he has been caught red handed (eoghan)

You've got no place to hide and I'm feeling like a villain, got a hunger inside. One look in my eyes, and you're running because I'm coming going to eat you alive. Your heart hits like a drum. The chase has just begun.

Les bruits des rues l’insupportent. Il n’en peut plus d’entendre les touristes ricaner pour un rien, ou s’extasier sur des futilités. Le Quidditch, ce n’est pas un spectacle, c’est un sport, et Piros n’a jamais été un fervent admirateur des joueurs sur balai. Lui, il a toujours été dans l’ombre à écouter les commentaires, à tenir les paris. A bien y réfléchir, sa passion des paris à commencer alors qu’il n’était qu’un adolescent. Il n’a jamais fait partie de l’équipe de Quidditch de sa maison, il n’a d’ailleurs jamais tenté d’en faire partie. Il était très maladroit sur un balai le pauvre garçon, et pourtant il aimait prendre des risques. Mais il avait trouvé sa place pour les célèbres évènements qui arrêtaient le château quand il était élève. Il tenait alors les paris, remportant des dizaines de gallions, et parfois écroulé sous les dettes. Mais ses amis étaient toujours là pour l’aider et le relever. Alors qu’aujourd’hui, il était bien seul. « Alors, tu mises ou tu te couches ? » Le bookmaker le regarde, le toise, et Piros n’aime pas ça. Il n’arrive pas à se concentrer, avec le bruit que font les midinettes en attendant de pouvoir entrer dans les loges de leur héros. Il hausse les épaules, signe détaché qu’il continue de parier et il avance les pièces vers le maître du jeu. Il sait qu’il n’a pas le droit d’être là. Celui qui se cache depuis plus d’un an prend des risques, de grands risques, simplement pour le goût du jeu. Mais il avait besoin de venir jouer, il étouffait au cirque. Avec la fête foraine, la concurrence était rude. Et le Quidditch, les paris, ça le ramenait à son passé, ça lui faisait du bien. Enfin, c’est ce qu’il croyait.

Malheureusement, deux heures plus tard, Piros a tout perdu. Il quitte la tente des paris avec les poches vides. Le match est terminé, c’est le meilleur moment pour rentrer à la Taverne. Au moins là bas, il est tranquille. La Tête de Sanglier n’est pas la taverne la plus fréquentée du village, même si en ces temps festifs, plus aucune chambre n’est libre. Mais le patron le laisse faire sa vie, tant qu’il paie. Le maître des cauchemars ne traîne pas. Il oublie les cris, les rires des supporters qui vont sans doute boire toute la nuit pour fêter la victoire de leur équipe. Il oublie son envie de jouer toujours plus forte. Il oublie tout. Enfin, il essaie. Parce qu’au fond de lui, il ne peut pas tout oublier. Il ne peut pas oublier le regard de son ami, le jour où il l’a assassiné de sang froid. Les souvenirs sont bien présents, vivants.

Il est presque arrivé à la Taverne, quand soudain il se sent plaqué contre le mur de pierre d’une maison. Il a laissé tomber sa vigilance. Quelle erreur ! Il le regrettera. Il espère que la personne qui vient de l’arrêter n’est pas un Auror. Il espère que ce n’est pas une patrouille. Il sait qu’il est l’un des hommes les plus recherchés de Grande-Bretagne. Un criminel. Et pourtant, il n’a jamais voulu en être un. Piros inspire pour se détendre, puis d’un ton détaché il murmure. « Je peux faire quelque chose pour vous ? » avant d’ouvrir les yeux pour croiser le regard de son bourreau.

