When the days are cold - Eliael

Sa tasse de thé à la main, un livre tenue par la seconde, elle se tient légèrement courbée derrière le comptoir de son magasin. Depuis qu'elle a repris le cours plus ou moins normal de sa vie a la fin de la guerre, elle a pris quelques petites habitudes Esmeralda. Ca a commencé avec ce changement de nom. Le sien est Carmen. Elle n'en veut pourtant plus. Il lui rappelle ce passé qu’elle tente vainement d’oublier. Elle se rappelle, se remémore ce que cette guerre a fait d’elle et ce qu’elle essaye de surmonter. Les jours passent, se ressemblent. Les images lui arrivent par flash que ça soit pendant le jour ou la nuit. Essy, elle a longtemps cherché à se voilà la face, à se dire que ces trois années de sa vie qui lui ont été volé n’était qu’un cauchemar dont elle finirait par se réveiller. Le cauchemar a bien pris fin, elle ne s’est pourtant jamais réveillé de cet enfer. Elle a peur la jeune femme, un peu plus à chaque jour qui passe. Elle sait qu’on la regarde, elle le sent mais ce qu’elle ne sait pas c’est qui et pourquoi. N’importe qui aurait fait appel aux aurors. Elle, elle préfère essayer d’affronter cette peur. Les lèvres closes, le souffle qui se fait plus irrégulier, elle dépose son marque page pour se souvenir où elle en est de sa lecture et c’est avec lenteur qu’elle s’extirpe de derrière le comptoir. Respirer, calmement. Elle l’a appris, elle ne réussi pas toujours mais elle essaye du mieux possible. Elle ne veut pas être prise de panique de nouveau alors elle y va avec lenteur. Un pas après l’autre pour traverser sa boutique. Son regard se perd à l’extérieur, elle ne voit rien au travers du rideau à peine ajouré de la porte d’entrée. Il lui faut sortir et ça, c’est bien plus difficile qu’elle ne voudrait l’admettre. Oh elle sort, c’est évident, c’est juste devenu rare. Le monde extérieur est beaucoup trop remplis de mystère pour qu’elle se laisse avoir. Elle ne veut pas se faire prendre dans ce jeu, dans ce monde qu’elle ne connait plus et sa boutique, son don, c’est tout ce qu’il lui reste. Mais aujourd’hui, elle fait un effort. La main sur la poignée de la porte, elle souffle longuement avant de l'enclencher pour ouvrir le battant de bois et sentir l’air frais de janvier caresser son visage. Elle ne peut plus faire marche arrière, il est trop tard maintenant et devant son magasin, elle se contente de faire un pas, histoire de voir sans avoir à se tordre le cou. Il fait froid dehors, elle n’a qu’un vieux châle qui appartenait à sa mère sur les épaules et c’est guère suffisant. Elle se contente pourtant de le resserrer, comme si ça allait être assez et elle reprend sa recherche. Le temps est clair, elle n’a pas de mal à voir ce qu’il se passe aux alentours. Et c’est là qu’elle le voit, ce regard. Le regard du criminel, du coupable, du sauveur. Ca s’embrouille pour Esmeralda, elle ne comprend pas ce qu’il fait ici mais elle sait que c’est lui. C’est lui qui l’a enlevé pour la sauver trois ans plus tard. Elle n’a jamais compris, c’est toujours aussi flou mais la peur qui s’insinue en elle à cet instant est telle qu’elle recule. Elle rentre dans sa boutique sans prendre la peine de refermer la porte derriere et plus elle avance, moins elle sait quoi faire. Elle trouve refuge derrière le comptoir, assise dans un coin, ses jambes pliées contre elle pour la protéger. Elle ne contrôle pas les larmes qui dévalent en cascade ses joues. Elle a peur Esmeralda, peur qu’il soit là pour recommencer.

