(faust) lightning and the thunder {délais jusqu'au 29/04}

Beau et jeune garçon qui nous vient tout droit de Poudlard pour entamer sa neuvième année au collège. Il est né à dalmellington, écosse en ce beau jour qu'était le vingt-deux janvier mille neuf-cent quatre-vingt en tant que sang pur ; à présent il vit à poudlard. Il est plutôt adroit ✓ ambitieux ✓ appliqué ✓ assidu ✓ attentif ✓ autoritaire ✓ avenant ✓ brillant ✓ calme ✓ charmeur ✓ compétitif ✓ consciencieux ✓ convaincant ✓ courtois ✓ cultivé ✓ dévoué ✓ digne ✓ direct ✓ discipliné ✓ discret ✓ doué ✓ imaginatif ✓ intelligent ✓ intuitif ✓ inventif ✓ joueur ✓ loyal ✓ malin ✓ minutieux ✓ patient ✓ persuasif ✓ productif ✓ prudent ✓ rusé ✓ sérieux ✓ stratège ✓ studieux ✓ travailleur ✓ vif ✓ vigilant mais aussi arbitraire ✗ autoritaire ✗ blessant ✗ borné ✗ calculateur ✗caractériel ✗ cassant ✗ cynique ✗ dragueur ✗ désinvolte ✗ entêté ✗ fataliste ✗ fier ✗ hautain ✗ hypocrite ✗ impulsif ✗ insolent ✗ instable ✗ intransigeant ✗ ironique ✗ malsain ✗ maniaque ✗ méfiant ✗ méprisant ✗ moqueur ✗ narcissique ✗ nerveux ✗ obstiné ✗ orgueilleux ✗ pointilleux ✗ profiteur ✗ provocateur ✗ raciste ✗ rancunier ✗ renfermé ✗ rigide ✗ sadique ✗ sarcastique ✗ sombre ✗ sournois ✗ strict ✗ taciturne ✗ vaniteux. Jusqu'à maintenant, son niveau scolaire s'est révélé être bon, moyen, très mauvais, etc. Il y a quelques années maintenant, il s'est procurée une baguette faite en bois d'if, mesurant trente-et-un centimètres et contenant un crin de sombral. Avec cette baguette, il lui est possible de créer un patronus - le sien prend la forme d'un diable de tasmanie, un animal chasseur et prédateur mais peu difficile à vivre malgré sa réputation. Il correspond assez bien à Faust, qui a tendance à se réfugier derrière son nom de famille pour camoufler sa timidité et son souhait d'éviter les conflits, Faust qui a plus tendance à montrer les dents et à se défendre verbalement plutôt qu'à sortir les griffes et à agresser physiquement . La vision qu'il a eu face au miroir du risèd : en bref ce que le personnage voit dans le miroir. Mais la vie n'est jamais entièrement rose, la preuve avec les épouvantards. Faust s'est toujours vu moldu, cracmol face à une de ces créatures. Privé de toute magie, incapable de ranimer une seule étincelle de ses pouvoirs, faible, dénué d'intérêt aux yeux des autres et de lui-même, obligé de faire face à ses lignées paternelle et maternelle. S'il sait pas réellement de quelle façon il réagirait si cela devait arriver, il parvient souvent à la conclusion quand il y songe qu'il se tuerait, qu'il s'en irait. Plutôt la mort que le déshonneur, plutôt la fuite que l'incapacité à pérenniser ce sang dont il est si fier. Il se sent maudit à l'idée que cette terreur qui lui ronge l'esprit puisse devenir réelle, même sans l'apparition d'un épouvantard - après tout, les récents épisodes de l’Épidémie ne font qu'envenimer cette angoisse qui s'insinue en lui, le forçant à raser les murs et à éviter tout contacts avec les autres étudiants encore plus qu'avant pour éviter d'être contaminé. Alors Faust se tait, il rase les murs et flippe en silence, s'enfermant dans une bulle qu'il agrandit constamment pour se propulser chaque jour un peu plus loin des autres, de peur que le cauchemar ne devienne réalité, dans son cas.

Option 1 : Poudlard
Je suis né le 22 janvier 1980. Après mes 11 ans, j'ai reçu ma lettre pour entrer à Poudlard. J'y suis entré en septembre 1991, ma première année était donc 1991-1992. En 1997-1998, Voldemort a mis Rogue à la direction de Poudlard. Les nés-moldus et traîtres n'y étaient pas autorisés. Cette année-là, j'étais en septième année. En 1998-1999, le château était en rénovation et l'école fermée. En septembre 1999, j'ai repris le cours normal de mes études, soit ma huitième année. Aujourd'hui, pour l'année scolaire 2000-2001, je suis en neuvième année d'étude car j'ai réussi mes examens.

