« Blessed by a bitch from a bastard seed Pleasure to meet you, but better bleed Rise, I'll rise, I'll rise Skinned her alive, ripped her apart Scattered her ashes, buried her heart . »
C'était la toute fin de l'été. Les journées avaient déjà commencé à doucement se raccourcir et se rafraîchir en soirée, douce transition avec la saison prochaine. Mérope aimait l'automne. Elle aimait regarder la fine pluie de cette saison capricieuse tomber en perles translucides sur les vitraux de sa salle commune, elle aimait le bruissement des feuilles mortes emportées par le vent le long des allées du château, elle aimait par-dessus tout regarder la nature revêtir sa plus splendide robe de bal, prodigieux camaïeu d'orange, de brun et de pourpre. C'est à cette période que les bords du lac étaient les plus beaux, lorsque les eaux sombres reflétaient la danse de couleurs des feuilles d'arbres secouées par les premières bourrasques hivernales toutes proches.
L'automne signifiait également l'approche imminente de la rentrée et bien que ce soit une mauvaise nouvelle pour beaucoup, Mérope se sentait plus que jamais impatiente de regagner son chez elle, entre les murs de Poudlard et près d'Armand. Elle n'avait eu que très peu de nouvelles pendant l'été, la haute surveillance dont avait fait l'objet la Coupe du Monde ayant eu raison de leurs tentatives désespérées de se retrouver ne serait-ce que quelques instants à l'abris des regards indiscrets. Ainsi la jeune Serdaigle avait pour la première fois depuis le début de leurs relation six mois plus tôt, pu goûter à l'amer saveur du manque que son absence avait semé en elle pendant ces deux longs mois d'été. Plus les jours passaient et plus elle se languissait des futures soirées froides au château ou elle pourrait de nouveau lover son corps frêle entre ses bras de géant.
Toutes ces divagations impatientes avaient finalement eu le mérite de pousser la jeune Serdaigle à sortir en ville un peu plus tôt dans la journée pour commencer à rassembler une partie des fournitures dont elle avait besoin pour poursuivre sa seconde année de Sécurité Magique. Cette occupation lui avait finalement prit l'après-midi entier tant les petites boutiques étaient déjà prises d'assaut par les jeunes sorciers et sorcières soucieux d'être enfin prêts le jour J. En les regardant inspecter le moindre détail de leur liste scolaire, Mérope s'était-elle même rappelé non sans émotions le jour où elle avait franchi les portes de Poudlard pour la première fois il y a huit années de cela. Elle n'était alors qu'une enfant insouciante, une petite poupée sage au pays des pantins malfaisants.
19h45. Mérope était en retard. Pour ce dernier match de Quidditch de la saison elle avait promis à Skye de le rejoindre un peu avant le coup d'envoi afin qu'ils puissent y assister ensemble. Les rues de Prè-au-Lard étaient noires de monde, tant et si bien que la Serdaigle désespérait d'arriver avant le début du match. Une foule compacte de retardataires comme elle s'entassaient aux alentours du stade dans l'espoir de pouvoir se frayer un chemin jusqu'au gradins les mieux situés. Plusieurs minutes passent sans que quoi que ce soit n'avance d'un iota ce qui eut le don d'agacer la jeune femme. Trépignant, elle scrutait la grande horloge magique spécialement installée pour l’événement sur la grande place du village : 19h55. « Merde. » grommelle-t-elle plus pour elle que pour qui que ce soit d'autre. A plusieurs reprises elle regarde autour d'elle, cherche à se faufiler, sans grand succès.
Un instant elle se recule pour se libérer de la foule qui stagne, elle connait un autre moyen d'accéder au stade par l'autre côté, son regard se tourne vers une petite ruelle sombre qui donne sur un dédale d'autres ruelles adjacentes à celle-ci. C'est incontestablement le moyen le plus rapide d'y accéder, c'est le plus dangereux aussi, ces ruelles sont souvent mal fréquentées et peu recommandables pour une jeune femme seule. Elle soupire, avait-elle vraiment le choix de toute façon ? Un instant elle pense à Yassen, il la tuerait sûrement si il savait qu'elle empruntait ce genre de raccourci seule.
Enfin, non sans une certaine appréhension elle s'enfonce prudemment dans la ruelle, avançant prudemment dans l'obscurité, la main serrant sa baguette dans la poche de sa veste.
