Lumos


Les gobelins de Mumblemumps
Le staff à votre service
Version 7
La version sept est enfin arrivée ! Centrée sur l'épidémie, les problèmes politiques,
de nouveaux clans se forment, venez voir de quoi il en retourne.
Découvre tout ici
L'épidémie dévoilée !
Le Ministre parle de l'épidémie en conférence de presse,
les Médicomages sortent leur premier rapport, les premières conclusions sur l'épidémie !
Jette un oeil au nouvel épisode !
Besoin d'adultes !
Nous manquons d'Aurors à Poudlard et à Pré-au-Lard, de Professeurs et d'habitants de Pré-au-Lard
nous en attendons avec impatience !
Pour en savoir plus
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

Partagez

Romance of Our Assassination [Méreath +18]

Invité
Consumed by the shadows
Anonymous
Romance of Our Assassination [Méreath +18] Empty

Romance of Our Assassination
Heathcliff A. Lovecraft & Mérope V. Greengrass

ϟ 8 Mars 2000 - Salle de Bain des Professeurs  

Sky was blond like her
She had dirty word witchcraft
I was in the deep end of her skin
At least my death wish will come true
You taste like Valentine's, and we cry

La nuit est tombée. Il sent cette réassurance revenir en lui à mesure que le soleil s'efface pour laisser sa consœur opalescente éclairer le parc du château de tout son éclat macabre. Heathcliff a toujours trouvé la beauté des astres morbide, l'infini qu'ils suggèrent, le néant qu'ils occupent, lui donnent ce vertige qui rappelle à l'homme sa propre finitude. Il comprend sans mal pourquoi son fils a choisi de les étudier avec une telle dévotion. Le froid se lève. Le vent aussi. Il ébouriffe ses cheveux, s'engouffre dans sa cape pour la faire voleter autour de lui, alors que chaque pas le rapproche du château. Il contemple Poudlard au crépuscule, dans cette lueur irréelle et éphémère qui laisse place à la profondeur de l'obscurité. Chaque chandelle fait luire chaque fenêtre en verre épais, et depuis l'orée de la forêt interdite d'où il vient, Heathcliff est plus que jamais charmé par ce spectacle.

Il avait passé ce dimanche entier dans la forêt, au creux de la clairière aux papillons, dans une profonde solitude qui tenait davantage de la fuite que d'une réelle envie d'être seule. Il s'était assis au pied de l'arbre, leur arbre, et avait contemplé le vol des papillons mangeurs de chairs en silence. Même s'il se concentrait sur le bruissement de leur aile et les myriades de couleurs magiques qu'ils développaient en volant, son esprit était ailleurs. Il revoyait sans cesse la scène qui avait eu lieu une dizaine de jours auparavant. Il revoyait le regard de Valentine alors qu'elle rendait les armes. Il entendait à nouveau sa voix, essayant dans une dernière supplique, de les empêcher de commettre l'irréparable. Et puis se raviser pour succomber encore davantage. D'un baiser qu'il avait voulu chaste, le professeur avait senti son élève fondre sur lui, étreindre son bassin de ses cuisses, s'enrouler autour de sa gorge comme s'il était son seul repère, sa seule attache. Et l'embrasser à en perdre la raison.

Ce moment avait duré. Quelques minutes, quelques heures, une éternité ? Il n'aurait su le dire. Ils étaient restés là, perdu dans ces baisers qui les laissaient le souffle court, essoufflés mais avides d'en avoir plus encore. Leurs lèvres semblaient incapables de se séparer, leur étreinte verrouillée, leurs deux corps si parfaitement épousés l'un dans l'autre. Ils étaient ensuite rentrés, prenant davantage de précaution que lorsqu'ils s'étaient échappés de la marche. Après l'avoir raccompagnée à l'orée du bois, il l'avait regardé longuement rentrer au château, suivant ses pas à la lueur de sa baguette car l'orage avait éclaté et la pluie tombait drue. Son capuchon rabattu, il ne voyait plus les ondulations délicates des mèches d'or et bientôt, il ne discernait plus qu'un infime point lumineux au loin. Son propre retour fut plus long, plus mélancolique sans doute car il avait pris à cet instant toute la mesure de leur acte. Ils avaient franchi la limite, ils avaient brisé l'interdit. A voler trop près du soleil, l'on risque de se brûler les ailes. Lui, voulait seulement voler avec elle.

Même s'il était venu pour réfléchir, il n'y parvenait pas. La journée s'était écoulé sans qu'il ne boive, sans qu'il ne mange, l'esprit seulement égaré au pays de ses souvenirs, où la clairière était le havre des amants maudits, Armand et Valentine. Il n'avait sur la langue que le goût de sa bouche, sur ses cuisses que le poids de son corps brûlant, sur sa gorge pâle les marques de ses ongles qui avaient agrippé la chair froide. Le reste n'avait pas d'importance. Incapable de se concentrer, incapable de penser à autre chose, il s'était décidé à rentrer. Plus tôt dans la semaine, il avait bu pour oublier, une soirée avec un collègue anéanti qui l'avait conforté dans l'idée qu'ils avaient commis une abominable erreur. Mais comment se condamner pour une erreur qu'on ne parvient à regretter ? Heathcliff en est incapable. Alors il a fui. Fui pour ne pas croiser son regard brillant de cette lueur envoûtante appelant au baiser, fui pour ne pas apercevoir son corps pour lequel chacun de ses muscles se tendaient, fui pour ne pas succomber à l'envie de la rejoindre, n'importe où, n'importe quand. Seulement pour une étreinte, un baiser, une caresse dans ses cheveux de soie.

Ses cuissardes à plateforme commencent à ceindre ses cuisses avec trop de force, ses pieds sont douloureux, son dos lui lance. Tout ce temps passé assis par terre l'avait fourbu de courbatures. Alors qu'il rentre au château dans l'obscurité, sans la moindre envie d'éclairer le bout de sa baguette pour apprécier le spectacle magique du levé de lune sur la surface noire du lac, il sent ses muscles crier au supplice. Chaque pas est plus difficile, plus douloureux. Il n'aspire qu'à retrouver ses appartements, passer une tenue plus souple, et s'abandonner dans l'immense baignoire de la salle de bains des professeurs. Faire couler une mousse duveteuse dans laquelle chaque bulle refléterait le visage de Valentine et finir peut être par s'y noyer pour oublier le désir tentateur qui le pousse à vouloir sans cesse la chercher, la trouver, la posséder, et la garder précieusement avec lui.

Il ne lui faut que quelques minutes pour céder à son besoin d'un bain délassant. Il passe par son appartement pour se séparer de ses cuissardes, de sa cape de fourrure et pour prendre un peignoir en satin noir. Il arpente le long couloir menant à la salle de bain, constate avec plaisir qu'il n'y a personne et y pénètre en s'assurant que personne ne vienne le déranger. Il y a sa flasque de gin dans la poche de son peignoir, il en sent le poids mais ne cède pas encore à l'envie d'une rasade. Il pose ses affaires sur un bain de marbre, déclenche par magie sans baguette son programme préféré à la température adéquate avec le bon dosage de bulle, d'huiles essentielles et de sels de bain. Lentement, il retire son pantalon de cuir, comme on écorcherait un animal de sa fourrure, sa seconde peau. Il déboutonne un à un les attaches de sa chemise, abandonne aussi son veston et se sépare de son sous-vêtement. Il ne se regarde pas en passant devant l'immense miroir, peu désireux de contempler son corps immense, osseux, blanc comme la mort où saillent chaque trajet veineux, recouvert d'innombrables tatouages. Il se glisse simplement dans l'eau brûlante, échappant un long soupire avant de plonger entièrement dans l'eau.
Mumblemumps ϟ Tous droits réservés.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Consumed by the shadows
Anonymous
Romance of Our Assassination [Méreath +18] Empty



Romance of Our Assassination

ft Heathcliff Lovecraft




-Il l’a serre tellement fort entre ses bras qu’elle a l’impression que ses côtes vont céder sous la pression. Ses doigts effleurent son torse nu à la peau d’albâtre et dessinent avec la précision d’un artiste les courbures des os de ses côtes qui se révèlent avec légèreté dans le clair-obscur de la nuit teinté d’une lumière astrale rayonnante à travers les fenêtres de l’appartement. Ils n’ont rien dit depuis de longues minutes. Elle est minuscule dans ses bras, encore plus pieds nus sur le parquet froid. Ses cheveux blonds flottent légèrement à rythme de la brise du soir qui s’introduit dans la pièce par la fenêtre entrouverte. Il l’a surplombe d’au moins une tête, la tête baissée vers elle, de la tendresse plein son regard bicolore. Il enlace et caresse ses hanches nues dans une étreinte aussi intime qu’interdite. Il ne porte que son éternel pantalon de cuir déboutonné sur le devant dévoilant les commissures de son bassin. Il serait resté là à la contempler pendant des heures. Sa peau translucide à la lumière de la lune, ses boucles tombant en masse sur sa poitrine et dans son dos lui donnant des allures de nymphe des bois. Ses prunelles brillent et ses lèvres nacrées ne demandent qu’à rejoindre à nouveau celles de son aimé. Elle est sublime, pure, innocente entre les mains de son prince Dracula. Il pose une de ses mains à plat entre les deux petits seins de la belle et la remonte doucement jusqu’à sa gorge et la serre légèrement entre ses doigts. Elle incline docilement la tête, les lèvres entrouvertes et le souffle court. Il écarte une mèche de ses boucles enfantine pour dévoiler sa nuque. Il se mort la lèvre puis s’approche doucement, trop doucement d’elle.. Il se délecte déjà du gout suave de l’essence vitale de sa belle qui tremblote sous lui, retenue par sa seconde main à plat sur sa cambrure de ses reins. Elle se penche vers l’arrière, il arrive et est là toutes canines dehors..-

« Miss Greengrass ?  Miss Greengrass  pour l’amour du ciel réveiller vous ! Il est tard je dois fermer la bibliothèque maintenant. » Mérope ouvrit difficilement les yeux et une sensation désagréable de papier sec lui irritait le visage sans compter la voix perçante de la bibliothécaire qui lui hurlait aux oreilles. Elle fronça les sourcils en se redressant lourdement sur sa chaise. La bibliothèque était déserte et plongée dans l’obscurité. Quelle heure était-il ? Depuis combien de temps dormait-elle ? Elle passa sa main dans sa nuque courbaturée et remit en place ses cheveux avant de se lever sous le regard impatient de la vieille dame. Sans jeter un œil à l’ouvrage qu’elle était censée consulter avant de s’endormir elle traversa la pièce pour le remettre à sa place avant de sortir en silence. Tout son corps endormi lui faisant mal et elle se sentait déprimée. Bientôt dix jours qu’elle n’avait eu aucune nouvelle, pas un mot, pas un regard elle ne l’avait même pas aperçu une seule fois, comme s’il avait complètement disparu. Comme s’il n’était qu’un fantasme, un songe qu’elle déclinait chaque nuit et qui l’épuisaient tant la qualité de son sommeil était médiocre. Elle était éteinte et inquiète. En colère surtout. Pourquoi un tel silence après ce qu’il s’était passé dans la foret. En avait-il déjà assez vu ? Etait-il déjà laissé de cet idylle naissant aux allures de drame shakespearien ?

