(lotharius) some days i can't even trust myself.

Beau et encore un peu jeune homme qui travaille comme professeur d'arithmancie depuis maintenant près de cinq ans. Il est né à Londres en ce beau jour qu'était le treize février mille neuf cent soixante-quatre en tant que sang pur ; à présent il vit à Londres, lorsqu'il n'est pas au château. Lors de son passage à Poudlard, son niveau scolaire était aléatoire,allant de lamentable à bon selon les matières et ses humeurs. Il est plutôt protecteur, intelligent, fidèle mais aussi lunatique, rancunier, orgueilleux, lâche, cynique et partial. Lorsque les dinosaures vivaient encore, il s'est procuré une baguette faite en bois d'aubépine, mesurant vingt-deux centimètres, plutôt flexible et contenant un cheveu de vélane. Avec cette baguette, il lui est possible de créer un patronus - le sien prend la forme d'une chauve-souris. La vision qu'il a eu face au miroir du risèd : lui-même, radieux, ayant trouvé une véritable passion. Mais la vie n'est jamais entièrement rose, la preuve avec les épouvantards. Son oncle, le fixant avec tristesse et déception ; secouant la tête et finalement se détournant, dans son cas.

ϟ  Quel est votre opinion sur l'épidémie ? Il en tremble toute la nuit, à ne pas trouver le sommeil, à se retourner inlassablement, terrifié, dans son lit. Il ne peut s'imaginer soudainement démuni sans avoir envie de hurler. Sa magie est ce qui fait de lui un sorcier ; être sorcier est sa seule identité. Alors cette épidémie lui colle un sacré frousse, qu'il balaye d'un revers de la main lorsqu'il est interrogé à ce sujet, refusant de laisser transpirer une faiblesse, il se force à croire que c'est un souci que le Ministère saura régler. 

ϟ Que pensez-vous du nouveau directeur de Poudlard ? Ses rares interactions avec le directeur sont demeurées au stade « froid dans le dos ; pas envie de remettre ça » et il est ravi que l'individu soit aussi peu mondain. De plus, l'école ne s'est pas encore écroulée sous sa direction, alors il ne voit nulle raison de bousculer ou se plaindre du nouvel ordre établi.

ϟ Le partenariat magique entre les écoles est-il une bonne chose ? C'est peut-être trop tôt. Trop tôt après la guerre qui a marqué les britanniques, trop tôt après la bataille qui a presque détruit l'école et brisé ses pensionnaires. Le moment semble mal choisi, mais l'idée est bonne, pousser les jeunes à s'ouvrir à l'autre plutôt que s'enfermer en eux. C'est aussi une bonne diversion, une agitation constante pour obstruer les peurs et les dangers, pour s'en détourner.

ϟ Quel était votre camp lors de la Grande Bataille ? Aucun à vrai dire. Partisan du Lord en son âme il n'a jamais trouvé le courage de joindre ses rangs. Il s'est contenté d'observer de loin, se répétant « allez cette fois-ci j'y vais ; cette fois-ci je fais quelque chose de ma vie ». Il a repoussé, tergiversé, tourné et tourné sans jamais se manifester, hésitant des mois durant. Trop effrayé par le Lord lui même et ses soldats ; par l'Ordre et ce qui pourrait lui arriver s'il se faisait attraper. Il a laissé filer le temps, tenté de s'inventer une force qu'il ne possédait pas, et doucement renoncé. Il s'est fait discret dans les couloirs du château, docile sans être obséquieux. Finalement il s'est incliné à la peur qui le dévorait à l'intérieur, s'est envolé lorsque l'horizon a menacé d'éclater et s'en est félicité lorsque le Survivant a triomphé. 

