Chapter III : Things end but memories last forever •• Maddope

« À ce moment précis, il y a 6 470 818 671 personnes dans le monde. Certains prennent peur, certains rentrent chez eux, certains racontent des mensonges pour s’en sortir, d’autres font simplement face à la vérité. Certains sont des êtres maléfiques en guerre avec le bien et certains sont bons et luttent contre le mal. Six milliards de personnes, six milliards d’âmes, et parfois, il ne vous en faut qu’une seule... » Certains instants semblent décisifs dans la vie. En fait, c'est ce que j'ai toujours pensée. Je croyais un jour comprendre pourquoi ma vie n'a jamais réellement eu de sens avant. J'étais certaine de trouver l'être unique créé par l'univers pour venir me compléter. J'étais sans doute une rêveuse, une idéaliste alors que je n'avais pourtant jamais eu de réel exemple du grand amour. Je savais aujourd'hui à quel point ma mère aimait mon père, un amour exclusif, un amour destructeur à la moindre menace. J'étais le grain de sable qui venait bouleverser la mécanique de leur amour parfait. J'avais ruiné ses projets d'amour parfait en naissant. J'aurais dû apprendre ma leçon depuis bien longtemps. J'aurais dû comprendre que l'amour ça fait mal et pourtant j'étais là allongée à rêvasser, fixant le ciel en pensant à ce que je ressentirais à pouvoir sentir la main rassurante de Maddox dans la mienne, déambuler dans les couloirs de l'école sans me cacher. Je m'imaginais combien je serais heureuse à l'idée d'être enfin en couple avec celui qui depuis maintenant un an m'avait fait rêver d'enfin mériter ce genre d'amour. Le souvenir du parc d'attraction serait à jamais gravé dans mon cœur comme un souvenir impérissable. Je voulais cesser de redouter demain et enfin sentir que l'avenir ne serait peut-être pas aussi sombre que je ne le redoutais il y a quelques temps encore. Je m'étais surprise il y a quelques jours à imaginer une vie de famille. Je n'en étais pas au stade où je voyais Maddox en père de famille mais je savais clairement que c'était grâce à lui que je redoutais moins de ne jamais trouvé personne qui puisse simplement m'aimer pour moi tout simplement. Pourtant, une nouvelle inattendue m'avait fait totalement paniqué dernièrement. J'avais commencé à haïr la loi de l'univers qui voulait que l'amour m'apparaisse encore et toujours comme une menace qui me faisait douter fortement de son existence. Je ne savais plus que penser alors que mon père m'annonçait les affolements de son cœur pour une femme que je ne parvenais à percevoir que comme une menace. J'étais tétanisée et bouleversée depuis que l'annonce de son mariage m'était tombée dessus comme un coup de massue. J'étais sonnée incapable de mettre des mots sur ce que je ressentais. J'aurais dû être heureuse pour lui mais je n'arrivais pas à comprendre comment tout cela était possible. Ce père incapable de m'aimer à cause de l'amour fou qu'il éprouvait pour celle qui m'avait portée en elle était maintenant amoureux d'une autre. Il y avait un tel illogisme pour moi et je rejetais tout de l'amour me mettant des œillères devant mes propres yeux pour ne pas avoir à m'avouer que j'étais de plus en plus amoureuse de Maddox. Je ne voulais pas avoir à gérer les errements de mon propre cœur quand je devais assumer ceux de mon père. Je ne voulais pas devoir gérer une éventuelle déception mais j'avais conscience que seule mon manque de confiance en moi m'amenait à penser que les choses puissent mal tourner entre nous. Pourtant, je l'évitais un peu. J'avais besoin d'encaisser la nouvelle avant de trouver le courage d'aller à lui.

Il y avait presque deux mois que nous nous étions échappé de Poudlard pour une escapade en ville. Nous avions vécu une première fois haute en couleur alors que nous goûtions au champagne pétillant sous la langue et que les aveux étaient venus pimentés notre moment ensemble. Je ne m'attendais pas à dévoiler mes sentiments, mes rêveries, mes espoirs avec une telle spontanéité. On disait que l'alcool délie bien des langues et il semblerait que rien ne soit moins vrai. J'avais abandonné toutes mes inhibitions pour connaître le bonheur de savourer ses lèvres contre les miennes en sentant mon cœur palpiter dans ma poitrine, des papillons virevolter dans mon ventre. Je me souviens de ce moment avec une douce nostalgie. J'avais eu cette envie folle de venir prendre la main de Maddox, de goûter à nouveau le goût acidulé et de barbe à papa de ses lèvres à nouveau. Mais j'avais respecté son désir de prendre le temps de réfléchir. Il m'avait exprimé son besoin de prendre le temps d'être certain de vouloir se lancer dans une relation avec moi. J'avais eu la sensation par moment qu'il m'évitait et même plus que ça qu'il me fuyait. Je l'avais aperçu mais je n'avais pas eu la moindre occasion de lui parler et je commençais vraiment à me poser des questions. Je sentais l'inquiétude monter en moi et j'avais besoin de savoir si je m'étais faite des idées en pensant que quelque chose de fort nous unissait. Mon cœur s'affole dans ma poitrine en pensant à l'éventualité de pouvoir enfin rendre réel tout ce que j'avais imaginé dans mes rêveries. Mes cheveux flottent dans la petite brise alors que le soleil est au rendez-vous aujourd'hui. La pluie est tombée assez souvent mais je sais que ce ciel sans nuage ne signifie pas que la pluie de vienne pas finalement nous surprendre. Je prends donc un pull à capuchon pour mettre au-dessus de mon t-shirt en cas de besoin, je le noue autour de ma taille par dessus ma jupe. Je m'aventure sur le basement de la Coupe de Quidditch cherchant celui qui compte à mes yeux. Je finis par l'apercevoir à proximité des stands et je m'avance vers lui. Je rougis malgré moi mais j'avais eu le temps de réfléchir à mes mots, à ceux qu'il serait bon de prononcer pour ne pas sembler trop directe ou trop distante. Je viens délicatement poser ma main sur son épaule. « Coucou Maddox. Je réussir enfin à mettre la main sur toi, tu semblais te cacher. » Je baisse la tête alors que je me rends compte que ma phrase doit ressembler plus à un reproche qu'à une taquinerie. Je le regarde soudainement désolée avant de reprendre avec toute la maladresse habituelle qui rythme nos échanges. « Pardonne-moi, je ne voulais pas te faire un reproche, ça sonne comme tel mais c'est juste qu'en fait... que je... que tu me manquais et j'avais envie de passer un moment avec toi. » Je lui souris timidement. Je me dégonfle soudainement plus très certaine de vouloir aller au bout de mon idée mais je me force et commence à parler avant de prendre trop le temps de penser et peser le pour et le contre. Je risquerais de me renoncer et pourtant je me dois de ne pas vivre avec des regrets. « J'ai entendu dire qu'il y avait une fête foraine temporaire pour l'occasion. Je n'y suis pas encore allée mais je me disais que peut-être il y aurait une grande roue... Je songeais que l'on pourrait y aller pour se rappeler des souvenirs. Enfin si ça te tente? Je comprendrais que tu n'en aies pas envie, mais juste que ça fait un an la dernière fois que nous... enfin la première fois que nous avions passé un moment particulier ensemble. » Je suis certaine que mes joues ont pris une teinte très rouge mais je voulais exprimer ce que je ressens, lui faire comprendre que je veux toujours qu'il soit mon petit ami.