Esmeralda, c'est la personne à qui on a envie de faire confiance. C'est la femme qu'on regarde, qu'on observe sans rien dire. Esmeralda, c'est la personne qu'on aimerait être. En apparence en tout cas car lorsqu'on la connaît, les opinions divergent. Elle n'est pas ce qu'elle paraît Esmeralda, non on en est loin. La douce voyante, celle qui croque la vie à pleine temps. C'est qu'une idée qu'on se fait d'elle quand on voit la couleur sur elle. Elle n'est rien de tout ça la jeune femme, elle ne l'est plus en tout cas. Essy, elle a perdu sa joie de vivre. Essy, elle n'est plus qu'une ombre, le reflet d'une âme qui n'est pas la sienne. C'est effrayant, c'est désagréable pour elle comme pour le monde qui l'entoure. Parce que le problème avec Essy, ce n'est pas tant qu'elle ne parle plus. Non, ça serait plus que le monde lui faire peur. Tout l'effraye, plus rien n'est pareil pour elle depuis cette guerre. Il est certain que le monde à changer pour tous. Que ça soit les sorciers ou les moldus. Elle sait Esmeralda que eux aussi l'ont ressenti cette guerre malgré leur ignorance de ce monde qui est le sien. Elle relativise, se dit que finalement, elle a peut-être de la chance d'être en vie, simplement de pouvoir se lever le matin est faire ce qu'elle aime. Mais cette force de penser, elle a du mal à l'avoir. Elle ne sait plus comment vivre la jeune femme et se sentir surveillée, ça ne l'aide pas. Ce regard, elle le sent sur elle. Elle sait qu'il est là, quelque part sans pour autant savoir de qui il s'agit. Ce n'est pas la première fois qu'elle a cette sensation d'être épiée. Ca ne sera peut-être pas la dernière, sauf si elle se décide à y mettre fin. Elle prend une profonde inspiration, se déplace dans sa boutique jusqu'à en ouvrir la porte et sortir. Juste un pas, elle n'est pas vraiment courageuse la demoiselle et s'offrir au monde n'est pas dans ses cordes. Elle ne peut pas. Ce qu'elle est en train de faire là, regarder le monde extérieur de cette maniere, c'est pour elle un exploit en soit. Et ça va le rester car elle le voit. Elle le voit cet homme, devant elle. Il est à moitié cacher, mais ce regard, elle le reconnaîtrait entre mille. Bourreau dans un premier temps, sauveur dans un second. Elle se souvient de tout, elle a l'impression que c'était la veille qu'on l'enlevait à son monde, qu'on l'enfermait dans un cachot sordide pour obtenir d'elle des prédictions qu'elle a toujours refuser de donner. Et pourtant, c'était il y a plus de deux ans. Le temps passe oui mais Esmeralda, elle est incapable de passer au-dessus de tout ce qui a pu lui arriver. Elle recule, elle sent la panique l'envahir, même s'il ne lui veut pas vraiment de mal, Esmeralda, elle ne comprend pas ça. Il l'a déjà emmené une fois, pourquoi ne recommencerait-il pas apres tout. Alors comme toujours, elle fuit. Elle rentre dans la boutique et va se cacher derriere le comptoir. Assise à terre, elle est faible. Elle n'est plus rien, elle a l'impression de ne plus exister. Elle pleure Esmeralda, ses bras tenant fermement ses jambes contre sa poitrine. C'est sa carapace, son bouclier que jamais personne n'a su briser. Elle refuse littéralement de laisser quiconque la comprendre. Elle ne prendra pas ce risque, jamais. "Je ne vous ferais aucun mal." Elle sursaute. Elle ne l'avait pas entendu arriver. Elle a du mal à relever son regard, elle ne le fait d'ailleurs pas totalement. Sa faiblesse se lit sur son visage, elle a peur qu'il comprenne, qu'il sache et juge. Doucement, elle passe sa main sur sa joue, elle essuie une larme solitaire, la dernière peut-être pour aujourd'hui et elle réussit enfin à le regarder. Sa présence l’intrigue, elle ne comprend pas vraiment ce qu’il fait ici et ce qu’il lui veut surtout. "Je voulais être sûr que vous alliez bien je..." C’est comme s’il avait entendu son interrogation silencieuse. Ca la fait s’interroger un peu plus à vrai dire. Esmeralda, elle ne croit pas au hasard, difficilement tout du moins. Pour elle, tout arrive pour une raison et cette rencontre aujourd'hui ne fait pas exception. "Pardon je... Je n'aurais pas dû..." Elle prend le mouchoir qu’il lui tend, le regard et dans son esprit, c’est le déclic. Elle n’a pas le droit de le laisser partir alors qu’il détient peut-être les réponses qu’elle cherche désespérement depuis trop longtemps. Elle se redresse et se saisit de son poignet tout en se relevant. Elle a vite fait de le dépasser pour aller vers la porte de l’entrée et ferme le battant pour tourner la pancarte annonçant que c’est fermé. Oui, c’est mieux pour tout le monde. Elle n’arrive pas à sourire Essy et pourtant, elle le regarde avec attention en le rejoignant le dépassant une nouvelle fois pour passer derrière un rideau. Elle n’a pas manqué de lui adresser un signe de tête pour lui faire savoir qu’il doit la suivre. A l'arrière, c’est un peu particulier, c’est à moitié son lieu de vie alors c’est étrange de le faire venir ici mais elle a une idée bien précise en tête la jeune voyante. Elle pose un parchemin sur la table, une plume entre ses doigts et sous son regard, elle ne vient inscrire qu’un seul mot. Pourquoi ?

