Good friends always know when you need a cup of tea.
Sans grande surprise, Moïra n’aimait pas beaucoup le salon de thé. La décoration était beaucoup trop kitsch pour elle, et ces angelots commençaient à lui coller de l’urticaire. Heureusement, quelques mots à la propriétaire avaient suffi pour que cette dernière comprenne que la jolie française n’était pas là pour son couple (grands dieux, non, elle était fiancée maintenant) mais pour aider l’une de ses amies à régler ses problèmes sentimentaux. Elle avait réussi à avoir une table au fond du salon de thé, loin des angelots, des confettis et de la musique mièvre. C’était une excellente nouvelle. La Serdaigle s’était installée, et en attendant Oktavia, elle regardait la carte des thés en essayant de ne pas rire devant leurs noms incongrus. Amour Toujours, Passion Eternelle… Qu’est-ce que c’était que ces bêtises. Finalement, elle avait cessé de regarder les noms pour s’intéresser aux thés. Elle avait finalement fait son choix.
« Un Darjeeling. Sans nuage de lait. »
Le petit angelot s’envola, la laissant seule à sa table. Oktavia ne devrait pas trop tarder. C’était elle qui était très en avance, parce qu’elle savait qu’il y aurait probablement beaucoup de monde. Oh, ça n’avait pas raté. C’était bondé. Heureusement qu’elle avait pu trouver une table. L’angelot revenait tout juste avec son thé quand Oktavia entra dans le salon, la cherchant des yeux. La main levée de Moïra lui permit de la retrouver avec aisance, et elle la laissa converger vers elle et s’installer à son aise avant de commencer à lui parler. Oktavia avait, comme à son habitude, un air assez noble et indifférent. Elle ne le montrait pas, mais Moïra la savait soucieuse. Toute cette histoire avec Thomas, plus sa famille présente, plus Mila, c’était beaucoup pour elle. Sans compter qu’elle lui avait avoué avoir des problèmes avec sa magie. Des problèmes graves ? Liés à l’épidémie ? La française était bien trop polie pour seulement oser poser la question.
Un nouvel angelot apparut, tendant une carte à la russe avant de s’envoler dans un mouvement qu’il pensait gracieux. Grands dieux. Patiente, elle laissa son amie choisir et commander un thé, profitant de ce laps de temps pour remuer doucement le sien. L’odeur était très alléchante, et elle était assez curieuse de goûter un Darjeeling à l’anglaise. Mais il était trop chaud, pour le moment, elle préférait éviter de se brûler inutilement la langue et le palais. De plus, il était inconvenant de commencer alors qu’Oktavia n’avait pas encore commandé. Cela lui permettait de réfléchir à ce qu’elle allait lui dire. Thomas ? Sa famille ? Sa magie ? Mila ? De toute manière, ce serait à Oktavia de décider de quoi elle voulait lui parler. Moïra, elle, n’était là que pour l’aider et lui apporter son soutien d’amie. Le petit angelot revint assez vite, pour prendre la commande d’Oktavia, et repartit pour aller la chercher, laissant les deux filles seules à table.
« C’est bon de te voir, Oktavia. »
Très bon, même. Depuis l’annonce des fiançailles, la Serdaigle s’était faite distante avec elle, puisqu’elle était la jumelle de Thomas, et qu’elle ne savait probablement pas où elle en était. Moïra aurait pu prendre le parti de Thomas, puisqu’il s’agissait de sa famille. Moïra l’avait laissé faire en comprenant qu’elle avait besoin de s’éloigner pour réfléchir à tout ce que cela changeait dans sa vie. Et au final, Oktavia avait eu la surprise de voir son amie prendre son parti, et pas celui de son frère. Les mariages arrangés ne lui plaisaient que très peu, puisque c’était toujours les femmes les plus désavantagées. Elles changeaient de nom, de foyer, chamboulaient toutes leurs habitudes, et pour peu que le fiancé soit d’un autre pays, c’étaient aussi à elles de faire l’effort de changer de langue et de s’adapter. Les hommes, eux, n’étaient en rien chamboulés, sinon qu’ils devaient apprendre à composer avec une femme imposée. A la lumière de ces connaissances, il était normal que, pour une des rares fois de sa vie, Moïra ne soutienne pas aveuglément son frère, qui s’était conduit comme un égoïste en apprenant qu’Oktavia avait failli être fiancée à Alexandre. Ce n’était pas vraiment de sa faute, ce n’était pas comme si elle avait eu son mot à dire, tout de même.
« Malgré tout ce qu’il arrive, j’espère que tu passes de bonnes vacances. »
Sa conversation était banale, mais elle préférait laisser à son amie le choix du moment où elle voudrait lui parler de tous ses problèmes. Moïra n’était pas pressée. Elle avait toute la journée. Et même plus, s’il le fallait.
Oktavia Silaïeva
Consumed by the shadows
Maison/Métier : serdaigle ϟ deuxième année de gisis en médecine magique Célébrité : Barbara Palvin Pseudo : MONAZ•HOPE Âge : 31 Parchemins : 2216 Gallions : 564 Date d'inscription : 28/02/2017