Presqu'un mois s'était écoulé depuis le début de cette relation. Au début, elle avait continué à se poser des questions, demandé son avis à sa meilleure amie. Et puis son « pourquoi moi ? » avait fini par devenir un « pourquoi pas ? ». Au bout d'un mois, il était toujours avec elle et ne semblait pas à sa connaissance avoir eu la tentation d'aller voir ailleurs. Oh bien sûr, elle ne savait pas tout, mais la Française était convaincue que ce genre de choses finissait toujours par se savoir. Aussi avait-elle décidé de lui faire confiance. Elle s'était fait la réflexion qu'elle aurait pu éviter une relation aussi compliquée, Eljas n'étant pas ce qu'on pouvait appeler l'homme parfait. Et sans doute que si sa mère avait été là, elle lui aurait fait remarquer à quel point il pouvait avoir mauvaise influence sur elle...
Flashback :
Ils étaient installés à l'abri des regards, lui assis dos au mur. Elle devant lui son propre dos reposant contre son torse et sa tête posée sur son épaule. Les bras du Serpentard l'enveloppaient tandis qu'elle lui racontait quelques souvenirs de Beauxbâtons et lui expliquait le fonctionnement des écuries de l'école.
- En fait, je crois que si tu avais été à Beauxbâtons, nous aurions probablement été dans la même écurie, avait-elle conclu.
Si la couronne de fleurs avait eu du mal à la répartir lors de son arrivée à Beauxbâtons, elle n'avait aucun doute sur l'endroit où le Finlandais aurait atterri s'il avait étudié dans la même école qu'elle.
- Merde, je suis en retard pour le cours de Valishikov, s'exclama-t-elle en tentant de se dégager de l'étreinte d'Eljas.
Mais il ne la lâcha pas. Elle fronça les sourcils et tourna son visage vers lui. L'air boudeur qu'il affichait alors lui fit lever les yeux au ciel. Il la ramena vers lui et elle ne résista pas bien longtemps à la force qu'il exerçait. Elle renonça à lutter, de toute façon elle était déjà en retard. Beaucoup d'enseignants proposaient des révisions en ce moment et au pire Maelys lui passerait ses notes, non ? Alors elle se laissa embrasser, à peine rongée par la culpabilité de sécher les cours de l'après-midi.
***
L'autre particularité de cette relation était sans doute la discrétion dont il faisait preuve par rapport aux autres. Ça n'avait pas manqué d'interpeller la Serdaigle. Jamais aucun de ses anciens petits-amis n'avait eu honte de s'afficher avec elle. Tenait-il tellement à sa réputation de tombeur pour ne pas oser s'afficher plus de trois jours d'affilée avec la même fille ? Au final, ça ne la dérangea pas, car au moins elle n'était pas le sujet des ragots du moment...
Flashback :
Ce jour-là, Adèle complétait ses notes pour un devoir, assise à une table de la bibliothèque lorsqu'il s'installa en face d'elle. Elle releva la tête et le reconnaissant, lui sourit. Elle jeta un œil aux alentours. La bibliothèque était relativement calme, mais ils étaient loin d'être à l'abri des regards indiscrets. Elle se leva alors avec un regard entendu, referma l'ouvrage qu'elle étudiait un instant plus tôt et se dirigea vers le rayonnage auquel il appartenait. Rayonnage qui se trouva être désert... Elle reposa le livre sur son étagère avant de sentir qu'il l'attrapait pour qu'elle lui fasse face. Le Finlandais n'attendit aucune autorisation de sa part pour lui arracher un baiser ardent, plaquée contre la bibliothèque, ses mains posées sur ses hanches. Après tout, cela faisait un moment déjà qu'elle ne le repoussait plus... Puis il s'était éclipsé, avant l'arrivée de la bibliothécaire qui une fois à sa hauteur, l'avait regardée bizarrement avant de lui demander si elle cherchait quelque chose.
***
Passées les questions sur le pourquoi de cette relation, Adèle s'était interrogée sur le comment. Elle avait conscience étant donné son expérience dans ce domaine que le Serpentard n'en resterait sans doute pas éternellement aux étreintes et aux embrassades. Car pour le coup il fallait bien avouer qu'en la matière, la Française n'avait aucune expérience... Et elle s'en garda bien de lui en parler. Il glissa bien quelques allusions auxquelles elle ne réagit pas forcément, mais surtout elle lui sut gré de ne pas se lancer à l'assaut de son corps de manière précipitée et rustre. Au bout d'un mois, elle devait avouer qu'elle se plaisait dans cette relation et dans un sens, ça la dérangeait. Les sentiments, cela avait toujours été compliqué pour elle. Ces sentiments-là ne se contrôlaient pas et Adèle détestait perdre le contrôle. Où se situait la limite ? Comment estimer la distance qui la séparait encore de ce moment où elle se perdrait et ne contrôlerait plus rien ? Elle avait toujours su la trouver, mais cette fois c'était différent et elle était incapable d'en trouver la raison.
16 mai 2001
La Serdaigle buvait son thé, écoutant distraitement les pronostics que réalisaient ses voisins de table sur les sujets qui risquaient de tomber aux ASPIC d'ici quelques semaines. Son regard fut attiré par l'agitation à la table des Serpentard juste à côté et elle constata qu'Eljas était au centre de l'attention. Mais, elle ne s'attarda pas et finit par monter chercher ses affaires pour les cours de la matinée. Elle recroisa le Finlandais alors qu'elle redescendait vers la salle du cours de sortilèges et elle entendit des bribes de discussions animées dont elle ne saisit pas tout le sens, mais qui commencèrent à l'intriguer. Il se passait quelque chose qu'elle ne comprenait pas. Elle lui lança un regard interrogateur avant de s'éloigner. Il ne la retrouva qu'en fin de matinée et l'attira dans une alcôve comme à son habitude. Il se pencha pour l'embrasser, mais Adèle apposa sa main sur ses lèvres pour le repousser. Non, elle voulait d'abord savoir ce qu'il s'était passé un peu plus tôt dans la journée.
- Minute, je peux savoir d'abord ce que signifiait toute cette agitation ce matin ? - Les Dimitrov m'organisent une fête pour mon anniversaire. C'est toujours la fête avec eux, mais ils estiment qu'un anniversaire, c'est une occasion de plus de boire... - C'est ton anniversaire ?! Mais pourquoi tu me l'as pas dit avant ? S’énerva-t-elle en lui administrant une petite tape sur l'épaule.
