Le soleil sent la chaussette [PV Axel]

Il fait beau !!! Youpi !! Je suis sortie comme une flèche en tournant sur moi-même, ravie de voir le soleil réchauffer le ciel et le monde et lui donner des couleurs flamboyantes. Il fait beau !!! A ma décharge, cet enthousiasme suivait trois jours de pluie intense et d’orages très inquiétants qui résonnaient partout sur les montagnes. Du coup je ne pouvais pas m’empêcher de courir partout en sautant de joie. C’était totalement indigne de l’éducation que j’vais reçue. Et totalement puéril compte tenu de mon âge mais je n’en avais cure. Mes parents n’étaient pas là, ni mes cousins, et j’avais bien le droit de me détendre parfois non ?

De fait, j’avais couru comme une cinglée vers le lac, faisant voltiger mes chaussures et mes chaussettes sur mon passage (en tombant une ou deux fois aussi, il faut l’admettre), pour m’affaler sur la rives, les deux pieds dans l’eau en soupirant de joie d’avoir les fesses posées sur l’herbe fraiche, la chaleur douce du soleil dans le dos et les pieds rafraichi par une eau délicate. Oh ! Ce que j’aimais la nature. Et le calme qui régnait là. J’étais sûre de ne pas être la seule à avoir eu l’idée de me jeter sur le lac, mais pour l’instant il n’y avait qu’un petit groupe de jeune à une vingtaine de mètres. J’avais mis mon uniforme par automatisme, du coup j’avais la chemise un peu débraillée et la jupe un peu remontée pour éviter de la tremper. C’était le véritable bonheur…. Ah…

J’espérais que plein de gens allaient venir profiter de cette douceur de vivre. Je me laissais tomber en arrière, un sourire béat sur les lèvres, les yeux fermés, les bras en croix, offerte à la caresse des rayons.

Les jours précédents avaient connus pluie et orages. Pluie, elle peut être bénéfique pour la végétation, s'était dit Axel, ça ne devrait pas leur faire trop de mal. Mais trois jours de suite, il avait peur que ses plantes adorées ne se noient ! Et les animaux, il espéraient que leur abri les protégeait bien, et espérait qu'ils n'avaient pas trop froid. Orages, là, il savait que les plantes risquaient peu, mais les animaux ! Ils devaient être effrayés, trempés et effrayé ! Il s'était promis d'aller voir comment se portait la faune et la flore quand le beau temps serait revenu.

Il avait fait le tour de château, rendant visite aux coins paumés d'herbes et de fleurs dont personne n'avait cure mais qui devaient se sentir bien seuls et délaissés pour la pelouse près du lac. C'était d'ailleurs sur la pelouse près du lac qu'Axel, en rentrant au château, aperçu au loin Teagan batifoler comme une enfant, courant vers le lac. Changeant de cap, il décida de venir tenir compagnie à la Poufsouffle.

Allongée sur le dos, les pieds dans le lac, Axel se tenant debout au dessus d'elle. Il ne savait pas pour combien de temps il resterait là, ni si Teagan voulait de sa compagnie (elle n'était pas un petit bout de terre jamais visitée après tout), alors il ne s'assit pas tout de suite.

- Coucou Tea ! la salua-t-il avec un sourire. Contente de voir revint le soleil, à ce que je vois ?

Le soleil fut soudain caché par quelque chose. Je vis la lueur orangée qui traversait mes paupières disparaitre, aussi les ouvris-je. Pour voir un Axel perché au-dessus de moi, un sourire sincère illumina mon visage.

« Hey Axel ! Bien sûr que je suis contente, trois jours de pluie comme ça, c’est immonde, surtout quand on dort dans des tentes à cause de la coupe du monde tiens ! » lançai-je avec un sourire.

Je tapotai l’herbe à côté de moi avec un clin d’œil.

« Viens donc profiter, trempe tes pieds et ressens le soleil, c’est juste magique comme sensation. En vrai ? Y’a rien de plus magique que le soleil d’été, tu trouves pas ? » remarquai-je avec un sourire candide en passant mes bras sous ma tête.

« Qu’est-ce que tu faisais dans le parc si tu n’appréciais pas les rayons comme moi ? » demandai-je, pleine de curiosité. Axel est coule et avec le point de vue que j’en avais, ses cheveux blonds se fondaient avec les rayons lumineux dans son dos et lui donnait l’air d’être entouré de lumière. Je gloussai à cette image angélique de mon ami.

Axel aimait bien l'éloquence de Teagan, et son sourire le faisait sourire encore plus. Il était intrigué par ce qu'elle aurait bien à raconter et la façon dont elle le raconterait, comme à chacune de leur rencontre. Il se passe toujours quelque chose avec Teagan.