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Eoghan finit par se demander si un jour il aura des vacances. Certainement pas. Enfin, d'habitude il s'en plaignait. Ce n'était pas un flemmard mais il appréciait un peu de calme. Mais cette année, c'était différent. Avec ce qu'il s'était passé dernièrement, il avait besoin de s'occuper l'esprit. Si déjà c'était compliqué avec sa famille, la, la goutte d'eau avait fait chavirer le vase. Il aurait voulu oublier mais c'était impossible. Lorsqu'il fermait les yeux, il revoyait sans cesse ces mêmes images, ou du moins les mêmes idées. Mais à chaque fois c'était différent. Cette nuit par exemple, il avait rêvé que c'était son frère lui même qui tuait Lizzie. Ce n'était pas vraiment faux quand on y pensait. Si son frère n'avait pas pris son apparence pour chasser Lizzie, Eoghan aurait pu la protéger et jamais elle ne serait morte. Non, vraiment, il ne lui pardonnerait jamais. Tout ça parce que sa stupide famille ne supportait pas les moldus. Foutue famille sacrée. Foutu sang pur qui coulait dans ses veines. Il aimerait le couper ce sang. Il aimerait le salir, l'abîmer, le souiller. Mais ça, c'était impossible. Il devait composer avec. Il y avait bien sur Anna qui s'en chargeait très bien, qui était le résultat de son aventure avec Lizzie, mais il ne supportait pas que sa fille soit sujette aux moqueries. Eoghan aurait préféré prendre sa place. Il avait les épaules lui pour se défendre. Mais pas sa fille, c'était une gamine encore, elle n'avait pas à mériter ça. Alors il la protégeait comme il le pouvait. Même si le caractère d'Anna, semblable au sien, était compliqué à canaliser. La gamine voulait se venger de son oncle et de ses grands parents. Mais lui il était conscient que les MacMillan étaient intouchables et que rien que l'existence d'Anna était une faille à leur plan parfait. Il préférait se concentrer là dessus pour le moment parce qu'il le savait lui. Oui il le savait que la vengeance pouvait détruire un homme. Et il ne voulait pas que cette rage détruise sa fille même si celle ci était déjà bien détruite par son passé. Anna ne devait pas en pâtir, pas elle. Alors il la protégerait.

Mais pour le moment, c'était Pré au Lard qu'il devait protéger. Il soupirait en se baladant dans les rues. Le match s'était fini, il savait que c'était à ce moment là que tout pouvait dégénérer. Tout simplement parce que les gens étaient alcoolisés et qu'un sorcier alcoolisé, ça fait des dégâts. Alors il est prudent, il reste sur ses gardes. Avec sa tenue noire en cuir, ses cheveux mal peignés et sa barbe de trois jours, il était difficile d'imaginer qu'il soit auror. Eoghan s'approche de la taverne, là où il y a de l'alcool, il a des problèmes. Sauf qu'en arrivant près du lieu, il remarque cette silhouette. Il le connait, ça oui. Et il sait surtout que pas loin derrière, deux de ses collègues sont là. S'il n'intervient pas, Piros se retrouvait dans de grosses emmerdes là. Alors il l'attrape, il le plaque contre le mur de la contre-allée, à l'abri des regards indiscrets. Il attend que ses collègues soient passés avant de se reconcentrer sur le jeune homme. " Arrêter de jouer au con c'est possible ? " Eoghan lâche son emprise et se recule. " De rien. " lance-t-il sarcastique en désignant d'un signe de tête les deux aurors qui s'éloignent. " Tu fous quoi par ici Forte ? "

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L’homme est mal rasé, il a les cheveux en bataille et sa tenue ne donne aucun indice sur sa fonction, mais quand Piros croise son regard, il le reconnait aussitôt. Il a quelques années de plus, ils ont tous pris de l’âge, inévitablement. Mais Piros se rappelle de lui. Ils étaient ensemble à Poudlard. Et l’homme n’est pas devenu un criminel comme lui, même si sa tenue le laisse croire. Non, l’homme appartient aux Aurors. Piros soupire de soulagement, il a peut-être une chance de s’en tirer. Après tout, Eoghan n’a même pas pointé sa baguette sur lui, il n’a peut-être pas l’intention de l’arrêter. « Arrêter de jouer au con c'est possible ? » Il répond à sa question avec sarcasme, mais Piros ne s’en formalise pas. Est-ce qu’il vient vraiment de le traiter de con ? Il essaie de ne pas s’arrêter dessus. Peut-être que Eoghan n’a pas l’intention de l’arrêter après tout. Peut-être que tout n’est pas perdu.

