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Elle te fera les gestes qui font les poésies (Merssen II)

Yassen Yordanov
Consumed by the shadows
Yassen Yordanov
Élève de Serpentard
Maison/Métier : l'ancien dragon a trouvé le chemin des serpents, il est maintenant en septième année.
Célébrité : ash stymest.
Pseudo : Prim Âge : 27 Parchemins : 942 Gallions : 626 Date d'inscription : 04/03/2017

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les gestes qui font les poésies
Mérope & Yassen
Moi quand je vois les larmes leur tomber sur la joue, je voudrais leur dire qu'elles sont belles, et qu'il faut pas qu'elles pleurent pour un idiot, puis faut qu'elles arrêtent d'être connes et de tomber toujours amoureuses de celui qu'il faut pas et que moi, si elles voulaient, moi, j'serais toujours gentil avec elles, mais les filles elles aiment pas qu'on soit gentil, elles aiment pas.

Le jeune homme est assis dans son lit. Il se trouve là depuis la fin des tests ; on avait voulu le garder à l’œil en raison du venin de la créature, des conneries si on se fiait à son avis, son noble avis, lui, petit prince de Bulgarie. Après tout, cette fameuse créature n’était rien d’autre qu’une illusion. Yassen avait cependant compris qu’il y avait plus que les apparences. Ce serpent avait ouvert des blessures, pas seulement sur son corps, ce qu’il s’en fichait des blessures sur son corps, sur sa carcasse, mais aussi, dans le cœur de tous les locaux. Tout le monde paraissait décontenancé. Les gens regardaient autour d’eux, sans voir véritablement. Yassen tentait de ne pas y porter attention. Mis à part des liens maritaux, l’Angleterre ne voulait rien dire pour lui ; il retournerait en Bulgarie quand il aurait fini son GISIS, il ne comptait pas passer sa vie en Europe de l’Ouest.  

Sur l’ordre de l’infirmière, il retire son tee-shirt. Lentement, en raison de la douleur, du sang qui recouvre ses côtes et son bras droit, il dévoile un torse recouvert de tatouages. Yassen avait encré tous ses souvenirs et toutes ses pensées dans sa peau. Personne n’en connaissait la signification, pas même lui, personne ne pourrait se repérer sur la carte de sa peau et savoir quelle en était la première marque. Seule lui connaissait le premier tatouage imprimé sur sa peau lors de son septième anniversaire ; le seul tatouage qu’il n’avait jamais voulu, le dragon qui lui rappelait que son destin était scellé depuis le premier jour de sa naissance. Yassen s’était battu pour ne pas avoir cette marque ; c’était ses oncles, son père, qui l’avaient retenu, alors que le fer rouge avait marqué sa peau, le premier cri de douleur d’un bambin auquel on avait coupé les ailes.  

Tellement de personnes avaient caressé les croix, les dragons, les colombes,  les flammes sans en connaître la provenance, sans se douter de toute la douleur dans cette encre magique, aussi indélébile que les armoiries des Yordanov imprimées dans le cœur du dernier héritier. Si Yassen avait succombé aux tatouages, c’était dans un seul espoir ; enterrer le dragon sur sa hanche, et c’était là que tout était devenu confus, que soudainement, il portait son monde sur son torse.

Il perçoit nettement le regard insistant de la femme sur sa peau. Un peu agacé, il esquisse un sourire comme il le fait habituellement. Il est connu pour sa bonne humeur et sa propension à rire de tout, et il n’a pas vraiment envie que cela change. Le membre du personnel se penche sur son bras droit afin de retirer le pansement. À ses côtés se trouve un bol d’eau et des herbes que Yassen ne reconnaît que pour avoir vu dans les rares antidotes que Kamen concoctait de temps à autre. Ce dernier avait cependant toujours préféré les poisons. Le jeune homme ne comptait plus les fois où son double avait failli se tuer, créant des potions plus puissantes qu’il n’en avait jamais eu l’intention.

Cette fois-ci, c’était le benjamin qui avait été blessé lors des tests. Il les avait pratiquement tous échoués en raison de sa consommation excessive d’alcool durant les jours précédant l’évènement. Cela aurait normalement dû le mettre hors de lui, qui détestait ne pas pouvoir relever un défi, mais étonnamment, cela ne lui avait fait ni chaud ni froid. Il se fichait de la marche ou des perturbations magiques. Son champ de bataille se trouvait ailleurs.  

C’était ce qu’il s’était dit, mais le véritable drame avait commencé quand le Basilic était apparu. Yassen avait senti son cœur se serrer pour la première fois depuis une éternité. Kamen l’avait invité à fuir, mais il n’avait pas pu. Pour la première fois de sa vie, de son existence, il s’était opposé à son frère. Courant dans l’autre direction, il avait foncé en direction de sa fiancée, s’interposant entre le serpent et elle, refusant qu’elle ne prenne le coup. Il ne savait pas où il avait trouvé la force de courir, de se précipiter dans la gueule du loup, lui, qui prenait habituellement tant de peine à préparer ses combats. Tout le monde le connaissait comme le jumeau qui avait la tête en l’air, mais il aimait les batailles. Combien de fois ne l’avait-on pas vu à la bibliothèque en train de se restaurer de livres sur l’art de la guerre, offrant ses sourires les plus désarmants à son meilleur ami ? Yassen aimait manier les ficelles ; c’était un point qu’il partageait avec son père, pour son plus grand déplaisir.

L’infirmière applique une pommade sur son coude. Le jeune homme se mord la lèvre pour ne pas laisser échapper un grognement de douleur. Il ne manquerait plus qu’on le prenne pour un faible. Yassen avait beau tenter de travailler sur les coins les plus sombres de sa personnalité, il croyait encore en la supériorité de son sang et de son sexe. Qu’elle ne fût sa réaction en entendant la jeune femme réfléchir tout haut : « C’est une sacrée blessure. » Il se repositionne dans son lit, s’accote contre son oreiller. Il tourne la tête en direction de l’infirmière, le regard hagard et goguenard. Sur les lèvres du jeune homme se dessine un sourire pervers. « Un sacré coup de queue. Presque aussi puissant que le mien. » Son propos est véritablement déplacé, mais il s’en amuse. Il constate que l’infirmière n’est pas du même avis que lui. Ses gestes sont plus brusques et elle n’use plus de la même délicatesse à son égard. En fait, elle lui faisait véritablement mal, mais le jeune homme est trop fier pour l’admettre. Quelque part, Yassen, il aimait quand on lui faisait mal, c’était ce qui rendait ses nuits aussi passionnantes, et c’était ce qui faisait aussi le malheur de sa vie.

Il comprend cependant que ses propos aient été trop offensants. Il soupire, il penche la tête vers l’arrière. « Vous êtes vraiment trop sensibles, les Anglais. » Son accent bulgare est à couper au couteau. Plus que jamais, malgré sa peau blanche, ses yeux d’un bleu céruléen, on se rend compte que c’est véritablement un étranger, qui ne comprend pas les douleurs de sa terre d’adoption. Il reprend son calme. Il se tourne vers l’infirmière. « Je ne voulais que ma fiancée se fasse blesser. Je me suis interposée entre le Basilic et elle. » Sa voix est un peu plus douce. « Je ne regrette pas ce que j’ai fait. » Ce numéro semble faire de l’effet. L’infirmière finit de traiter ses blessures, avant de lui conseiller une potion et beaucoup de repos. Probablement aurait-elle préféré qu’il soit pétrifié. Au moins, il se serait tu.

