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Les enfants paradis (Merssen)

Yassen Yordanov
Consumed by the shadows
Yassen Yordanov
Élève de Serpentard
Maison/Métier : l'ancien dragon a trouvé le chemin des serpents, il est maintenant en septième année.
Célébrité : ash stymest.
Pseudo : Prim Âge : 27 Parchemins : 942 Gallions : 626 Date d'inscription : 04/03/2017

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les enfants paradis
Mérope & Yassen
A la lumière obscure, je te croise enfin, oh dieu que tu es belle, toi la seule, toi l'ultime entre les hommes, s'il te plaît prends ma main, ne te fais plus attendre, il est temps de s'étreindre, il est temps de s'éteindre une dernière cigarette.

Sa maison était divisée en deux clans, il devait choisir le sien. On lui avait parlé des reliques de la mort, à lui, l’étranger, comme s’il ne les connaissait pas, comme si la magie était différente dans ses terres bulgares, dans ses terres barbares, barbares comme lui où on ne pratiquerait que des enchantements sombres pour éclaircir la blancheur des neiges. Le petit prince, il s’était demandé de quel côté il se positionnerait pour récupérer la pierre, celle qui permettrait de ramener les morts à la vie. Il n’y croyait pas trop. Yassen, il avait sa propre forme de rationalité, quand un combat était terminé, il fallait le reconnaître, il fallait déposer les armes pour tendre la main à la mort. Contrairement à d’autres, il ne l’avait jamais vu comme une ennemie. Chercher cette pierre irait contre l’ordre des choses, contre les ordres de la faiblesse et de la force, contre ce que le monde était. Yassen ne se voyait pas ramener des morts à la vie ; quand on lui avait parlé de ressusciter le Seigneur des Ténèbres, il avait simplement souri. Si une autre guerre puriste devait se faire, Yassen en serait à la tête ; plus jamais il ne se reposerait sur un perdant.

Il marchait dans les couloirs avec sa confiance habituelle. Le quatrième étage était fréquenté, mais demeurait assez obscur ; la plupart des gens qui s’y trouvaient étaient les étudiants aux couleurs de la maison bleue, cherchant un endroit pour étudier. Se fondant dans un groupe qui suivait un professeur, Yassen utilisa une technique que son meilleur ami lui avait appris, pour se dérober des regards, qui aurait encore à être améliorée pour Gringotts, mais qui passait crème pour Poudlard. Yassen, ça l'amusait quand Helge parlait ainsi ; dans ces moments-là, il aurait souhaité recevoir une éducation de voleur. Tout ce qu’il savait voler, Yassen, c’était l’air qu’il respirait.

Parfois, il aurait aimé s’envoler.  
(À défaut de quoi il s'envoyait en l'air.)

Il parvenait dans une grande salle. Descendant les escaliers, il observait la pièce. Blanche, lumineuse, elle était grande, des miroirs se trouvaient un peu partout, à différentes hauteurs, conférant à la pièce un style surréel. Yassen s’avança prudemment pour parvenir devant un miroir. Il était longiligne, il lui renvoyait une image de lui, bien ordinaire ; ses cheveux sombres, son tatouage sur le cou, ses yeux bleus. Sur l’épaule, des marques de griffures se profilaient ; les marques de ses nuits avec Zoya. Délicatement, il passa la main sur la blessure, fermant les yeux pour apprécier la douleur. Elle lui faisait du bien. Elle lui permettait d’évacuer la colère. Avec la jeune femme, il n’avait pas à se cacher ou à se contenir, il pouvait être comme il était. À la manière du loup, il se transformait la nuit pour devenir meilleur quand le jour se levait. Yassen, il acceptait cette destruction ; il avait vu le jeune homme que Kamen avait empoisonné et il avait compris que se détruire permettait simplement de mieux se reconstruire.

Yassen se dirigea vers un autre miroir. Celui-ci lui renvoya une image obèse de lui, avec les tatouages qui se déformaient. Riant de bon cœur, il continua sa marche pour parvenir au miroir le plus ornementé, le plus grand, au centre de la pièce. Des inscriptions dans un autre langage étaient écrites sur le pourtour. Yassen laissa glisser ses doigts contre la vitre ; une image s’y forma, mais ce n’était pas son reflet. Reculant précipitamment, il regarda.

C’était lui, seul, entouré de richesses, une main se déposait sur l’épaule de son double, il n’aurait pas pu dire si elle appartenait à un homme ou une femme, il n’aurait même pas pu dire si c’était important. Yassen avait de la difficulté à comprendre ses sentiments. Il en pinçait pour Helge ; par contre, il ne pourrait jamais l’avouer ouvertement, un héritier Yordanov ne pouvait pas aimer les hommes, ce n’était pas bon, et il n’était même pas certain que le voleur ressentait la même chose pour lui. Un jour, il lui caressait la taille, le lendemain, il tentait de le tuer, mais le petit prince, il se surprenait à aimer cela, il en voulait encore, que le cambrioleur ne lui prenne tout, ne le prenne de partout.

Pourtant, en apercevant à qui appartenait la main sur l’épaule de son reflet, il fut complètement bouleversé. C’était une jeune femme blonde, elle tenait un enfant dans ses mains, il ne pouvait pas voir si c’était un garçon ou une fille. L’argent disparaissait, il n’y avait plus que cet enfant, qui semblait important, qui semblait avoir tout changé, comme si un simple humain avait le pouvoir de tout chambouler. Yassen ne voulait pas d’enfant.

Le miroir lui disait pourtant autre chose.

Yassen entendit un bruit derrière lui. Surpris, il agrippa la baguette dans sa cape et se retourna. Une jeune femme blonde se tenait à quelques mètres de lui. Elle le regardait avec une force mêlée de douceur ; ce n’était pas de la faiblesse comme ce n’était rien de coercitif. Il y avait quelque chose de doux, de rassurant, mais en même temps, à la manière du feu de foyer, il ne pourrait pas trop s’approcher, pour ne pas se brûler les ailes. Yassen, il se rappelait toujours de la première rencontre avec sa fiancée. Elle ne lui avait demandé qu’une seule chose, de venir la voir à jeun ; il avait fait ce qu’il lui avait demandé, parce qu’il la respectait, peut-être, parce qu’il n’aurait pas su comment faire autrement, sûrement, mais la bête, elle avait repris le contrôle. Il ne sait pas comment cela s’était produit. Une seconde, il était calme ; la prochaine, son poing se refermait pour tenter de la frapper. Peut-être qu’il avait été furieux qu’elle ne soit pas la Azarova ; à défaut de ne pas avoir eu la princesse des runes, il avait décidé de faire tomber la princesse en ruine. En même temps, il ne pouvait blâmer personne. S’il n’avait pas été fiancé à la jolie rousse, c’est parce qu’il avait passé sa vie à narguer son père en disant qu’il ne voulait pas de son rôle d’héritier ; ce dernier lui avait rendu la monnaie de sa pièce en le fiançant à une Britannique.

C’était fou de vouloir en même temps tuer et sauver une personne. Yassen déglutit ; il ne voulait pas répéter la scène. Ses lèvres sèches s’entrouvirent : « Mérope… » lâcha-t-il. Sa voix était rauque, enrouée, il était entouré de miroirs, pourtant, il ne parvenait à se reconnaître nulle part. La Greengrass était peut-être aussi une illusion, un peu comme ses rêves.
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Les Enfants Paradis

ft Yassen Yordanov


« Non.. » Elle se tourne et se débat. Ses boucles blondes encerclent son cou comme des liens à force d’agitation et les mèches entourant son visage se collent à la couche humide de son front fiévreux. Elle sursaute et bascule d’un côté et de l’autre. « Je..s’il vous plait.. » L’étoffe de tissu qui la recouvre entrave ses membres à la manière d’une vierge de fer dont les volets se referment cruellement sur elle et la maintiennent jusqu’à la suffocation. « Ne faites pas ça.. » Elle supplie, elle ploie sous le poids d’un ennemi invisible dont les mirettes malfaisantes l’accablent et l’affligent.

Ses émotions s’embrouillent et se débrouillent tandis que des bribes d’images semblables à des flash transpercent son esprit dérangé, ils se mêlent et se coupent, d’autres passent en boucle et des voix résonnent douloureusement dans sa tête comme un martèlement insupportable. « C’est ma décision Mérope, qu’il en soit ainsi. ».

Liverpool, Manoir des Greengrass – 1997.

La jeune Mérope s’enfonce nonchalamment dans le luxueux fauteuil de velours verdâtre. Elle se tient mal, elle est avachie et son visage reflète toute l’insolence d’une adolescente en crise. Crispée elle triture inlassablement ses doigts au-dessus de ses genoux. Le silence règne, aussi assourdissant que dérangeant. La pièce est immense, si bien que chacun de ses soupirs résonnent entre les murs jonchés de bibliothèques renfermant pour la plupart de très ancien grimoires magiques. L’adolescente fixe le sol de marbre. Son pressentiment est mauvais et elle sent déjà l’épée de Damoclès se suspendre au-dessus de sa tête. Elle déglutit, alors qu’elle lève prudemment les yeux vers la femme en face d’elle. « Vous vouliez me parler, il me semble, Maman.» Elle se tient droite, ses mains strictement croisées dans son dos, ses cheveux d’un même blond doré impeccablement noués dans un chignon élégant. Elle se tourne et les effluves de son parfum fleurit embaume la jeune fille des bribes de souvenirs d’enfances passés.

