Trust everyone, not just the devil inside them • Günter&Brooke

La magie, peu importe qu'elle soit blanche ou non, est source d'une puissance aussi grisante que n'importe quelle drogue. Elle diffuse sa force alors que ma baguette tremble dans ma main. Inlassablement, mon poignet répète le même mouvement jusqu'à ce qu'une raideur ne me fasse grimacer de douleur. Je répète infatigable les mêmes mots jusqu'à les dire machinalement sans avoir besoin de réfléchir. Je regarde les éclairs lumineux jaillir avec une profonde satisfaction. La magie je ne suis pas tombée dedans comme Obélix dans la marmite de potions. Elle a toujours constitué une part essentielle de mon existence. Depuis le tout début, elle a baigné ma vie. Elle a toujours été partout autour de moi. Depuis le tout premier jour, j'ai vu mes parents l'utiliser. Ils m'ont initiée alors que je ne pouvais pas encore lire les formules dans les livres. Ils ne me l'ont pas apprise avant que je ne sois en âge mais j'ai toujours pu les observer. Par mimétisme, j'ai appris les mouvements adéquats pour produire les effets les plus fascinants. J'ai observé ceux qui sont supposés être les modèles de leurs enfants. Curieuse et avide, j'ai dû attendre mon entrée à Poudlard pour pouvoir exercer ma propre magie. Mais je me souviens de chaque sensation que ce soit du jour où ma main s'est refermée sur ma baguette à ce premier cours où j'ai pu sortir ma baguette. Je me souviens de l'énergie qui coule dans mes veines pour venir griser mon esprit et faire naître un besoin de savoir inépuisable. Je ne suis pas une érudite mais j'avais besoin de pratiquer, de découvrir toujours plus de puissance. J'ai eu besoin de me gaver de magie depuis mes premiers pas dans la célèbre école rêvant pourtant de connaissances alors inaccessibles. Mon être tout entier aspirait à se noyer dans une forme plus brute, plus sombre. Je rêvais de Durmstrang comme la source de ce dont j'avais besoin. Je pourrais y trouver mon épanouissement là-bas. J'aurais voulu y être transférée mais impossible. La frustration était née au plus profond de ma chaire alors que l'on me refusait la satisfaction d'un besoin essentiel. Elle avait grugé tant d'énergie alors que je cherchais des livres pouvant m'éveiller à cette forme de noirceur et de pouvoir. Je voulais faire intimement connaissance avec ma future meilleure amie, mon amie la plus intime et la plus perfide. Celle qui sournoisement se glisse sous la peau, dans les moindres recoins pour prendre possession de mon corps comme une amante insatiable. Elle m'a fait sienne de bien des manières alors que le plaisir que j'en ai puisé fut source de jouissance. J'ai vibré pour elle et avec elle : la magie noire. Elle est l'apothéose dans mon apprentissage. Mais trop de ressources me laissent avec une profonde frustration. Je voudrais pouvoir combler ces manquements. Je voudrais pouvoir grimper au septième ciel et m'envoyer en l'air grâce à elle tout simplement. Mais trop inaccessible, j'ai besoin d'un mentor. Initiation, initiateur. Il sera celui qui saura me tirer vers les sommets. Je ne suis pas une enfant qui fait un caprice, tout mon être est contaminé par cette garce qui éradique toute bonté sur son passage. Je veux que les démons prennent possession de mon être.

Poudlard est un refuge pour moi, d'autant plus cette année. IL n'est nullement question de vouloir fuir mais plutôt de venir s'abreuver à la fontaine du savoir. Depuis la rentrée, je m'étais rapprochée de plusieurs élèves venus de l'école slave. Je n'avais pas dévoilé quelle raison première m'avait poussé vers eux. J'étais totalement fascinée par cette violence qui semblait se cacher sous la peau de nombreux d'entre eux. Il y avait ce côté primaire qui dégageait une aura de danger et de mystère. Il y avait une certaine endurance mais aussi un goût pour le combat, une force brute et primale. Je crois que je rêvais intérieurement de pouvoir leur ressembler. Je songeais que cette vulnérabilité qui me colle à l'eau n'aurait sans doute jamais pu naître dans mes entrailles. Il y avait une certaine fragilité dans mes convictions depuis que j'avais ôté la vie de cette fille. Je haïssais mon incapacité à jouir de la mort des autres. L'ombre ténébreuse de la grande faucheuse me débectait faisant naître un profond dégoût en moi. Elle m'effrayait aussi d'une certaine manière. Je me refusais à prendre une vie de mon plein gré mais je savais que jamais je n'atteindrait le niveau auquel j'aspire sans dépasser mes propres limites. Je voulais apprendre. J'avais besoin de me surpasser. Cela faisait de nombreux mois que de loin j’observais cet homme à la réputation douteuse. Günter se trimballait une sale image qui semblait pourtant lui aller à merveille et dont il semblait également se contenter. J'avais découvert une foule d'indices pour confirmer mes pensées mais aujourd'hui, je désirais confirmer définitivement mon hypothèse. Je me balade au milieu des rues de Pré-au-Lard en quête d'une illumination quand un attroupement attire mon attention. Je m'approche silencieusement, discrètement. Je souris en coin, carnassière en voyant l'homme de mes pensées captiver ceux trop innocents leur faisant croire en un miracle. Mon sourire s’agrandit et une lueur sombre y baigne alors que je peux déceler combien ce réveil miraculeux de celui qui semble au bord de la mort est imprégné de magie noire. Je sais ce qui se passe et un frisson d'excitation me parcourt l'échine. Mon regard fasciné et excité se pose sur lui fixement alors que lentement les badauds se dispersent. Je ne peux retenir un rire léger avant de simplement dire d'une voix assurée. « Très jolie performance. Ta réputation ne mentait pas sur ton attrait. » Je ne tremble pas. Je ne tremble jamais devant personne. Je semble lire en lui. Je veux qu'il le croie. Je veux qu'il soit intéressé pour lui offrir mes services.