[ Oriandre ] It's not easy facing up when your whole world is black.

Orion & Cassandre

It's not easy facing up when your whole world is black.

Cassandre a voulu tout oublier juste le temps d'une chanson, le temps d'une éternité, le temps de se remettre de toute cette agitation. La jeune femme avait escaladé les murs du château pour se rendre jusqu'à Pré-au-Lard, en pleine nuit. Elle avait besoin de s'éloigner de toute la cohue qu'il y avait à Poudlard, des élèves étrangers qui commençaient à prendre trop de place, des fantômes du passé qui faisaient trop de bruits mais qui étaient invisibles. Elle voulait se retrouver seule un moment, pour pouvoir réfléchir aux évènements. Elle avait entendu parler de ses rumeurs sur des sorciers qui avaient eu des soucis de pouvoirs, elle avait du mal à y croire, mais elle aurait aimé être utile. Évidemment, elle n'avait aucune vision à ce sujet, et cela la rendait folle. Elle aurait aimé pouvoir être aimable et agréable avec les élèves français et slaves, mais certains lui donnaient envie de les transformer en trolls. La jeune femme avait le sang chaud, et pour ne pas exploser elle avait décidé de se rendre à Pré-au-Lard. C'était dans ce petit village qu'elle avait pour la première fois signé pour rentrer dans l'Armée de Dumbledore. Elle se souviendrait éternellement de cette réunion autour d'Harry Potter, le Survivant, et du serment qu'ils avaient tous signés pour prendre part aux cours de défense que l'Élu leur enseignerait. Elle se souvenait de cette époque froide où Dolores Ombrage était devenue directrice de l'école. Elle s'en souvenait comme si c'était hier, et pourtant des années s'étaient écoulées depuis. Cassandre semblait avoir prix dix ans. La jeune femme qui s'épuisait à repousser ses limites pour déclencher ses visions pourrait se tuer un jour, et pourtant, elle était toujours là, pleine de vie.

Après quelques pas dans les rues enneigées de Pré-au-Lard, la rouquine décida de s'éloigner un peu du village pour se rendre jusqu'à la cabane hurlante. La jeune femme était chanceuse d'être l'une des seules à connaître la légende de cette maison soit-disant hantée. C'était Ron Weasley qui le lui avait raconté. Elle s'appelait ainsi, parce que Rémus Lupin qui était élève à Poudlard était un loup-garou, et il se rendait dans la cabane les soirs de pleine lune. Cassandre n'avait pas peur de cette légende, car elle savait qu'elle ne risquait pas de se retrouver avec un loup-garou désormais. Mais pourtant, la cabane ressortait toujours une ambiance effrayante, personne ne savait pourquoi. Peut-être était-ce parce que c'était là que Voldemort avait tué Severus Rogue lors de la Grande Bataille ? Alors que Cassie avait franchi les barbelés, elle pensait à ce cher professeur de potions qui avait bien caché son jeu jusqu'au bout. Elle se souvenait encore du jour où il avait tué Dumbledore. Un jour noir, un jour triste. Elle avait longtemps détesté Rogue pour cela, pour avoir tué l'espoir qu'ils avaient tous. Elle n'était pas revenue à Poudlard, et elle se sentait lâche pour cela, parce qu'elle ne voulait pas faire face à Rogue, ce traître. Mais elle se sentait désormais coupable de l'avoir mal jugé. Cassandre était complètement perdue dans ses sentiments, ses ressentiments. Elle était désormais assise contre un banc, en train de jouer avec des boules de papier qu'elle avait enflammé. Elle pleurait. Elle ferma les yeux pour oublier cette tristesse, et quand elle les ouvrit à nouveau, elle n'était plus dans la cabane hurlante. Elle se trouvait au milieu de nulle part. La neige avait disparue et laissait place à la poussière. Cassandre pensait que son imagination lui jouait des tours, elle détestait cela. Pensant que c'était encore son esprit qui créait des fausses visions, elle jeta ses boules de feu contre des murs qu'elle croyait imaginaire. Elle s'en prenait à une pauvre chaumière, jetant toute sa colère dans les flammes. Peu à peu, le feu grandissait. Elle se mit à crier, et son cri engendra une explosion. La maison n'était plus que cendres et poussières.