ϟ Que pensez-vous de l'échange européen inter-écoles ?
Une bien belle et grosse connerie. Ils n'avaient visiblement rien d'autres à foutre que de regrouper les étudiants des écoles contaminées dans un seul et même lieu ; en même temps pourquoi empêcher la contamination de se propager à grande échelle quand on pouvait l'empêcher ? Ils auraient pu, tu sais pas, les isoler sur une île déserte ou attendre que leurs pouvoirs disparaissent complètement mais non, il a fallu qu'on les rameute à Poudlard histoire de permettre à la malédiction de se propager – allons y gaiement tant qu'à faire, hein. T'es écœuré et t'esquives les étrangers encore plus que les étudiants anglais – t'as beau parler le français et le russe entre quelques autres langues européennes ordonnées par ton éducation, tu ne leur adresse jamais la parole et t'engages tes cadets à en faire autant. Cela apportera rien de bon – et de toute façon, t'as plus longtemps à tirer ici. Dès que tes études sont finies, tu te tires à l'étranger avec les benjamins alors tu préfères pas t'attacher – t'en es pas capable de toute façon, l'amour et l'amitié chez les Rowle, c'est soit de l'hypocrisie soit du vent. T'es déjà incapable d'être affectueux avec les anglais alors avec ces étrangers soit disant issu d'un échange scolaire, faut pas rêver – ceux qui comptent là-dessus boivent de l'eau fraîche.

ϟ Que faisiez vous lors de la Grande Bataille ?
Tu lançais des sorts, tu faisais des coups en traître, tu cherchais à ce que les mangemorts prennent le dessus. Et vous auriez pu gagner, et tes frères, ton père, ta mère et toi vous auriez eu un meilleur avenir, mais ce connard s'était ramené dans le coin, ce connard avait survécu à la mort une fois de plus, ce connard avait anéanti tous tes espoirs et ceux de ta famille avec. Un connard, un seul, qui avait tout foutu en l'air, qui avait réduit en poussière les espoirs de centaines de personnes, parce qu'il s'accrochait à la vie comme une moule à son rocher. Sale chien. Tu pardonnes pas, tu pardonnes rien. Ni les balafres que tu t'es prises dans les côtes, dans le ventre, dans la gueule, en contrant les membres de l'ordre. Ni l'arrestation de ton père et ce qu'ils lui ont fait subir. Ni les déceptions de tes frères, ni le suicide de ta mère, ni les fêlures qui craquellent les murs déjà fragiles de ta famille et qui en ont fait tomber une partie depuis cette putain de bataille perdue. Tu pardonnes pas de t'être battu pour tout et de n'avoir plus rien.

ϟ Avez-vous peur de perdre vos pouvoirs ? Pourquoi ?
En face des gens, s'ils te posaient la question, tu dirais que t'as peur de rien. Que t'es un Rowle et un sang-pur, que tu as trop de valeurs pour être apeuré, que la crainte c'est le bouclier des lâches, celui derrière lequel on se réfugie quand on ne sait pas quoi faire. Ta terreur, tu la gardes pour toi et pour toi uniquement. C'est un morceau de coton dans ton cerveau, c'est une boule au creux de ton estomac, c'est des fourmis dans les jambes, c'est des choses que tu ressens seul et dont les autres ne peuvent avoir conscience, mais ouais, dans un sens, t'as la trouille. T'as plus de valeurs, tes idéaux familiaux sont en partis en fumée, ton héritage mental a été réduit à néant. T'as plus de famille, ton père est dans un état second, ta mère s'est foutue en l'air, tes frères t'ont été arrachés, tu ne les croise plus que dans les couloirs du château. Ta magie c'est tout ce qui te reste, alors il est pas question qu'elle se barre juste parce qu'une bande de paumés a décidé de venir contaminer l'Angleterre. Tu seras jamais Cracmol, t'iras jamais vivre dans le monde moldu à cause d'une maladie ou d'une infection, c'est même pas la peine d'y penser.