Il la prenait au dépourvu et elle n'aimait pas ça. Non pas qu'elle était particulièrement attachée à l'idée d'offrir des cadeaux, là elle ne savait juste pas quelle réaction elle aurait dû avoir. Elle réfléchit un instant, elle pouvait toujours lui offrir un peu de son temps.
- Dommage que tu aies déjà quelque chose de prévu, je t'aurais proposé de passer un peu de temps ensemble ce soir... - Je devrais pouvoir t'accorder une petite heure de mon temps...
Le rendez-vous fut pris et ils se séparèrent jusqu'au soir. L'heure approchant, Adèle s’éclipsa de sa salle commune son sac à l'épaule et ses chaussures à la main, puis rejoignit une salle vide du quatrième étage, sans croiser ni enseignants, ni patrouille d'Aurors. Elle sortit de son sac, un plaid et quelques coussins qu'elle installa au sol. Enfin elle déposa le plateau du jeu d'échecs qu'elle avait également apporté au centre. La porte s'ouvrit à ce moment et elle se retourna pour le voir entrer.
Eljas V. Lehtonen
Consumed by the shadows
Maison/Métier : Serpentard, 1er GISIS de Politique Magique Célébrité : Dominic Sherwood Pseudo : Nekojune Âge : 30 Parchemins : 97 Gallions : 535 Date d'inscription : 15/04/2018
Mais enfin qu'est-ce qu'il s'imaginait? Qu'est-ce qu'il croyait qu'elle avait eu le temps de prévoir en si peu de temps ? S'il voulait quelque chose de plus original, il aurait fallu la prévenir plus tôt que c'était son anniversaire. Elle avait assez séché de cours ces derniers temps, alors non raisonnablement, elle avait participé à chaque leçon, révision et travail pratique de l'après-midi. Elle aurait sans doute pu prévoir un tas d'autres trucs, mais il y avait beaucoup de choses qui ne lui correspondaient pas. Elle aimait passer du temps avec lui, elle aimait qu'il l'embrasse avec douceur ou avec fougue, elle aimait leurs conversations, elle aimait sentir ses bras l'enserrer ou ses mains se poser sur ses hanches. Mais elle se refusait à se comporter comme ces godiches qui se pâmaient auprès de leur prétendant. Jamais elle n'aurait cette voix mielleuse, ni ce sourire idiot sur les lèvres, ni ces manières affectées... Alors, il ne la verrait jamais organiser ces choses que nombre de couples pouvaient apprécier, mais qu'elle trouvait dégoulinantes de sentiments... Elle songea que s'ils avaient été dans la bonne pièce, elle aurait pu jouer un peu de piano. Sauf qu'elle détestait ça. C'était sa mère qui avait insisté pour qu'elle sache en jouer, sans doute pour qu'elle puisse jouer les parfaites jeunes filles à marier le temps venu. Mais Adèle ne voulait pas terminer comme sa mère, elle ne voulait pas épouser un homme qu'elle n'aimait pas ni qu'elle craignait... Si elle avait le choix, elle ne se marierait pas, gardant ainsi sa précieuse indépendance. De toute façon vu comment se terminaient chacune de ses relations, elle était bien partie.
Son ton interrogateur lorsqu'il l'embrassa et la remarque qui suivit, lui posa question. Se pouvait-il qu'il n'aime pas jouer aux échecs ? Après tout elle ignorait encore beaucoup de choses le concernant. Devait-elle revoir son programme ? Hum... Toutefois, il l'avait fait monter sur un balai il y a un mois alors qu'elle détestait ça, il pouvait bien jouer une simple partie d'échecs avec elle... Anniversaire ou pas. Il s'installa sur la couverture et l'invita à le rejoindre. La Serdaigle arqua un sourcil en le regardant d'un air amusé. Elle commençait à le connaître sur ce point-là. Si elle cédait et s'installait contre lui maintenant, il ne la laisserait pas quitter ses bras et jamais il ne jouerait cette partie. Et puis vraiment ? Le torturer ? Bon visiblement, elle avait vraiment opté pour la mauvaise activité. Pourtant, pour quelqu'un qui visait les fonctions de ministre de la magie, elle aurait pensé qu'il aurait apprécié de jouer à ce genre de jeu de stratégie. Encore une preuve qu'il ne fallait pas se laisser avoir par les préjugés.
- Tu sais que pour jouer aux échecs, c'est quand même mieux d'être face à face ? lui rétorqua-t-elle avec un sourire moqueur.
Même si elle ne le repoussait plus, même si elle se laissait embrasser et enlacer, elle savait lui rappeler de temps à autre à quel point elle pouvait rester têtue et ne pas céder à chacune de ses demandes. Elle ignora résolument ses bras tendus vers elle et s'installa en face de lui le fixant de son regard narquois. La Française s'amusait-elle à le faire languir de son contact ? Bien entendu qu'il ne s'imagine pas qu'elle soit devenue la copine parfaitement obéissante et disciplinée...
- Les blancs commencent, déclara-t-elle en lui montrant le plateau, je n'ai pas besoin de t'expliquer les règles quand même ?
Était-elle vraiment obligée de le provoquer ainsi ? Oui de la même manière qu'il l'avait fait avec elle. Adèle rejeta ses cheveux derrière ses épaules et lissa les plis de sa jupe, ses jambes repliées sur le côté.
Eljas V. Lehtonen
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Maison/Métier : Serpentard, 1er GISIS de Politique Magique Célébrité : Dominic Sherwood Pseudo : Nekojune Âge : 30 Parchemins : 97 Gallions : 535 Date d'inscription : 15/04/2018
Il était contrarié et ça, la Serdaigle l'avait remarqué. Bon certes, elle aurait pu choisir un autre jour que son anniversaire pour le provoquer. Il n'était pas certain qu'elle-même aurait apprécié être taquinée de la sorte le jour de son propre anniversaire, mais cela avait été plus fort qu'elle. Chassez le naturel, il revient au galop. Il ne répondit pas et Adèle se mordit la lèvre, consciente d'avoir peut-être un peu exagéré. Le Serpentard était-il un peu susceptible ce soir ? Il démarra cependant la partie et alors qu'elle s'apprêtait à enchaîner, il finit par rétorquer. La Française quitta le plateau des yeux et le fixa un instant hésitante. Il venait clairement de lui avouer que ce jeu n'était pas son fort et elle avait l'impression d'avoir jeté un froid juste à cause de son arrogance. Alors elle garda le silence. Pas assez cruelle pour le tourmenter un peu plus avec son aveu et trop fière pour lui faire des excuses. Elle avança une de ses propres pièces et quelques mouvements s’enchaînèrent. Elle hésitait, l'observait, fronçait les sourcils, ne comprenant pas toujours ce qu'il cherchait à faire ou s'il y avait une logique dans ce qu'il faisait. Il jouait parfois rapidement et elle qui aimait prendre son temps pour réfléchir, en était déstabilisée. La configuration était maintenant telle qu'un de ses cavaliers était menacé. Le cavalier était la pièce qu'elle préférait aux échecs. Bien sûr, comme tout le monde elle aimait la polyvalence de la reine, mais beaucoup se méfiaient toujours trop de la reine et moins du cavalier. Cependant, la Française était prête à perdre cette pièce, car elle en visait deux autres avec son fou. De plus la première pièce qu'elle comptait lui prendre, lui mettait déjà son roi en échec. Sa réplique la fit sourire et après lui avoir pris son cavalier, elle alla lui prendre sa tour.