Elle resta là longtemps, à regarder le spectacle effrayant de cette maison qui partait en fumée. Cette maison, c'était son cœur, son pauvre cœur qui n'avait pas pu sauver ceux qu'elle aimait. Elle savait qu'elle ne pourrait pas vivre éternellement dans le passé, qu'elle devait se ressaisir. Elle était la jeune fille folle et extravertie que tout le monde aimait, elle devait reprendre du poil de la bête. Mais c'était plus facile à dire qu'à faire. Pour se donner du courage, elle sortit sa baguette et tendit son bras droit devant elle. Elle porta alors le bout de sa baguette contre son bras, et traça un trait. Le sortilège marcha, et le sang se mit à couler. Elle venait de créer une entaille qui ne disparaîtra pas. Elle était devenue comme cela celle que tout le monde pensait sans limite, autant joyeuse que détruite, autant triste que démente. Soudain, elle sentit une présence près d'elle, elle baissa aussitôt sa manche. Le sang qui gouttait à ses pieds prouvait que c'était réel, mais elle était toujours persuadée d'être dans une vision, dans son imagination. Elle se retourna et fit face à une ombre. Un homme. La brume, les cendres et la poussière cachaient son visage, mais après quelques secondes, elle fit un pas en avant, tenant fermement sa baguette. C'est là qu'elle le reconnut. C'était Orion. Elle ne lui avait pas adressée la parole depuis la rentrée, et pourtant ils étaient dans la même maison. Ils avaient été proches à une période, puis s'étaient éloignés. Et depuis le début de l'année, il agissait bizarrement. « Orion... Qu'est-ce que tu fais là ? » Cassie était sur la défensive. Elle avait l'impression qu'il pénétrait dans son intimité. Mais d'un autre côté, il devait bien avoir une bonne raison. « Tu sais où on est ? » Il paraissait tout aussi perdu qu'elle, mais peut-être qu'il pourrait lui donner une explication. Cassandre s'arrêta à une distance respectable, pour ne pas être trop proche de lui. Le sang coulait toujours, ses vêtements seraient inévitablement tâchés.

Orion & Cassandre

It's not easy facing up when your whole world is black.