ϟ Quelle est votre réputation à Poudlard ?
Mauvaise, sûrement. Tu miroites impeccablement les idéaux de ta famille, digne fils de ton père, méprisant les nés-moldus, ne te mêlant jamais à la plèbe – au point de faire tout le travail à la place de l'autre lorsqu'il fallait te mettre en duo pour un devoir, autre vers lequel tu ne revenais qu'une fois les parchemins remplis pour les lui jeter à la tronche, en lui demandant de ne pas te remercier pour la meilleure note qu'il aurait jamais, le tout appuyé d'un sourire ironique. T'as beau être studieux, t'es asocial au possible, écœuré par l'impureté qui se dégage du reste de l'humanité et ils sont pas beaucoup, même parmi les sang-pur, à pouvoir t'approcher. T'aimes pas les gens. Ils sont soit hypocrites, soit fades, soit impurs, tu leur préfère la compagnie animale, plus résistance, moins quémandeuse. Les animaux ils demandent tout mais ils prennent rien. Les hommes, ils demandent rien mais ils prennent tout. Ils se servent sous prétexte d'amitié, sans la moindre gêne, et t'as appris à esquiver cette infection en rasant les murs, en creusant un fossé entre toi et le reste du monde. T'es pas cruel, pourtant. Tu te contentes de regarder de haut, de détourner la tête lorsqu'on t'adresses la parole mais elle pas née, la personne qui pourra certifier que t'as fait du mal à un né-moldu en dehors de la Bataille de Poudlard, parce que tu visais tout ce qui n'était pas mangemort à ce moment là.  Tu sais qu'il y a des moyens plus détournés de détruire des gens, que les mots quand ils sont bien maniés peuvent faire bien plus de dégâts que les coups. Alors t'es juste indifférent. Tu t'attaches jamais suffisamment pour pas pouvoir renier la personne à un moment donné si sa présence se fait étouffante, insupportable. Mais t'es pas con, tu t'réalises malgré tout et tu sais que de tous les hommes, t'es sans doute un des pires. Parce que tu rentres pas dans leur jeu, parce que tu acceptes pas de montrer de l'affection à des gens qui n'en ont que faire, parce que tu acceptes d'être juste un pote mais jamais un ami. T'aimes pas les gens. Et ils te le rendent bien.

(MISE EN SITUATION : Élève de Poudlard.
mille neuf cent quatre-vingt-dix-sept, premier septembre. Tu jettes un bref coup d'yeux à tes cadets, que tu as préféré garder dans ton sillage pour cette rentrée. Les jumeaux sont pas encore repartis mais cette rentrée s'annonce mal pour la plupart des gens – mais tu ne fais pas partis de la plupart des gens, et tes frères et sa sœur non plus, pour une fois vous êtes du bon côté de la barrière. Du juste côté de la barrière. Alors tu te contentes de serrer brièvement la main de la plus jeune lorsque ses doigts effleurent tes côtes, glissant contre ton corps pour trouver un soutien. T'observes les gens et mécaniquement, la gosse fait de même parce qu'on lui a appris à t'imiter depuis son plus jeune âge, parce que t'es l'aîné, le pilier de la lignée, l'héritier en bonne et due forme. Tu fixes ceux qui sont heureux, ceux qui sont déchus, ceux qui soutiennent le régime et ceux qui le haïssent et t'es satisfait, parce que ceux qui sont contre le Lord doivent fermer leurs gueules pour une fois. Ton regard balaie un instant la silhouette de Severus Rogue, avant de passer sur celles des deux Carrows et puis sur le reste des professeurs, qui sont devenus des âmes en peine, des consciences effacées qui ne savent pas comment remonter la pente. « Cela a toujours été comme cela, à l'école ? » Le plus jeune s'est rapproché avec toute la discrétion du monde, en glissant comme un serpent – vous connaissez cela, les serpents, dans la famille Rowle et vous apprenez à les imiter dès votre plus jeune âge pour les rejoindre un jour –, pour être à proximité de sa jumelle et il a chuchoté rapidement, t'interrogeant dans un souffle pour ne pas se faire remarquer. Il a beau être de sang-pur, le silence est de mise cette année contrairement aux précédentes que tu as connues. Tu relève brièvement le regard, balayant la grande salle du regard. C'est sombre, c'est froid, cela jette des effluves d'indifférence dans tous les sens, rien à voir avec ce que tu as pu connaître. Mais, tu sais pas pourquoi, peut-être parce que t'as pas envie de casser les rêves d'enfants des jumeaux qui rentrent en première année, peut-être parce que cela te plaît au fond que le Lord ai gagné et soumis Poudlard à néant, peut-être parce que tu sais pas quoi répondre d'autre, t'inclines la tête en signe approbateur. Oui, tu prétends par cette mimique, oui, cela a toujours été comme cela. Inutile qu'ils sachent à l'avance ce qui les attends, les deux futurs répartis, dont tu effleures d'ailleurs les cheveux dans un mouvement rassurant. Tu peux pas dire que t'es pas content que les choses soient ainsi d'ailleurs, ce serait aller contre la vérité – et bon sang ne saurait mentir, tout le monde le sait. Rogue se racle la gorge, lance un sonorus pour se faire entendre à travers la salle – même s'il n'aurait eu aucun mal à se faire entendre tant le silence est pesant contrairement aux autres années – et tu relèves la tête, posant l'index de ta main droite contre tes lèvres scellées pour intimer le silence aux jumeaux. Tu captes une dernière fois du regard tes deux autres frères dans la foule d'élèves debout et droit comme des piquets, avant de te redresser pour imiter les autres.
Poudlard a perdu sa superbe mais toi, tu as regagné la tienne. Alors tu souris. T'es bien, pour la première fois de toute ta vie.

