Izaiah J. Hodge || Do not judge my story by the chapter you walked in on

Beau et peut-être encore jeune homme qui travaille comme infirmier depuis maintenant près de dix-sept ans. Il est né à Whitefish (état du Montana, États-Unis) en ce beau jour qu'était le 9 mars 1962 en tant que sang mêlé ; à présent il vit à Édimbourg. Lors de son passage à Ilvermorny, son niveau scolaire était bon. Il est plutôt patient, bienveillant, fidèle mais aussi pugnace, secret, défaut. Lorsque les dinosaures vivaient encore, il s'est procurée une baguette faite en bois de Pin, mesurant vingt-neuf centimètres et contenant de la corne de Jackalope. Avec cette baguette, il lui est possible de créer un patronus - le sien prend la forme d'un lynx. La vision qu'il a eu face au miroir du risèd : lui, confortablement assit au milieu d'amis, discutant et refaisant le monde chaque nuit. Mais la vie n'est jamais entièrement rose, la preuve avec les épouvantards. L'apparition est celle d'un mur, un simple mur, infranchissable, monumental, laissant portant filtrer des appels au secours auxquels Izaiah ne peut répondre, dans son cas.

ϟ  Quel est votre opinion sur l'épidémie ? Une opinion ? Est-ce que ces disparitions d'une part intégrante de leur être est une bonne chose ou non ? Est-ce qu'un être peut décemment se réjouir d'un tel fait... Izaiah est pour sa part dans le trouble, il n'a été que peu de fois désarmé dans sa vie et une perte d'efficacité face à un mal d'une si grande échelle est très perturbante pour l'altruiste qui s'entretient. Alors il s'interroge et cultive une certaine frustration qu'il dissimule derrière sa patience, tandis qu'une part de curiosité le pousse aussi à étudier cette question qui se révèle assez fascinante par son ampleur et son amorce historique.

ϟ Que pensez-vous du nouveau directeur de Poudlard ? Il est bien difficile de placer une once de confiance en un homme qui se cache. Discrétion maladive, secrets, lourde identité, dessein à dissimuler, tout peut être imaginé et aucune des versions de la vérité n'apporte confiance et sérénité à cette école. Que cela soit une simple lubie désuète ou un machiavélique en pleine dissimulation il serait bien temps d'apporter un peu de clarté dans cette histoire, ne serait-ce que pour tranquilliser quelques esprits... Ou les alerter.

ϟ Le partenariat magique entre les écoles est-il une bonne chose ?  Les échanges sont source de découvertes et d'ouvertures, le voyageur qu'il est ne peut qu'appuyer cette initiative même s'il est regrettable qu'ils arrivent pour de telles causes. Bien évidement lorsque plusieurs mondes viennent à se côtoyer tout ne peut être harmonie, surtout lorsque le public se confronte aussi à sa jeunesse mais il suffit de s'assurer que ces frictions adulescentes ne s'arment pas de proportions inutiles.

ϟ Quel était votre camp lors de la Grande Bataille ? Tiré de ses pérégrinations africaines par une ancienne promesse, Izaiah a en effet découvert Poudlard sous la nuit des combats. Qui il était, peu le savait mais personne ne remit en question ses motivations et il trouva naturellement sa place auprès des meurtris des combats, allant en chercher quelques-uns lorsqu'il était nécessaire et possible. Les partisans du Phenix furent donc ses patients et il est vrai que leurs convictions trouvaient un écho en sa personne mais il n'a demandé à personne son allégeance avant de l'aider cette nuit-là.

Un déluge de cris et de couleurs, on aurait pu se croire au festival des couleurs indien si ce n'est que ce déluge coloré n'était pas poudreux mais liquide et plutôt de manière marquante. Ce spectacle était totalement inattendu au détour des couloirs du château et attirait déjà les protestations véhémentes des tableaux présent dans la zone de combat, ces piaillements ce mêlant déjà aux cris exprimés par la foule de combattants, tout n'était qu'un imbroglio de syllabes.

