Hortense regardait la pluie tomber par la fenêtre. Ce mois-ci, la lune serait pleine le 22 décembre. Elle gardait sur elle en permanence un calendrier indiquant les phases lunaires. La dernière était le 23 novembre. Elle avait donc un peu de répit entre les deux : un mois, comme à chaque fois. Les jours qui précédaient la pleine lune, elle était sur les nerfs. Les jours suivants, elle était épuisée. Aujourd’hui, elle se sentait tout simplement apaisée. Le calme ne durerait pas, mais il lui faisait le plus grand bien. Coincée dans la salle d’études avec d’autres élèves, elle était censée travailler. Elle n’attendait pas d’être en salle d’études pour travailler, alors il ne lui restait pas grand-chose à faire. Elle songeait alors à son prochain projet d’art, l’option qu’elle suivait. Animer un tableau n’était pas facile et avant de l’animer, il fallait déjà le réussir. Elle pensait dessiner un animal, mais elle ne savait pas encore lequel. Un petit animal serait probablement plus facile à animer. Un animal ou une créature. Face à elle, son parchemin était encore vierge. Hortense commença à esquisser un lapin, sans être convaincue par son choix, quand elle vit la chaise face à elle arriver sur son bureau. Elle sursauta si fort qu’elle en cassa son fusain en deux et fit une grande trace sur son parchemin. Son bureau avait évité au garçon de devant de tomber par terre, mais toute la classe se tournait vers eux. Hortense baissa les yeux un instant, elle sourit à une amie un peu plus loin quand leurs regards se croisèrent. Puis, son regard ne quitta plus la grosse trace noire qui jurait sur la page précédemment blanche. Il n’y avait plus qu’à recommencer. Elle sortit sa baguette pour effacer la trace quand l’élève de devant se retourna et vint s’accouder à sa table. « D’solé, ma chaise a glissé. » Dit Nead à Hortense pour s’excuser. Il envahissait déjà son espace personnel et elle n’aimait pas qu’il se le permette. Ils n’étaient pas amis. Il lui disait parfois bonjour et parfois elle lui répondait, mais ils n’étaient pas amis. Elle se sentait toujours nerveuse face à ce garçon. En fait, elle se sentait mal face à la plupart des garçons à quelques exceptions près. La louve en elle aussi était nerveuse et ce n’était pourtant pas la pleine lune. Le calme qu’elle ressentait n’avait donc pas duré bien longtemps. « Tu bosses sur quoi ? » Demanda-t-il tout en se penchant vers son parchemin sans attendre la réponse. Par réflexe, Hortense mit son bras devant pour qu’il ne voit rien. Sauf qu’il n’y avait vraiment rien à voir, alors doucement, elle le laissa regarder la trace sans intérêt. Quand elle leva les yeux, il était en train de la fixer. Elle n’aimait vraiment pas être fixée. Elle avait toujours la main crispée sur la baguette, face à son absence de dessin. Elle savait que Nead n’était pas méchant, mais elle ne le connaissait pas au fond. « T’t’y connais en botrucs ? » Une nouvelle question à laquelle il attendait une réponse. Hortense regarda alors son parchemin et se dit qu’elle pouvait peut-être transformer le trait en botruc. C’était peut-être une bonne idée. Au fond, que ce soit un animal ou une créature magique, la jeune femme pourrait tenter de l’animer au prochain cours si le dessin était assez réussi. « Tu ne t’y connais pas, toi ? » Demanda-t-elle au garçon en se demandant ce qu’il voulait savoir sur ces créatures. Il devait les connaître, à moins qu’il vienne d’une autre planète. Elle se demanda alors si c’était le genre de choses qu’ils étudiaient en cours de soins aux créatures magiques et elle était contente de simplement avoir choisi l’art. Les créatures magiques, elle pouvait les étudier toute seule dans les livres, comme celui écrit par Norbert Dragonneau. C’était lui qui avait créé le registre des loups-garous auquel elle était maintenant inscrite.