- Oh, moi la pluie ne m'a pas trop dérangée, à vrai dire, lui répondit-il, les mains dans les poches. Le Ministère de la Magie nous paye une chambre d'hôtel à Pré-au-Lard. Mais je ne peux que compatir à ton problème de tente !

Son statut social ou les privilèges dont il jouissait grâce au boulot de son père étaient des choses que le Poufsouffle n'aimait pas mettre en avant, et surtout pas s'en vanter, contrairement à sa soeur. Il a pu assister à presque toutes les coupes du Monde de Quidditch sans jamais monter une seule tente, résidant toujours dans des hôtels. Cette année, le ministère de la magie leur offrait l'hôtel car les enfants ne pouvaient pas retourner à Londres.

Suite à l'invitation de sa camarade, il s'assit à côté d'elle, sur l'herbe, et se déchaussa.

- Je dirais qu'il n'y a rien de plus magique que la magie, mais après tout est une question de point de vue, plaisanta-t-il en trempant ses pieds dans le lac et s'allongeant dans la même position que la jeune fille. Je suis bien content que le soleil soit revenu !

Fermant les yeux pour apprécier les rayons de soleil sur son visage, il les rouvrit deux secondes plus tard à la question de son amie.

- Eh bien, je faisait un petit tour, répondit-il, légèrement embarrassé de ce qui allait suivre. Je venais rendre visite aux plantes qui avaient dû souffrir pendant ces trois jours de pluie.

Je grimaçai, ouai, le ministère m’avait proposé pareil, mais j’avais refusé, par principe. Et puis à part quand la pluie s’invitait trop longtemps, j’adorais vivre en tente. C’était comme une aventure trépidante et pleine de joie, de petites choses du quotidien et de légers problèmes qui finalement étaient bien peu comparé au bonheur d’être entouré de gens tous plus sympa les uns que les autres.

Je ris à sa remarque, je tirai la langue au ciel.

« Oui, mais la magie, c’est son essence même, non ? Donc ce n’est pas trop surprenant ! Alors que le soleil après la pluie, et les oiseaux, et l’odeur de l’herbe fraiche, tout ces trucs c’est une magie vachement plus… Je sais pas… Belle ? » Je pinçai les lèvres. « Mais peut-être que je dis des bêtises, hein, j’imagine que pour des gens qui n’ont pas grandi avec la magie, ce doit être l’inverse. J’en sais rien. Je vais me taire ce sera mieux. »

Et voilà, j’étais rouge de honte pour avoir raconté des bêtises sans queues ni têtes à mon ami. Quelle idiote ! J’ouvris la bouche en un o de surprise et me roulai sur le côté, plantant mon coude dans la terre fraiche et humide, ma main retenant ma tête.

« J’avais pas pensé aux plantes ! Je fais une mauvaise pouffsouffle… Elles vont bien du coup ? Bon après j’imagine qu’il va faire très beau donc elles vont pas cracher sur quelques gouttes de trop. La nature s’équilibre d’elle-même après tout. »

Je haussai les épaules, ce qui, dans cette position, était relativement compliqué et je fis un clin d’œil à Axel. Je pris ensuite un air inquiet.

« Je t’ai détourné de ta noble tâche de prendre soin de notre magnifique parc ? » demandai-je en fronçant le nez.

Axel réfléchit quelques secondes avant de répondre à Teagan, après lui avoir assuré qu'elle ne racontait pas de bêtises, mais qu'au contraire, elle se posait des questions intéressantes. Il n'avait jamais su ce que c'était que la vie sans magie, et il était loin de penser savoir ce que ça faisait d'être un né-moldu.

- C'est de la magie plus "naturelle", dans le sens où la nature s'éveille et fait ce qu'elle a à faire sans l'aide des humains, je dirais... commença-t-il peu sûr de ce qu'il racontait, mais effectivement, peut-être que pour un né-moldu, ce doit être l'inverse que pour nous. Enfin, je suis sûr que ce que je dis est probablement faux et n'a pas forcément de sens... Mais bon!

Lorsque la Poufsouffle trouva une position encline à la conversation entre eux, il tourna la tête vers elle, restant sur le dos, et mettant de temps en temps des regards vers le ciel tandis qu'il formulait ses réponses.

- Mais non, tu fais une excellente Poufsouffle! défendit-il. Les plantes ont l'air d'aller bien, je pense qu'elles sont contente de retrouver le soleil !

Il sourit, s'imaginant être à la place des plantes. S'ils avaient bien quelque chose en commun c'était d'être content de retrouver le soleil!

- Personne ne peut me détourner de cette noble tâche, plaisanta Axel. J'avais justement terminé !

Il porta son poignet devant ses yeux. L'heure s'affichait sur sa montre magique.