« Pour quelle raison devrais-je vous garder dans mon équipe enseignante ? » Il n'a pas de réponse toute faite. L'entrevue toute entière s'articule autour de cette question, et il ne l'a pas préparée. Il ne fait pas craquer les jointures de ses doigts ; il ne passe pas la main dans ses cheveux avec un regard fuyant. Il n'est pas vraiment sûr de lui, l'essentiel demeure d'en avoir l'air. S'il a survécu à Albus Dumbledore et l'année où le château était occupé, il peut bien s'en tirer avec celui-ci. Quelques instants il hésite à renoncer, décréter qu'il ne veut plus de ce poste, confesser qu'il n'a jamais aimé enseigner. Admettre qu'il est de toute manière un terrible professeur, bien que ses élèves s'en sortent généralement aux examens. Il pourrait s'éviter d'autres années entouré d'adolescents aux hormones folles, et surtout ce regard déplaisant qui s'acharne à lire jusqu'au fond de son âme. L'homme ne paraît pas réellement hostile ou mauvais, seulement dérangeant. Il se retient néanmoins, il n'a pas la moindre idée de ce qu'il ferait s'il devait s'en aller. Il est confortablement installé dans l'un des fauteuils face au bureau du directeur, dans cette pièce étonnante qui voit les occupants défiler ces dernières années. En espérant que cette tendance s'inverse. Il s'efforce d'afficher une mine sereine. Passe mentalement en revue ses options, se décide pour l'honnêteté. Il lâche d'abord, avec une ébauche de sourire, que les aspirants à ce poste ne doivent pas se bousculer. Il explique alors, presque machinal, qu'il apprécie grandement cette discipline, dans laquelle il excelle. Que ses élèves réussissent majoritairement leurs examens, que ses propres évaluations sont satisfaisantes. Il prend sur lui pour rester calme, estimant que si le nouveau directeur avait entendu élèves ou collègues se plaindre de ses méthodes il n'aurait pas pris la peine de le convoquer. Il ne sait certainement rien des quelques devoirs notés au hasard, ou des livres de cours qu'il n'a jamais pris la peine de lire. Des sanctions qui, soi disant, varient d'un jeune à un autre. D'un professeur "désabusé et cynique". Pour finir il ajoute, comme certainement tous ceux qui l'ont précédé, qu'il est attaché à cette école, à l'éducation des jeunes, à Poudlard.
« Mh mh. Si je peux me permettre, puisque vous enseigniez déjà dans cette école, où étiez-vous la nuit du 1er mai de l'année passée ?
A Londres. Mon père était mourant.
Je vois. Et il va mieux ?
Oui. »
Panique terrible, il a répondu du tac au tac sans prendre le temps de vraiment y réfléchir. L'homme plonge ses yeux dans le sien et ils échangent un regard muet. Le genre de regard que partagent deux personnes lorsque l'une profère un mensonge éhonté et que l'autre, pour ne pas froisser son honneur, fait mine de ne rien remarquer. Il acquiesce à plusieurs reprises Merlin seul sait pourquoi, lance encore quelques banalités déstabilisantes, avant d'annoncer qu'il ne voit pas de raison de se défaire d'un professeur d'arithmancie si impliqué dans l'ensemble de ses fonctions.

ϟ Ton pseudo : s. ϟ Ton âge : dix-neuf ans. ϟ Ton avis sur mumblemumps : grmblzrzqf . ϟ Le mot de la fin : écrire ici.

« La douceur est primordiale. Ce n'est pas à toi d'imposer ta volonté ; tu dois la comprendre, pour que l'alchimie soit complète. » Ouais, ouais. Cause toujours, l'adolescent marmonne dans son poing, n'observant qu'à demi son interlocuteur. L'homme sans âge, dont il évalue la naissance à l'ère préhistorique, lève vers lui un regard bienveillant, auquel il répond par un froncement de sourcils. Il veut seulement sortir, s'évader de cette pièce sombre. Les boîtes entassées laissent à peine entrer le soleil de juillet ; l'atelier sent trop fort la poussière et le bois coupé. La punition doit durer encore tout l'été, que son père lui appelle opportunité. Il revient chaque matin et ne part qu'à la nuit tombée depuis que l'école est terminée. Il regarde toute la journée le magicien créer des oeuvres d'art à partir de petites branches informes, sans y trouver le moindre intérêt. Il reste hermétiquement clos à cette forme de beauté, aux doigts ridés de l'homme qui courent sur le bois, dialoguent silencieusement avec l'objet, y mêlent le coeur qu'il réclamait, créent une osmose parfaite et indéniable. Ils parlent peu, le gamin lui-même respectant le silence religieux qui accompagne cette divine création. Ses mains à lui n'animent aucune folie, ne révèlent aucune beauté cachée, ne font pas naître la plus petite étincelle de magie. Si celui qu'il appelle son oncle est Prométhée il est un simple pêcheur, incapable d'atteindre semblable félicité. Dans de rares instants comme celui-ci il lui adresse quelques mots, des enseignements doux qui sonnent comme des commandements, des conseils sages sur son art ou la vie seule, qui n'atteignent jamais le jeune homme. Sa voix calme tourne autour de lui, tente de pénétrer son esprit souvent envolé, résonne à ses oreilles sans parvenir à le toucher. « Je sais que tu préférerais être dehors à voler sur un balai, Lotharius, mais les baguettes elles aussi apportent à leur créateur une douce satiété. Si seulement tu acceptais de les écouter. » Le ton déçu sait presque lui amener une pointe de culpabilité. Peut-être que s'il essayait, plutôt que de refuser en bloc tout ce que l'on tente de lui apporter. Sa famille le déplore, il refuse d'essayer, il refuse d'écouter, il est incapable de s'intéresser. Il collectionne les devoirs bâclés et ses notes sont en chute libre, il s'ennuie sans trouver de sens à son existence. Il jouerait au Quidditch toute la journée si on le laissait. Le sport magique l'anime quelque peu, de même que les rares matières qui trouvent grâce à ses yeux - l'étude des runes, l'histoire de la magie et l'arithmancie -. Il l'a annoncé à la veille de sa dernière année il ne poursuivra pas les études après Poudlard, il ne trouvera pas non plus un travail indigne d'intérêt, il partira voyager quand bien même il ne saurait où aller. Son père l'a alors envoyé passer deux mois chez le maître artisan de la famille, dans l'espoir d'éveiller chez son fils, sinon une passion, du moins un début de réflexion.   