Hortense commença à esquisser un botruc sur son parchemin en tentant de camoufler la trace de fusain. En même temps, elle pouvait éviter le regard de Nead tout en avançant dans son devoir. Sentant qu’il était toujours là, face à elle, Hortense décida de faire un tout petit effort et leva les yeux vers lui. Après tout, elle avait décidé d’être plus sociable cette année, de se faire de nouveaux amis. Nead méritait peut-être qu’elle apprenne à le connaître mieux. Et elle n’avait pas beaucoup d’amis garçons. De plus, elle allait le côtoyer toute l’année, voire même deux. « Tu ne devrais pas te balancer sur ta chaise, tu pourrais tomber et t’ouvrir le crâne. » Un conseil qu’il avait dû entendre toute sa vie et pourtant, il ne semblait pas l’écouter. Peut-être qu’il se fichait de se blesser ou qu’il était insouciant ou idiot ? Quand elle était petite, elle se souvenait avoir vu son grand-frère tomber une fois de cette façon. Elle, elle n’était pas du genre à se balancer sur sa chaise et à chercher à se faire remarquer, au contraire, Hortense était toujours presque invisible tant qu’elle était discrète. Quand elle termina son esquisse, on ne voyait déjà plus qu’il y avait eu une trace involontaire sur son parchemin. Elle avait encore du travail à faire pour le rendre plus réaliste, mais si on regardait, on pouvait deviner d’un coup d’œil qu’il s’agissait d’un botruc. « C’est ça, un botruc. Tu en as déjà vu, non ? » Si on regardait bien, il y en avait dans la forêt interdite. Et Nead avait une tête à aller s’y aventurer. Hortense continua à griffonner tout en se disant qu’elle ne rendrait probablement pas ce dessin pour son cours et qu’elle en ferait un autre. Un botruc, c’était tellement petit et facile à dessiner qu’elle n’aurait pas une bonne note si elle se contentait de ce gardien des arbres. Les botrucs, elle les aimait bien. Mais ils avaient tendance à la fuir car quand elle se rendait dans la forêt, c’était souvent transformée. En regardant son esquisse, elle se dit que peut-être, un botruc ne ressemblait pas à ce qu’elle avait dessiné. Elle n’avait pas tellement confiance en elle. Elle prit son parchemin et le déchira en quatre, puis sortit un autre parchemin vierge, ce qu’elle aurait dû faire depuis le début au lieu de s’angoisser pour une trace de fusain. « Tu me stresses, tu ne pourrais pas regarder ailleurs ? » Son ton n’était pas agressif, c’était une simple requête. Elle aurait aussi pu lui demander de se reculer, mais elle ne voulait pas qu’il le prenne mal non plus.
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S. Nead Sawbridge
Consumed by the shadows
Célébrité : Frank Dillane Pseudo : Blimey! Âge : 30 Parchemins : 178 Gallions : 267 Date d'inscription : 07/09/2017
« J’sais c’que c’est, mais j’sais pas quoi dire à part qu’ça mord et qu’ça court vite pour une brindille. » Dit Nead à Hortense quand elle lui demandait s’il ne s’y connaissait pas en botrucs. A vrai dire, elle ne savait pas si elle pourrait raconter tout un parchemin sur eux, mais elle avait déjà lu des articles et livres à leurs sujets. Ce n’était pas de sa faute si Nead n’en avait pas fait de même. C’était lui qui suivait cette option, pas elle. Alors qu’elle tentait de rattraper le trait qui avait sali son parchemin, Hortense vit du coin de l’œil Nead recommencer à se balancer sur sa chaise. Il avait déjà failli tomber et il continuait. Nead devait être inconscient. « T’inquiètes, j’connais l’chemin d’l’infirmerie. » Hortense roula des yeux et reprit sa graphie. S’il tenait tant à se faire mal, alors qu’il continue. C’était comme s’il lui disait qu’il connaissait l’antidote d’un poison tout en le buvant. Un jour, il n’atteindrait peut-être pas l’infirmerie à temps pour soigner ses blessures. Au fond, elle ne voulait juste pas que cette situation arrive. Elle ne connaissait pas tellement Nead, mais elle ne souhaitait pas qu’il meurt. Elle s’inquiétait sûrement pour rien, c’était son côté craintif à elle. Elle en tout cas ne jouait pas avec le feu et ses deux pieds, comme ceux de sa chaise, restaient bien ancrés au sol. Un comble pour la fille d’un professeur de vol sur balais. On aurait pu croire qu’elle avait fait des cascades toute sa vie. Ce n’était pas vraiment le cas. « Puis, paraît qu’j’ai la tête dure. » Un faible sourire apparut sur les lèvres d’Hortense alors qu’elle continuait à dessiner. Elle ne leva pas les yeux vers Nead jusqu’à ce qu’elle ait terminé ce qu’elle avait commencé : un botruc. La sorcière se doutait qu’il en avait déjà vu, mais elle le lui montra quand même. « Bah ouais j’en ai d’jà vu, j’suis pas très attentif, mais j’sais à quoi ça ressemble. » C’était au moins déjà ça. Elle aurait dû ajouter un peu plus de dents pour accentuer le fait qu’ils pouvaient mordre. Elle avait plutôt bien respecté la réalité de l’apparence des créatures. Elle continua un peu avant de commencer à douter de ce qu’elle avait dessiné. « Ton dessin leur ressemble bien d’ailleurs. J’crois même qu’tu les as rendu un peu plus beaux. » Hortense ne voulait pas les rendre beaux, elle voulait qu’ils soient authentiques. Elle décida de déchirer son parchemin et de recommencer à travailler sur son devoir. Tant pis pour ce botruc. Elle sortit une nouvelle page blanche et tenta de réfléchir à ce qu’elle allait bien pouvoir esquisser cette fois. Elle n’arrivait à rien sous le regard de Nead. « Tu m’as pas répondu. T’bosses sur quoi ? » Elle se mettait à angoisser. Sa main commençait légèrement à trembler. Elle ne répondit toujours pas d’ailleurs. Elle décida de lui demander de regarder ailleurs. S’il voulait discuter avec elle, il fallait qu’il la laisse un peu respirer. Elle s’attendait à ce qu’il la trouve bizarre et qu’il retourne s’occuper de son devoir. Au contraire, il se tourna complètement vers elle, comme s’ils ne se trouvaient pas dans une salle d’études.
