It will be fun, they said + Deirdre Avery

Belle et jeune fille qui nous vient tout droit de Poudlard pour entamer sa neuvième année au collège. Elle est né(e) à Londres en ce beau jour qu'était le 30 juin 1981 en tant que sang-pur ; à présent elle vit à Londres. Elle est plutôt intelligente, franche, déterminée et ambitieuse mais aussi butée, versatile, rancunière et peut avoir ses moments garce. Jusqu'à maintenant, son niveau scolaire s'est révélé être bon. Il y a quelques années maintenant, elle s'est procurée une baguette faite en bois de sequoia, mesurant trente-trois centimètres et contenant un ventricule de cœur d’un dragon de la race des Noir des Hébrides. Avec cette baguette, il lui est possible - le sien prend la forme d'une louve, noire et svelte à l’air féroce. La vision qu'elle a eu face au miroir du risèd : Une marque d’affection de la part de son père. Mais la vie n'est jamais entièrement rose, la preuve avec les épouvantards. Son père hurlant et lui lançant des tas de sortilèges douloureux, dans son cas.

ϟ Que pensez-vous de l'échange européen inter-écoles ? C’est un concept intéressant, selon elle. Elle aime bien rencontrer de nouvelles personnes et cet échange la satisfait à ce niveau-là. Mais, si on le lui demande, elle répondra comme son père : Il aurait été plus intelligent de la faire quitter Poudlard, pour aller étudier l’excellence à Durmstrang, plutôt que de faire l’inverse, et de ramener les élèves de Durmstrang à Poudlard ou Beauxbâtons.

ϟ Que faisiez-vous lors de la Grande Bataille ?  Bien que son père fasse peu cas de son existence, Deirdre a été confinée dans sa chambre, au sein de leur résidence secondaire à Cardiff, alors que son frère aîné et son père jouaient du côté des mangemorts. Elle s’est angoissée pour le premier, et espérait à moitié que le second y perde la vie. Même si elle ne désirait rien d’autre qu’être digne de son nom aux yeux de son père, l’atroce pensée de la liberté qui l’attendrait s’il mourrait a effleuré son esprit.

ϟ Avez-vous peur de perdre vos pouvoirs ? Pourquoi ?  Bien sûr qu’elle a peur de perdre ses pouvoirs. Sa magie, c’est ce qui lui sauve la mise de justesse aux yeux de son père. Particulièrement douée avec, elle ne s’imagine pas se retrouver un jour sans ses pouvoirs. Sans sa magie, qu’est-ce qui poussera son paternel à ne pas la renier ? Ou pire… Alors oui, l’idée qu’elle se retrouve dépourvue de pouvoirs, comme une moldue, est effrayante à ses yeux. Presque un cauchemar, pour tout vous dire.

ϟ Quelle est votre réputation à Poudlard ? Que pensent les autres élèves de vous ?  En tant qu’Avery, bien entendu, Deirdre se doit d’avoir une certaine réputation. Froide, pour certains. Arrogante, pour d’autres. On raconte toutefois, à mots couverts, qu’elle ne serait pas si terrible, en fait. Qu’elle ne partagerait peut-être pas les idéaux de sa famille. Ridicule, n’est-ce pas ? Deirdre prend bien soin de faire taire ces petites voix, et des rumeurs quant à sa manière de faire circulent parfois.  On dit qu’elle peut s’emporter violemment et aller jusqu’à frapper celui ou celle qui lui déplaît, quand elle ne l’empoisonne pas avec quelques « remèdes » de son invention.