Aujourd’hui, il faisait beau. Les matchs de la veille avaient beaucoup fait parler d’eux. Maddox avait décidé d’aller faire un tour du côté des stands pour voir ce qu’il s’y passait. Il fallait qu’il cesse de ruminer dans sa tente. Il fallait qu’il s’éloigne un peu de Flynn après ce qu’il avait appris. Il ne lui parlait plus depuis des jours. C’était difficile. Il ne supportait pas d’être en froid avec son meilleur ami, son frère de cœur. Cette fois, il tiendrait plus longtemps. Car il avait une bonne raison de lui en vouloir. De leur en vouloir. A ses yeux en tout cas. Maddox regardait autour de lui en se demandant ce qu’il pourrait bien acheter, s’il y avait quelque chose d’intéressant, mais surtout pas trop cher. Il ne trouva rien. Alors qu’il commençait à se dire qu’il n’y avait rien ici pour lui, une main se posa sur son épaule. Un an plus tôt, Maddox aurait très certainement sursauté à ce contact. Aujourd’hui, il avait l’impression d’aller mieux et il n’était plus aussi réticent quand on le touchait. Il se demandait qui venait l’interpeler. Nombreux étaient les élèves qui avaient une tente dans ce campement, il n’était donc pas surpris qu’on vienne le voir. Avant qu’il ne voie à qui appartenait cette main délicate, il entendit sa voix : « Coucou Maddox. Je réussis enfin à mettre la main sur toi, tu semblais te cacher. » C’était Hope. Depuis quelques jours, Maddox l’évitait. Il ne voulait plus lui parler ni la voir. Il avait appris une nouvelle qui l’avait beaucoup déçu alors qu’il s’apprêtait à accepter l’idée de faire d’elle sa première petite amie si elle le souhaitait toujours. Mais après avoir appris cette nouvelle, il n’était plus certain de le vouloir. Son cerveau rejetait l’idée. Son cœur avait été blessé. Le Serdaigle resta silencieux. Face à Hope, il ne savait pas quoi faire. Il voulait s’en aller, mais il resta planté sur place. Il savait qu’il ne pouvait pas l’éviter pour toujours, mais il n’était pas encore prêt à lui parler. Il n’y avait pas encore assez réfléchi. Il était perdu et même s’il avait été voir Mila entretemps, elle n’avait pas beaucoup pu l’aider. Elle avait tout de même conseillé à son ami de ne pas leur en vouloir autant. Sauf que le cœur de Maddox n’arrivait pas encore à leur pardonner. Il observa Hope quand elle reprit la parole : « Pardonne-moi, je ne voulais pas te faire un reproche, ça sonne comme tel mais c'est juste qu'en fait... que je... que tu me manquais et j'avais envie de passer un moment avec toi. » Il lui manquait ? Vraiment ? N’avait-elle pas envie d’aller passer du temps avec Flynn ? Peut-être avec un autre ? Le pire dans cette histoire, c’était qu’il lui en voulait pour quelque chose qu’il faisait lui aussi. Il n’avait pas l’habitude d’avoir mal au cœur de cette façon, lui qui n’avait encore jamais eu d’expérience sentimentale, d’un coup, il avait eu plus de péripéties en quelques semaines qu’il n’en avait jamais eu. Avant qu’il n’ait eu sa conversation avec son meilleur ami, Hope lui manquait aussi beaucoup. Il avait même décidé que oui, il voulait bien laisser une chance à leur histoire. Lui aussi voulait passer de nombreux moments avec elle. Il était même prêt à oublier ses sentiments pour Oktavia. Parce qu’il savait qu’Hope était une fille géniale et qu’elle ne le décevrait jamais. Il avait eu tort. Elle l’avait beaucoup déçu.