You've got no place to hide and I'm feeling like a villain, got a hunger inside. One look in my eyes, and you're running because I'm coming going to eat you alive. Your heart hits like a drum. The chase has just begun.
« C’est un beau butin fiston ! » Son père est fier de lui, et c’est tout ce qui compte. Leur tente se vide petit à petit, c’est la fin de l’été et il est surtout temps pour les Petterson de rentrer en Norvège. Helge aide son père à charger le dernier coffre dans leur voiture. Une immense Mercedes. L’intérieur est tout en cuir, une vraie voiture de brigands. Le voleur vérifie une dernière fois dans la tente, mais il ne reste plus aucune caisse de bijoux, de pièces d’or et autres objets précieux. Helge regarde son père prendre place au volant de sa voiture, il se dit que finalement, l’été sera passé nettement plus vite qu’il ne le pensait. Depuis qu’il a compris que Yassen l’avait oublié, Helge a essayé de faire de même, et voler avec son père a été une bonne manière de guérir. Mais désormais, il va se retrouver seul avec ses regrets, seul avec lui-même. « Bonne route ! » crie-t-il, en espérant avoir un retour, mais son père est déjà parti. Après tout, il est un garçon, il n’a pas besoin de tendresse.
Helge rentre dans la tente vide. Cette fois, la rentrée n’est plus très loin. Retourner à Poudlard l’effraie. Retrouver des cons du genre de Lemaire ne lui plaît pas. Mais surtout, il appréhende. Comment être à Poudlard sans Yassen ? Parce qu’il faut bien avouer que rien ne sera jamais comme avant avec eux. Pourquoi a-t-il jeté ce sortilège ? Chaque jour, Helge repasse en boucle cette nuit où il a effacé la mémoire de Yassen. Chaque nuit, il rêve de ce baiser. Finalement, même lui se demande si ce n’était pas le fruit de son imagination. Il a bien essayé d’en discuter avec Kamen, mais celui-ci est totalement absent cet été. Il a entendu dire qu’il retournait au château, mais pour faire quoi ?
Alors Helge est seul. Finalement, cela lui permet de s’entraîner, de s’occuper de ses armes, et ce n’est pas plus mal. Sans le club de combat, cette année, Helge a perdu un peu d’agilité. Il a pris un peu de poids aussi, ce qui ne l’aide pas pour cacher ses formes. Devant l’un des miroirs de la tente, Helge soulève son tee-shirt. Une bande recouvre tout son buste, mais dessous se cache sa poitrine. Elle lui fait honte, elle lui fait mal. Si seulement elle était née garçon.
Helge se rhabille, enfile sa cape de cuir que son père lui a offert pour leur dernier vol et sort, sa baguette à la main. Il s’éloigne rapidement du campement, il a horreur des cris et des supporters alcoolisés. Le prochain match va bientôt commencer, mais il ne veut pas y assister. Il préfère se rendre à la Tête de Sanglier. Helge s’enivre. Après quatre verres, le barman le met à la porte. Il est trop tard pour que les adolescents dans ce genre traînent dans la taverne. Helge lui montre son majeur avant de tituber dans une autre rue. Il s’adosse contre le mur et enlève sa cape. Elle l’étouffe. C’est une cape de garçon, et lui n’est qu’une fille.
Et il entendu du bruit. Des pas. Quelqu’un vient dans sa direction. Si c’est un malfrat, Helge s’en occupera. Mais la silhouette n’est pas celle d’une brute. C’est une fille. Ses cheveux dansent au vent. Son parfum est fruité. Helge lève la tête et il la reconnaît. Mérope Greengrass. Sans doute à cause de l’alcool, il ne se retient pas, et il se jette sur elle pour la plaquer contre un mur. « FOUS MOI LA PAIX ! FOUS MOI LA PAIX ! Il est à toi maintenant, tu as gagné !!!! » Helge ne sait plus ce qu’il dit, il est complètement désespéré, et finalement, plutôt que de faire du mal à la Serdaigle, il s’écroule et tombe à genoux.