L’Auror attend quelques secondes, puis il s’écarte et désigne la rue adjacente d’un signe de tête. « De rien. » marmonne-t-il. Piros comprend alors que Eoghan vient de lui sauver la vie, et il n’en croit pas ses yeux. A Poudlard, ils n’étaient pas vraiment amis, et tout le monde est au courant des crimes que le jeune Oberyn a commis, alors pourquoi lui venir en aide ? Le jeune sorcier l’ignore. Il est bouche bée, incapable de murmurer un merci. Il ne s’y attendait pas. Depuis combien de temps est-il en cavale, et pour combien de temps encore ? C’est le premier geste de bonté à son égard depuis très longtemps et Piros a oublié ce que cela faisait d’être reconnaissant. Mais Eoghan ne l’apprécie pas, au fond, l’a-t-il jamais apprécié ? « Tu fous quoi par ici Fortescue ? » Piros frotte sa cape pleine de poussières à cause des pierres dans son dos. Il soupire et tend une main vers le jeune Auror pour le remercier, mais au dernier moment, il la retire. Il a toujours été ainsi Piros, plaisantin, joueur, malin. C’est juste pour rappeler le bon vieux temps au jeune Auror. « Eh bien ! Je pensais pas que tu deviendrais Auror ! C’est un bon plan de carrière ça ? » Par les temps qui courent, les Aurors sont de plus en plus nombreux dans les environs, mais Piros a entendu qu’il en manquait encore, qu’avec la guerre contre Voldemort, beaucoup avait été tué. Le jeune joueur ne veut pas attiser le feu, alors il quitte l’expression amusée qu’il porte sur son visage. « Je travaille, comme tout le monde ici, non ? » Il ne veut pas dévoiler son métier, ici beaucoup ignore qu’il est maître du cirque d’Halloweentown, et il préfère que cela reste ainsi. Le maître des cauchemars ne veut pas perdre la seule maison qu’il lui reste. « Mais pourquoi t’as fait ça ? » demande-t-il précipitamment. La question lui brûlait la langue. Il veut comprendre, parce que maintenant, il a une dette envers MacMillan.

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Il ne pensait pas tomber sur lui, il devait bien l'avouer. Depuis le temps, c'était presque impossible d'ailleurs qu'ils se retrouvent comme ça, face à face, dans cette ruelle. Et pourtant. Appelez ça le destin ou le hasard, en tout cas, il était là Piros, face à un Eoghan amusé et pourtant agacé. Tout simplement parce qu'il avait failli se faire prendre et ça, ce n'était pas possible. Ce que ça pouvait être compliqué d'avoir une empathie telle que la sienne. Enfin, vu sa famille il avait du contrebalancer et leur niveau d'idiotie était tel que ça n'avait pas été une mince affaire. Et les habitudes ont la vie dure. Il est sarcastique, ironique, il n'aime pas perdre la face. Les MacMillan sont complexes et souvent très cons d'ailleurs. La réaction face à la confrontation était toujours la même. Enfin, il l'avait sauvé d'une arrestation certaine c'était déjà ça. Peut être qu'Eoghan s'attendait à des remerciements mais le jeune homme en face avait l'air bien trop surpris pour dire quoique ce soit pour le moment. Ca le fit sourire d'ailleurs. Un léger sourire ou plutôt un rictus qui se dessine sur son visage. Il finit par lui demander ce qu'il fait ici et l'homme semble revenir à lui. Il tend sa main vers l'auror mais la retire au moment où ce dernier allait y glisser la sienne. Il tique, hausse un sourcil face à cette attitude de gamin. Une attitude à laquelle il n'avait pas été confronté depuis des années maintenant. Surtout de la part de quelqu'un qui a son âge. " Eh bien ! Je pensais pas que tu deviendrais Auror ! C’est un bon plan de carrière ça ? " Il soupire, se remet de sa petite blague. Glissant sa main dans ses cheveux il lève les yeux vers lui. " Oui c'est pas mal. Disons que je ne manque pas de boulot actuellement. " Non, ça c'est vraiment pas le cas. Il ne relève pas le fait que Piros semble surpris qu'il soit devenu auror. Il en a l'habitude depuis le temps. " Je travaille, comme tout le monde ici, non ? " Eoghan ne relève pas, il se contente de hausser les épaules. Il ne le croit pas vraiment. Enfin, il travaille surement mais en tout cas, vu l'endroit où il se trouvait ce n'était pas flagrant pour l'auror. " Mais pourquoi t’as fait ça ? " Il le regarde pour comprendre de quoi il parle mais ce n'est pas bien compliqué à deviner. " Pour être honnête, j'en sais rien. J'étais sur qu'ils allaient te tomber dessus donc voilà. " A nouveau il hausse les épaules. Il s'est reculé, suffisamment pour voir la rue, pas assez pour se faire repérer. " J'ai soif, tu me payes un verre ? " Il balance ça comme ça, cherchant à se détourner de ses obligations actuelles. On ne pouvait pas dire qu'il s'agissait de l'auror le plus respectable qu'il soit mais il prenait à coeur son métier. Juste qu'il avait toujours un peu de mal à respecter totalement les règles. Il était surtout curieux, curieuse d'en apprendre un peu plus. Son travail, sa présence ici, ces années sans se parler. Eoghan n'avait pas fait le deuil de ses années à Poudlard, là où tout semblait facile. Là où il n'y avait pas de guerre, pas de morts. Il se dirige vers l'entrée de la taverne la plus proche, sans savoir s'il allait le suivre ou non. L'invitation ou plutôt la demande était lancée, à lui de faire le reste.