Et puis soudain, le silence. Plus aucun bruit. Le paysage était plongé dans un silence de plomb, comme si ils étaient seuls au monde, comme si plus rien d'autre n'existait. Ils ne s'étaient pas vu depuis la bataille. Cassandre se souvient encore de lui qui se battait au milieu des cadavres. Ils étaient de la même maison, courageux et intrépides tous les deux, et ils avaient perdus beaucoup au combat. Cassandre avait appris pour ses parents, tous les deux morts. Elle n'avait rien fait pour le contacter l'année passée, à quoi bon. Orion n'était qu'un camarade de maison. Il avait été beaucoup plus, mais qu'est-ce que cela pouvait bien signifier aujourd'hui, alors que tout partait en fumée. La jeune femme ne parvenait cependant pas à se faire à l'idée qu'il était face à elle. Il la regardait de ses yeux en amande auxquels elle avait tant de fois succombé à une autre époque. Elle ne tiquait pas pourtant, ne souriait pas, était aussi figée que le temps. C'est lui qui dégela l'atmosphère en parlant le premier. « Uhm... Plus ou moins,il s'agit du village fantôme récemment relocalisé à Pré-au-lard, n'est-ce pas? » Cassandre aurait pu le deviner seule, si elle n'avait pas été aussi bouleversée. Elle se souvenait pourtant bien d'Halloweentown, et de l'hallucination qu'ils avaient tous subis lors du bal d'Halloween. Elle peinait encore à ne pas sursauter quand elle rencontrait le fantôme du maire de la ville qui les avait suivi jusqu'à Poudlard. Elle en avait fait des cauchemars pendant plusieurs nuits, voyant des créatures fantastiques partout. Elle s'était réveillée un matin en étant persuadée d'être un vampire, heureusement elle avait réalisé que ce n'était pas le cas quand elle avait bu son jus de citrouille au petit déjeuner. « Sang! Ça empeste le sang. Dis-moi que ça ne vient pas de toi? » Cassandre sursauta. Il venait de la sortir de ses pensées, et elle ne s'était pas attendue à tant d’enthousiasme. Orion paraissait fou. Elle fronça les sourcils, pourquoi le sang le rendait-il si excité ? Et comment pouvait-il sentir le sang ? Le sang n'avait pas d'odeur. Depuis le début, Cassandre avait pris soin de garder ses distances, mais Orion n'était pas du genre à respecter les barrières. Il était tout près maintenant, et Cassandre était troublée de le voir si près d'elle. Ils n'avaient pas été aussi proches depuis des années. Elle le regarda dans les yeux, mais lui était occupé autre part. Il attrapa son bras et releva la manche qui était maintenant toute tâchée. Cassandre ne l'entend pas soupirer, elle le regarde enrouler son écharpe autour de l'entaille, sans rien dire. Il prend soin d'elle, et personne n'avait pris soin d'elle ainsi depuis bien longtemps. Elle ferme les yeux, se concentrant sur les frôlements des doigts d'Orion contre sa peau. Un contact interdit qui lui plaît cependant. « Je sais qu'on ne s'est pas vu depuis longtemps, mais ce n'est pas une raison pour vouloir te donner la mort, idiote. » Cassandre sourit. Elle a toujours aimé l'humour d'Orion et sa façon d'être taquin. Elle ouvre les yeux et lui tire la langue alors qu'il lui fait un clin d'oeil. Entre eux, ça a toujours été la guerre, ils étaient comme chiens et chats dès le début. Puis ils s'étaient éloignés, parce que la vie en avait décidé ainsi. Qu'ils se retrouvent à Halloweentown tous les deux ne pouvait être qu'un signe, mais lequel, c'était à eux de le découvrir.

« Tu sais bien que je ne peux pas me passer de toi ! » C'était sa façon à elle de le remercier. Il n'était pas obligé de l'aider, et pourtant il l'avait fait. Elle décida qu'elle ne se justifierait pas auprès de lui. De son côté, elle ne lui poserait aucune question sur sa passion soudaine pour l'odeur du sang. Un accord qui lui semblait juste et qu'Orion respecterait, elle l'espérait. En attendant, elle regarda autour d'elle et reprit la discussion sur le lieu étrange dans lequel ils se trouvaient. « Tu as une idée de comment nous allons faire pour rentrer ? » Elle n'avait pas l'intention de rester ici des heures, et elle craignait qu'il faille trouver un passage secret ou que des énigmes stupides les attendent pour qu'ils rentrent à Poudlard. Elle soupira. Incapable de rester en place plus longtemps, elle commença à marcher. Elle savait qu'il la suivrait. « Bon. Ça va toi sinon ? » Une question qui semblait banale, et qui ne l'était pas tant que ça. Ils pensaient se connaître, mais les deux gryffondor allaient bientôt se redécouvrir.

Orion & Cassandre

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Plus Cassandre avançait, plus elle était persuadée qu'il s'était passé quelque chose pour qu'elle atterrisse ici. Elle qui il y a quelques minutes se trouvait dans la cabane hurlante de pré-au-lard était désormais au milieu de nulle part. Plus elle réfléchissait, et plus les choses devenaient claires dans sa tête. Elle se trouvait dans une autre dimension, un univers parallèle. Peut-être était-elle morte ? Ce ne serait pas la première fois que la jeune femme doive faire face à une expérience de mort imminente. Ça lui était déjà arrivé une fois, du moins, c'est ce que l'infirmière lui avait dit. Elle était morte, puis elle était revenue. Son cœur s'était arrêté, puis était reparti. Peut-être était-ce le cas cette fois-ci ? Mais alors, pourquoi Orion était-il avec elle ? C'était vrai qu'elle avait souvent pensé à lui ces derniers temps. Elle le croisait de temps en temps dans la salle commune, ou aux repas, et il lui était apparu plus musclé, plus sculpté que quelques années auparavant. C'était normal, ils avaient tous grandis, tous évolués. La guerre les avait changé. Mais Orion semblait avoir changé plus que les autres et Cassandre était incapable de l'expliquer. Alors qu'elle marchait, le dos à cette maison brulée, elle sentit un contact sur son épaule. Le bras d'Orion, s'appuyant sur elle, l'entourant, la protégeant. Elle se crispa. Elle n'avait pas été proche de quelqu'un ainsi depuis longtemps. Elle ne comprenait pas pourquoi le jeune gryffondor était soudain très tactile. Cassandre se faisait facilement des films dans sa tête, et pour la jeune femme, c'était une preuve que tout ceci n'était pas réel. Elle était dans le tunnel de la mort, et il fallait seulement qu'elle revienne à la vie. Orion était son test. Tout s'éclairait, et elle était maintenant persuadée qu'elle devait réussir le test pour se réveiller.

« Déjà prête à partir? C'est dommage, cet endroit à l'air tout à fait... Génial! » Orion la défie, cela confirme ce qu'elle pensait. Elle lui rend son sourire, se rapprochant un peu plus de lui. Le contact de la peau du jeune brun contre la sienne l'électrise. Elle n'a pas été aussi proche de lui depuis... des années. Quand ils sortaient ensemble, ils étaient jeunes, timides, encore maladroits. Si leur histoire avait eu lieu aujourd'hui, tout se serait passé différemment. « Qu'est-ce qu'il y a? Ne me dit pas que tu as perdu ton petit côté aventureux? De toute façon, pour sortir d'ici, il faut explorer. » Elle le dévisage maintenant. Surprise que c'est lui qu'on a choisi de lui envoyer et non quelqu'un d'autre. Pourquoi pas Teodor ? Pourquoi pas quelqu'un de son présent ? Pourquoi quelqu'un de son passé ? « Qu'est-ce qu'il y a? Ne me dit pas que tu as perdu ton petit côté aventureux? De toute façon, pour sortir d'ici, il faut explorer. » Il n'a pas tord. Elle est convaincue, mais il veut qu'elle lui fasse confiance. Il relâche son étreinte sur son épaule et lui prend la main. Le cœur de la rouquine accélère. Elle ne s'était pas attendue à cela, à ce qu'il la touche ainsi. Un geste tendre et pourtant si simple, qui ne veut rien dire. Cassandre essaye de se ressaisir, mais elle se laisse complètement guider par Orion. C'est lui qui a le pouvoir. Il l'emmène près d'un terrain de jeu pour enfant, grimpe des marches et elle est juste derrière lui. « Je dois t'avouer que... Je m'attendais à nettement plus d'action. » Le visage de Cassandre s'illumine. Elle ne l'écoute même pas prononcer sa dernière phrase, parce qu'un plan se dessine déjà dans sa tête. Elle est là pour donner un choc à Orion, il veut de l'action et elle est là pour lui en donner. Elle est totalement persuadée que tout ceci n'est qu'un rêve, que rien n'est réel. Et dans un rêve, tout est possible. Elle se penche en avant, se rapproche d'Orion. Elle doit agir vite. Le moyen pour elle de rentrer est de franchir les barrières. La gryffondor attrape le menton du jeune brun, pour qu'il la regarde dans les yeux. Elle est plus petite, mais elle se hisse sur la pointe des pieds, plonge son regard dans le sien. Il n'est pas réel, tout cela n'aura aucune conséquence. Il faut le faire pour rentrer, se réveiller. Cassandre rompt la barrière d'air qui les sépare, et ses lèvres se posent sur les siennes. Le temps s'arrête. Tout est silence. En voilà, de l'action !