At your risk - Ft. Hortense

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- Je sais qui connaît la réponse, dit-elle, apparaissant soudainement tout près Si tu y tiens vraiment, précise-t-elle, parce que c’est vraiment gentil de sa part de préciser que si ce n'est pas vraiment très important, mieux vaut trouver quelqu'un d'autre pour y répondre. Mais peut-être aurait-elle dû préciser aussi pourquoi mieux vaut n'avoir affaire à Nigel que si on veut vraiment la réponse. Nigel, mon grand frère. Il sait tout. Enfin, si vous voulez, il traîne toujours à la bibliothèque, pas très loin de la réserve interdite, vous le trouverez facilement. Il est généralement seul, derrière une forteresse de bouquins, raconte-t-elle avec beaucoup trop d’emphase. À l’entendre, il aurait soupiré prononcé d’un ton si bas, que ce sont les vibrations dans sa cage thoracique plutôt que dans ses oreilles qu’elle aurait senti. Elle sourit, se dandine un peu. Voilà… hmm, bye.

Hattie n’a presque pas exagéré. Pas beaucoup. C’est presque une forteresse. Il ne disparaît pas derrière, mais les piles s’amoncellent autour de lui. C’est à se demander combien de temps il met à les ranger ensuite. Surement beaucoup de temps. Mais Nigel a beaucoup de temps en général, parce que sortir les bouquins, lire les bouquins, prendre des notes sur les bouquins et ranger les bouquins sont en général ses principales activités. Nigel est prévisible. Routinier. On pourrait presque régler sa montre sur ses activités quotidiennes. Lorsqu’il y a cours, il est en cours. Lorsque les cours sont terminés, il est à la bibliothèque. L’heure de dîner ? Dans la Grande Salle. Après le dîner, il retourne à la bibliothèque, derrière sa forteresse de livres. Peu de temps avant le couvre-feu, il range ses livres et rentre dans la salle commune. Une routine parfaite. Presque parfaite. Presque parce qu'il y a toujours un imprévu. Généralement, cet imprévu se nomme Hattie. Oui, bon, à ce compte ce n'est pas vraiment un imprévu, mais disons qu'il ne sait jamais quand, elle va se montrer, mais il sait qu'elle se montre régulièrement. Un sorte d'imprévu prévisible. Et il y a les autres imprévus.

Comme celui qui se pointe près de sa table. Mince… Non, vas-t-en… ne reste pas ici. Ne t'adresse surtout pas à moi. Je suis occupé... vraiment très occupé... vachement très occupé ! Tellement occupé que s,il l'a vu du coin de l'oeil, il ne laisse surtout pas voir qu,il est pu remarquer sa présence. Il continue, de suivre le texte du bouquin d'une main et d’écrire ses notes de l'autre. Peut-être a-t-il perdu une certaine fluidité dans son écriture, mais qui pourrait vraiment le remarquer ?
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« Tu es Liz ? Il parait que tu t’y connais en créatures magiques ? » Demanda Hortense à une camarade, Liz, dans la salle commune de Poufsouffle. C’était une fille de GISIS qui adorait toutes les créatures du monde sorcier. En tout cas, cette dernière n’arrêtait pas de s’en vanter. Comme Hortense avait quelques questions, il lui fallut rassembler son courage pour aller les lui poser. La jeune fille accepta de l’écouter, alors la sorcière reprit : « J’ai des questions sur les loups-garous. » Mais Liz l’arrêta car justement, elle ne connaissait pas bien cette espèce, qui n’était qu’à moitié créature et à moitié humaine. Elle ne put donc pas l’aider. Hortense était déçue, elle se posait des tas de questions depuis quelques jours, depuis qu’elle savait qu’Ambroise l’avait trouvée et qu’il travaillait à Pré-au-Lard. Elle cherchait quelqu’un qui puisse lui en dire plus, plus que ce que les livres auxquels elle avait accès n’avaient pu lui dire. Certains avaient eu la chance de lire d’autres ouvrages qu’elle, elle souhaitait donc entendre tout ce qu’ils savaient. Même Zoya, qui était elle-même lycanthrope, avait été incapable de l’aider l’année passée, quand elle avait voulu se renseigner. Cette année, avec toute cette histoire de quarantaine, Hortense se voyait mal retourner poser ses questions à Zoya, qui n’en savait sûrement pas plus que la dernière fois. « Je sais qui connaît la réponse. » Dit une petite voix non loin d’Hortense et Liz. Les deux filles se tournèrent vers la fille, qui devait être en première année. Hortense ne la connaissait pas, mais elle semblait vouloir aider, alors elle écouta volontiers. « Si tu y tiens vraiment, Nigel, mon grand frère. Il sait tout. » Raconta-t-elle, s’adressant à Hortense. Puis, elle les regarda successivement. « Enfin, si vous voulez, il traîne toujours à la bibliothèque, pas très loin de la réserve interdite, vous le trouverez facilement. Il est généralement seul, derrière une forteresse de bouquins. Voilà… hmm, bye. » Elle semblait adorable cette jeune élève. Hortense y réfléchit un moment, puis elle se dit qu’elle ne perdrait rien à aller voir de qui il s’agissait. Elle ne connaissait pas Nigel, et généralement elle ne s’approchait pas trop des garçons, mais s’il savait tout, comme le prétendait cette fille, la Poufsouffle s’en rendrait bien vite compte. Hortense se dirigea donc vers la bibliothèque, avec d’autres élèves souhaitant y aller, conduits par un auror.