Passé la perplexité de la découverte, Izaiah afficha bien vite un sourire amusé de toute évidence peu affecté par ce bazar monumental qui ne serait probablement pas au goût des représentants du corps enseignant de ces lieux. Lui trouvait cela plutôt divertissant et surtout bien moins dangereux et problématique qu'une bataille de sortilèges. Ne s'estimant aucunement responsable des règles en dehors de son infirmerie et ne voyant aucun dégât physique à l'horizon, Izaiah prolongea son observation de l’œil expert de celui qui avait déjà expérimenté ce genre d'épisode juvénile. Certains vous diront peut-être qu'ils l'ont vu parfois sortir sa baguette pour ajouter un peu plus d'agitation en détournant un projectile pour le renvoyer à son propriétaire mais c'était là leur parole contre la sienne...

Dans tous les cas ce n'est qu'à l'arrivée de ses premiers collègues professeurs que l'infirmier accepta de s'animer pour assister la gente enseignante, sonnant la fin de cette récréation avec un air bien plus enjoué que ses camarades. Il détourna même sans honte un projectile vers le petit Anglais qui l'avait touché par mégarde avant de lui conseiller de passer par l'infirmerie par la suite pour qu'il l'aide à retirer tout ce vert de ses mains. Izaiah récupéra ainsi une ribambelle de jeunes, ceux qui ne sauraient se débarrasser de leurs frasques sans faire fondre un bout de peau ou faire apparaître des écailles et les embarqua vers l'infirmerie en promettant à ses collègues qu'il noterait le nom de ces chenapans pour qu'ils puissent répondre de leurs actes comme leurs ainés. Nul doute qu'il tiendrait sa promesse, s'il n'était pas atteint d'amnésie sélective entre temps...

ϟ Ton pseudo : Steyda ϟ Ton âge : 25 ans ϟ Ton avis sur mumblemumps : C'est beau, c'est grand, c'est peuplé, c'est la fête    ϟ Le mot de la fin : Geronimo !

Il courrait, s'emmêlait les jambes dans les herbes folles des montagnes vertes. Le rire enfantin s'élevait, teintait la couleur du vent presque estival qui venait corser leur course en agitant un peu plus la végétation. Au bout de ses jambes encore courtes Izaiah gambadait en jetant de régulier coup d’œil derrière lui afin de vérifier que le vieux jouet sur lequel était juché sa sœur peinait bien à le rattraper. Libres, les enfants passaient leur temps à arpenter les terres familiales du Montana, leur terrain de jeux leur semblait si immense que la limite posée par leurs parents était bien vaine, les gamins n'ayant aucune raison de se lancer dans le périple interdit alors qu'il y avait tant à faire chez eux.

▬ " Izi regarde ! " Toujours dans son rire, l'intéressé se retourna dans sa course pour voir que sa sœur pointait les contreforts de la montagne à l'est et alors qu'il s'orientait vers la direction indiquée il se prit les pieds dans une vieille souche et juta dans les herbes grasses. Peu effarouché par cet arrêt brutal de sa progression, l'enfant se redressa pour tenter de voir ce que la fillette lui avait indiqué sans grand succès. Il ne s'était pas remis sur ses pieds que Loreleï posait une main victorieuse sur son épaule.

▬ " Qu'est-ce que c'était ? " Le garçonnet sourit à la demoiselle pour célébrer sa propre défaite mais s'enquit de ce qu'il avait raté, bien loin de l'idée que la fillette ait pu détourner son attention pour enfin gagner leur course des plaines. Il n'avait aucune raison d'envisager cette possibilité, le lien qu'il entretenait avec son aîné était basé sur la complicité et la sincérité, non l'opposition et la tromperie.

▬ " Le troupeau de auntie, ils avaient l'air d'aller vers la rivière. " Sur ces mots Loreleï descendit du balais-jouet qui peinait à se remettre de ses aventures dans les hautes herbes et elle le tendit à son frère qui déclina l'offre pour mieux se tourner dans la direction dont ils parlaient.