Elle avait été pourtant patiente, bien que ce ne soit pas sa qualité première. Elle lui avait délibérément laissé du temps au cas où il aurait besoin de réfléchir d’y penser. Elle-même avait ressenti ce besoin de distance après les récents évènements. Pourtant elle espérait secrètement lui manquer autant qu’il lui manquait et qu’un jour il lui fasse signe de le rejoindre en catimini. Mais rien. Absolument rien.

Agacée, la jeune Serdaigle traversait les couloirs du quatrième étage sans vraiment prêter attention au chemin qu’elle empruntait. Elle connaissait ce château dans ses moindres recoins, dans les moindres repères cachés pour en avoir occupés un certain nombre. Elle arriva d’un pas trainant aux escaliers et elle hésita. Elle devrait en théorie prendre celui qui l’emmène au sixième étage dans sa salle commune pourtant elle louche sur celui qui mène à l’étage du dessous, celui qui renferme les appartements du personnel. Elle soupire. C’est absolument ridicule de s’obstiner à ce point pourtant elle ne peut s’empêcher d’opter pour le second choix en priant pour ne pas tomber sur un autre professeur qui va directement l’envoyer à la case départ.

Elle s’engouffre dans l’aile qui abrite les appartements du personnel avec la plus grande discrétion. Presque sur la pointe des pieds elle se faufile en regardant devant et derrière elle. Elle sait que l’appartement d’Armand se trouve dans l’aile la plus enfoncée, évidemment. Alors qu’elle avance elle ne sait même pas ce qu’elle va lui dire exactement ni même pourquoi elle se fatigue à aller le voir pourtant une force qui la domine l’oblige à s’y rendre.

Au détour d’un couloir elle entend un fort bruit d’eau s’écouler de derrière une porte différente des autres. Doucement elle s’approche de la porte et au fur et à mesure qu’elle avance des effluves bien connues de musc et de santal lui montent aux narines et lui arrachent un petit sourire niais et ridicule. Pas de doute possible. Dans une grande inspiration la jeune Serdaigle pousse la lourde porte et la referme derrière elle. L’odeur embaume la pièce, mélangée à celle des huiles essentielles et du sel de bain. Il fait très chaud dans cette pièce et la vapeur d’eau créer par l’eau se diffuse dans la pièce. Mérope s’approche et découvre au centre la pièce une majestueuse baignoire de marbre, luxueuse et pleine d’une eau cristalline rendue trouble par une étendue de mousse légère et d’une blancheur éclatante. La jeune femme jeta à un œil aux affaires disposées sur le côté du bain et elle eut un rictus peu sympathique. S’approchant davantage de la bordure elle prit appui contre une des colonnes de la pièce, tout près de l’eau et attendit. Lorsqu’il refit surface il était de dos. Sa peau était dessinée de tatouages qu’elle n’avait jamais vu avant ça. Ses longs cheveux noirs se plaquaient contre sa nuque et l’eau lui arrivait à la taille tant il était grand. Il ne semblait pas avoir remarqué sa présence. « Bonsoir Professeur Lovecraft. » avait-elle lâché sèchement sans prendre en compte le fait qu’elle venait sûrement de lui faire la peur de sa vie. « J’espère que je ne vous dérange pas trop. Elle est bonne au moins ? » Ses yeux azur avaient pris la teinte foncée des mauvais jours. Son ton était froid et sarcastique. Elle se faisait horreur lorsqu’elle se comportait ainsi, surtout avec lui.

made by © Winter Soldier
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Consumed by the shadows
Anonymous
Romance of Our Assassination [Méreath +18] Empty

Romance of Our Assassination
Heathcliff A. Lovecraft & Mérope V. Greengrass

ϟ 8 Mars 2000 - Salle de Bain des Professeurs  

Sky was blond like her
She had dirty word witchcraft
I was in the deep end of her skin
At least my death wish will come true
You taste like Valentine's, and we cry

Il ne remonte pas tout de suite à la surface. Il reste un moment, au fond de l'immense baignoire en marbre, le corps en suspension dans l'eau, libéré du poids de son corps. Il se sent pris d'une légèreté familière qu'il ne retrouve qu'ainsi, entre la surface et le fond, allégorie parfaite de toute son existence. Il n'ouvre pas les yeux car tous les produits lui arracheraient les rétines, mais il n'en a pas besoin pour imaginer ce qu'il verrait. Une onde floue, trouble, dans laquelle il ne distinguerait aucun détail, une brume aqueuse qui le bercerait des illusions chimériques grâce auxquelles tout peut être possible pourvu qu'on y croit. Alors il se plait à imaginer Valentine. Valentine qui se glisse dans la salle de bain en douce. Valentine qui quitte son uniforme de Serdaigle pour descendre lentement les marches et entrer dans l'eau. Valentine qui le rejoint, se faufile jusqu'à lui et l'enlace de ses bras frêles et possessifs. Valentine qui cherche avidement sa bouche pour la dévorer avec sa candeur libérée. Valentine complètement nue, lovée contre lui, son coeur faisant palpiter ses deux seins blancs dans la mousse duveteuse. Valentine qui ondule contre lui, entourant à nouveau sa taille de ses cuisses, grimpant contre lui en s'accrochant à sa gorge. Il sent presque ses bras se contracter pour la porter, la maintenir à hauteur de ses lèvres, l'empreinte brûlante au creux d'elle délicieusement plaqué contre son ventre, appelant à une union plus profonde.

Il manque d'air aussi il doit bien se résoudre à renoncer à son fantasme et à remonter à la surface. L'eau ne lui arrive qu'à la taille, et ce, même s'il remplie la baignoire. Il inspire profondément, appréciant cette bouffée d'air qui pénètre vigoureusement ses poumons. Les muscles douloureux de son dos roulent un moment alors qu'il plaque ses cheveux en arrière de ses larges paumes. Le tatouage d'un immense serpent, naissant à la base de sa nuque, continue ses lignes magiques le long de sa colonne, avant de suivre l'aile iliaque gauche, repasser par dessus sa cuisse, se perdre entre ses jambes pour ressortir de l'autre côté, finissant par mourir au détour de sa fesse, juste en dessous. A chaque mouvement, le serpent remue, ses courbes se modifiant légèrement par la magie. Partout autour de lui, des centaines d'autres dessins bruissent aussi, profitant de la chair pâle comme d'un terrain de jeu où se dégourdir les lignes. Il y a plusieurs inscriptions, en anglais, en russe, en français aussi même en hindi. Des symboles aux obscurs significations, des mandalas aux dessins complexes, et tout un bestiaire horrifique qui transforme le corps d'Heathcliff en oeuvre d'art.

Dans le silence sépulcrale de la salle de bain, à l'atmosphère saturée de vapeur d'eau, une voix sarcastique brise le silence. Heathcliff sursaute, dérangeant manifestement le serpent dans ses ondulations, et fait brusquement volt-face. Valentine. Elle est là, dans son uniforme de Serdaigle, appuyée contre une colonne tout au bord de l'eau. Son ton est très sec quand elle l'appelle Professeur bien qu'ils soient seuls tous les deux. Et il perçoit immédiatement son agacement. Sa colère presque. Et immédiatement, il sent son ventre se nouer. Elle n'a rien à voir avec l'apparition de son fantasme et elle ne semble pas être là dans le même but. Il déglutit péniblement avant d'avoir le réflexe stupide de vouloir sortir de l'eau pour se précipiter à sa contre. Il s'arrête dans sa lancée en se souvenant qu'il est complètement nu. Quand il croise son regard, il voit ses pupilles obscurcies, flamboyant d'une rage qu'il ne se sent pas prêt à affronter.

Surtout qu'il se doute parfaitement de ce qu'elle vient lui reprocher. Elle a parfaitement raison. Sa froideur le décontenance, l'éclat dans son regard fait se rétracter le serpent dans son dos. Face à elle, son torse glabre et blanc frémit inévitablement, l'eau brûlante semblant devenir glacée à chaque parole assassine. Les tatouages qui le recouvrent frémissent chacun leur tour, Heathcliff sentant les mouvements légers de chacun d'eux. Le papillon aux ailes couleur de sang qu'il porte légèrement en dessous de la clavicule droite s'émeut plus que les autres. Il a un rictus goguenard car même son corps trahit son malaise. Il ne sait que lui dire. Ou plutôt il a tellement de choses à lui dire. Mais la distance entre eux le crispe car il sait qu'elle en joue pour rester de marbre. Il veut croire que s'il venait à sa rencontrer, qu'il l'attrapait pour l'attirer dans l'eau à ses côtés, elle ne résisterait pas et s'abandonnerait à une étreinte si longtemps réclamée par leurs corps et leurs âmes. Il secoue doucement la tête avant de se plonger à nouveau dans son regard. Bizarrement et sans le réfléchir, il abandonne le vouvoiement quand il s'adresse à elle. La première fois depuis des jours et des jours à ne rêver que d'elle, à ne penser qu'à elle, à ne vivre que par elle. La première fois depuis que leur vie a basculé.

"Valentine ... Vous ... Je suis désolé je ... Enfin, je suis content de vous voir. Vous m'avez ... beaucoup manqué. Je ..."

Il se sent à la fois lâche et penaud, s'en voulait de sa fuite tout en sachant pertinemment que c'était la seule chose raisonnable à faire. Et pourtant en sa présence, sa volonté rationnelle n'a aucune prise. En sa présence, il veut juste la tenir entre ses bras et la serrer si fort qu'elle ferait presque partie de lui. Sa voix n'est plus qu'un murmure et il baisse les yeux pour fuir le courroux dans son regard.

"Je suis profondément désolé ..."
Mumblemumps ϟ Tous droits réservés.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Consumed by the shadows
Anonymous
Romance of Our Assassination [Méreath +18] Empty



Romance of Our Assassination

ft Heathcliff Lovecraft



Avant qu’elle ne le surprenne pour de bon au beau milieu de ce moment qui aurait dû rester intime et solitaire la jeune Serdaigle n’avait pas résisté à l’observer pendant un court instant. Son corps immense, fin et ciselé renfermait bien des secrets dont elle ignorait tout. Dos à elle il lui offrait un spectacle aussi fascinant qu’obsédant. Ses yeux azur se posent sur lui et dessinent les formes de son corps à commencer par ses épaules finement musclées et carrés, ils glissent sur ses omoplates et entreprennent alors la descente de son dos droit, le long de sa colonne vertébrale et jusqu’à la descente de ses reins ou l’eau vient rencontrer sa peau. Cette peau d’albâtre qui lui revenait souvent en songe et qu’elle n’avait pourtant jamais touché.  Elle était recouverte de tatouages tous plus mystérieux les uns que les autres. Il en avait partout. Sur les épaules, sur les bras, le long de son dos et jusqu’à son bassin. Certains étaient petits, d’autres plus imposants, certains d’entre eux étaient en couleurs et d’autre complètement noirs. Le plus impressionnant était un immense serpent qui ondulait avec élégance de la naissance de sa nuque et sur toute la longueur de son dos avant de contourner sa hanche. De dos elle n’en voyait pas plus. Peut-être un jour aurait-elle l’occasion de découvrir jusqu’où le divin prédateur s’étant de toute sa grâce sur le corps du professeur.