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Ven 29 Sep - 18:59
Mérope V. Greengrass a écrit:
I was in the darkness, so darkness I became
Mérope V. Greengrass & Helge Petterson
ϟ Août 2000 – Pré-au-Lard
« Blessed by a bitch from a bastard seed Pleasure to meet you, but better bleed Rise, I'll rise, I'll rise Skinned her alive, ripped her apart Scattered her ashes, buried her heart . »
Ce dédale de rues semble plus long qu'elle ne l'avait imaginé , l'éclairage s'y fait de plus en plus rare, tant et si bien qu'au point où elle se trouve elle ne parvient presque plus à distinguer la lumière provenant de la place. Elle s'est tellement enfoncé à l’intérieur des terres que lorsqu'elle tend l'oreille, les cris de la foule sur la place ne sont plus que des murmures dispersés par le vent. Cette fois, elle est bel et bien en retard mais ce qui l'inquiète le plus à l'instant présent c'est qu'elle n'y voit presque rien à trois mètres devant elle. Plissant les yeux et en silence elle avance prudemment au milieu de l'allée pour ne pas être surprise, pinçant nerveusement le manche de sa baguette entre ses doigts à l’intérieur de sa poche.
La ruelle se forme des hauts murs de pierre sales et sombres de chaque côté, plutôt étroite, le passage est bouchés à certains endroits de palettes de bois et d'autres déchets abandonnés là par les junky qui y viennent s’enivrer à l'abri des regards. Une odeur nauséabonde d'alcool de mauvaise qualité et de poussière se diffuse autour d'elle tandis qu'elle avance jusqu'à une bifurcation. Elle s'arrête un instant pour regarder les deux options qui se livrent à elle, le passage de droite est aussi sombre et peu rassurant que celui de gauche et étrangement lorsqu'elle y réfléchit, la Serdaigle ne parvient plus à se souvenir lequel est le bon pour contourner la place. Elle pousse un long souvenir avant de se décider à utiliser le passage de gauche, ne faisant confiance qu'à la simple intuition dans sa tête qui lui dicte de prendre cette direction. Elle fait quelques pas un peu à l'aveugle cherchant du regard le moindre détail sur les murs, une marque, une inscription, quelque chose qui pourrait faire écho à ses souvenirs et lui indiquer qu'elle se trouve dans la bonne direction, en vain.
Un moment elle se retourne intriguée par un craquement, tendant l'oreille pour en discerner la provenance tandis qu'elle serre un peu plus encore sa baguette entre ses doigts. Un pas supplémentaire sans regarder devant elle lui fait mettre les deux pieds dans une flaque d'eau, elle lève les yeux au ciel en tentant d'essorer brièvement les bords de sa cape.
L'espace d'un instant, elle a perdu sa concentration, l'espace d'un instant elle a baissé sa garde et c'est à cet instant précis que sans s'y attendre elle sent une pression s'exercer brusquement sur tout son corps et à tel point que le souffle coupé elle ne parvient pas à crier. Avec force elle se retrouve adossée au mur, sentant la chaleur d'un corps appuyé contre le sien, un corps fin et sculpté, elle aurait juré d'un corps de femme si une odeur d'alcool mélangé à celle d'un parfum masculin n'était pas venu le chatouiller les narines. Tremblante sous l'effet de surprise elle inspire et se reprend tandis que la silhouette se clarifie, Helge Petterson. Elle grimace tandis qu'en hurlant, à la limite de la bête enragée il s'effondre au sol à ses pieds. Dans un geste méprisant de recul elle s'éloigne un peu, toujours coincée entre le mur et lui. « Petterson. Putain mais qu'est-ce que tu fiches ici ? » Son ton est sec et froid. En fait, elle n'a même pas envie de savoir ce qu'il peut bien faire dans ce trou à rats, s'il pouvait juste y rester.. «Tu pues l'alcool.. Puis qu'est-ce que tu racontes comme.. » Elle s'arrête un instant lorsque les liaisons se fond dans sa tête alors un sourire mauvais se dessine sur ses jolies lèvres. «Ravie de voir que tu t'es décidé à entendre raison. Mais je vais te dire un petit secret si tu veux bien.. » Là, elle s’accroupit à son niveau, son visage tout près de sien, ses traits son défaits par l'ivresse et le désespoir mais elle reste stoïque, insensible. « Je ne t'en veux presque plus d'avoir essayé. » Elle marque une courte pause le temps de l'observer un instant dans sa déchéance la plus totale. « Après tout, il y a des choses qu'on ne peut pas obtenir en le volant aux autres, tu ne crois pas ? » Sa voix est teinté d'une amertume et d'un sadisme à peine cachés lorsqu'elle s'exprime presque à voix basse tant ils sont proches.