▬ " On y va ? " La demoiselle haussa les épaules dans un signe qu'Izaiah identifia comme un consentement. Le garçonnet reprit donc sa progression dans un rythme plus tranquille tout en époussetant un peu ses jambes contre lesquelles la terre avait coulé lors de sa chute.
▬ " Auntie ! " Le chœur des gamins s'éleva dans le gazouillement de l'eau et des sabots sur les galets. Le duo rejoignit avec enthousiasme la jeune femme et sa monture qui observait le troupeau venu se désaltérer. Répondant au rire des enfants, elle les accueillit à bras ouverts et quelques baisers qui firent rire de plus bel la jeune génération.

▬ " Comment arrivez-vous à gambader aussi loin jeunes garnements ? Oh je vois, encore ce vieux ramasse poussière. " Dans son embrassade la demoiselle avait en effet saisi la présence du jouet, héritage de son beau-frère et part de ce monde auquel elle n'appartenait pas au contraire de sa sœur. Elle ébouriffa la crinière sombre d'Izaiah avant de poser son chapeau sur la tête de Loreleï et d'observer avec bienveillance ce duo enthousiaste. " Eh bien si vous êtes venu jusqu'ici à votre manière je vais vous ramener avec la mienne. " Loin d'en être déçu, cette annonce entraîna quelques éclats de voix enthousiasmes pour le plus grand amusement de la jeune femme qui commença à rassembler ses affaires.
Concentrée, Loreleï essayait de tenir sa monture dans le sillage de celle de sa tante. L'objectif n'était pas si difficile à suivre, la jument n'ayant guère l'envie de gambader loin de son compagnon mais la fillette semblait persuader que la tâche nécessitait toute son attention. Izaiah, lui, était posé devant la cow-girl et observait avec attention l'encolure et les oreilles de leur monture qui le fascinait. Les rejetons Hodge grandissaient ainsi, d'une mère née-non-maj' et d'un père issu de plusieurs générations de sorciers, ils bénéficiaient de la tranquillité de ce coin sauvage du Montana tout en ayant un lien avec cet autre monde qui se personnifiait avec la sœur de leur mère. Une ouverture que leur famille préservait autant pour eux que pour ces rejetons qui aujourd'hui ne s'étonnaient ni des balais, ni du 4x4 de leur tante. Il est vrai que le monde des non maj' révélait plus d'étrangeté à leurs yeux mais leur compréhension encore en construction se faisait pour les deux bords sans réelle distinction. Ils savaient aussi qu'il devait limiter les expériences magiques aux yeux de la jeune femme pour lui éviter quelques ennuis car même si elle avait grandi avec une sœur aux capacités étranges, ils flirtaient déjà beaucoup avec les lois du MACUSA qui n'appréciait toujours que peu ce genre de configuration familiale. Il avait suffi d'une seule expérience à Izaiah pour comprendre que la situation était délicate et depuis il se montrait aussi prudent que sa sœur qui ne désirait pas plus que lui que la cow-girl oublie on ne sait quel pan de leurs souvenirs.

▬ " Aller on s'accroche un peu, sinon on est encore là lorsque la lune sera levée. " La jeune femme jeta un coup d’œil vers sa nièce qui acquiesça dans sa concentration avant que leurs montures n’accélèrent l'allure. Izaiah s'accrocha, bringuebalé il avait la sensation que la chute n'était pas loin mais ne la craignait pas pour autant. Le vent qui claquait sur son visage, la force que dégageait l'animal, le paysage qui défilait d'une manière peu commune, tout lui faisait oublier le risque pour laisser un sourire ravi sur ses lèvres tandis que la silhouette de leur maison se profilait à l'horizon. Le garçonnet ne voyait en effet aucune meilleure manière de finir cette nouvelle journée dans leur petit paradis enfantin.