(MISE EN SITUATION : Aucun nombre de lignes imposé.)
Faire une année à Poudlard sous la férule de Rogue a changé bien des choses. La nouvelle vocation « éducative » des Carrow en terrifiaient beaucoup. Deirdre était de ceux-là, même si son nom la protégeait. Elle craignait que les rumeurs -comme quoi elle pourrait n’être pas la garce qu’elle paraît- ne se répandent et arrive aux oreilles des autorités compétentes. Elle a donc redoublé de prudence, et n’a plus laissé son bon cœur lui dicter son attitude, cette année-là. Elle a fait en sorte de se comporter strictement comme la noble Avery qu’elle était, de nom, afin de ne pas subir d’autres sévices tels que ceux qui ont jalonnés son enfance.

ϟ Ton pseudo : Fée d’Hiver ( j’crois que je vais l’adopter, du coup :cœur : ). ϟ Ton âge : 24 étés ( ce qui est logique, pour une fée d’Hiver :o ). ϟ Ton avis sur mumblemumps : Le contexte m’a immédiatement tapé dans l’œil, et que dire de votre magnifique design :inlove : . ϟ Le mot de la fin : Wesh gros, bien ou bien ?

30 juin 1981

La journée démarrait pourtant normalement. Arthur Avery, jeune cousin de l’héritier de la famille, était parti au Ministère, comme chaque matin, après avoir embrassé sa femme et son fils. Il travaillait en tant qu’Oubliator depuis déjà quinze années, et comptait bien continuer, autant pour le prestige associé à cette place que pour ses talents mis au service du Lord. Oh, bien sûr, ce n’était pas non plus un poste de rêve, comme directeur de département, mais cela lui permettait d’être dans la place, et qu’on ne se méfie pas de lui.

Joanna Avery, née Mayfair, elle, avait prévu de rencontrer ses amies autour d’un thé, ce jour-là, après s’être assurée que son fils de six ans suivent bien ses leçons avec le précepteur. Elle caressait son ventre rond, chérissant en secret l’idée d’une petite fille à venir. Devant ses amies, bien sûr, elle se montrait certaine d’attendre un deuxième fils, pour faire honneur à son époux. Elle ne s’étendait pas non plus sur la chance qu’ils avaient eu d’avoir un fils en premier-né, étant donné que les gènes des Mayfair donnaient plus souvent des filles que des garçons.

Mais alors que Joanna parlait des aménagement faits pour l’arrivée de second enfant, prévu à la fin du mois de Juillet, elle se crispa soudain, une main sur le ventre. Après un petit temps d’arrêt, et comme il n’y eut pas d’autres douleurs, elle chassa l’incident, profitant de l’occasion pour vanter la vigueur de ce second fils qu’elle se targuait d’attendre. Une heure après, pourtant, alors qu’elle venait de raccompagner la dernière sorcière à l’entrée, une autre douleur la saisit, lui faisant serrer les dents. Ce n’était pas un coup de pied particulièrement fort, non. Et l’inquiétude commença à monter chez elle. Le bébé n’était pas prévu avant un mois, c’était certainement mauvais signe.

Plutôt que de prendre des risques, Joanna appela un médicomage, et patienta quelques instants dans le hall, le temps qu’il arrive. Elle n’avait plus mal, pour le moment, mais elle ne voulait pas perdre l’enfant. Arthur se réjouissait tellement d’avoir un second fils à former à son image… Quand le praticien arriva, elle alla s’étendre sur le canapé afin qu’il examine son ventre. Une autre contraction arriva, et le médicomage fut formel. Le travail commençait.

Comme pour son premier accouchement, Joanna refusa d’aller à l’hôpital. L’enfant naîtrait dans la demeure Avery. Personnellement, elle aurait préféré aller à Sainte Mangouste, mais elle respectait les désirs de son époux et de sa belle-famille.