« J'ai entendu dire qu'il y avait une fête foraine temporaire pour l'occasion. Je n'y suis pas encore allée, mais je me disais que peut-être il y aurait une grande roue... Je songeais que l'on pourrait y aller pour se rappeler des souvenirs. Enfin si ça te tente ? Je comprendrais que tu n'en aies pas envie, mais juste que ça fait un an la dernière fois que nous... enfin la première fois que nous avions passé un moment particulier ensemble. » Maddox ne savait pas quoi faire. Il ne savait pas quoi dire. Il voulait juste s’enterrer six pieds sous terre pour éviter de devoir accepter son mal de cœur, pour éviter de devoir dire à Hope qu’il avait réfléchi, mais qu’il avait fini par changer d’avis. « Je suis désolé, Hope... Je ne peux pas aller à la fête foraine avec toi. » Dit-il finalement à la jeune sorcière. De toute évidence, Flynn n’avait rien dit à Hope de leur discussion ou elle se douterait que Maddox ait des réticences à se rappeler de tout ce qu’ils avaient vécu l’année passée au parc d’attraction. S’ils pouvaient transplaner, le sorcier serait déjà loin. C’était malheureusement impossible. Après cette affirmation, Maddox tourna le dos à Hope et se remit à regarder les stands qui pourtant ne l’intéressaient pas le moins du monde. Seulement, il savait que la belle rousse devait se poser mille questions et souffrir à cause de lui. Il était froid avec elle. Il l’évitait depuis des jours. Il lui devait une explication. Il devait arrêter d’être lâche. Ne lui avait-elle pas dit qu’elle préférait une vérité qui pouvait faire mal à un mensonge ? Il fit demi-tour et alla la retrouver avant de l’attirer sous un arbre, dans un coin à l’abris des oreilles indiscrètes. Une fois sous l’arbre, il lâcha sa main. Il mit un long moment avant de se mettre à parler, il la regardait avec de grands yeux brillants, emplis de déception et d’incompréhension : « J’ai discuté avec Flynn. Je lui ai parlé de toi… Je… je voulais son avis avant de sortir avec toi. Il m’a dit qu’il avait quelque chose à m’avouer. Et toi, Hope ? Tu n’as rien à m’avouer ? » Maddox se mordit la lèvre. Il voulait lui laisser une chance de s’expliquer. Il voulait savoir pourquoi elle avait fait ce qu’elle avait fait. Il était tombé de haut quand il avait appris que Flynn et elle s’étaient embrassés cette année… et plus encore. Il ne savait pas exactement ce qui s’était passé car il s’était immédiatement fermé et n’avait plus rien écouté. Il en voulait tellement aux deux. Hope et Maddox s’étaient rapprochés depuis la journée au parc d’attraction. Il l’avait embrassée. Il avait effacé ses souvenirs, mais il commençait doucement à lui ouvrir son cœur. Et elle était allée flirter avec son meilleur ami, avec son frère. Il avait été tellement choqué de l’apprendre, tellement déçu. Il n’y avait probablement rien qu’elle puisse dire qui ne puisse le faire se sentir mieux.

« Ça aurait pu être n’importe quel mec, Hope. Mais non, t’as choisi celui de qui je suis le plus proche. Dis-moi, à quoi tu joues ? Ça te plait de jouer avec mes sentiments ? Je te pensais sincère avec moi… Tu disais que jamais tu ne m’abandonnerais, tu disais que je comptais pour toi… » Maddox versa quelques larmes de colère et de tristesse. Il vérifia que personne ne pouvait le voir. Il se sentait tellement nul. Il n’était pas suffisant, Hope était déjà allée voir ailleurs alors qu’ils n’étaient même pas ensemble. Toutes les filles étaient folles de Flynn. Maddox n’était rien à côté. Alors entre Hope qui avait choisi Flynn même pour quelques heures et Oktavia qui était fiancée à Thomas, il se sentait tellement nul et il se détestait. Elle lui avait dit qu’il ferait rêver toutes les filles du monde, c’était un mensonge. Maddox était tellement blessé qu’il ne voyait même pas qu’il lui faisait aussi du mal. Il était aveuglé par sa déception. « Tu peux emmener Flynn sur la grande roue, tu peux emmener qui tu veux… Je… je ne veux plus te voir. » Ce qu’il craignait qu’il arrive finit par arriver : son amitié avec Hope était terminée. Maddox réagissait peut-être excessivement, mais il ouvrait enfin son cœur à une fille et il avait l’impression de se prendre mille sorts en plein cœur.

Le regard est le reflet de l'âme. On dit que dans les yeux, on peut lire toutes les vérités du monde. Je ne sais plus à qui dit cela, sans doute un philosophe quelconque. Mon cœur se fissure alors que je peux découvrir dans le regard de Maddox qu'il ne veut pas passer de temps avec moi, qu'il n'avait pas envie de me voir. Je n'arrive pas à comprendre ce que je lis dans ses yeux alors qu'il semble m'en vouloir pour une raison qui m'échappe. Je ne saurais décrire ce que je ressens à la seconde où je prends conscience que mes rêves peuvent bien partir en fumée. Je me sens tellement idiote d'y avoir cru car je me rends compte que peut-être qu'il se moque de moi depuis le tout début. J'ai mal au cœur et je dois lutter pour ne pas simplement paniquer et fuir d'ici aussi vite que possible. J'ai envie de pleurer mais je m'accroche désespéré au maigre espoir que j'ai mal interprété cette lueur dans son regard. Je m'efforce de ne pas me laisser envahir par cette forme de désespoir à l'idée que j'ai pu le décevoir assez pour lui faire passer l'envie de me côtoyer même de manière purement amicale. Mon cœur bat beaucoup trop vite dans ma poitrine alors que je ne comprends définitivement rien à ce qui se passe. Je devine sans grand mal qu'il a changé d'avis sur le fait que nous puissions un jour former un couple mais je n'ai pas la moindre raison sur la cause de ce changement soudain. Je lui ai ouvert mon cœur mais je ne me souviens pas d'avoir pu dire quelque chose de travers depuis lors. On s'est à peine croisés sauf à la fête forcée mais si je me suis amusée ce soir là, je ne crois pas avoir fait quelque chose de répréhensible. Il a