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Il serre la carte entre ses doigts tremblants, écrase le papier dans sa poigne, préférant voir ses mots s'effriter. L'amertume monte dans sa gorge jusqu'à l'assécher, il tousse pour en chasser la poussière brûlante qui cherche à l'étouffer. La tête lui tourne et il s'assied sur le sol, le dos contre son bureau, respirant avec difficultés. Il a reçu le faire-part depuis plusieurs heures déjà mais c'est seulement maintenant que la vague vient le submerger, maintenant qu'il a relu les mêmes mots pour la millième fois. La douleur est curieusement prenante. Il l'avait imaginée pendant des années, sait maintenant qu'il était terriblement loin du compte. Il ne devrait même pas être blessé. Pourtant, alors qu'il déplie encore l'arme du crime, dont il a fait une boule dans sa main son coeur menace de tout simplement stopper. Ses yeux se posent d'abord sur son prénom, sur neuf petites lettres pleines de ressentiment. Jamais il n'aurait deviné un tel pouvoir dans si peu de mots. Il ne s'intéresse pas une seconde à l'heureux élu, qui n'est pour lui qu'un illustre inconnu. Il ne sait pas à quoi il ressemble, quel métier il exerce, ce qui l'a séduite chez cet homme. Se force à remballer la curiosité malsaine, le besoin qui s'infiltre de tout savoir de celui qui l'a remplacé. Il secoue la tête et se concentre encore sur la belle, sur son nom qui transperce son être, laisse ressortir son âme, écorchée et mise à nue. Le plus ridicule est qu'avant de recevoir ce simple morceau de papier cartonné, il n'avait plus pensé à elle depuis des années. Depuis le jour où il l'a laissée à vrai dire. Il s'encombre rarement de sentiments, pourtant là ils semblent tout à fait ravivés. Comme au premier jour, comme au premier baiser. Foutue Lizzie. Il ferme les paupières, repense à ses grands yeux bleus, ses lèvres douces et son corps pulpeux. Surtout à son caractère docile, sa famille fortunée et son sang pur. Un excellent parti à bien des égards, la perle rare qu'il s'était dégotée. Il avait commencé à la fréquenter en rentrant d'Amérique du Sud, qu'il avait passé trois ans à explorer après Poudlard, cherchant à l'étranger ce qu'il ne trouvait pas au fond de lui. Il n'en a jamais été vraiment amoureux, elle était un arrangement agréable, un moyen de combler son père tout en s'offrant du bon temps. Un matin il a décrété qu'il l'épouserait, elle n'a pas hésité. Ils formaient un couple assorti, remplissaient chacun les exigences que l'autre apposait à sa vie d'adulte. Les prunelles de la jeune fille brillaient d'adoration lorsqu'elle les posait sur lui, et son sourire savait réchauffer un coeur et un corps en hiver. Il lui disait je t'aime par tradition, elle y répondait avec dévotion. Jusqu'au jour où le mariage est devenu trop proche, trop réel, qu'il est devenu un carcan terrifiant dont il devait se défaire. La peur de l'engagement s'est faite une obsession et il s'est enfui à nouveau, vers l'Orient cette fois, offrant à sa fiancée un vague mot d'explications, à un mois de leur union. Et voilà qu'elle vient de devenir la femme d'un autre, qui a pris sa place comme s'il n'avait jamais existé. Si la rage d'être oublié est persistante, l'humiliation qu'impose la jeune femme en le prévenant de la sorte, elle, est cuisante.    