You've got no place to hide and I'm feeling like a villain, got a hunger inside. One look in my eyes, and you're running because I'm coming going to eat you alive. Your heart hits like a drum. The chase has just begun.
Désespérée. Helge la fille n’est qu’une ombre, un déchet. Elle laisse prendre le dessus, elle se laisse marcher dessus. Toute fierté disparaît. Helge n’est plus le combattant qu’il est habituellement. Il n’est plus qu’un misérable. Et Mérope l’a bien vu. Depuis le début de l’année, elle fait tout pour l’emmerder. Elle fait tout pour le pousser à bout. Helge ignore pourquoi, il ignore pourquoi elle s’acharne. Mais elle a eu ce qu’elle voulait. Quand Yassen lui a annoncé ses fiançailles avec la Greengrass, Helge a cru à une blague. Entre une Azarov et une Greengrass, Yassen n’a pas touché le gros lot. Et pourtant, il s’est rapproché de Mérope, peu importe les méfiances de Helge. Et maintenant, le Yordanov l’a totalement oublié et la blonde a la voie libre. « Petterson. Putain mais qu'est-ce que tu fiches ici ? » Mérope n’est pas ravie de le voir. En même temps, ils ne sont ni amis, ni camarades. Ils ne sont rien l’un pour l’autre, que des pions sur un plateau de jeu. Et Helge vient d’être éjecté. Il est à ses pieds, mais elle le repousse, elle s’écarte, dégoutée. « Tu pues l'alcool.. Puis qu'est-ce que tu racontes comme.. » Soudain, elle s’arrête de parler. Elle veut sans doute économiser sa langue de vipère. Mais son sourire n’annonce rien de bon. Un sourire pervers. Un sourire qui fait froid dans le dos. Elle a compris. « Ravie de voir que tu t'es décidé à entendre raison. Mais je vais te dire un petit secret si tu veux bien.. » Elle se joue de lui, elle ira jusqu’au bout. Helge ne la pensait pas comme ça, il se dit qu’elle aurait très bien pu atterrir chez les Serpentards.
Elle se baisse et plonge son regard dans celui de Helge. « Je ne t'en veux presque plus d'avoir essayé. » Elle veut lui dire qu’elle a gagné depuis le début. Elle savait qu’elle allait récupérer Yassen, qu’il allait être à ses pieds. Helge veut la traiter de sorcière, mais il est bloqué. L’alcool remonte dans sa gorge. C’est acide, il a envie de vomir, mais il retient tout. il se rend compte qu’il est pathétique, minable. Il ne veut pas l’être encore plus. Le regard de Mérope est comme une douche froide, il le réveille, lui fait mal, le surprend, le claque. « Après tout, il y a des choses qu’on ne peut pas obtenir en le volant aux autres, tu ne crois pas ? » Le coup part sans qu’il ne réfléchisse. Son poing s’étale sur le doux visage de la blonde. Comment ose-t-elle ? Helge est furieux. Le garçon reprend le dessus sur la pathétique fille et se redresse, pose un pied à terre et s’appuie sur le genou de l’autre. « Comment oses-tu ? » Elle voulait donc lui voler Yassen depuis le début ? Il s’agit donc de ça ? Helge soupire, il a envie de rire. Elle n’est qu’une petite salope. Elle voulait Yassen pour l’ajouter à ses trophées, mais sait-elle qu’il connait ses moindres secrets ? « Je pourrai te pourrir la vie. Je pourrai t’écraser. Je sais des choses qui pourraient t’anéantir. » Il l’a vu, l’an passé. Il l’a entendu, dans la salle d’alchimie. Il n’a jamais rien dit, par respect pour son professeur, mais il ne peut pas être blême face à l’affront qu’elle lui fait. Elle ne semble pas comprendre de quoi il parle, il lève alors la main, pour la frapper une nouvelle fois, certain qu’elle se moque de lui. Et il s’arrête.