peut-être cru que je m'intéressais à Dimka comme j'ai dansé avec lui. Je continue de réfléchir alors que la peine gagne petit à petit en intensité. Je ne sais pas comment la mettre sous silence et je me fais violence pour ne pas le supplier de m'expliquer. J'ai l’impression que la scène se déroule au ralenti. Je l'entends me dire que non il ne veut pas m'accompagner. Je le vois me tourner le dos et s'éloigner. Je semble incapable de réaliser ce qui se passe, de tout enregistrer alors que la surprise me laisse sans voix mais surtout tétanisée. J'ai l'impression que mon cœur bat très vite dans ma poitrine. Je transpire. J'ai mal dans la poitrine. Je tremble et transpire. Je cherche mon air comme si je n'arrivais plus à respirer, cela me rappelle la sensation que j'ai ressenti quand Rowan a serré ma main autour de ma gorge. Je me sens totalement déconnectée du monde autour de moi ne réalisant pas vraiment que Maddox est revenu, ni même que sa main se glisse dans la mienne pour me guider à l'écart. Cette fois, je ne me sens plus protégée, à l'abri de la souffrance parce qu'il me tient la main. Je n'ai plus ce sentiment de protection et d'invincibilité. Il y a juste de la douleur alors que je suis en état de panique. Je n'arrive pas à calmer les palpitations de mon cœur dans ma poitrine et c'est encore pire quand il relâche ma main. Je viens serrer mes bras autour de moi comme pour me rassurer et me protéger alors que sa froideur provoque une profonde incompréhension. Je peux lire au plus profond de ses yeux des sentiments que je n'aurais jamais voulu y voir. Je me sens honteuse alors que je ne sais même pas encore ce que j'ai fait de mal mais ça ne peut qu'être de ma faute. Je ne lui mets pas la pression le laissant décider quand enfin briser le silence. Mais quand il prend enfin la parole, je ne peux nier que je ne m'étais attendue à rien de tel. Flynn? Je me demande ce qu'il vient faire dans cette histoire? Moi des aveux à lui faire? Soudain, je prends conscience ce à quoi il fait allusion et j'ai la sensation que tout le sang quitte mon visage.

Je ressens une profonde colère contre le rouge et or. Il semblerait qu'il n'avait pas pu s'empêcher bien longtemps d'aller se vanter auprès de son meilleur ami. Il avait visiblement éprouvé le besoin de fanfaronner. Je n'aurais pas vraiment dû m'attendre à mieux, ce n'était pas une réelle surprise. Mais je n'avais pas le droit de blâmer North car j'étais maître de mes propres actions, j'avais fait mes propres choix. Je regrettais que partiellement de m'être abandonnée au moment. Mais je n'aurais jamais rien fait de tel si j'avais su que ça provoquerait une telle déception au cœur de Maddox. À sa question, je cherche mes mots mais je me sens totalement désarmée comme incapable de savoir comment agir. Je voudrais pouvoir lui expliquer et je voulais lui dire que je n'avais pas la moindre idée de ses sentiments quand je me suis lâchée. Je me mentais aussi sur mes propres sentiments persuadée de ne pas avoir le droit de vivre cet amour. « Maddox, je sais que j'aurais dû... » Mais il ne me laisse même pas le temps de poursuivre. Je sens des larmes me monter aux yeux alors qu'il m'accuse d'avoir joué avec lui. Je suis totalement sous le choc alors que je n'ai jamais eu l'intention de lui faire du mal. Je baisse la tête alors que la honte m'écrase et j'ai l'impression d'être devenue une salope en l'espace de quelques instants. Je ne mérite pas que Maddox puisse m'aimer. Je ne suis pas digne de devenir sa petite amie, il a totalement raison. Je me sens écrasée encore plus par la tristesse et le dégoût de moi-même quand je vois ses larmes. C'est ma faute totalement mais quand il me dit qu'il ne veut plus me voir, je ne peux retenir un petit cri de douleur. « Non. Je t'en supplie Maddox, j'ai besoin de toi dans ma vie. Je ne voulais pas te blesser. Je te promets que tu peux vraiment me faire confiance. Je n'ai jamais joué avec tes sentiments. » Mes larmes ont un goût salé sur mes lèvres. Je secoue la tête alors que j'ai peur que finalement lui aussi m'abandonne. Je mélange sans doute tout mais c'est comme si c'était la preuve que je ne mérite tout simplement pas d'être aimée. Je me refuse à me résigner sans me battre. Mon amitié avec Maddox ne peut pas se terminer surtout que je sais aujourd'hui que je suis sincèrement tombée amoureuse de lui. « Maddox, je ne savais pas que tu avais des sentiments pour moi. Je ne savais pas pour le baiser sur la grande roue quand ça s'est produit avec Flynn. C'était avant notre sortie. Je sais que c'est pas une excuse mais c'est toi que j'aime Maddox. Je te le promets. S'il te plaît, laisse-moi une chance de me rattraper, de me faire pardonner. Je peux te prouver que je ne me suis jamais amusée avec tes sentiments. Je ne vais jamais t'abandonner, jamais, même si tu me repousse, que tu ne veux plus me voir. Tu peux refuser de me parler mais je ne vais pas accepter. J'ai commis une erreur mais... je regrette. » J'éprouve une réelle peine à l'idée que Maddox m'en veuille au point de penser à ne plus jamais me parler. Je sais qu'il doit se sentir trahi mais peut-il réellement me reprocher quelque chose que je n'aurais probablement jamais fait s'il ne m'avait pas enlevé mes souvenirs? Je sais que si j’avais eu le moindre espoir que mes sentiments soient réciproques alors je n'aurais même pas donné la possibilité à Flynn de poser ses lèvres sur les miennes. Je me sens totalement désespérée et ça me pousse à commettre ce qui est probablement une erreur mais je murmure la voix faible, proche de se briser. « Je n'aurais jamais rien fait si j'avais pu me souvenir de ce qui s'est passé sur la grande roue. » Mais je ne réfléchis pas vraiment, les émotions m'en laissent totalement incapables et je suis mon instinct venant l'embrasser avec un petit côté désespéré.