- Fou en A1. Si tu ne joues pas sérieusement, je risque de m'ennuyer.
Qu'il n'aille pas s'imaginer qu'elle prendrait plaisir à jouer s'il ne s'investissait pas un minimum. Elle pouvait comprendre qu'il aurait préféré une balade en balai plutôt qu'une partie d'échecs, mais s'il ne participait pas un peu, elle finirait par se vexer. Mais Eljas sembla se reprendre et quelques-unes de ses pièces quittèrent le plateau à leur tour. Adèle observait les mouvements qu'il faisait effectuer à ses pièces, et elle réfléchissait aux siens. Elle pencha la tête sur le côté et ses mèches blondes glissèrent de nouveau devant ses épaules. Machinalement, elle les repoussa dégageant son cou. Et alors que le Finlandais venait de mettre son roi en échec, il rehaussa les enjeux de la partie. Que voulait-il dire ? Elle releva la tête d'un air suspicieux. Monsieur voulait soit une récompense, soit un lot de consolation. Monsieur serait donc gagnant quoiqu'il arrive en fait... Si c'est un baiser qu'il voulait lui arracher à l'issue de la partie, il n'avait pas besoin de le négocier. Elle ne refuserait pas.
- Si tu veux, répondit-elle en levant les yeux au ciel, mais avec un air amusé.
Si elle s'était méfiée un peu plus, elle lui aurait demandé à quoi il pensait réellement, mais elle était loin d'imaginer qu'il puisse penser à autre chose qu'un baiser en vérité. Alors elle ne voyait pas pourquoi elle répondrait par la négative. Il semblait cependant de meilleure humeur et elle avait l'impression que l'ambiance s'était réchauffée. Elle se concentra de nouveau sur le jeu, se passant un doigt sur les lèvres en se demandant comment rétablir la situation en sa faveur. Il la délesta de son dernier cavalier, mais elle lui reprit également deux autres pièces importantes. Quelques mouvements supplémentaires et elle mit de nouveau son roi en échec. Elle dirigea son regard légèrement provocant vers lui. Elle visualisait déjà la suite qui ne s'annonçait pas des meilleures pour lui, pourtant il jouait plutôt bien le jeu.
- Tu n'es pas si mauvais que tu le dis, tes choix sont juste parfois... disons déroutants.
Elle ne s'estimait pas non plus experte en la matière. Elle se défendait bien, mais reconnaissait qu'il y avait des gens bien plus doués qu'elle aux échecs. Elle n'était d'ailleurs en règle générale pas trop mauvaise perdante, à condition que son adversaire n'en fasse pas tout un fromage. Il ne fallait pas pousser non plus, Adèle restait quand même une personne trop fière.
Eljas V. Lehtonen
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Maison/Métier : Serpentard, 1er GISIS de Politique Magique Célébrité : Dominic Sherwood Pseudo : Nekojune Âge : 30 Parchemins : 97 Gallions : 535 Date d'inscription : 15/04/2018
Ce duel mental amusait beaucoup la Serdaigle. Les ingrédients d'une bonne partie selon elle ? De la patience d'abord, mais il ne semblait pas beaucoup en avoir. Il jouait souvent par impulsivité. Déroutant, avait-elle dit ? Oui, il n'était pas le genre d'adversaire qu'elle avait l'habitude d'affronter. De la réflexion ensuite. Ça il n'en était pas dépourvu, il ne se débrouillait pas trop mal et certains de ses mouvements étaient plutôt logiques. Et puis, si c'était un idiot, il y a longtemps qu'elle l'aurait laissé tomber. Et enfin de l'anticipation. Adèle imaginait toutes les possibilités pour chacun de ses mouvements. Eljas? Elle ne savait pas. Lui avait surtout anticipé l'après-partie visiblement avec ses histoires de récompense et de lot de consolation. C'est ce que la Française aurait dû faire. Anticiper toutes les possibilités de ce qui se passerait après leur partie d'échecs. Eljas finit par abandonner. Il était vrai que poursuivre la partie ne faisait sans doute que repousser l'inévitable. Elle aurait cependant eu plus de plaisir à le mettre échec et mat, mais il avait joué le jeu jusque là alors elle n'allait pas lui en vouloir.
Le revoilà avec son histoire de lot de consolation. Il n'était peut-être pas patient, mais obstiné, ça oui. Il ne lâchait pas son idée. Et en même temps, si le Finlandais ne l'avait pas été, jamais ils ne se seraient retrouvés dans cette salle ce soir. La Serdaigle l'observa ranger les pièces patiemment. Ce n'était pas elle qui irait à lui. S'il voulait son baiser, qu'il vienne le chercher. Il finit par se rapprocher d'elle et s'installa à ses côtés. Il l'attira contre lui sans qu'elle ne proteste. Il lui dit alors qu'elle n'avait pas précisé ce qu'il pourrait avoir. Adèle haussa les sourcils, mais ne s'inquiéta toujours pas.
- Hum ? Comment ça ?