Yassen la regarde partir. Tendant son autre bras, il prend la potion sur sa table de nuit et en boit une gorgée. Une sensation de chaleur s’empare de son corps, presque aussi bonne que celle de l’alcool. Il voit une silhouette blonde se découper parmi les rideaux blancs de l’infirmerie et qui avance vers lui. Yassen se redresse, tente de bien paraître, de cacher son bras blessé. Il sourit alors que la jeune femme se dirige vers lui. « Comme une ombre. » se contente-t-il de dire, le sourire aux lèvres, contrastant avec son air triste de leur première rencontre. Il le lui avait promis, après tout, peu importe où elle allait, il veillerait toujours sur elle.  
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Elle te fera les gestes qui fond les poésies
Mérope V. Greengrass & Yassen Yordanov

ϟ 2000 - Infirmerie  


« Que la peur dans tes yeux
Fasse monter l'acide
Jusqu'au bord de tes lèvres
Aussi noires que la nuit
Qui nous emmène au large
Sur des terres sacrées
Où l'on aime à saigner
Où l'on aime à s'aimer. »




|Flashback|

Lorsque le regard de la silhouette rencontre celui de la Serdaigle celle-ci recule d'un pas. Désemparée. La ressemblance est frappante, le doute n'est pas permis. Son sang se glace et lorsqu'elle avance, Mérope pointe une baguette hésitante sur elle. «Riddikulus » prononce t-elle à voix basse alors que sa propre silhouette disparaît autour de feux d'artifices colorés.

Lorsque qu'elle baisse sa baguette, elle sent alors son regard sur sa personne comme une ombre derrière elle à chaque instant. Elle lève brièvement des yeux emplis d'excuses vers ceux d'Armand. Elle sait qu'il à tout vu, qu'il a comprit comme elle. Gênée elle se recule et disparaît dans la foule. D'un pas pressant elle slalome entres les nuées d'élèves qui avancent à contre sens du sien, plusieurs fois elle manque d'en percuter quelques uns dans sa fuite. Il y a tellement de monde dans la grande salle qu'il est presque impossible de la repérer dans la foule qui se bouscule entre les murs de l'édifice. Mérope prend la direction d'une immense colonne porteuse derrière laquelle elle se cache avant de s'y adosser, le cœur battant. Ses émotions s'embrouillent, elle ne sait plus si elle doit simplement se réjouir de ce qu'elle vient de voir ou en avoir peur. Elle passe ses mains tremblantes sur son visage blêmit puis entre ses boucles blondes avant de déglutir péniblement, la gorge sèche. Un moment elle pose la tête contre le marbre froid de la colonne en portant son regard banquise vers le plafond de la pièce, elle a l'impression ne plus entendre le bruit de la foule, l'agitation autour d'elle et dans les divagations de son esprit elle s’étonne à imaginer ce qu'Armand allait bien pouvoir lui dire après tout ça. Un instant son cœur se serre.

Mais quelque chose d'anormal se passe, le plafond qu'elle fixe toujours semble bouger, comme s'il tremblait en silence. La Serdaigle fronce les sourcils, était-elle en train de délirer encore plus qu'elle ne le pensait ? Soudain le plafond craque et une fine fissure se dessine dans la pierre épaisse du château, de la poussière lui tombe dessus et au fur et à mesure qu'elle recouvre ses sens, Mérope se retrouve alors confrontée à l'horreur : des cris, des hurlements, des appels au secours résonnent dans la pièce la poussant à sortir de sa cachette, affolée.

Sous ses yeux, des élèves au sol, elle en reconnaît certains, d'autres sont blessés, certains courent vers la sortie tandis qu'un Basilic plus vrai que nature attaque et pétrifie tout sur son passage. Le souffle coupé Mérope recule d'un pas, elle sent le mur dans son dos et devant elle la queue acérée de l'apparition qui menace à chaque instant de lui tomber dessus. Elle est coincée. Dos au mur elle inspire, cherchant à ne pas se faire remarquer de la créature tandis qu'elle glisse doucement sa main dans sa robe à la recherche de sa baguette, trop tard la queue gigantesque du Basilic la manque de peu et la déséquilibre, elle lâche sa baguette qui roule à quelques mètres, assez pour qu'elle ne puisse plus la récupérer sans risquer un coup mortel. Mérope inspire, cette fois c'est peut-être la fin. La queue du reptile s'élève au dessus de sa tête et elle l'a fixe, elle veut regarder sa sentence en face avant qu'elle ne l'atteigne, peut-être était-ce la solution pour que la prophétie de son épouvantard ne se réalise pas. Un instant elle pense à Armand, elle espère qu'il s'est lui même mit en sécurité.

Puis tout s’accélère, la queue du Basilic comme une épée de Damoclès s'abat enfin, elle s’apprête à la frapper quand il apparaît de nul part. Il surgit d'un bon devant elle le bras levé et tel un bouclier, prend le coup à sa place. Sans lui laisser le temps de rappliquer il l'attrape contre son corps et lui cache la vue, agrippant son poignet de l'autre main. « On dégage. » Elle a confiance en lui, malgré tout et sans rien dire elle se laisse guider à l'aveugle vers la sortie.

Lorsqu'elle sent l'air frais lui fouetter le visage et qu'il l'a libère, des images effarantes lui apparaissent. Des gens en pleurent, des victimes, beaucoup de victimes, des cris, de la souffrance. Les larmes lui montent mais elle les ravale avec les dernières forces qu'il lui reste, se tournant vers Yassen, ne sachant pas si elle doit le remercier où simplement le tuer pour les risques qu'il a prit pour elle. Il se tient près de son jumeau, légèrement devant elle mais lorsqu'il vacille sur ses jambes qui ne semblent plus disposées à le soutenir, les yeux de la Serdaigle sont attirés par une forme rouge qui coule le long du bras blessé de son fiancé, glisse entre ses doigts tremblants et tapote le sol par petites gouttes, elle n'a pas le temps de le prévenir, il blêmit et s'effondre au sol lui laissant à peine le temps d'amortir sa chute.

Elle l'allonge, tremblante «Yassen.. Yassen ne t'endors pas, ne fermes pas les yeux putain !» Elle n'a pas l'habitude de s'adresser à lui de cette façon «Je suis là, parles moi.. Les secours vont arriver.» Ses yeux sont ouverts mais il semble ailleurs, il ne lui répond que très peu et au fur et à mesure que les minutes passent il perd de plus en plus de sang, son t-shirt en est plein ainsi que la chemise de la Serdaigle, il ne lui reste plus beaucoup d'alternative si elle ne veut pas qu'il se vide avant l'arrivée des médicomages. «Pardonnes moi, je n'ai pas le choix, tu comprends ? » Elle sait ce qui lui reste à faire mais ce sera douloureux, elle le sait mais elle n'a plus le choix. Prenant une grande inspiration elle dépose le bras blessé à plat sur ses genoux avant de compresser la plaie entre ses doigts pour arrêter l'hémorragie. Des larmes se mêlent au sang du slave tandis qu'un hurlement de douleur transperce les bruits de la foule.

La pagaille, le chaos, le néant.