Tout aurait été tellement plus simple si au moment où Maddox avait fait demi-tour, il ne s’était pas retourné pour revenir vers Hope. Il aurait dû fuir comme il l’avait toujours fait. Il avait entraîné Hope un peu plus loin, à l’abri des oreilles indiscrètes. Donnant une chance à la jeune femme de s’expliquer, il patientait le cœur serré. Allait-elle lui avouer ce qu’il s’était passé ? Allait-elle nier ? Même s’il était en colère contre Flynn, Maddox faisait pleinement confiance à son frère de cœur. Jamais il ne lui aurait menti à ce sujet. Il savait qu’il était probablement égoïste de penser qu’Hope l’aurait attendu sans qu’il n’ait jamais confié ses sentiments à qui que ce soit. Elle n’aurait jamais pu le deviner. Il lui avait effacé la mémoire. Il n’en était lui-même pas certain. Et elle, qui s’était endormie dans ses bras le soir où ils avaient été au parc d’attraction, n’en était sûrement pas certaine non plus. Il s’en voulait d’être lâche. Il s’en voulait de ne pas être comme Flynn. Il avait mal de penser qu’elle avait préféré Flynn à lui. « Maddox, je sais que j'aurais dû... » Le Serdaigle ne lui laissa pas le temps de poursuivre et l’interrompit. Sa jalousie envers Flynn n’avait jamais été aussi forte. Une petite part de lui avait toujours envié le Gryffondor pour la vie qu’il avait mené, la famille qu’il avait, les amis, les filles et l’humour. Flynn avait toujours été très haut placé dans l’estime de son camarade. Ce qui lui faisait d’autant plus mal. Il versa des larmes qu’il n’avait pu retenir. Son cœur était sur le point d’exploser quand il déclara à la belle rousse qu’il ne voulait plus la voir. Cette dernière phrase fit réagir Hope. Elle pleura elle aussi. « Non. Je t'en supplie Maddox, j'ai besoin de toi dans ma vie. Je ne voulais pas te blesser. Je te promets que tu peux vraiment me faire confiance. Je n'ai jamais joué avec tes sentiments. » Déclarer qu’elle ne voulait pas le blesser était facile, le mal était fait. Il secoua doucement la tête. Elle n’avait pas besoin de lui dans sa vie puisqu’il était si facilement remplaçable. Elle trouverait quelqu’un d’autre. Des gars comme Flynn, il n’y en avait peut-être pas des milliers, mais entre Flynn et Maddox, il y avait une infinité de garçons qui pourraient sans doute lui convenir. Il se claqua mentalement en se disant qu’il ne voulait voir Hope avec personne d’autre que lui. C’était trop tard. Et Hope ne lui appartenait pas. Elle l’avait bien prouvé. « Maddox, je ne savais pas que tu avais des sentiments pour moi. Je ne savais pas pour le baiser sur la grande roue quand ça s'est produit avec Flynn. C'était avant notre sortie. Je sais que c'est pas une excuse, mais c'est toi que j'aime Maddox. Je te le promets. » Il eut un gros pincement au cœur quand il entendit qu’elle l’aimait. Il ne voulait pas y croire. Il refusait d’y croire. Il ne valait pas mieux que Flynn. Elle ne pouvait pas avoir embrassé Flynn et l’aimer lui. Elle ressentait forcément quelque chose pour le Gryffondor. Pour Maddox, c’était impossible qu’une telle chose soit arrivée sans qu’il n’y ait des sentiments en jeu dans cette histoire. « S'il te plaît, laisse-moi une chance de me rattraper, de me faire pardonner. Je peux te prouver que je ne me suis jamais amusée avec tes sentiments. » C’était trop tard. Des larmes coulèrent à nouveau sur les joues de Maddox alors qu’il reniflait. Elle ne pouvait pas le lui prouver parce qu’il ne pourrait plus jamais lui faire confiance. Il aurait toujours un doute. Il se dirait qu’elle allait voir ailleurs ou qu’elle trouverait toujours mieux que lui. « Je ne vais jamais t'abandonner, jamais, même si tu me repousses, que tu ne veux plus me voir. Tu peux refuser de me parler, mais je ne vais pas accepter. J'ai commis une erreur, mais... je regrette. » Hope avait commis une erreur avec Flynn. En avait-elle commis d’autres ? Il doutait. Pouvait-il juste lui pardonner et reprendre où ils s’étaient arrêtés ? La douleur dans son cœur lui disait que non. Peut-être qu’il avait tort, peut-être que cette souffrance s’apaiserait et qu’il finirait par pouvoir l’aimer à nouveau, mais ce jour-là, elle aurait probablement déjà tourné la page.