Ce spectacle la fascinait. Chacun d’entre eux devait posséder sa propre signification, sa propre histoire et elle aurait passé des heures à l’écouter lui raconter ces histoires. Connaitre les secrets qui poussent un homme à graver à jamais sa peau d’un souvenir, d’une souffrance, d’un espoir. Lui revint en tête le jour où elle lui avait avoué vouloir tout savoir de lui et aujourd’hui encore elle en avait la preuve. La preuve que son intérêt était réel, la preuve de la véracité de ses sentiments pour lui. La preuve de l’emprise qu’il avait sur elle malgré sa colère.

Dans d’autres circonstances elle aurait aimé continuer à l’observer en silence, s’asseoir sur le rebord de la baignoire et regarder l’eau chaude perler sur sa peau humide. Au fond elle s’en voulait de se comporter ainsi et surtout avec lui. Elle se fichait pas mal d’être froide et distante avec la plupart des gens, elle se moquait qu’on la trouve désagréable ou méchante. Avec lui c’était différent car pour la première fois de sa vie elle avait envie de faire des efforts pour quelqu’un, elle avait envie de voir autrement que dans son propre intérêt. Secrètement elle rêvait qu’un jour ils ne forment une unité, indestructible, indivisible et marchant à jamais dans la même direction.

Pourtant il lui fallait des réponses. Pourquoi soudainement un si long silence ? Pourquoi fuir de la sorte sans rien lui dire ? Habituellement elle aurait senti son orgueil piqué à vif et lui aurait amèrement fait payer cette désinvolture. Mais encore une fois avec lui tout était différent, elle n’était même plus capable de réagir comme la peste qu’elle savait être. Au lieu brûler d’une fureur à déplacer des montagnes elle se sentait blessée au plus profond de son cœur fraichement ravivé. Réellement blessée.

Le désarroi du professeur était visible, ses yeux reflétaient son malaise pourtant elle ne voulait pas se radoucir. Elle lui en voulait et elle voulait qu’il le sache. Le mauvais côté de sa personne voulait qu’il s’en veuille, qu’il regrette de l’avoir abandonnée ainsi après l’avoir incitée à s’ouvrir à lui plus qu’elle ne l’avait fait avec aucun homme.

Elle était restée appuyé sur la colonne de pierre à écouter de maigres excuses qui ne l’a satisfaisaient pas du tout. Croisant les bras sur sa poitrine elle se battait avec elle-même pour rester impassible à son air de chien battu qui lui fendait le cœur. « Je vous en prie ne me mentez pas, Armand. » Elle avait délibérément appuyé sur le vouvoiement pour garder cette distance entre eux. « Quand quelqu’un nous manque on ne disparait pas ainsi.. » Elle espérait secrètement qu’il ne tente pas de l’approcher. Elle devait garder cette distance si elle ne voulait pas à nouveau céder à ses charmes. « Tout cela n’était dont rien pour vous ? » Avait-elle prononcé d’une voix plus douce mais teinté d’une certaine rancœur. Elle avait peur de perdre pieds si elle continuait à parler pourtant il le fallait. « J’aurais aimé que vous m’en parliez si le moindre regret vous était venu. Plutôt que de me fuir..»

made by © Winter Soldier
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Consumed by the shadows
Anonymous
Romance of Our Assassination [Méreath +18] Empty

Romance of Our Assassination
Heathcliff A. Lovecraft & Mérope V. Greengrass

ϟ 8 Mars 2000 - Salle de Bain des Professeurs  

Sky was blond like her
She had dirty word witchcraft
I was in the deep end of her skin
At least my death wish will come true
You taste like Valentine's, and we cry

Elle est déçue. Il le sent dans sa voix, le perçoit dans son regard. Il l'a déçu. C'est une sensation encore plus amère qu'elle lui fait l'écho de souvenirs aussi peu reluisant qui lui reviennent en mémoire. Et si le silence n'avait pas suffit à le mettre mal à l'aise, creusant un fossé énorme là où ils avaient été si proches, ses dernières paroles lui retournent les entrailles. Il sent un vertige s'emparer de lui, son pouls frapper frénétiquement à ses tempes menaçant de lui faire éclater le crâne. Elle est sèche, cordiale, beaucoup trop. Comme si elle se retenait avec dignité de faire éclater sa colère. Ou comme si elle avait compris que cette posture est encore plus insoutenable pour lui. Elle insiste sur le vouvoiement, et chaque nouvelle parole est un coup de poignard qu'elle lui porte dans l'abdomen, le vidant de sa substance sans jamais parvenir à mettre fin à ses souffrances. Il aurait préféré qu'elle hurle, qu'elle se précipite sur lui pour lui montrer avec violence combien elle refusait ses actes odieux. Mais non. Elle ne cède pas à de basses impulsions, comme lui qui se laisse continuellement diriger par elles. Elle fait preuve d'une maturité plus grande et d'une intelligence détachée du moindre affecte.

Et c'est encore plus douloureux de soutenir son regard quand il a l'impression d'être le plus jeune des deux. Elle réagit comme une adulte, lui reprochant de l'avoir fuie au lieu de lui parler. Et lui comme un pauvre gosse sans cervelle, trop stupide pour réagir autrement que posséder par ses émotions. Il se sent encore plus pathétique et minable quand sa voix se radoucit. Elle est toute proche, d'une proximité qui le trouble davantage à chaque minute, et pourtant tellement lointaine. Sa déception est un crève-coeur, ses remontrances font écho à la culpabilité de l'alchimiste qui réalise encore qu'il a salement merdé. Il lui semble que chaque décision qu'il prend est un fiasco. Que son existence entière n'est qu'une suite d'erreurs. N'apprendra-t-il jamais ? Les échecs ne peuvent-ils pas persister dans sa mémoire pour lui servir de leçon et l'inciter à mieux faire ? Non, il semble qu'ils n'existent au creux de lui que pour le pousser à la culpabilité et à échouer à chaque fois qu'une nouvelle situation périlleuse se présente à lui. Même cette fois, il ne sait pas où il aurait du faire machine arrière. S'il devait regretter le Serment Inviolable, le baiser dans la clairière aux papillons ou la fuir alors qu'il n'aspirait qu'à être avec elle.

Cela lui semble pourtant évident. La raison aurait du l'empêcher de se rapprocher d'elle, dès le début. Mais le mal était fait, la passion était trop forte en lui, entre eux, pour faire comme si tout ne s'était jamais passé. Il aurait du avoir le courage d'y faire face, assumer son péché, sa décadence, sa chute. Car elle était sa chute comme il serait la sienne, leur relation n'était qu'un tourment à venir dans lequel pourtant il ne voulait que se faire absorber tout entier. Des jours à réfléchir sans parvenir à une conclusion, il lui avait suffit d'une minute avec elle pour y voir plus clair. Parce qu'elle avait raison. Parce que tout cela n'était pas une simple aventure sans conséquence que l'un ou l'autre peut décider d'ignorer. La solution viendrait d'eux. Il réalise que fuir pour la protéger est injuste, la privant d'un choix qu'elle est à même de faire seule. S'il avait réellement voulu la protéger de lui, il ne l'aurait pas touché, ne l'aurait pas embrassé, n'aurait pas laisser à son corps lui promettre autant que ses mots s'étaient tus.

Lentement il s'approche du rebord. Elle est toute proche mais la baignoire les séparent, elle vêtue dans sa superbe et son arrogance dissimulant mal sa peine, lui nue nageant au milieu de sa culpabilité et de la déception qu'il voyait dans ses yeux. L'eau freine ses mouvements mais lui donne ce temps nécessaire à la laisser le voir s'approcher pour reculer si elle le souhaite. Il ne désire que le contraire. Qu'elle vienne à sa rencontre, au bord de l'eau et prenne cette paume qu'il lui tend. Il a besoin de ce contact, besoin de sa chaleur qu'il a cherché depuis des jours sans céder à la retrouver. Même s'il sait qu'il ne le mérite pas. Il lui jette un regard plein de cette langueur qu'il ne peut refréner lorsqu'elle est près de lui. Il lève la tête pour mieux la contempler, elle qui le surplombe pour une fois, elle qui a l'ascendant sur lui. Il ne parvient pas à rester concentrer, et les mots sortent de sa gorge sans qu'il ne contrôle rien. Comme un démon que la sainte viendrait exorciser de ses mots sacrés.

"Je ... je ne regrette rien. Tout cela serait bien plus simple si j'avais des regrets. C'est ... Je tiens beaucoup trop à vous pour votre propre bien. J'ai l'impression d'être un prédateur qui vous emprisonne dans ses griffes, qui ne vous laisse pas le choix. Je vous ai entraîné dans la forêt, je vous ai amené aux papillons à l'aveugle, je vous ai ... je vous ai embrassé sans vous laisser protester. Je ... je suis celui de nous deux qui devrait être prudent, ne pas laisser la situation dérivée. Je devrais être capable de contrôler les sentiments que j'ai pour vous. Mais au lieu de ça, je les laisse me posséder complètement."

Sa voix vibre trop fort car il ne parvient même pas à mesurer ses paroles, se laissant envahir par ses émotions et la proximité de Valentine.

"J'en suis incapable Valentine. Je ne suis pas le genre d'homme qui peut se retenir de quoi que ce soit. Mon tempérament est ainsi, j'agis par l'impulsion de mes émotions. Tout ce que nous vivons, nous ne le devrions pas. Je n'aurais pas du le permettre, encore moins l'encourager. Ce serait tellement plus simple si j'en avais été capable, mais c'est trop tard. Que puis-je faire à présent ? Si ce n'est vous fuir pour ne pas vous compromettre davantage encore ?"

Et sans réfléchir, il prend appui sur ses paumes et sort de la baignoire, ruisselant d'eau, complètement nu, lui faisant face de toute sa hauteur, à quelques centimètres de son visage.

"Mais c'est impossible. Dès que vous êtes là je ne sais plus réfléchir. Mon corps vous demande, mon âme vous réclame. Je suis soumis à cette force en moi qui me pousse vers vous, vous comprenez. C'est beaucoup trop dur de vous savoir si proche et de ne pouvoir simplement ... vous toucher."

Il lève sa paume humide et effleure à peine sa joue du bout de ses doigts. La chaleur brûlante semble glisser dans ses veines pour le rendre plus vivant qu'il ne l'a été depuis qu'il était séparé d'elle.
Mumblemumps ϟ Tous droits réservés.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Consumed by the shadows
Anonymous
Romance of Our Assassination [Méreath +18] Empty



Romance of Our Assassination

ft Heathcliff Lovecraft



Peut-on vraiment en vouloir aux personne qu’on aime vraiment ? Est-on honnêtement capable de les détester quand elles nous ont déçus ? Lorsqu’elles nous ont fait du mal ? Mérope commençait sérieusement à en douter. Son expérience des sentiments amoureux ou de l’amour en général n’était certes pas une référence. Depuis longtemps, depuis elle, la Serdaigle s’était trouvé incapable de ressentir quoi que ce soit pour qui que ce soit et ceux même malgré sa propre volonté. Des dizaines de fois elle avait essayé de se convaincre qu’elle pouvait aimer, qu’elle en était encore capable et malgré toutes ses veines tentatives son cœur était resté éteint. Glacé.