Chatoiement de rouge et de bleu, le hall au dôme de verre vit au rythme de ses résidents qui parfois arrêtent leurs pas dans ce cœur de l'école. Posé sur le socle déserté par son propriétaire de pierre, Izaiah enchaînes pensivement les notes sur son instrument à cordes, rythmant à sa manière la conversation de ses amis qui discutaient autour de lui. L'année allait s'achever, et les profils se révélaient entre les désespérés qui s'accrochaient à leurs cours et les sereins qui se sentaient en confiance. Le groupe d'Oiseau-Tonerre parsemé de quelques représentants des autres maisons était le digne représentant de ces deux approches oscillant entre angoisse et humours. Juché sur son perchoir, Izaiah faisait donc partie des sereins, du club en peu plus restreint de ceux qui ne donnaient pas l'air d'avoir besoin de donner sang et eaux pour obtenir un résultat convenable. Sa proportion à apprendre aurait pu lui ouvrir grande les portes du serpent cornu, mais l'altruisme qu'il démontrait envers ses amis et son engagement à leur encontre aurait aussi pu le guider vers le puckwoodgenie, l'adolescent était un mélange assez rare même au sein de cette belle communauté car trois des statues s'étaient animées à son arrivée à Ilvermrony quelques années auparavant, le fait se produisait parfois à plusieurs reprises dans une génération mais demeurait assez exceptionnel pour être retenu dans quelques esprits. Dans tous les cas Izaiah n'avait pas véritablement hésité en prenant le chemin de l'oiseau-tonnerre qui battait de ses ailes pour l'attirer à lui, répondant à cette conviction qu'il avait des mondes à découvrir tandis que sa sœur avait été appelée par le serpent quelques années avant lui. Personne n'était jamais revenu sur son choix, pas même lui car derrière cette façade apaisée et posée le jeune homme avait déjà pu montrer son intrépidité et sa curiosité, faisant de lui une plume de l'oiseau incontestée.

▬ " Tu en dis quoi Izaiah ? " L'intéressé leva le nez de ses accords qu'il continuait d’égrainer tranquillement tout à raccrochant à cette conversation qu'il écoutait d'une oreille depuis quelques instants.

▬ " Tu sais bien ce que je pense quand on me parle d'excursion nocturne: j'en suis. " La sérénité de ses traits se teinta d'amusement et entraîna bien vite les hésitants dans le bal. En ces temps sombres il était bon d'être à Ilvermony, l'école était un havre qu'il serait bien idiot de ne pas exploiter. Dehors la guerre avait traversé l'atlantique, éclaboussant le continent américain de sa noirceur, les idéaux se confrontaient et ne laissaient qu'un sillage sanglant derrière eux. Protégé, les étudiants de l'école osaient encore chatouiller les règles, s'amuser, grandir à l'abri de ce tumulte qu'ils devaient affronter au premier pas posé dehors. Izaiah était assez bien placé pour avoir conscience de ces événements, Loreleï, tout juste diplômée, avait dû rejoindre ses parents devenus proies de ce conflit, une mère née-non-maj' entretenant toujours sa relation avec sa famille, c'était là l'étincelle d'un brasero qui réussissait à s'enflammer même dans leur petit paradis du Montana. Alors oui, quand il en avait l'occasion Izaiah acceptait de se joindre à une night party improvisée dans les dédales du château sans craindre les sanctions qui de toutes manières avaient tendance à se relâcher au vu du contexte extérieur. La jeunesse avait le droit de se faire et de s'épanouir ici, d'autant plus que les examens arrivaient à leur fin alors un before de bal de promo en plus ou en moins, ils ne se feraient guère tirés les oreilles pour ça.


La sensation le tira de sa léthargie, ses jambes étaient courbaturées par cette position tenue trop longtemps, il tenait un mal de crâne de la contusion violacée qui s'emparait de sa tempe, son dos se plaignait aussi de cette installation trop statique mais ce qui le fit sursauter était ce son et ces mordillements provenant de ses poignets liés dans son dos. Il reprit violemment conscience et son mouvement impulsif entraîna la disparition de cette étrange sensation ainsi qu'un léger couinement de contrariété méfiante. Faisant fi des divers protestations de son corps, Izaiah se retourna et dans l'obscurité fendue par un rayon de lune et la clarté rougeoyante des feux de camp à quelques mètres il perçut le regard pâle de la créature.

