C’était toujours bien particulier de rentrer à l’école avant les élèves. Bien sûr, c’était la seconde fois seulement pour Sarah, mais elle était tellement habituée au vacarme des élèves un peu partout, au bruit ambiant que ça lui faisait toujours étrange de se promener dans le château, peu importe l’heure du jour et d’entendre ses propres pas ou bien ceux de collègues s’afférant déjà à leurs préparatifs. Tout comme elle d’ailleurs. Elle avait retrouvé des collègues avec qui elle échangeait peu, mais avec qui elle avait une relation cordiale, assez pour arrêter dans un cadre de porte et demander les questions classiques à propos de l’été. C’était bien, c’était agréable de retrouver un peu le corps enseignant ainsi que les non-enseignants. Sarah parlait avec tout le monde de toute façon!
Les premiers pas dans sa salle de classe furent agréables. Retrouvé un peu son fouillis parmi ses ingrédients et autres parchemins qu’elle avait oublié sur son bureau, comme son retour était prévue, elle n’avait pas bougé quand grand-chose et elle voyait seulement le temps qui avait fait son effet sur le mobilier et entre ses ingrédients. La partie la moins agréable était quand même de chasser toute cette poussière, heureusement, la magie aidait beaucoup de ce côté. Elle refit même un inventaire de ses ingrédients, question de ne rien manquer et aussi revoir l’inventaire de l’année dernière... avec les élèves un peu farceurs et intrépides, elle se devait de mettre cette liste bien à jour.
Le retour dans ses appartements fut moins facile. C’était vide, c’était…trop vide tout simplement. Cette solitude la frappa de plein fouet dès ses premiers pas. Elle avait quand même logé avec James, sa fille et son père. Retourner à la solitude lui faisait un petit choc, encore plus parce qu’elle avait beaucoup aimé le temps qu’elle avait pu partager avec James durant ses semaines…elle l’avait encore plus connu, d’une façon différente. Ça avait été un bel été, vraiment, elle ne pouvait pas s’en plaindre. Tout au contraire, mais elle avait été un peu triste et avait trouvé bien silencieux son premier réveil dans sa chambre.
Cependant ce n’était pas le retour à cette solitude ou bien sa semaine chargée de préparations à son retour en classe qui la rendait morose ce soir-là. C’était sa discussion avec Tamara, ce n’était pas de sa faute non plus, mais cette discussion l’avait secouée. Elle n’avait peut-être pas voulu séduire James cet été en se disant que bon, elle avait ce rôle de petite sœur à ses yeux et que jamais il ne la verrait différemment. Elle s’était tellement convaincue durant cet été, malgré les paroles d’Alexis et son encouragement…mais Tamara avait su pour son été en sa compagnie et s’était mise à lui poser des questions. Sarah n’avait presque rien caché, mais sans doute que son attirance pour l’enseignant de zoomagie avait ressorti quand Tamara lui avait dit pour le baiser. En fin d’année. Un peu après son anniversaire en réalité, bon, elle ne lui avait pas demandé les détails, elle avait tenté de fuir et quand bien même que Tamara lui ait tout expliqué, la pilule avait passé de travers dans la gorge de la pauvre Sarah. Depuis ce temps, elle s’était mise à éviter James. C’était tellement idiot, elle n’aurait pas dû réagir comme ça, mais elle ne pouvait pas s’en empêcher. C’était difficile déjà d’admettre qu’elle avait des sentiments pour James, qui s’était encore plus développé durant l’été alors là, qu’il avait embrassé une autre femme alors que Sarah jugeait que c’était déplacé d’être amoureuse de lui alors qu’il venait de perdre celle qu’il aimait… Amoureuse? Oui, le mot avait traversé son esprit. Elle ne s’était pas permis, mais il y a de ses choses qui se créent sans qu’on le souhaite et qui sont incontrôlables. Elle pouvait contrôler son comportement en face de lui, mais pas en sachant qu’il avait embrassé Tamara. Pas tout de suite en tout cas, elle allait devoir prendre un peu de temps pour digérer l’information. Malgré que ce n’était rien selon Tamara, que le contexte était plus important que le geste au final, juste un adieu… mais pour une femme amoureuse, un baiser restait un baiser.
Ce soir-là, elle était en train de tenter d’oublier cela, elle tentait de penser à autre chose. Déjà en pyjama tôt dans la soirée, oui tant qu’à y être, aussi bien être confortable dans un grand pantalon à carreaux et un t-shirt noir. Les cheveux attachés en queue de cheval contre sa nuque alors qu’elle replaçait des livres sur ses étagères et ranger quelques autres choses de ses bagages qu’elle n’avait pas pris le temps dans les derniers jours. Il y avait une musique en fond, pour chasser le silence pesant, une musique anglaise, pas de la musique populaire, plus des vieux classiques rocks et des balades. Elle fredonnait les différentes chansons d’un air un peu absent en errant entre sa chambre et le salon en se donnait l’impression qu’elle plaçait des trucs, mais tout ça, ce n’était que pour pas trop réfléchir. Aussi bien penser à ses cours! Ça pourrait marcher aussi, elle avait quand même des choses à faire pour les élèves.
Il eut finalement un bruit différent qui attira son attention. On cognait à sa porte. Son regard se fronça un peu, qui pouvait bien…bon, non, ce n’était peut-être pas si surprenant, elle avait des amis dans le corps enseignant, ça pouvait être…n’importe qui. Prenant une petite inspiration, elle alla à sa porte pour ouvrir et figer un peu en voyant qui se tenait de l’autre côté. Son cœur se mit à battre trois fois plus rapidement et sa respiration tout au contraire se ralentira.
‘’Oh, James…! Tu…tout va bien?’’
C’était très maladroit, elle eut un faible sourire, un peu forcé en tenant toujours la porte dans sa main, elle en oubliait ses manières de l’inviter à entrer, elle était justement en train d’essayer de passer à autre chose et il se présentait. Encore une fois, elle se traita d’idiote mentalement.
