Heart remember the pain - Arslan McLaggen

Beau et peut-être encore jeune homme qui travaille comme propriétaire de la Tête De Sanglier depuis maintenant près de 2 ans ans. Il est né à Ballycastle (Fichucastel) en ce beau jour qu'était le 8 février 1962 en tant que sang mêlé ; à présent il vit à Pré-Au-Lard. Lors de son passage à Poudlard, son niveau scolaire était bon. Il est plutôt hardi, casse-cou, protecteur, franc et déterminé mais aussi perfectionniste, désabusé, cynique, têtu et renfermé. Lorsque les dinosaures vivaient encore, il s'est procuré une baguette faite en bois d'épicéa , mesurant trente-huit centimètres et contenant une plume de phénix. Avec cette baguette, il lui est possible de créer un patronus - le sien prend la forme d'un lion. La vision qu'il a eu face au miroir du risèd : autrefois il se voyait lui-même à la tête du bureau des Aurors, aujourd'hui, il y verrait sa famille, avec sa femme et sa fille. Mais la vie n'est jamais entièrement rose, la preuve avec les épouvantards. Il revêt l'apparence du cadavre de son épouse, maculé de sang, qui avance bras tendus vers lui, l'accusant d'un timbre triste et décharné de ne pas l'avoir sauvée, dans son cas.

ϟ Quel était votre camp lors de la Grande Bataille ? Du côté de la justice, du côté de l'Élu. La question de choisir un camp ne s'est jamais posée. Pour toi, comme pour feu ton épouse, ce fut une évidence, un instinct. Vous étiez des Aurors, vous aviez fait le serment solennellement de combattre la magie noire et ses suppôts, ce que vous avez fait, au prix d'un lourd tribu. Et pourtant, tu ne changerais rien à ce qu'il s'est passé, tu resterais fidèle aux idéaux que vous partagiez et ce malgré le prix que cela t'a coûté, le prix qu'elle a payé, pour vous deux. De toute façon, elle t'aurait haïe de te rallier au Mage Noir, fusse même pour lui sauver la mise.

ϟ Dans ce nouveau monde sans Voldemort, qu'est ce qui a changé pour vous ?  La vraie question pour toi c'est : qu'est-ce qui n'a pas changé ? Ta vie de maintenant ne ressemble en rien à la vie que tu avais jadis. Tu as perdu ta femme, tu as abandonné ta vocation d'Auror, ta fille est grande et passe les trois quarts de l'année à Poudlard. Tout ce que tu as, c'est la Tête de Sanglier, cette auberge un brin miteuse que tu as racheté au vieil Abelforth. C'est une vie tranquille, peut-être un peu trop. L'ennui, ça te fait ruminer et tu es encore hanté par les fantômes de ton passé. Cette perte, cette solitude, cela t'as rendu aigri, blasé et cynique, tu n'attends plus grand- chose de la vie, alors qu'elle pourrait encore te surprendre, pourtant.

ϟ Quelle est votre théorie sur les perturbations magiques qui ont lieu depuis noël ? (voir la chronologie)    Tu n'as pas réellement de théorie, mais quelqu'un tire sûrement les ficelles de tout cela dans l'ombre. La vérité, c'est que même malgré ton passé d'Auror, cela dépasse tout ce que tu as pu voir, mais la magie est infinie et versatile, Merlin seul sait ce qu'elle est capable d'accomplir. Peut-être qu'il s'agit d'un avertissement, d'une sorte de catastrophe naturelle magique, une façon pour la magie de dire aux sorciers "stop, ça suffit, vous m'avez suffisamment utilisé" ou "vous m'utilisez comme des manches", ou quelque chose dans le ton. Ou bien un mage d'une puissance redoutable soumet et tort la magie à sa volonté. Dans les deux cas, cela ne présage rien de bon pour l'avenir.