Il ne lui était pas venu à l'esprit qu'il lui faille préciser quoi que ce soit ? Qu'est-ce qu'il pourrait bien vouloir d'elle ? Naïve Adèle ? Oh non, juste dans le déni... Mais il l'embrassa et ses interrogations s'estompèrent un instant. Elle répondit à son baiser tandis qu'il resserrait son étreinte. La main de la Française glissa le long du bras du vert et argent pour remonter jusqu'à son épaule. Ce n'était pas la première fois qu'ils se retrouvaient seuls dans une pièce, leur relation étant basée sur une certaine discrétion et elle ne parvenait pas à s'imaginer que cette fois ce pourrait être différent. C'était tout de même incroyable le déni, non ? Cet art d'esquiver la réalité quand on était incapable d'y faire face. Mais la réalité n'était pas une tendre et elle finissait toujours par vous rattraper. On ne pouvait pas se voiler la face éternellement, surtout quand on avait choisi d'avoir une relation avec Eljas Lehtonen. Ses interrogations revinrent à la charge lorsqu'il glissa une main sous son chemisier pour venir caresser sa peau. Son ventre, puis son dos. Elle ne savait plus quoi penser de ce contact un peu plus invasif que d'ordinaire. Qu'avait-il en tête ? S'inquiétait-elle pour rien ? Allait-il n'en rester que là ? Que devait-elle faire ? Que devait-elle dire ? Cependant, elle ne fit rien, le laissant parcourir son abdomen, le laissant l'attirer à lui. Elle sentait les battements de son cœur s’accélérer, des fourmillements là où ses mains passaient. Une proxémie encore plus poussée que personne jusqu'à présent ne s'était permis de réaliser avec elle.
Eljas V. Lehtonen
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Maison/Métier : Serpentard, 1er GISIS de Politique Magique Célébrité : Dominic Sherwood Pseudo : Nekojune Âge : 30 Parchemins : 97 Gallions : 535 Date d'inscription : 15/04/2018
Personne, non personne n'était encore allé jusque là avec elle. Parce qu'elle, en bonne maniaque du contrôle avait toujours trouvé la limite de ses sentiments. Elle avait toujours su trouver le bon moment pour mettre un terme à ses relations lorsqu'elles commençaient à prendre un virage trop dangereux. Elle avait aussi érigé de telles barrières qu'elles finissaient par décourager même les plus audacieux et à ce moment, elle n'avait même plus besoin de réfléchir à la fin d'une relation. Celui qui l'avait alors supportée jusque là partait. Alors pourquoi cette fois était-ce différent ? Comment était-ce possible que chacune de ses barrières se soit effondrée une par une sans qu'elle ne s'en soit rendu compte ?
À la lueur des bougies, il l'observa et elle se perdit un instant dans son regard, mais elle n'était pas seulement en train de se perdre dans ses yeux. Ces yeux qu'elle avait si souvent contemplés ces dernières semaines, en détaillant l'iris si particulier. Adèle était en train de se perdre elle-même. Lorsque les lèvres du Finlandais se posèrent sur son cou, elle ferma les yeux, se laissant encore emporter plus loin qu'elle ne le devrait. Pouvait-il sentir le rythme effréné des battements de son cœur à mesure qu'il remontait le long de sa jugulaire ? Au sens propre comme au sens figuré, la Serdaigle ne parvenait pas à ouvrir les yeux. Elle se refusait toujours à comprendre quelles étaient les véritables intentions d'Eljas et ne pouvait donc apercevoir le précipice duquel elle allait se jeter si elle n'intervenait pas. Ses lèvres revinrent s'accoler aux siennes pour l'embrasser à nouveau. Ces lèvres qui étaient venues tant de fois à la rencontre des siennes ces derniers jours, qu'elles en étaient devenues familières. C'est lorsqu'elle le sentit s'agiter un peu plus, qu'elle releva enfin les paupières, remarquant alors qu'il enlevait sa chemise. La réalité de la situation lui sauta alors aux yeux et l'angoisse vint la saisir. Elle ne répondit plus à son baiser sentant la boule se former au creux de ses entrailles. La main qu'il passa sur son visage avant de se glisser dans ses cheveux se voulait peut-être rassurante, elle aurait pu l'être, mais la panique qui tout doucement envahissait l'esprit de la Française était inapaisable. Les doigts agiles du Serpentard vinrent s'attaquer aux boutons de son chemisier et alors que ses pensées s'agitaient et lui hurlaient de tout stopper, son corps ne semblait pas capable de réagir. Un... deux... trois... quatre... cinq... un par un, ils cédaient comme pour les cloisons mentales de son esprit. Elle sentit alors les pans de son chemisier glisser sur sa peau. Pourquoi ? Pourquoi n'y mettait-elle pas fin tout de suite ? Pourquoi alors qu'elle savait qu'elle ne serait pas capable d'aller jusqu'au bout ? Il était évident pourtant qu'elle était en train de perdre le contrôle de la situation. Son esprit ne semblait plus capable de s'accorder avec son corps. L'angoisse continuait de s'insinuer à mesure qu'il progressait, mais elle ne parvenait toujours pas à l'arrêter. Lorsqu'elle se retrouva allongée, elle sentit sa respiration devenir difficile et si jusqu'à présent peu de signes de son angoisse semblaient transparaître physiquement, son désarroi devait à présent se lire dans ses yeux. Stop... Il se retrouva au-dessus d'elle et sa main revint à nouveau glisser sur sa peau. Stop... Il vint marquer ses lèvres d'un mordillement avant de plonger à nouveau dans son cou. Stop...
- Eljas, je...
Je ne peux pas, je ne veux pas... Les mots restèrent bloqués dans sa bouche. Pourquoi avoir attendu si longtemps avant de réagir ? Fallait-il que son affolement soit à son comble pour s'opposer à lui ? Et alors que la main du vert et argent remontait le long de sa jambe, son corps sembla de nouveau en mesure de se reprendre et dans un réflexe, elle vint arrêter l’ascension de sa main. Les doigts de la Française se serrèrent autour du poignet d'Eljas et elle le força à retirer sa main de sa cuisse.
- Non, souffla-t-elle alors terrifiée.
Puis, enfin elle le repoussa, sa main posée sur son sternum pour l'obliger à s'éloigner d'elle. De son autre main, elle se redressa avant de prononcer d'une voix tremblante les mots qu'elle avait retenus jusque-là.
- Je ne peux pas...
Adèle rabattit les pans de son chemisier sur sa poitrine et recula jusqu'à ce que son dos entre en contact avec le mur froid de la salle. Elle ramena ses genoux à elle et les enveloppa de ses bras, sentant le désespoir l'envahir. Les yeux fixés vers le sol, elle n'osait plus le regarder. Maintenant il allait partir comme les autres avant, sauf que cette fois l'idée qu'il l'abandonne la rendait malade. Les limites ? Celles qu'elle tentait de déterminer pour ne pas se perdre, pour ne pas perdre le contrôle de ses sentiments, avaient déjà été franchies. Elle s'en apercevait maintenant qu'elle sentait la douleur s'installer. Était-ce pour cette raison qu'elle n'avait pu réagir avant ? Pour retarder ce moment où il finissait par la laisser tomber ?