James Martell
Consumed by the shadows
Maison/Métier : Professeur de Zoomagie, directeur des Serdaigle et s'occupe aussi des retenues Célébrité : Daniel Gillies Pseudo : Emi. Âge : 32 Parchemins : 2935 Gallions : 863 Date d'inscription : 21/09/2016
"Aimer, ce n'est pas emprunter des routes toutes tracées et balisées. C'est avancer en funambule au-dessus de précipices et savoir qu'il y a quelqu'un au bout qui dit d'une voix douce et calme : avance, continue d'avancer, n'aie pas peur, tu vas y arriver."
Septembre 2000
~ JAMARAH ~
L
es cours allaient reprendre et cela avait signé la fin de l'été. La fin de cette interlude en famille qui avait duré deux long mois. En famille ou presque, James n'oubliait pas la présence de Sarah... Non comment l'oublier alors qu'au final elle était sans doute ce qui lui manquait le plus. Même si vivre son rôle de père au quotidien avait aussi été un plaisir. Découvrir des choses simples en présence de Mathilde avait été un pur bonheur pour James et les vivres en présence de Sarah avait donné une toute autre dimension à tout cela... Depuis qu'ils étaient revenus à Poudlard, le zoomagiste se sentait seul. Une présence lui manquait, la sienne. Son sourire, son regard, sa bonne humeur, le fait que pendant deux longs mois il avait pu compter sur elle à n'importe quel moment... Pendant ces deux mois d'été, James avait peu à peu commencé à porter un regard différent sur la jeune femme, en réalité cela avait même commencé depuis longtemps, mais il ne s'en était rendu compte que dernièrement. Si avant il portait sur elle le regard tendre d'un grand frère, maintenant il semblait la regarder davantage comme elle était réellement... Une très belle femme qui était tout simplement en train de lui mettre la tête à l'envers...
Combien de fois, avait-il surpris ses yeux à désirer sa bouche ? Ses mains à vouloir toucher la douceur de sa peau ? Pourquoi changeait-il ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi de cette façon ? Et elle ? Bon sang il se l'était demandé tout l'été... Ressentait-elle ne serait-ce que la moitié de ce qui était en train de naitre pour elle au fond de lui ? Il n'avait pas la réponse et c'était ce qui l'avait retenu pendant tout l'été de lui avouer quoique ce soit. Mais aujourd'hui... Seul au milieu de ses appartements, il commençait à tourner en rond, à cogiter... Il avait besoin de savoir, il avait besoin de lui dire malgré la peur que cela change les choses à tout jamais... Et si finalement cela mettait même fin à leur amitié ? Depuis que les cours avaient reprisqu'ils étaient revenus ici pour préparer leurs cours respectif, ils ne s'étaient pas beaucoup vue, seulement croisés aux repas et même pendant ces moment-là, James s'était posé des questions ayant remarqué que la jeune femme semblait distante... Pourquoi ? Qu'avait-il fait ? Etait-ce simplement une idée de sa part ? Ils avaient été si proche cet été que peut-être était-ce simplement le fait de reprendre leur place respective qui lui donnait cette impression ? Trop de questions, trop peu de réponses... Il n'y tenait plus, il fallait qu'il sache ou cela allait le rendre fou, il n'arrivait même plus à se concentrer autant qu'il le fallait dans son propre cours...
En costume, la chemise légèrement ouverte de deux boutons, les manches un peu remontée, il sortait de sa propre chambre pour se diriger vers celle de la jeune femme. Et si elle n'était pas là ? Plus il avançait et plus il sentait son cœur battre rapidement dans sa poitrine, ses mains devenaient moites... Bon sang depuis combien de temps ne s'était-il pas senti dans cet-état là ? Tel un ado ayant peur d'être pris en flagrant délit ? Mais il n'était plus élève ici, il avait le droit de faire ce que bon lui semblait, de rejoindre une femme dans sa chambre si tous les deux le désirait... Arrivant devant la porte des appartements de Sarah, il hésitait un instant. Qu'est-ce qu'il allait bien pouvoir lui dire ? Et s'il se trompait sur toute la ligne ? James n'était pas connu pour être le plus courageux de tous et en ce moment il ne se sentait vraiment pas sûr de lui... Il finissait tout de même par frapper à sa porte, l'envie prenant le pas sur le reste, il en avait besoin, il ne pourrait pas se regarder en face s'il ne cognait pas contre cette foutu porte. Lorsque la jolie Sarah lui ouvrait, elle paraissait surprise, attendait-elle quelqu'un d'autre ? La dérangeait-il ? Un sentiment étrange naissait au creux des entrailles du professeur de zoomagie à cette pensée... De la jalousie ! Il la détaillait un instant se rendant compte alors qu'elle était déjà en pyjama, une part de lui avait affreusement envie de rentrer dans cette chambre afin d'être certains qu'elle était seule, pourtant il n'en faisait rien... Même son sourire lui semblait distant... Cependant la voir et entendre le son de sa voix venait l'apaiser un peu... Il lui offrit alors l'un de ses plus beaux sourires.
"Oui je vais bien et toi ? La reprise se passe bien ?" Demandait-il tout en se trouvant maladroit, comment allait-il bien pouvoir en arriver à ce qu'il l'intéressait réellement ? "On n’a pas vraiment eu le temps de discuter depuis la reprise du boulot, je me suis dit que... J'aurais pu passer un moment ? Enfin... Si ça te dis ?" Car même si les cours n'avaient pas encore commencés, eux reprenaient déjà le boulot. Il ne voulait pas non plus l'obliger loin de là, il espérait simplement qu'elle dirait oui, finalement il put s'empêcher de reprendre la parole... "Il...Il faut que je te parle de certaines choses..." Il ne savait pas comment, il ne savait pas ce qu'il dirait, mais au moins c'était dit et avec un peu de chance il n'arriverait pas à se défiler ? Son regard plonger dans le sien, il attendait de savoir si elle voulait bien et si elle allait enfin le laisser entrer...
