Dying is easy, living is harder (Cleo)

(Très) belle et modeste jeune femme qui travaille comme professeure d'histoire de la magie depuis maintenant près de cinq ans, Merlin que le temps passe vite. Elle est née à Bath en ce beau jour qu'était le 03 mai 1965 en tant que sang mêlé, mais a été élevée comme une née moldue avec son frère, son père ayant disparu après avoir appris la grossesse de son aventure de vacances. Elle ignorait ses talents magiques et l'existence de Poudlard avant de recevoir sa lettre, quelques heures après ses onze ans. À présent elle vit à Londres l'été, et Hogsmeade pendant l'année scolaire. Lors de son passage à Poudlard, son niveau scolaire était assez moyen. Elle écoutait peu, discutait beaucoup, et a eu ses ASPICs avec deux Piètres en arithmancie et en étude des runes. Elle est plutôt confiante, exubérante, drôle mais aussi sarcastique, cynique et paresseuse. Lorsque les dinosaures vivaient encore, elle s'est procurée une baguette faite en bois de laurier, mesurant vingt-neuf centimètres et contenant un poil de licorne. Avec cette baguette, il lui est possible quoique difficile de créer un patronus - le sien prend la forme d'une oncille. La vision qu'elle a eu face au miroir du risèd : Son frère jumeau, Alec, encore en vie. Mais la vie n'est jamais entièrement rose, la preuve avec les épouvantards. C'est le cadavre en état de décomposition avancée d'Alec, souvenir et cadeau de la guerre, qu'elle voit lorsque par malheur elle pose ses yeux sur un épouvantard.

ϟ  Quelle est votre opinion sur l'épidémie ? Cleomene en sait trop peu pour émettre une opinion valable. Elle a peur, l'ignorance dans laquelle elle se trouve l'agace et elle ne supporte pas d'être tenue dans l'obscurité. Elle peut constater au quotidien les conséquences de l'épidémie sur les rares infectés, et espère de tout coeur n'être jamais victime de l'ironique maux qui vient les toucher deux ans seulement après la fin de la guerre. N'ont-ils pas souffert suffisamment ?

ϟ Que pensez-vous du nouveau directeur de Poudlard ?  Que dire de ce dont on ne sait rien ? Qui est ce mystérieux individu dont un charme étrange semble cacher le visage dès qu'on essaye de se concentrer sur ses traits ?
Malgré la reconnaissance qu'elle ressent à l'égard du directeur qui lui a donné, à son avis, une seconde chance, elle se méfie de ce déguisement et craint retrouver en cet énigmatique personnage un mage noir. Pour quelle raison cacherait-il son identité? Qui est-il ?
Que veut-il ?
Quelles ambitions secrètes animent cette ombre ?
Elle désespère d'en savoir plus, l'épie, jauge ses actions à défaut de pouvoir juger du caractère et surtout prie toutes les divinités moldues pour qu'il ne soit en réalité qu'un original peu gâté par la vie et complexé par son faciès disgracieux.
Pourvu que ça soit de l'acné.

ϟ Le partenariat magique entre les écoles est-il une bonne chose ? Cleomene n'y connait rien en épidémies, que ce soit la peste, le choléra ou la fièvre du Samedi soir, et n'y a accordé qu'un intérêt mitigé, mais elle a comme l'impression que ramener les élèves de Durmstrang - école qui a montré le plus d'infectés jusqu'alors - à Poudlard n'est pas la meilleure idée. Est-ce qu'une quarantaine n'est pas mieux indiquée ?
Alors, oui, l'ouverture sur le monde, le partage, la diversité, c'est bien. La santé, c'est mieux. Pour résumer, elle ne pense pas que cet échange arrive à point nommé.
(C'est pour cela qu'il ne faut pas laisser les hommes diriger, ils ne font que des conneries.)

ϟ Quel était votre camp lors de la Grande Bataille ? Au grand dam d'Alec, Cleo n'a pas pris part à la guerre au début. Elles ont fuit, sa mère et elle, chez des membres de leur famille éloignée en France. Son frère a bien tenté de l'enjoindre à participer, à résister, mais elle avait peur, ne se sentait pas prête à se battre.
Quand elle s'est enfin décidée, il était trop tard. Alec avait été tué. Abattu comme un animal, dans son lit.
Elle regrette durement ce choix aujourd'hui.

