Gabriel Sinclair feat. Chris Hemsworth ; terminé

Beau et peut-être encore jeune homme qui travaille comme professeur de Défense contre les forces du mal, ex-Auror et ex-Gryffondor depuis maintenant près de moins d'un an ans. Il est né à Londres, en Angleterre en ce beau jour qu'était le 1er mai 1960 en tant que né moldu ; à présent il vit à Londres et Poudlard. Lors de son passage à Poudlard, son niveau scolaire était bon. Il est plutôt charismatique, intelligent, courageux, patient et combatif mais aussi taciturne, dominateur, dissimulateur, tempétueux et strict. Lorsque les dinosaures vivaient encore, il s'est procurée une baguette faite en bois de chêne rouge, mesurant trente centimètres et demi et contenant une plume d'oiseau-tonnerre. Avec cette baguette, il lui est possible de créer un patronus - le sien prend la forme d'un loup arctique. La vision qu'il a eu face au miroir du risèd : depuis quelques temps, et faisant écho à un souvenir du passé, il verrait un homme bien précis derrière lui, une main sur son épaule, signe d'un lien qui n'existera pourtant jamais. Lui-même ne saurait ce que cette vision signifie vraiment pour le moment.. Mais la vie n'est jamais entièrement rose, la preuve avec les épouvantards. Une cellule, de la buée qui s'échappe de ses lèvres, le râle d'un détraqueur tout près, dans son cas.

ϟ  Quel est votre opinion sur l'épidémie ? La simple pensée de perdre ses pouvoirs terrifie Gabriel. Il ne le montrera jamais, trop fier pour montrer ses faiblesses... Mais c'est définitivement quelque chose qu'il redoute plus que tout. Ce serait peut-être moins effrayant s'ils savaient exactement à quoi ils étaient confrontés. Mais l'inconnu est synonyme de peur pour l'homme et Gabriel n'échappe pas à cette règle. Il garde toutefois son sang froid, comme d'habitude et même à ce sujet. Si les professeurs paniquent, alors Poudlard est perdu.

ϟ Que pensez-vous du nouveau directeur de Poudlard ?  Gabriel n'a jamais aimé obéir à une instance mystérieuse et inconnue. C'est la façon la plus simple de se payer un aller simple pour des débordements du genre que connurent les Mangemorts. Il n'aime donc pas du tout cette situation. Ça éveille l'Auror en lui, ce qui n'est pas pour lui plaire non plus ! Mais il ne peut pas s'en empêcher ; c'est viscéral. Il est donc aux aguets, mais garde ses doutes pour lui. Par contre, il vaut mieux ne pas lui donner une bonne raison de bondir toutes griffes sorties...

ϟ Le partenariat magique entre les écoles est-il une bonne chose ?  Si Gabriel n'avait pas d'opinion particulière à ce sujet, il commence à se demander si l'appartenance à une autre école ne sera pas comme celle aux maisons : une autre bonne raison pour les élèves pour se disputer et jouer à qui a la plus grosse. Ça ne lui plaît pas si c'est à long terme... Il préférerait encore que tous soient considérés comme des étudiants de Poudlard. De toute façon, tout le monde est logé à la même enseigne. Mais tant que des conflits n'éclatent pas, il s'en fiche un peu. Si ces élèves peuvent suivre ses cours en anglais, il n'a vraiment aucune raison de se plaindre.

ϟ Quel était votre camp lors de la Grande Bataille ?  En sa qualité d'Auror, Gabriel a eu une place de choix pendant l'affrontement final, mais aussi pendant toutes les petites batailles qui y ont conduites. Il a aussi fait partie de l'Ordre du Phénix, participant ainsi de façon plus que soutenue au combat contre Voldemort et ses Mangemorts. Il est de ces hommes et femmes qui se rapprochent le plus des guerriers modernes qui ont tout donné pendant cette guerre et n'en est pas sorti sans séquelles.