Caelum Fulvius Avery, âgé de six ans, était en plein apprentissage du latin quand il entendit le premier cri de sa mère. Il se leva d’un bond, désirant la rejoindre, et savoir pourquoi ça n’allait pas, mais le précepteur lui fit signe de se rasseoir. De mauvaise grâce, l’enfant obéit. Il brûlait de rejoindre sa génitrice, de lui apporter son soutien, de la défendre quelle que soit la menace. Heureusement pour lui, quelques minutes après, son père apparut dans l’encadrement de la porte. D’un geste, le précepteur fut congédié pour la journée. Et le jeune garçon suivit son père jusqu’à la chambre parentale. Il fit un geste pour y entrer, mais Arthur l’en dissuada d’un regard. Avec un petit temps de retard, Caelum vint s’asseoir à ses côtés, sur une petite méridienne couverte de velours émeraude.

Dans la chambre, la douleur allait et venait. Joanna sentait les contractions se rapprocher, et son corps se distendre pour donner la vie. Ses boucles brunes, échappées de son chignon, collaient à son front avec la sueur. Et les heures passèrent. Le médicomage connaissait son affaire, mais ça n’empêcha pas Joanna de perdre beaucoup de sang.

Finalement, alors que le soleil disparaissait derrière l’horizon, Arthur se détendit quand les cris de sa femme se calmèrent. Bientôt, une petite voix se fit entendre dans un grand cri. Enfin, son fils était né. Un rare sourire se dessina sur ses lèvres, alors qu’il serrait son aîné contre lui. « Ton frère est né, Caelum. Il va falloir que tu lui apprennes tout ce que tu sais, souffla-t-il. »

Le jeune garçon souriait, lui aussi. Mais il était moins catégorique que son père quant au sexe de l’enfant. Souvent, alors qu’il était seul avec elle, sa mère lui confiait qu’elle sentait que ce serait une fille. Elle espérait le contraire, pour faire plaisir à son mari, mais elle craignait de ne pas se tromper. Alors elle lui disait que, peu importait si c’était une fille ou un garçon, il serait quand même un grand frère pour le bébé. Et, à ce titre, il se devait de le ou la protéger.

Le médicomage poussa la porte de la chambre avec douceur. Mais son expression était sombre. Invitant le mari et le fils à entrer dans la pièce, il leur expliqua alors que Joanna avait perdu beaucoup de sang. Trop. Et le fait d’accoucher chez elle, plutôt qu’à l’hôpital, n’avait fait qu’aggraver la situation. Il ne pouvait rien faire de plus pour l’aider, et elle serait morte d’ici le lever du jour. « Et mon fils, demanda Arthur ? » « Il faudra qu’il se montre fort, répondit le médicomage. Vous devrez tous vous montrer fort, pour le bien-être de votre petite fille. »

Arthur ne comprit d’abord pas tout de suite. Tandis que Caelum s’approchait de sa mère, et de sa sœur, le patriarche changea lentement de couleur. Il pâlit, d’abord, comprenant que non seulement il n’avait pas un second fils, mais qu’en plus la fille qu’il n’avait pas voulu avait tellement épuisé sa mère qu’elle la tuait. Et alors il rougit, de colère. Il serra les poings, et congédia le médicomage. « Sors de la chambre, Caelum. Et emmène ta sœur avec toi. »

Le jeune garçon prit le nourrisson entre ses bras, avec de grandes précautions, et déposa un baiser sur la joue de sa mère avant d’obtempérer. Il ne sut ce qui advint ensuite, mais il entendit son père crier beaucoup. Et il ne put dire au revoir à sa mère.