Est-ce qu'elle est à l'aise ? Pas le moins du monde. A vrai dire, elle aimerait s trouver n'importe où plutôt que dans sa propre boutique. C'est la première fois qu'elle ressent ça mais elle se sent étouffée. Elle ne se sent pas à sa place Esmeralda dans cet antre qui pourtant est la sienne. Et pour cause, il y a cet homme qui lui fait face. Il la regarde, l'observe avec attention et elle est prise d'une panique soudaine. Ce regard, ce n'est pas la première fois qu'elle le voit, bien au contraire même et si la première fois il lui avait glacé le sang, elle avait hurlé en le croisant, la dernière fois, elle a juste rien dit. Elle s'est laissé faire comme la poupée de chiffon qu'elle était devenue. La poupée qui subit, la princesse qu'on délivre de sa tour. C'était elle il y a un peu plus de deux ans maintenant. Elle était cette fille qui avait besoin d'être secouru. Et c'est le bourreau qui est devenu sauveur. C'est le bourreau qui a pris les risques pour la délivrer de cette prison qui était devenue depuis trop longtemps son refuge. Elle s'est sentit soulagé quand c'est arrivé et aujourd'hui, elle a l'impression d'être prise au piège. Est-ce qu'il est là pour la ramener ? A-t-il réalisé l'erreur qu'il fait bien que ça fasse deux ans ? Des questions qui s'enchaînent, des réponses qui sont absentes et Esmeralda, elle fait ce qu'il lui passe par la tête. Les doigts sur le poignet de cet homme, elle se relève. Tout va vite, trop vite et la voilà qui ferme la boutique pour rejoindre une partie de sa vie privée. C'est ici qu'elle vit, c'est ici chez elle et en acceptant de le faire entrer, elle a comme l'impression de mettre une partie de son âme à nue. Mais Esmeralda, elle ne fait pas ça pour rien, elle sait ce qu'elle veut. Des réponses, pas n'importe lesquelles, pas n'importe comment non plus. Elle veut que les choses soient bien faites, dans les règles de l'art dira-t-on. Elle estime le mériter en réalité. Elle estime y avoir le droit après ce qu'elle a vécu par sa faute. Ses doigts fins et délicats se referment autour d'une plume. Elle a déjà posé un parchemin sur lequel elle s'applique déjà à écrire. Il n'y a qu'un mot, un seul. Il se suffit à elle-même. Il décrit parfaitement l'état d'interrogation dans lequel elle se trouve. Pourquoi elle ? Pourquoi il l'a enlevé ? Puis libérée ? Pourquoi il l'observe depuis tant de temps ? Oui pourquoi. "Pourquoi je vous ai livrée aux mangemorts ? Ou... Pourquoi je vous ai libéré ? Ou encore pourquoi je vous ai suivis aujourd'hui ? Pourquoi je vous espionne depuis quelques temps ?" Il est, ça lui décroche un sourire. Cette question n'est pas anodine, ce mot est soigneusement choisis. Oui, elle aurait pu faire une phrase complète, elle aurait pu demander clairement ce qu'elle souhaitait savoir mais en réalité, il y a beaucoup trop de choses dans son esprit pour qu'elle ne se cantonne qu'à une seule réponse. Elle lui montre une chaise d'un signe de main et elle en prend une pour elle. Et elle attend ses réponses. Le temps est long, semble interminable. Deux opales se scrutent, se découvrent vraiment pour la première fois et Esmeralda, elle essaye de ne pas avoir peur comme tout son être le lui ordonne. "Vous étiez un contrat, un ordre direct..." Ca elle le savait, elle l'avait compris en fait qu'elle était un contrat. On ne fait pas ce genre de choses pour le plaisir, pas dans son monde, pas dans son esprit en tout cas. Elle a toujours été dans un autre monde Esmeralda. Elle n'a d'ailleurs jamais trop compris pourquoi