ϟ Quelle est votre réputation à Pré-au-Lard ?  Si ta réputation était l'un de tes soucis, cela se saurait et après tout, on est toujours le dernier au courant de sa propre réputation n'est-ce pas ? Pour ce que tu en sais, ton nom ne figure pas dans le top cinq des personnes les plus hypes de Pré-Au-Lard. On ne va pas se mentir, un gobelin aurait autant de chance d'être élu maire que toi, si jamais tu daignais te présenter aux élections. Tu es quelqu'un de cynique, de casse-cou, qui vit pratiquement comme un ermite. En plus de ça, tu es un ancien Auror et inutile de rappeler qu'entre les Aurors et les habitants de Pré-Au-Lard, ça ne se passe pas très bien en ce moment. Pire encore, tu accueilles les Aurors au sein de ton établissement avec plaisir, cela te rappelle le bon vieux temps. De quoi t'attirer l'inimitié de tes voisins.

Tu te souviens de ce jour, de cette nuit. Comme si c'était hier. Le souvenir, vivace, est ancré à jamais dans ta chair, dans ton cœur. Les larmes en roulent toujours sur tes joues, intarissables. Tu te souviens de la chaleur du brasier sur ta peau, du picotement âcre du feu sur tes avants-bras nus. Tu te souviens de son regard éteint, tu te souviens de cette étreinte, de cette ultime étreinte. A jamais, tu te souviendras de sa main qui devient lâche dans la tienne.

Vous étiez pourtant si proches du but, ces Mangemorts que vous traquiez depuis des mois, vous les aviez acculé, ils ne pouvaient plus fuir, ils ne pouvaient plus reculés. Lancés à leur poursuite depuis des jours, vous aviez réussi à la coincer dans les ruines d'une église, en rase campagne, rien à des kilomètres alentour, rien a par vous. Ils s'étaient arrêté là le temps d'une nuit, d'un repas, avant de repartir, mais c'était sans compter sur vous, sur toi et Callidicé. Callidicé, ainsi, se nommait la femme qui partageait ta vie depuis l'adolescence, depuis tes jeunes années à Poudlard, où tu l'avais rencontré. Elle était la femme la plus farouche et la plus brave qu'il fut possible à un homme d'avoir. Tous les deux Aurors, il était de notoriété publique que vous étiez capables d'accomplir le meilleur ensemble. Par ailleurs, des années auparavant, alors que vous n'étiez que de jeunes diplômés, elle t'avait offert le plus bel enfant, la plus belle fille qui soit sur cette terre, tu regrettais, bien sûr, de ne pas l'avoir davantage vu grandir, mais vous en aviez fait le choix, Calli et toi.

Vos baguettes fermement empoignées, vous firent irruption dans la nef de l'église, où les Mangemorts s'étaient réunis au milieu d'un feu dont la fumée s'échappait à travers le toit percé. À la lumière des astres nocturnes, l'un des visages te frappa plus que les autres : Erèbe se tenait parmi eux. Ce n'était en rien une surprise, tu savais que la famille de Callidicé comptait plus que son lot de salopards, mais tu ne t'attendais pas à devoir en arrêter un, un jour, surtout pas en compagnie de Callidicé. Le neveu de ta femme se dressa le premier, suivi par ses comparses et, sans un mot, le crépitement des sorts jetés et s'entrechoquant commença à faire vibrer la structure déjà fragilisée de l'église.

Vous étiez en sous-nombre, seulement Callidicé et toi, contre quatre Mangemorts. Mais ils étaient jeunes, inexpérimentés et vous, vous aviez été formé pour cela. Vous pouviez gagner, vous alliez gagner même. C'était sans compter sur la fougue de la jeunesse, l'un des Mangemorts enflamma les poutres fragiles de l'église et, rapidement, les ruines devinrent une véritable fournaise. Un éclair vert vacilla au coin de ton œil puis, le hoquet d'un corps percuté, un hoquet douloureux, d'agonie. Instinctivement, tes bras réceptionnèrent Callidicé et ton regard se plongea dans le sien suffisamment vite pour que tu vois la vie s'en évaporer. Il y eu un claquement, suivi rapidement par deux autres, les trois mages noirs venaient de transplaner, mais tu n'en avais plus rien à foutre, tu tenais le corps sans vie de Callidicé dans tes bras, incrédule, tu lui parlais, l'implorais de te répondre, de ne pas te faire cela, sans succès, les flammes autour de toi t'encerclèrent, te pourlechant les avants-bras alors que les larmes roulaient sur ta joue.