▬ " Il en reste au moins un. " Sa compagne d'infortune s'était aussi animée pour suivre son regard. Son accent trahissait son appartenance aux royaumes unifiés d'Europe mais ici ils étaient tout deux des étrangers. Le sorcier cessa son observation et reprit sa posture initiale en posant son regard sur la demoiselle qui arborait les mêmes conditions que lui.

▬ " Ne le regarde pas, je crois que l'on s'est trouvé un ami. " La jeune femme n'était pas certaine de comprendre ce qu'il entendait par là mais se plia à la requête en détournant un regard songeur vers les feux et leurs propriétaires non loin. Il s'était écoulé plusieurs heures depuis qu'ils avaient surpris cette petite bande de contrebandiers prêts à rafler toute une communauté de renardelune. Leur tentative d'opposition s'était soldé par un échec, coincé entre le désir de ne pas véritablement exposer des moldues à la magie et celui de préserver ces créatures proches de l'extinction. Ni l'un, ni l'autre n'était formé à ce genre de situation, un infirmier et une historienne, on n'apprenait pas vraiment à affronter ce genre d'événement dans leur branche respective... La sorcière finie par reposer son regard sur Izaiah et se heurta au sourire victorieux de ce dernier avec perplexité jusqu'à ce qu'il dégage ses mains de son dos et lui montre leur liberté. Étonnée, la demoiselle comprit bien vite comment ce miracle s'était produit car leur "nouvel ami" apparu sur le côté du sorcier avec encore un bout de cordelette dans la gueule. En silence, les sorciers se libérèrent et s'éloignèrent en quête du lieu où ils avaient été mis à terre car c'était probablement là qu'ils retrouveraient leur possession la plus importante.


▬ " Tu crois vraiment qu'il nous a suivi jusque-là ? " L'odeur de friture se glissait doucement dans le salon aux couleurs chaudes, leur hôte s’affairait non loin, préparant notamment des jalebis qui étaient la faiblesse avérée de notre Américain qui reconnaîtrait leur odeur entre mille à présent. À ces mots Izaiah cessa d'observer le porche derrière lequel il devinait la silhouette de l'indienne et se tourna vers la demoiselle avec un sourire. Quelques instants auparavant il s'était contorsionné pour atteindre la fenêtre et l'ouvrir sans quitter les larges coussins sur lesquels il avait échoué.

▬ " "Elle" et je sais qu'elle rôde encore dans le coin. " Cela faisait quelques jours qu'ils étaient revenus de leurs mésaventures. Une fois libre le duo avait tenté de sauver les créatures victimes des convoitises mais l'échec fut cuisant, les non-maj' ayant tout simplement exterminé la meute en l'espace d'une nuit. Seul demeurait l'être qui les avait aidé et qui depuis les suivait avec plus ou moins de précaution. La nuit dernière Izaiah s'était même éveillé pour constater qu'il était encadré de sa compagne d'aventure et de la créature, sans compter que plusieurs fois dans ses journées il voyait le regard pâle ou un éclat de sa fourrure fauve. En l'absence de ses congénères la créature semblait l'avoir adopté même si pour l'instant sa familiarisation se faisait de loin et avec un brin de méfiance.

▬ " Comment sais-tu que c'est une "Elle" ? " Avec un brin d'amusement Izaiah leva son annulaire droit qui portait les marques distinctives d'une morsure de petits crocs.

▬ " Elle me l'a fait comprendre. " Un soupire accueilli cette découverte avant que la jeune femme ne s'en retourne à ses parchemins. Izaiah, lui, n'eut pas le temps de saliver dans l'attente des jalebis car il perçut bien vite le son des fines griffes sur la pierre. Souriant, il se tourna vers la miss qui était entrée et descendu au bas de la fenêtre avant de s'asseoir et d'observer ses deux sorciers préférés. Ils se regardèrent ainsi quelques instants avant que la créature ne se redresse brusquement à l'arrivée de leur hôte chargé de plateau. La vieille Indienne s’aperçut elle aussi de la présence de ce nouveau convive et sembla s'en satisfaire sans difficulté.