Son teint est pâle et ses prunelles bleues givre son sévères. « En effet Mérope, j’ai une nouvelle à t’annoncer.  Une grande nouvelle. » Sa voix est posée, presque froide. Elle l’a fixe et l’adolescente sent son malaise s’accroitre. Elle s’attend au pire. « Je vous écoute. » Elle n’a pas envie d’être là, elle ne veut pas entendre cette « grande nouvelle » quelle qu’elle soit. Elle veut la rejoindre. Elle ne veut que ça, de plus profond de son être. « Comme tu le sais j’ai des relations. Et il y a peu j’ai pris contact avec le Lord Andreï Yordanov, le patriarche d’une influante famille de sorciers Bulgares.» L’adolescente relève doucement la tête vers sa mère. Son discours l’interpelle aussi bien qu’elle commence à l’inquiéter, elle profite d’une pause pour tenter de se rassurer « Et qu’est-ce que ça à voir avec moi ? » Elle ne dit rien pourtant son expression sévère articule l’agacement qu’elle réfrène. « Le lord souhaite une épouse de bonne famille pour le dernier de ses fils, Yassen. Il.. » Elle comprend enfin et les yeux de l’adolescente s’écarquillent au point qu’ils semblent pouvoir sortir de leurs orbites « Vous plaisantez j’espère ?! Vous.. Dites moi que c’est une plaisanterie ! » Elle connait déjà la réponse, pourtant elle ne veut pas y croire. « Mérope, c’est un honneur pour toi de.. » «NON. C’est un honneur pour vous peut-être, mais ne me mêlez pas à ça d’accord ? Vous.. Non !» L’adolescente perd pied. Son discours est saccadé, anarchique alors qu’elle tente par tous les moyens de se persuader que toute cette histoire n’était qu’un regrettable malentendu. « Mérope, il suffit maintenant. » Sa colère monte et elle ravale des larmes hargneuses qui lui brûlent la gorge. Ses mains sont tremblantes alors qu’elle replace l’une de ses mèches blondes en travers de son visage blême. « Comment pouvez-vous me faire ça, à moi ?  Je n’ai que seize ans ! Je.. Pourquoi ?! Non, je n’en serais pas ! » Son ton est aussi suppliant que révolté, elle fixe celle qui l’a mise avec le mépris réservé aux inconnus.

Ses traits se figent et se durcissent. Elles pincent les lèvres d’une manière que l’adolescente ne connait que trop bien. Les prunelles qui ont viré au marine qu’elle dépose sur sa progéniture ont la sévérité d’une gifle en pleine face. La veine bleutée qui palpite contre sa tempe et son teint translucide lui donnent des allures monstrueuses. Pendant quelques secondes qui paraissent interminables, mère et filles se toisent furieusement dans un silence glaçant. Sa voix est basse quand elle reprend enfin. Presque inaudible mais doté d’une cruauté à faire pâlir un mangemort. « Je suis navrée d’en arriver là mais ne me laisses pas le choix. Tu épouseras Yassen Yordanov même si je dois t’y trainer de force est-ce que c’est bien clair ? C’est ma décision Mérope. Qu’il en soit ainsi. »

Poudlard - 2000

Elle transpire de tout son corps et s’échappent entre deux halètements involontaires des bribes de mots incompréhensibles. Elle serre les poings, elle les serre si fort qu’elle jurerait percer de ses ongles la chair de ses paumes fragiles. « Qui voudrait d’une britannique sans père ? » Ses iris d’un bleu perçant la fixent et elle sent son âme se fissurer inéluctablement tant la dureté de son expression la glace. « Tu aurais dû être la Azarova. » Son ton est d’une sécheresse inouïe et ses yeux ne reflètent que la noirceur d’un être sans âme. Dénué de toute humanité. « Mais tu n’es Rien. » Cette phrase se répète inlassablement et elle a l’impression que sa tête va exploser. Les images dans son esprit tournent et se mélangent. Elle les voit, la haine et le mépris dans ses yeux lorsqu’il la regarde. Lorsqu’il lui crache au visage qu’elle n’est rien, qu’elle ne sera jamais celle qu’il veut. Il serre le poing, sa rage est tellement intense qu’il est aveuglé. Tel un loup rendu fou par la rage et incontrôlable il l’attaque et l’afflige, jusqu’à commettre le geste irréparable qu’elle évite de justesse.

« Yassen ! Non ! » Elle se réveille en sursaut avant qu’il ne la frappe. Un moment se passe avant qu’elle ne se rende compte. Ses yeux balayent le dortoir silencieux. Par miracle elle n’a réveillé personne malgré le vacarme qu’elle a dû faire en s’agitant ainsi. Sa respiration est saccadée, ses vêtements sont trempés des sueurs froides que lui provoquent ses cauchemars depuis des jours. Elle est épuisée et tout son corps la fait souffrir. Laborieusement elle se redresse dos à sa tête de lit, repliant les genoux contre sa poitrine. Il fallait qu’elle le retrouve, qu’ils puissent se parler. Au moins une seule fois s’il fallait qu’un jour elle porte son nom, sans craindre qu’il ne la tue.

Mérope avait passé le reste de la nuit à se demander ou est-ce qu’elle allait pouvoir le trouver. Elle ne connaissait presque rien de la vie de son fiancé. Avec qui passait-il son temps libre ? Qu’aimait-il faire en dehors des murs de Poudlard ? Bien sûr elle l’avait déjà aperçu à diverses reprises en galante compagnie ce qui avait eu le don de la faire intérieurement grimacer tant le message méprisant était clair, mais rien de plus. Même lui terme « fiancé » lui semblait complètement étranger. Pourtant aujourd’hui elle devait le trouver, chercher en elle la solution, s’ils avaient quelque part entre eux la moindre parcelle d’alchimie.  

En y réfléchissant, la seule chose qu’elle connaissait chez Yassen Yordanov, c’était son désir d’être un autre. Il nourrissait depuis longtemps ce désir d’émancipation, ce besoin viscéral de se libérer des chaines qu’on lui avait trop longtemps été imposées et qui avaient fait de lui cet être violent et dépourvu de sentiments qu’elle avait rencontré et affronté. Il devait s’isoler comme il le faisait souvent, tel un loup fougueux en cage, quelque part dans le château, rongé par la haine et la culpabilité de n’avoir pour seule option de détruite tout ce qu’il touche.

Du coin de la salle commune des Serdaigle ou elle avait passé une partie de la matinée à essayer de penser à autre chose qu’à Yassen Yordanov, Mérope ne pouvait s’empêcher de se refaire mentalement et inlassablement la liste des lieux potentiels ou il aurait pu se cacher, en vin. Rien d’évident de lui venait à l’esprit et elle commençait doucement à désespérer. Un soupire l’envahie tandis qu’une fine pluie vient s’abattre sur le vitrail à sa gauche dans un cliquetis qui attire bêtement son attention. Elle tourne la tête, lasse et alors qu’elle s’aperçoit dans la vitre foncée lui vient alors une idée à laquelle elle n’avait encore songé. Précipitamment elle se lève et traverse la pièce, oubliant ses livres sur la table dans son empressement. Les couloirs sont bondés de monde et il lui est alors facile de passer d’un groupe à un autre pour échapper aux surveillances de Aurors. Par ce stratagème elle atteint plus ou moins facilement les couloirs du quatrième étage dans lequel elle se fond parmi les élèves de sa propre maison qui vont et viennent de la bibliothèque.

Elle s’avance d’un pas obstiné vers la porte qu’elle recherche et la franchit sans attirer l’attention sur elle. Il fait noir derrière la porte, si noir qu’elle ne remarque pas de suite l’escalier à ses pieds. Précautionneusement elle en franchit les premières marches avant de s’arrêter subitement, prenant soin de rester dans l’ombre.

Il est là. Au milieu de la pièce. Unique figure sombre dans l’étendue immaculée de lumière. Il passe de miroir en miroir, silencieux. Un moment il rit et elle a envie de sourire mais elle se retient. Il s’arrête devant un dernier miroir et son visage se trouble. Elle ne peut voir ce qu’il voit, elle n’est même pas certaine qu’il voudra lui en faire part pourtant elle franchit la ligne entre l’ombre et la lumière pour le rejoindre. Elle fait quelque pas et il se retourne, pointant sa baguette sur elle. Elle sait qu’il pourrait s’en servir sur elle. La Serdaigle inspire, ses yeux reflètent une certaine confiance teinté d’une douceur qu’elle veut rassurante. Elle fait un léger pas supplémentaire vers lui « Yassen. J’espérais te trouver ici.. » Elle hausse les épaules, cherchant son regard de givre « C’est difficile à dire, mais quelque chose me disait de venir.. »







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Yassen Yordanov
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les enfants paradis
Mérope & Yassen
A la lumière obscure, je te croise enfin, oh dieu que tu es belle, toi la seule, toi l'ultime entre les hommes, s'il te plaît prends ma main, ne te fais plus attendre, il est temps de s'étreindre, il est temps de s'éteindre une dernière cigarette.

Elle le regardait comme si elle le comprenait, elle le fixait comme si elle avait confiance en lui. Il y avait une tendresse dans son regard qui balayait toute la réputation sombre de sa famille, comme si elle avait réussi à se tirer de toutes ces ténèbres pour devenir qui elle était. Si de la pression naissaient parfois les diamants, sa fiancée en serait probablement le meilleur exemple.

Yassen, sa gorge était aride ; il avait de la difficulté à parler, à articuler, comme si sa voix était un instrument qu’il n’avait pas appris à accorder, à manier, lui le combattant qui passait son temps à se servir de ses mains pour chasser les lendemains. Doucement, il abaissait sa baguette pour se plonger dans les yeux de la jeune femme. Précautionneuse, elle avançait vers lui, le bruit mat de ses talons sur le carrelage. Le brun ne bougeait pas ; il était devenu de marbre. Les deux fiancés se trouvaient à deux extrémités de la pièce, comme deux pôles opposés, comme si Yassen était la lune, que Mérope portait les étoiles.  