Eljas V. Lehtonen
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Maison/Métier : Serpentard, 1er GISIS de Politique Magique Célébrité : Dominic Sherwood Pseudo : Nekojune Âge : 30 Parchemins : 97 Gallions : 535 Date d'inscription : 15/04/2018
L'angoisse semblait avoir du mal à vouloir quitter son corps à cet instant. Elle se mêlait au sentiment de détresse qui l'envahissait à l'idée de se retrouver seule. Adèle se sentait idiote de ne pas avoir compris avant. Aurait-elle pu éviter que cela n'arrive si elle avait réalisé avant ? Adèle ne pensait pas en arriver là avec lui, elle ne pensait pas que ça durerait jusque là. Lui qui était habitué à enchaîner les histoires sans lendemain, elle ne pensait pas qu'il resterait aussi longtemps avec elle. Et le temps avait passé sans qu'elle ne s'en rende compte. En avait-elle envie ? Elle ne s'était pas posé la question. Ce dont elle était certaine, c'était qu'elle ne voulait pas passer cette étape pour qu'il la jette ensuite. N'était-ce pas ce qu'il avait l'habitude de faire jusque là ? Mais l'angoisse qu'elle ressentait actuellement allait bien au-delà de la peur d'être considérée comme la énième fille qui passerait dans ses draps pour ensuite se faire éconduire. Elle avait peur de ne pas savoir, de ne pas être à la hauteur, de souffrir, elle avait peur de se laisser aller. Elle n'était pas prête à franchir le pas et maintenant ce qu'elle craignait c'était qu'il ne puisse le comprendre.
Alors elle attendait. Elle attendait qu'il se lève et passe la porte pour rejoindre sa salle commune. Mais ce n'est pas ce qu'il fit. Lorsqu'il lui apporta le plaid, elle eut un léger mouvement de recul, mais ne dit rien. Il s'installa à côté d'elle, un léger espace les séparait. Adèle ne comprenait pas ce qu'il faisait. Pourquoi s'installait-il à côté d'elle alors qu'elle venait de le repousser ?
- Je suis désolé… Je ne pensais pas… Tu veux en parler ?
La Serdaigle ne savait plus quoi penser de la situation. La voix du Finlandais se voulait rassurante, ce qui voulait certainement dire qu'elle devait avoir l'air vraiment pitoyable en cet instant et elle n'aimait pas qu'on la voie dans cet état, prostrée, effrayée, faible. Et surtout de quoi voulait-il parler ? Que pouvait-elle dire après ça ? Non, elle n'avait pas envie de parler de ce qui venait de se passer, non elle ne pouvait pas faire face maintenant à ce qu'elle avait ressenti, pensé. Elle ne voulait pas remuer le couteau dans la plaie, elle ne voulait pas ressasser cette angoisse qui était encore présente. Elle tourna doucement la tête vers lui, son regard rencontra le sien. Elle avait cette lueur d'incompréhension dans les yeux, elle était perdue.
- Non... je ne veux pas parler de ça, murmura-t-elle avant de détourner la tête.
Et puis, avait-elle vraiment besoin de lui expliquer ? Elle n'avait pas envie de lui avouer à voix haute qu'elle était vierge. Ce n'était pas parce qu'elle était accablée qu'elle ne gardait pas cette part de dignité. Des filles qui lui avaient dit non, il devait y en avoir. Mais il ne devait pas y en avoir beaucoup pour se mettre dans l'état dans lequel elle était à ce moment. Non une fille avec de l'expérience n'affichait pas une terreur manifeste à l'idée de franchir le pas avec un garçon. Il devait l'avoir compris maintenant. Adèle se sentait terriblement lamentable. C'était le jour de son anniversaire et elle lui avait proposé une partie d'échecs qui visiblement n'était pas l'activité qu'il préférait. Elle avait complètement cassé l'ambiance en le repoussant face à ses avances plus que suggestives et enfin maintenant elle lui faisait perdre son temps dans une vieille salle qui avait perdu toute sa chaleur.
- Ce doit être le pire anniversaire de toute ta vie, lâcha-t-elle alors dans un souffle.
Elle soupira et ferma les yeux. Elle avait bien vu qu'il ne tenterait plus rien avec elle et l'anxiété de ce qu'il venait de se passer était tout doucement en train de redescendre. En revanche, elle restait inquiète. Il n'était certes pas encore parti, mais comment reprendraient-ils le cours de cette relation maintenant ? En avait-il encore envie ou restait-il par pitié ? Et elle ? N'était-il pas encore temps de tout arrêter ? Peut-être pouvait-elle encore limiter la casse et s'en remettre assez rapidement.
Eljas V. Lehtonen
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Maison/Métier : Serpentard, 1er GISIS de Politique Magique Célébrité : Dominic Sherwood Pseudo : Nekojune Âge : 30 Parchemins : 97 Gallions : 535 Date d'inscription : 15/04/2018
Est-ce qu'il se foutait d'elle ? Adèle aurait été dans son état normal qu'elle aurait déjà répliqué ou l'aurait fusillé du regard, mais elle était perdue. Perdue par rapport à ce qui venait de se passer, désemparée par rapport à ce qu'elle devait dire ou faire, déconcertée qu'il ne l'abandonne pas dans cette salle. S'inquiéter pour sa journée ? Elle s'inquiétait surtout de ce qu'il pouvait penser d'elle. La Française qui cherchait à tout prix à paraître parfaite, ne l'était pas tant que ça au final. Et s'il était loin d'être le petit-ami parfait, coureur de jupons qu'il était et collectionneur de conquêtes, alors Adèle n'était pas non plus la petite copine idéale. Incapable d'organiser quelque chose de potable pour son anniversaire, maladroite pour exprimer ses sentiments et ses craintes et incapable de le regarder en face plus d'une minute après l'avoir repoussé. Ne parlons même pas de son fort caractère qui la rendait détestable auprès de bon nombre de ses camarades.
Il se plaça alors face à elle et la Serdaigle releva alors la tête et accepta de le regarder dans les yeux. Son meilleur anniversaire ? Sérieusement ?! Est-ce qu'il mentait pour la rassurer ? Elle l'observa en fronçant légèrement les sourcils.
- Tu as dû avoir de bien tristes journées d'anniversaire alors...