2 juillet 1983

« Que fais-tu ici, Deirdre ? Rugit le patriarche. » Deirdre Avery, âgée d’un peu plus de deux ans, ne comprenait pas ce qu’elle faisait de mal. En marchant de son pas mal assuré, elle avait suivi les murs du couloir de sa nursery. Elle était descendue tant bien que mal par les escaliers, pendant que sa nourrice dormait. Elle voulait se promener un peu. Elle ne pensait pas à mal. Et puis, elle s’était appuyée sur la porte, et celle-ci s’était ouverte. Curieuse, comme tous les enfants, la fillette était entrée dans la pièce. Et elle jouait avec un bout de parchemin, elle gazouillait joyeusement, quand son père était entré. Il lui faisait peur, son père. Il n’arrêtait pas de lui crier dessus, ou de la regarder méchamment. Elle sentait comme une aura de malfaisance autour de lui. Comme s’il allait la frapper d’un instant à l’autre. Comme à cet instant. Elle resta muette, en observant son visage rougir, et prendre une teinte violacée. Les larmes remplirent ses grands yeux aux prunelles glacées, sachant par avance que, quoi qu’elle ait fait, c’était mal. Elle manqua de gémir quand Arthur la souleva avec répugnance, et la sortait de la pièce. Il la laissa tomber sans se soucier de sa réception. Heureusement, le sol était tapissé de moquette, et elle ne se fit pas grand mal. Elle retint ses pleurs, sachant qu’il hurlait encore plus fort quand elle pleurait. « Ne reviens jamais dans cette pièce, scanda-t-il d’un ton menaçant. HILDA ! REVEILLEZ-VOUS ET REVENEZ PRENDRE CETTE ENFANT, PARESSEUSE ! »

Sous le coup de la peur, alors que son père agitait sa canne comme s’il allait la frapper, Deirdre se recroquevilla sur elle-même, inconsciente du champ de force qui se formait autour d’elle. Elle avait fermé les yeux, et serrait les poings pour ne pas pleurer, ne se rendant pas compte que son père était resté un instant figé devant la magie instinctive qui venait d’elle.

18 mars 1985

« Pourquoi est-ce que père ne m’aime pas, Caelum ? Questionna Deirdre en jouant avec une réplique miniature d’un balais de course. » « Ce n’est pas qu’il ne t’aime pas, sweet heart. Père est assez complexe. Mais je pense que c’est parce que tu ressembles beaucoup à notre mère. Chaque fois qu’il te voit, c’est comme s’il était face à un portrait d’elle. Et tu sais qu’il l’aimait beaucoup, répondit son frère en venant s’asseoir à côté d’elle. » « Tu peux me parler encore d’elle, dis ? » « Bien sûr. Tu le sais déjà, elle était très belle. Et douce. Et malgré tout ce que peux dire notre père, sous la colère, elle t’aimait déjà alors que tu n’étais pas née. Elle avait les mêmes cheveux sombres que toi, love. Elle avait aussi les mêmes yeux, bleu très clair, comme si c’était des ruisseaux de neige fondu. Elle aimait aussi beaucoup les chats, et Myrna était sa préférée. » « Est-ce que c’est vrai que je l’ai tuée ? » « Mais non, love, tu ne l’as pas tuée. Ce n’est pas de ta faute. Elle était très fatiguée après ta naissance, et elle avait perdu beaucoup de sang. Mais ce n’est pas toi qui a fait ça. » « Mais père… Il dit que je lui ai volé sa magie, que c’est pour ça que mère n’a pas survécu et que ma magie s’est montrée aussi tôt… » « Tu me fais confiance, sweet heart ? Alors tu dois me croire. Tu n’as pas tuée notre mère, et tu es une petite sorcière précoce, voilà tout. Ne fais pas attention à ce que père dit quand il est en colère. C’est son chagrin qui parle. »

25 septembre 1990

Le précepteur était parti depuis longtemps, quand Arthur rentra du travail. Il se dirigea d’un pas lourd vers la salle d’étude de ses enfants, et observa un instant Deirdre qui faisait avec application les exercices donnés. Elle ressemblait tant à sa mère, avec ses longs cheveux sombre. Penchée ainsi sur son parchemin, elle était une copie presque parfaite. Mais c’était à cause d’elle que sa chère Joanna était morte. Et elle n’était même pas le fils qu’il avait désiré. S’il n’y avait sa beauté, et sa magie, il l’aurait reniée.