« Yassen. J’espérais te trouver ici.. » Elle mentait. Elle ne pouvait pas dire la vérité. Yassen se rappelait de leur première rencontre. Yassen ne pourrait jamais l’oublier. Yassen l’avait imprimée, tatouée sur le cœur.

Les femmes étaient toutes des menteuses.

Lac noir, 1999
Il marche dans la forêt. Il a la peau éclairée par les rayons sélénaires, il tremble un peu, il a mal à la tête. Avalant sa salive, il tente de se concentrer sur le chemin. Sa fiancée voulait lui parler, mais elle ne voulait le voir sous l’influence de la drogue ; elle commettait une grave erreur, mais le jeune homme l’avait écouté, probablement parce qu’il voulait devenir meilleur sans les drogues, lui aussi. Les animaux, dans la nuit, se réveillaient, hurlaient autour de lui. Un écureuil courait devant lui ; avec une rapidité rare, le jeune homme écrasa sa queue, avant d’écraser l’animal de son autre pied. Les os craquent, la créature s’étale au sol, dans un mélange sanguin, putride. Normalement, cela aurait dû suffire à calmer le Yordanov, mais ce n’était pas le cas ; il venait de commettre une erreur, il venait de réveiller ses plus mauvais instincts. Souriant, il continue son chemin. Ça lui rappelait les séances de torture avec sa grande sœur ; elle n’aimait pas le voir tuer, faire durer la souffrance était le mieux, selon elle, mais le petit dernier de la famille, il était capricieux, il n’avait pas ce genre de temps à perdre.

Il arriva finalement au lac. D’un noir d’encre, l’eau ondulait, probablement en raison des créatures magiques vivant dans ses profondeurs. Yassen se tenait debout devant elle, les mains croisées derrière son dos, tentant d’en retirer un certain calme ou une sérénité, mais peine perdue. Il entendit des pas derrière lui ; il se retourna pour apercevoir Mérope. La Greengrass.

Le Yordanov la regarde de haut en bas. Il observe ses traits ; sur son visage poupon se profile un petit nez, un petit nez qui se fronce quand elle le regarde. Yassen ricane ; son visage se déforme en un horrible rictus. Son père avait raison ; même si la Greengrass a deux ans de plus que lui, elle parait jeune, pure, une innocente vierge que l’on envoyait dans la gueule du grand méchant loup. Yassen baisse la tête, constate encore que le patriarche a raison ; la petite Anglaise, elle a une belle poitrine, une paire de jambes à en faire perdre la raison. Les femmes n’étaient pas moches en Grande-Bretagne. Yassen passe les mains dans ses poches, relève la tête.

« Yassen Yordanov. Yassen Andreï Yordanov. » Ses mots sont trop bien articulés pour être sincères. Sa voix est trop froide, rappelant le climat froid des terres dont il est issu. « Ravi de te rencontrer. » Elle ne l’imaginait manifestement pas ainsi ; il ne savait pas ce qui la repousserait en premier, les tatouages, les marques de sang au-dessous de ses pieds ou le sourire cruel sur ses lèvres. Yassen ne parvenait pas à se contrôler. Son tempérament, il le tenait de son père. Calmement, il s’approche de sa fiancée. Les branches craquent sous ses pieds, pleurent sa présence ; normalement, il serait allé évacuer sa peine et sa rage dans les bras d’une autre, ou il serait allé se battre, mais ce n’était pas possible dans cette école. Tous ses mouvements étaient passés au peigne fin ; alors, il n’avait pas le choix, il devait s’isoler, pour ne blesser personne, ou se contenter de plaisirs artificiels en attendant que le mal ne passe.

Il est tellement proche de la blonde. Il inspire, il sent son parfum, quelque chose de fleuri et de délicat, loin de l’odeur de l’herbe qu’il passe tout son temps à fumer. Ça le dégoûte, cette odeur sucrée. « Je n’ai rien pris. » lui dit-il. On pourrait croire à un ton de fierté, mais ce n’est que salace. Sans ses joints, il n’est plus le jumeau sociable, il est plus proche de la bête que de l’homme. Il hume encore le parfum, il nourrit sa colère. « Je n’ai rien pris, mais je suis bien impatient de te prendre. C’est vrai que t’es pas mal bandante. » Alors qu’il dit ses mots, ses mains glissent sous la jupe de la Greengrass, il lui caresse la cuisse, remonte à sa croupe. Quand elle tente de se dégager, il plante ses ongles dans sa peau. Dans ses yeux brillent un éclat de rage. « Ne crois pas que ce mariage me rend heureux. Mon père avait simplement envie de me punir, parce que je lui ai dit que je ne voulais pas être l’héritier du clan. Reste réaliste, t’es pas à la hauteur des Yordanov. » Yassen rit, mais ce rire était bien moqueur. Son sourire goguenard aux lèvres, il retire ses mains ; sous ses ongles se retrouve probablement du sang. « Qui voudrait d’une britannique sans père ? » C’était une honte pour n’importe quelle famille au sang pur de ne pas avoir de patriarche au sein de leur clan ; on pouvait bien dire de la Greengrass mère qu’elle était forte et impartiale, cela ne suffisait pas aux yeux de Yassen. Le véritable pouvoir était détenu par les hommes, les femmes n’étaient capables de rien, c’était ce qu’on lui avait toujours appris. Elles ne leur servaient qu’à leur donner des héritiers et à combler leurs pulsions, un peu comme sa mère.

« Tu aurais dû être la Azarova. » C’était elle qu’il aurait voulu ; c’était la rousse fougueuse qui ne laissait personne lui marcher sur les pieds, qui restait debout pour ses convictions, qui venait d’une famille reconnue au travers du monde magique. Elle lui aurait donné du fil à retordre avec ses idées de femmes fortes à la con, mais il aimait le défi, Yassen, il l’aurait replacé sur le droit chemin sans perdre de temps. Le sexe aurait aussi été délectable ; Katarina faisait partie de la Fratrie des Dragons, elle était rousse et il était certain que c’était le genre de fille qui criait en agrippant les draps.

Mais ce n’était pas le cas ; lui, le Bulgare qui descendait d’une grande famille connue pour ne pas connaître la peur et pour occuper des rôles d’importance au sein de l’Europe de l’Ouest passerait sa vie avec une Anglaise. Il voit cela comme une blague de mauvais goût, Greengrass, comme un doigt d’honneur de son père qui veut lui dire que l’herbe est toujours plus verte dans le jardin d’à côté. Yassen ferme son poing. Il parle d’une voix si détachée, si tranchante qu’il ne se reconnaît pas. Il hausse les sourcils, confronte la jeune femme à la terrible réalité.

« Mais tu n’es rien. » C’est à ce moment que son poing se ferme et s’élance en direction du visage de la poupée britannique, qu’il souhaite détruire, qu’il oublie tous ses bons principes. La jeune femme attrape son poing, au dernier moment, quelques secondes et elle aurait été au sol, quelques secondes et il l’aurait jeté dans le lac, quelques secondes et il serait devenu un meurtrier. Il voit quelque chose flancher dans le regard de la demoiselle.

Poupée, je vais te manger vivante.

Salle du Riséd - 2000
Pourtant, il ne voit plus cette peur qui existait dans le regard de la demoiselle. Normalement, elle aurait dû fuir et prendre les jambes à son cou. Personne ne voulait d’un monstre comme lui. Yassen, c’était le genre de gars avec lequel on aimait rire, avec lequel on aimait faire la fête, se soûler jusqu’aux plus petites heures du matin, mais pas avec qui on voudrait construire sa vie. Incendie, il brûlait tout, il détruisait tout ce qui tombait entre ses mains. Il baissa les yeux. La Greengrass continuait de chercher son regard, comme une mère le faisait avec son enfant. Yassen finit par relever les yeux, non sans une certaine hésitation.

« C’est difficile à dire, mais quelque chose me disait de venir.. » Quelque chose ? Elle se trouvait dans une salle secrète du château simplement parce que quelque chose lui avait dit de venir ? Les femmes étaient stupides, les blondes tout particulièrement, sa fiancée venait de le lui montrer. Yassen secoue la tête. Il fallait qu’il se sorte ses idées de la tête. « Et moi, je te dis que tu devrais t’en aller. » Sa voix n’est plus aussi froide que la dernière fois, non, en fait, elle est simplement lasse, résignée. Il ne pouvait pas changer ce qui était arrivé, mais il pouvait bien tenter de sauver le peu qu’il leur restait de futur. « Je suis certain que tu n’as pas de mauvaise intention, mais ce serait mieux pour toi de t’en aller tout de suite. » Il n’avait jamais parlé aussi sérieusement ; qu’elle fuit, tant qu’elle en avait la possibilité. Yassen regarda la demoiselle, qui restait cachée dans les ombres. Il avait l’impression de la voir avalée par le lac noir. Effaré, il fixait un point à côté d’elle tout en continuant de parler, se perdant dans un autre miroir.  « C’est sept ans de malheur si tu brises un miroir. » Une vieille superstition, mais dans les familles pures, elle faisait encore office de vérité. Yassen se demandait quand il avait enclenché sa propre malédiction ; probablement dès sa naissance, lui, dernier jumeau, brisant un miroir, avec une nature plus sombre que celle de son double, plus combative, comme si dès sa venue au monde, il était affamé de gloire, assoiffé de puissance. Tournant le dos à la Greengrass, il se retourna vers le miroir qui lui renvoyait une meilleure image de lui, avec une famille, avec un enfant, à la tête de son propre empire ; pas le plus puissant, pas le plus nanti, mais pile ce qui lui convenait. Le regard de cet homme qui n’en était pas encore un était perdu dans le vide. Évasif, il lâcha : « C’est une vie de malheur si tu avances vers moi. » Qu’elle fuit. Qu’elle fuit loin et ne se retourne jamais vers lui.