Alors, vide de tout espoir, tu transplana à ton tour, emportant avec toi le corps de la femme que tu aimais...

ϟ Ton pseudo : Gremlins. ϟ Ton âge : 25 ans. ϟ Comment as-tu connu le forum ? : Grâce à la pub sur PRD    ϟ Ton avis sur mumblemumps : Le meilleur accueil que j'ai eu depuis belle lurette (sisi ça se dit encore) sur un forum !    ϟ Le mot de la fin : Vous êtes merveilleux.  

16 mai 1962 – Ce soir-là, tes parents sortent célébrer leur quatrième anniversaire, cela fait désormais deux ans qu'ils vivent ensemble, dans cette charmante maison qu'ils ont acheté dans la sympathique ville de Ballycastle. Ils y coulent une vie heureuse, même s'ils en profitent peu, rappelés souvent à Londres, là où se concentre le gros de la population magique britannique. Ta mère est une née-moldue, ayant vécu une partie de sa vie sans connaissance de la magie et du monde qui s'y rattachait, pourtant, maintenant, la magie fait partie de son quotidien et elle ne se verrait plus vivre sans. Pour ton père, les choses sont bien différentes, si le sang des McLaggen fut pur un jour, la primauté du sang sorcier n'a jamais été quelque chose de primordiale. Ainsi la famille de ton père, et donc la tienne par extension, comporte des sorciers venus d'horizons très diverses, ce qui entretient le pluralisme culturel de la famille, bien que profondément éprise de ses racines irlandaises. Ce soir-ci, du 16 mai 1962, ce couple étonnant célèbre son amour, dont tu seras le fruit, quelques neufs mois plus tard..

8 février 1963 - Voilà un peu plus de neuf mois qu'elle te porte, qu'elle endure les affres de la grossesse pour toi, pour ta petite personne, mais elle le fait avec joie, elle le fait avec le sourire, et ce, même aujourd'hui, alors que la poche des eaux vient de se rompre sur le parquet fraîchement lessivé et ciré de la maison et qu'elle se tortille à chaque contraction. Il est temps pour toi de découvrir le monde, plus les minutes passent, plus les contractions de ta mère deviennent proches, et fortes, aussi. A peine ton père as-t'il récupérer le sac à langer que déjà, il saisit ta mère par les épaules et les fait transplaner. Pas bien loin, heureusement. Tes parents connaissent une vieille femme, retraitée de Sainte-Mangouste, qui vit ici, à Ballycastle. C'est elle qui aide ta mère durant ta naissance tandis que ton père, quant à lui, assiste un peu impuissant à l'événement, en tenant la main de son épouse. Aux termes de longues heures de travail, tu viendras finalement au monde, un brin de magie y aura aidé. On te posa contre la poitrine de ta mère et, instinctivement, le bambin que tu es cherche à se blottir tout contre elle, cherchant un mamelon à téter. Tu es incapable de te remémorer cet événement, pourtant, lorsque tes yeux bleus transpercèrent le regard de tes deux parents, une vague d'amour t'inonda. Tu ne manquerais de rien, tout au long de ton enfance, et certainement pas d'amour.

23 juillet 1974 – Ta lettre pour Poudlard est arrivée et déjà, tu t'empresses de la retourner, elle se sera faite attendre, cette lettre. Depuis tout petit, dans ta famille, on te parle de cette école de magie que tous ont fréquenté, que certains de tes cousins fréquentent en ce moment-même. Tu as hâte de t'y rendre, de découvrir de nouveaux sorts, de nouvelles disciplines. Depuis tout gamin, tu t'imagines la cérémonie de répartition et tu te demandes dans quelle maison tu vas atterrir, peut-être Gryffondor ? Ou bien Poufsouffle ? Sûrement l'une des deux, toute ta famille, à quelques exceptions près, ont été dans ces deux maisons. Mais la vérité, c'est que tu vois déjà plus loin que Poudlard, plus loin que l'école. Depuis l'enfance, on te conte le récit de braves Aurors traquant et chassant des mages renégats pratiquant la magie noire, des mages qui commettent des atrocités pour parvenir à leurs fins et tu t'imagines, toi, en paladin de vertus, défendre la veuve et l'orphelin et emmener devant la justice ces êtres malfaisants afin de rendre le monde meilleur. Tu étais un idéaliste, à cette époque, un utopiste, prêt à sacrifier ta vie pour une juste cause. Cette part de toi, où est-elle désormais ?