Quand elle arriva à la bibliothèque, Hortense alla directement vers la réserve interdite. Elle savait où elle se trouvait, mais elle n’y avait jamais mis les pieds. Elle se demandait si Nigel y avait déjà eu accès. Elle trouva rapidement la table où il y avait des montagnes de livres. Hortense l’observa tout d’abord de loin, pour voir comment Nigel était. C’était un garçon brun, plus âgé qu’elle. Il avait l’air concentré sur ce qu’il faisait. Quand la lycanthrope se décida à s’approcher, au bout de quelques minutes d’hésitation, Nigel ne leva pas la tête vers elle. Il ne semblait pas la voir ou alors, il faisait semblant de ne pas la voir. « Bonsoir. » Dit timidement Hortense au garçon. Après le repas du soir, le garçon avait dû se rendre directement à la bibliothèque. C’était probablement son genre, il avait l’air sérieux. « Excuse-moi de te déranger, mais… c’est ta petite sœur qui m’a parlé de toi. Elle m’a dit que tu aurais des réponses à mes questions. » Hortense ignorait s’il avait une seule petite sœur et elle ne savait pas son nom non plus. Alors elle ajouta : « C’est bien toi, Nigel ? » La Poufsouffle était prête à faire demi-tour parce que le garçon était intimidant et qu’elle n’aimait pas être intimidée. Elle n’aimait pas ne pas être à l’aise. Elle n’était clairement pas à l’aise à cet instant. « Si tu es trop occupé, je peux revenir une autre fois, c’est pas pressé… » Elle constata sur son uniforme qu’il portait un blason de Serpentard. Avait-elle eu raison d’aller vers lui ? Aurait-elle dû s’abstenir ?

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Eh non… l’ignorer ne l’empêche pas de s’adresser à lui. Il aurait préféré qu’elle ne lui dise pas bonsoir. Maintenant, il ne peut quand même pas continuer de l’ignorer. Faudra qu’il révise son attitude renfrognée, de toute évidence, ça ne suffit pas à décourager les filles… enfin… une fille… une Poufsouffle, vu son blason. Dans un soupir à peine retenu, comme s’il voulait ne pas avoir l’air contrarié, mais quand même un peu, il lève la tête et pose un regard courroucé sur la Jaune et Noire. Oh, elle s’excuse de le déranger, quelle délicate attention. Il ne dit rien, se contentant de la fixer, mais à son excuse, il serre la mâchoire. Don sang, qu’est-ce qu’elle veut à la fin.

Sa soeur ? Hattie ? Qu’est-ce qu’elle a Hattie ? Quelque chose d’inquiet s’allume dans son regard, une fraction de seconde, avant de comprendre la suite. C’est bon, Hattie va bien. C’est pas pour ça qu’elle est là. Non, c’est elle qui a des questions. Et évidemment, Hattie a du lui dire qu’il pouvait répondre à toutes les questions. C’est faux. Mais généralement, il trouve les réponses à tout, parce que s’il ne sait pas tout, il sait généralement où trouver beaucoup de réponses, nuance.

- Je ne crois pas qu’il y ait d’autres Nigel cette année, réplique-t-il, sec. Et je ne doute pas de la précision des informations d’Hattie, alors c’est moi.

Il connaît sa soeur, elle a du faire une description détaillée et dire exactement où cette autre Poufsouffle pouvait le trouver. Alors oui, il est Nigel, le grand frère d’Hattie la Poufsouffle. Elle est pourtant venue, cette Poufsouffle, elle est venue jusqu’ici, elle s’est imposé malgré l’air pas très accueillant de Nigel, elle s’est assuré que c’est bien lui, elle a avoué avoir des questions à lui poser, de toute évidence, elle n’est pas très à l’aise et là, elle essaie de rebrousser chemin ? Trop tard, elle l’a dérangé, maintenant.

- Plus vite tu poseras tes questions, plus vite je pourrai me remettre à travailler, dit-il en fermant son ouvrage de divination sur ses notes, comme s’il voulait le dissimuler.

D’un mouvement du menton, il lui désigne la chaise devant lui. C’est pas la première fois qu’un élève vient lui poser des questions sur une matière. Généralement, il leur balance de relire leurs bouquins, parce que tout ce qu’ils ont besoin de savoir s’y trouve, précisant parfois le chapitre, lorsqu’il se sent d’humeur conciliante. De temps en temps, un élève se risque à poser une question plus poussée. Mais ce n’est pas arrivé souvent. Presque jamais en fait. Mais il était pourtant plus enclin à répondre à ces questions hors cadre scolaire. Mais pour la poufsouffle devant lui, il croit d’abord que les questions seront en lien avec les cours, mais pour qu’elle ai poussé son audace malgré son malaise évident, ça doit être important. Même si à la dernière seconde, elle tente de faire demi tour.
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Hortense ne savait pas à quoi s’attendre en allant parler au sorcier. En général, les personnes qu’elle croisait étaient chaleureuses, à quelques exceptions près. Le frère de la jeune fille devait faire partie de ces exceptions. Elle pensait qu’il allait immédiatement lever le nez vers elle et l’accueillir avec curiosité, mais rien. Alors Hortense commença par lui dire qu’elle venait de la part de sa petite sœur. La Poufsouffle envisageait de s’en aller, elle avait l’impression d’avoir fait une erreur en venant voir le brun. « Je ne crois pas qu’il y ait d’autres Nigel cette année. Et je ne doute pas de la précision des informations d’Hattie, alors c’est moi. » Son ton était sec, elle ne s’y attendait pas non plus. Hortense ne voulait pas le vexer ou remettre en cause la parole de sa petite sœur. Elle ne répondit pas, se trouvant à court de mots sur l’instant. Au moins, elle avait la confirmation qu’elle ne s’était pas trompé de personne. Hortense avait envie de s’excuser de l’avoir dérangé, mais elle se souvint à temps qu’elle l’avait déjà fait quelques secondes plus tôt. Elle décida de lui dire qu’elle pouvait toujours revenir une autre fois, ou même peut-être jamais, s’il n’en avait pas envie. Il devait y avoir eu un malentendu avec Hattie, si elle avait cru qu’il voudrait l’aider. Peut-être que Nigel ne se comportait pas du tout de la même façon avec elle. En tout cas, elle l’espérait pour la petite puce. « Plus vite tu poseras tes questions, plus vite je pourrai me remettre à travailler. » Finit-il par dire avant qu’elle ne s’en aille. Cette fois, il avait fermé son livre. D’un simple geste, il lui montra la chaise face à lui et l’invita à s’asseoir. Elle hésita brièvement, puis décida qu’elle n’était pas venue pour rien et qu’il serait impoli de s’en aller sans lui poser ses questions, alors qu’elle le dérangeait et qu’il voulait vite se remettre au travail. Elle tira la chaise et prit place face au Serpentard. A sa hauteur, il était encore plus impressionnant. La Poufsouffle ne savait pas si c’était sa façon de s’habiller ou de se tenir, mais Nigel avait un petit côté vieille école qui le ferait presque passer pour un professeur s’il était un peu plus âgé. Elle prit quelques secondes pour l’observer et se calmer intérieurement.