Hortense leva les yeux vers le professeur, qui ne sembla rien remarquer. Il avait probablement envie d’être n’importe où, sauf parmi eux, et se fichait de ce que les élèves pouvaient faire ou ne pas faire. Elle soupira longuement. « S’tu veux, mais c’est chelou, nan ? J’veux dire j’te parle, alors j’te regarde. Pourquoi ça t’stresse ? » Nead n’avait pas tort, c’était normal de regarder quelqu’un quand on lui parlait, mais ce ne l’était pas pour Hortense. Elle avait du mal à soutenir le regard des autres. Elle n’aimait pas non plus qu’on pose son regard sur elle. Elle se sentait sale, quelque part. Elle ne voulait pas que d’autres le remarquent. Sauf qu’elle ne pouvait pas l’expliquer au Poufsouffle. Au moins, il finit par détourner le regard et Hortense se sentit un peu plus apaisée. Elle se remit à réfléchir à ce qu’elle pouvait dessiner sans faire attention à ce que Nead était en train de faire. Sa feuille blanche ne lui inspirait rien pour l’instant, mais elle savait que l’inspiration viendrait. Elle avait toujours eu de l’imagination, elle ne lui ferait pas défaut. Peut-être qu’il lui fallait un peu plus de calme et qu’elle y arriverait quand elle serait seule dans un coin de la salle commune ou dans son dortoir. « Pourquoi t’l’as déchiré ? Il était cool, nan ? » L’interrompit la voix de Nead. Elle tourna la tête vers lui et se mit à sourire quand elle aperçut l’état de sa joue et de son front. « T’sais, moi tout c’que j’sais faire c’est des bonhommes bâtons et des maisons avec l’soleil à gauche. » Il tenta de lui prouver qu’il n’était pas le plus doué des dessinateurs en griffonnant à son tour sur le papier qu’elle avait déchiré. Elle ne lui en voulait pas, ce parchemin n’avait plus aucune valeur pour elle. Quand il tourna le parchemin vers elle, elle baissa les yeux pour observer le dessin et sourit à nouveau. Sans s’en rendre compte, elle se détendait peu à peu grâce aux bêtises de Nead. « Putain, regarde, même mes cœurs sont graves dégueu. J’pourrais jamais envoyer d’mots doux avec ça. » Il se mit à rigoler et elle observa un peu plus son dessin. En effet, son cœur ne ressemblait pas tellement à un cœur et elle sourit une nouvelle fois. Il fallait quand même être doué pour rater un cœur, c’était tellement facile d’en faire un. « Tu devrais peut-être t’entraîner. » Dit enfin la brune, après une longue période sans parler. Ses paroles étaient moqueuses, mais son ton était doux. Elle se moquait gentiment de lui. Elle ne savait presque rien de Nead, mais elle ne l’imaginait pas envoyer des mots doux aux filles. Elle l’avait déjà vu draguer une fille, il n’était pas des plus subtils. « Ou alors, tu remplaces les cœurs par des soleils. » Il était beaucoup plus difficile de rater un soleil qu’un cœur et si Nead n’arrivait même pas à en faire un, c’était un cas désespéré. Le garçon lui avait quand même dit que c’était une des choses qu’il savait dessiner. Une fille apprécierait sûrement plus de recevoir un mot avec un soleil qu’avec une forme quelconque.