Parce que si ça, c'était son meilleur anniversaire, alors elle n'osait imaginer la teneur des autres. Se pouvait-il que quelqu'un ait pu passer d'aussi horribles journées d'anniversaire qu'elle ? Elle se souvenait encore de celui de ses huit ans où deux jours avant, elle avait passé la journée enfermée au sous-sol pour avoir osé demander l'identité de son père. Les autres n'avaient jamais vraiment été fêtés dans sa famille, contrairement à ceux de sa demi-sœur. Elle avait pris l'habitude de ne pas s'en formaliser, mais n'ayant jamais été choyée pour cette occasion, elle savait qu'elle pouvait parfois manquer d'enthousiasme pour les anniversaires de ses amis. Sans doute était-ce pour ça que sa tentative d'organisation de ce soir avait été pitoyable.
Lorsqu'il lui tendit les bras et l'invita à le rejoindre, elle ne bougea pas. Leur dernier contact était encore frais dans sa tête et elle avait encore du mal à accepter ce qu'il s'était passé. Elle n'était pas certaine de savoir se réfugier dans ses bras maintenant. Le regard qu'il lui lança alors lui fit se relever légèrement le coin de la lèvre d'un sourire à peine perceptible. Elle reconnaissait bien là, la tête qu'il lui tirait lorsqu'il voulait quelque chose et qu'elle n'était pas de base prête à lui accorder. Ce regard qui lui faisait se lever les yeux au ciel, ou la faisait soupirer, celui qui la faisait céder un peu trop souvent. Elle ne le rejoignit pas, mais se surprit à lui dire :
- Je croyais que les Finlandais supportaient des températures bien plus basses que cela...
C'était ce qu'il lui avait dit la deuxième fois qu'ils s'étaient vus, en lui imposant sa cape, dans le parc. Là aussi, elle était gelée, le contrecoup sans doute de sa crise d'angoisse. Lui, avait-il vraiment froid ? Ou cherchait-il un moyen de se rapprocher à nouveau d'elle ? Au pire, le plaid était assez grand, il n'était pas obligé de se coller d'emblée à elle en s'installant à côté.
Ses mains dissimulées par le plaid, elle reboutonna alors maladroitement son chemisier qui était resté en l'état depuis qu'il avait fait céder chaque bouton. Elle évita de nouveau son regard, mal à l'aise. Puis elle se décala et tira le plaid pour n'en garder qu'une extrémité sur elle, Eljas pouvant se placer à l'autre extrémité de la couverture. Cependant, elle ne pouvait pas continuer à s'interroger sur ce qu'il comptait faire maintenant. Peu importe l'état dans lequel elle se trouvait, elle voulait être fixée. Elle voulait arrêter de se demander pourquoi il restait ? Pourquoi il voulait se rapprocher d'elle ? Elle voulait savoir s'il comptait continuer à partager un bout de sa vie ou si elle devait se faire à l'idée qu'il n'était qu'un autre de ses anciens petit-amis avec qui ça n'avait pas fonctionné.
- Tu te souviens quand je t'ai dit que je voulais que tu me préviennes le jour où tu comptais partir ? Est-ce que tu vas partir Eljas ?
Dis-le-moi si tu veux me laisser après ce soir, pensait-elle.
Eljas V. Lehtonen
Consumed by the shadows
Maison/Métier : Serpentard, 1er GISIS de Politique Magique Célébrité : Dominic Sherwood Pseudo : Nekojune Âge : 30 Parchemins : 97 Gallions : 535 Date d'inscription : 15/04/2018
Répétitif ? Les siens aussi en quelque sorte. Très généralement, elle recevait un ouvrage de la part de sa mère et c'était tout. Elle s'était habituée et son anniversaire ressemblait aux autres jours. D'ailleurs la plupart du temps, elle décourageait ses amis d'en faire toute une histoire, et en vérité elle n'en parlait même pas. Lorsqu'il lui annonça que c'était la première fois qu'une fille lui organisait une soirée, Adèle le regarda surprise. Bon effectivement lorsqu'on enchaînait les histoires sans lendemain, c'était plus compliqué d'avoir ce genre de choses pour son anniversaire.
- Ha... C'est la première fois que j'organise ce genre de truc, confia-t-elle à son tour, ça doit se voir d'ailleurs vu à quel point c'était lamentable...
Et qu'il ne vienne pas tenter de lui prouver le contraire. Pour l'instant cette soirée était un véritable fiasco de son point de vue. Ce n'était pas son truc, et ça se voyait. Elle avait voulu essayer. Pourquoi au juste ? Pour faire comme tout le monde ? Pourtant, en temps normal elle se fichait de faire comme tout le monde. Le voilà à se comporter de manière puérile en encaissant sa remarque. Adèle n'avait pas pu s'empêcher de faire ce commentaire, c'était dans sa nature. Un moyen d'expression dont elle ne savait pas se départir, aussi déboussolée soit-elle. Lui, répondait à l'humour et elle avait bien envie de croire qu'il ne lui en voulait pas en cet instant. La Serdaigle glissa ses doigts dans ses cheveux tandis qu'un sourire se dessinait plus clairement sur son visage. Mais finalement, elle le laissa s'installer à ses côtés partageant un peu de son plaid avec le Serpentard. Il eut la présence d'esprit de ne pas venir la coller trop rapidement, et Adèle se relâcha, commençant à faire retomber la pression accumulée un peu plus tôt. Si elle voulait savoir, c'était parce qu'elle savait que d'autres n'avaient pas la patience de l'attendre. Lui ? Pourquoi l'aurait-il ? Ce n'était pas dans ses habitudes, alors au final ça lui aurait semblé normal qu'il décide de la planter. Mais il ne lui semblait pas non plus qu'il soit resté plus d'un mois avec la même fille. Rien n'était plus vraiment normal, depuis que leurs chemins s'étaient croisés. A nouveau, il lui tira la langue et elle leva les yeux au ciel. Pouvait-il cinq minutes arrêter de faire l'enfant ? Cette question était sérieuse pour elle. Et puis, il lui apporta une réponse. Il minimisait la situation, comme si tout était normal, mais peut-être l'était-ce au final. Il ne s'agissait pas non plus que d'envie, elle avait eu peur. Il lui disait qu'il pouvait l'attendre. Mais pourquoi continuait-il à s'embarrasser d'une fille qui n'était en rien comme celles qu'il avait l'habitude de faire passer dans ses draps ? Se pouvait-il que lui aussi ait fait une entorse à ses principes ? Elle ne devait pas penser comme ça, elle le savait. Il n'en serait que plus difficile pour elle de s'échapper de cette relation, le temps venu. Et en même temps, elle ne parvenait pas à faire autrement. Comment un garçon si loin de ceux avec qui elle avait accepté de sortir un jour, pouvait à ce point chambouler sa vision des choses. Comment réussissait-il à prendre une place chaque jour plus importante dans son esprit ? Dans sa vie ?