Ce n’était pas la faute de James si elle se sentait comme ça. Même pas un peu! Elle avait tellement cachée comment elle se sentait au plus profond d’elle en se convaincant toute seule que ce n’était qu’un rêve fou, il n’avait pas pu deviner comment elle se sentait par rapport à lui. Elle avait été discrète cet été, profitant de sa compagnie, comme elle le faisait toujours en temps normal. Sauf que oui, il avait des choses qui avaient encore plus changées durant l’été. La potioniste lui avait trouvé des qualités qu’elle n’avait jamais remarquées avant. Ne serait-ce que la profondeur de son regard qu’elle aimait tant ou encore sa façon de sourire à ses blagues ou ses maladresses. Oui, elle avait combattu un démon intérieur alors qu’au final, elle ne faisait que tomber encore plus pour son vieil ami!
L’histoire du baiser l’avait brutalement remise sur terre, il fallait dire. Sarah avait presque eu James pour elle seule, avec Mathi naturellement, tout l’été. Des routines s’étaient installées et elle avait été vraiment heureuse durant ces derniers mois, elle avait été bien. Le retour à Poudlard en plus de l’histoire de Tamara lui avait fait un choc, un coup brutal en plein ventre même!
Voir James maintenant venait encore plus chambouler sa pauvre tête. Entre son corps qui s’emportait à le voir se présenter chez elle, il avait son cerveau qui avait peur. Elle ne se sentait pas naturelle non plus dans sa façon de réagir considérant qu’elle n’avait jamais menti à James. Jamais. Elle se sentait hypocrite de tenter de jouer la Sarah habituelle… Et il ne l’aidait en rien avec son sourire qu’elle affectionnait tant et qu’elle avait recherché durant tout l’été. Sarah avait presque mal en déglutissant difficilement en le regardant. Si lui parut maladroit, elle le fut tout autant quand elle lui répondit à ses premières questions.
‘’Oh oui oui…beaucoup de travail, mais ça se passe bien…’’
Ah que c’était embarrassant. Ça ne leur ressemblait pas ses échanges maladroits et peu convaincus. Passer…un moment? Elle sentit son ventre se tordre, elle ne pouvait pas le refuser et quelque part, elle avait affreusement envie d’être avec lui aussi, il lui manquait cruellement James depuis son retour à l’école…même si ce n’était que depuis quelques jours! L’éviter n’avait fait qu’augmenter son envie de passer du temps avec lui. Son sourire se fit un peu plus sincère alors qu’elle hochait positivement la tête, mais son sourire se figea quand il reprit la parole. Il allait lui parler de Tamara. Dans sa tête, c’était tellement clair, sinon pourquoi viendrait-il la voir comme ça? En lui disant qu’il devait lui parler de certaines choses avec ce ton sérieux. Restant bien solide sur ses jambes, mais sentant son corps faiblir, elle s’écarta lentement de la porte pour le laisser entrer dans un sursaut.
‘’Je…oui bien sûr…excuse-moi ! Entre, entre… (Elle passa nerveusement une main sur sa nuque, autant en signe d’excuse de son impolitesse en le laissant sur le pas de la porte qu’en se demandant bien comment elle allait gérer ce qu’il allait lui dire. Son cœur battait tellement fort à ses tempes, elle en avait presque mal. La jeune femme reprit avec un peu de maladresse) On s’installe dans le salon si tu veux…tu veux quelque chose à boire…? J’ai sûrement du café quelque part, je n’ai pas eu le temps de tout ranger depuis la reprise Du travail.’’
Elle parlait comme décalée un peu, comme essayant de repousser le moment qu’il allait devoir lui parler de ses ‘’certaines choses’’. Dans l’esprit de l’enseignante, ce n’était rien de positif pour elle, fallait qu’elle se concentre à ne pas paraître trop dévastée…bien sûr, Tamara disait que ce n’était rien le baiser et elle la croyait, mais une situation pouvait bien changer, non?...en quelques jours même. Il avait encore cette douce musique qui jouait en fond de ses appartements, une voix grave et rauque d’un quelconque chanteur moldu anglais d’il y a quelques décennies. Elle avait beau dire que tout n’était pas rangé, en dehors de quelques livres sur la table basse de ce qui lui servait de salon, elle semblait avoir bien rangé ses choses, presque trop méticuleusement pour Sarah. Avant même d’avoir son accord, elle se dirigea vers l’endroit où elle disait avoir du café, attrapant sa baguette au passage pour se faire chauffer de l’eau pour un thé, dos à lui à ce moment, elle reprit la parole.
‘’À moins que tu souhaites quelques choses de plus fort? C’est comme tu veux…et dis-moi, comment se passe les préparatifs pour la rentrée de ton côté?’’
Elle pivota finalement son attention vers lui. Elle lui avait posé plus d’une question d’un coup, son cœur lui jouait des tours à battre aussi rapidement. Au moins elle était d’un naturel un peu nerveux quand on parlait de son enseignement, elle pourrait facilement avoir seulement l’air un peu perturbée par le début de l’année scolaire et dans sa préparation. Sarah voulait toujours que tout soit parfait, c’était peut-être la préparation de ses cours qui faisaient qu’elle était distraite comme cela…enfin, elle espérait que c’était comme cela que James le verrait.
James Martell
Consumed by the shadows
Maison/Métier : Professeur de Zoomagie, directeur des Serdaigle et s'occupe aussi des retenues Célébrité : Daniel Gillies Pseudo : Emi. Âge : 32 Parchemins : 2935 Gallions : 863 Date d'inscription : 21/09/2016
"Aimer, ce n'est pas emprunter des routes toutes tracées et balisées. C'est avancer en funambule au-dessus de précipices et savoir qu'il y a quelqu'un au bout qui dit d'une voix douce et calme : avance, continue d'avancer, n'aie pas peur, tu vas y arriver."