« En fait, j’aurais quelques questions sur… les loups-garous. » Déclara Hortense, d’une voix un peu tremblante. Elle ne dirait pas qu’elle était lycanthrope, mais peut-être qu’il ne se demanderait pas pourquoi elle cherchait des informations à ce sujet. Après tout, elle pouvait être simplement un peu trop curieuse ou se renseigner pour quelqu’un. En tout cas, elle ne cherchait pas ce qui était dit un peu partout, elle cherchait des informations plus poussées. « Je ne sais pas si tu t’y connais ou si tu sais où chercher… Je m’intéresse aux liens qu’il pourrait y avoir entre un loup-garou transformé et le lycanthrope qui l’a transformé. » Ces questions étaient vitales pour elle. Elle ne savait pas à quoi s’attendre avec la lycanthropie, tout était nouveau pour elle et Zoya n’avait pas pu l’aider. Il y avait des choses qu’un loup-garou devait découvrir par lui-même, mais d’autres qu’il pouvait découvrir sur le terrain. La lycanthrope voulait savoir s’il y avait des chances qu’Ambroise la retrouve grâce à leur lien avant qu’elle ne le découvre par hasard. « J’ai entendu dire qu’un loup-garou pouvait en reconnaître un autre… je me demande si ce lien était accentué s’il s’agissait de la personne qui l’a transformé. Je me demande si ce loup-garou peut ressentir ce que l’autre ressent… Pardon, ce sont des questions difficiles à répondre, j’imagine… J’ai essayé de trouver les réponses, mais les livres de base n’indiquent rien. » Très souvent, les livres ne faisaient que survoler les créatures magiques, sans entrer dans de tels détails qui n’étaient pas essentiels à l’apprentissage, sauf peut-être à un niveau d’études où elle n’était pas encore. D’ailleurs, peut-être que les réponses n’intéressaient personne sauf elle. Elle avait un peu honte de poser de telles questions à un inconnu qu’elle venait déranger. Elle avait peur qu’il se moque d’elle et de ses questions qu’il jugerait idiotes. Elle se mordilla la lèvre en attendant qu’il réagisse tout en sentant la louve en elle s’impatienter.

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Elle essaie bien de tourner les talons et filer, mais lorsqu'il lui offre la possibilité de rester, elle la prend. Pourquoi il a fait ça, hum ? C’est carrément idiot, maintenant il va devoir l’entendre poser une question banale et absurde. Au moins, ce sera rapide à répondre et il pourra retourner à son boulot. Alors il la laisse s’asseoir et lui poser sa question. Si son visage manifeste encore agacement et contrariété, il y a tout de même une pointe de surprise quand il écarquilla légèrement les yeux lorsqu’elle révèle la nature de sa question. Ah oui, les loups-garous ? Rien que ça ? Mais il se renfrogne rapidement, se demandant si elle ne serait pas une de ces adolescente puérile qui aurait le béguin pour un genre de mauvais garçon. En même temps, on peut difficilement faire plus mauvais garçon dangereux qu’un lycanthrope. Mais sa curiosité est assez titillée pour qu’il ne la vire pas en lui assénant une réplique méprisante. Elle explique la raison de ses recherches et Nigel se demande pourquoi Hattie a bien pu lui dire qu’il pouvait connaître la réponse. C’est pas comme si les lycanthropes étaient friands de faire des révélations. Ils ne se recensaient même pas, donc, de là à parler de leurs subtilités.

Et à mesure que la Poufsouffle raconte ses interrogations, l’air courroucé du Serpentard laisse place à une perplexité impossible à feindre. Bon sang, ce sont des interrogations poussées, pas juste de la base. Eh non, Nigel ne connaît pas la réponse. Et il n’est même pas certain de savoir où chercher. Du moins pas dans cette bibliothèque… et dans une autre bibliothèque, il mettrait il ne sait combien d’heures à ne probablement rien trouver de concret.