Assis dans le fauteuil des visiteurs, juste devant le bureau du directeur, Gabriel laissait son regard parcourir les lieux. Il s’arrête sûrement plus longuement sur le tableau représentant Albus Dumbledore, un homme pour qui il avait eu et avait encore un grand respect. Fut un temps, il avait même été un de ses soldats, au-delà de son allégeance au Ministère de la magie. Gabriel avait probablement même davantage cru en Dumbledore qu’en Scrimgeour à cette époque. Et qu’en Fudge avant lui. Coudes soigneusement posés sur les accoudoirs du fauteuil, mains jointes devant lui, Gabriel attendait patiemment que le dernier homme auquel le titre de directeur de Poudlard avait été remis lui fasse honneur de sa présence. Ce qui se produit peu de temps après qu’il ait commencé à s’impatienter légèrement. Pourtant, l’ex-Auror pouvait prendre son mal en patience. Bien plus que la moyenne. Mais avec tous ces mystères qui circulaient sur le directeur…

Et lorsque ce dernier prend place devant lui, Gabriel réalise très vite qu’il n’a pas affaire à un homme comme les autres… et que le mystère l’entourant restait complet même quand on était devant lui… Il garde certes un calme olympien, mais ne peut s’empêcher de froncer légèrement les sourcils alors qu’il réalise qu’il ne saurait faire un portrait-robot du directeur de Poudlard même après cet entretien en tête-à-tête. Le fauteuil était reculé dans l’ombre et l’homme aussi… Il discernait ses yeux, dans lesquels un éclat intelligent et scrutateur brillait. Mais c’était tout… Gabriel sentait tous ces sens aigus qui en avaient fait un brillant Auror s’éveiller à nouveau face a cet homme-là. C’était désagréable… La voix aurait dû donner plus de renseignements sur celui qui la possédait. Pourtant, lorsque les formules de politesse d’usage se font enfin entendre du côté du directeur, c’est un peu comme si elle était sans âge. Masculine, certes… mais sans âge…

Les politesses sont néanmoins rendues du côté de Gabriel aussi. C’est court et touchant. L’entrevue pouvait maintenant commencer. Le directeur commence par lui faire remarquer que l’ancien professeur de Défense contre les forces du mal n’est pas resté plus d’un an, comme tous les précédents… Génial. Imperturbable, Gabriel hausse imperceptiblement ses épaules massives.

« J’ai pleinement conscience de l’historique des professeurs pour ce cours. Mais, je ne suis pas un homme superstitieux, monsieur, ne vous en déplaise. », répond calmement Gabriel, son regard d’un bleu d’acier posé sur l’individu assis en face de lui qui semblait on ne peut plus attentif à la moindre de ses réponses. D’ailleurs, la réponse est immédiate : pourquoi Gabriel avait-il quitté son poste d’Auror au moment où on lui proposait une belle promotion qui en aurait fait un des Aurors les plus haut gradé du département ? « J’avais l’impression qu’il était temps de me trouver une nouvelle voie. Sans exactement savoir laquelle. Alors j’ai pris une année sabbatique. Et finalement, j’ai vu l’annonce de Poudlard pour ce poste. Qui de mieux placé pour enseigner la Défense contre les forces du mal qu’un ancien Auror ayant participé à la Grande Bataille ? »

Bien sûr, il marquait un point et il le lisait dans le singulier regard de son interlocuteur. Mais l’entrevue n’était pas tout à fait terminée, bien entendu. Il lui semble que le directeur jette un petit regard aux feuilles de parchemin posées devant lui. Sûrement le CV qu’il avait fait parvenir à la direction de Poudlard. La question qui suit le crispe peut-être un peu, mais Gabriel n’en laisse rien paraître. Des questions sur sa santé physique… et psychologique. Oh, les termes employés sont prudents et respectueux. Mais ça n’en reste pas moins un sujet privé. Sensible. Surtout en ces temps troubles.