Septembre 2000
~ JAMARAH ~
T
ous les deux se retrouvaient presque gênés autant l'un que l'autre et cela semblait étrange pour le Zoomagiste. Tout avait toujours été simple avec Sarah, ils avaient passé l'été ensemble et pourtant aucune gène ne s'était immiscé, lui comprenait pourquoi il était anxieux mais elle ? Pourquoi est-ce que Sarah semblait aussi anxieuse que lui alors qu'elle devait avoir aucune idée du pourquoi il se trouvait ici... Il ne cessait pas de la dévisager un instant alors qu'il lui demandait comment est-ce qu'elle allait à son tour, peut-être que quelque chose la travaillait après tout ? Peut-être qu'il se faisait des idées et que ça n'avait rien à voir avec lui ? Cependant il ne comprenait pas son comportement, car c'était bien la première fois que Sarah était ainsi et James se retrouvait confus... Elle acceptait néanmoins qu'il entre, ce qui rassurait l'homme qu'il était, lui qui commençait à se poser bien trop de question pour sa santé mentale. Il entrait alors sans hésiter, mais à peine avait-il mit un pied dans ses appartements qu'elle s'enfuyait déjà pour préparer du café, encore une chose qui semblait étrange aux yeux du Français.
"Un café ira très bien, ne t'en fais pas Sarah." Il n'était pas venu pour cela de toute manière. S'installant dans le salon, il sentait ses mains devenir de plus en plus moite et il se demandait comment il allait se sortir de cette situation. Elle se retournait vers lui et il tentait de remettre un peu tout ce qu'elle venait de dire dans l'ordre. " Je pense que ça se passe plutôt bien." Lâchait-il, évidemment il avait l'habitude de préparer ses cours, cela faisait douze ans qu'il exerçait le métier ce n'était pas pour rien. Cela était sans doute bien plus instinctif pour lui que pour elle... Il lui cachait en revanche le fait qu'il appréhendait de commencer les cours alors qu'il était quasiment incapable de faire de la magie. Il avait pu le cacher tous l'été, mais ici à Poudlard cela allait vraiment être difficile... Impassible cependant, il se concentrait sur Sarah. "Est-ce que tout va bien ? Tu m'as l'air... Nerveuse ?" Il ne savait pas si c'était vraiment le mot adapté mais, il avait besoin de savoir, il s'inquiétait pour elle et si elle n'allait pas bien alors il l'écouterait, il serait là pour elle comme elle avait été là pour lui, peut-être même qu'il remettrait cette discussion à plus tard ? Il se relevait finalement et allait vers elle. Une fois près d'elle, il attrapait sa main. "Laisse tomber le café finalement, viens." Disait-il plus doucement tandis qu'il l'attirait vers le salon, le café il s'en fichait en ce moment même c'était bien le cadet de ses soucis. Il se dirigeait de nouveau vers le canapé et il ne lâchait toujours pas sa main comme par peur de la voir fuir, il la faisait s'installer à ses côtés.
"Je... Je t'ai trouvé un peu distante ces derniers temps... Si tu as des ennuis, un problème, tu sais que tu peux m'en parler n'est-ce pas ?" Demandait-il en plongeant son regard dans celui de la jolie jeune femme. Sans y faire attention ses doigts jouaient avec les siens, geste instinctif qui l'aidait à canaliser sa propre anxiété. Il attendait, il avait besoin de savoir, son bien être passait avant le reste. Avant ces révélations qu'il avait pourtant sur le bout de la langue sans même savoir comment il allait s'y prendre... Cela avait pourtant toujours été si simple de parler avec elle, de dire ce qu'il avait sur le cœur... Mais James n'était un homme qui avait l'habitude de charmer de se lancer, c'était même très rare, parfois c'était même arrivé que ce ne soit pas lui qui est fait le premier pas... Pourtant avec Sarah, il voulait faire les choses biens, il voulait que ce soit lui. "Tu n'es d'ailleurs pas la seule à changer..." Murmurait-il sans le vouloir réellement, l'avait-elle entendu ?
C’était étrange aussi pour Sarah cette espèce de gêne considérant que tous les deux avaient été un été durant dans la même tente à se voir tous les jours, à partager de longues conversations des heures durant sans avoir l’impression que la compagnie de l’autre était de trop et sans se lasser… Il devait la trouver bizarre à agir de la sorte. Même elle se trouvait bizarre alors à sa place… Elle se sentait tellement idiote d’agir ainsi, mais c’était plus fort qu’elle, son imagination lui faisait de mauvais tour en tentant d’imaginer toutes sortes de scénarios tous plus tristes et dévastateurs les uns que les autres. Bon, on s’entend, ce n’était pas la fin du monde, mais peut-être d’une partir de celui qu’elle s’était imaginé malgré elle durant l’été. Elle était tellement préoccupée à vouloir garder le contrôle d’elle-même, qu’elle ne sentait peut-être pas les regards de James ou bien comment il semblait voir que c’était étrange ce qui se passait chez elle.
Bon, du café. Il voulait du café, de quoi occupé un peu ses mains avant qu’elle ne se tourne vers lui, il ne s’attarda pas longtemps sur sa réponse à propos des cours, elle ne pouvait pas lui en vouloir, il avait beaucoup plus d’expérience qu’elle dans l’enseignement, lui avait sans doute toutes sortes de choses de déjà préparées. C’était les autres mots de James qui lui firent prendre conscience qu’il avait percé sa nervosité. Bon, même si elle avait voulu paraître subtile…elle ne l’était que dans sa tête hein, elle avait l’air tellement peu naturel! Elle prit une bonne inspiration en le regardant, elle semblait chercher ses mots. Elle ne pouvait pas lui mentir aussi ouvertement. Non, tout n’allait pas bien, mais elle ne voulait pas se justifier. Quand il s’approcha d’elle pour venir saisir sa main, ses mots moururent dans sa bouche. Pas besoin de mentir, il venait de briser son élan pour se trouver une excuse. Ne pouvant contrôler sa poigne, elle serra doucement sa main, pas comme juste tenir sa main en retour, comme si elle s’y accrochait un peu, malgré elle. C’était un petit contact qui faisait faire des bonds surnaturels à son cœur. Elle prit place sur le fauteuil à son invitation gestuelle en allant chercher son regard. Un mélange de nervosité et aussi de culpabilité se lisait dans ses yeux, elle n’était pas confortable à ne pas être honnête avec lui, mais elle avait toujours réussi à taire ce qu’elle ressentait pour lui quand ils se parlaient.
Il avait remarqué qu’elle était distante, naturellement…James était un très bon observateur et en plus, il la connaissait bien. Ça ne pouvait pas être un détail qui lui avait échappé. Elle soutiendrait son regard en ayant un petit sourire, comme charmé malgré elle qu’il le remarque.
