feeling electric tonight ☆ Zoya

♛ Feeling electric tonight

Dancin' in the dark in the pale moonlight, high heels off, I'm feelin' alive. @Zoya M. Krushnic FIN JANVIER, SOIR DE LA QUETE UTILISATION DE LA PIERRE

Ils étaient tous réunis là, tous les serpentards qui avaient fait en sorte de trouver la pierre de résurrection. Elle était désormais là, entre leurs mains, prête à délivrer ses pouvoirs à celui qui la tiendrait dans sa paume. Chacun à tour de rôles, ils allaient l'utiliser, goûter un peu à cette magie qu'ils ne connaissaient pas, qui dépassait tout entendement, qui résultait d'une puissance si forte et si impressionnante. Le discours de leur représentant lui procura des frissons. Il avait tant attendu ce jour. Aujourd'hui, ça devenait réalité. Trente minutes. Il ignorait ce qu'il allait bien pouvoir faire de si peu de temps. Une étude pouvait durer des heures, des semaines, des années. Atos brûlait d'impatience. Une fois qu'ils seraient tous passés, qui la récupèrerait, cette pierre si convoitée ? C'était une question à laquelle les serpentards n'avaient sûrement pas réfléchi. Il y aurait bien un endroit, ou quelqu'un qui la garderait. C'était à ce moment-là qu'il devrait agir, à ce moment-là que tout serait possible. Gagner la confiance des autres pour obtenir d'eux qu'il puisse mener ses études.

A ses côtés se tenait Zoya. L'ukrainienne semblait avoir du mal elle aussi à contenir son impatience, ou était-ce de la peur ? Il voyait sur son visage une mine sombre, concentrée ou inquiète, il n'aurait su dire, mais elle n'était pas dans son état habituel, c'était pour sûr. Il y avait quelque chose qui la tracassait et Atos se demandait bien si cela avait un quelconque rapport avec cette pierre. Il savait que Zoya était pleine de potentiel, elle aussi semblait tiraillée entre le bien et le mal, entre la magie et la magie noire. Atos se doutait qu'il aurait pu expliquer ses démarches personnelles à la jeune fille et qu'elle en aurait sûrement tiré des conclusions qui l'aurait ravi. Il voyait en elle une jeune femme très intelligente, et qui aurait pu motiver assez d'envie pour rejoindre l'allemand dans ses recherches. Seulement il ne savait pas comment l'aborder, il ne savait pas comment lui parler de tout ça, ni même sa réaction. Il était chose complexe de parler de tous ces noirs secrets qu'il possédait à la première personne venue. Rien que de confier tout ça à celle dont il était le plus proche, Alcyone, avait relevé d'une peur constante qu'elle s'enfuie et qu'elle le dénonce. A la place, Alcyone l'avait accompagné dans sa démarche, geste signifiant qu'elle cautionnait, qu'elle voulait participer ou du moins qu'elle ne dirait rien, et c'était déjà beaucoup. Une conversation les attendait assurément, car la Shafiq avait sûrement des questions à lui poser, et maintenant qu'il avait passé ce premier cap avec elle, il était prêt à tout lui dévoiler. Mais il n'avait jamais été proche de Zoya, et il ne pouvait risquer de tout perdre rien qu'à cause de son envie de partager sa passion.

En guise de compromis, Atos attrapa le bras de la Krushnic pendant que le brouhaha commença à s'élever : le premier élève était parti, les étranges expériences pouvaient commencer. L'adrénaline monta en flèche dans le corps du Leiden qui s'empressa de se contrôler. L'heure approchait. « Tu vas bien ? » Dans la pénombre, il ne pouvait distinguer correctement ni son regard, ni son teint, auquel cas il aurait voulu vérifier si elle avait les yeux fuyants ou un teint plus pâle que d'ordinaire. Il tenta de se rapprocher pour prendre sa voix comme seul indicateur, mais le bruit alentour faussait son écoute, il n'entendait pas bien. « Personne ne nous oblige à le faire, tu sais. » Si elle était là, pourtant, c'était qu'elle voulait quelque chose de cet objet. Elle avait une raison pour être venue ce soir. Atos espérait qu'elle ne ferait pas marche arrière, elle avait au moins eu déjà le courage de se déplacer. Peut-être entendraient-ils ce soir des cris, des pleurs, de la détresse, car appréhender les morts - et surtout ceux que l'on connaît et que l'on aime - n'était pas chose aisée. Lui-même avait mis du temps avant de s'y habituer, et ne l'était pas encore tout à fait. Ces gens qu'il entendait constamment autour de lui, ces morts qui le tourmentaient en permanence, il avait choisi de les écouter, de les voir, mais il ne prévoyait jamais ce qui adviendrait après chaque rencontre. La nécromancie était un art merveilleux, mais peut-être l'un des plus dangereux.