elle était à Serpentard. La peur qu'elle a toujours ressentit sans doutes. Son manque de courage certain. Le dénigrement des études. Oui en fait il y en avait un certain nombre de raison. Mais elle restait logique malgré tout. "J'ai rencontré une femme." C'est l'incompréhension total, elle passe d'ailleurs par le regard qu'elle a de posé sur lui. Où veut-il en venir avec un tel aveu ? Ca ne la regarde pas Esmeralda, ça ne la concerne pas ce genre de chose. C'est sa vie, privée de surcroît. "Je pourrais vous dire sûrement tout ce que je veux, vous ne me croirez sans doute pas, alors tout ce que je peux vous dire c'est qu'elle a changé ma façon de voir les choses... Je... Me suis réveillé. Et la première chose que j'ai tenté de faire était de réparer mes erreurs qui pouvait l'être." Esmeralda se détend aussitôt, elle arrive même à sourire bien que cela soit faible et déjà entre ses doigts elle reprend sa plume, prête à écrire. Elle ne sait pas quoi encore, elle ne sait pas quoi demander mais ça lui semble normal d faire un effort quand lui semble en faire un énorme. "Je vous ai reconnus depuis que je suis sorti... d'Azkaban..." Son sang se glace au nom de cette prison. Elle savait qu'il y était allé, ils y sont tous aller mais elle ça ne l'empêche pas de détester en entendre parler. Nerveusement, elle se met à jouer avec le bas de sa robe. C'est un tic qu'elle a pris, une habitude contre laquelle elle ne sait aller. Et puis elle se lève, lui tourne le dos pour préparer du thé. Elle a les gestes un peu flou pas vraiment assurés et pourtant ça ne l'empêche pas de faire les choses. C'est là que la magie lui aurait été utile, elle n'a juste plus de baguette, en refuse une nouvelle. "Je... je voulais être sûr que... Vous alliez bien." Il ne la verra pas, elle est pourtant en train de sourire de cet aveux. Elle n'a jamais vraiment sur répondre à cette question, savoir si elle va bien ou non. C'est vaste comme questionnement, trop peut-être. Pour ça il n'avait pas menti. "Pourquoi, je ne sais pas... Curiosité ? Besoin d'expier mes fautes ? Je vous laisse juge." Juge, elle ne veut pas l'être. Ce n'est pas son rôle à Esmeralda. Ce qu'elle désire elle, c'est la liberté, c'et le besoin de souffler et de découvrir ce qu'elle a manqué de la vie pendant tout ce temps enfermé. Elle n'a jamais osé, elle n'a jamais eu le courage de faire ce pas à l'extérieur. Elle se retourne, le regarde et dépose sur la table un plateau contenant le nécessaire au thé qu'elle vient de leur préparer. Ce n'est pas parfait, elle fait avec ce qu'elle a, avec ses moyens. Elle ne le laisse pas parler de nouveau, déjà elle prend la plume, elle s'applique, elle a une écriture fine. « Est-ce que vous regrettez ? » Qu'elle note avec soin avant de faire glisser le parchemin sur la table jusqu'à lui. Elle arrête pourtant son geste pour ramener la feuille à elle, elle veut savoir quelque chose d'autre. « Et cette femme, qui est-elle ? »

"Je ne sais pas si je regrette... Je...  Je ne pense pas non..." C’était la réponse qu’elle craignait, celle à laquelle elle s’attendait aussi. Elle ne sait pas vraiment si elle est soulagée ou non par cette franchise. Elle devrait sans doutes avoir peur, c’est loin d’être le cas. Non, sur ses lèvres demeure un sourire. En réalité, elle ne sait pas vraiment quoi penser de tout ça. C’est étrange, elle ne devrait pas vouloir de lui ici et pourtant il est le seul à pouvoir lui apporter des réponses qu’elle estime avoir mérité. "Je ne suis pas fier non plus, mais j'essaie