Toutefois, il entrevoyait de bonnes perspectives d’avenir pour elle, et ça pourrait tout à fait servir les Avery. Il fallait qu’il continue à la dompter, qu’elle soit une jeune fille docile et éduquée, sage et puissante. Oui, il pourrait peut-être en faire quelque chose, au final. Mais jamais elle ne pourrait remplacer sa mère. Jamais il ne pourrait l’aimer, elle à cause de qui son seul amour était mort.

13 avril 1996

Âgée de presque quinze ans, Deirdre Avery n’était pourtant pas sotte. Et comme les BUSES arrivaient, elle passait son temps à la bibliothèque pour réviser. Grâce à son travail acharné, jusqu’ici, elle était considérée comme l’une des meilleures élèves de son année. Elle était polie avec les professeurs, et réservée juste ce qu’il fallait en cours. Elle ne fréquentait pas ouvertement les nés-moldus, et s’était forgé une carapace pour complaire à son géniteur. Surtout depuis que son frère aîné avait quitté la maison pour aller voyager. Elle se montrait glaciale parfois, arrogante et hautaine. Elle tentait d’imiter les autres filles de son âge, sans qu’elle ne soit pourtant sincère dans ce qu’elle mimait. Elle ne voyait pas pourquoi est-ce que les nés-moldus valaient moins que les sorciers de sang-pur, mais elle ne discutait pas de cela. C’était un fait avéré, apparemment, et elle ne voulait pas que son père crie encore contre elle. Elle ne voulait pas qu’il lui lance encore ce maléfice qui lui laissait des zébrures à vif dans son dos. Elle ne voulait pas qu’il l’enferme dans le petit cagibi près de la cave. Et pour cela, elle devait se montrer forte et impassible. Et elle devait continuer à étudier, pour obtenir un Optimal à toutes ses BUSES. Elle voulait lui montrer qu’elle était digne de lui, qu’elle était intelligente. Mais elle n’avait que peu d’espoir qu’il le reconnaisse un jour, malgré toutes les paroles réconfortantes de Caelum.

Elle connaissait son père. Elle savait comment il se comportait lorsque son frère n’était pas là. Mais, après tout, devait-elle attendre mieux de la part d’un homme qui faisait partie d’une aussi vieille famille de sang-pur ? Devait-elle attendre mieux de la part d’un homme qui travaillait sous couverture pour la cause des mangemorts ? Il n’avait pas la marque, mais ça ne l’empêchait pas de considérer les idées de Voldemort avec le plus grand sérieux. Ça ne l’empêchait pas de profiter de sa position intermédiaire au Ministère pour fournir des renseignements aux mangemorts, ou pour effectuer des missions « d’Oubliator » pour leur compte. Elle devrait plutôt s’estimer heureuse de ne pas encore avoir été « priée » de l’imiter, de Le servir avec discrétion, ou de ne pas avoir été fiancée contre son gré à un autre sorcier fanatique qui servait le Lord. Oui, elle connaissait son père. Mais il était dur d’accepter qu’il ne l’aime pas, et qu’il serait prêt à s’en débarrasser au moment où il décidera qu’elle ne sera plus utile à la famille. Il était son père, après tout. Le seule qu’elle eut jamais connu, en tout cas.

30 juin 1998

Et bon anniversaire, Deirdre, soupira ironiquement la jeune fille en montant les marches menant au perron de la demeure familiale. Elle venait tout juste d’être autorisée à revenir à Londres. Après la bataille de Poudlard, son père ne s’était pas préoccupé d’elle. Elle n’avait pas eu de nouvelles de son frère non plus. Et elle tournait en rond, avec pour toute compagnie, cette vieille mégère d’Hilda Newton. Autrefois sa nourrice, la vieille femme n’était plus bonne à rien. Mais comme c’était une cousine éloignée, son père l’autorisait à rester dans leur résidence de Cardiff. Et il l’avait assignée d’office à la garde de sa fille indésirable lorsque les choses avaient commencé à chauffer à Londres.