Comme anesthésiée, elle s’était finalement habituée à cet état de fait. Elle avait pris l’habitude de ne rien ressentir, d’être spectatrice des émotions des autres sans pour autant les comprendre. Sans être capable de les reproduire. Finalement sans même en avoir envie. Elle s’était longtemps servi de cette particularité comme d’un atout sur les autres. Les émotions rendent faibles, font perdre la raison et poussent souvent aux mauvaises décisions. Choisir la raison c’est être intelligent, choisir le cœur c’est être fou. Aujourd’hui encore elle en était le témoin privilégié.

Pourtant, d’un baiser passionné, d’une étreinte désespérée il avait réussi à réveiller le cœur de glace de la Serdaigle. Tel en nourrisson au cours de son développement elle réapprenait à vivre avec des sentiments et cohabiter avec ses émotions. Depuis elle avait l’impression de vivre une nouvelle naissance. Tout redevenait coloré, brillant comme si elle avait cessé de vivre en noir et blanc. Les fleurs dégageaient à nouveau ce parfum sucré qui l’enivrait autrefois. La nourriture avait retrouvé son gout elle aussi. En sa présence elle redevenait elle-même, elle cessait d’exister à travers ce sosie mélancolique et solitaire qu’on lui avait imposé.

A contrario, tel un enfant qui se construit elle avait bien du mal à gérer ces nouvelles émotions qui s’imposaient à elle. Ses joies lui donnaient envie d’hurler sur les toits, de danser sous la pluie, ses peines envie de déverser des torrents de larmes, ses colères envie de réveiller tous les volcans de l’enfer. Cet homme était littéralement en train de la rendre barge. A la fois n’était-ce pas précisément l’effet que l’amour était censé produire ?

Doucement il s’approche du rebord de la baignoire et elle a envie de reculer pour garder ce périmètre de sécurité auquel elle s’agrippe de toutes ses forces. Pourtant une nouvelle fois une force toute puissante la clouait au sol. Impuissante elle le laisse avancer mais ne bouge pas. Tendue elle le suit du regard tout en gardant sa ligne de conduite. Elle ne veut pas flancher, pas maintenant. Elle ne veut pas être faible pour ses beaux yeux. Il parle bien qu’elle le surplombe elle est comme suspendue à ses lèvres.

Elle sait ou est-ce qu’il veut en venir et ses paroles lui transpercent le cœur les unes après les autres comme de profonds coups de poignard. Finalement elle change d’avis, elle veut qu’il se taise, elle mourrait pour ne pas entendre la triste vérité qui dresse fièrement son étendard devant eux. Pour la première fois elle détourne le regard pour empêcher ses yeux de se remplir de larmes tout en prenant une grande inspiration. « Je n’ai pas besoin que vous me protégiez..  » Elle marque un temps pour ravaler une deuxième vague de larme avant qu’elle n’atteigne ses yeux « Et je ne veux pas être protégée si ça implique d’être loin de vous encore une fois.. »

Il avait sûrement raison sur certains points bien qu’elle ne voulait pas l’admettre. Une élève et son professeur ne devaient pas s’aimer. Il avait quarante-quatre ans et elle seulement dix-neuf, il avait déjà tellement vécu de choses alors qu’elle n’était qu’à l’aube de sa propre vie. Un jour l’âge allait le rattraper tel un monstre tapi dans l’ombre qui attendait le moment opportun pour bondir alors qu’elle n’en serait qu’à peine à la moitié de son existence. Ils le savaient tous les deux depuis le début et ils s’étaient pourtant jetés à cœur perdu dans cette aventure aussi exquise que destructrice. « Si vous souhaitez que je parte Armand, vous n’avez qu’un mot à dire et je disparaitrais. Je ne vous causerais plus de tourments si tel est votre vœu. Ce sera comme si je n’avais jamais existé. Mais je vous en prie ne me laissez plus dans l’incertitude, c’est tout ce que je vous demande. »

Elle avait pris soin de garder le ton le plus calme possible bien que submergée par les émotions qui explosaient dans sa tête, sa voix lui faisait défaut. Chevrotante et à la fois enraillée. Pensant alors que tout était terminé elle s’était décidé à desceller ses pieds du sol et faire un léger pas en arrière. Elle ne savait même pas si elle allait trouver la force de se traîner jusqu’à son dortoir ou si elle allait simplement aller s’échouer dans un recoin du château et laisser ses dernières forces l’abandonner. Elle aurait voulu se dissoudre, cesser d’exister. A peine l’avait-elle retrouvé qu’elle souhaitait déjà renvoyer ce nouveau cœur trop fragile là d’où il venait. Son regard était à nouveau plongé dans le sien pourtant elle ne voyait plus rien. Aveuglée par la tristesse et la colère.

Autour d’elle ça s’agite pourtant. L’étendue d’eau s’affole et se fracasse contre les parois de la baignoire de marbre dans des claquement sourds. La jeune femme retrouve un instant la vue et la scène qui se déroule devant ses yeux et juste surréaliste. Il se tient droit débout devant elle, tout près d’elle. L’eau ruisselant en cascade sur sa peau nue. Son regard la transperce. Il l’a surplombe de nouveau de sa hauteur titanesque et elle se sent de nouveau flancher. Elle sent tous les muscles de son corps se raidir. Elle devient statue de pierre dans cette situation qui la dépasse. Elle n’ose plus le regarder autrement que dans les yeux, intimidée ses pommettes se teintent d’un rouge soutenu pourtant elle fait mine de garder tout son sérieux. A l’intérieur d’elle son cœur fait les montagnes russes et tout en continuant de soutenir son regard et en silence elle franchit les quelques centimètres qui les séparent encore. D’un geste timide elle pose sa main délicate sur son torse humide. Le contacte de sa peau l’électrise et dans un ultime geste de douceur elle s’approche encore et dépose un doux baiser sur la partie basse de son sternum avant d’enfouir son visage contre lui. Elle avait fait son choix, si aimer voulait dire souffrir, elle avait choisi d’être damnée à en perdre la raison

made by © Winter Soldier
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Consumed by the shadows
Anonymous
Romance of Our Assassination [Méreath +18] Empty

Romance of Our Assassination
Heathcliff A. Lovecraft & Mérope V. Greengrass

ϟ 8 Mars 2000 - Salle de Bain des Professeurs  

Sky was blond like her
She had dirty word witchcraft
I was in the deep end of her skin
At least my death wish will come true
You taste like Valentine's, and we cry

Il perd la tête. Car ses mots ne font pas écho aux siens. Car ses paroles ne répondent pas aux sentiments qu'il vient de livrer. Pourtant, il ne se sent pas repousser. Il n'a pas l'impression qu'elle a peur ou qu'elle voudrait qu'il s'éloigne d'elle. Elle a l'air soumise au même calvaire que le sien lorsqu'ils sont séparés. Comme ce besoin viscéral d'être avec l'autre, se perdre en lui, en elle, pour s'oublier. Elle retrouve sa posture d'élève frêle et vulnérable quand il est à nouveau si proche, la surplombant de tout son corps. Heathcliff ne peut savoir si c'est la proximité oppressante de son corps nu contre le sien, ou ses paroles où se déverse ses sentiments les plus profonds qui en sont responsables. Surement les deux. Car si elle ne lui répond pas, si elle semble se prémunir de la souffrance à sa manière en se convainquant qu'elle partirait s'il le lui demandait, sa paume venant couvrir tendrement son torse signifie l'inverse. Heathcliff n'arrivait déjà plus à réfléchir lorsqu'il est sorti de la baignoire, conscient du trouble qu'il impose à Valentine seulement à la rougeur de ses joues, mais à présent qu'elle le touche, qu'elle dépose ses lèvres brûlantes sur lui et love son visage d'ange contre sa cage thoracique osseuse, ruisselante d'eau, recouverte des tatouages grouillant, nourris par l'émotion de leur hôte, il dépose les armes.

Il se sent incapable de raisonner, incapable d'analyser quoi que ce soit. Les derniers mots de Valentine tournent en boucle dans son esprit. Il ne réfléchit pas pour lui répondre, il laisse les phrases tout droit sorties de son coeur s'extraire de lui, comme un vomissement dont on ne peut maîtriser la venue, même en serrant la gorge de toutes ses forces. Il sent l'air brûlant de la salle de bain saturé en vapeur d'eau devenir presque froid au contact de sa paume, de sa joue, contre lui. Alors il s'empare de son visage, le prenant en coupe entre ses larges mains, ses doigts se perdant à la racine de ses cheveux. Il capte ses prunelles qui ont retrouvé cette brillance, cet éclat surréaliste dans lequel il n'aspire qu'à se noyer, et il sourit. Leurs visages sont si proches, son souffle caresse sa bouche entrouverte et sa voix n'est qu'un chuchotement amer.

"Alors je ne vous protégerais plus jamais. Et je ne vous demanderais jamais de partir. Si vous désirez abandonner, si vous voulez que tout s'arrête, je ne vous en empêcherez pas. Mais n'attendez pas de moi que je veuille vous oubliez. Jamais je ne le désirais. Jamais je n'en serais capable. Valentine ... je vous aime bien trop pour cela."

Il l'avait dit. Si auparavant ce n'était qu'une suggestion évasive et pourtant sincère, il venait de l'avouer réellement. Il reste un instant dans ce silence absolu, capturant chaque détail, chaque reflet du camaïeu de bleu et de vert unique de ses yeux, comme pour ne jamais pouvoir en oublier les couleurs. Et il cède. Parce que comme il l'a dit, il ne peut lui résister. Il oublie le reste. Son corps nu et trempé, son visage au maquillage coulant en de sombres traces le long de sa gorge en lui donnant l'air encore plus torturé, ses tatouages même les plus intimes et les plus sombres, dévoilés à son regard. Même cette émoi qui naît entre ses cuisses de la tenir ainsi entre ses bras. Ses paumes quittent alors son visage, ses bras immenses s'enroulant à nouveau autour de ses hanches, glissant jusqu'à ses cuisses qu'ils agrippent avec douceur, la soulevant suffisamment pour la porter à sa hauteur. Son front posé contre le sien, leurs lèvres à quelques centimètres, s'abreuvant déjà du souffle de l'autre à s'en faire tourner la tête. Il sent ses jambes se nouer dans son dos et ses bras trouver sa nuque avec une évidence familière. Alors il incline sa tête, et avide d'elle plus que jamais, dévore ses pétales nacrées d'un baiser plein de cette fougue trop longtemps contenue.

Mais son corps s'emballe plus vite que son coeur qui déchire frénétiquement sa cage thoracique pour en sortir et rejoindre celui de Valentine dans la sienne. Il sent durcir son désir et pris d'une peur panique, met fin à ce baiser trop extatique pour leur propre bien. Délicatement, il la repose au sol, retrouvant cette différence de taille devenue habituelle, même si elle l'oblige à se plier en deux pour être proche d'elle. Ses mains peinent à quitter la moiteur brûlante de ses cuisses mais par un effort de la volonté indicible, il y parvient. Son souffle erratique le laisse en plein vertige, obligé de se retourner pour dissimuler à Valentine sa faiblesse. Il a la certitude que cela ne peut se passer ainsi. Un souvenir semblable le submerge, le dépouille de tout sens critique et le plonge dans la panique. Il fait alors volte-face. Il prend soin de ne pas la toucher trop intimement, priant pour qu'elle n'ait pas remarquée ce qu'elle avait surement senti pendant leur étreinte. Sa paume trouve la sienne, comme cette fameuse après-midi dans la forêt, tandis que l'autre tire doucement sur le nœud de sa cravate. Ses longs doigts habiles défont le premier bouton de son chemisier, puis le second, laissant son regard assombri par le désir se perdre à la naissance de ses seins.