C'est tout ce dont se souvient Mérope de cette désastreuse matinée de test. Les événements lui revenaient en tête souvent pas bribes d'images plus ou moins nettes et bien que les événements  dataient déjà de quelques heures elle n'avait pas encore réussi à cesser de trembler. Raccompagnée en état de choc dans la salle commune des Serdaigle, elle s'était enfermée dans la salle de bain depuis déjà une bonne heure. Recroquevillée dans un coin de la pièce elle contemplait devant elle son propre triste reflet dans le miroir à l'opposé de la pièce. Ses vêtements et ses mains couverts du sang de Yassen lui rappelaient l'horreur de ce qui venait de se produire. Elle avait hurlé à l'aide autant qu'elle l'avait pu, compressant la plaie sanguinolente de son fiancé sans savoir si son geste allait pouvoir le sauver ou non et lorsqu'il fut emmené par une équipe de médicomage, elle l'avait regardé s’éloigner sur la civière, un instant elle avait eu l'impression que leur regard s'étaient croisés et elle s'était contenté de murmurer «Comme une ombre. » Avant de le regarder s'éloigner vers l'infirmerie où il allait sûrement recevoir les premiers soins.

On frappe à la porte de la salle de bain, sortant la Serdaigle de sa torpeur. «Mérope.. Il s'est réveillé.» Elle se redresse, ce sont les mots qu'elle attendait. D'un bon elle se lève et s'approche d'un robinet pour nettoyer ses mains dont le sang glisse sur sa peau avant de couler dans l'évier, seules restent les marques sanguinolentes coincées sous ses ongles. Elle passe rapidement de l'eau sur son visage dont le khôl a coulé plus que de raison autour de ses yeux cernés, résolument elle n'est pas spécialement présentable aujourd'hui, mais qu'importe, elle sort de la salle de bain enfiler une tenue moins sinistre que la sienne et opte pour un jean et un haut simple avant de sortir de la salle commune en direction de l'infirmerie. Elle ne sait pas ce qu'elle va y trouver et l'idée lui fait peur, se souvient-il de l'accident ? Aura t-il des séquelles toute sa vie pour avoir sauvé la sienne ? D'ailleurs, pourquoi avait-il agit ainsi, après tout ? Elle soupire alors que la porte de l'infirmerie se profil. Elle reste un moment dans l'ombre de l'encadrement de la porte sans avancer. La pièce a regagné sa tranquillité bien que beaucoup trop de lits sont occupés. Le regard de la jeune femme traverse la pièce à la recherche de slave, bientôt ses yeux se posent sur une soignante en train de prodiguer des soins à un jeune homme dans les yeux de givre se plissent chaque fois qu'elle appui un peu plus la blessure qui a recouvert ses encrages d'une robe carmine.  

Elle n'entend pas ce qu'ils se disent mais lorsque la soignante s'éloigne avec un air renfrogné, Mérope en profite pour avancer d'un pas silencieux vers le lit qu'il occupe. Lorsqu'il l’aperçoit son visage s'illumine doucement. Il semble épuisé, mais vivant et c'est tout ce qui importe à présent. Pour la première fois de la journée elle sourit à nouveau et s'asseyant près de lui, caressant doucement sa joue «Comment tu te sens ?.» Murmure t-elle d'une voix douce, aujourd'hui ils avaient frôlé la mort ensemble et en étaient sortis vainqueurs comme un échos à la promesse qu'ils s'étaient faites devant le miroir.

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Yassen Yordanov
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les gestes qui font les poésies
Mérope & Yassen
Moi quand je vois les larmes leur tomber sur la joue, je voudrais leur dire qu'elles sont belles, et qu'il faut pas qu'elles pleurent pour un idiot, puis faut qu'elles arrêtent d'être connes et de tomber toujours amoureuses de celui qu'il faut pas et que moi, si elles voulaient, moi, j'serais toujours gentil avec elles, mais les filles elles aiment pas qu'on soit gentil, elles aiment pas.

Il voudrait lui dire des belles choses, des choses qui feraient en sorte qu’elle ne se sente pas coupable de ce qui est arrivé durant les tests. Comme cela, elle comprendrait que rien n’avait été de sa faute ; tout cela était arrivé en raison de la bande de Français qui n’avaient rien de mieux à faire que de semer le désordre et les problèmes autour d’eux. Si seulement ils comprenaient que toutes leurs facéties avaient des impacts sur les gens autour d’eux. Yassen maudissait les étudiants de Beauxbâtons ; en retard sur les enchantements, incapables de se battre, ne recherchant rien d’autre que le confort de leur langue natale, il ne pouvait s’empêcher de les considérer comme des faibles. Le Directeur avait bien agi en tentant de ramener l’ordre, mais il avait un train de retard. Les perturbations magiques semblaient empirer de jour en jour. Le jeune homme le sentait. La magie ne lui obéissait plus aussi bien qu’avant, mais il ne comptait pas se lamenter sur son sort. Un homme doit tirer parti de chaque situation et en ce moment, il restait une chose que personne ne pourrait jamais lui enlever, sa puissance et ses capacités de combat.

Même si l’infirmière tente de ne rien lui dire, il sait parfaitement que la blessure est grave. Il a reçu un coup de queue d’un serpent de grande taille sur le bras. Celui-ci avait subi de nombreuses fractures, apparemment, il y avait des parties de ses os qui s’étaient réduites en poudre, sans compter la quantité de sang qu’il avait perdu. Si cela faisait frissonner tout le personnel de Poudlard, Yassen ne semblait pas réellement s’en préoccuper. Il continuait de vivre comme auparavant, en disant tout ce qui lui passait par la tête et en souriant à tous ceux qui passaient près de lui ; il ne lui manquait que son joint et son meilleur ami, et personne ne se rendrait compte que quelque chose va mal. Le bras dans un foulard, il boit la potion sans la recracher. Indifférent au Poussos, il ne touche même pas au verre d’eau qu’on lui avait donné pour faire passer le goût.

Quand la demoiselle s’assoit près de lui et lui demande comment il va, il se redresse dans le lit. Il peut voir dans son regard qu’elle a été touchée, mais cela reste encore à déterminer si c’est par le serpent ou par le sacrifice de son fiancé. Son maquillage a coulé. Yassen se demande vraiment s’il aime la poupée quand elle semble aussi triste. En même temps, il aimait bien quand la poupée ne cherchait pas à ressembler à une poupée devant lui ; cela la rendait différente des autres et il commençait à aimer la différence.

« J’ai connu pire. » se contente-t-il de dire. Il se retourne vers la table de chevet pour boire un peu de la potion. Il prend le verre comme il aurait pris une bouteille d’alcool ; certaines choses ne changeaient jamais, et la situation semblait bien moins dramatique. Il ne voulait pas non plus que la jeune femme se fasse du mauvais sang pour lui. Comme pour lui prouver que tout allait bien, il abaisse un peu la couverture pour lui montrer son torse. Des tatouages sombres le parcourent tout en s’étendant sur ses bras, mais quand on voit le jeune aussi proche, on peut remarquer des grandes marques argentées sur sa peau. Yassen pose son doigt sur une cicatrice qui traverse le côté de son estomac. « Cette blessure, je me la suis faite en combattant mon père. J’ai oublié de parer une attaque. » Il allait probablement se faire sermonner sur la façon dont il avait paré l’attaque du Basilic.  « Celle-ci, c’est… » Il semble perdu, le jeune homme. Il plisse les yeux, cherche dans sa tête, mais il a l’impression que ses souvenirs sont diffus. Comme jamais auparant, il a une migraine, et il ressent de la confusion. Alors, le souvenir lui revient. « Helge. » Soudainement, un large sourire fend ses lèvres, heureux de se rappeler la source de la blessure, oubliant de se demander commnt il avait pu oublier le nom de son meilleur ami. « C’est Helge qui me l’a fait, ce connard, il a tenté de… » Il croise le regard de Mérope. Il tousse avant de poursuivre.  « Ce n’est pas important. Toi, comment te portes-tu ? » Un petit sourire en coin et les yeux brillants : « On m’a dit que tu t’étais inquiétée pour moi. » Il n’a pratiquement aucun souvenir de ce qui s’est passé à la Grande Salle, après qu’il se soit écroulé ; il avait seulement entendu des rumeurs. Dans tous les cas, il était heureux que la jeune femme n’aient rien, ils avaient frôlé la mort, mais ils en ressortiraient bien plus forts.   
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Mérope V. Greengrass & Yassen Yordanov

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« Que la peur dans tes yeux
Fasse monter l'acide
Jusqu'au bord de tes lèvres
Aussi noires que la nuit
Qui nous emmène au large
Sur des terres sacrées
Où l'on aime à saigner
Où l'on aime à s'aimer. »




S'ils avaient été des personnages de conte de fée tout aurait pu être différent. L'impétueux petit Prince, beau, jeune, jouissant de la richesse de son harem et de l'aisance de sa condition. Boudant toute forme d'autorité, fuyant ses responsabilités au profit de distractions toujours plus grisantes, plus dangereuses.  

