Halloween. Encore un machin pour l’emmerder. Il en avait vécu six à Poudlard et c’était bien assez comme ça. Tout comme le temps passé à Poudlard, il se serait bien passé de celle-ci. Heureusement, il pouvait éviter Halloween. Il avait prévu aller rejoindre Keir plus tard. Évidemment, il ne l’avait pas prévenu et il était possible qu’il soit occupé. Alors Nigel s’était dit que peut-être croiserait-il Ilia. Ce qui serait très plaisant. Mais encore, il comptait sur le hasard ou, dans le cas d’Ilia, sur la chance. Si la chance n’était pas avec lui, ni le hasard, il rentrerait étudier dans la salle commune. En fait, il comptait surtout à ce que le hasard et la chance soient contre lui, ainsi, il pourrait rester tranquille. Mais là, ce n’était pas encore l’heure. Il avait décidé de rentrer tôt dans la salle commune, parce que Hattie était venue lui demander de lui emprunter Haze pour son costume d’Halloween. Il lui avait dit qu’il s’en fichait. Ce qui était vrai. Et puis, si le rapace était coopératif, il voyait mal comment l’empêcher.
Alors lui, il passe le temps à faire ce qu’il fait de mieux. Remplir son gros cerveau d’informations diverses et variées. Et heureusement, le GISIS lui permettait d’avoir accès à des ouvrages nettement plus poussé en magie offensive. C’était bien le seul avantage au GISIS. Parce qu’être de retour dans cette fichue école, c’était l’enfer. Et il y avait Ilia, une sorte de fraîche brise en enfer. C’était poétique comme ça. Penché sur le bouquin, il tentait de reproduire de l’index les mouvements décris dans le bouquin. Ok, sérieusement, ils ne voulaient pas que ce soit à la portée de tous ceux qui savent lire. Il fallait de toute évidence avoir une base qu’heureusement, il avait. Et sincèrement, ça l’amusait, en ce moment, du moins jusqu’à ce qu’une vois vienne interrompre son étude.
Il relève la tête sur la fille et d’un majeur agacé, pousse le centre de ses lunettes pour les remonter. Non, même les lunettes bien en place, ça n’efface pas cette vision de l’enfer. Oui, parce que tout ce qu’il n’appréciait pas devenait systématiquement partie intégrante de sa vision de l’enfer.
- On se connaît ?
Oui, oui, bien sûr, il sait qui elle est. Il connaît presque tous les noms, malgré qu’il ne s’adresse généralement à personne. Mais bon, ça ne signifie pas qu’ils se connaissent. Et Nigel avait une réputation de gros con désagréable à entretenir. Alors il s’assurait d’être déplaisant, désagréable et plus ou moins subtilement méprisant. Sur quoi il travaille ? Il baisse les yeux sur son ouvrage, puis les relève sur Lucrezia. Oui, il sait qui c’est.
- Rien à ta portée, j’en ai bien peur.
Et c’est dit d’un ton sérieux, parfaitement clair, sans la moindre hésitation. La prendrait-il pour une idiote ? Impossible à déterminer.
Nigel n’aime pas être interrompu par une voix qu’il n’a jamais entendu. Il n’aime pas non plus quand cette voix s’adresse à lui. Et pire, il a horreur qu’une voix et son propriétaire, sa propriétaire dans ce cas-ci, le touche. Réflexe immédiat, se voulant un peu subtile, quand même, il retire son bras de sous la main de l’autre verte, esquissant un rictus presque dégoutté. Et il se tasse peut-être un peu sur sa chaise, à l’opposé d’elle. Non, Nigel n’aime pas être approché. Il aime encore moins qu’on entre dans son espace vital et elle, elle y entre carrément. Et c’est assez désagréable pour que Nigel ait un bref reniflement de mépris.
En plus elle semble essayer de lui faire comprendre qui elle est et lui, il s’en fiche. Oui, il connaît Néréo. Il n’a jamais fait le rapprochement entre elle et lui, mais seulement parce que ça ne l’intéresse pas qu’ils soient jumeaux ou non. Mais ça, il ne lui dit pas. Ce serait donner trop d’importance à ce qu’elle raconte. Il se contente d’afficher son air contrarié et de la fixer, légèrement penché sur le côté pour rester le plus loin d’elle possible. Il ne dit rien, pour lui signifier que tout ça ne l'intéresse pas du tout, que ce soit son lien fraternel avec Néréo que sa seule présence, à si peu de distance de lui. elle s’intéresse alors à son sujet d’étude. Il lui réplique que c’est pas à sa portée, mais elle n’a pas l’air de le croire. Ah bon ? Il en doute. Oui, un sort. Ah oui, surprenante ? Il en doute, très certainement. Mais il n’a surtout pas envie de s’étendre sur ses capacités. Vraiment pas. D’autant plus qu’elle vient de lui prendre son bouquin des mains. Ce qui le contrarie encore un peu plus. Mais pourtant, il ne parle pas tout de suite. Il se dit que s’il ne bouge pas, s’il ne réagit pas, ça va l’ennuyer et elle partira. Ou alors elle va mourir d’ennuie, ce qui lui plairait encore d’avantage. Il esquisse un rictus qui aurait pu se vouloir un sourire si Nigel était du genre à sourire. Il met la main sur son bouquin et le tire vers lui, pas pour le lui arracher, mais pour qu’elle le lâche d’elle-même. Nigel n’est pas agréable, il est même très déplaisant, mais il n’est pas violent. Oui, c’est un sort offensif, mais il est en sécurité magique et il veut… et il devrait déjà être auror.