Et il se retourne à nouveau, tirant sur leurs mains jointes pour l'entraîner à sa suite. Il se glisse à nouveau dans l'eau brûlante, et s'y plonge jusqu'à la taille. Lentement, leurs doigts se délacent et d'un signe de tête, il lui implore de le rejoindre. Il ne la touchera pas, il ne la regardera même pas, pris dans un étau entre la puissance de son désir et la terreur sourde que son souvenir rappelle à lui. Il doit le lui dire. Avant tout cela. Avant qu'ils ne dérivent l'un dans l'autre jusqu'à une extase de laquelle ils ne voudront jamais revenir. Il doit lui dire pour exorciser cette menace mélancolique du passé. Il doit lui dire pour se convaincre que cela ne se reproduira pas à nouveau. Il attend qu'elle vienne, lui tournant obstinément le dos jusqu'à entendre le mouvement de l'onde se répercuter dans l'écho de la salle de bain, jusqu'à la certitude de la savoir dissimulée par la mousse épaisse et duveteuse. Pour la protéger de son regard, pour la protéger de son désir, car même s'il lui a promis qu'il ne la protégerait plus, pour la dernière fois, il le devait.

"Je ... je dois vous avouer quelque chose, Valentine."
Mumblemumps ϟ Tous droits réservés.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Consumed by the shadows
Anonymous
Romance of Our Assassination [Méreath +18] Empty



Romance of Our Assassination

ft Heathcliff Lovecraft



Je t’aime. Trois petits mots insignifiants et pourtant si lourds de sens. Ils sont capables à eux seuls d’infliger des blessures autant que d’y porter remède. Ils font chanter les hommes et fond pleurer les adolescentes. Ils redonnent la force aux plus démunis tandis qu’ils détruisent des vies. Ils unissent les inconnus, surprennent les jeunes et les moins jeunes. Ils sont parfois injustes et cruels, souvent craintifs mais lorsqu’ils éclatent un jour c’est pour le meilleur et pour le pire.

Ces mots, nous les connaissons tous. L’enfant les entend pour la première fois alors qu’il est encore lové dans le ventre de sa mère. Plus tard il les entendra de nouveau alors que pendu à son sein il aspire le fruit de sa maternité. Protégé entre les bras protecteurs de sa mère il est intouchable et cet amour incommensurable qu’elle lui porte le fera grandir. Plus tard ces trois mots reviendront de la bouche de l’être unique. Cet être qu’on aura choisi avec le cœur pour nous compléter. Cet être avec qui on forme un tout. Cet être pour qui ces trois mots sont une évidence. Une douce mélodie qui vient à nos oreilles telle une vieille amie fidèle et qui insuffle en nous un sentiment de plénitude inexplicable lorsqu’elle nous enferme entre ses bras immenses.

Cette plénitude, Mérope la ressent auprès de lui. Elle ferme doucement ses yeux azur là tout contre sa peau et se laisse aller à un soupire d’aise. L’odeur familière de musc et du santal qui imprègne sa peau lui vient et elle se sent bercée. Lovée contre lui elle oublie tout. Elle oublie sa colère et sa rancœur, elle oublie ses tourments pour quelques précieux moments de paix entre les bras du professeur. Son torse est froid pourtant ça ne l’a fait pas reculer, au contraire elle se cramponne à lui comme on espère, avec le cœur en secret comme quand rien n’est dû. Elle tend à se dire qu’il pourrait soudainement se raviser et disparaître sans rien dire alors elle profitait autant qu’elle le pouvait.

Il l’ignorait certainement pourtant il agissait sur elle comme un cataplasme à ses souffrances. Comme un onguent réparateur sur les plaies brûlantes de ses erreurs passées. Elle avait besoin de lui comme d’un antidote qu’il lui administrait par petites doses telle une drogue à accoutumance. Piqûres de bonheur dont la Serdaigle devenait esclave.

Son cœur et son corps débordaient de tous ces sentiments qu’elle se sentait pourtant incapable de verbaliser. Accrochée à son corps dans les gestes d’amour les plus tendres elle était pourtant prisonnière de ces trois mots qui la paralysaient. Elle tentait, ouvrait la bouche mais ils ne sortaient pas comme bloqués dans l’indicible. « Ne croyez pas que mes sentiments pour vous ne sont pas réciproques.. Je suis juste incapable de prononcer ces mots.. Ne m’en voulez pas. » Elle aurait tellement pouvoir lui dire au moins une fois, apaiser ses doutes par ces mots d’un ultime réconfort pourtant tout ceci lui semblait impossible à surmonter. Comme si les onguents n’avaient pas encore réparé l’entièreté de son être abîmé.

Pourtant il n’a pas fui et ses yeux brûlent toujours de cette folie ardente qui le pousse à se saisir d’elle entre ses bras immenses. Il agrippe ses cuisses blanches dans un geste aussi doux que déterminé. Il l’a soulève avec une facilité déconcertante et le cœur de la blonde se remet à faire les montagnes russes. Poupée de porcelaine, légère comme une plume entre les mains de cet obscur géant. Il l’embrasse avec une fougue qui la renverse et dans le feu de l’action elle encercle ses hanches entre ses cuisses tandis que ses bras s’enroulent désespérément autour de sa nuque. Elle lui rend son baiser avec une hardiesse qu’elle ne se connaissait même pas. Elle sent alors son corps de femme s’éveiller au contact du corps humide et dénudé de son aimé. Ses muscles se crispent et elle tremble tandis que son sang ne fait qu’un tour. Sa poitrine s’éveille à cette intime proximité et elle sent alors au contact de son désir masculin s’insuffler en son bas ventre une chaleur distinctive. Cet instant est simplement exquis pourtant il la repose presque précipitamment et elle tend à le comprendre.

Sans rien dire elle le regarde se retourner comme pour lui cacher son désir pour elle, comme s’il en avait honte. Cette attention, aussi maladroite soit elle la touche profondément et lui prouve encore à quel point ses yeux effrayants et sa stature titanesque ne font pas de lui le monstre auquel tout le monde s’attend. Son petit manège lui arrache un sourire presque attendri en lui faisait oublié légèrement la tension entre eux.

Il se retourne à nouveau et son regard a changé. Il semble gêné comme un adolescent qui constate avec impuissance les manifestations de son corps face à une femme qui ne le laisse pas indiffèrent. Il s’approche à nouveau et lui prend la main tandis que l’autre il commence à la déshabiller. Le corps de l’adolescente en elle se tend d’une anxiété à peine cachée. A cet instant elle a peur. Peur de ce qu’il va se passer, peur qu’il soit déçu, peur de ne pas être à la hauteur de ce qu’il va bien pouvoir lui demander. Sa cravate glisse sur le sol et il déboutonne doucement son chemiser, rendu légèrement transparent par le contact avec son corps humide.

Il se retourne à nouveau sans lui lâcher la main et l’attire plus près du bord de l’eau tandis qu’il glisse à nouveau dans le bain dont l’étendue aquatique ne semble pas avoir perdu de sa chaleur. Il lâche sa main et reste dos à elle. Elle le regarde faire et elle a de plus en plus peur. Légèrement tremblante elle hésite longuement. Et pourtant doucement elle commence à se déshabiller. Elle se déchausse en silence avant de déboutonner le reste de son chemisier qui glisse le long de ses bras avant de tomber sur le sol. Sa poitrine répond au changement de température et se développe tandis que sa jupe d’écolière tomber sur le sol. C’est bientôt terminé pourtant elle prend tout son temps comme pour retarder l’échéance, le moment fatidique. Au bout d’un moment qui lui semble une éternité elle inspire avant de retirer son sous vêtement. D’un dernier geste elle libère ses boucles dorées qui se déversent avec volupté sur ses épaules nues. Il n’est plus temps de douter.

Tout au bord de la baignoire elle s’assit au bord et plonge doucement ses jambes dans l’eau chaude. Cette sensation l’enivre et agilement elle se laisse glisser. Touchant à peine le fond de l’eau elle avance lentement vers lui en silence avant de se blottir contre son dos. Leurs peaux se rencontrent enfin et arrachent un soupire à la Serdaigle qui passe doucement un de ses bras autour du bassin du professeur jusqu’à poser sa petite main sur son abdomen. « Laisses moi deviner, tu es marié ? » avait-elle lâché à voix basse. Le moment était franchement mal choisi pour faire de l’humour pourtant c’était le seul moyen qu’elle avait trouvé pour palier au stress que cette situation générait en elle.

made by © Winter Soldier
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Consumed by the shadows
Anonymous
Romance of Our Assassination [Méreath +18] Empty

Romance of Our Assassination
Heathcliff A. Lovecraft & Mérope V. Greengrass

ϟ 8 Mars 2000 - Salle de Bain des Professeurs  

Sky was blond like her
She had dirty word witchcraft
I was in the deep end of her skin
At least my death wish will come true
You taste like Valentine's, and we cry

L'eau est brûlante mais pas comme sa peau contre la sienne. Elle ne lui procure pas ce frisson indicible qui l'électrise et le rend vivant. Comme ses dernières paroles avant qu'il ne succombe encore à l'appel de ses lèvres et se presse contre son corps pour ne faire qu'un avec elle. Elle l'aimait aussi. Peu lui importe qu'elle parvienne à le lui dire, tant qu'elle le ressentait au creux d'elle et qu'elle voulait être avec lui, il était heureux. Heureux comme jamais. Ou plutôt si. C'est pour ça qu'il a fui une étreinte plus coquine, où laisser leurs corps se chercher, se trouver et se perdre l'un dans l'autre. Pour ça qu'il se tient retourné, attendant qu'elle le rejoigne. Parce qu'il y avait une dernière chose qui ne lui avait pas avoué dans la clairière. Plus importante que sa véritable identité, plus bouleversante que la perte de son père. Plus honteuse aussi. Le plus grand regret de sa vie d'homme. Il entend derrière les remous de l'eau à laquelle se mélange les parfums et les senteurs, chaque vêtement dont se sépare Valentine, chaque pièce de tissu qui foule le sol. Il imagine sans mal le chemisier de coton retrouvé sa chemise en soie, la cravate se nouer avec sa ceinture en peau de dragon, la jupe plissée se fondre dans son pantalon en cuir. Il frémit d'une nouvelle décharge de désir qu'il essaye de refréner. Le temps de lui parler. Le temps de lui dire la vérité. Le temps qu'elle puisse décider par elle-même si elle le voulait vraiment.