Pour les professeurs :
Cleomene ne peut pas voir l'expression du visage du directeur, cachée dans une ombre qu'elle suspecte surnaturelle, mais elle ne peut qu'imaginer son regard circonspect et sarcastique. Il observe le parchemin sur lequel elle a dûment rempli ses (maigres) expériences professionnelles et ses notes aux examens, et elle l'entend murmurer dans sa barbe et commenter par des petites onomatopées. Enfin, après cinq minutes d'un silence inquiétant, il demande d'une voix glaciale :
« Et c'est avec ces notes déplorables que vous voulez devenir professeur ? »
Elle hoche la tête, rougit, bafouille, déglutit, avant de se souvenir qu'elle est là pour se vendre et non pas pour subir sans broncher les attaques en se recroquevillant sur sa chaise. Après tout, n'était-elle pas une professionnelle ? Reprenant du poil de la bête, elle se redresse, projette ses cheveux en arrière et sourit d'un air confiant à ces deux yeux perçants.
« Je n'ai pas besoin d'être bonne en arithmancie ou en étude des runes pour devenir professeur d'histoire de la magie. J'ai obtenu un optimal dans cette matière, ainsi qu'en politique magique. » elle fait claquer sa langue après le optimal, pas peu fière « J'ai également poursuivi mon apprentissage auprès de l'historien français Fernand Braudel qui a écrit le célèbre mémoire La Méditerranée et le monde méditerranéen magique à l'époque de Merlin Ier. » Elle se racle la gorge un peu gênée « Du moins, avant son départ prématuré en 1985 ». En réalité, son vieux maître n'avait pu l'accueillir que quelques mois, mais ce n'était que détails.
Manifestement, le directeur n'avait qu'un maigre intérêt pour la personne de Fernand Braudel et son temps long.
« Avez vous déjà pris en charge une classe ? »
« Euh... J'ai donné des cours à mes neveux et mes petits cousins. » elle avait donné UN cours à deux cousines sur la nécessité d'apprendre comment appliquer l'eye-liner correctement.
« Donc vous ne savez pas l'horreur que représentent 30 prépubères impatients. Quand était la dernière fois que vous avez parlé à un adolescent ? »
Elle fronce les sourcils et tente de se souvenir si elle avait croisé une personne boutonneuse ces derniers 365 jours, sans succès. Peut-être Henry Wickedboat, du service postal ? Mais non, il avait 40 ans et un mauvais problème d'acné.
Le directeur n'a pas l'air impressionné, comme s'il lisait dans ses pensées.
« Qu'est-ce qui vous qualifie concrètement pour ce poste ? »
« Je fais des recherches depuis quinze ans et me suis spécialisée dans la politique magique française du XIXe siècle, et plus concrètement sur les interrelations culturelles, religieuses et politiques entre monde moldu et monde magique à cette période. J'ai écrit un mémoire sur le syncrétisme qui s'est opéré à la fin du XIXe siècle du côté magique. Le processus de passage du culte païen à une culture catholico-athéiste, et l'assimilation d'un cérémonial moldu dans les croyances. » C'est à peine si elle ne voit pas les yeux se fermer. Elle sait que son sujet d'étude n'est pas des plus passionnants, et ne s'en offusque pas, par habitude. Son mémoire avait un pouvoir soporifique étonnant depuis le sort lancé par son ex, quelques années plus tôt. Au moins, maintenant, il la prendrait au sérieux. Elle continue « Plus récemment, j'ai élargi mon champ de recherche à la Première guerre mondiale, comme ils aiment à l'appeler. ». Elle se rappelle encore l'interview accordé à un vieux dresseur de dragon présent sur le front ouest, et les brûlures qu'elle avait gardé de cette entrevue qui lui donnent une vague envie de se gratter la fesse gauche.
Elle a l'impression d'avoir enfin su capter son attention. Ils se guettent en chien de faïence quelques secondes, puis il s'éclaircit la gorge et se passe une main gantée sur la joue. L'absence de visuel la trouble.
« Vous vous doutez bien que vous ne pourrez pas aborder ce genre de sujets avec des premières années ? Ou même avec des septièmes années. Ils peinent à rester éveillés en classe plus de cinq minutes, à moins d'entendre parler des aventures d'Harry Potter. »
Cleomene lève les yeux au ciel, faussement exaspérée, mais se demande secrètement si le célèbre héro accepterait un jour sa demande d'écrire une biographie sur sa vie. Elle ne pourrait pas faire pire que Rita Skeeter et son œuvre la plus récente (autrement surnommée « bouse de dragon ») : Harry Potter, héros ou charlatan, livre déjà vendu à plusieurs milliers d'exemplaires. Non, vraiment, elle ne pouvait pas blairer Skeeter. Et puis, elle s'habillait atrocement mal.
« J'ai déjà préparé tout un programme, monsieur, en m'inspirant de l'Histoire de la magie revisitée de Bathilda Tourdesac » paix à son âme.
Elle ne précise pas avoir participé à l'écriture du nouveau chapitre sur la grande bataille, quel mal y avait-il à profiter de l'occasion pour booster les ventes et donc ses royalties ?
Quelques minutes et une poignée de main plus tard, elle repart, persuadée d'avoir le poste.
C'était probablement l'anecdote sur le dragon et sa fesse gauche.