- Non, tu ne trouveras rien dans les livres de base parce que cette question n’est pas une question de base. Il a un froncement de sourcil pensif. Dans quel genre de bouquin pourrait-il trouver une amorce de réponse ? Psychologie des loups-garous ? Il doute que ça existe, du moins pas grand public. Les loups-garous sont encore plus méprisé que les moldus et les informations sur les moldus sont encore fragmentaires. Alors tu peux imaginer en ce qui concerne les loups-garous. Il en avait plus appris sur les moldus en bavardant avec des nés-moldus que ce qu’il avait pu apprendre dans les bouquins. Peut-être que tu obtiendrais plus de réponses en t'adressant à un lycanthrope directement ?

Toute trace de mépris dans sa voix et son ton ont disparu. Il donne une réponse sincère et qui a tout du moins l'intonation de vouloir apporter le plus de précisions possible.

- Je peux tenter de trouver des bouquins, mais ici, je crois pas que ce soit accessible. Peut-être dans la réserve interdite ?

Mais la réserve interdite possédait le qualificatif « interdite » ce qui en fait une possibilité interdite. Nigel n’appréciait pas particulièrement l’idée d’aller fouiner dans la réserve interdite, mais mieux valait que ce soit lui plutôt qu’elle. Lui, il était au minimum préparé à ce qui pouvait s’y trouver. Et puis, un futur auror n’allait pas se contenter de lire des livres tout public, non ?
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Avec la plus grande des prudences, Hortense parla du sujet qu’elle souhaitait aborder à Nigel. Elle espérait au fond d’elle qu’Hattie ait eu raison, que son frère avait bien des réponses à ses questions ou qu’il soit assez ouvert et gentil pour l’aider. Gentil, ce n’était pas le premier adjectif qui lui venait en tête à cet instant, face au Serpentard. Hortense l’observait, mais elle était nerveuse. Il la rendait nerveuse. En réalité, presque aucun garçon ne la mettait réellement à l’aise, mais là, c’était pire que d’habitude. Nigel ne disait rien. La Poufsouffle attendait une réponse, n’importe laquelle, même s’il lui disait qu’elle était idiote ou inculte, même s’il disait qu’il n’en savait absolument rien. Elle était si stressée qu’elle avait planté ses ongles dans sa main. Enfin, il ouvrit la bouche pour répondre. « Non, tu ne trouveras rien dans les livres de base parce que cette question n’est pas une question de base. » C’est ce qu’elle avait cru comprendre en cherchant sans résultats. Mais il devait bien y avoir des livres, d’autres livres plus avancés, qui pourraient l’aider. Peut-être qu’il savait où chercher. Elle se doutait que les lycanthropes n’étaient probablement pas de grands écrivains ou très ouverts aux révélations, mais peut-être qu’il y avait eu quelques exceptions, quelques recherches, pour qu’elle soit au moins sur la bonne piste. « Les loups-garous sont encore plus méprisés que les moldus et les informations sur les moldus sont encore fragmentaires. Alors tu peux imaginer en ce qui concerne les loups-garous. » Hortense baissa les yeux vers ses mains. Elle oubliait parfois à quel point ceux de son espèce pouvaient être méprisés par les sorciers, mais aussi par les moldus dans leurs récits. Ambroise, lui, devait le savoir. Il l’avait transformée sans y penser à deux fois. « Peut-être que tu obtiendrais plus de réponses en t'adressant à un lycanthrope directement ? » Cette réponse, elle ne s’y attendait pas vraiment. Elle, elle savait qui était lycanthrope à Poudlard, mais Nigel l’ignorait. Il devait se douter qu’il y en avait parmi les élèves, ils devaient entendre leurs hurlements à la pleine lune, mêlés à ceux des loups de la forêt interdite. « Je ne crois pas que ce soit une option… » Dit-elle timidement au Serpentard. Zoya n’avait dit à personne ce qu’elle était, très peu de gens étaient au courant. Et depuis la rentrée, il y avait un professeur, le professeur Martell, mais comme il avait été mordu pendant la quarantaine, il en savait sûrement moins qu’elle à ce sujet. Ces deux-là n’avaient probablement pas de réponses à lui fournir.

Un gros malaise envahit Hortense quand elle se dit que le seul qui pourrait réellement lui donner une réponse fiable, c’était Ambroise. Mais non, elle n’irait pas lui parler, elle ne l’approcherait plus. Elle n’avait pas confiance, il serait capable de lui mentir pour tourner la situation à son avantage. « Je peux tenter de trouver des bouquins, mais ici, je crois pas que ce soit accessible. Peut-être dans la réserve interdite ? » La réserve interdite redonna un peu d’espoir à la Poufsouffle. Elle leva les yeux vers Nigel. Est-ce qu’il y avait déjà mis les pieds ? Elle, non. Est-ce qu’il y avait accès ? Sûrement pas. Il n’était pas préfet, même si ces derniers n’y avaient sans doute pas accès non plus. Hortense se demandait qui y avait accès en dehors de ceux travaillant à la bibliothèque. Les professeurs ? C’est alors qu’Hortense repensa au professeur Martell. Il n’était pas transformé depuis longtemps, mais il avait quelque chose qu’elle n’avait pas : celle qui l’avait mordu, Zoya, était toujours à proximité. Alors s’il ressentait ce qu’elle ressentait, Hortense aurait sa réponse. En tout cas, un début de réponse. Dans ses pensées, elle avait presque oublié Nigel, qui se trouvait toujours face à elle. « Excuse-moi, j’étais ailleurs… » Hortense ne voulait pas qu’il retrouve son expression agacée, celle qu’il avait eu quand elle avait osé le déranger, alors elle s’était excusée. La réserve interdite, c’était aussi un bon début. Nigel ne savait pas qu’elle connaissait des loups-garous. Il ne savait pas qu’elle-même était lycanthrope. « Tu crois… que si on demande… on pourrait avoir accès à la réserve interdite ? » Ce qui était sûrement le seul moyen d’y entrer sans briser toutes les règles du règlement intérieur. Et aussi un des seuls moyens de se faire renvoyer de la bibliothèque parce qu’une telle demande de la part d’élèves était probablement mal vue.