ϟ Ton pseudo : PRESS START. ϟ Ton âge : vingt-quatre ans. ϟ Comment as-tu connu le forum ? : Par Ailsa. ϟ Ton avis sur mumblemumps : Le forum est bien construit, j'adore le design ϟ Le mot de la fin : Je suis team chien.  

« Tu penses vraiment lâcher tes études ? » Tu tapotes la table basse du bout des doigts, comme pour jouer un air de piano sur le bois qui la compose faute d'avoir un réel clavier à disposition. Salle commune de ta maison, lors d'une nouvelle nuit d'insomnie. Tu plonges vaguement ton regard dans celui de ton père, te raccrochant à une illusion qui t'apparaît de moins en moins en être une. Tu l'as vu pourtant, quand ce malade mental se jetait sur lui au cours du procès, juste parce que sa salope de femme avait pas eu le cran de couvrir ses arrières à la bataille du Ministère, juste parce qu'il était trop con pour faire la différence entre un embryon et un véritable gosse et qu'il était persuadé qu'on avait tué son enfant. Tu l'as vu quand le Ministre t'a convoqué pour t'annoncer que tu devrais assister à la séance, pour t'assurer en tant que fils aîné qu'il s'agissait bien de ton géniteur. Tu l'as vu quand le détraqueur a ôté sa capuche, tu l'as vu quand il s'est fait arracher son âme et qu'il n'est plus rien resté qu'une coquille vide, qu'une enveloppe corporelle sans aucune accroche à la vie autre que les battements instables de son cœur. Tes paupières s'alourdissent vaguement et tu jettes un nouveau coup d'yeux vers l'hallucination qui ne devrait pas en être une si le monde était plus juste, si le monde était plus beau. « Ouaip. J'pourrais jamais récupérer la garde des petits si je ne trouve pas de travail, alors dès que j'ai un plan de rechange, à pré-au-lard ou à Londres, je quitte Poudlard. » Tu te redresses, mal à l'aise à cette idée, et tu te masses les tempes, là ou deux marques cerclées sont gravées, qui oscillent entre le bleu et le violet semblables à des hématomes qui ne guérissent pas. « Cela te fait encore souffrir ? » T'inclines la tête en signe désapprobateur. C'est plus une douleur physique, c'est devenu mental, mais le mental, c'est les gonzesses qui en parlent. Alors tu prétend que c'est juste un réflexe que t'as acquis pendant les séances auxquelles ta mère te traînait, quand le médecin familial t'avait libéré des sangles qui te maintenaient pour que tu ne te foutes pas en l'air pendant le traitement. Tu te souviens plus trop du nom qu'ils avaient donné à ce genre de médecine à sainte-Mangouste, tu sais que c'était un équivalent aux électrochocs moldus mais tu te rappelles plus de l'appellation magique. T'as pas besoin de te souvenir du nom d'une chose qui t'a bousillé le cerveau, à vrai dire, t'as juste envie d'oublier. Tu claques vaguement des doigts, reportant ton attention sur ton géniteur dans la pénombre de la salle commune – parce que tu parles avec lui que la nuit ou dans des endroits isolés, tu tiens pas à retourner à l'hôpital pour traiter tes hallucinations – et tu esquisses un bref sourire. « De toute façon, j'me souviens de tous les fils de chienne qui m'ont fait cela. J'ai leurs noms et leurs visages gravés dans le crâne, je les saignerais tous un par un en tant voulu. » Ces enflures qui te laissaient gueuler sans te détacher, qui te regardaient te tordre autant que les sangles le permettaient sans te venir en aide. Ta mère, qui t'as traîné à ces séances soit-disant pour t'aider, t'as pas besoin de la tuer. Elle s'est foutue en l'air toute seule, parce qu'elle supportait plus d'être la femme d'un ancien mangemort, parce qu'elle supportait plus les regards de la société et les pressions du ministère qui avait bouffé son héritage familial pour compenser les victimes de la guerre à laquelle ton père avait participé. Mais c'est normal qu'elle ai craqué parce que c'était une femme et que les femmes, même nées Lestrange, elles sont