« Je commence à réfléchir à mon prochain projet d’art… un tableau qu’on devra animer. Je ne vais présenter un botruc. C’est nul, un botruc. Et puis, tu as dit que je l’ai rendu plus beau. Je ne suis pas censée le rendre plus beau… » Hortense n’avait jamais adressé la parole à Nead aussi longtemps. Mais il avait réussi à la détendre sans chercher à le faire. Elle craignait toujours un peu son regard et sa proximité, mais elle arrivait enfin à passer outre pour échanger quelques mots de plus que d’habitude avec lui. « T’as un peu de noir, là. » Dit-elle en pointant sa propre joue pour qu’il l’imite, mais elle ne se toucha pas la peau contrairement à lui. Sauf qu’elle lui avait montré l’endroit où il n’avait pas encore de trace noire pour qu’il s’en mette encore un peu plus sur le visage, ce qui la fit d’autant plus sourire. Elle voyait bien qu’il n’avait pas dû utiliser beaucoup de fusains dans sa vie. Il était plutôt mignon avec ses traces noires sur le visage, on aurait dit un enfant. Elle se demanda combien de temps il allait rester dans cet état avant de se rendre compte qu’il était sale. D’ailleurs, la voisine de table d’Hortense, celle où il avait emprunté un bout de pupitre sans lui demander son avis, avait son regard planté sur lui. Peut-être qu’elle voulait un soleil, se demanda Hortense. La Poufsouffle se reconcentra sur son croquis en se disant que Nead s’était déjà beaucoup intéressé à elle pour pas grand-chose finalement. Il allait vite se désintéresser d’elle.
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S. Nead Sawbridge
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Célébrité : Frank Dillane Pseudo : Blimey! Âge : 30 Parchemins : 178 Gallions : 267 Date d'inscription : 07/09/2017
Devant les talents artistiques de Nead, Hortense ne pouvait s’empêcher de sourire. Elle se moquait de lui, sans pour autant chercher à le blesser. Elle voyait bien qu’il ne lui en voudrait pas, il n’était pas du genre à se prendre au sérieux. Il semblait amusé par l’idée de s’entraîner à faire des cœurs. Hortense lui conseilla de remplacer les cœurs par des soleils. Il s’exécuta en en réalisant un. C’était déjà un peu mieux. Nead ne s’arrêta pas à un simple soleil, il ajouta des yeux et une bouche, avant de faire glisser le parchemin vers la brune. « Tiens, un soleil. Pour qu’tu souris plus souvent. » Elle observa son œuvre, un soleil qui sourit, enfantin et maladroit, un peu comme le Poufsouffle. Elle ne devait pas beaucoup sourire pour qu’il lui fasse une telle remarque, mais elle ne le prit pas mal. Elle savait qu’elle avait des efforts à fournir de ce côté-là, surtout envers les personnes dont elle n’était pas proche, surtout envers les garçons. Elle avait encore du mal à leur sourire parce qu’une petite part d’elle se disait qu’un sourire pouvait être mal interprété. Une petite part d’elle se disait qu’un jour, elle avait dû sourire à Ambroise et qu’elle était en faute, alors qu’elle n’y était absolument pour rien. Hortense parla ensuite de ce qu’elle était en train de faire, de son dessin qu’elle transformerait en tableau pour l’animer par la suite. Elle n’allait pas dessiner un botruc. Elle n’avait pas d’idée. Elle doutait d’elle, comme toujours. Le visage de Nead tâché de noir était plus captivant que ce qu’elle était en train de faire. Bien sûr, quand elle lui indiqua qu’il avait la joue sale, en lui montrant celle où il n’avait rien, il se fit avoir et se mit un peu plus de noir sur la peau. Hortense s’en amusait, souriant tout en essayant de ne pas trop sourire pour ne pas se faire griller par le garçon. Elle se tenta de se concentrer de nouveau sur son travail. Quelques instants plus tard, la Poufsouffle sentit le pouce de Nead se poser sur son front. Elle eut un léger mouvement de recul, surprise. En levant les yeux vers lui, elle l’entendit dire : « T’as un peu d’noir, là. » C’est exactement ce qu’elle lui avait dit avant. Il venait de lui faire une trace noire sur le front et il se trouvait drôle, parce qu’il souriait. Hortense finit par se détendre et sourit à son tour. Entre les deux, il était quand même le plus à plaindre. Elle tourna les yeux vers la voisine quand elle vit Nead la regarder. « Toi aussi, t’veux du noir ? » Demanda le sorcier à la blonde. Visiblement, elle n’en voulait pas et s’éloigna aussi loin qu’elle le pouvait. Elle aurait mieux fait de changer de place, si elle ne voulait pas rester à côté d’eux. Visiblement, elle ne semblait pas croire qu’ils étaient encore capables de pire. Hortense revint sur son croquis quand la situation se calma. Elle commençait à se demander si elle ne ferait pas mieux d’abandonner. « C’t’ait un compliment, quand j’ai dit qu’il était plus beau. Comme une façon d’parler. Mais, p’t’être qu’faut que tu penses d’abord mouvement. Vu qu’faut qu’tu l’animes. » Un compliment ? Hortense n’avait pas vu les choses de cette façon. A présent, elle comprenait mieux. Mais cela ne changeait rien au fait qu’elle ne souhaitait pas représenter un botruc dans son tableau. Toujours peu sûre d’elle, elle ne savait pas apprécier un compliment à sa juste valeur.