- Comme tu dis, il s’agit d’un sort offensif, destiné aux aurors et tu n’es pas encore en GISIS. Et tu n’es certainement pas apte à en faire usage si tu n’as pas la jugeote de comprendre pourquoi savoir quel gobelin a provoqué une guerre est important. Il compte bien reprendre son livre. Et encore moins si tu crois que c’est ludique que tester un sort offensif de cette envergure sur un cobaye.
Nigel est un rabat-joie, c’est bien connu. Le genre à demander la permission avant d’enfreindre les règles. C’est parce qu’il suivait les règles avec autant d’assiduité qu’il s’était retrouvé dans la Brigade Inquisitoriale. Mais il n’a jamais rien eu d’un sadique et encore moins d’un oppresseur. Désagréable et méprisant, par contre, ça oui.
Nigel est le genre de type qui donne l'impression de se foutre de mal mal tout. C'est faux. C'est juste qu'il ne laisse rien voir. Beaucoup de choses l'affecter et en particulier cette épidémie et surtout comme tout ça est traité. Keir est sorti de quarantaine la veille. Et ça, ça le touche. Il y a pourtant une chose qui le laisse de glace et ce sont les tentatives de flirt. Il n'y répond pas parce que ça le laisse de glace. Non, le charme de la serpentard n’opère pas sur lui. Pas qu'elle ne soit pas mignonne, il peut s'en rendre compte, mais ça ne le touche pas. Ce n'est pas parce qu'elle est mignonne que ça lui permet de venir l'emmerder.
En fait, ce n'est pas qu'elle ait du charme ou non qui le touche le plus. Non, ce qui l'affecte, ce sont les émotions qu'elle dégage malgré elle. Il l’a vexé, il le ressent bien. Mais il s'en fiche. Ça lui est parfaitement égal. C'est elle qui est venue s'y frotter pour il ne sait encore quelle raison. Ce n'est quand même pas juste pour apprendre un sort ? Si ? Nan, c'est autre chose. Nigel n'est pas dupe, on ne s'adresse à lui que pour l'emmerder ou lui demander quelque chose. Le reste du temps, on préfère passer lentement près de lui quand on à pas le choix de plutôt faire un détour. Comme lorsqu'on croise un serpent particulièrement venimeux, bien que timide. On ne dérange pas le serpent endormi. Mais c'est pourtant ce qu'avait fait Lucrezia.
- Tu t'attendais vraiment à ce que je puisse avoir le sens de l'humour ? demande-t-il, perplexe, en la fixant froidement. Sérieusement ? Et puis non, il ne trouvait pas ça vraiment drôle. De toute évidence, il n'a pas le même sens de l'humour qu'elle. Un cobaye est par définition une cible vivante, ne peut-il s'empêcher de répliquer.
Oui, un rabat-joie, de toute évidence. OK, elle, cette Zabini, a effectivement le sens de l'humour. D'abord la proposition. Son livre en échange de la suive à la fête d'halloween ? Où est le piège ? Non. On ne se frotte pas à Nigel sans raisons. Et on l'invite encore moins. Durant quelques secondes il semble troublé par… cette invitation ? C'est une invitation ? Elle aurait pu avoir un avantage tactique si elle néné avait pas ajouté. Il reprend son aplomb lorsqu'elle parle d'amis ravis de le voir. Il a un sourire, ce qui n'arrive pas souvent et qui est loin d'être rassurant. Il se contente de tendre la main pour reprendre son bouquin.
- J'ai pas d'amis, conclut-il sans la moindre émotion apparente.
Allez, qu'elle lui redonne son bouquin et tout reviendra à la normale. Mais tout de même il y a cette question qui le chicote. Mais qu'est ce qu'elle lui veut, bordel, à la fin ? Pourquoi lui, devrait l’accompagner à la fête d’Halloween ? Elle n’a pas des millions d’amis, comme tout le monde ? Il y en a bien un qui voudrait se sacrifier pour l’accompagner, non ? Et il ne comprend même pas pourquoi elle ose lui demander ça. C’est quoi son problème, à elle ?
- Bon, allez, rends-moi mon bouquin et va jouer à la fête. Toi, tes amis, je suis certain qu’ils seront ravie de te voir. Tu trouveras bien meilleure compagnie que moi. Allez, rend-moi mon livre et dégage, dit-il, sans animosité, mais avec une point agacée.