▬ * Un éclat de lune ? Vous savez choisir vos amis M. Hodge. * Elle déposa habillement son plateau sur la table basse, attirant aussitôt l'attention de la sorcière dont l'estomac criait famine depuis presque une heure à présent.

▬ * Pour elle je suis innocent, c'est elle qui nous a choisi. * Les convives s'installèrent autour de leur repas sous le regard intéressé de la dernière invitée. Il fallut plusieurs invitations d'Izaiah avant qu'elle ne daigne s'approcher pour coûter ce qu'il lui proposait mais la demoiselle finit bien par approcher et partagea le repas des voyageurs et de leur hôte.

Citation :

* ... * Répliques en ourdou

▬ * Regardes par là. * Le garçonnet observa l'entrée de la tente docilement, encouragé par le sourire de l'Américain qui l’auscultait. La baguette du sorcier se déplaçait agilement, tenu entre le pouce et l'annulaire de son propriétaire et alors que la lueur qu'elle émettait passait d'un blanc laiteux à une légère nuance de rose Izaiah stoppa ses recherches. Sans un mot il délivra son sortilège avant de ranger l'objet, délivré de son mal le garçonnet releva les yeux vers l'infirmier avec un air étonné. Son regard sombre se posa sur la poche où il avait glissé sa baguette avant de revenir vers le visage du sorcier qui lui lança un sourire malicieux avant de poser son index sur ses lèvres, signe universel du secret que l'on scellait. * Et si on retournait voir maman maintenant ? * Izaiah attrapa l'enfant qui s'accrocha à son cou sans hésitation alors que le duo sortait de la tente médicale.

Izaiah était arrivé au Burkina Faso depuis quelques semaines déjà, répondant à un appel il avait rejoint une petite équipe humanitaire qui s'était déployé suite à une recrudescence d'incidents anormaux. Le Ministère de la Magie du pays était sur les nerfs, la réserve qu'ils avaient incarté avait été violé par des êtres sombres, semant troubles et horreurs parmi les créatures de la réserve et les non-maj' résidents autour. Izaiah n'était pas là pour enquêter mais pour minimiser les répercutions sur la population, soignant les blessures d'origines magiques ou fantastiques, mais personne ne lui avait dit de ne pas fournir d'aide pour les autres maux... Ce genre de parachutage composait sa vie depuis la fin de ses études, homme de terrain, il parcourait le monde, suivant les troubles magiques, se glissant bien souvent parmi les non-maj' pour les protéger des maux qu'ils ne connaissaient pas, portant l'assermentation des Ministères Magique locaux. Ces pérégrinations avaient eu raison de ses liaisons, aucun compagnon ne semblait prêt à le suivre ainsi mais notre sorcier avait aujourd'hui des amis de part le monde, des amis précieux qui savaient tenir un allié stable en sa personne.

Lorsqu'il rentra seul dans sa tente Shashi apparu, la renardelune était la seule à avoir véritablement lié son destin au sien, elle demeurait de tous les voyages et se satisfaisait de toutes les conditions de leur drôle de vie. La demoiselle s'ébroua avant de s'étirer et de sursauter à l'entente de l'étrange sifflement sous ses pattes. L'espace d'un instant, son pelage prit l'éclat translucide des instants de crise avant qu'elle ne saute au sol en soufflant sa contrariété. Attiré par le son entêtant, Izaiah s'approcha de son sac et fouilla quelques instants avant d'en sortir l'objet responsable de cette étrange animation.

Cela faisait bien des années qu'il n'avait pas ressorti ce cadeau, pas depuis ses premières aventures en Inde où il avait fait la rencontre de Shashi. Ce sifflement ne pouvait dire qu'une seule chose et aussitôt la sérénité d'Izaiah se figea pour sombrer vers la froide réflexion des moments d'urgence. Il jeta un coup d’œil à ses affaires avant de s'arrêter vers la demoiselle qui avait senti son brusque changement d'humeur.