Son geste meurt dans l’air, tandis qu’il regarde sa main. Il a vu les yeux de Mérope s’attarder sur ses doigts. La chevalière qu’il porte. Et à son tour, le jeune homme fait le lien. Il comprend de quoi parlait Mérope. Il comprend que plus que pour elle, elle a volé Yassen simplement pour se venger. Elle voulait lui faire du mal à lui, le Petterson. « Merde… » Il sent soudain la chevalière qui lui brûle la peau. Cette maudite bague l’a enfoncé sous terre. Mais il ne peut pas l’enlever. « Tu as eu ce que tu méritais. » murmure-t-il. Il voudrait partir, mais il ne peut pas s’y résoudre.
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Sam 23 Déc - 2:32
Mérope V. Greengrass a écrit:
Mérope V. Greengrass a écrit:
I was in the darkness, so darkness I became
Mérope V. Greengrass & Helge Petterson
ϟ Août 2000 – Pré-au-Lard
« Blessed by a bitch from a bastard seed Pleasure to meet you, but better bleed Rise, I'll rise, I'll rise Skinned her alive, ripped her apart Scattered her ashes, buried her heart . »
Quel sentiment complexe que la haine. Souvent elle naît d'un détail, d'un désaccord, d'un non-dit, d'une différence. A la manière d'un poison elle s'insinue doucement dans les veines des hommes et plus elle gagne du terrain, si vite elle se répand telle la peste dans les tissus de son hôte, finissant par provoquer des nécroses qui une fois qu'elles ont atteint le cœur deviennent les stigmates irrévocables d'un mal dont ne ressort jamais indemne.
L'amour et la haine sont des sentiments si proches. Il n'y a souvent qu'un pas à franchir pour passer de l'un à l'autre et bien que l'intensité des sentiments reste quasi la même ils poussent ceux qui les ressentent dans les retranchements les plus profonds de leurs être jusqu'à en faire sortir le meilleur comme le pire qui soit.
L'amour, c'est l'envie de se surpasser, c'est celle de se sentir meilleur, plus fort, prêts à soulever des montagnes et traverser des océans. L'amour, c'est l'effervescence incontrôlable d'une force qui rempli de liesse les hommes vertueux et celle qui adoucit les cœurs endurcis. L'amour, c'est une main tendue, c'est l'onguent salvateur sur les plaies du temps.
La haine quant à elle, c'est un coup de poignard dans le dos, c'est une gifle en plein visage, c'est regarder quelqu'un droit dans les yeux lorsqu'on lui ment. La haine, c'est la pulsion violente qui pousse à prendre du plaisir lorsque l'autre souffre, c'est la folie qui encourage les criminels et qui corrompt les âmes pures. C'est l'instant où l'humain n'a plus sa place quand l'animal reprend le dessus.
Ces deux forces jointes et à la fois opposées comme les deux faces distinctes d'une même pièce semblent guider le coeur des hommes depuis la nuit des temps, sans jamais ne serait-ce que leur donner l'impression de perdre le contrôle. Ils se pensent alors indétronables, mais ce ne sont que des pions, des fous sur le plateau du jeu de la vie.
Mérope n'avait jamais été de nature haineuse. Du moins elle n'en avait jamais eu l'impression et aussi loin qui pouvait remonter sa mémoire elle n'avait pas le souvenir d'avoir ressenti une tel pulsion envers quelqu'un. Elle n'avait pas ressenti de haine pour sa mère lorsqu'elle s'était disputé avec elle pour la dernière fois. Elle n'avait pas ressenti de haine pour Yassen au bord du lac lorsqu'il avait failli la violenter. Elle n'avait même pas su ressentir de haine pour Alcyone après ce qu'elle avait pu lui faire. De la colère, de la tristesse, du désarroi, de la déception. Mais jamais de haine.
Pourtant l'azur de ses prunelles semblaient prendre une teinte si sombre lorsqu'elles se posaient sur Helge Petterson que la Serdaigle semblait avoir perdu tout discernement à ressentir autre chose à son égard. Elle lui voulait du mal, autant que sa famille avait pu lui en faire. Plus elle restait à le regarder, pitoyablement agenouillé au sol et plus son visage se fermait dans une sévérité difficilement concevable sous ces traits poupons.
C'était la première fois qu'ils se trouvaient si proches l'un de l'autre, jamais auparavant elle avait eu l'occasion de le toiser de si près. C'est un face à face qu'elle avait pourtant imaginé de si nombreuse fois.