S'ils avaient été des personnages de conte de fée, un beau jour le givre de ses yeux aurait fondu pour la chaleur des boucles lumières de sa promise. Un regard croisé et tout aurait changé, un regard un seul et il plus rien à part elle n'aurait eu d'importance. Pour un sourire il serait devenu n'importe qui, pour un mot il lui aurait décroché la lune. Comme si elle était devenue le centre du monde, de son monde. Et il aurait tout oublié pour elle, oublié les jouissances, oublié les femmes qui lui donnaient soir après soir la sensation d'être entier et moins seul puisqu'elle lui aurait donné vie, elle aurait été l'allumette qui aurait fait jaillir la flamme au fond de ses entrailles endormies, l'étincelle embrasant son âme, la flèche tirée en plein cœur. 

S'ils avaient été des personnages de conte de fée, leur amour naissant aurait été mis un jour en danger par les sombres desseins d'un monstre aux intentions funestes, arrachant des bras du Prince sa tendre aimée dont les pétales rosés de la jeunesse resteraient condamnés à se faner entre les inébranlables murs d'une tour d'argent. Mais ce serait sans compter sur le valeureux Prince Charmant qui par la force de son courage, porté par l'amour de sa belle, viendrait à bout du monstre pour la sauver et la ramener un jour d'été parmi les siens ou ils vivraient ainsi heureux jusqu'à la fin des temps. 

Mais dans la réalité tout ne se passe jamais comme c'est écrit dans les livres. Dans ce conte de fée là, le Pince n'a rien ressenti lorsqu'il a rencontré sa princesse pour la première fois. Il ne l'a pas aimé, ni chérie. Il ne l'a même pas trouvé belle. Il n'a rien voulu d'elle, ni dans le présent ni dans le futur. A ses yeux il est même devenu le monstre la retenant en ses griffes par les liens mortifères d'un mariage forcé.  

Pourtant tout aurait pu se passer comme dans les contes de fées. Un majestueux château, un jeune homme dont le regard téméraire se pose un jour sur le blond doré des boucles d'une fille dont on lui a promis la main. Puis jour la belle se retrouve en danger sous les yeux du jeune homme, son instinct lui hurle de se protéger, sa conscience lui dicte de vérifier, son cœur lui demande de la protéger.  

Mais dans les contes de fée tout se passe autrement, dans les contes de fée la princesse n'a pas le sang de son prince sur les mains. 
 
Un courant d'air traverse l'infirmerie et fait doucement frissonner la Serdaigle. Sa peau est froide en comparaison de celle du slave lorsqu'elle lui caresse fébrilement la joue. D'ailleurs elle ne sait même pas ce qui lui a pris, jamais elle n'avait vraiment eu de geste tendre envers lui, jamais elle n'avait vraiment eu l'envie d'être tendre avec lui. L'émotion sans doute, elle baise ses doigts blancs dont les cuticules prennent une légère teinte violacée au fur et à mesure des minutes, étrange mélange avec les marques brunâtres de sang restées gravé sous ses ongles et dans les interstices de sa peau. Un instant elle le regarde, silencieuse. Ses cernes sont plus creusés que d'habitude, il semble plus pale aussi. Il a l'air épuisé pourtant il sourit. Elle ignore s'il est heureux de la voir ou simplement d'être en vie mais il sourit et étrangement elle s'en contente volontiers. A quelques pas derrière lui se dresse un miroir qui lui renvoi son propre -et pour le moins misérable- reflet. Ses cheveux encore humides, sa mine affreusement pale, ses deux grands yeux bleus cernés d'un khôl qui a trop coulé de larmes et de pluie, formant de fines fêlures dans la porcelaine de son visage poupon.  
 
Rapidement elle détourne le regard du miroir et se reconcentre sur lui. Il ingère à plusieurs reprises une potion qui dégage une odeur si acre qu'elle en redoute le goût pourtant il ne se plaint pas, elle ne décèle même pas une légère grimace, rien. Elle sait à quel point il ne veut pas être vulnérable et combien on lui a appris qu'un homme se doit d'être fort et digne. Il l'avait été. Même au sol, même agonisant et perdant son sang entre ses mains il l'avait été. Il avait risqué sa vie pour sauver la sienne. 

« J’ai connu pire. » Elle ne relève pas, elle n'en doute pas une seconde pourtant. On s'imagine que lorsque les choses nous poussent à risquer aveuglement sa vie pour sauver celle de quelqu'un d'autre c'est que cette personne occupe une place spéciale dans notre vie, qu'on est proches. Mais que dire d'eux ?  Elle sait si peu de choses sur lui en fin de compte. Elle s'imagine mais elle ne sait pas. Elle ignore tout de ce qu'il a vécu, elle ne sait presque rien de comment il occupe son temps, ni même jusqu'à sa couleur préférée. Quant aux raisons pour lesquelles il s'est interposé entre elle et ce serpent restent un véritable mystère. De son bras valide il écarte la couverture de son torse nu et fuselé. Presque chaque parcelle de sa peau blanche est recouverte d'encrages, certains plus anciens que d'autres à en juger par la couleur de l'encre. Quelques-uns ont des formes connues, d'autres sont plus énigmatiques. Pendant plusieurs minutes elle reste à observer son corps comme les pages d'un livre d'histoire, ses tatouages comme les illustrations des victoires de sa vie, les cicatrices qu'il lui montre comme les défaites qu'il a endurées, à jamais gravé dans sa peau.  

Un instant elle résiste à l'envie de passer le bout de ses doigts le long de la fêlure en léger arc de cercle sous son cœur mais elle se retient, se contentant d'écouter la suite de ses explications. Elle suit du regard son doigt qui se pose sur une autre cicatrice reposant sur son flanc droit. Elle est plus grossière, plus récente aussi. « Celle-ci, c’est… » il s'arrête un instant et alors qu'elle allait relever la tête le mot tombe comme un couperet là où elle l'attend moins du monde « Helge. ». Presque instinctivement la Serdaigle se tend. Elle garde le silence pourtant le ressentiment monte en elle comme une bouilloire prête à déborder. Elle déglutit lentement tout en restant le plus naturelle possible, se repositionnant sur la chaise qu'elle occupe, inconsciemment elle se recule. Un large sourire fend le visage de son fiancé en abordant cet escroc et elle se mord l'intérieur de la joue pour ne pas rétorquer quoi que ce soit de sévèrement désagréable à son sujet. Leurs regards se croisent un instant et il se ravise comme s'il avait lu en elle tous les non-dits qu'elle avait tenté de mettre de côté. 

