On ne choisit pas sa famille... [Nathan & Jules]

Les cours revenaient à peine de commencer depuis quelques semaines que déjà, j'avais l'impression d'être pris dans une routine... routinière. Mais je précise que j'adore cette routine. Je me plais dans celle-ci. Les cours, les études, mes lectures... Tant qu'on me laisse tranquille je n'ai pas à me plaindre. L'adaptation fut différente cette année par contre, puisque non seulement je n'étais plus étudiant d'école obligatoire mais je commençais l'école supérieur, mais de plus, contrairement au six dernières années, j'étais confronté à de nouvelles têtes. Je précise je n'ai rien contre les nouvelles rencontre, tant qu'elles ne sont pas négativement envers moi. La plupart du temps, je ne m'en occupe pas, et ça reste bien ainsi.

Cependant, dans mon nouveau dortoir, il y a un nouvel étudiant qui m'intrigue un peu. Jules, de son prénom, viens du collège de Beauxbâtons, l'école française. Pourquoi lui m'intriguait plus qu'un autre? D'abord parce que nous avions été mis finalement dans le même dortoir, alors qu'il a été répertorier nouveau noir et jaune, mais également parce qu'un soir comme ça, alors qu'on se changeait en silence, quelques marques sur son corps qu'il a tenter de dissimuler au maximum en se changeant rapidement me vinrent au regard. Je ne le zieute pas hein! Je suis pas... enfin... j'en sais rien si je le suis ou pas, j'ai aucun comparatif, mais à la base je ne le zieutais pas! J'ai juste l'habitude de ces marques.. j'en porte l'alter égo moi aussi. Mais bien sûr, je n'ai pas osé dire un mot. Je ne sais pas si je le ferai un jour... et de toute façon, d'autres se sont joint au dortoir à ce moment là, me coupant dans la moindre envie de tester le coup.

Aujourd'hui la journée est chaotique à mes yeux. J'ai l'impression que tout tourne trop vite autour de moi. J'ai la sensation que tous le monde parlent les uns par dessus les autres, et que personne ne s'écoute. J'ai donc besoin d'un espace tranquille et à mon grand malheur, même la bibliothèque est trop bondée. Et la cours, on oublie. C'est comme si le temps s'était mis contre nous, décidant de faire son brouhaha de son coté avec un temps pluvieux et des grondements de tonnerre ici et là. Le seul endroit où je me suis finalement senti pas trop oppressé c'est dans le dortoir. Personne n'y était et c'était bien comme ça. Me prenant la tête entre les mains, je me laisse tomber sur mon lit regardant le plafond. Enfin du calme... mais celui-ci fut plutôt de courte durée, alors que j'entends des pas remonter les escalier du dortoir. Je me redresse pour au moins être assis, ne pas sembler nonchalant non plus. Et surprise, Jules apparut devant la porte... Il file en vitesse vers sa malle, et en sort quelques vêtements pour se changer et j'en reste sans même le réaliser scotcher sur lui. C'est à croire que je vais finir par réellement passer pour un gay à regarder les mecs comme ça. Mais sa voix me fait sursauté, alors que je comprends finalement que je l'avais regarder, ou plutôt j'avais regardé ses marques avec un peu trop de concentration pour paraître subtile. Je sens le rouge me monter aux joues, moi d'un naturel timide, et relève les yeux sur lui avant d'hausser un sourcil. Je le regarde un peu en silence, puis j'essaie de mettre en œuvre ma résolution de cet année, soit de me faire confiance et agir un peu. Ça peut que m'être bénéfique non?

-C'est un manque total de respect envers toi.. Ta propre famille..? Pourquoi t'ont-ils fait une chose pareil?

Je sais que je n'aurais pas du le regarder ainsi. En fait, ça avait été plus fort que moi... ça m'intriguais, et ça avait fait remonter certains souvenirs en moi, qui parfois me donnait l'impression de disparaître... Je me mords la lèvre, vraiment navré d'avoir donné la sensation d'être très insistant. Me passant une main dans les cheveux, je l'écoute me répondre sur sa famille, ce qui me fait un peu grimacer. Je dois admettre que je passe mon temps à me dire que j'aurais aimé avoir une famille... mais tant qu'à avoir une famille comme celle de Jules, mieux vaut ne pas en avoir du tout...

Je le suis du regard, l'écoutant sans l'interrompre, puis pince les lèvres. C'est bien de voir un point positif dans tout ça, sa petite sœur doit être sa zone d'espoir, c'est réellement important de trouver de quoi se raccrocher, sinon à quoi ça sert de continuer d'avancer? Je n'ose pas pour le moment parler, sentant qu'il allait continuer, et je le laisse sans mal venir s'assoir à mes côtés, cette fois le regardant dans les yeux. Un caractère de rebelle? Je dirais plutôt qu'il semble simplement du bon côté de la voie. J'inspire un peu, puis suivant mon instinct, je viens poser ma main sur son bras lui souriant un peu.

-Tu es bien entouré ici. Il y a tellement de gens pour ce soutenir, que tu n'a rien à craindre..

J'hoche lentement la tête, puis retire ma main en inspirant un peu. J'hésite, et je fini par me lever lentement. Loin de moi l'envie de m'exhiber, mais je peux au moins tenter de lui démontrer que je peux comprendre qce qu'il ressens.

-Pour ma part... ma famille est morte, mais j'ai eu droit aux souffrances physiques moi aussi...

Relevant lentement mon t-shirt pour lui montrer mes marques sur mon vendre. Elle remonte plus haut mais je n'ai pas besoin de les lui montrer, sachant qu'il doit très bien comprendre que le reste de mon corps n'a pas été épargné.

-Il y a des êtres perfides et méchants sur cette terre... Je crois cependant qu'il n'y a pas que ça. La preuve, tu as ta petite sœur... garde l'espoir, elle sera ton rayon de soleil...

Je laisse retomber mon t-shirt en place, et inspire profondément, le regardant un peu. Il a cette chance d'avoir quelqu'un, ce n'est pas donné à tous le monde. J'aimerais moi aussi, avoir une personne.. juste une... qui me donne l'impression d'être méritant de vivre. Je me mords la lèvre puis murmure.

-N'oublie jamais ta petite sœur... Chérie là, et ça ira... C'est ce qui est le plus important, d'avoir une raison de vivre...