« Je me porte à merveilles. Mon flux magique est aussi puissant que lors de la Grande Bataille, si c’est ce que vous voulez savoir. Je suis aussi en paix avec ce que j’ai dû faire pendant ces nombreuses années de guerre continuelle. L’affrontement final ne m’a laissé qu’une jambe claudicante par temps humide et quelques cicatrices que mes vêtements cachent presque entièrement. Rien dont je pourrais me vanter par excès de fierté virile mal placée. »

Le directeur semble amusé. Peut-être à cause de ce petit ton de défi qui perce dans la voix de Gabriel. Est-ce que ça avait trahit les cauchemars qu’il faisait encore ? Ou la façon dont il crispait ses doigts sur sa baguette quand on le surprenait ? Si c’est le cas, le directeur n’en laisse rien paraître et Gabriel laisse couler. De toute façon, la question suivante ne peut que provoquer un violent changement dans l'atmosphère. Gabriel comprenait maintenant pourquoi le directeur avait observé avec tant de concentration ses papiers... Et il commençait à croire qu'il n'y avait présentement pas que son CV posé devant l'homme... Parce qu'il lui demande soudainement de lui parler de la partie la plus difficile de sa vie...

« Oui. J'ai passé trois mois à Azkaban. J'en suis sorti tout à fait légalement, peu de temps avant que les détraqueurs ne changent de camp, néanmoins... », prévient lentement Gabriel, pesant chacun de ses mots et mettant de l'emphase sur ceux qui pouvaient encore prouver son innocence... Comme s'il en avait besoin encore aujourd'hui. « J'ai été accusé d'être Mangemort sous couverture et d'utiliser mes privilèges d'Auror pour servir Vous-Savez-Qui. Ce qui était entièrement faux. J'ai eu l'appui de Dumbledore à l'époque. Vous devez le savoir... J'ai été innocenté parce que je le suis : innocent. »

Pendant qu'il parlait, Gabriel avait déplié les bras pour attraper les accoudoirs, histoire de limiter les tremblements de ses mains. Sa jambe blessée à la guerre lui faisait un peu mal soudainement. Le stress... Mais étonnamment, le directeur ne semble pas vouloir creuser davantage. Il devait en savoir bien plus qu'il ne voulait le dire. En fait, Gabriel commençait à le soupçonner d'avoir posé la question davantage pour voir sa réaction à ce sujet qu'avoir des informations supplémentaires... Le reste de l’entrevue est sans grand intérêt. Des questions plus administratives qu’autre chose. Le grand blond sait dès lors qu’il est engagé. En se relevant, après l’entrevue, il s’attend à ce que le directeur en fasse de même, sorte de l’ombre, lui tende la main pour serrer la sienne… mais il n’en est rien. Et en sortant du bureau, il sent le regard perçant de l’homme sur sa nuque. Il savait déjà que cet homme l’obséderait maintenant… Il ne l’aimait guère. Mais il avait le poste…

On était en septembre 2000 et Gabriel était maintenant professeur de Défense contre les forces du mal à Poudlard.

ϟ Ton pseudo : LaMarquise. ϟ Ton âge : 27 ans. ϟ Comment as-tu connu le forum ? : Via PRD. ϟ Ton avis sur mumblemumps : Le règlement ne m'a pas fait fuir, ce qui est très rare xD Pour le reste, je ne sais pas, je n'y ai pas encore joué :3 ϟ Le mot de la fin : Alohomora  

LE 15 JUILLET 1966
Aujourd’hui est un jour spécial. C’est le jour où Gabriel a envoyé un grand de dix ans valser jusque dans la rivière. Le petit garçon de six ans qu’il est alors n’est pas particulièrement plus grand que la moyenne et même un peu chétif pour son âge. Il a tendu les mains… Il était bien trop loin pour toucher ce garçon, en fait. C’est un geste de défense. Des larmes de rage et de peur coulent sur ses joues depuis une petite minute déjà. Parce que le grand a pris son vélo. Son beau vélo tout neuf. Et il menace de ne jamais le lui rendre. Ce n’est pas la première fois que ce grand lui fait un coup du genre. Parfois, Gabriel revient même à la maison avec des bleus parce que ça a joué un peu trop fort. Mais pas aujourd’hui. Parce qu’aujourd’hui est un jour spécial : Gabriel sent quelque chose d’étonnant dans tout son corps jusqu’à bout de ses doigts. Un fourmillement. Une chaleur. Yeux fermés, il ne voit rien. Mais il entend clairement le « plouf ! » qui suit. Et quand il ouvre les yeux, le grand est dans la rivière et il pleure. Il pleure de peur, lui aussi…