Elle inspire tout en rejetant une grosse mèche blonde vers l'arrière et derrière son oreille. Elle esquisse un très léger sourire plus gêné que rassurant en triturant ses doigts froids. « Je suis entière.»  dit-elle simplement tout en levant les yeux vers lui, des yeux qui en disent bien plus que la simplicité de sa phrase ne laisse penser. En même temps, des bribes de flash lui reviennent en tête, elle revoit le chaos, elle le revoit s'interposer entre elle et la queue du Basilic, elle revoit son sang sur ses mains et ses cris de douleurs lorsqu'elle a compressé sa plaie. Elle n'avait aucune idée de ce dont il se souvenait de ce cauchemar. C'était peut être mieux comme ça. « C'est bien résumé, disons..»  elle hausse les épaules avant de se lever de sa chaise et de lui tourner le dos pour se perdre dans le vague du paysage par la fenêtre, nerveusement elle se mord la lèvre.  « La dernière fois que je t'ai vu on t'emmenais sur une civière, personne ne savait si tu étais conscient ou non ni même si tu allais t'en sortir. »  elle marque un temps pour inspirer « Tu avais perdu tellement de sang.. » Elle jette un regard furtif sur ses propres mains comme si elles étaient encore maculées du liquide carmin issu des blessures du slave puis lentement elle se retourne vers lui, plongeant dans ses prunelles givre des yeux emplis d'une certaine douceur, des yeux qu'elle ne lui avait jamais adressé avant auparavant. « Pourquoi est-ce que tu as fais ça ? »  Il y a peu , elle aurait vendu son âme pour qu'il disparaisse sa vie, aujourd'hui elle avait appris qu'il était prêt à échanger sa vie pour qu'elle reste dans la sienne.

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Yassen Yordanov
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Yassen Yordanov
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Maison/Métier : l'ancien dragon a trouvé le chemin des serpents, il est maintenant en septième année.
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les gestes qui font les poésies
Mérope & Yassen
Moi quand je vois les larmes leur tomber sur la joue, je voudrais leur dire qu'elles sont belles, et qu'il faut pas qu'elles pleurent pour un idiot, puis faut qu'elles arrêtent d'être connes et de tomber toujours amoureuses de celui qu'il faut pas et que moi, si elles voulaient, moi, j'serais toujours gentil avec elles, mais les filles elles aiment pas qu'on soit gentil, elles aiment pas.

S’ils étaient des personnes humaines, tout aurait pu être différent. Il aurait compris qu’il fallait porter attention à son cœur avant d’aller chercher à en remplir les vides dans les plantes et les fumées diverses. Il aurait compris qu’il n’était pas invincible. Ses os se cassent comme les arbres lors des tempêtes, mais si ses os se cassent comme les arbres, alors, en ce moment, il en refait les racines, il les a brisés pour pouvoir les reconstruire, pour renaître, pour devenir plus fort, pour se faire une musculature qui l’aidera à traverser les milliers d’épreuve que la vie, que leur vie, leur réserve. Il était un petit prince, mais sa couronne ne fait pas de lui un roi, parce qu’il n’est pas un personnage, parce qu’il est un homme, jusqu’au plus profond de sa chair, jusque dans le rouge incarnat de ses veines pures.

S’ils étaient des personnes humaines, éventuellement, ils comprendraient que certaines relations ne sont pas faites pour fonctionner. Mérope aurait compris qu’il fallait abandonner certaines personnes, que ce ne sont pas tous les hommes qui sont faits pour être sauvés, qu’une femme est mieux seule que mal accompagnée. Elle aurait dû en avoir l’exemple. N’avait-elle pas été élevée sans la moindre figure paternelle ? Sur le plateau, elle se retrouvait seule à devoir lever la tête à la vie qui ne cessait de la défier, en lui faisant traverser les pires épreuves, en assombrissant les ailes de cet ange qui avait découvert les amours interdits en commençant par celui de sa cousine et en terminant par celui de son professeur. L’existence, de son humour particulier, elle se moque des sévices, ; à l’amoureuse de la chair, elle donne un fiancé qui ne penserait à rien d’autre qu’à marquer son épiderme de runes pour se rappeler une autre princesse. La poupée, si elle avait été intelligente, elle aurait laissé tomber Yassen le jour où il a tenté de la tuer ; elle aurait laissé tomber le monde et serait partie avec le professeur qui faisait tant battre son cœur, plutôt que de chercher à reconstituer les fragments d’un héritier-diamant qui étincelait dans de milles couleurs. Elle aurait compris que la givre n’était pas toujours beau, qu’il existait de ces froids qui transperçaient de milles aiguilles à faire crier pour un peu de grâce, pour un peu de merci, que certains de ces froids arrachaient la peau sans jamais rien donner en retour, et elle était une amoureuse de la chair, qu’elle conserve la sienne plutôt que de se soumettre aux tortures éternelles d’un amoureux des lames et des larmes.

S’ils étaient des personnes humaines, un jour, il aurait pris la peine de la laisser vivre sa vie sans lui plutôt que de toujours revenir dans son existence. Il aurait compris qu’il ne pouvait pas changer pour elle. Dans les bras de ses prostituées, de ses filles qui l’aimaient en échange de billets, il aurait compris que sa richesse était la seule chose pour laquelle il serait toujours voulu. Il aurait admis qu’il ne pouvait pas oublier ses moments de plaisir pour faire le bonheur d’une femme. Il n’était pas fait le bonheur, il était fait pour être fort, et donner naissance à un garçon robuste pour reprendre son empire, l’héritage qu’il lui confectionnerait, dans les prochaines années. Chaque pétale qu’il arracherait serait un bout de papier, chaque graine qu’il planterait serait une pièce qui deviendrait un jour un investissement.  

Mais dans les contes de fée, il arrivait que les personnes humaines arrivent à se faire une place dans ce monde illusoire. Yassen avait toujours vécu dans un monde magique sans prendre la peine de se questionner sur la source de tous ces enchantements. La demoiselle est près de lui avec sa chevelure blonde et claire. Elle est éclairée par la lumière simple qui émane de la fenêtre. C’est simple. C’est beau. La lumière, pas la fille, il a envie de se dire qu’il se fiche de la fille, en même temps, il a envie de passer sa main dans une des boucles pour savoir si sa chevelure est aussi douce qu’elle n’en a l’air.

Un courant d’air passe dans l’infirmerie, mais il n’a pas froid, il a connu des températures pires que cela, quand il allait nager avec son club de combat dans le lac. Mérope ne semble pas vraiment apprécier les paroles. Elle les accepte, comme on accepte un coup de couteau, en sachant que l’on ne peut pas vraiment le parer. Elle ne sait pas ce qu’il a vécu, elle ne peut même pas imaginer les pratiques, les combats, les meurtres qu’il se préparait mentalement à commettre quand il se pratiquait avec son meilleur ami à faire la guerre.

Mérope semble avoir reculé un peu sur sa chaise à la mention de celuI-ci. Il se demande pendant un moment si c’est sa faute, le jeune homme, en même temps, il se dit que c’est une réaction légitime quand on se souvenait qu’il avait failli blesser la jeune femme. Cette dernière lui répond qu’elle est entière, mais il y a un tremblement dans sa voix qui montre qu’elle a été affectée par les derniers évènements. Yassen ne se souvient pas de grand-chose. Il se rappelle simplement qu’il avait raté de nombreuses épreuves, qu’il avait foncé pour prendre un coup et il s’est réveillé à l’infirmerie, en lâchant ces conneries habituelles à une infirmière qui n’avait probablement pas trouvé cela si désagréable de le déshabiller.