Et puis il ouït ses pas. Elle se déplace avec la légèreté d'une nymphe, la grâce d'une fée. Il l'imagine, son corps aussi pâle que le sien, à la chair pure et lisse de tout péchés, ses boucles blondes encadrant un visage candide aux joues rougies par une étreinte avortée. Ses lèvres encore malmenées de la faim avec laquelle il avait dévoré sa bouche pour la retrouver, ses cuisses portant l'empreinte de ses larges paumes. Il se force à garder la tête froide quand il sent ses bras entourer tendrement son ventre, sa main se poser à cet endroit précis qui le faisait tressaillir. Tout son corps se love contre se dos, il sent le relief de sa poitrine qui se plaque un peu plus contre le serpent qui ondule autour de sa colonne, à chaque respiration. Elle est là. Si proche, dissimulée par la mousse épaisse et la vapeur d'eau, accrochée à lui comme on enlace un amant. S'il n'était pas aussi pétrifié par l'horreur de ce qu'il allait lui raconter, sans doute serait-il transporté dans une transe idyllique où avec elle, il pourrait tout oublier. Mais le marbre sous ses pieds et la pression de sa paume autour de son ventre l'oblige à rester dans la réalité. Il l'entend avec sa voix redevenue suave, loin du ton sec et réprobateur à son arrivée, le piquer au vif avec humour. Si elle savait.

Alors qu'il se retourne, l'air grave, il ancre ses pupilles asymétriques dans celles de Valentine. Il la regarde avec cette culpabilité qu'il éprouvait quand Daire le regardait avec les mêmes yeux. Daire. Il faut qu'il lui parle d'elle. Il faut qu'il lui explique. Son allusion au mariage est comme une aiguille plantée entre ses os. Douloureuse et pourtant inoffensive. Car sa vie aurait été si différente s'il avait épousé Daire. S'il avait élevé Gowan à ses côtés. Sauf qu'aujourd'hui, il n'arrive plus à penser ainsi. Aujourd'hui, il se dit seulement que s'il avait épousé Daire, il n'aurait jamais pu aimer Valentine. La culpabilité est d'autant plus grande qu'il s'en veut amèrement de penser ainsi. Il s'est si longtemps fustigé pour l'avoir laissé partir, si longtemps fait payé à coup de comportements auto-destructeurs, que l'idée d'en être soulagé à présent, le rendait honteux. Comme s'il trahissait la mémoire de la mère de son enfant. Il déglutit péniblement, s'extirpe doucement de l'étreinte de son élève pour plonger la tête sous l'eau. Lentement, il essuie son visage, retirant le maquillage qui avait déjà beaucoup coulé pour s'en débarrasser complètement. Ce serait la première fois qu'elle le verrait ainsi, sans ses artifices qui font de lui ce personnage effrayant dans lequel il se complet. Car personne ne veut d'un monstre, et qui mieux qu'un monstre peut repousser ceux qui voudrait l'approcher.

Heathcliff ne considère pas avoir le droit d'anéantir la vie d'une autre personne comme il a brisé celle de Daire. D'autant qu'il ne pourra jamais s'en excuser. Gowan a beau lui répéter que sa mère était heureuse de son choix, qu'elle n'aurait jamais pu lui imposer, à lui, l'électron libre, le rebelle de Serpentard, d'abandonner ses rêves pour devenir un humble père de famille, c'était trop difficile de le croire. Il avait failli à sa promesse d'être toujours là pour elle, failli à son engagement de ne jamais l'abandonner. A présent qu'elle était morte, jamais elle ne pourrait l'absoudre de ces défections, jamais elle pourrait lui pardonner d'avoir être lâche. Il remonte finalement à la surface et dévoile son véritable visage à sa douce aimée. Elle qui ne voit pas le monstre. Elle qui n'a pas peur. Au début, Heathcliff trouvait Valentine très semblable à Daire, mais plus il connaissait la Serdaigle, plus il remarquait leurs différences. Et cela apaisait son coeur meurtri. Car si elles n'étaient pas les mêmes, alors peut être la fin pourrait aussi être différente.

Puisque avec Valentine, il ne voulait pas de fin. Il l'entraîne alors au milieu du bassin, là où sont creusées plusieurs couches pour se délasser sous les jets massant. Une petite marche lui permet d'être toujours dissimulée dans la mousse, mais réduit la différence de taille et lui évite de se déplacer sur la pointe des pieds, à la limite de boire la tasse. Il lui sourit gentiment, mais sa mélancolie transparaît dans ses traits. Il soupire longuement avant de parvenir à lui parler. Ses derniers mots, le tutoiement qu'ils s'autorisent à nouveau, le mettent pourtant en confiance. Mais il sait que ce qu'il a à dire sera difficile à entendre. Il doit se lancer, peu importe le risque, peu importe la douleur, car il lui a promis de ne pas lui mentir, de ne pas la fuir pour la protéger. Et s'il veut que leur histoire naisse, que le relation se tisse, il devait lui avouer cela. Son souffle est court et sa voix éraillée quand il finit par oser parler. Bien qu'il serait plus facile d'éviter son regard, il ancre ses pupilles dans les siennes et lient leurs paumes, entrelaçant leurs doigts.

"Je ne suis pas marié. Je ne l'ai jamais été."

Sa voix tremble tellement que même s'il chuchote, l'acoustique de la pièce réverbère chaque mot et rend sa confession presque solennelle.

"Je n'ai aimé qu'une seule personne dans ma vie. Je n'avais que quinze ans, et elle en avait treize. J'étais à Serpentard, elle à Poufsouffle. A cette époque, je pensais encore être de sang-pur, elle était née-moldue. Tout nous séparait, tout nous opposait. Je l'avais innocemment inviter à sortir avec moi, un jour, à Pré-au-Lard, mais elle a refusé, sans me donner de raison. Elle s'est simplement enfuie. J'avais déjà commencé à me rebeller contre l'autorité de mon grand-père, mais c'est elle qui avait déclenché tous les autres changements. J'ai modifié mon apparence pour paraître plus effrayant, je me suis comporté avec insolence, provocation, défiant les limites à chaque seconde, repoussant toujours plus le danger. J'avais déjà commencé à encrer ma peau. Certaines filles à la recherche de frissons n'avaient pas peur de venir se frotter à moi. Et je profitais de mon succès. Je prenais ce que je voulais et je les laissais, comme pour me venger de son refus, comme pour lui faire comprendre que j'étais devenu ce monstre par sa faute."

Il se rapproche un peu de Valentine, se serre un peu plus contre elle pour se donner du courage. Son ton est moins hésitant.

"Deux ans plus tard, c'est elle qui est revenue. Elle regrettait de m'avoir repousser. Elle m'expliquait qu'elle avait craint que je ne sois pas sincère, que je me moque d'elle parce qu'elle était de sang impur. Elle a compris que je continuais à l'aimer en voyant que je continuais à la regarder, à chercher sa présence même par provocation quand j'étais avec d'autres filles. Elle a compris que j'étais sérieux. Elle a fini par me céder. Une nuit. Une seule nuit. Et après, elle a pris peur et s'est enfuie à nouveau."

Avant de terminer, il effleure doucement sa joue.

"Un soir, alors que désemparé je lui envoyais des centaines de lettres et de hiboux, elle est venue me trouver dans mon dortoir. Une Poufsouffle dans l'antre ses serpents. J'ai tout de suite compris que c'était important. Elle ... elle n'a pas eu besoin de parler. Elle était devant moi, le bouton du bas de son chemisier ouvert, ses deux paumes lovées sur son ventre."

Sa paume cherche à nouveau celle de Valentine, une pression pour calmer sa mélancolie qui le submerge de plus en plus.

"On a parlé une bonne partie de la nuit, on a fait l'amour et on a décidé qu'on ne le garderait pas. Les vacances d'été approchaient, quand on a quitté Poudlard, je suis venue avec elle à chaque rendez-vous, chaque consultation pour la soutenir et l'accompagner. Je me sentais coupable de lui infliger cela. Pour une seule nuit ... La veille de l'intervention à Sainte Mangouste, elle a voulu que je ne vienne pas avec elle le lendemain. Elle m'a demandé, si je l'aimais, de respecter sa décision. Nous avons fait l'amour une dernière fois et je ne l'ai plus jamais revue."

Les dernières phrases sont les plus difficiles, et cette fois il détourne les yeux.

"Elle n'est jamais revenue à Poudlard pour terminer sa scolarité, n'a jamais répondu à aucune de mes lettres. Elle avait simplement disparue. J'ai d'abord pensé qu'elle m'en avait voulu, puis qu'elle avait été tuée par le Seigneur des Ténèbres. J'ai passé des années à la chercher et des années à essayer de l'oublier. Et ... et il y a quatre ans, j'ai reçu un hibou. Un jeune homme d'une vingtaine d'année qui me demandait audience au Manoir. Je lui ai dis devenir et il m'a avoué qu'il était ... mon fils. Et que sa mère venant de mourir, avait laissé comme dernier message, une lettre lui expliquant toute la vérité sur son père."

L'émotion le submerge avec trop de force pour que sa voix ne se casse et que ses yeux se mouillent de larmes acides refusant de couler.

"Elle s'est enfuie pour élever seule notre enfant, pour ne pas me rendre responsable de sa décision et m'imposer son choix. Elle m'a caché la vérité, elle lui a caché la vérité, pour qu'il puisse grandir en étant fier de sa mère et sans haïr son père absent. Et pour que je puisse devenir qui je suis aujourd'hui sans subir son choix de garder l'enfant. Elle n'a jamais su combien je l'ai aimé, ni combien je l'ai cherché, ni comme j'aurais aimé passer ma vie à ses côtés, avec notre fils."

Cette fois les perles salées s'écoulent lentement, paresseuses, créant des sillons douloureux sur ses joues d'une pâleur de mort.

"Et tout cela, Valentine, tout cela à cause d'une seule ... nuit."
Mumblemumps ϟ Tous droits réservés.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Consumed by the shadows
Anonymous
Romance of Our Assassination [Méreath +18] Empty



Romance of Our Assassination

ft Heathcliff Lovecraft



A peine avait-elle fini de parler qu’elle regrettait déjà d’avoir ouvert la bouche. C’était stupide, incroyablement stupide. Un vrai vague d’immaturité pour une personne qui prônait juste avant être assez adulte pour qu’on ne la protège pas. Preuve qu’elle avait encore beaucoup à apprendre, en particulier à retenir sa langue lorsqu’elle est embarrassée.  De plus, aurait-elle vraiment trouvé drôle qu’il soit effectivement marié ? Père de famille aussi tant qu’on y était ? Cette idée lui arracha une grimace mal à l’aise. Evidemment que non.

Pourtant elle n’avait trouvé que ça pour se détacher d’une anxiété grandissante qui lui tordait les boyaux au fur et à mesure que les minutes s’écoulaient. Elle avait l’impression d’attendre qu’on mette le feu à son bûcher, l’impression d’être au bord de la planche prête à se laisser tomber dans les abysses sous la menace d’une lame qui écorche de sa proximité la peau de son dos. Il se retourne et son air grave la conforte dans son sentiment. Sa gorge se noue et la serre comme une corde suspendue à un échafaud au-dessus de sa tête.

Elle contemple ses yeux tristes et y sent une mélancolie telle qu’elle que ses futures révélations commençaient à l’effrayer. Qu’allait-il lui annoncer de si lourd à porter pour le plonger dans un état aussi mutique. Sans rien dire elle continue de l’observer. Son regard se fonce de plus en plus et il semble absent comme transporté ailleurs dans des souvenirs lointains qui l’obsèdent et l’enferment dans une spirale possessive. Elle fronce les sourcils, de plus en plus inquiète. Elle se demandait à force si ces aveux allaient lui faire du mal à elle ou l’anéantir encore un peu plus. Les deux certainement et elle s’y préparait sans se douter une seconde de ce qu’elle allait devoir combattre.