« T’aimerais r’présenter quel mouvement ? » Demanda Nead à la jeune fille, la faisant réfléchir. Nead avait eu une très bonne idée. Pourquoi n’y avait-elle pas pensé plus tôt ? Elle se mit à penser à quel mouvement elle pouvait représenter, quand en levant à nouveau les yeux vers le Poufsouffle, elle remarqua qu’il avait posé sa tête sur ses mains. La Française sourit encore une fois, ayant bien du mal à rester concentrée sur cette nouvelle idée. A présent, Nead avait du noir sur les joues, le front, le menton, en bref, presque sur tout le visage. Hortense aurait aimé avoir un miroir de poche pour lui montrer à quoi il ressemblait, mais elle n’en avait pas. Elle n’aimait pas beaucoup se regarder. Il attendait toujours une réponse à sa question. Alors, elle tenta de lui en fournir une : « Je trouve que c’est une bonne idée. Je ne sais pas encore quel mouvement j’aimerais représenter. J’aimerais un jour arriver au point où les tableaux décideraient de leurs propres mouvements. Mais… j’ai encore du travail. » Hortense parlait par exemple des tableaux de Poudlard, qui allaient et venaient comme ils le souhaitaient. Mais pour arriver à un tel niveau, il fallait des années d’expérience et beaucoup de talent. Elle n’était pas certaine d’en avoir autant. Elle aimait beaucoup l’art, mais elle n’était pas une des meilleures artistes du château. Quand elle était plus jeune, c’est Ambroise qui ne cessait de le lui rappeler en déchirant ses dessins et en la faisant recommencer. « Tu es peut-être moins bête que tu en as l’air, Nead Sawbridge. » Le ton d’Hortense était doux, avec un sourire en coin. Elle ne voulait pas l’insulter, mais parfois, c’est vrai qu’il n’avait pas l’air d’être le plus intelligent des élèves de cinquième année. A cette remarque, la blonde, qui s’était éloignée, laissa échapper un rire. Elle se moquait clairement de Nead, bien plus qu’Hortense. La Poufsouffle lui lança un regard noir. Elle sortit de son sac un mouchoir en tissu propre, blanc et brodés de lilas, aux couleurs de son écurie à Beauxbâtons, un petit souvenir de la maison qu’elle gardait toujours avec elle. A l’aide d’un sort qu’elle maîtrisait bien, Hortense humidifia légèrement le tissu, puis s’approcha un peu de Nead pour essuyer le noir de son visage. C’était plus délicat de lui jeter directement un sort qui le nettoierait comme le feraient certains. Elle s’appliqua et le charbon disparut petit à petit de la peau de Nead pour imprégner le mouchoir. Bien sûr, ce n’était pas parfait, mais on ne devinait plus au premier coup d’œil qu’il avait le visage presque tout noir quelques minutes avant. « Voilà, c’est mieux… » La Poufsouffle s’essuya les mains et donna le mouchoir au garçon pour qu’il en fasse de même, afin de ne pas recommencer à s’en mettre partout. « Je suis désolée de ne pas te l’avoir dit plus tôt. » Ce n’était pas très gentil de le laisser dans cette situation alors que tout le monde pouvait le voir. Elle avait oublié qu’elle avait elle-même du noir sur le front. Si au début Hortense était plutôt agacée par cet adolescent, il avait miraculeusement fini par l’attendrir avec sa maladresse.