La jeune femme lui tourne le dos, lui résume la situation, apparemment, il avait perdu beaucoup de sang. Elle regarde ses mains, Yassen se demandait ce qu’elle pouvait voir, si elle était capable, comme Cassandre, de lire dans les lignes de ses mains pour apercevoir son futur. Non, elle lui demande plutôt pourquoi il a fait ça. Le jeune homme a un regard vers son bras en écharpe, mais sans le moindre sentiment, il se contente de déclarer, comme un soldat qui répond à son supérieur : « C’était mon devoir. » Ça sonnait comme une évidence. « Un homme doit toujours protéger une femme. Je ne pouvais pas battre le serpent à cette distance. Pour te sauver, je n’avais pas d’autre choix que de m’interposer. » S’ils étaient des personnes humaines, ils auraient dit que c’était l’amour qui avait tout changé, mais ce n’était pas le cas. Encore une fois, c’était les traditions, l’importance du sang. Le ton de Yassen se renforce. Il passe une main sous son oreiller, apparemment à la recherche de quelque chose. Dans un anglais confiant, il continue : « Que ce soit devant un homme ou un serpent. »

Il tend une lettre à Mérope, qui lui vient de son père et qui explique les problèmes que les Yordanov entretiennent avec les Azarov en ce moment. Apparemment, le meurtre du bâtard les rendait vulnérables et les funérailles de Kamen étaient remises en jeu. Yassen regarde Mérope dans les yeux.

« Pour te sauver, je peux annuler aussi nos fiançailles. Si Katarina a le droit à ce traitement de faveur, il n’y a aucune raison pour laquelle tu ne devrais pas en bénéficier. Tu le mérites tout autant qu’elle. » Il murmure des vulgarités envers la rousse qui ne cessait de traiter sa compagne de fiancée de seconde zone. Les mots sont prononcés en bulgare ; il n’a pas envie que la blonde ne les comprenne, elle avait trop de fois assistée à sa haine. « Tu n’as qu’un mot à dire. » Yassen se tait à partir de cet instant. C’est à son tour de détourner le regard en direction du parchemin et de la petite bouteille d’encre qui trônait sur la table de nuit.

S'ils étaient des personnes humaines, ils se retiendraient, et se diraient qu'ils s'aiment.

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Mérope V. Greengrass a écrit:
Elle te fera les gestes qui fond les poésies
Mérope V. Greengrass & Yassen Yordanov

ϟ 2000 - Infirmerie  


« Que la peur dans tes yeux
Fasse monter l'acide
Jusqu'au bord de tes lèvres
Aussi noires que la nuit
Qui nous emmène au large
Sur des terres sacrées
Où l'on aime à saigner
Où l'on aime à s'aimer. »



Il parait que dans les contes de fée, il arrive que les personnes humaines arrivent à se faire une place dans ce monde illusoire. Il parait qu'entre le rêve et la réalité il n'y a souvent qu'un pas, un pas que certains ne franchissent jamais de peur que derrière la féerie de cet univers se cachent les dragons. Il parait que quelque fois il suffit simplement d'y croire pour voir ses vœux s’exaucer. Un peu comme lorsqu'on prie très fort devant un sapin à Noël où lorsqu'on souffle ses bougies d'anniversaire. Les yeux clos mais le cœur ouvert. Le cœur offert aux espoirs, aux fantaisies et aux rêves.

Eux qui avaient grandi au milieu de toute cette magie, bercés par ce monde enchanté qui avait toujours été le leur, n'avaient t-il pas juste obligé un jour de croire ? Croire que dans un monde où les licornes existent, un monde où les images prennent vie, un monde où il suffit d'un mot pour prendre la vie, serait-il finalement possible qu'un conte de fée se réalise par la seule volonté de deux cœurs battant à l'unisson pour le même espoir ? Leur suffirait t-il seulement d'un mot pour que tout change enfin ? Un mot et tout basculerait, tout basculerait comme lorsque le Prince rencontre le regard de sa promise pour la première fois et s'en retrouve à jamais bouleversé, tout basculerait comme le jour où on se dit "oui" pour l'éternité, comme celui où deux êtres, par amour donnent naissance à un troisième, ultime récompense issu du jour où ils ont décidé d'y croire ensemble.

Souvent on a peur de croire au meilleur. Souvent on se dit que le pire ne peut pas être pire et qu'on ne peut que remonter. On se rassure. Parce qu'être heureux c'est effrayant. Parce qu'à monter trop haut on peut craindre le vertige, parce qu'à vouloir atteindre le soleil on a peur de se brûler.

Et si un jour on avait envie de croire que le meilleur est la seule option qu'il nous reste  ? Qu'il suffirait d'une main tendue pour que le soleil, au lieu de brûler, éclaircisse l'ombre  ? Enfin lâcher prise du passé et le laisser baigner de nos vies de ses lumières.

De part sa naissance, Mérope faisait parti de cette jeunesse dorée qui aurait dû grandir dans la lumière pourtant elle avait toujours eu l'impression de ne connaître que l'ombre, n'ayant finalement jamais cru en grand chose dans sa vie. Elle ne s'était jamais retrouvé dans l'éducation que ses aïeux avaient tenté de lui donner durant toutes ces années. Elle n'avait jamais cru que son sang lui donnait le droit de se sentir supérieure aux autres, elle n'avait jamais pensé que savoir être irréprochable en toutes circonstances ferait d'elle quelqu'un de meilleur. Surtout elle n'avait jamais admis que laisser une autre personne choisir celui avec lequel elle devait s'unir par la vie ferait d'elle une femme accomplie.

Un instant elle se tourne vers Yassen, assis sur le rebord de son lit d'infirmerie, son bras outrageusement mutilé enveloppé dans un bandage autour de son cou. Un instant et pour la première fois elle prend le temps de vraiment le regarder et en faisant la rétrospective de leur histoire, une évidence lui vient soudainement comme une évidence qu'elle s'était résigné longtemps à ne pas voir. Depuis toujours, toutes les choses qu'elle avait entreprises, toutes ses tentatives pour l'éloigner au plus d'elle n'avaient fait que les rapprocher plus encore qu'elle ne l'avait imaginé. Comme si une force indépendante de sa volonté propre faisait le choix de les mettre régulièrement sur le même chemin, comme si incapables de croire en eux, le destin avait décidé de le faire à leur place.

Elle soupire silencieusement sans le quitter du regard tandis qu'il s'explique sur les raisons pour lesquelles il s'est ainsi sacrifié pour la sauver. Elle ne s'attendait pas à moins de sa part, pas d'émotions, pas d'effusions, les faits et rien que les faits. Il répond presque automatiquement comme un brave petit soldat qu'on aurait dressé depuis la naissance à répéter inlassablement le même valeureux discours. Ses paroles semblent si sincères. Elle croise son regard à la recherche de la moindre faille au tréfonds de ses prunelles de givres qui lui donnerait le moindre espoir que derrière l'automate se cache très loin, l'homme. Mais elle demeure aveugle. Ainsi elle garde le silence.

Sous ses yeux il glisse sa main sous l'oreiller et en tire un morceau de parchemin légèrement chiffonné tant il semble avoir été manipulé. Lorsqu'il lui tend elle remarque dans un premier temps le sceau des Yordanov trônant sur le haut du parchemin, elle jette un regard inquiet au slave avant de se plonger dans la lecture de la lettre. Elle est écrite de la main du père de Yassen, celui-ci y explique le désaccord entre eux et les Azarov, la famille de Katarina et présentement, la promise de Kamen, son frère. Au fur et à mesure qu'elle poursuit sa lecture son expression s'aggrave légèrement. Visiblement, les fiançailles de Kamen et Katatina étaient sur le point de voler en éclat avec l'entente cordiale entre les deux familles.