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Les Enfants Paradis

ft Yassen Yordanov


Ses yeux ont la douceur de l’azur et reflètent la froideur du marbre. Désespérément elle cherche la moindre bribe, la moindre brindille d’humanité pour s’y agripper de toute ses forces. S’y cramponner comme on s’accroche à la vie et aussi fort qu’on espère. Elle désire plus que tout trouver la faille dissimulée en lui, combattre la forêt de ronce qu’il s’est bâtie autour du cœur et contre laquelle elle s’écorche et se blesse au moindre pas dans sa direction dans le seul et unique but de lui faire réaliser à quel point il se fourvoie.

Ses regards sont féroces, assassins et imposent une distance implacable, une sorte de no-mans land entre eux qu’elle ne parvient pas à franchir. Ses tentatives sont vaines lorsqu’à chaque défense il redouble d’animosité pour la mettre en échec. Elle tente de se battre et de résister autant qu’elle puisse encaisser les reproches et les affronts qu’il lui a faits. « Ne crois pas que ce mariage me rend heureux. » « Reste réaliste, t’es pas à la hauteur des Yordanov. » « Tu n’es rien » Ils claquent furieusement et résonnent toujours dans la tête de la Serdaigle comme un leitmotiv pour la faire souffrir, comme pour remettre encore du sel sur la plaie béante au creux de sa poitrine.

Elle aimerait le surprendre, le surprendre à le comprendre. Lui montrer qu’il n’est plus seul et que même s’il s’obstine de toutes ses forces à les croire opposés le destin lui tend irrévocablement à les lier. Elle voudrait qu’il comprenne qu’elle n’est pas son ennemie et qu’elle ne l’a au fond jamais été. Elle espérait lui montrer que la violence et la cruauté ne sont pas les solutions à tous les problèmes et ne faisaient pas de lui l’homme respecté et craint qu’il s’évertuait à entretenir avec acharnement. Elle rêvait de lui montrer qu’une autre vie était possible, que s’il prenait la main qu’elle lui tendait elle pourrait être la clé qui ouvrirait les chaines auxquelles il est solidement attaché depuis tout ce temps. Enfin plus que de raison elle adorerait que l’azur de ses yeux perçants se déposent sur elle telle la caresse du velours sur la peau plutôt que continuer à la gifler à chaque coup d’œil féroce qu’il lui jette au visage.

Ils ne sont qu’à quelques mètres de distance pourtant c’était comme s’ils étaient chacun à une extrémité de la planète. Si proches et pourtant si loin. Il baisse sa baguette alors que le cœur de la blonde palpite à tout rompre et s’écrase douloureusement contre les parois de sa cage thoracique. Elle s’efforce cependant de paraitre aussi calme que possible, sa détermination prenant le dessus sur la peur qu’elle avait ressenti lorsqu’ils s’étaient rencontré pour la première fois, lorsqu’il avait bien failli la violenter. Elle n’avait plus peur de ce qu’il était capable de lui faire, comme si elle s’était résigné à devoir souffrir pour qu’il comprenne, pour qu’il la voit, enfin.

Il prend la parole et bien que son ton semble déterminé ses yeux peinent à soutenir ceux de la Serdaigle. Il lui demande de partir, il voudrait qu’elle s’en aille une fois de plus, il veut la voir abandonner encore une fois avant que ses feux ardents ne reviennent la foudroyer. Il aimerait qu’elle prenne la fuite alors que c’est lui qui semble vouloir fuir. Fuir son regard, fuir sa présence, fuir tout ce qu’elle pourrait être pour lui s’il le voulait. Lentement elle sort de l’ombre et les rayons du soleil sur ses boucles blondes et les reflets de la pièce immaculée de blanc la fond resplendir de cette beauté céleste qui caractérise les anges.

Elle s’avance pas à pas, doucement vers lui comme pour apprivoiser un animal sauvage. Un instant elle arrête d’avancer et se plante à un mètres ou deux de lui, son air est déterminé, presque insolent. « Et qu’est-ce que tu vas me faire si je n’obéis pas ? Si malgré tout je reste ?  Tenter de me battre une fois encore ? Et bien vas-y, cogne. Je n’irais nulle part. »  Elle joue avec le feu, elle prend des risques, de gros risques. Elle sait qu’il ne va sûrement pas aimer le ton ni la provocation dont elle fait usage contre lui. Ce n’est qu’une femme après tout. Pourtant, elle persiste et signe. « Après tout peut-être devrais-je m’y habituer dès à présent si c’est la seule vie que tu es capable de me donner. »  Elle le pousse dans ses retranchements les plus profonds et le pique à vif en tant qu’homme. Il est intelligent et maintenant qu’il avait réalisé qu’il ne peut plus jouer la carte de la terreur, quel allait être son prochain atout ? S’il toutefois il jouait la violence, supporterait-il que lui soit renvoyée en plein visage l’image de sa propre monstruosité à travers tous les miroirs de la pièce ? Elle s’approche encore un peu plus de lui, elle est presque à sa hauteur et une nouvelle fois il fuit en faisant volte-face comme pour ne pas avoir à l’affronter. « Nous avons fui tous les deux dans des directions opposées la première fois, regardes où est-ce que ça nous a mené..  C’est vraiment ce que tu veux ? » Sa voix avait changé, elle se faisait plus douce et avait repris cette teinte rassurante dont elle avait le secret. Son cœur bat aussi fort que son sang circule dans ses veines, elle s’approche encore jusqu’à se tenir dans son dos. Il l’a surplombe assez massivement pourtant elle ne s’intimide pas, posant les yeux sur le miroir qu’il fixe obstinément et dont l’image invisible pour elle semble le perturber. « Est-ce que c’est au moins ce que tu vois ?» Sa voix est aussi douce qu’un murmure. Ils n’ont jamais été si proches, dans tous les sens du terme. Si proches qu’en tendant l’oreille elle peut entendre sa respiration et humer les effluves de son parfum. Si proches qu’elle aurait voulu pouvoir entendre ses pensées..  






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Yassen Yordanov
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Yassen Yordanov
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les enfants paradis
Mérope & Yassen
A la lumière obscure, je te croise enfin, oh dieu que tu es belle, toi la seule, toi l'ultime entre les hommes, s'il te plaît prends ma main, ne te fais plus attendre, il est temps de s'étreindre, il est temps de s'éteindre une dernière cigarette.

Ses yeux ont la douceur du miel et reflètent la chaleur du ciel. Avec tendresse, comme la main passant dans un arbre, elle cherche au plus profond de lui ce qui est beau, ce qui est encore tendre, ce qui n’a pas été empoisonné par la forêt avoisinante, par les idées d’autres temps, d’autres générations.  Mérope, c’est la princesse au sommet de la tour, le mur, le rempart, la belle qui est capable de parer et de comparer, de recueillir les fruits où tant de personnes ont abandonné.

Yassen, le mur de ronces, il sent son futur inextricablement lié au sien ; sans le vouloir, il suit les mouvements de la blonde, il la voit approcher, pris dans ses épines, mais elle semble en percevoir la tendresse, comme si au travers de la douleur, elle comprenait que les ronces ne prenaient la forme des échardes que pour imiter les roses. Yassen, il aurait voulu pouvoir l’aimer sans lui faire du mal ; il aurait aimé que ses barrières se brisent, pour que la demoiselle puisse directement venir se nicher au fond de son cœur, sans craindre de se faire blesser, mais il n’était pas ainsi. Il était d’une rare noirceur, colorant son âme avec la fumée des joints en attendant que quelqu'un perçoive les signaux de détresse.

En attendant, il repoussait ; il repoussait les gens qui pouvaient se soucier de lui, il poussait et repoussait dans des carcasses qui lui semblaient étrangères, des filles qui criaient toutes de la même façon, quand il explosait sa rage, quand il explosait son silence. Celle qui avançait vers lui était différente, différente de toutes les autres. Calmement, elle avançait vers lui, sortait des ombres, sortait de la noirceur, sortait de la sécurité de son château, de sa salle commune gardée par les aigles ; elle était idiote, à vouloir affronter un ancien dragon, à confronter un nouveau serpent. Yassen, il pense à ces histoires de preux chevaliers que l’on raconte aux enfants, que l’on lui avait raconté à lui, il se demande ce qui arrive quand le preux chevalier qu'attend la princesse est aussi le méchant de l'histoire.

Greengrass, pourtant, elle n’a pas peur des ronces, comme si tout dans son nom appelait à l’appel de la nature, comme si son âme était suffisamment grande pour tout accueillir en son sein. C’était pour cela qu’elle parvenait à se faufiler un chemin en direction du combattant, de ce jeune homme que l’on avait envoyé dans une guerre plus grande que lui-même, en lui promettant une demoiselle dont il ne voulait pas. Maintenant, il la regardait, il comprenait. La lumière, elle était derrière ses yeux ; la lumière, elle était en elle. La jeune femme, elle est différente de celle qu’il avait vu au lac noir, qu’il n’avait pas perçu dans la noirceur, Yassen, perdu dans sa cécité, celle des hommes en recherche de pouvoir, mettant des bandages sur les mauvaises blessures.

Elle finit par arrêter. À un mètre de lui, elle le fixait, mais la distance semblait si grande ; il aurait presque pu la supplier du regard de faire les derniers pas en sa direction, de l’achever, pour que son dernier souffle soit une bouffée de spectacle.