▬ " Tu ne peux pas venir ma grande, je reviens vite ok ? " Il se pencha, voulant caresser le pelage de la créature qui le prit de vitesse pour lui mordiller la main qu'il tendait vers elle. " Je fais au plus vite. " La douleur le saisi mais il ne retira pas ses doigts, laissant Shashi exprimer sa contrariété avec un sourire légèrement crispé. Ce n'est qu'après plusieurs mordillements que la demoiselle s'apaisa et lécha timidement les perles de sang qu'elle avait fait couler sur la main de son ami. La paix était donc entériné, c'était là la seule chose qu'Izaiah demandait avant de filer vers de lointains horizons, bien au nord de cette Afrique où il avait échoué.

Citation :

* ... * Répliques en dioula

Il était arrivé trop tard, trop de distance, trop de temps, il n'avait su arriver à l'heure pour offrir son aide. Celle qui avait été sa première compagne d'aventure, qu'il avait revue quelques années auparavant à l'occasion de son mariage, n'était plus. Emportée par son combat contre les forces obscures qui tenaient son pays et s'insinuaient à nouveau dans le monde. L'échec avait été cuisant, douloureux, il avait failli dans sa promesse de soutien et cette défaite le meurtrissait d'une manière qu'il ne connaissait pas jusqu'alors. Son arrivée aux Royaumes-Unis avait été un choc, ce pays qu'il avait connu puait aujourd'hui d'obscurité comme au plus profond de la première guerre sombre. Les mangemorts avaient acquis le pouvoir et régnaient d'une manière effrayante qu'Izaiah n'aurait su imaginer malgré les influences auxquelles il avait fait face dans ses voyages.

C'est donc dans une guerre qu'Izaiah débarqua, une guerre dont le glas sonnait car il n'eut pas le temps de repartir que le mari de son ancienne amie l’entraînait dans son sillage, répondant à son devoir envers l'Ordre le sorcier fila vers Poudlard avec dans ses pas l'infirmier qui ne pouvait guère faire autre chose qu'aider la cause pour laquelle la jeune femme était décédée. C'est durant cette nuit de bataille qu'Izaiah découvrit l'école de magie, il se joignit aux quelques membres du personnel médicale qui avaient osé rester, ils étaient bien trop peu mais demeurèrent sur le pont durant des heures, et cela, bien après que la victoire fut déclarée.

Ce qui se passa cette nuit-là, malgré son expérience Izaiah ne l'avait jamais connu. Il connaissait les combats, avait déjà dû se défendre, mais jamais il n'avait encore eu à traverser une véritable guerre, gérer un tel afflux de blessés, de morts et lorsque tous avaient enfin été transférés à Ste Mangouste notre infirmier erra encore dans les ruines durant de longues heures.


Izaiah n'a pas énormément de souvenirs de son retour au Burkina Faso. À la fin de sa mission il rentra chez lui, retrouva sa sœur et demeura à ses côtés quelque temps. Enseignante à Ilvermorny, son aînée fut la première à entendre d'étrange rumeur sur une maladie inconnue. Dès ce jour, cette histoire fut entretenue, en silence cependant, on cachait ce mal sous le tapis mais lorsque Dumstrang fut secoué, obligeant les écoles de magie à agir, il devint de moins en moins évident de dissimuler l'information. C'est là qu'un appel émergea, Izaiah n'avait pas quitté le territoire américain depuis son retour africain mais lorsqu'un de ses amis lui transmit l’existence d'un poste vacant à Poudlard notre sorcier se secoua, saisissant ce nouveau terrain qui semblait avoir réussi à renaître de ces cendres qu'il avait parcouru quelque temps auparavant. C'est ainsi qu'Izaiah arriva durant le mois de novembre 1999 en compagnie de Shashi et prit son poste dans l'école de magie qui ne cessa d'être secoué d'étranges événements depuis. Les circonstances sont étranges, parfois même dérangeantes mais Izaiah ne semble pas avoir d'en l'idée de partir, trop affecté par cette épidémie qui aujourd'hui cause une quarantaine arbitraire dans les sous-sols même du château.