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Piros, il a envie de rigoler. Le rire c’est toujours ce qui a permis de détendre l’atmosphère. Le rire  ça aide à se sentir mieux. Il a toujours été connu pour ça Piros, le bouffon de la bande, le trouble-fête. Mais Eoghan n’a pas l’air d’avoir envie de rire. Après tout, quand on devient Auror, on devient peut-être plus sérieux. « Oui c'est pas mal. Disons que je ne manque pas de boulot actuellement. » Piros hoche la tête. Il imagine bien que le quartier général doit être bondé en ce moment même. Ils doivent recevoir des tas de hiboux pour leur annoncer leur prochaine mission, des gens qui dénoncent des criminels, ou des mamies qui ont besoin d’aide pour retrouver leur chat. Avec la coupe du monde, l’activité de Pré-au-Lard est multipliée par dix, si Piros avait su, il serait resté à Halloweentown. Mais la tentation était trop grande. « Pour être honnête, j'en sais rien. J'étais sur qu'ils allaient te tomber dessus donc voilà. » Malgré lui, Eoghan a voulu le sauver. Ce vieil ennemi de Poudlard n’avait finalement pas tellement de rancune pour Piros. Mais savait-il ce qu’il avait fait le jeune Fortescue ? Certainement. En étant Auror, il devait être au courant des actes commis par les criminels dans son genre. Piros baisse la tête. Il a une dette, une de plus, et ça ne l’arrange pas. « J'ai soif, tu me payes un verre ? » Piros n’a pas le temps de répondre, l’Auror s’éloigne déjà vers le pub le plus proche. Piros le suit finalement, sans trop réfléchir, oubliant qu’il y a quelques minutes, il a perdu tout ce qui lui restait de gallions.

Quand il pénètre à l’intérieur de l’échoppe, il sent l’odeur de l’alcool remonter ses narines. A-t-il bien fait ? Est-ce raisonnable de boire, peut-être plus qu’il ne faudrait, en compagnie d’un Auror, alors qu’il est l’un des criminels les plus recherchés de la région ? Piros n’y réfléchit pas trop et il se dirige vers le comptoir, un peu à l’écart de l’animation générale. Les matchs de Quidditch, ça excite. Il prend place près de son vieil ami, et fait signe au serveur. « Par contre, j’ai plus un sou en poche. Tu me fais crédit ? » demande-t-il à MacMillan. Après tout, c’est dans son habitude, Piros n’a jamais été connu pour être généreux. Pas qu’il ne le voulait pas, mais sa maladresse et son air étourdi l’empêchait toujours d’avoir sa bourse pleine et proche de lui. Quand le serveur leur glisse leur verre de whisky pur feu, Piros lève le sien et trinque avec l’Auror. Quel étrange duo ! « Alors… on rattrape le temps perdu ? Qui commence ? » La soirée promet d’être arrosée, une bonne manière de retrouver de vieux amis.