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S. Nead Sawbridge
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Célébrité : Frank Dillane Pseudo : Blimey! Âge : 30 Parchemins : 178 Gallions : 267 Date d'inscription : 07/09/2017
Peindre un jour des tableaux qui décideraient de leurs mouvements par eux-mêmes, c’était un des rêves d’Hortense. C’était un rêve qu’elle n’était pas certaine de pouvoir atteindre un jour. C’était un de ces rêves où il fallait croire en soi et en ses capacités pour pouvoir les réaliser. Pour l’instant, elle ne croyait pas autant en elle. Ses dessins n’étaient pas assez précis. Ils n’étaient pas assez jolis, ni même assez réalistes. Arriverait-elle un jour à atteindre ce niveau ? Elle n’était pas assez dédiée au dessin ou à la peinture pour s’améliorer autant. Alors, probablement jamais. Hortense tenta de tirer ce qu’elle pouvait du conseil de Nead, un conseil qui la surprit par son intelligence. Elle avait peut-être mal jugé le Poufsouffle, en le classant un peu trop vite dans la catégorie des garçons auxquelles elle ne s’intéressait jamais, catégorie qui englobait presque la totalité des garçons de Poudlard pour le moment. « Peut-être ? PEUT-ÊTRE ? » Avait réagi Nead à la remarque d’Hortense, main sur le cœur. Il réagissait un peu trop pour que sa réaction soit sincère, il surjouait, à n’en pas douter. Il n’était pas vraiment vexé. Elle le trouvait drôle et sourit. « Merci bien, Hortense Delacroix, c’sympa d’croire en moi. » Lui par contre ne souriait pas. Il croisa les bras et détourna le regard. La brune commençait presque à douter quand elle vit ses lèvres s’étirer. Il avait du mal à réprimer son sourire. Elle l’avait démasqué. Nead jouait aussi bien la comédie qu’il dessinait les cœurs, mais elle avait presque failli y croire. Elle allait lui dire que c’était bien joué quand elle entendit la blonde d’à côté rigoler. Elle se moquait de Nead. Ce n’était pas très gentil. Hortense sortit un mouchoir pour le débarbouiller avant que d’autres ne se moquent de lui aussi. La comédie avait assez duré. Elle regrettait de ne rien avoir dit avant, elle ne voulait pas être méchante. Elle mouilla le mouchoir avec un sort, ce qui fit réagir le Poufsouffle instantanément : « Hé ! Comment t’as fait ça ? Tu m’montreras ? » Elle sourit encore une fois, légèrement fière de connaître un sortilège qu’il ne connaissait pas encore. Cependant, elle ne répondit pas à sa question, pas tout de suite. Elle s’approcha de lui et lui frotta le visage avec le linge mouillé. Comme le sorcier avait du noir un peu partout, le mouchoir devint vite maculé. « J’ai jamais été très bon pour pas m’tâcher. » Dit-il avant de prendre le mouchoir qu’elle lui tendait pour qu’il s’essuie les mains. Elle n’en doutait pas, elle l’imaginait assez maladroit depuis tout petit. Elle se dit qu’elle aurait bien aimé avoir un ami comme Nead quand elle était petite. Elle avait une amie à cette époque, une voisine moldue, mais c’était différent. Avec un ami comme lui, son enfance aurait été bien plus drôle. Même son frère n’avait pas rendu sa vie très palpitante. Il faut dire qu’ils avaient une différence d’âge assez grande et qu’il fait toute sa scolarité à Beauxbâtons avant qu’elle n’y mette les pieds. Il était donc absent bien trop souvent à son goût quand elle n’avait pas encore l’âge d’aller à l’école. Et puis, il avait fait l’erreur d’inviter le démon dans leur maison.
« T’inquiètes, c’rien. C’que des tâches ! » Rétorqua-t-il quand Hortense s’excusa de n’avoir rien dit jusqu’à présent alors qu’elle savait qu’il avait du noir un peu partout sur le visage, elle en était même amusée. « Oui, c’est que des tâches. » Affirma-t-elle. Elle aimait sa façon de réagir. D’autres que lui n’auraient pas forcément réagi de cette façon. Ils se seraient énervés. Pour eux, une tâche, ce serait la fin du monde. Pour Nead, c’était rien. Quelque part, elle était soulagée qu’il ne lui en veuille pas. « Alors, tu m’montres comment t’as fait pour mouiller ton mouchoir ? » Le regard du garçon était suppliant, comme si c’était un secret super cool qu’il attendait qu’on lui révèle. Il allait être déçu s’il savait que ce n’était pas un sortilège très compliqué. Hortense regarda à son tour la pendule. Ils ne seraient pas libérés avant un petit moment encore. Elle posa son regard sur le surveillant, qui ne les regardait pas. « C’est un secret. » Dit-elle finalement, tout en se concentrant à nouveau sur sa feuille face à elle. C’était bien plus amusant de le faire attendre un peu, plutôt que de lui expliquer tout de suite. Amusée, la brune poussa à nouveau le parchemin vers son camarade. « Je te le dirai… si t’arrives à dessiner un cœur qui ressemble à un cœur. » C’était un défi. Celui qu’il avait fait avant n’était pas très joli et puis, elle lui avait conseillé de s’entraîner. Peut-être que cela pouvait compter comme un entraînement. C’était étrange, comme demande ? Elle essaya de ne pas y penser. Elle insista un peu pour qu’il s’y mette, gardant son faux secret pour elle. De toute façon, qu’il réussisse ou non, elle finirait par lui dire. Elle observa ce qu’il faisait, puis, au bout d’un moment, elle fit : « C’est pas trop mal… Tu vas pouvoir envoyer des mots doux maintenant. Grâce à moi. » Elle était un peu fière d’elle de l’avoir forcé à s’y mettre car faire des cœurs, ce n’était pas si compliqué. Elle ne savait pas à qui il envoyait des mots doux, elle ne s’y était jamais intéressée, mais elle était assez curieuse à présent de le savoir. A qui Nead Sawbridge pouvait-il bien envoyer des mots doux ? Elle n’osa pas poser la question. « Pour le sortilège, c’est un aguamenti. Je crois qu’il est au programme de l’année prochaine à Poudlard… mais en France, on l’a déjà appris. » Hortense ne voulait pas passer pour une miss je-sais-tout, mais ce sortilège, elle le maîtrisait très bien. Il suffisait juste de savoir contrôler la puissance du jet d’eau, qui était variable. Le programme entre les écoles variait sensiblement selon les professeurs. « Si tu ne le maîtrises pas bien, tu risques d’asperger tout le monde… alors je ne te conseille pas de t’entraîner en classe. » Au cas où l’idée lui aurait traversée l’esprit.