« Je n'aurais jamais rien fait si j'avais pu me souvenir de ce qui s'est passé sur la grande roue. » Murmura Hope à l’attention du garçon. Elle ne l’avait probablement pas prononcé dans ce sens, mais la colère lui fit entendre cette remarque comme un reproche, comme si elle lui disait que c’était de sa faute si elle avait embrassé Flynn parce qu’il lui avait ôté ce souvenir. C’est alors que Maddox vit Hope s’approcher pour l’embrasser. Son cœur se mit à battre à cent à l’heure. Maddox posa doucement sa main sur l’épaule de la belle rouquine avant qu’elle ne puisse poser ses lèvres sur les siennes, l’arrêtant ainsi dans son geste. Il ne pouvait vraiment pas embrasser Hope à cet instant, il était trop en colère contre elle. Il retira sa main quand elle comprit qu’il ne la laisserait pas l’embrasser. « Il n’y avait pas que ce baiser, Hope. Il y a eu plein d’autres moments dans cette journée qui auraient dû te mettre sur la piste. Tu peux me reprocher autant que tu veux d’avoir effacé ce souvenir, je n’ai touché à rien d’autre. Je sais que j’ai du mal à montrer ce que je ressens, mais quand je te tenais la main, quand je te serrais dans mes bras, nos sourires, nos regards, nos rires… tout ça, tu l’as oublié ? Quand je suis resté et que tu t’es endormie dans mes bras, tu l’as oublié ? Je ne l’aurais pas fait pour n’importe qui. » Et bien plus encore, dans les lettres que Maddox lui avait envoyées, il y avait forcément des indices. Quand ils s’étaient revus à Poudlard, ces sentiments n’avaient pas disparu. Ils ne s’étaient juste pas développés comme ils auraient pu l’être. Maddox se tourna un peu pour ne plus lui faire face. « Tu ne fais que te donner des excuses. Tu savais… si tu prétends que tu ne le savais pas, pour mes sentiments envers toi, tu aurais dû le savoir… Si tu ne l’as pas remarqué, c’est parce que tu ne m’aimais pas assez. » Maddox était très amer de la tournure qu’avait pris la situation. Il reprochait à Hope ce qu’elle aurait aussi pu lui reprocher. Il n’avait peut-être pas embrassé la meilleure amie de la jeune fille, mais il y avait eu Oktavia et Dimka. Ce qui lui faisait se dire qu’il n’y avait peut-être pas eu que Flynn pour Hope. Il avait vu comment elle avait dansé avec Dimka lors de la fête de Serdaigle et il connaissait Dimka. Il se mordait la joue alors que son cœur lui criait de la blesser et de la protéger en même temps. « Je suis désolé. Je crois que je ne pourrai plus jamais te faire entièrement confiance… et je crois que rien ne sera plus jamais comme avant entre nous. Et tu ne devrais pas me faire confiance non plus… je ne suis pas irréprochable. » Sans en dire plus, il voulait faire comprendre à Hope qu’il n’y avait pas qu’elle qui avait fait une erreur dans cette relation, qu’elle n’était pas la seule fautive. Il savait qu’elle souffrait et qu’elle s’en voulait énormément, il voulait qu’elle lui en veuille aussi. « Je n’aurais jamais été le petit-ami parfait que tu aurais pu t’imaginer. » Depuis tout à l’heure, Maddox ne regardait pas Hope, mais cette fois, il se tourna vers elle. Il hésita un instant avant de lui faire part d’une dernière requête : « Si quelque part tu tiens encore à moi… ne t’approche plus de Flynn. » Il ne pourrait pas supporter d’apprendre qu’ils s’étaient à nouveau rapprochés. Il savait qu’il donnait à Hope les armes pour le blesser, mais il espérait qu’elle ne les utilise pas. Il sous-entendait aussi qu’il ne voulait plus qu’ils se parlent, mais il était certain qu’Hope et Flynn n’iraient pas jusque-là pour ses beaux yeux. Tant qu’ils ne se parlaient pas sous son nez avant un bon moment, il devrait être capable de pouvoir tolérer les voir discuter un jour.

Par moment, on ne réagit tout simplement pas dans la vie. On écoute notre instinct de survie et on lui obéit sans même songer combien ce geste de désespoir peut être inconsidéré. On n'arrive plus à penser quand la peur et la douleur se font trop importantes pour même simplement laisser la moindre chance à l'esprit d'appréhender une réalité qui fait bien trop mal. Dans les films d'horreur, on se demande pourquoi la fille hurle de peur attirant l'attention de son meurtrier alors qu'elle s'en serait peut-être sortie si elle avait su se taire. On se demande aussi pourquoi elle ne se cache pas au lieu de courir tandis qu'elle ne souffre même pas la distance et que ses chances d'échapper aux funestes destins sont pour ainsi dire nulles. On rigole devant son écran traitant l'autre d'idiot d'avoir même pu penser une seule seconde que c'était une brillante idée. Mais il est facile de juger quand on est confortablement installé. Dans la vraie vie, notre cerveau nous fait cruellement défaut quand tout autour de nous, on ressent l'étau qui se resserre. Je prends conscience combien je fais pitié quand il comprend mon geste de désespoir et le stoppe en plein élan. La honte m'écrase alors que je la ressens avec la force d'une gifle. Je me sens malheureuse en cet instant précis. Je doute de moi craignant de m'effondrer si je devais me rendre compte que finalement, mon cœur a bien été brisé par ce qui vient de se produire. Ma mère me l'a brisé une fois, je doute de réussir à me relever une seconde fois. Je ne cherche pas à cacher ce sentiment de perdre le contrôle qui m'accable alors que tenant à peine debout, je pose ma main sur l'arbre pour m'y retenir. Je ne comprends pas pourquoi la vie s'acharne ainsi? J'avais quelqu'un en qui j'avais totalement confiance, à qui je me sentais prête à offrir mon cœur J'avais cru ne jamais mériter l'amour de personne mais il avait brisé cette certitude. Et en cet instant précis, ce maigre espoir auquel je me suis accrochée vient de se fracasser au sol volant en éclats, des millions de petits éclats qui ne pourront jamais se recoller. Je veux fuir cette vie. Je veux me détacher de mon corps pour m'enfuir. Je ne veux plus laisser le monde m'atteindre. Je ne saurais décrire ce que je ressens en cet instant précis. En fait, je crois que je ne ressens plus vraiment rien du tout sauf une profonde indifférence quant à l'avenir, ma propre existence. Je voudrais aller m'enfermer dans un coin pour me convaincre que ce n'est pas réellement en train de se passer. Je veux croire que tout cela n'est qu'un vilain cauchemar dont je vais me réveiller mais pourtant la douleur dans ma poitrine me confirme que je suis bien réveillée et que tout cela est terriblement réel.

