Tamara ♦ Bad at love

Un soupir, un énième regard à l’heure et elle finit par se lever de son canapé pour aller se chercher quelque chose à boire. Tamara, elle s’ennuie ce soir. Elle n’a rien envie de faire mais en même temps elle n’a pas non plus envie de rester seule chez elle. Elle traîne, elle vagabonde dans son appartement alors que sa colocataire se trouve quelques rues plus bas, en train de travailler aux trois-balais. Sören au moins, elle a quelque chose à faire de ses soirées. Ce qui est loin d’être le cas de Tamara. Depuis la fin de l’année à Poudlard, elle est comme ça la directrice des rouge et or. Elle se plaint et n’est jamais contente. Parce que même si elle le dit pas, si elle ne l’assume pas, ses élèves lui manque déjà. Nouveau soupir, elle se sert à boire tout en s’appuyant contre le plan de travail de la cuisine. Elle doit juste prendre son mal en patience, elle le sait bien. Perdue dans ses pensées, elle n’entend presque pas qu’on frappe à la porte. Ca n’est qu’un vague bruit qui lui parvient, qui la fait bouger. Il y a très peu de personne pouvant vesnir à cette heure-ci, elle est tentée d’ouvrir d’un simple coup de baguette mais elle choisit de faire les choses bien plutôt. Tamara tourne la clé, la poignée. Devant elle, Eoghan. Son ami, celui qu’elle peut non sans mal dire qu’il est son meilleur ami. Il n’est pas rare qu’il se pointe de cette manière chez elle, il est plus rare qu’il le fasse avec une telle tête. « J'peux te parler ? » Attentivement, elle le détaille. Elle sait ce que ça veut dire quand il vient chez elle. Avec le temps, la Sokolova a appris à ne pas poser de question, pas tout de suite du moins. Alors là, elle s’écarte simplement de la porte pour le laisser entrer, il connaît le chemin, il sait où aller et c’est bien pour ça qu’elle ne le suit pas. Elle va dans la cuisine plutôt. « Bièraubeurre ou je sors directement quelque chose de plus fort ? » Question purement rhétorique qu’elle pose plus pour la forme qu’autre chose. Elle sort deux verres, la bouteille d’hydromel et retourne dans le salon pour s’asseoir contre le canapé à même le sol. « Qu’est-ce qu’il t’arrive ? » Elle sert deux verres, un pour elle, l’autre qu’elle lui tend. « Tu as finalement découvert qu’on pouvait rien faire pour arranger ta tête ? » Ironique quand on sait qu’il est métamorphomage. Mais ça la fait rire, elle ne se prie pas pour le faire voir.

Elle l’observe quelques instants et il suffit de le voir pour comprendre que poser des questions, n’est pas utile pour le moment. Elle aura bien le temps de le faire plus tard. Là, elle le laisse simplement entrer dans son appartement alors qu’elle préfère se rendre à la cuisine. « Le plus fort que tu aies. » La bièraubeurre, c’est surfait il faut croire parce qu’il préfère lui demander quelque chose de plus fort. Ca ne l’étonne guère, elle sourit même alors qu’elle devine qu’il s’installe, qu’il fait comme chez lui. Eoghan et Tamara, c’est ce genre de relation, de lien sortit de nul part que personne à part eu ne peut comprendre. Certain les qualifierait de meilleurs amis, eux ils savent que c’est bien plus que ça, qu’il n’y a pas de mot assez pour qualifier leur relation un peu décalé. L’auror et la professeur d’Astronomie. Celui qui se bat pour le bien et celle qui s’intéresse de trop prêt au mal. Ils sont des antithèses, ils ont pas forcément le physique de l’emploi et pourtant ils sont ainsi. La brune jette un regard vers son ami assis dans le salon et se décide enfin à prendre les verres pour les amener à destination. Elle essaie de plaisanter, elle essaie de le faire sourire. Un simple échec qui la fait grimacer et reprendre son sérieux pour tenter de comprendre ce qu’il se passe. Son regard se perd sur son verre. Elle le regarde avant d’en prendre une longue gorgée qui la fait grimacer. Elle s’en remet bien vite pourtant et laisse le verre reposer sur la table basse quand ses genoux viennent trouver sa poitrine, ses bras les encerclant. « J'ai appris ce qu'il s'était passé avec Lizzie. Elle n'est pas partie avec un autre mec. » Une grimace tort sans grand mal son visage. Il est vrai qu’elle ne s’attendait pas à ça. Elle ne pensait même d’ailleurs ne jamais entendre parler de nouveau de Lizzie. « Mais encore ? » C’est maigre comme informations pour ne pas dire rien. Elle a besoin de concret Tamara, elle a besoin d’informations alors elle attend patiemment qu’il lui donne ce qu’elle désire. « Anna avait raison. Je l'ai fait fuir. Enfin pas moi. Mon frère qui s'est fait passé pour moi. » Elle grimace, elle ne sait pas vraiment quoi dire. Dans le fond, ça ne la surprend pas vraiment, elle aurait dû se douter dès le départ qu’il y avait une histoire de polynectar. Leur histoire, elle l’a connait, il lui a bien évidemment tout raconter et c’est peut-être pour ça qu’avec du recule, elle aurait dû se douter que quelque chose n’allait pas. « Tu n’y es pour rien Eo. Tu dois pas t’en vouloir. » Les mots sont toujours plus faciles que les actes, elle le sait très bien mais qu’est-ce qu’elle peut faire d’autre en cet instant à part lui conseiller de ne pas s’en vouloir. « Anna… elle sait ? Elle prend tout ça comment ? Tu compte lui dire ? » Des questions en fonction de sa réponse, si oui ou non sa fille sait. Elle a tendance à s’emballer un peu trop la Sokolova, elle le fait surtout quand elle s'inquiète et c’est le cas à cet instant. L’inquiétude se lit facilement sur traits bien qu’elle se voudrait sereine.