‘’Je n’ai pas d’ennuis ou de problèmes…ne t’inquiète pas…et oui…je sais que je pourrais t’en parler si ça arrive…’’
Ce n’était pas un mensonge! Elle n’avait pas d’ennuis et ce qu’elle ressentait n’était pas un problème à proprement parlé non plus. Ses mots n’étaient pas aussi clairs comme elle sentait ses doigts jouer avec les siens. Elle eut un regard rapide à leurs mains jointes, ressentant ses doigts contre les siens. Son regard revint dans le sien quand elle entendit ses quelques mots. Quelques mots qui étaient les prémisses de ce qu’il voulait lui dire. Son cœur se figea dans sa poitrine alors qu’elle déglutissait avec difficulté, sentant comme sa gorge en feu, mais pas agréable comme avec de l’alcool, non plus une brûlure douloureuse et sournoise. Elle força un mince sourire, forcé mais quand même sincère. Il fallait qu’elle se mette dans la peau de l’amie, qu’elle oublie la pauvre petite amoureuse au fond d’elle. Elle posa sa seconde main sur la sienne avant de répondre finalement d’une voix basse, un peu cassée par la nervosité, mais sincère.
‘’C’est…enfin…c’est pour ça que tu es venue me voir…? Tu…vas-y…je t’écoute.’’
C’était dit tout bas. Elle se lançait. Enfin, elle le laissait se lancer! Elle n’était peut-être pas prête, mais elle ne pourrait pas repousser ce moment à tout jamais non plus. Il était assis dans son fauteuil, à la tenir par la main comme s’il avait peur qu’elle ne trouve une nouvelle excuse pour s’enfuir. Aussi bien affronter ce qui allait venir et le faire…avec le plus de fierté possible.
James Martell
Consumed by the shadows
Maison/Métier : Professeur de Zoomagie, directeur des Serdaigle et s'occupe aussi des retenues Célébrité : Daniel Gillies Pseudo : Emi. Âge : 32 Parchemins : 2935 Gallions : 863 Date d'inscription : 21/09/2016
"Aimer, ce n'est pas emprunter des routes toutes tracées et balisées. C'est avancer en funambule au-dessus de précipices et savoir qu'il y a quelqu'un au bout qui dit d'une voix douce et calme : avance, continue d'avancer, n'aie pas peur, tu vas y arriver."
Septembre 2000
~ JAMARAH ~
J
ames ne comprenait pas, il tentait de fouiller, de chercher, de creuser, pourquoi elle semblait si distante... Il espérait que rien de grave ne lui soit arrivé, il espérait également que ce n'était pas sa faute à lui et en même temps... Pour quelle autre raison l'éviter si ce n'était pas sa faute ? Ses mains dans les siennes il l'avait sentie les serrer et cela lui avait fait du bien, au moins elle ne semblait pas être en colère... Peut-être était-ce autre chose ? Seulement elle ne répondait pas à sa première question... C'était comme si elle fuyait cette réponse et cela n'apaisait pas le professeur de Zoomagie, depuis quand est-ce que Sarah lui cachait quoique ce soit ? Pourtant elle était belle et bien nerveuse n'est-ce pas ? Il ne se faisait pas des idées... A moins que ce soit sa propre nervosité qui lui faisait imaginer des choses ? Elle n'avait pas d'ennuis c'était déjà ça, il lui souriait malgré le fait qu'il avait l'esprit complètement à l'envers depuis qu'il avait fait un pas dans les appartements de la jolie anglaise.
Lorsqu'elle posa sa seconde main sur les siennes, il regardait instant lui aussi leurs mains jointes, c'était ainsi qu'il aimerait qu'elles restent... Sa peau douce contre la sienne... Elle attendait qu'il parle, qu'il lui explique pourquoi il était là et les secondes avaient beau passés, James ne trouvait pas le meilleur moyen de se lancer... A vrai dire, il faisait rarement le premier pas et la dernière fois qu'il l'avait fait, la jeune femme était morte... Et s'il arrivait quoique ce soit à Sarah ? Son regard plongea alors dans celui de cette dernière afin d'y chercher le courage qu'il était impossible d'avoir en cet instant... A tout moment, elle était si belle... Ce petit sourire timide qui naissait sur ses lèvres, son regard brillant alors même qu'elle ignore ce qu'il avait à dire, même son inquiétude qui se lisait en elle était touchante... A quel moment est-ce que cela était arrivé ? A quel moment avait-elle volé son cœur sans qu'il ne se rende compte de quoique ce soit ? Il ne pouvait plus lutter, il devait rendre les armes...
"Sarah je..." Il prenait une inspiration, une grande, cherchant toujours ses mots... "Les gens changent parfois n'est-ce pas ?" Demandait-il tout en sachant très bien que cela ne la mènerait pas du tout là où il voulait en venir... Et si jamais elle ne ressentait pas du tout la même chose ? Et si elle s'accrochait aussi fort à lui, les mains dans les siennes simplement par inquiétude ? Par empathie ? "Leur relation aussi peuvent changer..." Disait-il alors tandis qu'il avait cette impression de ne plus être dans son corps, de donner les commandes à quelqu'un de beaucoup plus courageux que lui. "Toi et moi on se connait depuis quoi..." Il cherchait, mais cela faisait longtemps... Très longtemps, son regard ne quittait plus le sien... Elle ne devait pas comprendre un traître mot de ce qu'il était en train de raconter, évidemment, qui l'aurait compris ? Lui-même ne se comprenait pas... Le professeur Martell qui d'habitude était si à l'aise avec les mots, il ne savait vraiment pas quoi dire... "Je crois que..." Oh bon sang ! Agir, il devait agir et c'était sans réfléchir que finalement il baissa toutes ses barrières, s'approchant de la jeune femme, il posa ses lèvres doucement sur les siennes... Il risquait sans doute de se prendre une baffe, il en avait conscience, mais c'était la seule façon pour lui de lui faire comprendre réellement ce qu'il voulait dire... Combien de fois en avait-il rêver ? Il osait à peine y croire, ses lèvres étaient encore plus douces que ce qu'il aurait cru... Son baiser était doux, simple, chaste, il n'attendait qu'un geste d'elle pour l'approfondir...