« Tu es méchant ! Les méchants doivent être punis ! »

C’est une façon tellement enfantine de dire ce qui restera, chez Gabriel, une valeur sûre toute sa vie durant, pourtant…

LE 3 SEPTEMBRE 1971
Aujourd’hui est un jour excitant. C’est le jour où Gabriel, fébrile comme jamais il ne l’a été, atteint pour la toute première fois de sa vie la gare 9¾, accompagné de ses parents. Ils n’ont clairement pas les yeux assez grands pour tout voir et leur fils non plus. La jolie petite famille est sidérée. Les parents effrayés. Mais le grand sourire de Gabriel est éloquent : le petit garçon n’a peur de rien et est déjà prêt ! En fait, il est prêt depuis qu’il a reçu sa lettre de Poudlard. Il l’a si bien lue et relue qu’elle est à moitié déchirée. Elle était sous son oreiller depuis réception, mais attend aujourd’hui sagement dans la poche intérieur de sa belle robe de sorcier flambant neuve. Parce qu’on ne sait jamais : peut-être que parce que ses parents sont moldus, les sorciers vont lui demander de voir sa lettre pour le croire quand il dira qu’il a été invité dans la prestigieuse école de sorcellerie ! On n’est jamais trop prudent !

Les adieux sont déchirants. Gabriel a toujours été un petit garçon très aimé et très protégé par des parents qui lui auraient donné la lune s’ils l’avaient pu. Mais il promet d’écrire souvent et de leur parler du monde magique le plus possible ! Il a à faire par contre : il veut déjà rejoindre ce beau et grand train tout rouge pour se faire de nouveaux amis…!

LE 19 MAI 1976
Aujourd’hui est un jour merveilleux. Le vent souffle dans les beaux cheveux blonds de Gabriel. Il les porte long. C’est à la mode et les filles se pâment quand il passe dans les corridors. Il est passé d’un adolescent dégingandé à un beau garçon bien proportionné et athlétique. Et si le vent souffle si fort présentement, c’est que Gabriel est sur son balais volant. Souaffle sous le bras, le jeune poursuiveur n’a qu’un but en tête : les trois grands anneaux à l’autre bout du terrain. Il leur reste peu de temps.. et cette partie en sera peut-être une qui entrera dans les annales. Parce qu’elle ne sera pas gagnée conventionnellement. Il sait qu’en bon Gryffondor qu’il est, il ne devrait pas laisser tomber un coéquipier et ce n’était pas vraiment ce qu’il faisait ! Mais cette année, ils n’avaient pas trouvé de bon attrapeur… et le leur n’allait pas faire le poids contre l’attrapeur des Serpentards, c’était évident.

Alors les poursuiveurs avaient mis les bouchés doubles. Et dans un but, peu importe qui attraperait le vif d’or, c’est Gryffondor qui allait gagner… Alors en oubliant tout ce qui se passe autour de lui, Gabriel fonce à toute vitesse, penché sur son balais pour se rendre le plus aérodynamique possible. Il passe sous un poursuiveur adverse. Il n’entend même pas le commentateur annoncer que les attrapeurs ont repéré le vif d’or. Le vent glisse entre ses mèches blonds comme les doigts de sa nouvelle petite amie le feraient, le soir, dans la salle commune des Gryffondor. Il ne perd pas son but du regard. Il s’approche… prend un bon angle… lance de toutes ses forces… La dernière chose que Gabriel entend avant de recevoir un cognard en pleine gueule, c’est que l’attrapeur de Serpentard a attrapé le vif d’or.

Et quand il se réveille à l’infirmerie, l’équipe de sa maison est toute réunie autour de son lit pour lui annoncer leur victoire.