Reproches? Mes mots n'en étaient pas. Il est celui qui m'accuse et m'accable. Il est celui qui fait peser sur mes épaules le poids de la culpabilité de cet effondrement. Il ne me regarde même plus et je me sens invisible. J'éprouve la sensation que ma douleur ne compte pas, l'indiffère totalement. Il semble avoir déjà tourné la page et je redoute que bientôt je n'apprenne au hasard d'une conversation, qu'il vient de donner son cœur à une autre. Je me sens terriblement en colère contre moi-même de souffrir autant pour une personne qui semble m'avoir menti quand il prétendait ne pas m'abandonner. J'ai tout gâché mais je croyais que Maddox aurait compris que l'erreur est humaine. Je pensais qu'il pourrait pardonner ou accorder une chance, pas qu'il resterait de marbre devant le poids écrasant de mes regrets et de mes remords. Je ne le reconnais plus. Il n'est plus celui dont j'ai pris la main cette journée là pour le rassurer tandis que la foule autour l'angoissait. La douleur me fait divaguer. Je sais que je n'ai pas le droit de le blâmer ou de douter de lui mais je suis tout simplement incapable de trouver comment bien exprimer les émotions que j'éprouve. Mais il a raison quand il affirme que j'aurais dû le savoir avec certitude après le parc même sans qu'il me le dise ou me donne ce baiser. Je suis tellement nulle de ne pas m'en être rendue compte et j'ai beau cherché un coupable, je ne peux que me blâmer moi-même. « Tu as raison que j'aurais dû comprendre mais je pensais ne jamais mériter l'amour de personne. Je ne savais pas ce que c'est qu'aimer et encore moins être aimée. J'ai rien oublié de ces moments, ils m'ont permis de tenir le coup toute cette année. Mais je savais pas comment identifier ce que tu ressentais et ce que je ressentais. J'avais jamais été amoureuse. J'avais jamais cru que quelqu'un puisse vraiment s'intéresser à moi. J'étais perdue. » Je le suis toujours ceci dit. Je ne veux plus tomber amoureuse si cela doit faire aussi mal. Je ne veux plus jamais donner mon cœur à personne si ensuite, la douleur doit être si forte. J'ai été idiote de croire que lui et moi pourrions avoir un quelconque avenir si à la première difficulté, il me laisse tomber. Je ne mérite sans doute rien de plus. Mais je n'ai plus confiance, ni en lui, ni en la vie en cet instant précis. Son ton accusateur et ses mots me donnent l'effet de coups de couteaux en plein cœur Il dit que je ne l'aimais pas assez. Mais lui alors? Pourquoi ne pas avoir pu me rassurer sur le fait de vouloir un nous quand on a été à Londres? Pourquoi il m'a demandé d'attendre? « Toi tu ne m'aimais pas assez Maddox sinon tu me laisserais une chance. Tu n'aurais pas eu besoin de réfléchir mais tu aurais dit vouloir être avec moi. Tu me reproches des choses que tu ne fais pas toi-même. »

J'éprouve le besoin de me défendre au moins un peu. Je sais que je porte presque toutes les responsabilités sur mes épaules mais si je peux m'en épargner quelques uns. Je déglutis péniblement quand il m'assène le coup fatal. Jamais rien ne sera plus comme avant. Mon premier réflexe est de le regarder avec colère voulant qu'il enlève ces mots là. Je voudrais lui dire de se taire et qu'il ne sait pas ce qu'il dit. Je voudrais me battre pour ne pas devoir me rendre à l'évidence que je l'ai perdu. Mais... Je ne peux nier que de mon côté quelque chose aussi s'est brisé. Je ne peux pas m'imaginer lui confier ma vie un jour si elle devait être en danger. J'aurais peur qu'il ne finisse par me trahir. J'ai l'impression qu'en cet instant on vit sur des planètes totalement différentes. Je finis par confirmer faiblement ses mots, lui donner raison. « Non plus rien ne sera jamais comme avant. » Je viens rageusement essuyé mes larmes sur mes joues. Mais je réalise alors ce qu'il vient de dire et ma voix se fait plus assurée alors que je demande ressentant une peur vivace que mes doutes se révèlent avérés. « Tu as embrassé une autre personne? Qui? J'ai le droit de savoir. » S'il me reprochait mon manque d'honnêteté, j'avais le droit d'exiger qui le soit avec moi à son tour. On dit que l'indifférence tue plus que la haine. Rien ne m'a jamais semblé plus vrai qu'en cet instant alors que je me sens même plus digne d'un seul regard du né moldu sauf quand il vient former cette requête. Je voudrais lui dire qu'il n'a pas le droit de me demander cela mais je finis par baisser la tête écrasée par la honte. « Je tiens encore à toi, c'est toi qui ne tient plus à moi. Je ne compte pas m'approcher de lui, ne jamais lui adresser la parole. Je ne veux jamais même devoir le regarder à nouveau. » Je suis en colère contre le Gryffondor d'avoir été se vanter auprès de son ami comme pour exposer un trophée. Je n'ai pas non plus envie de lutter. Je me sens mise à terre tout simplement, comme si j'avais été ruée de coups sauf que mes blessures sont à l'intérieur. Je lui tourne le dos à mon tour comme pour me protéger alors que j'ai tellement de peine. J'essaie de me convaincre que j'ai vécu pire et que je finirai par m'en remettre mais c'est difficile en cet instant précis. Je suis d'une humeur sombre en cet instant. Je sais qu'il va falloir énormément de temps avant que je n'arrive simplement à parler de ce qui vient de se produire à quiconque. Je n'imagine pas aller me confier à Pandore qui semble enfin flotter sur un nuage de bonheur bien mérité même si c'est avec une personne que j'ai en horreur. Je veux simplement tout oublier et profiter de chaque seconde pour noyer ma peine. La vie est faite de défaites et de victoires. C'est une défaite cuisante qui vient de m'être infligée.