ϟ Ton pseudo : frozen heart ϟ Ton âge : 23 ans, je commence à me faire vieille ϟ Ton avis sur mumblemumps : j'avoue avoir accroché direct avec le design. Je viens de passer les heures qui suivaient à fouiner dans les annexes et ce que j'y ai lu m'a plu, donc me voici ! ϟ Le mot de la fin : Aimez moi  

Son cri est horrifié, mais elle ne l'entend pas, ne s'entend par hurler. Les yeux d'Alec sont fermés, et son visage est creusé, d'une pâleur qui n'est pas naturelle. Il est maigre, affreusement, maigre, ses traits paraissent momifiés. Cleo pose sa main sur son bras, mais la retire aussitôt. La rigidité cadavérique, elle en avait entendu parler, mais c'était trop pour elle. Il est mort, cela ne fait aucun doute, depuis au moins trois semaines. Pourtant, allongé dans son lit, on dirait un enfant. Il a encore un petit sourire au coin des lèvres, désormais figé à jamais par le sort traître qui avait mis fin à ses jours alors qu'il était si vulnérable. La jeune femme se penche de l'autre côté du lit, vomit violemment et s'essuie la bouche en reniflant. Les larmes refusent de couler, elle se sent affreusement vide, et ne demeure que cette nausée intense et l'odeur persistante qu'elle peut désormais associer à la putréfaction, elle qui avait lancé en plaisantant à Alec, à l'entrée de la maison, de « nettoyer ses vieilles chaussettes plus souvent ».
Elle s'attarde, taraudée d'une curiosité morbide et déplacée, replace la mèche de cheveux agaçante d'Alec qui retombait toujours immanquablement devant ses yeux, caresse tendrement sa joue et pose sa tête contre son épaule qui, comble du malheur, sent encore son parfum.
« Putain mais je te l'avais dit que c'était dangereux » murmure-t-elle, à personne en particulier « Je te l'avais dit et tu ne m'as pas écouté, et maintenant regarde dans quel état tu es ». Elle est en colère contre Alec, et c'est terriblement injuste qu'il ne soit pas là pour se défendre de ses accusation. J'étais ta jumelle, est-ce que je n'étais pas censée savoir que tu étais mort ? Proteste-t-elle, cette fois silencieusement.
Il n'a pas laissé de lettre. Pourtant, elle a cherché, chaque tiroir, chaque recoin, mais rien. Peut-être avait-il trop peur que sa lettre soit interceptée, ou tout simplement s'imaginait-il hors de danger. Sa mort laisse à Cleomene un goût d'inachevé, comme s'il manquait une scène à l'acte final de cette tragédie dont elle se retrouvait malgré elle l'Antigone.
Elle attrape sa baguette, la soupèse, ressent les étincelles de magie qui viennent caresser ses doigts. Ils avaient toujours été compatibles. Cleomene se demande un instant si elle peut la garder. Si elle le doit. Mais elle décide finalement de la rompre en deux et de la poser à côté de lui. Là, seulement, elle peut pleurer.