« Et qu’est-ce que tu vas me faire si je n’obéis pas ? Si malgré tout je reste ? Tenter de me battre une fois encore ? Et bien vas-y, cogne. Je n’irais nulle part. »  Il lève la main avant se rendre compte que cela ne lui tentait pas. Depuis que son demi-frère était mort, il avait l’impression de ne plus rien ressentir, de ne plus ressentir ce feu qui le nourrissait. Pourtant, il aurait dû la frapper pour lui répondre aussi effrontément. Personne n’avait le droit de lui lancer de telles répliques sans en subir les conséquences. Il ne fait rien pourtant, ses mains se balancent à côté de son corps ; il contemple cet ange qui est sorti de nulle part. Normalement, il aurait dû s’arrêter aux apparences ; ce n’était qu’une femme qui se tenait devant lui, sa future femme et sa future femme ne devrait pas lui parler ainsi, mais le jeune home, il cultivait malgré lui une certaine idée de la force, et il trouvait qu’elle la maniait bien, qu’avec grâce, Greengrass portait la main de fer dans un gant de velours.

« Après tout peut-être devrais-je m’y habituer dès à présent si c’est la seule vie que tu es capable de me donner. » Il y a quelque chose qui vient le frapper en pleine poitrine, qui lui fait encore plus mal que n’importe coup qu’il a subi dans sa vie. Le combattant, il n’avait jamais compris que les mots pouvaient faire mal, atteindre le cœur de la même manière que les flèches. Elle le pousse dans ses retranchements, la jeune femme, elle le repousse dans ses tranchées, mais le jeune homme, il n’était pas armé ; il ne pensait pas à avoir à faire la guerre. Son cœur n’était pas prêt, son cœur, son pauvre cœur, il n’aurait pas de repos cette nuit. Le paradis avait décidé de le narguer, la belle avait décidé de le larguer en proie à ses peurs et à ses doutes, de le jeter au travers de l’océan. Ainsi, ce ne serait pas elle qui serait avalée par l’azur de ses yeux ; ce serait lui qui finirait englouti par les profondeurs des mers.

« Nous avons fui tous les deux dans des directions opposées la première fois, regardes où est-ce que ça nous a mené..  C’est vraiment ce que tu veux ? » Et elle continuait de se faire plus douce et plus douce comme le ressac des vagues contre le flanc d’une falaise, comme si sa voix devenait la seule voie à suivre. Yassen relève sa tête, son cœur meurtri commence à battre, probablement pourrait-on l’entendre en passant le communicateur coquillage sur notre oreille, comme un enfant sur le bord de se faire border. L’ange se fait marin, l’ange se fait malin, continue de s’approcher, il est derrière lui.

« Est-ce que c’est au moins ce que tu vois ? » Il continue de regarder son double tenir son enfant. Il ne cessait de rire et de sourire. Ses cheveux bruns étaient toujours aussi défaits, il avait toujours ses tatouages, mais il semblait plus à l’aise avec lui-même. Debout, il passait le bébé sur ses épaules, il tournait sur lui-même, l’enfant éclatait de rire. La femme blonde arriva près d’eux et tourna aussi sur elle-même, sa cape de sorcière virevoltant autour d’elle.

« C’est moi que je vois. » répondit Yassen, brisant le silence. « Je tourne sur moi-même en portant un enfant sur mes épaules. Ce n’est pas un garçon. Ce n’est pas un héritier. C’est une fille. » Il sait que c’est bizarre venant de sa part. Il ne voulait pas d’enfant, encore moins d’une fille qui n’aura aucun autre avenir que de se faire fiancer à un jeune homme issu d’une famille consanguine pour perpétuer des idées de pureté. « Elle semble heureuse, elle me tire les cheveux, mais je ne m’en préoccupe pas. Il y a une femme qui vient nous rejoindre. Elle danse avec nous, elle… » Yassen se tut. Son double serrait la femme et le bébé dans ses bras, embrassant l’adulte sur le front ; on aurait dit une mauvaise photo de cheminée. Ente le dégoût et le désarroi, il se contenta de rajouter : « Elle est blonde. », passant sous silence les risibles marques d’affection.

« Je ne sais pas si ce miroir représente l’avenir ou ce que l’on désire ou simplement un futur possible. Je sais que tu ne veux pas passer ta vie avec moi. Je sais que tu ne veux pas donner naissance à une fille qui, comme toi, sera condamnée à épouser un pauvre fou pour quelques idées de pureté. » Yassen se retournait, avec le même ton d’avertissement. « Si tu restes, c’est ce qui va arriver. » Il passe sa main sur le visage de la jeune femme, passe son pouce sur sa joue. Sa peau est douce, lisse, un véritable visage de poupon. Comme un prédateur, il tourne autour d’elle, il passe derrière la jeune femme. Il la prend par les hanches, il se penche à son oreille, sans la regarder, fixant ce reflet qu’il ne pouvait pas voir, que seule Mérope pouvait déchiffrer. « Toi, que vois-tu quand tu regardes dans ce miroir ? » À la façon du miroir, il réfléchissait la question de la demoiselle. Son accent bulgare était audible au travers de ses mots, mais pourtant, malgré les origines, malgré la distance, jamais ils n’avaient été aussi proches. Son parfum sucré, cette fois-ci, ne lui donnait pas mal au coeur, semblant tout au contraire le remettre sur le droit chemin.

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Les Enfants Paradis

ft Yassen Yordanov


Elle déglutie silencieusement lorsqu’il lève la main pour la gifler. Elle reste pourtant stoïque, droite, digne. Ses yeux définitivement plantés dans ceux de son bourreau. Elle veut le regarder en face lorsqu’il commettra l’irréparable. Elle veut qu’il voit ce qu’il est capable de faire à celle qu’il est censé protéger, respecter, aimer.

Elle veut voir le Loup. Elle veut le pousser à sortir de sa tanière. Elle veut qu’il la cherche, qu’il l’a traque, qu’il l’a déteste au point de vouloir lui faire du mal, de la faire saigné. Elle veut qu’il l’a trouve et qu’il l’attaque, qu’il bondisse sur elle et dans sa tentative meurtrière s’effondre, un poignard enfoncé profondément dans la noirceur de son cœur.

Comme le loup dans sa tanière elle voudrait faire sortir le mal des profondeurs de son âme meurtrie par la souffrance, par la colère et le combattre. Lutter sans violence, ni cruauté mais par la douceur d’une caresse lui faire oublier comment on gifle. Capter ce regard de givre qui ne fait que toiser et lui apprendre à regarder, à la regarder. Apprivoiser ses lèvres qui n’ont jamais connu que le gout du sang et de la violence des mots pour lui faire découvrir la saveur d’un baiser, la légèreté d’une étreinte.

Elle est Alice, égarée dans le labyrinthe du Roi de Cœur. Chaque impasse est une embûche qu’il lui impose pour l’empêcher d’avancer vers lui. Mais elle se débat, Alice. Elle lutte. Elle surmonte les embuches et se confronte aux monstres tapis dans le noir. Elle court et elle chute sur les obstacles qu’il met sur son chemin mais les genoux écorchés elle se relève et reprend la route, infatigable et déterminée à lui montrer que sa volonté est plus forte que sa haine. Que la lumière l’emporte toujours sur l’obscurité.

Il baisse la main. Comme s’il renonçait pour un temps à être le bourreau, à faire sortir le loup et sans le vouloir il lui laisse prendre de l’ascendant sur lui. Il baisse sa garde et elle est là à l’affut de la moindre faille dans son mur de ronces pour s’y engouffrer et gagner toujours un peu plus de terrain. Comme sur un échiquier dont il est le Roi noir elle s’avance prudemment de cases en cases, elle a choisi la douceur pour seule stratégie alors qu’il se sert de l’agressivité comme défense. Il ne peut lire en elle ce qu’il ne connaît pas et sa vigilance baisse petit à petit, il l’a sous-estime, il ne l’a croit pas capable de gagner cette bataille, encore moins la guerre alors il prend des risques et elle avance. Elle est toute proche et il ne le voit pas, elle est bienveillante, si innocente avec ses boucles blondes et ses deux prunelles claires, jamais il ne se doute qu’elle pourrait se jouer de lui, qu’elle pourrait détourner son attention pour mieux l’approcher par derrière et un beau jour, faire échec au Roi.

Ils sont si proches. Même lors de leur première rencontre au lac noir ils ne s’étaient pas autant rapprochés. Elle se tient presque imperceptiblement en retrait par rapport à lui. Un instant elle l’observe de profil. Il est grand avec ses épaules bien droites. Ses vêtements amples ne permettent pas de deviner les courbes de son corps pourtant elle les imagine plus qu’harmonieuses et couvertes d’encrages. Ses traits sont si droit qu’ils semblent avoir été moulés dans le marbre. Quant à ses yeux givre et son air de mauvais garçon, ils feraient chavirer à coup sur le cœur de bon nombre de jeunes femmes de cette école. Elle n’est pas idiote, elle sait que c’est déjà le cas et que même certaines d’elles l’envient surement d’être sa promise. Douce ironie des choses.

Mais elle ne le voit pas ainsi, Mérope. Elle ne veut pas le voir comme toutes les autres le voient. Séduisant, mystérieux, désinvolte. C’était comme si ce philtre ne fonctionnait pas sur elle et n’embrumait pas ce don qu’elle avait de savoir le regarder non pas dans les yeux mais au fond du cœur. Un cœur de glace qui pleure en silence et attend le jour ou le soleil entrera enfin pour lui tendre cette main qu’il espère et qui viendra le réchauffer de ses rayons et chasser à jamais la noirceur de son âme.