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Franchement, il ne savait pas trop comment aider la Poufsouffle. Ce qu'il aurait dû faire, c'est de la virer en lui disant qu'elle l'emmerde. C'est ce qu'il aurait dû faire. C'est ce qui aurait été le plus facile. Mais c'est Hattie qui avait dit à le demoiselle qu'il savait tout. Hattie avait généralement tendance à exagérer quand il s’agit de l'étendue de connaissances de Nigel. Évidemment, il en savait plus que la plupart des sorciers. Mais ça ne signifiait pas qu'il savait tout. Ça signifiait qu'il s'intéressait à plus de classique le sorcier moyens, mais il était loin de tout savoir. Surtout pas en ce qui se rapporte aux gens. Oui, les lycanthropes sont des gens, la plupart du temps. Et Nigel n'était pas celui qui s'y connaît le mieux en gens. Les gens, c'est pas son truc. Mais vraiment pas.

Une chose, qu'il savait par contre, c’était que les gens, d'habitude, ne s'attardaient pas auprès de lui juste par plaisir. Sauf Ilia. Mais il n'était pas certain de comprendre la raison qui la poussait à revenir… pas plus qu'il ne comprenait la raison qui le poussait à attendre ses retours. Il ne l'encourageait pas, mais… il ne la décourageait pas non plus. Bref… cette Poufsouffle, malgré son abord pas très sympathique, n'avait pas encore fuit. Il n'y avait que deux raisons possible. Elle le faisait marcher, mais vu l'intérêt qu'elle semblait porter à ses réponses, il doutait de cette possibilité. Il ne restait donc que la seconde. Elle voulait vraiment ces réponses. Et ça devait être important si elle était encore là. Et si en plus elle propose d'aller fouiner dans la réserve interdite.

Enfin non c'est lui qui l’a proposé. Il avait lancé cette idée parce que comme elle semblait une bonne fille bien sage, vu les hésitations qu'elle avait eu, elle allait sans doute être outrée et partir. Mais non. Mais ça suscite tout de même une profonde réflexion qu'il ne cherche pas à briser. Ça dure de longues secondes. Il espère qu'elle finira par lui faire ses plates excuses et qu'elle repartira. Ce sera beaucoup moins compliqué comme ça. Mais ce n’est pas exactement ce qui se passe. Par les Juges, on dirait Hattie et lui-même. OK, bon, elle propose certes de demander la permission, ce qui la gratifie d'un ricanement sans joie. Demander la permission avant de transgresser une règle, c’est exactement ce qu’il a toujours fait. C’est probablement pour cette raison qu’il est toujours coincé ici, merde.

- Demander la permission pour accéder à la réserve interdite est le meilleur moyen de ne pas y avoir accès. Elle est interdite.

Il ne pose pas la question, parce que de un, ça ne le regarde pas, et de deux, il se dit que s’il se permet d’envisager qu’elle puisse chercher des réponses pour elle-même ou pour un très proche, il peut envisager qu’on puisse se permettre de lui poser des questions sur sa propre nature. Et ça, il n’en est pas question. Chacun ses secrets et c’est très bien comme ça.

- Et à quel point tu es prête à risquer d’entrer dans la réserve interdite sans permission ?

Vu la contrariété de Nigel à se retrouver à Poudlard, se faire virer ne lui posait qu,un seul problème. Ça ferait tache sur son dossier pour être auror, mais pas en même temps. Il sait très bien qu’il n’a pas besoin de GISIS pour être un excellent auror. C’était briser le règles, il le sait et c’est bien la seule chose qui l’agaçait un peu avec cette idée. Mais elle semblait vraiment vouloir la réponse et mieux valait qu'il soit avec elle pour fouiner. Au cas où elle tomberait sur quelque chose de dangereux.
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Très peu de personnes étaient susceptibles de pouvoir fournir une réponse à Hortense. Comme elle ne pouvait pas s’adresser à des lycanthropes, n’en connaissant que très peu, elle avait décidé de se renseigner ailleurs. C’est en demandant son aide à Nigel qu’elle s’était dit qu’il y avait un nouveau loup-garou récemment transformé à Poudlard et que peut-être un jour, ce dernier pourrait l’aider. C’était une piste à explorer, mais en attendant, elle continuait à espérer que le jeune homme face à elle puisse lui apporter quelques éléments de réponse. Nigel semblait accepter de lui venir en aide car il avait proposé d’aller voir dans la réserve interdite s’il y avait des livres sur le sujet. Il n’avait pas l’air d’être un élève qui s’apportait facilement des problèmes, c’était donc qu’il pensait vraiment qu’ils ne trouveraient rien en dehors de cette réserve. Ce n’était pas une mauvaise idée. Hortense était prête à y aller. Elle ne savait absolument pas à quoi s’attendre une fois entrée, mais elle voulait bien prendre le risque si cela lui permettait d’en savoir plus sur ce que l’avenir lui réservait. S’il y avait bel et bien un lien entre Ambroise et elle, un lien qui lui permettait de sentir où elle était ou ce qu’elle ressentait, alors elle finirait forcément en danger. Bravo le risque d’un danger immédiat ne lui faisait pas aussi peur que de penser à ce qu’Ambroise pourrait faire d’elle s’il lui mettait les mains dessus. Quand elle proposa à Nigel de demander la permission pour entrer dans la réserve, il lui rit au nez. Elle se sentit très légèrement vexée. S’ils avaient eu la permission, alors la réserve ne serait plus si interdite. Il devait bien y avoir des gens qui eux avaient parfois la permission d’y entrer, cette idée ne lui semblait pas si bête. « Demander la permission pour accéder à la réserve interdite est le meilleur moyen de ne pas y avoir accès. Elle est interdite. » Nigel illustra son rire par des mots. Elle se dit qu’au fond, il n’avait peut-être pas tort et entre eux deux, il était sans doute le mieux placé pour savoir ce qu’il fallait faire ou ne pas faire dans cette situation. Alors Hortense ne dit rien, elle ne protesta pas. Elle suivrait ce qu’il ferait, elle n’irait demander la permission à personne.