La Serdaigle détache des yeux interloqués du morceau de parchemin venant chercher ceux de Yassen, celui-ci répondant presque à ses interrogations avant qu'elle n'ai à les formuler. « Pour te sauver, je peux annuler aussi nos fiançailles. Si Katarina a le droit à ce traitement de faveur, il n’y a aucune raison pour laquelle tu ne devrais pas en bénéficier. Tu le mérites tout autant qu’elle. »  A cet instant elle lit dans ses yeux toute la sincérité avec laquelle il s'exprime lorsqu'il lui dit qu'elle n'avait qu'un mot à prononcer pour qu'il l'a libère de ses engagements envers lui et sa famille. N'était-ce pas tout ce qu'elle avait tant souhaité pendant si longtemps ? N'avait-elle pas tout fait pour mettre un terme à cette union dont elle ne voulait pas entendre parler ?

Un moment elle se sent perdue. Là debout devant lui tenant entre ses doigts frêles la missive de libération qu'elle avait tant attendu sans jamais savoir si elle arriverait un jour et pourtant à l'instant fatidique où elle devrait éclater de joie et s'enfuir, elle hésite. Elle hésite et lorsqu'elle le regarder dans le yeux, lorsque pour une fois elle comprend qu'il est prêt pour elle à renoncer à tout ce qu'un mariage implique dans leurs vies à tout les deux elle comprend enfin tout le chemin qu'ils avaient parcouru malgré eux.

Déposant sur morceau de parchemin sur la table de chevet elle retourne s'asseoir tout près de lui sur le lit cette fois. Elle garde le silence un instant, s'humectant les lèvres avant de parler. Peu à peu l'infirmerie s'était vidée jusqu'à les laisser presque seuls. « Je suis désolée de ce qui arrive à ta famille Yassen. » Commence t-elle avant de prendre une grande inspiration. « Ça n'a jamais été simple, toi et moi, n'est-ce pas ? » Sa voix tremblotte légèrement, ils n'avaient jamais vraiment aborder ce sujet ensemble de manière claire ce qui le rendait d'autant plus sensible dans les circonstances. « Ni toi ni moi n'avons choisis ce qu'on nous a imposé et je suis consciente aujourd'hui que tu en as autant souffert que moi. Et je me dis.. Je me dis que les choses auraient pu se passer autrement. »  Elle se mordille nerveusement la lèvre inférieure, cherchant dans les alentours quelque chose à se raccrocher pour continuer. « Aujourd'hui les choses sont différentes et cette lettre en est la preuve. » Elle jette un coup d’œil au morceau de parchemin posé près d'elle. « Pour me sauver, il aurait fallu que comme pour Katarina on me laisse le choix. » Elle se tourne vers lui, venant capter son regard « Et c'est ce que tu viens de faire. » Un instant ses doigts viennent à la rencontre de celle du slave, traçant des lignes imaginaires au creux de sa paume. « Mais ce choix ne m'appartiens pas complètement. Si on le voulait, ce choix pourrait être le notre, cette fois. Tu comprends ?»  Elle inspire profondément, cherchant dans les prunelles bleutées du slave la moindre réaction qui la dissuaderait de faire ce qu'elle s'apprêtait à faire à cet instant. Tandis que ses doigts se renferment sur les siens elle s'approche lentement pour lui laisser à tous les moments les moyens de reculer s'il le voulait. Puis dans un ultime geste, comme le premier serment de leur consentement mutuel dans cette aventure qui n'avait jamais la leur jusqu'à présent, elle dépose doucement ses lèvres sur les siennes.  

S'ils étaient des personnes humaines, ils se retiendraient, et se diraient qu'ils s'aiment. Mais à défaut de s'aimer, ils pouvaient au moins décider d'y croire.

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Yassen Yordanov
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les gestes qui font les poésies
Mérope & Yassen
Moi quand je vois les larmes leur tomber sur la joue, je voudrais leur dire qu'elles sont belles, et qu'il faut pas qu'elles pleurent pour un idiot, puis faut qu'elles arrêtent d'être connes et de tomber toujours amoureuses de celui qu'il faut pas et que moi, si elles voulaient, moi, j'serais toujours gentil avec elles, mais les filles elles aiment pas qu'on soit gentil, elles aiment pas.

Les personnes humaines ne peuvent pas se trouver une place dans un monde illusoire parce que les personnes humaines savent que ce n’est plus possible de continuer, parce que le mal devient réel, parce que cela se transpose dans leur carcasse. Les épaules tremblent, les larmes coulent sur une joue en se rendant compte que l’autre joue avec les émotions comme on joue du violon. Le temps passe et trépasse le violon devient plus douloureux que n’importe quel instrument quand on se rappelle des notes émises par les hurlements, le coffret refusant la visite insidieuse du sombre instrument et plus le corps-coffret renie l’archet et les caresses, plus le violeur violon se fait violent.  

De l’autre côté de leur univers, ce ne sont pas les dragons qui se cachent parce que les dragons se dressent devant les personnes humaines. La blonde faisait face à son propre dragon ; il avait l’apparence d’un jeune homme aux nombreux tatouages qui ne connaissait de la chaleur que celle des corps qui se serraient contre les siens et de celle des femmes dans lesquels il se perdait. Les monstres sont face à nous. De leur autre côté de leur univers se cache un mal pire que tous les démons ; entre le rêve et la réalité, il n’y avait qu’un pas, et c’était celui du trépas.

Toute personne humaine dirait que la vie de rêve est celle dans laquelle un enfant reçoit tous les cadeaux du monde à Noël et célèbre son anniversaire à une table entourée d’amis, embrassée par sa mère pendant que son père lui mettait une main sur l’épaule. Personne, pourtant, ne pouvait voir au-delà des apparences ; dans cette vie de conte où on raconte que tout est beau et que tout est lisse, que les princes et les princesses marchent dans les couloirs où sont accrochés les tableaux de leur ancêtre, personne ne se rend compte que la matriarche souffre, parce que c’est toujours la mère qui souffre ; alors, la mère devient amère, se pare de ténèbres et de noirceurs, elle meurt lentement, petit à petit, et c’est alors que l’on entend le son des violons, qui seraient toujours forts que le son des cœurs battant à l’unisson.

Ce monde enchanté ne lui donne pas envie de croire. Ce monde de rêve est le pire cauchemar de tous les enfants aux veines pures parce que ce monde de rêve est factice. Derrière les couleurs se cachent les trahisons et derrière les maquillages les marques de la violence conjugale ; les alliances ne sont là que pour retenir les amants, car sans les alliances, ils n’étaient pas véritablement alliés, ils étaient des simples rencontres, connaissances, sur le chemin long et tumultueux de la Vena Amoris.

Si on demandait l’avis à un des habitants du château, il vous dirait que les personnes humaines devraient rester loin de ces contes de fées parce que les humaines ont le don de désirer ce qui leur fait le plus mal, de laisser leur cœur ouvert aux belles choses sans se douter qu’elles prendraient mille lames au passage. La seule fantaisie est celle de penser que le futur serait beau. Pour remonter, dans leur monde, pour être haut à en avoir le souffle coupé, il fallait être pendu, et enfin, il était possible d’être plus haut que les autres.