21 décembre 1977 – Cela fait un moment que vous vous tournez autour, vos amis rigolent, vous charrient et vous riez, l'un comme l'autre, de cette manière un peu gênée. Le fait est qu'au début, tu étais un peu méfiant, après tout, c'est une Shafiq, on t'a dépeint un tel tableau de sa famille que cela a suffit à te refroidir, même si elle te plaît depuis longtemps, même si elle te plaît depuis toujours, en fait. De plus en plus et inexorablement, tu te rapproches, vous ne sortez que tous les deux, même, chose que vous n'aviez jamais faite auparavant. L'alchimie entre vous est évidente, tout le monde le sait, tout le monde le voit. Mais cette alchimie, elle va plus loin qu'une simple amourette d'adolescence, non, c'est plus profond que cela. Elle est ta meilleure amie, tu te confies à elle, comme elle se confie à toi, vous partagez vos peines, vos peurs et vos envies et cette force ne ternie en rien les sentiments que tu as à son égard, au contraire, tu la vois sous un nouveau jour, sous une facette d'elle-même qu'elle ne dévoile jamais. Elle est loin, dans vos moments privilégiés, la Callidicé fière, la forte tête fanfaronne qui fait rire tout le monde et qui prend la défense des plus faible. Non, avec toi, elle se dévoile plus fragile, moins assurée qu'elle ne le montre à tout le monde, elle te partage ses doutes et ses craintes, elle te partage la peine qu'elle ressent à être ainsi traitée par sa famille, comme le vilain petit canard. La première fois que vous vous êtes embrassés, c'était à une sortie à Pré-Au-Lard, pendant la période de Noël, sous la neige de l'hiver, elle n'était pas rentrée cette année-là, en raison du traitement qu'on lui réservait chez elle, alors, tu étais resté, toi aussi, pour ne pas qu'elle soit seule pour Noël et la nouvelle année. Il t'avait fallu du courage pour réussir à l'inviter à sortir, mais, étonnamment, elle avait accepté en piquant un fard. Tu n'as jamais oublié ce premier baiser que vous aviez partagé dans une ruelle près de chez Honeydukes, après avoir partagé une barbe à papa, ces lèvres étaient encore parsemées de sucre lorsque tu déposas tes lèvres contre les siennes. Depuis ce jour-là, le parfum de la barbe à papa te ramène à ce souvenir, tout comme cette petite ruelle devant laquelle tu passes chaque jour. Ce baiser était une promesse, la promesse qu'une seule et unique chose pourrait vous séparer : la mort. Seulement, ni toi ni elle ne pensait que cela arriverait si tôt, à cette époque.

14 mai 1980 – Un jour bénis entre tous. Vous avez choisi de faire ça en petit comité, il n'y a que vous, vos meilleurs amis en guise de témoins et l'homme envoyé par le ministère pour célébrer l'union. Depuis que vous n'êtes plus à Poudlard, vous vous êtes installé ensemble, dans la petite bourgade de Ballycastle, en Irlande. Devenus Aurors l'un comme l'autre, vous ne jouissez pas pleinement d'une vie de couple comme l'on peut le vouloir, mais c'est ce qui rend ce jour si important, à vos yeux. Parce que, malgré les aléas de la vie, malgré le tumulte de vos carrières, vous ne vous êtes pas oublié, au contraire, vous profitez de chacun des instants que vous avez ensemble, vous le savourez au centuple. Sur une colline, avec l'océan infini pour horizon, vous échangez vos vœux, vous scellez vos vies l'une à l'autre en échangeant un unique baiser qui sous-entend, pourtant, tant de choses. Aux termes de cette journée, avec le crépuscule pour seul témoin, vous partagez une étreinte charnelle tendre et passionnée. Tu apprendras, quelques semaines plus tard, que tu seras bientôt père, la vie te comble de bonheur, tout semble te sourire.