« Et à quel point tu es prête à risquer d’entrer dans la réserve interdite sans permission ? » Demanda le Serpentard à la lycanthrope. S’il lui demandait avant de réellement lui proposer d’y aller, c’était qu’il y avait de réels risques. Hortense devinait qu’ils pouvaient se faire renvoyer de l’école. Comme son pire cauchemar se trouvait à Pré-au-Lard, elle se dit que se faire renvoyer n’était peut-être pas la plus mauvaise des idées. S’il ne le savait pas, elle gagnerait du temps en s’éloignant de lui quand elle rentrerait en France. Elle pourrait peut-être même fuir ailleurs. « Je suis prête à tout risquer ? » Répondit-elle, un peu hésitante, mais résolument déterminée. Hortense observa l’élève face à elle. Et lui, était-il prêt à prendre des risques pour elle ? Si oui, pourquoi ? Il ne la connaissait pas. Il ne lui devait rien. « Mais je ne veux pas t’apporter des ennuis. Je ne veux pas être responsable si tu te fais renvoyer à cause de moi… je peux y aller seule, si tu préfères. » La Poufsouffle ne voulait pas qu’il se sente obligé de la suivre. Il lui avait donné l’idée, elle en était déjà reconnaissante. Mais s’ils se faisaient tous les deux renvoyer, la lycanthrope s’en voudrait énormément. Par pour son propre renvoi, mais pour celui d’un élève qui n’avait rien demandé à la base. « Tu sais comment y entrer ? » Demanda la Française. Elle ne savait pas s’il fallait une clé, s’il y avait des sortilèges de protection. Elle imaginait qu’il était difficile d’entrer sans se faire repérer, et peut-être encore plus d’y rester. Allaient-ils commettre ce méfait maintenant ? Allaient-ils revenir plus tard, quand il ferait nuit ? Ils risquaient aussi de se faire prendre dans les couloirs la nuit s’ils optaient pour cette option. Tant de choses pouvaient mal tourner selon les scénarios.

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Prête à tout risquer ? Au moins c’est clair. Bon, peut-être pas d’une assurance indéniable, mais c’est clair et elle semble déterminée. Elle a du cran cette Poufsouffle. En même temps, c’est une Poufsouffle, c’est normal. Hattie est du même genre et elle n’a évidemment pas pu résister à aider une amie. Enfin, amie, ils ne sait pas trop si Hortense et Hattie sont amie… d’un autre côté, Hattie est potentiellement amie avec tout le monde. Tout le contraire de lui. Alors soit, ils iront dans la réserve interdite. Ce qui ne contrariait pas trop Nigel, semble-t-il, parce qu’il a, à sa réponse, un hochement de tête entendu, ce qui fait croire que sa question n’était que pour s’assurer qu’elle avait bien conscience des risques.

- J’aurai pas d’ennuis, dit-il avec beaucoup d’assurance. Je peux défendre ma présence dans la réserve interdite.

Oh qu’elle est gentille, une adorable Poufsouffle qui ne veut pas ennuyer un Serpentard. Que c’est… Poufsouffle. C’est trop tard pour ça. Il a des ennuis depuis sa naissance, c’est pas pénétrer dans la réserve qui va vraiment lui causer des ennuis. Probablement pas. Qu’est-ce qu’ils vont faire de toute manière ? Le renvoyer ? Mais il en rêve, sérieusement. Si seulement il pouvait se faire renvoyer. Ce serait une bénédiction. Il pourrait tout simplement contrarier son père et devenir auror quand même. Bon, ce serait préférable qu’il attende à l’été et refuse de revenir, mais devancer les choses ne lui déplairait pas non plus.

- Je suis en sécurité Magique, je vais prendre des risques le reste de ma vie, avoue-t-il avec une sincérité étonnante chez lui. Si je me fais prendre et renvoyer, ce ne sera pas à cause de toi, ce sera parce que je suis entré dans la réserve interdite, mais comme je te dis, je peux défendre ma présence.

Enfin, des ennuis comme elle l’entend, oui. Il pouvait en avoir, mais lui, ça ne va pas trop l’ennuyer, concrètement. L’idée de se faire renvoyer commence à faire son chemin et lui semble une solution assez prometteuse. Il se demande également à quel point il risque de se faire renvoyer. Vraiment ? Avec cette quarantaine ? Difficile à dire. Mais il apprécierait vraiment se faire renvoyer. Mais avec son dossier scolaire sans taches, ce serait probablement qu’une première infraction. Et effectivement, il peut défendre sa présence dans la réserve interdite. Pas celle de la Poufsouffle par contre. Mais ça, c’est un risque qu’elle accepte de prendre.