La Serdaigle reste un instant à l'observer, il a l'air si jeune, perdu, presque apeuré par une situation bien trop lourde à porter entre ses doigts tremblants. Il n'est qu'un gamin arrogant qui veut jouer dans la cours des grands, qu'un petit délinquant qui se prend pour un gangster. Pourtant l'enfant se rebelle et au moment où elle s'y attendait le moins, lorsque ses paroles ont réussi à le pincer là où c'était le plus douloureux il explose et la frappe au visage.
Mérope n'a pas le temps d'éviter le coup et perds l'équilibre, tombant à la renverse dos au mur derrière elle, dans la pénombre et au sol. « Je pourrai te pourrir la vie. Je pourrai t’écraser. Je sais des choses qui pourraient t’anéantir. » Les yeux écarquillés et l'esprit bousculé elle porte sa main à hauteur de sa lèvre inférieure qu'elle sent battre jusque dans sa tête et lorsque le sang coule sur le bout de ses doigts elle reste à le regarder hébété, pour la première fois désarmée face à lui. Elle ne parvient plus à réfléchir, tant et si bien qu'elle ne fait pas directement le lien avec ce dont il l'a menace.
Il lève la main pour la frapper une seconde fois, cette main de laquelle il arbore de façon bâtarde l’emblème d'une famille qui n'a jamais été la sienne. La colère monte et ainsi toutes les connexions se reforme en elle par une violence poussée de rage. Là, elle bondit agilement sur ses pieds face à lui et dégaine sa baguette qu'elle pointe sur sa gorge. “Ne t'avises même pas..” L'instant se perd. Il ne se passe plus rien comme s'il avait soudainement eu une hésitation. Ses petits yeux vicieux font alors la navette entre l'anneau qu'il porte et son héritière légitime dont la baguette s'enfonce presque dans le creux de sa gorge. Son expression change, il vient enfin de comprendre. “Qu'est-ce qu'il y a Petterson ? Tu as l'air surpris” Elle appuie un peu sur sa baguette le forçant à reculer d'un demi pas. “Tu ne t'imaginais pas qu'une petite gosse de riche comme moi soit capable de te prendre à ton propre piège c'est ça ?” Elle plonge son regard dans le sien. “Tu crois qu'il n'y a que les malfrats comme toi et ta clique qui sont capables d'utiliser la ruse et la tromperie ?” Ses mots sortent avec la sécheresse d'une gifle en plein visage tandis que le gout de son propre sang envahi sa bouche. “Je l'ai mérité tu trouves ?” Elle appuie une nouvelle fois sa baguette sur sa gorge, sa voix se fait alors presque murmurante “Dans ce cas tu reconnaîtra que c'est de bonne guerre. Un point partout.. ? A la différence c'est que toi, tu m'as déjà tout pris je n'ai plus rien à perdre. Moi j'ai encore tellement de choses à te voler..
Lover, hunter, friend and enemy, you will always be every one of these. Nothing's fair in love and war. In life, in love, this time I can't afford to lose for one, for all, I'll do what I have to do. You can't understand, it's all part of the plan.
Un voleur assure toujours ses arrières. Il a appris tout petit à effacer les traces, séduire et charmer pour mieux berner. Il a appris à toujours avoir un plan de secours, pour ne jamais être pris par surprise. Il se souvient des leçons de son père, il se souvient de chaque plan dessiné dans sa tête. Il se souvient de tout, et pourtant, il se laisse duper sur ce coup-là. Les dés sont jetés et ne sont pas en sa faveur. Le jeu en vaut-il la chandelle, il l’ignore et frappe quand même, sans réfléchir à un second plan, sans penser aux conséquences. Quel idiot. Son père lui a toujours dit de ne jamais mêler le travail et les sentiments. De ne jamais ouvrir son cœur. Mais malgré lui, Helge l’a fait. Il est tombé sous le charme de Yordanov et a été prêt à le suivre partout. Et finalement, ça lui joue des tours. Si il n’avait pas été entiché de Yassen, il n’aurait jamais été jaloux de Mérope, il n’aurait jamais eu envie de la frapper. Tout est lié, tout est connecté, et tout le détruit.