Il se rapprocha encore un peu d'elle, mais Adèle ne bougea pas. Il souhaitait qu'elle l'embrasse ? Là maintenant ? Elle ne pouvait pas. Même demandé de cette manière. Elle ne répondit pas, mais elle se rapprocha de lui de façon à supprimer définitivement l'espace qui les séparait encore. Elle se raidit légèrement lorsque son corps entra en contact avec le sien, puis elle se détendit et vint poser sa tête sur l'épaule d'Eljas. Puis après un petit moment d'hésitation, elle vint glisser sa main dans la sienne et entrelacer ses doigts avec les siens. Elle ferma les yeux et soupira.
- Parle-moi de... de quelque chose que je ne sais pas de toi...
Elle ignorait encore tant de lui. Un mois au final ce n'était pas grand-chose pour apprendre à connaître une personne. Elle avait besoin qu'il lui parle d'autre chose, qu'elle oublie un instant sa terreur d'un peu plus tôt. Et elle réalisait que le silence en cet instant ne pouvait l'aider à surmonter ses angoisses.
Eljas V. Lehtonen
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Maison/Métier : Serpentard, 1er GISIS de Politique Magique Célébrité : Dominic Sherwood Pseudo : Nekojune Âge : 30 Parchemins : 97 Gallions : 535 Date d'inscription : 15/04/2018
Perdre le contrôle de ses émotions, c'était quelque chose que la Française détestait par-dessus tout. Mais on ne pouvait pas tout contrôler, il y avait toujours quelque chose pour nous dépasser. Adèle s'était construit une façade au fil des années qui semblait parfois inébranlable, mais comme tout le monde elle avait ses failles. Si on savait où frapper, la façade s'écroulait et cela qu'importe la hauteur du mur qu'elle avait érigé. Elle aurait préféré qu'il n'assiste pas à ses moments de faiblesse, elle aurait préféré continuer à être cette fille tenace et fière à ses yeux. Le Finlandais se réajusta quand elle se rapprocha de lui, venant l'enlacer. Étrangement ce contact ne la mit pas autant mal à l'aise qu'elle l'aurait pensé et elle se surprit à se détendre encore dans ses bras. Les yeux de la Serdaigle se posèrent sur leurs doigts à nouveau entrelacés. Qu'en penser vraiment de cette situation qu'elle n'aurait jamais crue possible il y a deux mois ? Elle ne savait plus. Doucement, elle attendit qu'il reprenne la parole, qu'il lui confie une nouvelle parcelle de sa vie. Sa plus grande peur ? Adèle fronça les sourcils. En temps normal, elle lui aurait dit qu'il avait une bien drôle de manière de rassurer les gens, mais elle ne dit rien se contentant d'attendre de voir où il voulait en venir. Ils avaient donc partagé une expérience similaire. Adèle frissonna en écoutant son récit. C'était étrange qu'à cet instant il veuille partager cet événement de sa vie loin d'être anodin. Elle avait l'impression qu'en lui confiant ce moment, il se mettait sur un pied d'égalité avec elle. Parce qu'au final, tout le monde avait des peurs ou des moments angoissants un jour dans sa vie et que c'était normal. Les yeux de la Française remontèrent le long de son bras pour venir fixer encore les traces de brûlures du vert et argent. Elle se souvint alors de son récit sur son aventure avec les dragons. Combien d'expériences de ce genre avait-il vécues ?
- Tu dois avoir une bonne étoile, lui dit-elle dans un sourire
Il l'interrogea alors à son tour. Elle s'y attendait, mais en entendant ses justifications, elle ne put s'empêcher de venir à nouveau le taquiner.
- Je ne sais pas quelle heure il est, mais je suis presque certaine que nous ne sommes plus le jour de ton anniversaire...
Mais avant qu'il ne recommence à tirer sa tête de chien battu, elle enchaîna rapidement. Bien entendu, elle comptait lui répondre.
- Mais, je consens à te donner deux nouvelles informations, alors, voyons...
Adèle réfléchit. Même s'il était devenu plus facile avec le temps de se livrer à lui, il n'en restait pas moins de nombreuses choses qu'elle avait gardées secrètes. Ses origines par exemple. Peu de monde savait à son sujet, ici à Poudlard. Ce n'était pas quelque chose dont elle se vantait et sa sœur n'était pas là pour le crier sur tous les toits. Mais, c'était une révélation très personnelle, voulait-elle la lui partager ?
- Je...
Elle inspira à nouveau, ne sachant pas trop comment aborder le sujet.
- Souviens-toi, je t'ai dit que j'avais une demi-sœur, Annabelle. Nous n'avons pas le même père... Ma mère a épousé le père d'Anna quand j'avais trois ans parce que tu comprends, dans la famille de ma mère, élever une enfant seule c'est très mal vu...
Si les croyances avaient été différentes dans sa famille, Adèle ne serait sans doute pas ce qu'elle est aujourd'hui. Elle n'aurait pas enduré tout ce qu'elle a subi avec les Beaulieu. Elle n'aurait pas érigé des façades, été acerbe, contrôlé ses émotions...
- Si je te raconte ça, c'est parce que je ne connais pas l'identité de mon père. Je ne sais pas à quoi il ressemble, ni ce qu'il est devenu, ni pourquoi il a disparu de la vie de ma mère avant ma naissance... C'est un secret bien gardé dans ma famille que je tente de percer depuis longtemps.
Il était certain que s'il était du genre à chercher une fille d'une grande famille influente, il pouvait laisser tomber. Bien qu'elle n'ait jamais manqué de rien matériellement parlant, tout ce qu'elle aurait à l'avenir, ce ne serait que parce qu'elle se serait battue pour l'avoir.
- Bref, pas de figure paternelle pour moi. Beaulieu ne m'a jamais considérée comme sa fille et m'a juste tolérée à condition de ne pas faire honte à la famille.
Elle se tut. Les mots étaient sortis comme ça, sans qu'elle ne sache pourquoi cette fois, elle se confiait sans crainte. Au fond, sa plus grande peur n'avait pas fait le tour de château, alors pourquoi s'amuserait-il à répandre d'autres secrets sur sa vie ? Elle se rendit alors compte à ce moment qu'en lui parlant de ce secret de famille qui la touchait tant, elle lui faisait confiance.
- Après comme deuxième information... euh... je déteste Noël ?