Tamara, il est rare de la voir s’inquiéter. Quand elle le fait en tout cas, elle le cache bien. Ca fait partit de ce qu’elle considère comme étant une faiblesse. L’inquiétude pour autrui, c’est montrer qu’on y est attaché. C’est prendre le risque de perdre cette personne, qu’on s’en prenne à elle pour l’atteindre. Elle s’est toujours fait divers scénario sur ce qu’il pourrait se passer si on venait à connaître son inquiétude pour ceux qu’elle aime. Elle est toujours arrivée à la même conclusion : ne rien montrer, c’est encore mieux. Même ici, dans son appartement alors qu’ils ne sont que tous les deux, elle garde son masque d’indifférence qui la caractérise tant. C’est un peu sa marque de fabrique à Tamara, elle ne sort jamais sans, c’est facile de la reconnaître ainsi. Mais là, Tamara elle a une grimace qui fend ses lèvres. Elle a pas l’habitude de la voir ainsi son ami et c’est bien loin de lui plaire. Elle voudrait récupérer son verre d’entre ses doigts, l’empêcher de boire un peu plus mais elle sent qu’il en a besoin. L’alcool, c’est ce qui l’aide à tenir en réalité et elle n’a aucun droit de lui enlever cela. Elle préfère simplement éloigner la bouteille pour le moment, lui laissant tout de même le loisir de terminer le verre qu’il a devant lui. Tamara, elle veut qu’il garde les idées claires. Il y en a besoin pour qu’il lui explique très clairement ce qu’il se passe. Ca lui plait pas, c’est certain. Ce prénom, cette femme, elle s’imaginait que ça n’était qu’un lointain souvenir oublié avec le temps. Mais il faut croire qu’elle a fait une belle erreur, surtout quand elle voit le regard d’Eoghan sur elle. De la détresse, un appel à l’aide auquel elle ne peut pas répondre. La brune, elle est juste impuissante en cet instant. Cette famille, c’est une malédiction. C’est tout ce qu’elle pense et elle lui a déjà fait savoir à de nombreuses fois. Mais Tamara, encore une fois, elle n’est personne, elle est pas censée lui dire le fond de sa pensée en ce qui concerne sa famille. Une famille conservatrice, elle peut le concevoir la professeur mais il y a des limites à ne pas dépasser et eux, ça fait bien longtemps qu’ils sont passés outre. Alors simplement, parce qu’elle ne peut faire que ça en cet instant, elle pose sa main contre son épaule et le rassure par quelques mots. Il est pas coupable du comportement de ses géniteurs, de son frère, ou de sa soeur. Il n’y est pour rien, lui et même si elle sait qu’il va avoir du mal à se le mettre en tête, elle essaye. « Bien sur que si c'est de ma faute. J'aurai jamais du rester avec elle, j'aurai jamais du continuer à la voir. Et elle serait pas morte à l'heure qu'il est. Tout ça parce qu'elle ne rentrait pas dans leurs conventions à la con. » Elle a un soupir qui passe sans grande difficulté la barrière de ses lèvres. Il est insupportable quand il est ainsi, il pourra clairement le comprendre en la voyant lever les yeux aux ciel. « Et si tu avais fait tout ça, Anna ne serait sans doutes pas ici aujourd’hui. Tu pouvais pas savoir qu'ils étaient au courant. Tu pouvais pas deviner qu'ils feraient et quand bien même tu l'aurais su, tu penses que ça aurait été mieux de laisser sa mere si ta famille te l’avait demandé ? Tu penses vraiment que ça aurait été le choix à faire de laisser Lizzie parce qu’ils ne voulaient pas d’elle ou parce que tu avais peur pour elle ? Je te savais con, mon bichon, mais je n’imaginais pas que