Elle est si proche qu’elle pourrait le toucher, lui prendre doucement la main pour l’accompagner dans la confession à laquelle il se livre presque pudiquement mais elle s’abstient, elle-même captivée par ce qu’il lui décrit dans le miroir.  Elle peut pas voir de ses propres yeux ce qu’il voit pourtant et curieusement elle n’a pas de mal à l’imaginer un peu plus âgé, il n’a rien perdu de son air espiègle ni de sa superbe mais ses yeux reflètent quelque chose de diffèrent, de plus vivant et lumineux. Elle imagine cette petite fille sur ses épaules, lui ébouriffant les cheveux entre ses petites mains pales, ses cheveux noirs et raides, ses traits poupons et ses deux iris givre. Elle est magnifique et rien que son songe provoque chez la Serdaigle un irrépressible sourire.

Comme pour parfaire ce tableau familial idyllique il énonce la présence d’une femme à ses côtés. Mais il ne dit rien. Ses yeux semblent captivés et à la fois perturbés par cette image qu’il est le seul à voir et à comprendre dans son intégralité. Elle patiente, bien que des centaines de questions lui brûlent les lèvres. « Elle est blonde. » Finit-il par lâcher simplement, comme pour la mettre sur la voie sans trop en dire. Mais elle comprend et bien qu’elle ne le montre pas elle sent en elle un certain pincement au creux du ventre. Elle n’est peut-être pas brune cette princesse slave mais blonde ou peut-être porte t-elle aux yeux l’éclat de la banquise, petite pierre précieuse lovée entre les bras de ses parents, unique fruit porteur de leur union métisse.

C’est beau et pur, presque irréel. C’est ce dont tout le monde rêve. L’aboutissement d’une vie diraient certains. Mais pas elle, il avait raison sur ce point. Pas elle si la fille qu’elle était destinée à mettre au monde, avec lui ou non, était destinée à subir sa propre vie. Venir au monde dans une immense prison faite de dorures aux murs et de meubles vernis. Grandir au milieu gala mondains ennuyeux ou elle n’a l’autorisation de parler que si on l’y invite, parfaite poupée de porcelaine sage dans sa robe satinée. Lobotomisée dès la tété, assommée par des coutumes d’un autre temps qu’on lui impose et lui rabâche à l’excès comme une mélodie qu’on oublie jamais vraiment. Elevée et entretenue dans l’or et la soie jusqu’aux fiançailles forcées puis finalement vendue comme on envoie un porc à l’abattoir. Elle baisse les yeux « Tu as raison, ce n’est pas ce que je veux. » murmure t-elle amèrement plus pour elle que pour lui.  

Il se retourne pour lui faire face, son regard est grave et son ton prend des allures de menace.  Une nouvelle fois il lève la main sur elle et la dépose presque avec douceur sur sa joue. Même sa peau est rugueuse contre son épiderme neigeux pourtant elle décèle une réelle volonté de ne pas lui faire de mal et bien que tout ceci ne pourrait être qu’une ruse, elle se laisse faire. Ses prunelles reviennent capter les siennes. « Si je reste, nous ferons en sorte que ça n’arrive pas. » Elle insiste sur le "nous" comme pour l'obliger à se rendre à l'évidence que quoi qu'ils décident tout les deux de faire, il a autant besoin d'elle qu'elle a besoin de lui.

Il l’a contourne en silence, seul ses pas resonnent de part et d’autres de l’immense pièce quasi vide. Il immisce sa sombre statue dans son dos et imperceptiblement elle se tend contre son torse dur. Ses deux mains se posent de chaque côté de ses hanches et elle réprime une sorte de tension musculaire aux creux de ses reins qui habituellement l’aurait fait sursauter. Elle inspire tout en jetant un œil rapide au miroir. Ils auraient presque l’air d’un couple harmonieux si au moins ils savaient jouer la romance. « Qu’importe, puisque nous ne connaissons pas l’effet exact de ce miroir. » Sans sortir de l’étreinte de ses mains elle se retourne vers lui. Ils sont si proches qu’elle peut sentir son souffle brulant sur ses propres lèvres entrouvertes. « Je ne t’apprendrais rien en te disant que les apparences sont souvent trompeuses.. » Elle s’arrête un moment, prenant le risque de passer son index, d’une douceur inouïe sur la joue du slave. « Que ce qui nous fait du bien ne vient pas toujours d’où on le pensait.. » Elle approche très légèrement son visage du sien, cette proximité est presque gênante, son regard est profond, hypnotisant alors que son index effleure l’encrage sur sa gorge « Ou qu’au contraire ce que l’on pensait le mieux pour nous se trouve en fait n’être qu’une nuée de poudre aux yeux.. » Elle marque une nouvelle pause, s’humectant légèrement les lèvres à proximité directe des siennes. « Oublies le miroir, oublies les apparences Yassen, il n’y a que nous. Et les choix que nous ferons. Ensemble »







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Mérope & Yassen
A la lumière obscure, je te croise enfin, oh dieu que tu es belle, toi la seule, toi l'ultime entre les hommes, s'il te plaît prends ma main, ne te fais plus attendre, il est temps de s'étreindre, il est temps de s'éteindre une dernière cigarette.

Il passe ses mains avec douceur sur les hanches de la demoiselle en prenant attention de ne pas lui faire mal. De ne pas la blesser. De ne pas enfoncer ses ongles comme il le ferait avec les autres. Parce qu’elle n’est pas comme les autres. Parce qu’elle lui fait du bien. Parce qu’au contact de son être, les barrières autour de son cœur fondent, un peu comme les flocons de neige au creux de ses mains, comme c’était le cas, ici, ailleurs, comme c’était le cas dans les terres scandinaves.

Le jeune homme, il avait son royaume, il avait tout eu, mais il avait toujours vécu dans l’éternel hiver. Yassen, il était à la manière de la Bête ; il avait été mauvais pendant ses premières années, il pensait à lui et seulement à lui parce que c’est ce qu’on lui avait toujours montré. Le petit prince, quand on lui avait parlé de sa fiancée, on ne lui avait pas dit qu’il était supposé l’aimer et la respecter. Dans sa tête, il aurait pu faire d’elle ce qu’il voulait ; il était un dieu, décapitant à son bon vouloir les têtes de ses poupées.

Finalement, on l’avait puni et maintenant, tout ce qu’il pouvait faire, c’était regarder sa chute, contempler chaque morceau de son cœur tomber au fond de sa poitrine en attendant le jour où il devrait partir, laisser la maison, le manoir, aux mains de son frère, de son épouse, à regarder la vie qu’il aurait pu avoir s’il avait simplement fermé sa gueule une dizaine d’années auparavant. Les royaumes construits sur les suppositions sont les plus terribles à perdre.

Et ainsi tombait un autre pétale de son cœur.

Alice, elle aurait dû faire attention parce que la chute était interminable aux côtés de celui qui serait son futur mari. Alice, elle ne devrait pas croire à toutes les histoires qui sont dans les livres. Alice, elle se trouve dans la mauvaise histoire, dans le mauvais conte, dans le mauvais décompte. Alice et la Bête, ils n’étaient pas faits pour se rencontrer ; ils venaient de deux mondes différents. Pour l’un, la rose était l’espoir. Pour l’autre, la rose était désespoir. Pour le monde, Alice et la Bête étaient des espoirs d’une meilleure famille, d’une plus grande pureté.

Et la Bête, elle regarde la jeune femme, elle se demande ce qu’elle verra au travers de tous ces miroirs, mais elle lui rappelle que ce n’est pas important puisqu’ils ne connaissent pas l’effet du miroir. Elle ne tente toujours pas de partir. Elle ne tente de pas de fuir. Doucement, la demoiselle se faufile un chemin dans le cœur de son fiancé, où le bonheur et les fleurs se trouvent encore gelés. Loin d’être une mauvaise herbe, pourtant, elle est probablement ce qui lui est arrivé de mieux. Ses mains restent dans celle de Yassen ; jamais ce dernier n’avait tenu une fille ainsi. Habituellement, il se contentait de leur arracher la peau, comme pour les empêcher de partir avant que la bête ne soit rassasiée. Peu habitué à cette lenteur et cette langueur, il se surprenait à attendre avec impatience chaque moment.

Mérope se retourne vers lui ; elle est tellement proche qu’il sent sa respiration contre son cou. Plus elle est proche et plus il se surprend à aimer son odeur. Il aurait voulu se nicher au creux de son cou, il aurait pu jeter tous ses joints en échange d’une simple inspiration. Le miroir leur renvoie l’image d’un couple harmonieux, mais quand Mérope lui rappelle que les apparences sont trompeuses, Yassen commence à comprendre. Sa voix se casse :  

« Ce que j’ai vu dans le miroir, ce ne sont pas mes rêves. » Quelque chose dans cette affirmation lui fait mal. Il comprend alors que la vision de la petite fille et de la blonde dans le miroir n’est rien d’autre que ce qu’on lui avait toujours habitué à vouloir : une belle femme, une enfant qu’il pourrait donner à une autre famille au sang pur pour qu’elle perpétue la tradition. Ce sont les rêves de son père, ce sont les rêves de son père et ils sont tellement ancrés en lui qu’on aurait presque dit que c’était les siens.

Elle lui dit que ce qui nous fait du bien ne vient pas toujours d’où on le pensait, comme s’il arrivait que l’on n’obtienne pas ce que l’on veule, mais que l’on obtienne ce dont on a besoin. Pendant un moment, Yassen, il y croit presque ; il a gagné à la roulette russe des mariages arrangés. Il n’aurait pas pu rêver mieux. Mérope le complétait. Mérope était assez forte pour lui tenir tête, assez douce pour le balancer. Ils formaient le parfait équilibre.

La lumière n’avait pas toujours à l’emporter sur l’obscurité.