- Il n’y a qu’un seul moyen d’entrer. Par la porte, dit-il avant de se lever. Compte jusqu’à soixante et vient me rejoindre, je t’ouvrirai la porte, dit-il en se dirigeant vers la réserve interdite.

Ouais, bon, réserve interdite à presque tout le monde. Lui, il est en sécurité magique. Et il a un mot du professeur permanent, parce qu’il est du genre à y aller souvent et c’est bien pourquoi il sait à peu près ce qui s’y trouve. Il ne va pas demander au bibliothécaire de venir lui ouvrir la porte chaque fois. Ce serait insupportable pour le bibliothécaire. Mais bon, personne ne se vante d’avoir accès à la réserve interdite. Et surtout pas lui. Ce serait beaucoup trop pénible que tout les p’tit cons viennent lui demander d’ouvrir la porte. Mais la Poufsouffle lui semblait assez forte pour tenir le coup. Et puis, c’est une Poufsouffle. Les Poufsouffle sont fondamentalement peu enclin à la Magie Noire. Et puis, il sera là pour veiller sur elle.

Lorsqu’elle le rejoint, il fait le guet et lui fait signe d’entrer la première, avant d’entrer à son tour. Il s’éloigne de la porte avant de lui chuchoter ses consignes.

- Si un livre te rend mal à l’aise, n’y touche pas. Certains sont sournois, dit-il avant de pointer deux direction. Créatures, psychologie. Par quoi veux-tu commencer ?
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Hortense semblait déterminée comme jamais à entrer dans la réserve interdite pour trouver des réponses à ses questions. Si seulement il y avait à l’intérieur un livre qui lui apporterait les réponses qu’elle souhaitait entendre. Si seulement il y avait un moyen pour elle de s’assurer qu’Ambroise ne lui ferait plus jamais de mal et qu’elle pouvait vivre à jamais sans lui, celui qui lui avait transmis cette malédiction qu’était la lycanthropie. « J’aurai pas d’ennuis. Je peux défendre ma présence dans la réserve interdite. » Répondit-il avec assurance. Hortense n’insisterait pas. Il semblait sûr de lui. Elle ne serait donc pas responsable s’il se faisait renvoyer. Elle avait beau se dire qu’elle ne le serait pas, elle savait que si cela devait arriver, elle se sentirait tout de même coupable. Nigel, qui semblait ne pas vouloir de sa compagnie au début, avait l’air de changer d’avis. Il avait même l’air partant pour qu’elle l’accompagne. « Je suis en sécurité magique, je vais prendre des risques le reste de ma vie. Si je me fais prendre et renvoyer, ce ne sera pas à cause de toi, ce sera parce que je suis entré dans la réserve interdite, mais comme je te dis, je peux défendre ma présence. » La Poufsouffle aimerait avoir la même assurance que le Serpentard. Mais elle se contentait de ce qu’elle avait. Il était vrai que ceux qui se destinaient à un métier dans la sécurité magique prendraient des risques à l’avenir. Elle, elle ne savait pas encore ce qu’elle voulait faire plus tard. « Il n’y a qu’un seul moyen d’entrer. Par la porte. Compte jusqu’à soixante et viens me rejoindre, je t’ouvrirai la porte. » Hortense hocha la tête et commença à patienter. Elle ne savait pas comment Nigel allait entrer dans la réserve, et s’il lui avait demandé de patienter là, c’était parce qu’il ne voulait pas qu’elle voit comment il y était parvenu. C’était un peu idiot, mais elle commença à compter. Elle resta un moment à sa place en se demandant si elle faisait le bon choix, si elle ne risquait pas trop gros. Puis, le visage d’Ambroise lui revint en tête et elle se dit qu’il fallait qu’elle prenne se risque. Il était trop tard pour revenir sur ses paroles. Hortense se leva après avoir attendu plus d’une minute. Quand elle arriva, Nigel se trouvait à proximité de la porte, sans être devant non plus. Elle devina qu’il avait déjà déverrouillé l’accès et elle ne lui poserait pas de question. Quand elle s’approcha, il vint lui ouvrir la porte avant de la suivre à l’intérieur. A cet instant, elle se demandait si elle n’était pas folle d’entrer dans une pièce fermée avec un inconnu. Son passé revint la tourmenter en une fraction de seconde et elle était presque prête à faire demi-tour. Hortense tenta de se calmer et de se raisonner. Nigel était un garçon sérieux et il ne lui ferait aucun mal. Elle risquait plus dans cette pièce sans Nigel qu’avec lui.