c’était à ce point. » Un regard entendu, soutenu avant qu’elle ne porte son verre à ses lèvres en souriante. Ce quelle dit, elle le pense. Tamara, c’est pas le genre de fille à se cacher derrière des faux semblants. Elle prefere dire les choses comme elles sont, sans faire d’histoire même si la franchise n’est pas toujours la mieux accueillis. Tamara, elle a conscience qu’il est venu chez elle pour avoir un peu de réconfort. Mais ça elle est pas capable de lui donner, elle peut juste le secouer et lui faire comprendre qu’il a faux sur toute la ligne. Mais elle finit par se lancer, par chercher à en savoir plus et elle est pas déçu. Le rire fuse. « Elle le sait oui. Elle était là quand ma ... soeur m'a annoncé la chose. Je ne pouvais pas le lui cacher c'était compliqué après avoir failli détruire l'appartement. » La réponse suit et presque aussitôt, elle retrouve son visage impassible. De sa place, elle peut rien faire à part imaginer ce que c’était. Elle ne peut pas faire mieux, pas imaginer plus alors qu’elle n’y était pas. Elle laisse simplement son esprit dériver vers la jeune Anna. Elle ose pas se mettre à sa place en réalité, elle a peur d’imaginer ce qu’elle a pu ressentir. Tamara tourne son regard vers son ami. Ses jambes sont remontées contre sa poitrine, ses bras les encerclent et elle laisse sa joue reposer contre ses genoux. Elle le sonde de son regard, elle cherche à savoir ce qui est en train de se passer dans son esprit en cet instant. Elle en est pas capable, parce qu’elle veut pas se dire que tout ça, ça le brise. Elle préfère simplement garder le silence et en attendre plus même si elle sait d’avance que ça ne va pas lui plaire. « Elle l'a mal pris. Vraiment mal pris. Elle veut se venger leur pourrir la vie. Elle a le droit, elle a perdu sa mère à cause d'eux mais je ne sais pas trop comment la calmer. J'ai tellement envie de me venger moi aussi que j'ai plus l'impression d'être hypocrite quand je lui demande de ne rien faire. C'est compliqué. » Un maigre sourire s’affiche sur ses lèvres. Elle imagine cette situation. Elle les imagine tous les deux dans la même piece, elle en train de s’énerver, son père en train de la calmer alors qu’il n’a qu’une envie, approuver ses dires. Ca ne la surprendrait pas, ça ne l’étonnerait vraiment pas non et dans le fond, imaginer ça, ça la fait rire intérieurement. Elle le regarde s’écrouler dans le canapé et secoue quelque peu la tête en souriant. « J'en ai marre Tam'. J'en ai marre de cette famille de merde. C'est juste une putain de malédiction. » Elle le laisse terminer. L’interrompre, ça servirait à rien, elle sait qu’il a besoin de vider son sac. « Je sais Eo’. » Elle a rien de plus à dire. Elle a pas la science infuse Tamara et autant dire que cette situation lui échappe totalement. « Je ne t'ai même pas demandé comment tu allais toi. » D’un geste rapide, elle se saisit de la bouteille, elle se resserre et descend d’une traite son verre alors qu’elle entend sa question. Même dans ce genre de situation, il arrive à penser à elle avant tout et ça lui fait plaisir. Mais d’un geste de la main, elle chasse sa question, elle se resserre, le resserre. « On aura le temps plus tard de parler de moi. » Elle lui adresse un sourire, un clin d’oeil en se tournant à moitié vers lui. Elle sait juste plus quoi faire, elle est perdue. « Tu veux que j’essaye de lui parler à ta fille ? » Mais pour lui dire quoi après tout ?  