Elle se rapproche encore de lui, il a tellement envie de la serrer dans ses bras pour ne plus jamais la lâcher, pour lui dire : « Poupée, je vais te protéger des horreurs du monde. » Tout ce qu’il a, il le lui donnerait, tout ce qu’il est, il l’utiliserait pour la protéger, pour s’assurer que plus personne ne lui fasse du mal. Yassen, il était un loup, il était le mal, il était plus que l’animal, mais le loup, il était aussi l’intelligence, le pouvoir, la vivacité, le loup, il était la protection, le loup, il s’occupait de sa meute au péril de sa propre vie, il était fidèle.  Mérope, elle n'aurait plus rien à craindre auprès de lui.

De l’index, elle effleure la colombe sur son cou, en lui disant que tout ce que l’on pensait être le mieux pouvait se trouver être une nuée de poudre aux yeux. Elle humecte ses lèvres, il les regarde, il humecte les siennes, il lève les yeux vers la demoiselle, elle lui dit d’oublier le miroir, de se concentrer sur les choix que nous ferons. Il se rapproche un peu plus. « Je peux tout oublier. » lui murmure-t-il. Sa voix est grave, éraillée. Sa voix est une promesse. « Je peux tout oublier pour toi. » Il la rapproche de lui, il passe sa main dans ses cheveux. « Ou presque. » Il lâche cela pour lui-même, sans se douter si la jeune femme l’a entendu. Il pensait à ses joints, à ses drogues, mais surtout à une autre chose qui ne cessait de le troubler. « Je m’excuse pour ce qui est arrivé au lac. Je pense que moi aussi, je m’étais arrêté aux apparences. » Sa main suit la cascade de cheveux, s’arrête dans le dos de la demoiselle. Il trace un chemin, celui qui la fera frissonner, il trace un autre chemin, un chemin vers son coeur, peut-être bien. « Tu n’as pas de père. Tu n’as pas à t’en vouloir. Tu m’auras. Je serai comme une ombre. Peu importe ce qui arrive, je veillerai toujours sur toi. » Elle n’était pas rien. Elle était presque aussi bien que la Azarova, et elle était beaucoup trop bien pour les Yordanov. « Mais tu as tort sur un point. » la contredit-il, avant de poursuivre. « Les apparences ne sont pas toujours trompeuses. C’est vrai que tu es ban… » Il s’arrête avant de faire face au regard réprobateur. Farfouillant dans sa tête, il se reprend, il cherche un mot, un autre mot, un mot qu’il n’est pas habitué de dire, qui serait plus approprié pour les circonstances.  « Belle. » finit-il par lâcher. « C’est comme cela que vous dites en anglais ? Belle ? » Yassen sourit, ses yeux se plissent, comme ceux d’un grand enfant. « Belle. Tu es belle et je n’ai pas besoin d’un miroir pour voir ça. »

Un cœur de glace qui pleure en silence et attend le jour où le soleil entrera enfin pour lui tendre cette main qu’il espère et qui viendra le réchauffer de ses rayons et chasser à jamais la noirceur de son âme.

Poupée, je crois que tu me plais.

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Les Enfants Paradis

ft. Yassen Yordanov



Dans la vie, tout est une question d'équilibre, de complémentarité. Le blanc et le noir, le chaud et le froid, l'ombre et la lumière, l'amour et la haine. Aucun ne sait exister sans l'autre. Aucun ne peut exister sans l'autre. Ils s'opposent comme ils s'attirent, ils s'assemblent autant qu'ils puissent se ressembler. Ce sont des inconnus, des étrangers qu'un geste, une parole, un hasard rapproche doucement, sans que l'on puisse s'en apercevoir. Souvent ils se cherchent, quelque fois se perdent mais sans cesse sont voués à se retrouver et à reformer cet absolu qui fond de leur entièreté l'équilibre parfait.

Mais que ce passe t-il lorsque l'équilibre est menacé, lorsqu'une face voudrait avoir le dessus sur l'autre. Lorsque tout vacille et tangue.

Toute sa vie est déséquilibre, Mérope. Aussi loin que remontent ses souvenirs elle n'a jamais connu que la balance. Son enfance entre les mains d'une mère tantôt aimante tantôt tyrannique, son adolescence sous le joug tantôt d'une amie rassurante tantôt d'un amour destructeur.  Aussi loin qu'elle se souvienne elle avait lutté, elle avait couru à s'éreinter les poumons dans l'espoir de joindre un jour les deux visages de cette vie indécise. Celui qu'elle vivait et celui qu'elle aurait aimé vivre. Tant de fois elle avait rêvé qu'ils ne forment plus qu'un telle les des deux faces d'une même pièce. Complémentaires et résolument indissociables.

Mais dans la vie tout n'est pas rose et bleu, les fleurs ne sont pas éternelles et les princes ne sont pas tous charmants.

Dans cette vie là, elle est belle, Mérope. Dans ses yeux bleus brille la douceur que ses lèvres roses ne savent expliquer. Dans son cœur poussent éternellement les fleurs de l'espoir et entre les bras de ce prince qui n'a rien de charmant, elle voudrait être la princesse de cette histoire, l’héroïne de son cœur. Elle voudrait être celle qui brise le mauvais sort, elle voudrait être celle qui le libère de cette cage dans laquelle la bête se terre dans l'ombre. Elle voudrait être la lumière, sa lumière.

Mais entre le voile noirci de ses yeux clairs les lueurs meurent avant d'avoir atteint le cœur. Jamais il n'avait appris à aimer, à comprendre. Petit roi gâté dans sa prison dorée ou il pensait régner de droit divin, venant faucher à tour de bras les âmes en fleurs, sans savoir qu'un beau jour viendrait l'épine qui le piquerait au cœur. Dans le plus fou des romans, elle espérait alors que cesse l'hiver éternel au fond de son être damné pour laisser enfin renaître le printemps.

Elle continue de l'observer en silence. Son regard sur lui est la plus douce des brises contre le blizzard de ses prunelles givre. Son buste frêle dont la chaleur épouse le marbre de son torse droit ne semble pas intimidée par la force qu'il déploie inconsciemment pour garder ses barrières intactes. «Tes rêves ne seront jamais dans ce miroir Yassen, il sont tout près, il ne t'ont jamais quitté. là. » Elle lève avec douceur sa main droite qu'elle pose à plat contre le cœur du slave dont elle ne sent presque pas les battements sous la couche de glace qui forme sa peau. A cette instant elle se fait une promesse, un jour viendra ou elle brisera ces barrières et ça ce ne sera pas une illusion.

Pendant qu'il parle elle effleure sa peau du bout de l'index. Ses paroles portent la marque d'une promesse solennelle alors qu'elle effleure une colombe dont l'encre lovée au creux de sa peau lui rappelle l'irréversible vérité dans laquelle il se livre presque pudiquement. Elle aimerait tout lui faire oublier. Il est si fort et elle semble si fragile. Pourtant c'est bien elle qui voudrait le protéger. Épargner à ses beaux yeux les horreurs d'un monde dont ils ont déjà trop longtemps été les spectateurs. Elle voudrait tout recommencer pour lui, lui faire redécouvrir la beauté des premiers instants, qu'il trouve enfin au creux de ses bras la douceur salvatrice du calme après la tempête.

A mesure qu'il s'exprime sa voix prend des teintes graves, enraillées comme si pour la première fois il combattait la bête pour faire revenir le prince auprès de sa belle. Alors que la bête voudrait l'empoigner le prince se fait caresses, alors que la bête l'aurait accablée le prince se noie en excuses et à mesure qu'il glisse ses doigts entre ses vagues blondes et que sa prise dans son dos se fait le murmure d'un doux aveux, elle sent de l'autre côté de sa colonne vertébrale son cœur chanter ses louanges.

Il veut être sincère, elle le sait, elle le sent. Lentement elle vient récupérer ses deux mains dans les siennes et venant enlacer timidement ses doigts entre les siens elle retourne capter ses iris bleutées entre les siennes. «Tu n'as plus à l'être l'ombre de qui que ce soit. Plus jamais. » Elle libère une de ses mains mais resserre la prise de ses doigts sur l'autre tandis qu'elle recule légèrement, tournant sur elle même à la manière d'une danseuse étoile. Elle passe sous l'arche protectrice de leur mains liées alors que ses boucles dorées, passant de l'ombre à la lumière resplendissent à la lueur d'un rayon de soleil dont l'éclat lui donne la grâce d'un ange.

Ils sont alors à l'opposé l'un de l'autre, malgré leur mains jointes il reste dans l'obscurité d'une ombre alors qu'elle resplendit de lumière. Elle reste un moment en silence à observer leurs doigts enlacés dont la jonction du jeu de lumière sépare très exactement leur position l'un pour l'autre. Mais elle n'aime pas cette idée Mérope et quoi qu'il lui en coûte elle était résolue à la repousser, aussi d'un geste et sans le quitter des yeux elle l'attire vers elle, lui faisait ainsi franchir le seuil d'une destinée qu'ils allaient désormais poursuivre côte à côte. « Ta place est ici, dans la lumière. Près de moi. »  

Elle garde soigneusement ses doigts enlacés dans les siens tandis qu'un sourire franc mais à la fois teinté de timidité fend son visage. Elle sent dans sa maladresse une réelle volonté de réparer les accrocs qu'il à lui même creusé dans le cœur ébréché de cette poupée de porcelaine qu'il tenait entre ses mains et dont la fragilité lui serait fatale s'il s'évertuait à la faire tomber. « Dis moi, comment dit-on «Belle» en Bulgare ? »  Qu'importe la langue dans laquelle il voulait l'appeler c'est au fond de ses yeux, aux portes de son âme qu'elle le comprenait le mieux.

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Yassen Yordanov
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les enfants paradis
Mérope & Yassen
A la lumière obscure, je te croise enfin, oh dieu que tu es belle, toi la seule, toi l'ultime entre les hommes, s'il te plaît prends ma main, ne te fais plus attendre, il est temps de s'étreindre, il est temps de s'éteindre une dernière cigarette.