Face à Hope, Maddox ne fléchissait pas. Il voulait qu’elle souffre autant qu’elle l’avait fait souffrir. Il voulait qu’elle se sente coupable d’avoir brisé son cœur comme on ne l’avait jamais brisé. Il s’était senti trahi et avait l’impression qu’on lui avait piétiné le cœur. Hope ne méritait plus son amitié. Il ne voulait plus la voir. Plus il lui parlait et plus il était triste et en colère. Hope aurait dû réaliser qu’il avait des sentiments pour elle. Il lui en voulait égoïstement. Car il n’était pas seul dans cette histoire et il savait qu’elle avait mal au cœur elle aussi. Pourtant, elle avait embrassé Flynn comme s’il n’allait jamais l’apprendre. Elle lui avait caché la vérité depuis tous ces mois. Il était son meilleur ami. Il ne pourrait jamais se remettre d’une telle trahison de la part de deux des personnes les plus chères à son cœur. « Tu as raison que j'aurais dû comprendre, mais je pensais ne jamais mériter l'amour de personne. Je ne savais pas ce que c'est qu'aimer et encore moins être aimée. J'ai rien oublié de ces moments, ils m'ont permis de tenir le coup toute cette année. Mais je savais pas comment identifier ce que tu ressentais et ce que je ressentais. J'avais jamais été amoureuse. J'avais jamais cru que quelqu'un puisse vraiment s'intéresser à moi. J'étais perdue. » Le plus difficile dans cette histoire, c’était qu’Hope et Maddox se ressemblaient sur de nombreux points. Ils manquaient tous les deux cruellement de confiance en eux. Maddox non plus ne pensait pas mériter qu’on l’aime. Une de ses premières réactions fut de se dire qu’il avait été stupide de croire qu’une fille comme Hope avait pu tomber amoureuse de lui. Hope prétendait ne pas avoir oublié ces moments et pourtant, le jour où elle avait embrassé Flynn, ces souvenirs s’étaient volatilisés. Elle avait parfaitement qui était Flynn pour Maddox. Elle prétendait avoir été perdue. Au fond, il se dit qu’elle lui disait peut-être la vérité. Il était comme elle dans cette histoire, il s’était perdu. Reconnaître à quel point ils étaient similaires ne faisait que lui faire plus de mal. Ils étaient trop les mêmes pour être réellement compatibles. Ils ne pouvaient que se faire du mal avec leurs incertitudes et leurs doutes. « Toi tu ne m'aimais pas assez Maddox, sinon tu me laisserais une chance. Tu n'aurais pas eu besoin de réfléchir, mais tu aurais dit vouloir être avec moi. Tu me reproches des choses que tu ne fais pas toi-même. » Maddox serra les poings par frustration. Il savait qu’elle avait raison. Il lui reprochait des choses qu’il pourrait lui-même se reprocher. Et pourtant, il ne s’était jamais dit qu’il ne pouvait pas aimer Hope. Est-ce qu’il ne l’aimait pas assez ? C’était une possibilité que le brun commençait à envisager en entendant les mots de la jeune femme. Il était si aveuglé par sa déception qu’il se demandait comment il avait fait pour avoir des sentiments pour elle, qui le faisait à présent tant souffrir.

« Non plus rien ne sera jamais comme avant. » Répondit la belle rousse quand il dit qu’il ne pourrait plus jamais lui faire confiance. Maddox avait remarqué qu’elle s’en voulait beaucoup, et même s’il lui en voulait bien plus, il voulait qu’elle aussi lui en veuille au même point. Alors il lui révéla qu’elle non plus ne devrait pas lui faire confiance. Il n’était pas aussi irréprochable et parfait qu’elle pourrait croire. Maddox vit la colère passer dans le regard de la jolie Hope, puis les larmes vinrent embrumer ses yeux et coulèrent sur ses joues. Des larmes de tristesse ou des larmes de colère, le garçon n’arrivait pas à faire la différence, elle ne le pouvait probablement pas non plus. « Tu as embrassé une autre personne ? Qui ? J'ai le droit de savoir. » Maddox détourna le regard. Elle ne pouvait pas lui demander la vérité comme s’il la lui devait. Il ne lui devait absolument rien. Elle avait embrassé son meilleur ami. Il n’avait pas été embrasser Pandore. Il n’avait pas à lui révéler l’identité de cette personne, de ces personnes, car il avait embrassé Dimka et avait été embrassé par Oktavia. S’il ne pouvait pas nier avoir fait le premier pas vers le Russe, c’était Oktavia qui avait fait un pas vers lui. Et il ne l’avait pas repoussée, ce qui le rendait tout aussi responsable. Il ne lui répondit pas et lui dit de ne plus s’approcher de Flynn si elle tenait encore un peu à Maddox. « Je tiens encore à toi, c'est toi qui ne tient plus à moi. Je ne compte pas m'approcher de lui, ne jamais lui adresser la parole. Je ne veux jamais même devoir le regarder à nouveau. » Hope semblait vraiment en colère contre le Gryffondor pour avoir révélé la vérité à Maddox. Ce qui signifiait qu’elle aurait voulu ne jamais lui dire la vérité et pour cette raison, il se sentait un peu reconnaissant envers Flynn. Au moins lui ne voulait pas lui mentir. Hope lui tourna le dos et Maddox se dit qu’il était peut-être temps de partir. Il lui avait dit tout ce qu’il avait à lui dire. A présent, il ne voulait plus la voir ou lui parler. Ils étaient dans la même maison à Poudlard, ce serait difficile, mais ils y arriveraient. Tout comme il réussissait à éviter Flynn alors qu’ils dormaient dans la même tente ces derniers jours. Maddox était en colère et même s’il voulait la contredire, lui dire qu’il tenait toujours à elle, il ne dit rien. « Au revoir, Hope. » Lança simplement Maddox avant de s’éloigner et de s’en aller cette fois définitivement. Ils s’étaient dit des mots blessants, ils s’étaient fait souffrir, il fallait à présent qu’ils guérissent chacun de leurs côtés pour peut-être espérer un jour se pardonner et retrouver l’amitié qu’ils avaient perdu.