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« Tu ne devrais pas perdre tout ce temps avec ton vieil oncle. J'ai un fils pour s'occuper de moi, sais-tu. » L'homme à l'âge avancé, l'aïeul comme il l'appelle, paraît sincèrement embarrassé, arrachant un léger rire à Lotharius. Il verse le thé brûlant dans une tasse en porcelaine fine, qu'il dépose sur la soucoupe assortie, gardant sur son interlocuteur un regard protecteur. En prenant de l'âge il a eu le temps de s'excuser mille fois pour son comportement d'adolescent, venu entacher les heureux souvenirs d'enfant. Venu gâter le temps passé, gamin, à traîner autour de sa boutique du chemin de traverse. Il venait le voir pour trouver l'attention que son père, aimant mais trop souvent absent, avait si peu l'occasion de lui donner. Il l'a tant aimé et respecté, que ce grand cousin est devenu pour lui son oncle, cette famille si proche que l'on aime tout autant que nos propres parents. Alors il lui sourit, rétorquant d'un ton amusé. « Eh bien plains-toi, vieil homme, d'avoir de la compagnie ! » Il vient lui apporter le thé, dans des gestes doux et mesurés comme il n'en a pour personne d'autre, s'assure que l'ancien ne risque pas de le faire tomber. Depuis la défaite du Lord il vient le voir dès que possible, tente vainement de rattraper le temps perdu dans ses années d'incertitude. Il panse de son mieux les séquelles de son mentor en l'entourant d'une présence constante, d'une affection immense. Il s'est senti minable en apprenant ce que la guerre avait fait de lui ; si minable de ne pas l'avoir défendu, d'avoir même souhaité être l'un de ces hommes. Alors il fait tout pour se racheter et reprendre sa vie en main, refuse même d'écouter lorsqu'il lui répète ne pas lui tenir rancoeur de quoi que ce soit. « Alors, tu retournes travailler à Poudlard ? Elegius doit être fier. » Il répond d'un hochement de tête en s'installant dans un fauteuil près du sien. C'est toi que je voulais rassurer en prenant ce travail, ajoute-t-il intérieurement. Il tient à son père, comme la plupart des enfants, mais n'a jamais partagé avec lui le lien que l'unit à cet homme-là. N'a pas ressenti l'envie de le rassurer quant à son avenir, de voir son visage s'illuminer d'un sourire radieux en lui annonçant sa prise de poste. S'il n'apprécie pas franchement son métier, il aimerait encore moins lire déception et inquiétude dans ces yeux si pâles. « N'oublie pas, fais attention à toi. On pourrait t'en vouloir, maintenant, de ta façon de penser. Tu ne t'es pas battu, si ? » C'est prononcé sans le moindre jugement, d'un ton seulement inquiet, affecté, qui lui donne envie de s'enterrer. Il sait que le vieil homme évoque ses jugements pro-sang purs, autrefois hautement affichés. Ces idées qu'il défendait durement adolescent, et apprend maintenant à garder en lui, depuis l'inversement violent de la tendance. Pour ce qui est de se battre.. Il serre le poing, répond en fixant le sol, répond en enfant qui ramène une mauvaise note à ses parents. « Non, je ne.. Je ne me suis pas battu. Dans aucun camp. » Il parle d'une voix blanche qui sonne pleine de culpabilité, que seul cet être sait faire ressortir. Implicitement il lui avoue ses peurs terribles, celles qu'il est incapable de formuler, d'avouer à qui que ce soit d'autre. Et c'est troublant, de tout confesser à quelqu'un d'infiniment bon, sans jamais être jugé ou critiqué, alors même que l'on sait bien ne pas le mériter.