Toute sa vie est équilibre.

Toute sa vie est balancée comme si on n’avait jamais voulu le faire tomber ; le petit prince, le petit dernier de la famille, il avait des complexes, il avait des problèmes, mais il avait été aimé par son entourage, aimé par sa famille, aimé par son père. Toute sa vie avait été vécue dans les mêmes tons et dans les mêmes tendances ; il ne connaissait du monde que ce qu’on lui avait appris. À tous les matins, il se réveillait en sachant que les elfes lui auraient préparé un petit-déjeuner copieux et à tous les soirs, il déposait sa tête sur l’oreiller en sachant que chaque jour le rapprochait de celui où il pourrait enfin assurer la descendance des Yordanov. Cette vie, elle avait été stable, balancée ; les Yordanov avaient bien évidemment leurs croyances, mais peu importe combien elles étaient louables ou non. Ils finissaient toujours par y rester fidèles ; ce qui ne te tue pas te rend plus fort.

Il avait eu de la difficulté à se sortir de cet équilibre. Yassen avait trouvé un ordre dans sa vie, et même si la pression était grande sur ses épaules, il n’abandonnait jamais, il gardait toujours le dos droit, parce que c’est ça l’équilibre qu’on lui a appris, toujours être fort, ne jamais abdiquer, ne jamais montrer la moindre faiblesse.  Les dents serrées, alors qu’il apprenait à se battre avec son père, il ne demandait jamais de pause, il voulait continuer, devenir un combattant, pas pour le bien, jamais pour le bien, pour la pureté.

La pureté, c’était une autre des choses qui assuraient son équilibre, un autre des éléments dans la balance du jeune homme. Le fait de savoir que son sang était limpide et ne contenait que celui des plus grand mages et sorciers était rapidement devenu une de ses seules raisons de vivre. C’était une obsession. Yassen avait grandi avec cette seule idée en tête, celle qu’il était meilleur que les autres. Il aurait pu se douter que ce n’était pas bon, mais on aspire tous à notre propre forme de quiétude. Plus tard, il aurait voulu prendre les armes avec son meilleur ami pour se battre aux côtés de Voldemort, mais personne n’aurait compris pourquoi ; en vrai, Yassen voulait simplement la stabilité, la paix, un point d’ancrage, aussi mauvais, et aussi terriblement noir qu'il ne puisse l'être.

Et la première des choses à perturner cette balance instable, le premier déséquilibre, celui de ce repas où il avait appris en même temps que son frère, en même temps que sa sœur, qu’il était né d’un viol, qu’il n’y avait que son père qui ne voulait véritablement d’eux. Sa pauvre mère avait été violentée, elle qui n’avait pas eu droit au mariage d’amour, comme si ç’avait été un crime de se marier pour assurer la survivance des lignées futures. Il avait été fou de rage, Yassen, même si son cœur avait été déchiré. Il n’avait pas pleuré cette nuit-là, pas comme Kamen ; il avait compris que lorsque l’équilibre était menacé, que lorsqu’une face voulait avoir le dessus sur l’autre, c’était à ce moment que la lumière se braquait sur nous nonobstant l’obscurité que l’on avait utilisée pour se protéger de ce déséquilibre. Et cette lumière pouvait nous révéler à la face du monde, dans toute notre vulnérabilité et dans toute notre impuissance.

En grandissant, Yassen avait cessé de vouloir le débalancement. Il avait préféré se laisser aller, se tanguer, en attendant que quelqu’un ne vienne le chercher avant qu’il ne vienne à se noyer. Dans sa débauche, dans ses idées sordides, il avait toujours cette même idée, celle de se détruire avant que les autres ne puissent l’atteindre. Tout dans sa vie n’est pas noir, tout dans sa vie n’est pas blanc, mais en se droguant et en fumant, il osait croire que le monde, il pouvait encore le voir en couleurs.

Dans ces miroirs, dans cette salle trop blanche pour ne simplement qu’être, il vit un nouveau tangage, il vit quelque chose qu’il n’a pas vécu longtemps ; il voit quelqu’un se battre pour lui. Mérope lui rappelle que ses rêves ne sont jamais loin de lui, en posant sa main contre son cœur. Le noyé aimerait lui dire en ce moment de poser sa bouche contre la sienne, pour lui insuffler vie, comme les gens avaient dû le faire dans cette guerre où il n’avait pas pu participer. Il admire la Greengrass ; il y a quelque chose de complètement fou dans la bataille qu’elle veut mener. Si menue et frêle, elle ne résisterait pas à grand-chose, mais pourtant, c’est la princesse qui veut sauver le prince, sans se douter qu’au passage, elle risquerait de mourir avec lui.

Étonnamment, pourtant, elle prend vie sous son toucher. Alors qu’il passe la main dans ses cheveux, elle frissonne, mais la poupée ne tombe pas ; elle prend les mains du jeune homme dans les siennes. Il se rend compte à quelle point la poupée a de petites mains. Douces et délicates, il passe son pouce sur le dos de celle-ci, en en appréciant la finesse et la chaleur. Mérope lui affirme qu’il n’a pas plus besoin d’être l’ombre de qui que ce soit et il ne peut s’empêcher de penser que ce genre de réplique est terriblement trop féminin. Laissant de côté ses pensées qui l’avaient trop longtemps enfoncé, Yassen se laisse guider par la poupée qui transformaient leurs bras en arche et leurs cœurs en épave, les protégeant de la pluie et des larmes divines, des dieux et des déesses qui pleureraient sûrement de voir une aussi belle fille tomber dans les mains d’un aussi mauvais garçon.

Leurs mains sont jointes, Yassen tient celle de sa fiancée comme pour la retenir, pour l’empêcher de partir, sans avoir compris ce que celle-ci recherchait au travers du contact. Elle l’attire vers elle, elle est beaucoup plus faible que lui, mais il accepte, il collabore, il marche, il fait ce pas vers la lumière, vers cet endroit où il devait trouver sa place en compagnie de sa future femme. Ses mains sont toujours enlacées dans les siennes, et il aurait juré que les joues de la demoiselle avaient pris une tente rosée. Quand elle lui demande la traduction de ce qu’il lui avait dit en bulgare, il se contente de hausser les épaules, plaisantin comme ses proches le connaissaient habituellement, parce que de Yassen, il n’y avait pas que le monstre, il y avait aussi le gamin, le farceur, le fêtard, le boute-en-train qui aimait vivre et boire jusqu’aux petites heures de la nuit.

Celui-ci est loin, Yassen, l’homme, il resserre la main de la jeune femme dans la sienne. De son autre bras, il saisit la demoiselle par les hanches et il continue la danse. Il emmène Mérope dans la noirceur, avant de nouveau revenir dans la lumière. L’ombre et la lumière n’avaient pas à être des étrangers, aucun ne sait exister sans l’autre, aucun ne peut exister sans l’autre. L’ombre et la lumière, elles ne sont pas divisées dans cette pièce, elles se retrouvent dans chacun des deux enfants, des deux enfants paradis. Yassen porte l’Enfer en lui, mais un jour, cet Enfer ne brûlerait que pour réchauffer les mains froides de Mérope qui portait en elle tous les anges et le Paradis. Elle est la lumière, elle est le déséquilibre qu’il a tant redouté, mais que sans jamais en avoir eu conscience, il avait toujours souhaité.

À un moment, il la soulève du sol, il tourne sur lui-même, la jeune femme dans ses bras et dans cette vie-là, il est beau, Yassen, dans ses yeux bleus brille la joie et la fierté, et il pourrait hurler au monde que ce n’était pas un crime d’avoir un mariage d’amour. Il dépose la demoiselle, devant un miroir. Elle est toujours face à lui, légèrement penchée vers l’arrière, retenue par le bras de son futur époux. Il la regarde, il est à peine haletant : « Ma place est près de toi, mais pas pour tout de suite. » Il redresse la jeune femme, il la rapproche de lui, sa main va chercher l’annulaire gauche de celle-ci, le caresse, l’entoure, comme pour retrouver le chemin de la Vena Amoris.

Les yeux baissés, il continue : « Il reste encore quelques années et je veux que tu continues de vivre, que tu en profites pour aimer et bai... expérimenter. » Il savait qu’il allait retomber dans ses mauvaises habitudes ; il ne pouvait pa promettre la fidélité à Mérope. Il ne pouvait pas lui promettre ce qu’elle désirait, pas tout de suite. Il relève les yeux, passe sa main sous le menton de Mérope pour qu’elle ne le regarde aussi, de ses grands yeux bleus : « Même si je ne suis pas le premier dans ton cœur, ce n’est pas grave. Je veux simplement être le dernier. » Même si elle ne lui arrivait ni chaste, ni pure, même si elle portait la marque de l’amour, véritable, viscéral que ne lui avait prodigué un homme ou une femme avant lui, Yassen l’accepterait. Il ne voulait pas la posséder, ni au sens, ni au sens figuré ; Mérope ne lui appartenait pas et n’était pas une de ses conquêtes. C’était un engagement, et même s’il ne se savait pas encore capable de l’honorer, Yassen ne comptait plus casser les joues de sa jolie poupée, il comprenait qu’être un homme, c’est aussi prendre soin de sa femme, car aucun ne sait exister sans l'autre. Aucun ne peut exister sans l'autre. Ils s'opposent comme ils s'attirent, ils s'assemblent autant qu'ils puissent se ressembler. Ce sont des inconnus, des étrangers qu'un geste, une parole, un hasard rapproche doucement, sans que l'on puisse s'en apercevoir. Souvent ils se cherchent, quelque fois se perdent mais sans cesse sont voués à se retrouver et à reformer cet absolu qui fond de leur entièreté l'équilibre parfait.

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