-- Hortense & Nead --
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S. Nead Sawbridge
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Célébrité : Frank Dillane Pseudo : Blimey! Âge : 30 Parchemins : 178 Gallions : 267 Date d'inscription : 07/09/2017
Le sort qu’Hortense avait lancé pour humidifier son mouchoir avait intrigué Nead. Il avait demandé comment faire pour obtenir le même résultat. La Française était fière de connaître un sortilège qu’il ne connaissait pas. Elle n’était pas si étonnée, mais elle savait qu’il n’était pas encore au programme à Poudlard. Ce sortilège faisait partie des quelques différences dans le programme des deux écoles. Au début, Hortense lui fit croire que c’était un secret. Ce n’en était évidemment pas un et il le savait. Elle lui demanda de lui dessiner un cœur réussi en échange du secret. Cette demande le fit rire. Il la regarda dans les yeux et dit : « T’sais, si tu voulais que j’t’envoie des cœurs, suffisait d’demander. » Hortense sentit ses joues chauffer, elles devaient avoir pris une teinte rouge. Elle n’avait même pas réalisé ce qu’elle lui demandait, ce n’était qu’en entendant le garçon qu’elle comprit qu’il pouvait facilement se méprendre. Mais passée cette gêne, elle retrouva son sourire. Nead s’amusait de la situation, il n’y avait aucune raison pour qu’elle ne le fasse pas elle aussi. C’était pour cette raison qu’elle lui avait demandé de dessiner un cœur à la base. Hortense observait ce qu’il dessinait. Il avait vraiment du mal à faire des cœurs, c’était assez drôle, et quand elle en vit un qui ressemblait plutôt bien à ce qu’elle attendait, elle le laissa continuer encore un peu avant de l’interrompre. Elle lui dit qu’il pourra maintenant envoyer des mots doux à qui il souhaitait grâce à elle, sans avoir honte de sa graphie. « J’mettrai un disclaimer, t’inquiètes. » Répondit-il, avant de poursuivre avec le fameux disclaimer, qu’il ajouterait à la fin de ses petits mots doux. « Mes remerciements à Hortense, sans qui tout ça n’aurait jamais été possible. » Elle rit à ses bêtises en même temps que lui. Elle imaginait une fille recevant un mot doux et lisant ces dernières lignes. Elle se demanderait déjà qui était cette Hortense, si ce n’était pas une fille de leur année, et si c’en était une, la brune n’imaginait pas la tête qu’elle ferait. Quand elle finit de rire, Nead fit glisser un bout du parchemin vers elle, proprement découpé. Il avait mis un H dans un cœur, un cœur bien mieux dessiné que ce qu’il avait pu lui faire voir. Elle baissa les yeux un instant et sourit en levant le regard vers lui. C’était la première fois qu’on lui offrait ce genre d’attention, même si elle savait qu’il rigolait. « Merci. » Dit-elle à voix basse, tout en prenant le papier et en l’approchant d’elle. Elle ne savait pas exactement quoi faire avec, si elle le pliait et qu’elle le mettait dans sa poche, elle ne voulait pas que Nead croit qu’elle y accordait plus d’importance qu’il ne pourrait le penser, mais elle avait tout de même envie de le garder. Elle décida alors de le ranger plus tard, quand il se retournerait. C’était un souvenir du jour où elle avait changé d’avis sur l’idiot de la classe, un garçon qu’elle osait à peine regarder, mais qui finalement était bien plus sympathique et drôle qu’elle ne l’aurait cru.
