n'avais pas réfléchi à l'idée de te revoir. Tu peux même affirmer que tu sais mieux mes pensées que moi. Tu peux... Mais tu aurais tort sur toute la ligne. » Elle pensait qu'après cela, il s'en irait. Elle sentit qu'il baissait sa main. Alors elle se dit qu'elle l'avait mérité. Elle lui avait craché toute sa colère en pleine face, parce qu'elle pensait vraiment qu'il l'avait oublié. Et elle ne pouvait pas lui en vouloir de l'avoir fait finalement. Le temps les avait séparé. Mais Lyra se sentait blessée à l'intérieur. Elle se sentait terriblement mal, parce que longtemps, elle avait vu Teodor dans ses rêves. Elle se souvenait avoir beaucoup pleurer lors de son départ. Pleurer à cause de la mort de Cedric, mais aussi parce que Teodor était devenu important pour elle. « Pour tout dire j'avais préparé quelque chose. Je comptais le faire en arrivant à Poudlard mais après réflexion je m'étais dit que c'était inutile et que je ne pouvais pas me permettre de te perturber en croyant voir revenir le Teo d'antan alors que je ne suis plus le même. » La curiosité de Lyra était maintenant aiguisée. Elle releva la tête, essayant de ne pas trop montrer ses larmes qui avaient coulés le long de ses joues. « C'est pour toi. »

Lyra vit d'abord le dos de la photo que Teodor venait de poser sur le livre qu'elle avait en main. Elle vit parfaitement le dessin qui était représenté. Un dragon. Cette créature évoquait beaucoup de choses pour elle, mais c'était aussi un symbole. Elle se souvenait parfaitement de la première épreuve. Celle qu'elle avait préférée. En fermant les yeux, elle pouvait entendre à nouveau les cris d'encouragement des spectateurs, et les cris de frayeur aussi. Elle sentait le vent sur son nez, et la chaleur des crachements de feu des dragons. Elle sentait l'adrénaline des champions, et leur peur aussi. Elle sentait l'instinct maternel des dragons, pour protéger leur œuf. Elle sentait cela plus que tout, car elle-même devrait protéger son bébé un jour bientôt. Et si elle rejetait Teodor ainsi, c'était peut-être parce qu'il ne cessait de lui répéter qu'il n'était plus le même. Qu'était-il devenu après toutes ses années ? Que lui était-il arrivé ? Et était-il une menace pour elle et son futur enfant ? Lyra se posait trop de questions, elle avait mal à la tête. Elle essaya de comprendre pourquoi il lui laissait ce dessin, qu'est-ce qu'il attendait d'elle. Elle allait glisser le papier dans son livre, mais quand elle le prit en main, elle sentit que la matière lui faisait penser à quelque chose qui lui était étrange. Elle se souvenait avoir étudier ce papier en étude des moldus. C'était une sorte de papier qui permettait de développer les photos des appareils moldus. Elle retourna le papier, excitée de découvrir l'autre face. Son cœur rata un battement quand elle admira les deux personnes de la photographies. Le moment était figé, mais elle pouvait le retourner des dizaines de fois dans sa tête pour le revivre. Rembobiner et laisser les quelques secondes d'insouciance, de rire, de bonheur exister. Cette soirée là avait été une des plus belles de la vie de Lyra. Du début à la fin, elle s'était sentie comme dans un conte de fée. Revoir le sourire de Teodor lui fit penser qu'il était sincère à l'époque, et qu'ils s'étaient promis de ne jamais s'oublier. Même si ils avaient changés tous les deux, ils étaient restés dans un coin de la tête de l'autre, parce que leur amitié était plus fort que ça. Elle ne savait pas comment le remercier. Cette photo, elle l'a garderait précieusement. Elle comprenait maintenant, qu'il ait renoncé à la lui donner. Elle comprenait car elle-même ne l'aurait peut-être pas fait, parce que le passé était loin et que le futur serait incertain. Elle voulait le remercier, mais quand elle tourna la tête, il n'était plus là. Elle ferma le livre, le remit en place, serra la photo contre elle et déambula dans la bibliothèque à la recherche de celui qui avait été son prince, qui ne l'était plus, mais qui pourrait le redevenir. Elle le trouva dans un autre rayon. Il était dans ses pensées. Elle arriva derrière lui, et par instinct, sans réfléchir, elle se glissa contre son dos et l'entoura de ses bras. Une étreinte forte, amicale, émouvante. Quelque chose qui lui manquait atrocement. Quand elle réalisa ce qu'elle était en train de faire, quand elle réalisa qu'elle enlaçait quelqu'un d'autre qu'Orion, elle se recula aussitôt. Elle allait dire quelque chose, mais avant qu'il ne se retourne, elle s'enfuie en courant. Maladroitement, elle fit tomber la photo au passage. Cette précieuse photo qu'elle voulait garder contre elle.

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