Un balais enfoncé dans le cul. Ah bah oui, elle est contrariée. Il se contente de la fixer, sans émotions ni réaction apparente. Sérieusement, il s’en fiche de ce qu’elle peut bien croire. Tout ce qu’il veut c’est qu’on lui fiche la paix, mais elle semble tenir à faire le contraire. Elle l’ennuie celle-là. Mais elle peut bien dire ce qu’elle veut, il ne changera pas d’idée en l‘insultant. D’un autre côté, ça ne l’insulte pas vraiment. C’est elle qui perd patience. Mais ça ne changera rien. En fait, il ne compte pas changer d’idées. Non, s’il sort de la salle commune, ce sera qu’il en aura eu envie et pour rejoindre Keir. Rien d’autre. Mais il doute que Keir ait envie de sortir… et encore moins de le voir… il pouvait bien raconter n’importe quoi à Lucrezia. Il s’en fiche. Elle pouvait bien croire également n’importe quoi, il s’en fiche tout autant.
Il la sent exaspérée et surtout, contrariée. Non, de toute évidence il ne réagit pas comme elle l’aurait voulu. Et puis quoi encore ? Non, mais c’est quoi, hum ? Elle ne pourrait pas le lâcher un peu ? En fait, il se demande bien ce qui lui prend. Elle ne lui a jamais adressé la parole et là, ce soir, elle veut qu’il l’accompagne à la soirée d’Halloween ? Euh… non. Même pas besoin de réfléchir. En fait, il ne comprend vraiment pas pourquoi cette idée est juste potentiellement faisable. Sérieusement ? Elle a quoi pour insister à ce point ? Pourquoi elle fait pas comme les autres, comme tout le monde. Allez dégage. Elle va vraiment insister ?
- Du bien ? Ok, cette fois, elle vient réussir à le surprendre. Il la fixe quelques secondes avant de froncer les sourcils et de secouer légèrement la tête. Tu crois vraiment que cette fête d’Halloween peut me faire du bien ? Mais en fait, ce qui m’étonne, c’est que tu te soucie du bien de qui que ce soit, et de moi en particulier. Ça ne lui fait ni chaud ni froid. Surpris si c’est la vérité, mais sans s’en émouvoir. Faut vraiment que tu sois toute seule pour croire que moi, je suis une bonne alternative à y aller seule. Il secoue lentement la tête. Mais j’y crois pas. Je ne suis pas convaincu.
Il tend la main, pour qu’elle lui remette son livre.
Et encore une fois, elle met le bouquin hors de sa portée. Bon, ok, elle commence vraiment à l’emmerder, celle-là. Elle lui fait perdre son temps. Bon, le bouquin n’est pas si hors de sa portée et il envisage sérieusement à le lui reprendre de force. Il en a la capacité et il commence à en avoir franchement envie également. Il émet un soupir agacé, mais il reste calme. Mais il a quand même la satisfaction de la voir s’énerver quand même un peu plus que lui. C’est elle qui vient lui pourrir la vie et c’est elle qui s’énerve ? Elle est bizarre cette fille. elle n’a clairement pas envie de passer du temps en sa compagnie, mais elle fait semblant que.
- Actuellement, mon problème, c’est toi. Tu m’emmerdes.
C’est clair, net, précis et certainement pas gentil. Si elle se retient d’être mauvaise, lui, pas du tout. Et ça ce petit jeu, il est de loin plus tenace qu’elle. Ça fait presque dix ans qu’il ment et repousse tout le monde. C’est pas une petite peste idiote qui va le faire céder. Il en a quand même rencontré des plus coriace qu’elle, mais c’est la première fois qu’il ne voit pas du tout l’intérêt de son acharnement. Il ne comprend pas pourquoi elle s’obstine à vouloir le voir sortir. Il ne croit pas à l’intérêt qu’elle dit avoir pour lui. Non, il y a autre chose, mais il ne voit pas quoi. Mais elle lui fait vraiment perdre son temps et c’est pas comme s’il en avait encore beaucoup devant lui.
Lâcher prise, hum ? Eh bien elle devrait suivre ses conseils, parce que sérieusement, à s’acharner ainsi, elle risque surtout de se prendre un sort en pleine tronche ou, plus probable, rater la soirée elle-même. Non, il ne sortira pas. Il n’en a pas envie. Il y a trop de monde et ça l’ennuie. Et puis, c’est pas du tout dans une foule où il se sent le plus à l’aise. En fait, ce qui le ferait sortir, c’est Keir. C’est la seule raison qui le ferait sortir. Keir ou Hattie. Et peut-être Ethan. Et probablement Ilia… mince, ça commence à faire beaucoup d’exceptions… Et ce n’est pas vraiment une bonne nouvelle. Mais bon, Lucrezia ne fait pas parti des exceptions. Et essayer de jouer sur la compassion ne lui va pas du tout.
- Alors pourquoi c’est moi que tu viens emmerder et pas lui ? C’est lui que tu devrais pousser à sortir, pas moi. Je suis pas ton frère, c’est lui. Si tu trouve que c’est tellement dommage de ne pas sortir quand c’est fête, je t’assure que moi, ça ne me manquera pas, mais toi, tu tu continue à m’enquiquiner, tu vas la rater la fête. Ce serait dommage, tu veux tant y aller.
Avec n’importe qui, de toute évidence, mais il y a quand même un vaste choix de n’importe qui avant lui.