LE 10 NOVEMBRE 1980
Aujourd’hui est un jour glorieux. Gabriel est plus que satisfait en s’assoyant derrière son beau bureau au Ministère de la magie. En fait, il est carrément débordant de fierté. La veille, il y avait eu une petite fête en son nom donnée par ses parents. En fait, ça n’avait été qu’eux et sa petite amie actuelle, laquelle changeait un peu trop souvent au goût de ses pauvres parents qui espéraient bientôt un petit-enfant ! Mais chaque chose en son temps… Gabriel était un ambitieux. Il voulait commencer par se concentrer sur son travail. Et c’était le moment rêvé pour ça : il venait tout juste d’être nommé Auror. Aujourd’hui était sa première journée de travail à vie ! Il lui semblait que le monde lui ouvrait grand les bras et qu’il ne lui restait plus qu’à courir en sa direction pour avoir tout ce qu’il désirait !

Beau parleur, trop parleur même, belle gueule et charmeur, Gabriel n’avait pas envie de devenir l’esclave d’une seule femme pour le moment ! De toute façon, il est déjà appelé. Comme quoi, la première journée risquait d’être déjà bien mouvementée !

LE 30 SEPTEMBRE 1981
Aujourd’hui est un jour gris. Gabriel a changé, cette dernière année. Qui ne l’aurait pas fait après tout ce qu’il avait vu ? Tous ceux qu’il avait dû combattre au nom de la liberté, de la vie ? On ne comprenait réellement les enjeux de la guerre que quand on avait les pieds en plein dedans. Gabriel parle moins. Il sourit moins. Il garde beaucoup plus de choses pour lui qu’avant. En fait, même ses parents le trouvent bien dissimulateur et s’inquiètent. S’ils savaient toutes ces choses qu’il avait vues… Gabriel ne doutait pas de lui ou de sa voie. Il était né pour être Auror, c’était évident. Et il fallait que ces hommes qui pensaient pouvoir jouer à Dieu en prenant les vies d’innocents qui avaient, pour seul tort, d’être nés du mauvais côté de la barrière, paient le prix de leur violence. Mais la vérité, c’est que Gabriel commence à avoir peur. Parce qu’il sait que la haine qu’il ressent à leur égard est la même qu’ils ont eux-mêmes dans le cœur. Et il est le mieux placé pour savoir ce que la haine fait au cœur des hommes…

Gabriel baisse lentement sa baguette. À ses pieds, le cadavre d’un homme gît. Lorsqu’il se penche, c’est pour arracher son masque à ce bâtard… Rosier. Quelle ironie… Ils avaient eu de bons liens à Poudlard. Malgré leur maison respective. Malgré son sang que Rosier devait à présent qualifier d’impur. De bourbe… Oui. Gabriel savait ce que la haine faisait au cœur des hommes… Mais le siens avait encore mal d’avoir pris une vie. Il sait qu’il doit se raccrocher à cette douleur et ne jamais la perdre…

LE 2 JANVIER 1996
Aujourd’hui est un jour de désolation. Assis sur le sol froid et dur, dos posé contre le mur, ne voyant rien d’autre que l’obscurité dans laquelle il avait été plongé, Gabriel est recroquevillé sur lui-même. Il n’est plus qu’une pâle imitation du beau Gryffondor victorieux qu’il fut un jour jadis. Le râle des détraqueurs n’arrête jamais. Qui lui avait dit qu’ils étaient silencieux ? Menteur, menteur, menteur… Lentement, Gabriel commence à se balancer, son dos rencontrant toujours de plus en plus fort le mur derrière lui. Menteur… Les détraqueurs n’arrêtaient jamais de râler. Il les entendait constamment. Nuit et jour. Jour et nuit. Si seulement ces deux concepts existaient encore. Il n’avait pas conscience des jours qui passaient, de l’heure qu’il était. Il savait seulement que la folie le guettait. Il revivait tout. Les hurlements de sa mère quand un Mangemort avait pris ses parents pour cible par vengeance personnelle. La douleur d’être arrivé trop tard pour sauver son père. La Mort…

Un sanglot. Puis un autre. Finalement, Gabriel plaque ses mains contre ses oreilles pour arrêter d’entendre ces sanglots déchirants. Jusqu’à ce qu’il réalise qu’ils étaient siens. Ses longs cheveux retombent en mèches sales devant ses yeux. Un bleu d’acier qui ne brillait plus de la combativité qui l’avait pourtant toujours animée…