« Si un livre te rend mal à l’aise, n’y touche pas. Certains sont sournois. » Chuchota-t-il à la jeune fille. Comment dire que ce qui la rendait mal à l’aise à cet instant, c’était Nigel ? Il n’avait pourtant rien fait de mal. Il n’y pouvait rien. Elle n’y pouvait rien. De temps en temps, son passé venait se rappeler à elle. C’était pour échapper à ce passé qu’elle était là. Elle regardait Nigel avec ses yeux ronds au moment où il lui indiqua deux directions. « Créatures, psychologie. Par quoi veux-tu commencer ? » Les deux chemins étaient sombres. Ils ne pouvaient pas mieux éclairer cette réserve ? Elle réfléchit deux petites secondes et la première option semblait la plus logique. Après tout, c’était ce qu’elle était. « Je crois qu’on trouvera la réponse au rayon des créatures… s’il y a une réponse. » Répondit Hortense à voix basse. Quelques instants plus tard, la louve eut l’impression d’entendre un bruit provenant du fond de la réserve. Elle n’était pas très rassurée. Elle décida de ne pas trop s’éloigner du jeune homme, au contraire, elle fit un pas vers lui. Contrairement à la demoiselle, le Serpentard connaissait cet endroit. La Poufsouffle suivit Nigel jusqu’au fameux rayons. Il y avait des livres sur diverses sortes de créatures, des livres qui n’avaient pas toujours des apparences très rassurantes. Il fallait trouver un livre sur la lycanthropie. En regardant les titres, elle en vit plusieurs. Ils n’étaient d’ailleurs pas tous en anglais. « Ça ira plus vite si on regarde chacun un livre ? » Hortense ne voulait pas passer trop de temps dans la réserve, tout d’abord parce qu’elle était interdite, mais aussi parce qu’elle n’y était pas à l’aise. Elle regarda Nigel pour voir ce qu’il en pensait, puis, elle posa sa main sur la tranche d’un livre dont le titre l’intriguait. Elle le tira vers elle et l’ouvrit. Elle ne savait pas ce qui allait se passer, mais ses yeux commencèrent à parcourir les pages à la recherche d’informations sur les loups-garous. « Si tu vois un passage qui mentionne les morsures ou leurs effets, la création d’un lycanthrope, la relation avec le loup qui l’a mordu… » Hortense parlait distraitement à Nigel. Il savait déjà ce qu’il devait chercher, elle lui en avait déjà parlé, mais c’était si important pour elle qu’elle lui fit un petit rappel.

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Hortense choisit les rayons créatures. Difficile de savoir si un loup-garou décidant d'écrire la psychologie des loups-garous préférerait être considéré comme une créature ou que ce soit classé en psychologie. En même temps, il ne serait sûrement pas le même type qui fait le classement des livres et encore moins dans la réserve interdite de Poudlard. Et peut-être même qu'il ne serait pas lui même l'auteur du bouquin, mais plutôt le sujet du bouquin. Alors oui, sans doute que le rayon créature devait être le plus plausible, vu comment étaient vu les lycanthropes. C’était quand même désolant que pour quelques jours par mois, les loups-garous soient considérés comme des créatures et non des sorciers. Quoique certains n’étaient pas sorciers...

Il ne croit pas connaître de loup-garous. Il se demande bien comment ils sont, si c'est détectable. A vrai dire, il n'a jamais craint fait attention pour savoir s'il y en a dans son entourage. Oui, il connaît la base des loups-garous, comme tout le monde, mais il ne s'est jamais soucié de quelqu'un assez pour s'en rendre compte. Et concrètement, ce n'est pas une information qu'il estime capitale pour le peu de relation qu'il entretient avec les gens en général. Tout comme la pureté du sang des sorciers. Sauf peut-être à la pleine lune. Ouais, il suppose qu'à la pleine lune ça peut être une information importante à savoir si on a affaire à un loup-garous ou non.

Nigel n'est jamais très à l'aise avec les contacts physique. Et de toute évidence, Hortense non plus. Il ressent sa crainte et il espère juste que ça ne deviendra pas trop intense. Il n'a pas envie que ça lui provoque une vision. Ce serait gênant et sans doute trop bruyant pour une intrusion dans la réserve interdite. Elle se rapproche, mais il ne se dégage pas. Elle respecte le minimum de distance qu'il arrive à supporter, pour une inconnue. Et comme elle semble avoir peur, lui, il est calme. Très calme. Un calme assuré et rassurant. Enfin, il essaie. Il n'a pas envie de la voir se mettre à paniquer, pense-t-il, de mauvaise foi. En fait il n'a juste pas envie de lui faire peur.

- Hum hum, répond-t-il après une seconde de réflexion.

Parce que bon, il n’avait pas prévu l’aider dans ses recherches celle-là. Non, pas du tout. En même temps, il n’avait pas non plus vraiment réfléchit à l’après entrée dans la réserve interdite. La seconde de réflexion avait servi à estimer ce qui était le plus profitable. Étudier ou aider Hortense dans sa recherche. Il choisit de ne pas faire honte à sa petite soeur. Après tout, c’est elle qui avait informé Hortense qu’il pouvait l’aider. Alors il prend lui aussi un livre et le feuillette rapidement. Elle lui rappelle également ce qu’il doit trouver.

- Hum…

Oui, c’est bon, il a compris la première fois. Est-ce que franchement il est raisonnable de gaspiller son précieux temps à une telle recherche ? Surement pas, mais est-ce que retourner à ses propres recherches lui sera favorable ? Non. Ça ne lui donnera pas plus de temps. Et puis Hortense semblait tenir à obtenir cette réponse. Après tout, elle prenait des risques à entrer dans la réserve interdite. Il se passe de longues minutes durant lesquels ils ne parlent pas. Ils ne font que lire et tourner des pages. Le plus silencieusement possible, pour éviter d’être repéré. Quitte à se faire choper, mieux vaut que ce soit quand ils auront trouvé la réponse ou épuisé les livres.

- J’ai un passage ici, sur les liens entre les membre d’une meute, dit-il, sans élever la voix.

Il glisse le bouquin vers elle et en prend un autre, parce que si ce n’est pas ça, mieux vaut continuer de chercher. Oui, parce que bon, même si en fait, l'interrogation de la jaune ne lui apportera absolument rien de plus, le fait de fouiller quelque chose que concrètement, il ne connaît pas vraiment lui plaît.
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