- Je peux rester encore un peu, mais ensuite je dois aller retrouver mes parents, dit-il à Teagan avec un accent désolé.

Il ne savait pas bien pourquoi, mais ils lui avait demander de ne pas sortir trop longtemps car ils auraient besoin de lui pour préparer quelque chose, apparemment.

Pour une fois, je semblais n’avoir pas dit de bêtises trop énormes. Je souris donc à Axel lorsqu’il enchaina sur ma remarque. Je lui tapotai l’épaule.

« On croit tout les deux raconter des bêtises alors si moi je n’en raconte pas, toi non plus, non ? » je lançai avec candeur.

Je lui tirai la langue.

« Les plantes sourient ! J’aimerais bien qu’il y ait plus de fleurs à Poudlard, il fait si verdoyant mais si peu coloré ici ! » Je remarquai avec une moue. « Ouf ! J’ai eu peur ! J’imagine qu’il est temps pour toi de prendre ta dose d’eau aussi ! » J’ajoutai en montrant nos pieds trempant dans le lac frais.

J’éclatai de rire sans trop savoir pourquoi en nous imaginant tout vert, et jaune aussi comme des tournesols avec les pieds dans le lac et le visage tourné vers le soleil, un grand sourire aux lèvres. Mon sourire se fana cependant lorsqu’Axel me dit qu’il n’allait pas rester encore longtemps. Je soupirai.

« Je comprends, la famille, c’est important. » Je dis d’un air sérieux, les yeux vaguant un peu sur la surface du lac où un tentacule surgit tranquillement avant de disparaitre. « Moi je n’ai plus ce genre d’obligations, je n’arrive toujours pas à savoir si j’adore ou si ça me pèse… » J’ajoute en baissant la voix, un peu pour moi-même.

Je me sortis de mes sombres pensées en relevant la tête et en souriant.

« Je t’accompagnerais ! Je dois passer m’acheter un nouveau kit de plumes pour la rentrée, j’ai trop repoussé l’échéance, ce sera l’occasion ! » m’exclamai-je avec enthousiasme.

Tandis que Teagan réagissait à l'annonce de son départ prochain, il vit surgir hors du lac dans lequel ils trempaient leur pieds, un bout de tentacule verdâtre qui replongea rapidement dans les profondeurs de l'eau. Le Pouffsouffle eu un élan de surprise. Amusé, il se tourna vers Teagan, les yeux écarquillés. Il allait lui demandé si elle avait vu la même chose que lui, lui faire part de sa crainte qu'un jour il se fasse engloutir par cette pieuvre géante, mais son amie avait l'air un peu ailleurs, un peu grave. Elle parlait de sa propre famille, et au ton avec lequel elle parlait de celle-ci, l'expression d'Axel changea, et son sourire disparu pour laisser place à une grimace gênée.

Ce petit sentiment de culpabilité qu'il ressentait en voyant son amie dans cet état s'estompa lorsqu'elle reprit sur le même ton initial si particulier et enjoué de la Poufsouffle.

- Oh, super alors ! réplica-t-il. Si tu veux, on peut y aller maintenant et je t'accompagner faire tes courses. Comme ça je pourrais t'aider à choisir ton kit !

Le garçon aimait bien faire les courses, le shopping, se balader dans les boutiques entre les rayons, et donner son avis sur les produits, sur tout ce qu'il voyait.

- Ça me permettrait aussi de passer et de regarder, histoire de voir si j'ai besoin de quelque chose, ajouta-t-il. On pourrait même acheter une glace sur le chemin !

L'idée lui était venue à l'instant et il trouvait que c'était une trop bonne idée pour ne pas en faire part à son amie.

Sans plus attendre, il remit ses pieds dans ses chaussettes puis dans ses chaussures et se leva d'un bond, attendant que Teagan en fasse de même.

Je lui répondis avec un sourire resplendissant, oui, c’était une merveilleuse idée ! Ses yeux brillaient à l’idée d’une gourmandise et j’imaginais aisément que les miens pétillaient de manière semblable.
Je me relevais d’un bond avec lui et attendis qu’il ait remis ses chaussettes et chaussures tout en cherchant les miens du regard. Je fronçai les sourcils, j’aperçus une bosse noire à quelques mètres qui devait être ma première chaussure, et encore une autre un peu plus loin. Hum… Où donc étaient passées mes chaussettes ? J’avançai vers mes affaires balancées à la hâte et, ne trouvant pas les bout de tissus manquants, mis mes chaussures sans chaussettes. Je haussai les épaules en me relevant.

« Il me faudra aussi une nouvelle paire de chaussettes. Les miennes viennent de disparaitre. »

Un clin d’œil plus tard, la voilà partie avec son ami pour de nouvelles aventures à Pré-au-Lard.

FIN

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