Le petit prince avait le haut de sa tour, la jeunesse dorée, il en faisait partie, probablement, mais tout cet or ne se faisait que plaqué, parce que derrière les apparences, il était bien plus terne, bien plus rouillé, bien moins précieux. De l’encre parcourait tout son corps, des cicatrices, des brûlures, toutes les marques d’une souffrance qu’il portait sur la carte de vie ; il avait accepté l’éducation de ses parents et de sa sœur sans jamais la remettre en question, endoctriné sans même qu’il ne s’en rende compte, de ses idées machistes selon lesquels les hommes devaient protéger les femmes, mais pouvaient toujours les considérer comme des biens. Son sang le rendait supérieur. Il était né pour avoir le monde sur un plateau et le dévorer quand il en aurait l’envie.

Des lumières, il en avait connues, mais c’était seulement celles qu’il avait éteintes.  Se fondre dans les ombres n’était pas si mauvais, on pouvait grandir en paix, mais il n’avait jamais succombé totalement aux ténèbres. Dans la pleine lumière, il portait toujours sa noirceur ; il était un dragon et quand il déciderait de faire son chemin au travers de l’obscurité, alors le monde entier risquerait bien d’être ébloui.

La demoiselle semble surprise de la proposition. Lui aussi l’est; il la regrette pratiquement le moment où elle a franchi ses lèvres. C’est le moment où il devient une personne humaine et libère la prisonnière du faux conte enchanteur. Il n’est pas fait pour vivre une belle histoire; il aimait ce qui était violent, cru, ce qui se cassait entre ses mains, ce qu’il pouvait attirer à lui. Mérope dépose la lettre sur la table de chevet avant de prendre place sur le lit. Condamnés à se rapprocher et se repousser, c’était comme si le destin lui-même ne savait pas ce qu’il voulait, mais il n’avait pas à se poser la moindre question parce que Yassen connaissait ses désirs plus que toute autre chose.

Ils sont seuls. Il ne sait pas si elle devrait lui faire autant confiance quand on considérait le fait qu’il avait failli la tuer. La petite était bien déterminée, il ne savait pas pourquoi elle prenait autant la peine de se battre. Ça le lassait, mais ça le faisait sourire. Il avait toujours aimé les demoiselles qui savaient ce qu’elles voulaient. Mérope s’excuse pour ce qui est arrivé à sa famille. « Ce n’est qu’un mariage. » Il a oublié tout ce qui concernait les histoires d’assassinat et de trahison, il avait oublié son amour pour son meilleur ami, son partenaire de combat, son ennemi en même temps ; il continuait de vivre, pourtant, la mémoire caviardée, même si plus tard, il revendiquerait ses souvenirs, refuserait de vivre ainsi.

Mérope fait référence à leur histoire. Sa voix tremble. Sa nervosité est parfaitement perceptible quand elle lui parle du fait qu’ils n’avaient pas choisi ce qu’il leur arrivait et qu’il devait souffrir tout autant qu’elle. Yassen ne peut pas vraiment lui donner raison ; ce qui ne tuait pas rendait plus fort, et il avait maintenant toutes les excuses possibles pour embêter la princesse des runes. Avec tout ce qu’il a traversé, la douleur ne lui faisait plus peur. Chaque coup solidifiait son armure, le rendait plus vivant, plus solide, plus cruel.

Les choses sont différentes avec la lettre, car enfin, on laissait le choix à la jeune femme. Yassen écoute, mais il ne comprend pas vraiment ; il n’a jamais été du genre sentimental, mais il paraissait en avoir donné l’impression, puisqu’il avait laissé une option à la jeune femme. Pourtant, elle était déterminée à ce qu’ils prennent cette décision ensemble. Avant qu’il ne puisse réfléchir à ce qu’il voulait faire, la main de la demoiselle se referme sur la sienne et elle dépose ses lèvres sur les siennes. Il ne répond pas au baiser de la jeune femme.

Dans sa tête, il a affaire à un tourbillon, des images d’une personne brune qui l’embrasse avec passion et désespoir. Elle lui caresse les cheveux avant de poser le bout de sa baguette contre sa tempe. L’inconnu a une bague à son pouce ; les armoiries lui sont connues, même si le Yordanov ne parvient pas à les replacer.

Yassen n’a pas bougé. Assis droit, il n’a pas passé ses mains autour des hanches ou du cou de la jeune femme, il n’a pas cherché à se rapprocher, il n’a même pas bougé les lèvres. Il place sa main sur la joue de Mérope et la pousse à reculer. Les personnes humaines n’ont pas à sceller leurs promesses par des baisers ; les lèvres finissent toujours par se détacher. Il était le mieux placé pour savoir, il s’enfilait les femmes comme des perles.

« Mon père voulait me punir. » Son ton est dur, mais il dit les choses comme elles le sont. Mérope semble avoir besoin d’une piqûre de rappel pour se souvenir pourquoi elle devait prendre cette décision seule. Il était loin d’être le plus objectif. « C’est la seule raison pour laquelle il a arrangé ces fiançailles. Une veuve cherchant un prétendant pour sa fille unique, c’était l’occasion parfaite pour lui de se débarrasser de son débauché de fils. »

Andreï avait sauté sur la première occasion pour trouver une fiancée en bonne et due forme pour Yassen, le plus loin possible de la maison. Il aurait parfaitement pu trouver mieux ; ils avaient un grand nom de famille, un patrimoine abondant, mais il pouvait parfaitement sacrifier le dernier-né pour un soupçon de vengeance. Dans le clan Yordanov, on finissait toujours par se rendre les comptes. Le père l’avait fait, maintenant, c’était au tour du fils.

« Je veux prouver à mon père qu’il s’est trompé, sur toute la ligne, que ce soit sur moi ou sur ce mariage. » Il lui prouverait que même s’il avait le tatouage le plus commun, le dragon, il deviendrait quelqu’un de grand ; il fonderait sa célébrité sur autre chose que son nom de famille. Yassen se rapproche de Mérope. D’un ton froid et tranchant, il lui lance un ordre qui a le mérite d’être bien clair. : « Ne m’embrasse plus jamais. »

Il ne prend pas la peine d’adoucir ces mots ; il ne voulait plus que cela se reproduise, et il serait difficile de dire si c’était seulement sa fierté masculine qui parlait. D’une certaine manière, il ne voulait simplement pas que la jeune femme ne se prostitue de cette façon pour entrer dans ses convenances. Il voulait d’une fiancée à sa hauteur, d’une reine qui se dresserait près de lui, qui serait forte, pas d’une femme comme sa mère qui se ferait violer par son époux. Yassen ne voulait pas répéter les histoires (les violents violons violeurs appartenaient à un autre temps) et pour cela, il était bien prêt à blesser Mérope, si ça pouvait l’empêcher d’être tuée. Yassen reprend sa place. Il s’éloigne, tend le bras vers le reste de sa potion qu’il avale en cul-sec.

« Si tu veux suivre ce chemin, prouver aux autres qu’ils ont tort sur les unions de sang pur, il faudra que tu sois prête à te battre. » C’était se battre contre les idées reçues de la femme douce et soumise, mais aussi, quand on connaissait le Yordanov, c’était au sens littéral du terme. « Je ferai tout pour que tu sois en sécurité, mais il faut que tu saches te défendre. Tu ne t’en sortiras pas par des paroles douces, encore moins des baisers, pas dans mon monde, pas dans notre monde. » Il ne voulait pas d’une jolie poupée qui finirait par se casser, il avait de grands plans pour le futur. Le baiser, il aurait pu l’accepter, mais il n’aurait cru que pour un moment, et à défaut de s’aimer, ils pouvaient bien décider de croire. Cette aventure mutuelle n’était pas de tout repos, et Mérope devait être prête si elle décidait de l’entamer, de faire l’ultime saut de l’ange.  

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