Elle sourit, car ce n'était pas commun comme information, mais quand on avait vécu les mêmes fêtes de Noël qu'elle, personne ne pouvait continuer à aimer cette fête.
- Je sais jouer du piano, mais je n'aime pas trop en jouer non plus... Oh attends, ça fait trois là ! À ton tour ?
Eljas V. Lehtonen
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Maison/Métier : Serpentard, 1er GISIS de Politique Magique Célébrité : Dominic Sherwood Pseudo : Nekojune Âge : 30 Parchemins : 97 Gallions : 535 Date d'inscription : 15/04/2018
Un secret. Le sien, celui de ses origines qui pourrait presque à lui tout seul expliquer tellement de choses à propos de la Française. Un secret dont elle ne s'était jamais vantée. Quelques amies savaient, mais elle ne s'étalait pas vraiment sur le sujet. Sujet tabou dans sa famille, sujet douloureux ailleurs. Elle avait tant de questions qui ne trouvaient pas de réponses, et plus elle vieillissait, plus elle avait l'impression de se construire à l'aveugle. Parfois c'était comme si ce passé inconnu la retenait en arrière, l'empêchant d'avancer. En lui confiant cette révélation, elle s'ouvrait encore plus à lui. De ses anciens petits amis, ceux qui connaissaient sa condition ne l'avaient pas appris par elle. La Serdaigle venait encore une fois de faire un pas vers ce fichu précipice. Elle en avait rêvé il y a un mois... Sauf que plus elle avançait, plus il était certain que personne ne l'y pousserait. Elle s'y jetterait toute seule. Elle releva la tête en l'entendant commenter sa confidence. Adèle fronça les sourcils. De quoi venait-il de la qualifier ? Bien que le mot ait une jolie consonance, elle avait peur de comprendre... Étant donné ce qu'elle venait de lui dire, il n'y avait pas mille traductions possibles au terme qu'il venait d'employer. Elle se raidit, hésitant sur la conduite à adopter. Vu les circonstances, elle ne pensait pas qu'il ait cherché à la froisser volontairement. Il avait cependant dû se rendre compte de son indélicatesse, puisqu'elle perçut sa gêne. Il avait de la chance qu'elle n'était pas forcément en état de s'énerver, il avait aussi de la chance qu'ils n'en soient plus au début de leur relation. Ceux qui avaient eu le malheur un jour de la qualifier de fille illégitime à Beauxbâtons, ne l'avaient pas fait deux fois. Sa réputation à ce sujet n'était plus à faire... Il n'y avait pas plus rancunière qu'elle, et quiconque répandait des rumeurs à son sujet, aussi vraies soient-elles, en payait forcément le prix fort. Elle sentit son étreinte se resserrer comme des excuses silencieuses, alors elle ne dit rien, faisant taire son orgueil vexé.
Il s'agita lorsqu'elle lui annonça détester la fête de Noël. Effectivement, ce n'était pas quelque chose de banal. Noël n'était pas une fête pour elle. C'était un horrible jour où elle avait dû supporter des dîners interminables, assister aux retrouvailles des Beaulieu, endurer la grand-mère de sa sœur et ses critiques acerbes à son sujet, observer Anna se faire pourrir-gâter pour l'occasion, mais surtout elle exécrait la symbolique de Noël. Ce jour où l'on se retrouvait en famille... Pas de père pour elle, juste sa mère distante et froide. Aucun doute là-dessus, son attitude vis-à-vis des autres, elle la tenait de la femme qui l'avait mise au monde. Elle ne supportait pas l'allégresse des autres en cette période. Le bonheur dégoulinait de partout ce jour-là et cela l'agaçait. Et voilà qu'il se mettait en tête de lui faire apprécier Noël. Il avait intérêt à être accroché, parce que beaucoup de ses amis s'y étaient essayés et beaucoup avaient renoncé gardant expressément leurs distances avec elle ce jour-là.
- Bon courage ! Lui lança-t-elle sans dissimuler son ironie.
Elle était franchement exécrable le jour de Noël. Oui, elle n'était déjà pas facilement abordable en temps normal, mais ce jour-là c'était encore pire.
L'échange se poursuivait et il lui parla à nouveau de sa sœur. Un grand frère génial ? Et modeste avec ça... Elle esquissa un sourire moqueur, mais ne releva pas. Étonnamment, elle voulait bien le croire. Au fond sa réputation à lui aussi était une façade construite au fil des années... Une façade pour se protéger à sa manière. Il avait dû percevoir son regard sur ses cicatrices, car il vint répondre à la question qu'elle se posait intérieurement, lui confirmant ainsi son goût pour le risque. Elle ne manquait pas de courage, mais jamais elle ne se serait mise dans des situations pareilles. Le Serpentard lui fit part une fois encore de sa fameuse grosse cicatrice due à son aventure avec un dragon. Non elle n'avait jamais vu le gros des dégâts, comme il disait. Il faut dire que la première fois qu'il lui en avait parlé, elle en était plus au stade où elle cherchait à se débarrasser de lui. Elle leva les yeux au ciel en soupirant. Quelque chose lui disait que ce n'était pas la dernière fois qu'elle entendrait parler de cette fameuse blessure. Elle se dégagea de ses bras, détacha sa main de la sienne et pivota pour se placer face à lui. Le plaid avait glissé et elle avait croisé les bras. Adèle avait été rapide et ne lui avait pas vraiment laissé le temps de réagir.
- Bon assez de mystère... Je suis certaine que tu en fais toute une histoire pour pas grand-chose, lui déclara-t-elle légèrement provocante.
Les quelques brûlures sur ses bras ne laissaient pas présager d'une autre blessure plus grave ailleurs, et comme ce n'était pas la modestie qui l'étouffait, il pouvait très bien en rajouter.
- Alors ? Cette fameuse brûlure ? Ha et je te préviens, si tu enlèves ton pantalon, je m'en vais...
Ha ça, elle n'était pas prête à se retrouver de nouveau dans une situation compromettante, juste pour une histoire de brûlure. Le ton était léger, mais la menace sérieuse.
- Bien sûr si tu ne peux pas ou ne veux pas, on continue notre conversation... Voyons... par exemple, je déteste ma sœur, mais comme elle me déteste aussi...
Volontairement, elle avait enchaîné rapidement, laissant sous-entendre qu'il pourrait se défiler. S'il ne l'interrompait pas, elle enchaînerait. Ce n'était pas les sujets qui manquaient. D'ailleurs à un moment il faudrait qu'elle songe aussi à parler de ce qu'elle aimait, sinon elle finirait par passer pour la pire des aigries.