10 janvier 1981 – La journée fut longue et pourtant, elle est loin d'être achevée. En cette soirée du 10 janvier 1981, alors que tu boucles une enquête épineuse, tu cours à travers les couloirs du ministère, tu ne perds pas de temps et tu transplanes directement à Ballycastle, ton rapport attendrait. Parce qu'en cette soirée, alors que le firmament s'étend dans le ciel, ta fille s'apprête à pousser son premier cri. Cela fait une semaine qu'elle peut arriver à n'importe quel moment, mais Callidicé t'as catégoriquement interdit de prendre un congé, selon ses propres termes, elle était enceinte, pas impotente et n'avait pas besoin de t'avoir dans les pattes toute la journée. Cela t'avait fait rire, tu reconnaissais bien là-dedans la femme que tu aimes et que tu as épousée. L'inconvénient, c'est que tu étais en retard, le temps que l'on te préviennes, elle est déjà en plein travail au moment où tu arrives, mais heureusement, tu es là quand Sélénya, c'est comme cela que vous aviez décider d'appeler votre fille, pousse son premier cri. Dès que ton regard se posa sur sa bouille rondelette et rougeaude, ce fut le coup de foudre. Instantanément, tu su que tu serais prêt à accomplir l'impossible, à soulever des montagnes et décrocher les étoiles du ciel pour elle, pour ce petit être qui, un jour, t'appellerai papa. Si tout au long de ta vie, tu fis de nombreuses erreurs avec elle, il est une chose dont jamais, jamais personne ne pu douter un jour : l'amour que tu portes à ta fille.

19 mars 1996 – Une date sinistre s'il en est. C'est ce jour-là, bien des années après votre mariage, bien des années après la naissance de votre fille, que ta femme est morte. C'est ce jour-là que ta femme est assassinée des mains de sa propre famille. Le monde vie des heures bien sombres, le tristement célèbre Voldemort est revenu. Tous les Aurors du ministère sont sur le pied de guerre, traquant sans relâche les Mangemorts et le Seigneur des ténèbres lui-même. Callidicé et toi, vous n'êtes pas exempt de cette traque. Si jusqu'à avant le retour de ce dernier, vous aviez réussi à ne pas délaisser entièrement votre vie de famille au profit de votre vie professionnelle, aujourd'hui, c'est devenu ingérable et, même si elle est à Poudlard la plupart du temps, vous n'avez même pas eu l'occasion de voir votre fille pendant les dernières vacances. Cela vous rend malheureux, Callidicé et toi, mais vous vous dites que c'est pour lui offrir un avenir meilleur, un avenir en sécurité. Avec du recul, aujourd'hui, si tu avais su que Sélénya ne reverrait plus jamais sa mère, peut-être aurais-tu fait les choses autrement. Pourtant, il n'y a rien que tu puisses faire pour changer ce qui est arrivé dans cette église délabrée, cette nuit-là. Tu aurais dû tuer Erèbe à la première occasion, peut-être qu'elle serait encore en vie si tu l'avais fait. Mais tu ne l'as pas fait.

1 et 2 mai 1998 – La nuit du combat ultime, ce soir-là, tu trouves à Poudlard. Comme bien d'autres, tu as rallié les rangs de l'Élu dans cette bataille, le temps est venu d'en finir et de venger celle que tu aimes, que tu aimais. Cela fait deux ans déjà qu'elle est morte et pourtant, tu ne t'en es toujours pas remis, au contraire. Tu trouves du réconfort dans les bras d'un partenaire bien particulier : l'alcool. Tes moments de lucidité sont rares, inexistants, même, certains jours. Tu en es à un stade où même ta fille ne veut plus te voir et, imbécile que tu peux être, tu penses que c'est mieux ainsi, qu'elle s'en sort mieux sans toi. À quel point as-tu tort ? Alors que, sans nouvelles d'elle, tu ignores encore tout de sa disparition. Calli aurait honte de toi, si elle te voyait dans un tel état, rien de plus qu'une loque. Tu participes au combat, tu fais ton lot de victimes dans les rangs ennemis, tu ne te retiens pas. Pourtant, cela n'étanche en rien ta soif de sang, ta soif de vengeance, au contraire, tu as un goût de cendres dans la bouche, tu n'es pas satisfait. Il n'y a qu'un homme que tu veux voir mourir et tu ne le trouves pas, malgré tes efforts, tu ne le trouves pas. Au lendemain de cette bataille chaotique, alors que tu gis, épuisé, entre deux pans de murs arrachés par une explosion quelconque, l'on vient te trouver pour t'accabler davantage. Ta fille, la prunelle de tes yeux, Sélénya, a disparue et c'est de ta faute. Vous vous êtes quitté après une énième dispute, au début de l'année, à la fin des vacances de Noël, lorsque tu lui as fermement interdit de retourner à Poudlard. Es-tu destiné à ne pas pouvoir protéger les gens que tu aimes ? Bien que tu ne sois plus un Auror, tu contactes quelques-uns de tes amis encore au bureau, pour les lancer sur les traces de ta fille.