faibles, ta mère fait pas exception. Elle aurait du tenir pourtant, parce que les jumeaux ont que treize ans, qu'ils avaient encore besoin d'être guidés mais non, elle s'est pendue il y a déjà un an et demi, au cours de l'été mille neuf centre quatre-vingt-dix-neuf, alors que t'avais emmené tes trois frères et sa sœur sur le chemin de traverse pour leur acheter des affaires neuves avant la rentrée. Elle s'était pendue et ils t'avaient retiré la garde des gosses, parce que t'es trop jeune, parce que t'avais pas la maturité nécessaire – au moins, ils les avaient envoyés chez leurs parrains, donc chez des types de sang-pur, c'est le principal mais cela n'empêche pas qu'ils devraient être avec toi. Alors tu cherches du boulot en parallèle et quand t'en auras trouvé, tu reprendras leurs gardes. Quand t'en auras trouvé, elle pourra plus te juger, l'assistance sociale qui gère leur dossier, celle qui osait te balancer il y a quelques semaines encore, qu'elle savait que tu faisais des efforts, mais que tu devais penser à leur bonheur avant le tien et qu'il lui semblait que tu avais à ce jour beaucoup plus besoin de tes cadets qu'ils n'avaient besoin de toi. Elle se fourre le doigt dans l'œil jusqu'au coude pourtant, parce que les jumeaux te le disaient encore ce matin, qu'ils voulaient revenir avec toi, qu'ils voulaient revenir en famille. Tu jettes un nouveau coup d'yeux à ton père, qui suit tes pensées en silence, préférant te laisser réfléchir seul pour le moment. « Le type qui t'as dénoncé, Ishen, Ishun, Ish… j'sais plus quoi et je m'en fous, mais il enseigne à Poudlard maintenant, ce sale chien. » Tu tapotes à nouveau la table en rythme, comme pour te détendre, parce que tu n'as pas de vrai instrument sous la main – en vérité, y a un piano dans la salle commune mais tu préfères ne pas prendre le risque de réveiller les autres. « C'est le prochain sur ma liste, parce que j'pourrais plus m'en occuper quand j'aurais quitté l'école. J'l'aurais empoisonné avant de partir d'ici et tu seras vengé. » Et il pourra être en paix, et son âme arrachée dans la haine et la violence pourra enfin se reposer. « Tu comptes t'en occuper avant ou après avoir conclu avec le petit français ? » Tu détournes violemment le regard, les lèvres tremblantes. « Ne parles pas de lui. C'est un mec, c'est contre nature d'aimer quelqu'un comme cela. » C'est même pas de l'amour d'ailleurs, parce que l'amour dans ta lignée, cela n'existes pas. Tu ne dois te consacrer que sur ton mariage arrangé et sur les enfants qui en découleront, t'as pas besoin de t'occuper de ce gamin. T'en as parlé quelquefois parce qu'il est plutôt mignon mais cela ira jamais plus loin. Ton père réajuste sa cravate, se pare d'un sourire satisfait – évidemment qu'il approuve tes paroles, coucher avec un autre homme ne te mènera à rien d'agréable – et il se relève finalement. T'as l'impression d'entendre ses pas comme tu entends sa voix, t'as l'impression de sentir sa main gauche effleurer ses cheveux comme tu sens sa présence tout autour de toi à chaque instant. « Tu d'vrais aller te reposer. On parle depuis un moment et en attendant d'avoir un travail, t'as ton prochain cours dans trois heures et demi. »  T'as sa voix dans la tête quand il conclut l'échange, pour te laisser te reposer avant celui de demain tout comme il t'as laissé te reposer après celui d'hier. C'est comme cela jour après jour, nuit après nuit – mais t'es pas taré, et tu retourneras jamais à sainte-mangouste. T'inclines la tête et il disparaît comme un nuage de fumée, s'évaporant dans les airs en quelques secondes. Tu touches à nouveau tes tempes au niveau des électrochocs. Cela t'a grillé le cerveau pour rien, parce que le traitement n'a pas fonctionné, mais t'es content que ce soit un échec quand même. Ton père t'aurait manqué s'il avait disparu à cause de ces conneries.