Après cet instant de douceur, Hortense révéla enfin à Nead la formule du sortilège. Comme la jeune fille commençait à connaître son camarade, elle lui déconseilla d’essayer de le jeter pour la première fois dans cette classe sous peine d’arroser tout le monde. Ce conseil eut pour effet d’encourager le garçon à faire une connerie, alors qu’il n’y aurait peut-être même pas pensé sans elle. Quand elle le réalisa, il était déjà trop tard. Au moment où elle vit Nead sourire, elle sut qu’elle aurait dû se taire. Quelques secondes plus tard, l’adolescent sortit sa baguette et s’éclaircit la gorge. Hortense ouvrit grand les yeux tout en se disant qu’il n’allait quand même pas oser, pas devant tout le monde, pas devant le professeur. « T’as dit qu’c’était quoi, d’jà la formule ? Aguamenti ? » Demanda-t-il tout en se répondant lui-même. Elle commençait à secouer la tête pour qu’il ne le fasse pas, mais il lança le sort en imitant les gestes de la lycanthrope. Elle fut soulagée un instant de voir que rien ne se passait et qu’il était probablement aussi doué pour lancer des sorts que pour dessiner des cœurs. Nead posa sa baguette sur la table, abandonnant. « Bon, faut croire qu’ça veut pas lancer un aguamenti. P’t’être encore ces perturba-… » A peine eut-elle le temps de souffler que la baguette décollât de la table. La baguette se mit à tourner sur elle-même, lançant de l’eau sur tout le monde. Personne ne pouvait ignorer ce qu’il se passait et tous les regards s’étaient tournés vers eux. Il y avait dans la pièce plus d’agitation que s’il s’était mis à pleuvoir des gallions. Hortense mit ses mains devant elle pour se protéger un minimum du jet d’eau. Mais forcément, elle était mouillée. Elle entendait Nead se marrer à quelques pas. « Putain. Attrapez la baguette ! Elle essaye de s’échapper ! » Et il n’y avait pas que la baguette qui essayait de s’échapper. Certains élèves avaient déjà quitté la classe, suivis par le professeur parce qu’ils n’étaient pas autorisés à partir. Hortense avait vu le professeur hésiter entre arrêter ce massacre ou rattraper les élèves, il avait décidé qu’un peu d’eau, ce n’était rien et que si les aurors voyaient des élèves dans les couloirs, il y aurait bien plus de problèmes. Enfin, c’était ce qu’elle imaginait qu’il s’était dit en quittant la pièce au lieu de les aider. La blonde, qui avait plus ou moins suivi ce qu’il s’était passé, lança un regard noir aux deux élèves. Elle s’en alla vers le fond de la pièce sans les aider. En fait, l’eau avait eu pour effet d’éloigner tout le monde, sauf eux. Ils étaient comme deux idiots au plus près de la baguette, l’un rigolant, l’autre souriant. Hortense attrapa sa propre baguette et lança un accio, mais tout ce qu’elle réussit à faire, c’était se faire rapprocher la baguette sans arrêter le sortilège et donc se faire asperger encore plus par un jet d’une plus grande intensité. Elle fit quelques pas pour se cacher derrière Nead. « C’est ta bêtise, répare-la ! » Dit-elle tout en poussant un peu le Poufsouffle vers sa baguette. Elle ne lui criait pas dessus car elle aussi, elle s’amusait. Elle s’amusait bien plus qu’elle n’avait pas le faire ces derniers temps. Mais sans sa propre baguette, qui faisait n’importe quoi, Nead ne pouvait rien faire. La brune sortit sa tête de derrière Nead et lança à nouveau un sort pour arrêter celui de Nead. Elle rata bien sûr la baguette, qui bougeait trop. En tout cas, la première fois. La seconde fois, elle réussit à arrêter le sort. La baguette de Nead retomba au sol, un sol inondé. En regardant la pièce, elle se sentit mal pour les élèves dont les devoirs étaient trempés. Certains avaient réussi à se sauver avec, mais pour la plupart, c’était probablement irrécupérable.
Soudain, des élèves commencèrent à s’approcher, à s’énerver et à leur crier dessus. Ils s’en prenaient principalement à Nead, mais ils avaient bien vu qu’Hortense était avec lui. Soudain, la blonde leur dit que c’était elle qui lui avait enseigné ce sortilège. Hortense avait envie de se cacher, mais ils semblaient attaquer de tous les côtés. Sa main vint chercher un pan de la robe de sorcier de Nead et s’y accrocha. « C’est que de l’eau… » Dit-elle à voix basse en réponse à un reproche qui lui était adressé. Ils auraient probablement réagi de façon bien pire s’ils avaient tous eu du fusain sur eux à l’instar de Nead quelques minutes plus tôt. Le professeur ne tarda pas à revenir. Il renvoya tout le monde dans leurs dortoirs ou dans une autre salle, elle ne savait pas trop. Elle avait juste vu des aurors venir chercher des groupes d’élèves. Mais il avait demandé à Nead et Hortense de rester. Ils étaient tous les deux assis sur des chaises contre le mur du fond en attendant que le professeur décide de ce qui allait leur arriver. Hortense murmura : « Mes remerciements à Nead, sans qui tout ça n’aurait jamais été possible… » Elle sourit. Bien sûr, si elle ne lui avait pas parlé de ce sort, il ne se serait rien passé. Mais ils n’auraient pas autant rigolé non plus. Nead et Hortense allaient être punis, la Française était certaine que le professeur allait leur faire nettoyer la salle sans l’aide de la magie.