Été 1999 – Cela fait plus d'un an maintenant que tu recherches ta fille à travers tout le Royaume-Uni et même au-delà. Certains te disent d'abandonner, que tu ne la retrouveras jamais, que les statistiques qu'elle soit encore vivante, même, sont très faibles, mais tu n'en crois rien. Au fond de toi, tu le sais, elle est encore vivante. Sur le groupe d'Aurors que tu avais appelé en mai l'année précédente, peu répondent encore présents aujourd'hui, ils n'y croient plus, ils ont perdu la foi, sont retournés à leur propre vie, ces traîtres. Tu les hais pour ça, mais tu sais que c'est idiot, que tu leur en as déjà trop demandé. Au moins, la disparition de Sélénya aura eu quelques points positifs sur toi : tu ne bois plus, ou plus comme avant, au moins, tu dois avoir l'esprit lucide pour la retrouver, pour coordonner l'action des quelques personnes qui acceptent encore de te suivre et de t'épauler. Finalement, au terme du mois de juillet, l'un de tes amis finira par la retrouver et la conduire auprès de toi. Quand tu la revoies enfin, tu t'effondres, tu pleures, toi qui n'a jamais versé une larme devant ta fille, en la serrant dans tes bras. Tu sais que le chemin sera dur pour qu'elle te pardonne tes écarts, mais tu es près à subir son courroux aussi longtemps qu'il le faudra. Finalement, tu rachètes la Tête de Sanglier au vieux Abelforth et tu t'installes à Pré-Au-Lard, pour pouvoir garder un œil sur ta fille.

Mars 2001 – Aujourd'hui, tu vis toujours à Pré-Au-Lard et gère la Tête de Sanglier de ton mieux dans un climat tendu, l'épidémie n'aidant pas. Cependant, il y a un point positif à tout cela : tu retrouves nombre de tes anciens amis du bureau des Aurors depuis qu'ils sont responsables de la sécurité de l'école et du village, ce qui t'aide à t'ouvrir de nouveau aux gens. Les tensions entre les habitants et les Aurors ne te facilitent pas la vie, tu n'as jamais caché que tu en étais un jadis, on se méfie de toi, parce qu'on ne sait pas à qui va ton allégeance. Mais la vérité c'est que ce ne sont pas tes affaires, tu n'as pas envie de t'en mêler, tu t'en moques, mais peut-être que l'on te contraindra, tôt ou tard, à tenir un rôle dans cette histoire dont tu ne veux pas. Avec ta fille, les choses ne se sont pas tellement améliorées, elle continue de t'en vouloir pour bien des raisons, mais petit-à-petit, vous apprenez à vous connaître à nouveau et tu ne perds pas espoir qu'un jour, les choses aillent mieux. Quant à toi, à ta petite personne, le fait est que tu es encore hanté par le spectre de Calli, mais cela devient plus facile de vivre avec un jour après l'autre. Finalement, ce que l'on dit est vrai, le temps estompe tous les maux, même les plus douloureux finissent par s'alléger, même s'ils ne disparaissent jamais vraiment. Ta vie, malgré tout, mérite de continuer et tu commences tout juste à t'en rendre compte.