Mérope se défend bien, elle le surprend même. Il est trop enivré pour voir venir son coup de maître, pour voir qu’elle sort sa baguette et le pointe. Elle n’a pas froid aux yeux, et lui n’a pas peur. Quel sort pourrait-elle lui lancer ? Il aimerait bien voir, mais pourtant il ne dit rien. Il l’a déjà assez provoqué. Ils se sont déjà assez poussés contre les murs. « Qu'est-ce qu'il y a Petterson ? Tu as l'air surpris » La Serdaigle ne fait plus l’enfant, elle a quitté son masque d’innocente prude et maintenant, elle est démoniaque. Voilà son vrai visage, voilà pourquoi Yassen la désire tant. Helge ça lui fait mal rien que d’y penser, mais il ne détourne pas le regard. Il lui fera face jusqu’au bout. « Tu ne t'imaginais pas qu'une petite gosse de riche comme moi soit capable de te prendre à ton propre piège c'est ça ? » Elle a tout compris, elle a tout analysé, elle l’a dépassé. Helge réfléchit et il essaie de comprendre où il a échoué. Quelle partie de plan n’a pas été efficace ? Mais il n’a pas assez de temps pour réfléchir. Déjà la baguette de Mérope lui brûle la trachée. « Tu crois qu'il n'y a que les malfrats comme toi et ta clique qui sont capables d'utiliser la ruse et la tromperie ? » Elle le surprend, Helge ne s’imaginait pas qu’elle était capable elle aussi d’être une menteuse, une voleuse. Mais après tout, elle avait tout perdu à cause de sa famille, ça l’avait sans doute renforcé. Sa vengeance serait bientôt assouvie, il sait qu’elle n’hésitera pas, il le voit dans ses yeux. « Je l’ai mérité tu trouves ? Dans ce cas tu reconnaîtra que c'est de bonne guerre. Un point partout.. ? A la différence c'est que toi, tu m'as déjà tout pris je n'ai plus rien à perdre. Moi j'ai encore tellement de choses à te voler.. »
Il ne peut plus en entendre plus le garçon. Il se dégage de l’emprise de Mérope, totalement dessoulé grâce aux paroles démoniaques de la blonde. Plus rapide qu’elle-même maladroit, le combat fait partie de son sang. Il attrape le poignard dans sa chaussure avant que Mérope n’agisse, avant qu’elle n’ait le temps de lui faire du mal. « Un point partout alors ! » Les compteurs sont remis à zéro, mais la guerre est déclarée. Helge ne supporte pas de voir cette garce aux côtés de son meilleur ami, mais elle, elle en a le droit, elle est sa fiancée. « Tu voudrais que je raconte à Yassen tous tes secrets ? » Helge est un spectre, il est capable de se faufiler partout, dans les coins les plus sombres et les plus étroits, pour mieux pêcher les secrets, pour mieux les écouter, pour mieux les utiliser. Mérope l’impressionne mais jamais il ne lui montrera. « J’ai plus d’un tour dans ma manche, et je te jure que si tu essaies de m’atteindre encore une fois, tu le regretteras. » Helge avait approché Mérope avec désespoir au début de leur rencontre, il avait cédé à la haine, à l’épuisement, il avait rendu les armes. Mais la jeune fille venait de lui redonner la hargne dont il avait besoin. Il était un voleur, un vandale, un Petterson, il n’arrêterait jamais de se battre. « Mes amitiés à ton professeur. » dit-il avant de s’éclipser, escaladant le mur et montant sur les toits. Elle ne pourrait jamais le rattraper.
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« C’est un beau butin fiston ! » Son père est fier de lui, et c’est tout ce qui compte. Leur tente se vide petit à petit, c’est la fin de l’été et il est surtout temps pour les Petterson de rentrer en Norvège. Helge aide son père à charger le dernier coffre dans leur voiture. Une immense Mercedes. L’intérieur est tout en cuir, une vraie voiture de brigands. Le voleur vérifie une dernière fois dans la tente, mais il ne reste plus aucune caisse de bijoux, de pièces d’or et autres objets précieux. Helge regarde son père prendre place au volant de sa voiture, il se dit que finalement, l’été sera passé nettement plus vite qu’il ne le pensait. Depuis qu’il a compris que Yassen l’avait oublié, Helge a essayé de faire de même, et voler avec son père a été une bonne manière de guérir. Mais désormais, il va se retrouver seul avec ses regrets, seul avec lui-même. « Bonne route ! » crie-t-il, en espérant avoir un retour, mais son père est déjà parti. Après tout, il est un garçon, il n’a pas besoin de tendresse.