Le pauvre, il pouvait bien ne rien comprendre! S’il savait comment elle-même était confuse dans sa tête. Un combat acharné contre elle-même, contre ses pensées, contre sa tête et son cœur. C’était intense, mais elle tentait tellement de paraître le plus calme possible en apparence malgré cette nervosité palpable. Elle ne se souvenait même pas d’avoir vécu une situation avec une espèce de tension comme celle-là avec James. Jamais! Il avait tellement de non-dits… Elle l’avait invité à parler, à lui dire pourquoi il était là et pourtant, il prit son temps. Ce qui n’aida pas la pauvre potioniste à se calmer. Ça devait être bien gros pour qu’il ne trouve même pas de mots! James! On parlait de James, lui qui était si articulé, si contrôlé… Elle était patiente, elle soutenait son regard, se perdant un moment dans la profondeur qu’elle aimait tant de ses yeux, l’encourageait d’un sourire timide et bienveillant. Son cœur battait pourtant à tout rompre au fond de sa poitrine, elle espérait presqu’il ne l’entende pas…mais il n’en aurait pas l’occasion parce que son corps sembla se mettre sur pause quand il se mit à parler. C’était partit…
‘’Les gens changent parfois n'est-ce pas ?"
Ah bon sang, voilà. Les gens changent, il allait mieux, il avait revu Tamara, ils s’étaient embrassés. Elle tentait en vain de se dire que c’était tant mieux pour lui, que c’était pour le mieux s’il se sentait près à retourner vers une femme après la mort de sa jeune élève… Elle ne lâchait pas sa poigner, elle était suspendue à ses lèvres.
"Leur relation aussi peuvent changer..."
Bien sûr…c’est normal. Figée dans son observation et son écoute, Sarah n’osait même pas respirer, elle avait presque envie de lui dire qu’elle savait! Qu’elle ne voulait pas l’entendre dire qu’il avait retrouvé quelque chose du passé avec Tamara.
"Toi et moi on se connait depuis quoi..."
Quoi? Mais qu’est-ce qu’elle venait faire là-dedans? Pourquoi il lui parlait d’elle? Elle était tellement convaincue que ce n’était pas pour ça qu’il était là, que ce n’était pas pour lui parler d’eux, mais bien de Tamara et lui. Elle n’avait aucun lien dans cette histoire, il venait seulement lui dire par gentillesse, parce qu’elle c’était inquiétée pour lui comme pas possible depuis qu’elle savait pour son deuil. Son regard sembla perdu un petit moment, comme si finalement tout le scénario qu’elle était en train de s’imaginer se cassait. Oui, elle ne comprenait pas, elle n’entendit presque pas ses autres mots , ce début de phrase qui se stoppa dans l’air. Avant même qu’elle n’arrive à tenter de comprendre quelque chose, qu’elle réalise ce qu’il tentait de lui dire, se furent ses gestes qui vinrent la surprendre. La surprendre était un bien maigre mot pour désigner comment elle se sentait au moment que ses lèvres vinrent contre les siennes. Elle l’avait vu s’approcher comme au ralenti avec l’impression de sentir chaque millimètre de ses lèvres effleurer ses propres lèvres. Son corps qui était en suspend durant ses mots reprit soudainement vie avec un cœur qui se mit à battre à une vitesse inimaginable, sa respiration, cependant, fut bien secondaire quand elle réalisa enfin qu’il l’embrassait. James était en train de l’embrasser. Un baiser d’une douceur…sa peau devenant que frisson alors que ses mains se serraient contre les siennes et qu’elle lui retourne enfin le baiser. Appuyant un peu plus ses lèvres, pour sentir leur chaleur, leur douceur. Elle se sentait comme en apesanteur. Ailleurs, ils n’étaient plus dans ses appartements à Poudlard, c’était secondaire l’endroit. La seule chose important était ce baiser.
Il ne dura pas une éternité, elle recula un peu la tête, pour tenter de trouver son regard, pour tenter de voir ce qu’il se passait dans ses yeux. Elle ne rêvait pas, c’était la réalité. Prise dans ce nouvel élan de bonheur qui envahissait son cœur, des papillons qui volaient au creux de son ventre, elle vint à son tour prendre ses lèvres dans un baiser un peu plus appuyé, un peu moins timide. Une main quittant les autres pour se poser contre sa nuque et sa mâchoire. Sa main tremblait un peu dans son émotion. Sans doute qu’elle-même était en train de prendre conscience de la réalité. Il l’avait embrassé en premier et elle ne voulait que continuer de sentir ses lèvres contre les siennes, ce n’était pas des mots, mais c’était une réponse… et c’était plus que positif!
James Martell
Consumed by the shadows
Maison/Métier : Professeur de Zoomagie, directeur des Serdaigle et s'occupe aussi des retenues Célébrité : Daniel Gillies Pseudo : Emi. Âge : 32 Parchemins : 2935 Gallions : 863 Date d'inscription : 21/09/2016
"Aimer, ce n'est pas emprunter des routes toutes tracées et balisées. C'est avancer en funambule au-dessus de précipices et savoir qu'il y a quelqu'un au bout qui dit d'une voix douce et calme : avance, continue d'avancer, n'aie pas peur, tu vas y arriver."