Jouer la carte de la franchise, elle sait qu’il n’y a que ça qui fonctionne avec lui. Alors ses mots sont peut-être un peu dur à la brune. Elle est peut-être un peu trop franche et dans le vrai mais c’est pas ça qui compte en cet instant. Elle veut qu’il réagisse et arrête de se dire que tout est de sa faute. Elle sait que c’est faux elle,il ne reste plus qu’à ce qu’il l’admette. Ca risque d’être long et compliqué mais Tamara, elle est assez têtue dans son genre et elle sait qu’elle peut y arriver. Même si ça va agacer royalement Eoghan. « Tu me fais chier. » Elle rit la professeur d’Astronomie. Parce qu’elle sait très bien qu’il les pense ces mots. Mais ça l’amuse, bien trop sans doutes. Tout ça, c’est comme un moyen de détendre la l’atmosphere. C’est tout ce qu’elle a trouvé pour le moment pour changer les idées de son ami. Ca ne fonctionne pas vraiment, elle se doit d’essayer encore. Alors quand la conversation dérive vers Anna, Tamara voit là une occasion de détourner la conversation. Même si Anna n’est plus son élève désormais, elle ressent ce besoin de savoir, d’être certaine que tout va aller bien pour la jeune fille. Elle sait bien qu’elle prend trop soin de ses élèves Tamara mais elle ne s’est jamais intéressée aux on-dit à ce propos. Elle fait ce qui lui chante, ce qu’elle désire quand bien même ça ne plait pas. « Je les déteste. » Là, elle soupire. Elle sait tres bien qu’il les déteste mais malheureusement, elle ne peut rien faire pour ça. Elle le voudrait c’est certain. Elle voudrait pouvoir lui assurer que bientôt, tout ceci ne sera que du passé mais elle n’est personne pour ça. Elle n’a pas ce pouvoir Tamara de remonter dans le temps, les étoiles n’aident pas à le faire même si souvent, trop souvent ça l’arrangerait. Alors pour seule réponse, elle prend la bouteille et leur resserre un verre chacun. Le sien, elle le descend cul sec la brune avant de le remplir une nouvelle fois et de le laisser cette fois-ci reposer sur la table pour quelques instants. Elle n’a pas l’habitude de boire, elle sent déjà les effluve de l’alcool lui monter à la tête mais ça n’est pas pour si peu qu’elle va s’arrêter. Il essaye de la faire parler un peu d’elle, c’est pas ce qu’elle préfère alors comme à son habitude, elle se défile bien rapidement en mettant en avant une nouvelle question. C’est un peu la seule chose qu’il lui est venu à l’esprit pour esquiver les questions sur elle. « Change pas de sujet Tamy. » Elle tourne son regard rapidement vers lui pour le fixer, ses yeux finissant par se lever au ciel. « Je déteste quand tu m’appelles comme ça. » Nombreux sont les surnoms qui lui sont donnés, celui-ci est sans doutes le pire qu’elle n’ait jamais entendu. Mais elle sait qu’il le fait exprès, sa petite vengeance personne parce qu’elle a raison depuis le début de cette soirée et qu’il n’aime pas ça. C’est ce qu’elle se dit en tout cas. « Ne t'inquiètes pas pour Anna. Enfin tu peux lui parler si tu veux mais fais gaffe, elle est vraiment à prendre avec des pincettes en ce moment. » Ca ne lui fait pas peur à Tamara. Elle sait gérer le père alors ça n’est pas la fille qui l’effraye. « T’en fait pas pour ça. Je vais bien trouver quelque chose. » Elle sait que la conversation est close mais malgré elle, elle voudrait la voir continuer. Parce que sans ça, ils n’ont plus de raison de revenir à elle. « Alors, qu'est ce qu'il se passe ? » Qu’est-ce qu’elle peut lui dire ? Elle n’en sait rien. La vérité, c’est qu’elle est bien trop perdu pour savoir ce qu’il y a à dire. Tout s’embrouille de trop dans son esprit habituellement si bien rangé. Alors elle pousse un soupir, elle tourne la tête vers lui pour le regarder avec attention. « A la fin de l’année. Peu de temps après la remise de la coupe à Gryffondor, je suis montée au sommet de la tour d’Astronomie. Ca a toujours été mon refuge, mon lieu de méditation mais… je n’étais pas seule. » Elle prend son verre entre ses doigts et après en avoir longuement regardé le contenu, elle le porte à ses lèvres pour en prendre une longue gorgée. « James était là et pour la première fois depuis notre rupture on a parlé. Vraiment parlé, à coeur ouvert. » Elle se rappelle de chaque mots qui ont été prononcé la brune, elle ne les regrette pas. Elle pensait et pense encore tout ce qu’elle lui a dit. Finalement, sa main libre, celle ne tenant pas son verre, se porte à ses lèvres qu’elle touche du bout des doigts. C’est stupide comme réaction. « On s’est embrassé. C’était pas comme avant. Il y a avait toujours ce petit quelque chose unique entre nous mais… c’était juste un baiser d’adieu, celui que nous n’avions jamais eu. » Quand elle prononce ces mots, ça sonne comme une évidence. Ça le devrait mais dans sa tête c’est bien plus compliqué que ça.