Il s’éloigne légèrement et plonge sa tête dans l’eau. Il remonte, absous de toutes traces de ce masque ténébreux qu’il porte jours après jours. Cette nouvelle perspective de lui l’émeu quelque peu puisque c’est la preuve qu’avec elle il se sent capable de laisser tomber le masque et d’être lui-même. Elle continue de le regarder et un léger sourire rassurant fend son visage de poupée. Doucement elle lève la paume et la passe délicatement sur sa joie blafarde, même sans maquillage. C’était comme si elle n’avait jamais vu ce masque, comme si même avec le maquillage elle l’avait toujours vu tel qu’il était.

Les minutes de silence ressemblent à des heures pourtant elle patiente calmement ou du moins en apparence. Elle veut être une autre pour lui, elle veut pour une fois attendre qu’il s’ouvre, prendre le temps de le découvrir comme on goûte le fruit défendu, en secret et avec le cœur. Il l’emmène vers le centre du bassin et elle le suit presque à la nage tant la profondeur de la baignoire est improportionnelle à sa taille. Elle butte sur un obstacle avant de monter sur la petite marche qui lui permet de se tenir hors de l’eau à hauteur de la naissance de sa poitrine. La mousse l’entoure et lui forme une robe opaque qui la rassure. Pour une fois, face à elle il est moins immense bien que se tenant sur la marche inférieure à la sienne.

Ses boucles plient sous le poids de l’eau et deviennent lisses, flottant avec légèreté autour d’elle, elle les ramène légèrement en arrière de ses mains humides et son visage ainsi dégagé lui donne des allures de sirène. Pourtant l’heure n’est plus à la séduction. Leurs yeux reviennent se croiser, leurs doigts s’enlacent alors qu’il s’apprête enfin à parler comme le couperet prêt à tomber.

Le début de son récit donne la note au reste de l’histoire. Au fur et à mesure qu’il parle l’azur des yeux de la Serdaigle se perdent. Elle l’imagine, plus jeunes, les cheveux un peu plus courts et les mêmes yeux perçants dans sa tenue aux couleurs des verts & argents. Elle l’imagine faire la cour à cette fille à qui elle ne peut même pas donner de visage. Son cœur se serre. Elle le voit, anéanti par son refus et commençant à se faire du mal dans l’espoir de la voir réapparaitre un jour. Elle le voit comme s’il était en face d’elle, le jeune Heathcliff Rosier s’assombrir et se construire le personnage effrayant derrière lequel il se cache pour surmonter sa peine et dans lequel il finira par se complaire. « Comme pour lui faire comprendre que j'étais devenu ce monstre par sa faute. ». La tristesse la gagne elle aussi et ses dernières paroles résonnent dans sa tête comme une sentence irrévocable. Inconsciemment la jeune Serdaigle se mord l’intérieur de la joue. Sans la connaitre si sans jamais n’avoir croisé un jour son chemin, elle a déjà l’impression de détester cette fille de plus profond de son être. S’il a passé tant d’années à se détruire c’était de sa faute, uniquement sa faute.

Il se blotti un peu plus contre elle et cette proximité la sort de sa torpeur, la ramenant brusquement à la réalité. Elle a envie de l’enlacer pourtant elle n’y arrive pas, comme paralysée. Elle sait qu’il n’en est qu’au début de son histoire et elle sent que le pire reste à venir. Inconsciemment peut être qu’elle cherche à s’auto-protéger de ce qui l’attend. A se blinder des prochaines révélations. Elle inspire lorsqu’il marque une pause comme pour reprendre sa respiration après une première apnée dans les méandres de son passé.

Il reprend et elle serre quelque peu son étreinte entre ses doigts comme pour se raccrocher à quelque chose en cas de chute. Il poursuit et ses mots pèsent de plus en plus sur le cœur de la blonde. L’imaginer avec une autre, la toucher, l’embrasser, même la regarder, même des années auparavant et sûrement bien avant sa naissance la brise. Elle se mord la lèvre pour repousser une sorte de sanglot qui lui serre la gorge en l’empêchant de de respirer et qui lui barre complètement la possibilité de parler, d’intervenir.

Lorsqu’il finit par lui avouer leur union entre les mêmes murs qui ont vu naitre leurs premiers émois elle ressent comme un vertige qui manque de la déstabiliser. Comme une gifle en plein visage. Elle blêmit de plus en plus pendant qu’il parle et ses mains deviennent légèrement tremblantes. Il ne l’a pas encore dit mais l’évidence de la suite de l’histoire lui saute aux yeux sans qu’aucun doute possible ne puisse l’aider à se raviser.

Bientôt il lui révèle ce qu’elle avait déjà deviné, ce qu’elle redoutait au fond d’elle. Il ne lui épargne absolument aucuns détails, même les plus intimes comme pour enfoncer encore un peu plus cette lame brulante dans la plaie béante que toute cette histoire venait de tailler en elle. C’était sûrement involontaire de sa part pourtant c’est ce qu’il faisait. Et c’est sans la ménager une seconde qu’il avait poursuivi le récit de son histoire d’amour digne d’un roman avec une autre femme. Cette femme qu’il avait attendu et pour qui il était devenu quelqu’un d’autre. Cette femme qu’il avait aimé et désiré assez fort pour lui faire un enfant, même sans le vouloir. Celle qu’il avait soutenue, celle pour qui il avait eu un jour envie de renoncer à ses projets pour vieillir avec elle et leur bébé. Il aurait un mari aimant et un père intentionné. Peut-être son chemin l’aurait quand même mené à enseigner à Poudlard et alors lorsque ses yeux asymétriques auraient croisé les deux prunelles banquise d’une Serdaigle aux cheveux blonds lumière il n’aurait vu en elle qu’une élève parmi tant d’autres. Le soir il serait rentré aux seins de son foyer baigné dans l’amour et l’allégresse d’une famille unie et il se serait endormi, la tête posée contre les seins de nus de sa douce épouse en oubliant même la banquise, la lumière, en oubliant tout.  

Ses propres divagations la rendaient malade. Vraiment malade. A l’intérieur elle se sentait de plus en plus mal. Physiquement mal. Elle avait perdu toute couleur et ses traits s’étaient creusés. Son corps lui faisait mal et elle avait froid alors que l’eau n’avait pas baissé en température. Elle était secouée de violents frissons qui s’attelaient à raidir chacun des muscles de son corps meurtri. Elle se sentait faible. Ne comprenant pas ce qu’il pouvait bien lui arriver elle luttait pour rester debout, pour garder la fasse. L’eau supportait heureusement son poids sinon elle avait bien l’impression qu’elle serait tombée à genoux. Il s’est tût depuis quelques instants mais ses sanglots presque inaudibles n’avaient pas échappé aux oreilles de la Serdaigle et bien qu’elle-même en difficulté, même avec cette impression qu’elle pouvait faire un malaise d’un instant à l’autre les larmes de son aimé eurent l’effet d’un coup de fouet pour la réveiller de sa torpeur.

« S’il te plait, ne pleure pas.. Je suis.. Je suis là..» Sa voix est faible et lorsqu’elle tente de s’approcher de lui son corps ne répond plus, elle vacille et lui tombe dans les bras, bien que sa course ne soit ralentie par le poids de l’eau. Elle ferme les yeux et sa tête tourne, elle revoit les images, elle l’entend encore - Je n'ai aimé qu'une seule personne dans ma vie - Elle a compris que je continuais à l'aimer en voyant que je continuais à la regarder, à chercher sa présence - le bouton du bas de son chemisier ouvert, ses deux paumes lovées sur son ventre. - Elle a compris que j'étais sérieux. Elle a fini par me céder. Une nuit. Une seule nuit - -Nous avons fait l'amour une dernière fois et je ne l'ai plus jamais revue - Elle n'a jamais su combien je l'ai aimé, ni combien je l'ai cherché, ni comme j'aurais aimé passer ma vie à ses côtés, avec notre fils. -
Blottie dans ses bras elle n’est qu’a demi consciente. Elle ferme les yeux et retrouve petit à petit ses facultés bien qu’elles soient lentes à revenir. Elle l’entend lui parler sans pouvoir lui répondre, sans même réussir à mettre du sens à ses mots comme s’il s’était mis à parler dans une autre langue. Doucement elle tente d’entrouvrir les yeux et l’image met à temps à prendre forme « Armand.. Je suis désolée.. » murmure t-elle avec le peu de force qu’elle a pu récupérer.

made by © Winter Soldier
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Consumed by the shadows
Anonymous
Romance of Our Assassination [Méreath +18] Empty

Romance of Our Assassination
Heathcliff A. Lovecraft & Mérope V. Greengrass

ϟ 8 Mars 2000 - Salle de Bain des Professeurs  

Sky was blond like her
She had dirty word witchcraft
I was in the deep end of her skin
At least my death wish will come true
You taste like Valentine's, and we cry

Le récit s'achève et ses larmes roulent sur ses joues sans qu'il ne puisse les empêcher de couler. Elles lui brûlent les rétines, semblent déchirer des lambeaux de chair sur son visage. Chaque perle salée qui rejoint l'océan aux mille senteurs l'exorcise de ce passé qui l'a hanté si longtemps. Et s'il a souffert pour chaque mot, s'il a souffert pour chaque larme, il se sent soudainement libre. Libre d'un poids qui a pesé sur son existence pendant près de trente années. Libre d'un tourment qu'il pensait ne jamais voir prendre fin. Libre d'une rédemption qu'il pensait ne jamais pouvoir mériter. Et pourtant elle était là, sa rédemption. Juste au creux de ses bras. Pour la première fois, il réalise combien Daire avait une emprise sur sa vie, combien son ombre flottait au dessus de lui pour anéantir son moindre espoir de bonheur. Et comme si parler d'elle venait d'exorciser son plus sombre démon, il se sentait prêt à aimer à nouveau. A l'aimer elle. Celle qui venait d'endurer le pire récit qu'il peut faire à la femme qui tient son coeur entre ses doigts de porcelaine. Elle a le pouvoir de le briser, le pouvoir de décimer son bonheur naissant, de l'étouffer pour lui faire cracher son dernier souffle. Elle a dans sa paume son seul espoir d'être heureux. Elle aurait pu le déchirer, le lacérer de ses ongles pour se venger de ce qu'il a osé lui dire. Mais elle n'en fait rien. Non. Elle est là, face à lui, plus frêle, plus pâle que jamais, et lui intime de ne pas pleurer.

Pourtant elle semble brisée de l'intérieur, vide et creuse comme s'il venait d'aspirer sa substance avec une paille de fer du creux de sa moelle. Si blanche qu'un spectre semblerait plus vivant, si faible qu'il se demande comment elle tient encore sur ses pieds. La culpabilité le submerge alors. Qu'avait-il fait ? Comment avait-il pu. Intérieurement, ses mots lui reviennent en mémoire. Tout ce qu'il a pu lui dire alors qu'il avait osé lui avouer ses sentiments quelques minutes auparavant. Comment pouvait-il être si monstrueux, capable par amour de lui infliger le pire des tourments. Parce qu'elle refusait qu'il la protège. Parce qu'elle refusait qu'il la fuit. Que pouvait-il faire d'autre ? Son passé de damné dont il se sentait libérer venait de détruire celle qu'il voulait garder auprès de lui. Celle pour qui il voulait exorciser ce souvenir maudit. Celle avec qui il voulait construire ce qu'il n'avait jamais construit avec quiconque. Ses pensées se bousculent dans son esprit, il se sent honteux et s'en veut amèrement. Ses larmes tarissent quand sa voix meurt. Désolée ... Comment pouvait-elle trouver la force de le plaindre alors qu'il venait de la démolir assidûment, ne lui épargnant rien d'un passé de calvaire. Et pourtant jamais il n'aurait pu créer quoique ce soit avec elle en lui cachant ses plus sombres péchés. Jamais il n'aurait pu affronter ses angoisses les plus profondes sans elle. C'était pour elle qu'il voulait se battre, pour elle qu'il voulait être libre.