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Dancin' in the dark in the pale moonlight, high heels off, I'm feelin' alive. @Zoya M. Krushnic FIN JANVIER, SOIR DE LA QUETE UTILISATION DE LA PIERRE

Il était là pour lui, Atos, pas pour les autres. Il n'avait pas vraiment réfléchi au conséquence de tout ça. Lui, il avait l'habitude de faire parler les morts, de rentrer en contact avec eux. Il n'y avait, dans cet acte, aucun mal apparent, pour une chose qui lui paraissait si anodine de par son expérience. Jamais il n'aurait fini par penser que pour les autres, c'était un événement plus que spécial, ils ne venaient pas seulement pour la pierre, comme le serpentard le faisait, ils venaient pour ce qu'elle produisait, ce qu'elle pouvait leur apporter. Les dangers lui apparaissaient minimes, alors qu'ils étaient grands. Il ne se rendait pas compte. Alors il écouta le point de vue Zoya, qui n'était pas idiot. Elle avait raison, en soit, y avait de tout dans le tas, sûrement même des premières années. C'était pas quelque chose à faire à la légère, c'était un choix rude. Ces morts, ils avaient une conscience, pouvaient communiquer, mais ils n'étaient pas une personne réelle, en chair et en os, ils étaient comme un mirage, une pensée lointaine. Se détacher d'un tel contact n'était pas chose aisée, il fallait de l'habitude, et une certaine force de caractère. Et ils allaient laisser ces gamins se détruire de peine parce que leurs proches décédés allaient revenir à eux, et ils allaient y croire, ils allaient croire en l'apparition comme une réelle résurrection. Il y avait toujours une limite, toujours. La nécromancie permettait de contacter des âmes ou de réveiller des corps. Mais il n'y avait à ce jour aucun moyen de ramener une personne et son enveloppe charnelle, rien qui ne puisse leur permettre de récupérer un être cher, parti trop tôt.

Il admirait la sagesse de Zoya. Lui-même n'était pas capable de se poser tant de questions, il avait ses convictions, il fonçait tête baissée dans ce qu'il croyait être le plus avantageux pour lui. Il réfléchissait de manière égoïste, la plupart du temps, ne pesant que ses propres intérêts pour prendre une décision. D'un autre côté, il l'avait toujours trouvée un peu froussarde, à tort sûrement. Mais il voyait en elle tant de magie noire qui pourrait être exploitée. Il y avait bien des rumeurs qui circulaient, quant à sa descendance, quant à ses parents, quand à son propre sang. Un sang imprégné de cette magie impure, de cette magie sale, de cette magie incroyable. Il aurait aimé qu'elle se rende compte de cette chance inouïe qu'elle avait d'avoir auprès d'elle tant d'adeptes qui puissent lui apprendre. Atos avait appris seul, à mesure de longues années de lecture de bouquins en tout genre. Il n'avait pas eu d'instruction pour lui rendre la tâche plus facile. Zoya avait toutes les clés sous la main, elle aurait pu appréhender toutes ces choses et se joindre à une cause, selon l'allemand, louable. Oui, ils prenaient tous un risque aujourd'hui, était-ce pour ça qu'ils devaient abandonner et jeter cette pierre pour que plus personne ne la retrouve, parce qu'elle pouvait causer des dommages ? Il était plutôt de l'avis inverse. Après tout, le monde ne s'était pas forgé dans des guerres, les grandes inventions étaient souvent dues à des accidents. Alors il n'était pas contre le provoquer un peu, l'accident. « Dans tous les cas, on dit que la pierre ne ramène pas vraiment les morts, alors aucun risque, non ? » Il ne savait pas s'il croyait lui-même à ces propos, sachant qu'il aurait rêvé pouvoir la détraquer pour qu'elle accroisse davantage son pouvoir. Mais il doutait que les plus jeunes d'entre eux réussissent ce genre d'exploit. Ils tourneraient la pierre deux fois, pleureront de désespoir devant la mort, et refuseront d'y toucher dorénavant, trop effrayés par leur expérience de ce soir. « Je suis même sûr que la moitié d'entre eux ne saura pas s'en servir et reviendra bredouille. » Peu probable aussi, la pierre ne laissait guère le choix des visions qu'elle permettait, il suffisait de la tenir dans sa main pour que l'apparition n'arrive. Il continuait néanmoins à penser que les plus froussards ne tiendraient pas les 30 minutes accordées, et que les plus hardis se contenteront de faire revenir mémé pour qu'elle leur raconte les secrets de famille les plus enfouis. Ils n'auraient jamais la présence d'esprit de faire quoi que ce soit d'autres. Ils n'avaient ni ambition, ni grandeur. « Cite moi un seul de ces idiots qui auraient envie de faire renaître tu-sais-qui sans se chier dessus ? Ils sont crétins, mais pas à ce point. Ou justement, trop crétins pour pouvoir le faire. » Les seules personnes qui auraient pu avoir un cran suffisant n'avaient aucun intérêt à le faire.