Septembre 2000
~ JAMARAH ~
J
ames s'était jeté à l'eau sans le moindre filet de sauvetage... Ses lèvres étaient venues cueillir les siennes et il ne savait pas du tout à quoi s'attendre, il avait laissé son instinct faire parce qu'il était tout simplement incapable de parler, de lui expliquer ce qui se passait au fond de lui... Les actes parfois étaient plus facile, mais il avait eu tellement peur... Peur que ça gâche tout, peur de perdre ce lien qu'il avait avec la jeune femme, peur de perdre leur amitié... Il avait vue de la surprise dans son regard, pourtant après quelques secondes, d'hésitation ? Le temps de se remettre ? Il la sentait répondre à son baiser et doucement James se sentait se détendre... Elle y répondait, elle aussi le voulait, le désirait... Pendant l'espace d'un instant, il se demande si ce n'est pas un rêve, si son subconscient n'est pas en train d'imaginer ce que lui espérait ? Finalement leurs lèvres se quittèrent et James plongea dans son regard ou il espérait trouver une réponse, ou il espérait y voir le reflet du sien... Comme si tous les deux osaient à peine y croire... Est-ce qu'elle aussi c'était mise à éprouver des sentiments pour lui ? Depuis quand ? Pourquoi n'avait-elle rien dit ? Il avait tant de question et pourtant il n'osait pas casser cette bulle dans laquelle ils se trouvaient. James restait en suspens, il ne savait pas réellement ce qu'il attendait, une réaction ? Une parole ? Quelque chose qui pourrait le rassurer sur le fait qu'il ne venait pas de faire la plus grosse erreur de sa vie ?
Et puis finalement se fut au tour de la potionniste de l'embrasser, de poser sa bouche sur la sienne et de prendre possession de ses lèvres... James sentait alors son cœur s'emballer encore plus vite tandis que le baiser s'approfondissait de lui-même... Comme si finalement le fait qu'il ose enfin le premier pas les libérait tous les deux d'un secret bien trop longtemps dissimulé... Une main arrive sur sa mâchoire tandis que les siennes passent autour des hanches de la jeune femme la rapprochant de lui, sa langue se glisse entre ses lèvres et vient doucement jouer avec la sienne, apprenant alors à l'apprivoiser, à la goûter... On aurait pu croire que cela aurait été bizarre sachant qu'ils se sont toujours considérer comme frère et sœur, mais pourtant pour James, il n'y avait rien de plus naturel, il avait raison, les choses changent et entre eux, cela avait bel et bien changé, il avait appris à la voir comme une femme, une femme pour qui il pourrait avoir du désir, plus comme une petite sœur à protéger... Même si l'instinct de protection était toujours là, mais aujourd'hui c'était différent... Ses lippes sont avides, elles en veulent toujours plus, le problème était qu'il commençait à manquer d'air et cela voulait sûrement dire qu'elle aussi... Il finissait alors doucement par s'écarter à contre cœur... Son front vient se coller au sien, sa respiration se fait difficile, mais il ne lâche pas la jeune femme, jamais... Comme si le simple fait de la lâcher, pourrait la faire fuir, ou alors la faire disparaitre tel un mirage... Un sourire venait finalement étirer ses traits tandis qu'il ouvrait doucement ses yeux qui s'étaient instinctivement fermés lors du baiser...
"Depuis quand est-ce que tu me caches ça ?" Demandait-il finalement, car à présent il en était certains, elle ressentait la même chose, peut-être pas aussi intensément, mais la même chose quand même, sinon jamais elle ne l'aurait embrassé comme elle venait de le faire... Depuis combien de temps se retenait-elle ? "Moi qui avait si peur que ce soit pas réciproque..." avouait-il, oui s'il avait su comment est-ce que cela finirait, sans doute qu'il n'aurait pas eu autant de mal à lui parler, peut-être l'aurait-il embrassée dès qu'elle avait ouvert la porte... Et maintenant ? Son regard était plongé dans le sien, il n'avait jamais réfléchi à ce qui arriverait ensuite, tout simplement parce qu'il n'avait pas pu se projeter sans savoir ce que Sarah pouvait ressentir... Cela faisait tellement longtemps qu'il ne s'était pas retrouvé dans cette situation et la dernière fois n'avait pas été très concluante... Il cherchait, il fouillait dans son regard, il voulait qu'elle l'aide à savoir quoi faire...
C’était aussi la peur qui avait habitée Sarah depuis des mois à propos de sa relation avec James. Qu’elle se fût conditionnée à croire que l’amitié valait mieux que peut-être le perdre dans une tentative d’avoir plus, d’être plus. Au final, c’était peut-être une bonne chose qu’il ait fait les premiers pas. Une excellente chose même. Peut-être que la pauvre enseignante n’aurait jamais osée sinon. Oui, naturellement, elle fut surprise qu’il l’embrasse. Mais c’était une surprise si douce, si attendue également. Son regard la rassura, tout comme lui, elle se sentit se détendre, être envahi par la douce chaleur du bonheur qui semblait parcourir tout son cœur, du bout des doigts jusqu’à ses orteils. Son ventre semblait s’emballer même lorsqu’ils échangèrent un regard. Un regard qui parlait, elle retrouvait comme une habitude d’avant de pouvoir se parler sans utiliser de mots, mais là c’était un nouveau discours et bon sang qu’elle voulait plonger dans cela. Sans crainte, sans peur.
C’est pour cela qu’elle revint prendre possession de ses lèvres, comme si le premier baiser n’avait été que surprise et qu’elle n’avait pas eu amplement le temps de sentir ses lèvres, goûter ses lèvres même. Oui, c’était un baiser libérateur, un baiser qui laissait passer un peu l’envie qui existait depuis déjà un certain moment chez la potionniste. Elle sentait sa peau se briser dans une multitude de frissons juste à se baiser et encore plus quand il vint l’approcher de ses mains à ses hanches. Invitation qu’elle répondit sans une once d’hésitation. Bon sang que c’était un sentiment agréable, que c’était bon cette nouveauté. Pour elle aussi le baiser ne fut pas étrange, pas même l’échange un peu plus passionnel avec leurs langues liées, pas une seule seconde la pensée de la nature de leur relation d’avant ne vint troubler comment elle se sentait en ce moment au creux de ses bras, la bouche collée à la sienne. Ce fut un besoin stupidement humain qui vint arrêter ce ballet parfait. Il fallait respirer, les poumons criaient leur envie d’air malgré ses lèvres qui se séparaient visiblement à contre cœur. Ses deux mains se retrouvant à la base de son cou, le bout des doigts contre sa nuque alors qu’elle reprendre sa respiration avec beaucoup de difficulté, comme si elle avait oublié comment respirer normalement dans les dernières secondes. Son front se frottant doucement contre le sien, les yeux toujours bien fermés pour bien enregistrer ce souvenir, ne pas en oublier une miette.