LE 9 MARS 1996
Aujourd’hui est un jour d’espoir. Assis à la table de la salle à manger d’un ami, Gabriel buvait lentement une longue gorgée d’un café bien corsé. Le regard un peu vide encore, il se remettait à peine d’Azkaban où on l’avait enfermé sans qu’il ne le mérite. La paranoïa était à son comble. Les procès allaient trop vite. Et les innocents finissaient parfois à Azkaban. Il n’était pas un Mangemort. Il avait été innocenté. Pourtant, on le regardait encore avec du doute plein les yeux. Gabriel sait, en croisant le regard de son meilleur ami de Poudlard, que ce doute restera sûrement à vie. Parce que même dans ses yeux à lui, il le voit : le doute. Posant la tasse sur la table, Gabriel se lève en déclarant qu’il part. L’ami proteste. Trop vite. Il échappe à mi-mots qu’il ne peut pas, parce que Dumbledore lui avait demandé…. Demandé quoi ? De toute évidence, s’il n’avait pas eu une demande du grand manitou de l’Ordre du Phénix, Gabriel n’aurait jamais pu fouler le seuil de cette porte…

Peu importe. Gabriel tourne quand même les talons, malgré les protestations et les explications boiteuses que son ancien ami lui donne. De toute façon, quand il sort enfin à l’extérieur, Gabriel déclare simplement qu’il est non seulement toujours Auror, mais aussi toujours un membre de l’Ordre du Phénix, comme depuis de trop nombreuses années. Qu’ils allaient donc être amenés à se revoir et à combattre côte à côte… Mieux valait s’habiter tout de suite…

LE 2 MAI 1998
Aujourd’hui est un jour indéfinissable. Poudlard est en ruines. De nombreux morts jonchent le sol. Gabriel ne peut poser ses yeux où que ce soit sans apercevoir le cadavre d’un ennemi ou d’un ami. On scande que la guerre est terminée. Et il l’entend heureusement des bonnes bouches. Il ne sait trop encore ce qui s’est produit. Il est coincé. Des pierres incroyablement lourdes sur une jambe. Le corps de son dernier partenaire de danse sur lui. Partenaire qui n’était pas aussi fin duelliste que lui, de toute évidence, mais qui n’en était pas loin. Gabriel a mal. Partout. Le sang coule dans son dos. A rougit sa longue crinière blonde. Il se fait la promesse inusitée de les couper s’il s’en sort… Son esprit s’attache à des détails sans importance pour ne pas perdre le peu de lucidité qu’il lui reste encore. La guerre aura été dure pour plusieurs… et Gabriel en fait partie.

LE 1er AOÛT 2000
Aujourd’hui est un jour de résignation. Gabriel a refusé la grande promotion qui aurait fait de lui un leader parmi les Aurors. Il n’est plus capable. Il a atteint ses limites. Il a besoin d’une pause. Longue. Indéfinie. Peut-être pour ne jamais revenir, finalement. Il fait son carton. Il quitte le ministère. Il retourne chez lui sans savoir quoi faire. Tout ce qu’il sait, c’est que l’homme qu’il était n’existe plus et qu’il doit aller de l’avant avec ce que la guerre lui a laissée. Son regard d’acier ne brille plus de malice mais de sévérité. Ses traits ne sont plus rieurs mais graves. Il ne parle plus, il se tait et observe. Et la nuit, les cauchemars. Ceux d’Azkaban. De la Grande Bataille. Ceux de son père, sans vie. De sa mère, en état de choc après avoir perdu l’homme qu’elle aimait. Puis, juste après la Grande Bataille, de son dernier souffle dans un hôpital moldu. Gabriel est las, fatigué. Mais pas prêt à abandonner. Il n’a pas fait tous ces sacrifices en vain. Alors il trouvera une nouvelle voie… Et défiera peut-être tous les pronostics. Parce que son regard venait de s’arrêter sur une annonce. On cherchait -encore- un professeur de Défense contre les forces du mal à Poudlard…