Au début du mois d’octobre, Sakura commençait à se réhabituer à Poudlard. Au début, c’était très difficile pour elle de revenir à l’école de magie. L’année dernière, elle avait rejeté ses études jusqu’à la dernière minute. A cause de son comportement, elle avait failli ne pas pouvoir passer en septième année. Et comme par miracle, elle n’avait pas été forcée à redoubler. Ses notes étaient loin d’être les meilleures, mais elles avaient suffi. Sa motivation à enfin se mettre au travail avait dû convaincre les professeurs. Cette année, Sakura avait décidé de faire les choses différemment. Elle ne perdait pas l’espoir d’interrompre ses études et de retourner au Japon, mais en attendant, elle n’allait pas se laisser déborder par ses études. Elle ne voulait pas avoir à prendre des cours particuliers auprès de Katarina ou d’autres élèves qui ne souhaitaient pas réellement l’aider. La Japonaise passait donc un peu plus de temps à écouter en classe qu’à rêvasser ou à faire des bêtises. De temps en temps, son côté rebelle ressortait, mais le changement était radical, surprenant plus d’un de ses camarades et professeurs. Certains venaient même vers elle alors qu’avant, ils n’osaient pas. Elle s’était mise à fréquenter de temps en temps la bibliothèque, et pas seulement quand elle y était obligée. Sakura faisait des efforts en attendant de trouver une réelle solution, en attendant qu’on l’autorise à partir d’ici, même temporairement. Elle avait besoin de parler à son agence, d’envoyer un message à ses fans, de demander à nouveau qu’on l’attende, elle avait besoin de savoir qu’on l’attendrait le temps qu’il faudrait, qu’elle avait toujours de la valeur à leurs yeux. Peut-être que tout commencerait par un hibou, un hibou à Kaho. Depuis quelques jours, elle réfléchissait à ce qu’elle pourrait bien écrire à celle qui était autrefois sa meilleure amie. Elle avait besoin de savoir qu’elle l’était toujours. Bien sûr, aujourd’hui, Sakura avait Brooke, mais son cœur était assez gros pour avoir plusieurs meilleurs amis. Elle avait aussi eu Daisuke par le passé. Brooke et Kaho ne se ressemblaient en rien, c’était d’ailleurs assez drôle si on y réfléchissait, de penser que deux personnes aussi différentes pouvaient si bien s’entendre avec Sakura. Alors qu’elle retournait dans son dortoir en compagnie d’un auror, après avoir été à la bibliothèque, la Serpentard fut interpellée par une silhouette qu’elle connaissait bien, celle d’un Gryffondor qui ne laissait pas son cœur indifférent. Sakura indiqua à l’auror qu’elle connaissait le chemin et qu’elle ne risquait rien à partir d’ici, qu’il pouvait maintenant la laisser, ce qu’il fit car même s’ils étaient chargés de la sécurité des élèves, les aurors n’étaient pas gardiens de prison et avaient d’autres choses à faire. Sakura s’approcha du Gryffondor en essayant de ne pas le surprendre. « Lionel ? » Elle était si heureuse de le voir, elle ne pensait que l’apercevoir plus tard au dîner, mais si elle pouvait passer quelques minutes avec lui, là tout de suite, elle en serait ravie. Le Gryffondor était toujours d’excellente compagnie et il était une des raisons pour lesquelles Sakura n’avait pas tenté de s’échapper. Elle se serait sûrement fait prendre, mais sans lui, sans Brooke, il n’y avait pas grand-chose qui la retenait entre ces murs. « Lionel ? Qu’est-ce que tu fais là ? » Sakura trouvait Lionel bien silencieux, bien différent de d’habitude. Quelque chose n’allait pas, elle pouvait le ressentir. Mais elle savait bien que cela ne datait pas d’aujourd’hui. Depuis la rentrée, même s’il tentait parfois de le cacher, elle voyait bien qu’il était dévasté, loin d’être celui qu’elle avait connu l’année dernière.
« Ça va pas, Lionel ? » Demanda à nouveau la sorcière. Elle ne voulait pas abandonner, elle voulait le faire parler, le faire s’exprimer sur ce qu’il ressentait. Ils étaient amis, il pouvait se confier à elle. Il l’avait parfois fait, mais ils parlaient peu de leurs souffrances, en tout cas, Lionel en parlait moins qu’elle. Il était plus secret, plus mystérieux. Le voir dans cet état lui donnait tellement envie de le prendre dans ses bras, mais elle ne fit aucun geste vers lui, parce qu’on risquait de les voir. Sakura réalisa où se trouvait Lionel. Il n’était pas loin de l’endroit où étaient enfermés certains élèves et membres du personnel en quarantaine. Une autre chose dont Sakura et Lionel ne parlaient pas, la quarantaine. Le jour de la rentrée, le Gryffondor avait été choqué de voir son ex-petite amie Adélaïde y être mise. Sakura avait été jalouse, ce jour-là, de l’avoir entendu crier son nom comme si c’était la pire chose au monde. Elle ne comprenait pas qu’il puisse encore tenir tant à elle pour agir de cette façon. Elle savait très bien que Lionel était un garçon sensible, mais quand elle le voyait avec Adélaïde, elle ne répondait plus de rien. Elle était jalouse, elle était blessée. Elle avait peur qu’il l’aime encore, qu’il se remette avec elle, qu’il l’abandonne. Sakura détestait Adélaïde. Elles ne s’étaient jamais parlé, mais elle la détestait parce qu’elle menaçait son cœur d’être brisé. Bien sûr, Sakura n’avait aucun droit sur Lionel et elle n’en aurait jamais, pas tant qu’elle était idole et qu’il y avait ce contrat, pas tant qu’il ne confirmait pas qu’il ressentait pour elle la même chose. Et cette confirmation, elle ne l’aurait jamais parce qu’elle ne parlerait pas de ses sentiments à Lionel. Il faisait des efforts pour la comprendre, pour comprendre son statut d’idole, l’interdiction d’être vue avec un garçon, mais au fond, il ne pourrait jamais réellement accepter. Ils ne venaient pas du même monde. « Tu vas voir… Adélaïde ? » Sakura ne savait pas que depuis quelques jours, une autre amie de Lionel se trouvait dans ces cachots, elle n’était au courant que pour Adélaïde. Elle n’avait jamais empêché Lionel de voir Adélaïde, elle n’avait jamais, ou presque, fait de remarque à son sujet. Elle ne lui avait pas parlé de la lettre de menace qu’elle avait un jour reçu et qu’elle pensait être de la Poufsouffle. S’il sortait à nouveau avec Adélaïde, Sakura n’aurait rien pu faire pour l’en empêcher. Est-ce qu’il lui en aurait parlé ? Est-ce qu’il s’était passé quelque chose entre eux cet été dont elle n’était pas au courant ? Il était parfois si secret. « Parle-moi… Dis-moi ce que tu as sur le cœur, Lionel. » Doucement, Sakura posa sa main sur le bras du Gryffondor. Il faisait assez sombre dans ces cachots et elle ne pouvait pas voir toute la peine qu’on pouvait lire dans son regard, mais elle la devinait. Elle voulait l’aider à aller mieux, elle voulait qu’il s’ouvre un peu plus à elle.
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