Dans ses premiers mots, elle ne vit pas son sourire, mais elle l’entendit clairement dans sa question. Elle eut un petit ricanement silencieux, timide avant d’ouvrir les yeux à son tour pour les plonger dans les siens. Elle ne répondit pas de suite, comme si la pauvre Sarah était un peu timide de se déclarer, même après un baiser d’une aussi belle intensité. Elle recula un peu la tête, juste un peu, pour bien pouvoir le regarder, pour bien l’observer alors que ses mains descendaient un peu contre sa chemise pour l’agripper un peu, comme pour se donner du courage pour ce qu’elle voulait lui dire.
‘’Je…ça fait…(Elle déglutit avec difficulté, il pouvait voir dans son regard cette petite gêne tout simplement adorable) Depuis…quelques mois…avant l’été…même… Mais j’avais si peur que… (Sa phrase mourut par la suite, elle prit une bonne inspiration, gardant un petit sourire sur ses lippes) Je ne pensais pas que tu pourrais ressentir…la même chose.’’
Son regard se perdait dans le sien, bon sang qu’elle aimait son regard, qu’elle sentait déjà une nouvelle envie de l’embrasser, tout aussi forte, mais elle devait répondre, elle devait lui parler un peu. Elle avait peut-être seulement l’impression que l’embrasser en dirait plus que ses mots maladroits et bégayants. Elle rajouta ensuite, tout doucement, pas besoin de parler trop fort, même s’ils étaient seuls, cela donnait de l’intimité à leur échange.
‘’J’avoue que je suis assez contente que tu aies eu plus de courage que moi…’’
Oui, petite blague ici, bien du genre de Sarah. Elle prit une nouvelle grande inspiration, son regard brillait tellement de bonheur en ce moment, elle se sentait comme une adolescente en réalité! Ce n’était pas mal, c’était rafraichissant après cette semaine à douter, à tenter de se mettre des idées fausses en tête. Oui, James était venu éclairer ses lanternes de la plus belle façon qui soit.
James Martell
Consumed by the shadows
Maison/Métier : Professeur de Zoomagie, directeur des Serdaigle et s'occupe aussi des retenues Célébrité : Daniel Gillies Pseudo : Emi. Âge : 32 Parchemins : 2935 Gallions : 863 Date d'inscription : 21/09/2016
"Aimer, ce n'est pas emprunter des routes toutes tracées et balisées. C'est avancer en funambule au-dessus de précipices et savoir qu'il y a quelqu'un au bout qui dit d'une voix douce et calme : avance, continue d'avancer, n'aie pas peur, tu vas y arriver."
Septembre 2000
~ JAMARAH ~
J
ames avait presque oublié ce que cela faisait ce genre d'émotion... Il avait oublié à quel point un cœur pouvait se mettre à battre plus vite au contact d'une autre personne, à quel point sa respiration pouvait se faire courte... Il aurait pu connaître tout cela il y a neuf mois, mais à présent il ne devait plus y pensée, il était là avec Sarah et c'était tout ce qui comptait. Leurs lèvres s'étaient cherchées, c'était trouvées et James c'était tellement senti libéré, comme s'il se débarrassait d'un poids tout à coup... Son regard était plongé dans le sien, il avait besoin de savoir, il fallait qu'il sache depuis quand est-ce qu'elle retenait tout ça en elle... Sa main venait accrocher sa chemise et celle de James venait alors couvrir cette dernière comme pour l'encourager à se livrer. Le plus dur avait été fait non ? Elle pouvait à présent lui parler en toute honnêteté. Il savait, il ressentait la même chose... Mais il était vrai que ce n'était pas toujours évident puis il était bien placé pour connaître la nature timide de la jeune femme, il lui laissait tous le temps dont elle avait besoin. Elle semblait toute gênée et James ne pouvait s'empêcher de sourire, le rouge semblait lui monter aux joues et cela lui donnait envie de poser ses lèvres au même endroit... Mais il ne voulait pas la couper dans cet élan qu'elle semblait avoir pris. Lorsqu'elle finissait alors par lui avouer que cela datait d'avant l'été doucement les lèvres de James s’étiraient dans un doux sourire qu'il voulait rassurant. Dire qu'elle avait gardé tout cela pour elle... Doucement il l'attirait plus près, se laissant aller contre le dossier du canapé, il l'attirait dans ses bras tout simplement, passant un bras autour d'elle, lorsqu'elle reprit la parole, il souriait de nouveau un petit rire un peu nerveux s'échappait d'entre ses lippes...
"Je ne sais pas si j'ai réellement eu plus de courage tu sais... J'ai bien cru que je n'y arriverais pas..." Ils étaient si timides tous les deux sur ce plan-là, cela était même sans doute un miracle qu'il est réussi à se lancer. De son autre main, il venait doucement sous le menton de la jeune femme afin de lui redresser doucement le visage et il fit ce dont il avait envie depuis tout à l'heure venant embrasser ces deux joues qui avaient rougies sous la gêne. Il lui sourit une nouvelle fois, se perdant dans le regard de la jeune femme sans rien dire quelques instants avant de reprendre la parole. "Prenons le temps de nous connaître différemment..." Susurrait-il alors, parce que oui, ils se connaissaient, très bien même, mais pas intimement, pas de cette façon-là... Son visage au creux de ses paumes, il l'attirait une nouvelle fois vers lui, de ses lèvres il venait frôler les siennes, les caresser doucement avant de s'imposer un peu plus... Il y allait lentement, comme l'éclosion d'une fleur et doucement il prenait un peu plus d'espace, il se faisait plus présent, il s'infiltrait dans sa bouche laissant peu à peu la passion les gagner... Cependant ils n'iraient sans doute pas plus loin. Parce qu'il fallait apprendre à marcher avant de courir, parce qu'il était prêt à ouvrir son cœur oui, mais il la respectait de trop pour lui sauter dessus de cette manière... Lorsque le baiser se rompt, il la garde alors précautionneusement aux creux de ses bras... Il ne savait pas de quoi allait être fait l'avenir, mais en cet instant il pensait que grâce à elle, cela serait sûrement plus facile...
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