plutôt d'avancer, de réparer mes erreurs de devenir quelqu'un de... Meilleur ? Je ne veux pas penser au passé, je ne veux pas regretter mes gestes parce qu'à l'époque ils étaient faits par conviction, j'obéissais aux règles, je ne voyais pas où était le mal, j'avais été fait ainsi... Le passé je ne peux pas le changer, il ne ferait que me hanter" Elle est pas certaine de comprendre, c’est pour ça qu’elle garde son regard rivé sur sa tasse de thé qu’elle tient fermement entre ses doigts. Si elle ne parle pas Esmeralda, elle comprend cependant. Elle essaye en tout cas. Dans son esprit, il y a les mots de l’homme face à elle qui se repasse en boucle. Chaque phrase est redites encore et encore, comme si c’était suffisant pour lui apporter des réponses mais elle sait bien qu’il lui faut plus. Elle en a besoin. Esmeralda, elle a passé trop de temps coupé du monde pour ne pas aujourd’hui se demander comment aurait été sa vie si elle n’avait pas été enfermé. Chaque jour, elle se demande si elle serait apte à parler, si elle aurait encore sa baguette et pratiquerait la magie. Des questions qui jamais n’auront de réponses, elle le sait bien. "Mais je peux changer mon avenir, je peux devenir celui que je souhaite et c'est ce que j'essaie de faire." La phrase qui la tire de ses pensées et la fait sourire. Il est franc, elle aime ça. Elle a pourtant peur parce qu’il y a bien une autre question qui lui brûle les lèvres. A-t-elle été la seule ou y en a-t-il eu d’autre ? Des femmes, des hommes, peut-être même des enfants qui pendant cette guerre auraient été enlevé pour le plaisir des mangemorts ? Trop de questions qui ne demandent qu’à s’échapper et pourtant, elle n’attend la réponse qu’à une seule. Cette femme dont il a parlé, qui est-elle ? "Elle est la femme la plus courageuse et la plus obstinée qu'il m'ait été donné de connaître." Sur ses lèvres flirte un sourire. Elle ne sait pas vraiment ce qu’elle doit en déduire, ce qu’elle doit en comprendre mais par son regard et ses mots, elle sait qu’il est sincère. Elle ne sait pas trop d’où lui vient ce sentiment, il est juste là. "Elle est celle qui m'a sauvée... D'Azkaban, mais aussi de moi-même." Elle sent un frisson la parcourir quand il prononce le nom de la prison des sorciers. Azkaban, ça l’effraie. Elle ne veut pas imaginer ce que c’est que d’être là-bas. Elle a entendu bien trop d’histoire pour en désirer plus. "Pourquoi cette question ?" Oui pourquoi Esmeralda ? Pourquoi questionner son bourreau quand elle pourrait se contenter de le toiser et d’attendre des excuses qui jamais ne viendraient. Alors simplement, elle hausse les épaules et reporte son regard dans celui du jeune homme. Elle ne sourit plus, elle réfléchit juste en se demandant ce qu’elle doit faire. Presque naturellement, elle entrouvre les lèvres, comme si elle allait parler et pourtant, il n’y a aucun son qui sort. Rien, elle ne peut pas, ne veut pas le faire alors entre ses doigts, elle reprend sa plume et remet son parchemin devant elle. « Je voulais savoir à quel point vous étiez devenu… humain. » Elle est peut-être maladroite mais surtout, elle est sincere. Elle ne sait pas comment dire les choses autrement, elle choisit la carte de la sincérité et de l'honnêteté. « Je ne peux pas vous dire que je comprend et que je vais oublier, ça serait mentir. Je peux cependant essayer d’aller de l’avant si vous ça vous aide aussi.  » Parce que comme il lui a dit, il a été conditionné, il a été élevé ainsi et pour lui, tout ce qu’il a fait était normal.