Il sent son corps faiblir et oubliant ses interrogations, ses peurs et ses ressentiments contre lui même, Heathcliff se précipite pour la soutenir alors qu'elle lâche prise contre lui. Il n'y a plus rien qui compte, plus rien que son coeur tellement affolé qu'il bat la chamade contre son torse. Plus rien que leurs deux peaux qui se répondent dans l'écho frénétique de leurs myocardes à l'unisson. Qu'a-t-il fait ? Comment a-t-il pu ? Il s'en veut tellement que les larmes coulent à nouveau. Prenant son visage en coupe, il couvre ses joues de baisers, sa bouche aux lèvres exsangues, son front, son nez, chaque parcelle de ce visage chéri qu'il peut atteindre de ses larges lippes tordues d'un rictus coupable. Il voudrait pouvoir effacer le mal qu'il vient de lui faire. Il voudrait pouvoir lui faire oublier toute cette souffrance qu'il lui a imposé sans qu'elle ne puisse y consentir. Il voudrait tout faire disparaître, tout annihiler pour panser les plaies qu'il compresse de toutes ses forces mais qu'il sent saigner sous ses doigts. Son esprit réfléchit plus vite que les mots ne s'articulent et son discours se fige dans la panique, se mure dans ses reproches envers lui-même. Sa voix tremble, et il ne se préoccupe plus de ce qu'il ressent, seulement d'elle. Elle si belle qui ressemble à une poupée morte entre ses doigts. Elle si jeune et déjà brisée, souillée par l'obscurité décadente de son âme damnée. Il se déteste à cet instant, il se hait tellement pour ce qu'il lui inflige. Ses baisers se font plus pressés, plus profonds, comme s'ils avaient le pouvoir de la réanimer, de faire revivre ses prunelles éteintes. Il sentait qu'elle s'échappait entre ses mains impuissantes à la retenir, comme s'il essayait d'attraper une volute de fumée.

"Valentine ... Valentine je suis tellement, tellement désolé pour tout ça. Je ... j'aurais jamais du te dire ça, j'aurais ... Mon dieu je suis le plus grand abruti de la création, je ..."

Son discours est incohérent, ses paroles n'ont pas le moindre sens. Il n'a pas la précision du verbe et la soin de choisir chaque mot comme d'ordinaire. Il laisse sa rage contre lui même et sa culpabilité de l'avoir ainsi blessée prendre le dessus sur le reste. Le timbre de sa voix rauque se brise un peu plus à chaque seconde. Ses mains mouillées se perdant dans les mèches humides qu'il retire soigneusement de son visage alors qu'il ne peut s'arrêter de déposer ses lèvres partout sur elle. Parce qu'il ne sait pas quoi faire d'autre. Parce qu'il n'arrive pas à réfléchir, seulement à ressentir sa douleur et à se morigéner d'en être responsable.

"Valentine, je t'aime, Valentine. Tu comprends ? C'est pour ça, c'est pour ça que je t'ai dis ça. Parce que je ne veux pas faire les mêmes erreurs. Parce que je ne veux pas t'infliger ce que j'ai pu faire à Daire. Parce que je ne veux plus être un monstre ... Je veux ... Je veux juste pouvoir t'aimer. Chaque jour, chaque nuit, à chaque seconde que le temps m'offrira près de toi."

Sa vue se brouille à son tour car son visage est baigné de larmes de colère et de frustration. Son torse blanc est entièrement plaqué contre elle, comme pour ne faire qu'un avec son corps frêle qui tremble entre ses bras. L'empreinte de ses doigts est imprimée sur ses joues qu'il cajole avec trop de brutalité, pas assez de douceur. Plutôt une tendresse qu'il veut étouffante, un remède à ses blessures, de quoi prouver sa sincérité pour que jamais elle ne puisse douter de lui. Il se presse encore, posant finalement sa tête sur son épaule, se lovant dans sa gorge où il vient perdre son nez dans ses cheveux. Ses jambes ne le portent presque plus et pourtant il résiste pour elle tout en craquant au rythme assassin de sa carotide qui pulse contre son front. C'est à son oreille qu'il prononce ces derniers mots. Les plus purs et les plus précieux qu'il n'a jamais dit à quiconque ...

"Valentine, je veux pouvoir te faire l'amour. De tout mon cœur, de toute mon âme. Je veux pouvoir te faire l'amour sans avoir peur et te donner tout ce que je possède en moi. Car je t'ai déjà tout pris, il n'y a qu'ainsi que je pourrais me racheter à tes yeux, en laissant mon corps te prouver ce que mes mots sont impuissants à dire. Car je t'appartiens, Valentine, je t'appartiens tout entier ..."
Mumblemumps ϟ Tous droits réservés.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Consumed by the shadows
Anonymous
Romance of Our Assassination [Méreath +18] Empty



Romance of Our Assassination

ft Heathcliff Lovecraft



La terre commence à moins tourner autour de la Serdaigle ce qui lui donne le répit nécessaire pour essayer de reprendre ses esprits. Sa respiration se calme petit à petit et son cœur palpite avec moins de violence dans sa frêle poitrine. Elle sent ses jambes complètement engourdies et remercie le ciel qu’il est en train de la soutenir dans ses bras immenses et protecteur. Etrangement pour la première fois son corps la réchauffe car c’est elle qui à froid, c’est lui le feu, la lave débordante qui tente dans le désespoir d’un baiser brûlant de faire revenir sa princesse prisonnière dans le froid sépulcrale de l’inconscient.

Ses yeux sont à nouveau clos, ses paupières sont si lourdes qu’elle n’arrive pas à les ouvrir, ses forces l’ont quitté pourtant son esprit se bat et revient. Ainsi bien qu’elle ne voie pas elle le sent. Elle sent ses mains autour de son visage, elle sent ses lèvres la couvrir de baisers d’une tendresse encore inconnue. Elle sent ses larmes tomber sur son visage livide et sans vie. Elle sent son cœur prêt à bondir dans la sienne pour lui insuffler la force dont elle manque cruellement.

Elle entend aussi. Bien plus distinctement que quelques instants auparavant. Pourtant elle est comme ailleurs, elle comprend sans saisir le fond, comme en semi-conscience. Elle inspire profondément et sans ouvrir les yeux elle parvient à parler « Mmmh.. Mon Amour pourquoi est-ce que tu parles ainsi de toi ?.. Tais toi.. »  Elle semble n’être qu’à moitié présente, comme délirante. A tel point qu’elle n’a même pas consciente de comment elle vient de l’appeler. C’est simplement sorti, naturellement, inconsciemment.

Pourtant il ne cesse de parler, il ne cesse de paniquer et son discours est à la fois déstructuré et terriblement touchant. Personne à sa connaissance ne s’était inquiété un jour pour elle comme il le faisait, personne ne l’avait un jour touché, embrassé, regardé comme il le faisait. Tout cela était effrayant et à la fois la promesse de tellement de choses. La peur de la perdre lui a fait avouer tellement de chose qu’il semble avoir le souffle coupé, elle le sent trembler à son tour comme si il allait lâcher prise lui aussi, submergée par l’émotion comme elle avait pu l’être en s’effondrant dans ses bras.

Doucement elle reprend la force de se tenir un peu sur ses propres jambes et s’appuie pour le soulager sans sortir jamais de son étreinte. Elle ouvre lentement les yeux et vient glisser doucement ses doigts dans ses cheveux humides à l’arrière de sa nuque. Elle les agrippe doucement et récupère la force de l’enlacer à son tour et de le serrer tendrement contre son cœur battant de nouveau « Je t’aime aussi Heathcliff Rosier. Je t’ai aimé en tant que monstre, je t’aimerais en tant qu’homme et sous toutes les formes sous lesquelles tu voudras te décliner.. Chaque jour, chaque nuit et jusqu’à la fin des temps.. Mais toi seras-tu un jour capable de m’aimer autant que tu l’as aimé, Elle ? Seras-tu capable d’assumer ton amour pour moi devant ton fils ? » Avait-elle murmuré à son oreille comme un aveu solennel. Elle l’avait fait, elle l’avait dit. Et enfin elle se sentait libéré de ce poids des mots qu’elle s’interdisait. Ces mots qu’elle avait l’impression de n’être capable de prononcer que pour lui.

Elle se redresse complètement et se tient face à lui, les yeux brillants de cette énergie nouvelle dont elle ignorait la provenance mais qui lui donnait des ailes. Un moment elle reste à le regarder avant d’essuyer ces dernières larmes de son visage pâle ne résistant pas à l’envie de venir retrouver ses lèvres pour un ultime vrai baiser après tant de larmes. Elle s’approche et pose à plat ses mains sur son torse avant de déposer amoureusement ses lèvres sur les siennes. Rapidement son cœur s’emballe et elle intensifie son baiser, le rendant plus passionné, venant subtilement cherché sa langue de bout de la sienne. Elle frisonne en le sentant réagir et lentement elle se recule, mordillant sa lèvre inférieure. « Je sais ce que tu veux et j’aimerais pouvoir t’offrir ce que tu me demandes.. Mais avant, moi aussi j’ai un aveu à te faire.. » Elle baisse les yeux un instant et ses joues se teinte d’un rose presque innocent. « Je.. Je suis vierge. » Elle se sentait honteuse de devoir lui révéler ça ainsi mais il devait le savoir. Il avait été élevé comme elle, il devait savoir ce que ça représentait. Ce qu’une prise de décision telle que celle-ci comportait. Un instant elle fut prise de doutes. Sa virginité devait appartenir à son futur mari, telle étaient les règles auxquelles elle était censé se tenir. Elle releva les yeux vers lui, son regard était rempli d’un désir insoutenable. Elle sentait la tension entre leurs deux corps les dévorer de l’intérieur alors que ses dernières paroles lui revenaient en tête, les plus belle qu’il n’ait jamais un jour prononcé. Prenant une grande inspiration elle s’approche à nouveau et sans le quitter des yeux elle lui prend la main et la dépose sur son propre corps juste en dessous de son sein. « Guides moi.. »

made by © Winter Soldier
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Consumed by the shadows
Anonymous
Romance of Our Assassination [Méreath +18] Empty

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Consumed by the shadows
Anonymous
Romance of Our Assassination [Méreath +18] Empty

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Consumed by the shadows
Romance of Our Assassination [Méreath +18] Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Romance of Our Assassination [Méreath +18]
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» "I Put a Spell on You" [Mereath +18]
» Nymphetamine [Mereath]
» Sweet means Dirty [Méreath]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Mumblemumps :: Gobstones :: obliviate :: SAISON 1-
Sauter vers: