Alone in the moonlight {ft Lyra

La journée s’était écoulée d’une lenteur exaspérante, et comme à l’accoutumée, les vieux souvenirs refaisaient surface, me rendant dans un état maussade, taciturne. A la place de suivre durant les cours, je passais plutôt mon temps à gribouiller, l’esprit ailleurs. Mes camarades, ainsi que les élèves faisant partie de ma maison, avaient bien remarqué que quelque chose n’allait pas. Tout simplement, je n’étais pas encore prêt à me dévoiler. Pas maintenant et pas à eux. Inconsciemment, j’avais peur des conséquences, et je ne voulais pas qu’ils voient mes faiblesses. Depuis ma première année ici, je traitais sans cesse les autres de pathétiques ou de pitoyables, mais dans le fond, c’était moi qui l’était. Encore plus que tout le monde. A l’heure de diner, je me forçais même à manger, alors que je n’avais nullement faim, juste pour éviter les regards inquisiteurs. Ils ne pouvaient pas me laisser tranquille ? Je soupirais, avant de tourner les talons. J’avais juste besoin de rester seul. Le reste de la journée se déroula de la même manière, et, une fois le soir venu, n’arrivant pas à dormir, hanté par la mort de mon père – et tout ce que je n’avais pas pu lui dire avant qu’il ne succombe – et de savoir ma mère à St-Mangouste, n’aidait pas. Je me souvenais encore, comme si c’était hier, de la dernière discussion que j’avais eu avec lui. Il tenait dur comme fer qu’il ne voulait pas que je revienne à Poudlard, juste après la mort de Dumbledore, et je lui avais tenu tête. Jamais je n’aurais dû, et je le regrette profondément. J’avais été méchant avec lui, lui crachant au visage tout ce qui me passait par la tête, sans aucun mot d’amour. Et voilà que maintenant je ne pourrais plus jamais lui dire ce que je pensais exactement. Vie de merde. Quelqu’un, je ne saurais plus trop dire qui, m’avait conseillé de tout écrire sur un papier, juste pour extérioriser mes pensées, mais même ça, je ne l’avais pas vu, pensant être complètement inutile. A la place, je me levai, je m’habillais, ajustant la capuche sur ma tête, et priant pour ne croiser personne, je sorti de ma salle commune, déambulant dans le château désert.

Mes pas me dirigèrent tout naturellement en haut de la tour d’astronomie. De là, nous avions une vue impressionnante sur le lac, et les montagnes alentours. C’était d’une beauté époustouflante.  Je m’approchais de la barrière, là où se tenait notre ancien directeur durant les derniers instants de sa vie, et je me laissais tomber, comme un sac, à même le sol. Je m’assis à califourchon, avant de m’approcher encore plus et de laisser dépasser mes jambes, dans le vide. Je fermais les yeux, laissant toute liberté à mes pensées. Mes pas me dirigèrent tout naturellement en haut de la tour d’astronomie. De là, nous avions une vue impressionnante sur le lac, et les montagnes alentours. C’était d’une beauté époustouflante.  Je m’approchais de la barrière, là où se tenait notre ancien directeur durant les derniers instants de sa vie, et je me laissais tomber, comme un sac, à même le sol. Je m’assis à califourchon, avant de m’approcher encore plus et de laisser dépasser mes jambes, dans le vide. Je fermais les yeux, laissant toute liberté à mes pensées. Tout en me disant que je pourrais rester des heures ici. Seul. Dans cet état. Même le froid n’arrivait pas à s’insinuer en moi. J’étais tout simplement … bien. Loin de tout. Un bruit de pas se fit entendre, et j’ouvris les yeux, tournant légèrement la tête, empoignant ma baguette. Simple reflexe. Toutefois, je restais silencieux. Sans me soucier outre mesure de savoir qui c’était. Tout de même prêt à me battre, si besoin.  

Une silhouette se découpait non loin, dans la nuit, et mon premier réflexe fut de sortir ma baguette, et la pointer sur l’inconnu(e). Je n’allais pas forcement en faire usage, c’était juste par simple précaution. Il m’était arrivé quelques fois de venir me vider l’esprit dans cet endroit, au bord de la tour d’astronomie – sans aucune idée suicidaire – et je n’avais jamais croisé personne. Sauf ce soir. Alors oui, il était tout naturel que je l’avais brandi, en guettant chaque mouvement de la personne présente. Je la vis faire un mouvement de la main, et la seconde qui suit, j’étais à moitié aveuglé par la carté de sa baguette. Déjà qu’avant je ne la voyais pas parfaitement, mais alors maintenant, c’était encore pire. Je dus plisser les yeux, mais rien n’y faisait. Je me maudissais en même temps de ne pas y avoir pensé avant. Pourtant, Lumos, était un des premiers sorts qu’on avait appris en arrivant à Poudlard. M’enfin, on ne sait jamais comment une personne va réagir, et pris par surprise, ce m’était complètement sorti de la tête. Une fois s’éleva enfin, et dès que je reconnus à qui elle appartenait, je soupirais de soulagement, posant ma main sur mon cœur quelques instant avant de finalement baisser ma garde et ma baguette par la même occasion. Je secouais la tête, n’étant même pas sûr qu’elle puisse le voir. « Non. Bien sûr que non ». C’était Lyra. Ma cousine. Une des seules personnes que j’appréciais le plus, lien familial oblige, et avec laquelle, j’avais passé le plus de temps, hors de ce château. Je me tournais légèrement vers elle, sans toutefois changer de position. D’un signe de la main, je lui fis signe de venir s’installer à côté de moi, si elle le voulait, bien sûr. Curieux en même temps de savoir ce qu’elle était venue faire ici.

Sans trop savoir pourquoi, je me sentis dans l’obligation de me justifier. Ou peut-être que, tout simplement, j’avais besoin de parler et je n’avais pas trouvé d’autre moyen de le faire. J’haussais les épaules. « Je n’arrivais pas à dormir alors … je suis sorti ». Franchement pas le top quand on avait été préfet, et devant faire respecter l’ordre après le couvre-feu, mais ne l’étant plus, et connaissant leurs habitudes, j’en avait profité. Et puis merde. Je savais que je n’étais pas le seul à faire le mur. La preuve devant moi. « … je ne savais pas où aller, jusqu’à quand mes pas m’ont guidé ici » Pourquoi la tour, je n’en savais strictement rien. Peut-être parce que c’était ce qui s’était déroulé sur cette tour qui avait changé radicalement ma vie ? Aucune idée. Comme je venais de le lui dire, c’étaient mes pas qui m’avaient guidé plus qu’autre chose. Je la regardais, enfin c’est ce qu’il me semblait. « Tu n’arrivais pas à dormir non plus ? » question plus que rhétorique, mais je ne me voyais pas non plus dire tout ce qui n’allait pas d’une traite. Je ne m’en sentais pas encore capable, même si, avec Lyra, je pouvais me montrer plus vulnérable. C’était d’ailleurs la seule qui connaissait ma vraie personnalité. Je tournais ensuite mon visage vers les étoiles, restant silencieux un instant, me perdant dans cette contemplation. On avait souvent tendance à oublier à quel point c’était magnifique. « C’est beau, tu ne trouves pas ? » Je n’avais même pas conscience d’avoir ouvert la bouche, et pourtant. C’était sorti tout seul. Comme si, en parlant de choses futiles, tout le reste allait disparaître. Comme par magie. Si seulement. A ma simple pensée, j’avais envie de rire, nerveusement. La magie. On était tous emplis de magie, on savait en faire, et pourtant, nous n’étions pas maître de nos destinées.