Ce n’est que deux jours après la bataille, deux jours après que la brune ait pu lire en long, en large et en travers la défaite des mangemorts relatée dans les magazines sorciers, qu’elle reçut enfin une lettre de son frère. Il disait avoir été blessé. Leur père s’était occupé de lui, et il venait juste d’avoir l’opportunité de lui écrire. Le soulagement qui l’avait étreint en lisant sa lettre n’avait eu d’égal que cette amère déception en constatant que son géniteur était toujours en vie. Elle aurait été triste d’apprendre sa mort, mais surtout soulagée. Or, ce fugace espoir se retrouva mouché.

Secouant la tête en passant la porte de la maison, pour chasser ces affreuses pensées, Deirdre revint à ses priorités. Il fallait qu’elle étudie encore plus l’année à venir, afin de pouvoir être prise au sérieux quand elle candidaterait au Ministère, au département des Mystères. Elle voulait devenir langue-de-plomb, et tout connaître de la magie.

2 juillet 2000

« Je vais à Rome, avec ton frère. On ne rentrera pas avant septembre. Hilda va te surveiller pendant ce temps. »

Pas un je t’aime. Pas un « prends soin de toi, et étudies-bien ». Rien. A côté d’Arthur, Caelum lui adressa un regard désolé. Il allait suivre un séminaire de deux mois, en Italie, afin de devenir un grand diplomate. Et Arthur l’accompagnait, ayant pris des vacances auprès du Ministère. Il y avait assez d’Oubliator pour qu’il puisse le faire. Et comme la Guerre était finie, il ne trouvait plus vraiment de plaisir à travailler simplement.

Elle n’en savait pas grand-chose, concernant son père, simplement qu’il avait été acquitté. Peut-être avait-il été sommé de démissionner, ou de prendre de longs congés. Peut-être qu’il était toujours sous la surveillance des aurors. Ce qu’elle savait, en revanche, c’est que ni son frère, ni elle, n’avait été sérieusement inquiété. Certes, le fait que leur « oncle » -a défaut d’un autre terme- ait fait partie des mangemorts n’a pas aidé. Mais tout le monde connaissait la relation entre les cousins -son père et son « oncle »- qui n’était pas des plus paisibles. Arthur voulait être considéré comme l’héritier, arguant que son cousin n’avait pas d’enfant pour perpétuer la lignée, et ce dernier ne cessait de manigancer pour l’empêcher d’avoir le titre -et la fortune qui allait avec. Sa famille n’avait donc pas eu trop d’ennuis, de ce qu’elle en savait, par rapport à la guerre. Des branches éloignées avait même plaidé en faveur de son père et de son frère, témoignant qu’ils étaient chez eux au moment de la bataille et donc incapable d’y participer. Et son père avait été acquitté. Quant à son frère, même s’il y avait soupçons, la brune avait appris que les jurés auraient considéré sa participation comme étant « forcée », au même titre que certains descendants de famille ouvertement liée au mage noir.

Haussant les épaules, Deirdre regarda sa famille disparaître dans les flammes de la cheminée. Elle avait l’été pour elle, si on omettait cette vieille bique d’Hilda. Elle allait sûrement prendre de l’avance sur ses études. Après tout, elle était en filière de « médicomagie », c’était important. Elle avait même pris trois cours en-dehors de sa filière, le maximum qu’elle pouvait. Ces cours comprenaient « les Soins aux Créatures Magiques », « l’Histoire de la Magie » et « la Défense contre les forces du mal ». Elle n’avait pas abandonné l’idée d’entrer au département des Mystères, mais elle songeait de plus en plus à devenir potionniste. Elle n’était pas mauvaise quant à ce qui touchait à ce domaine, et avec un peu d’ingéniosité, elle avait déjà composé plusieurs potions inédites qu’elle gardait précieusement.

Haut les cœurs, se motiva-t-elle.

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Cordialement,
Le Choixpeau Magique