monsters are real, and ghosts are real too. they live inside us, and sometimes, they win (malcolm).

Beau et peut-être encore jeune homme qui travaille comme professeur de Défense Contre les Forces du Mal depuis maintenant près de cinq ans, et directeur de la maison Serpentard depuis un an. Il est né à Londres en ce beau jour qu'était le premier janvier mille neuf cent soixante-douze en tant que sang pur ; à présent il vit à Poudlard, quatre-vingt pour cent du temps. Lors de son passage à Poudlard, son niveau scolaire était excellent. Il est plutôt intelligent, cultivé et franc mais aussi névrosé, instable et défaitiste. Lorsque les dinosaures vivaient encore, il s'est procuré une baguette faite en bois de sapin, mesurant vingt-trois centimètres et contenant du crin de Sombral. Avec cette baguette, il lui est possible de créer un patronus - le sien prend la forme d'un chat. La vision qu'il a eu face au miroir du risèd : celle d'un personnage couronné de succès, fringant et souriant jusqu'aux oreilles, entouré de part et d'autre par des enthousiastes l'acclamant avec entrain. Mais la vie n'est jamais entièrement rose, la preuve avec les épouvantards. La silhouette énigmatique du Mangemort qui a arraché la vie de son jeune frère lors de la grande bataille, dans son cas.

ϟ  Quel est votre opinion sur l'épidémie ? L'épidémie appartient à ce florilège de choses étranges qui depuis la guerre emplissent l'atmosphère d'un goût amer. Rien, depuis la grande bataille, depuis le traumatique événement auquel à dû faire face Poudlard, rien ne s'est véritablement réparé. Cette mystérieuse maladie apparaît comme une malédiction de plus qui se serait abattue sur une communauté sorcière déjà meurtrie. Malcolm est tout aussi concerné que le reste du corps enseignant dans la gestion de la crise que traverse l'établissement, et toute la communauté sorcière par extension. Mais il reste, comme beaucoup, impuissant face à une menace incompréhensible et qui n'a pas son pareil dans l'histoire du monde sorcier. Est-ce réellement une épidémie, ou bien l'oeuvre d'un être malveillant ? La deuxième solution lui paraît d'autant plus probable que la propagation de cette même maladie n'est pas parfaitement cohérente. Il craint que la quarantaine, l'isolement de certains sorciers ne soient que des moyens pour affaiblir encore plus l'école, qui panse toujours ses plaies et se remet toujours douloureusement de ses pertes. Il redoute, finalement, que l'épidémie ne soit qu'une diversion, une stratégie pour détourner le Ministère d'une menace plus importante qui se renforcerait en silence.

ϟ Que pensez-vous du nouveau directeur de Poudlard ? Malcolm ne l'a que très peu vu. Le nouveau directeur est pour lui, au même titre que l'épidémie, un mystère alimentant la confusion au sein de l'école. Son inaction, sa propension à rester tapi dans l'ombre tandis que la panique s'abat sur l'établissement, ne fait qu'éveiller davantage les soupçons et les inquiétudes du jeune professeur concernant l'avenir. Un directeur, en de pareilles circonstances, se devrait de porter un cap, de rassurer et d'apaiser les tensions naissantes. D'après lui, la situation est piètrement gérée, et la faute en incombe à ce directeur dont l'incompétence et le silence ne feront à terme qu'empirer les choses. Comme nombre de professeurs, Malcolm n'a qu'une confiance très limitée envers ce personnage résolument discret.

ϟ Le partenariat magique entre les écoles est-il une bonne chose ? Le partenariat est relativement intéressant d'un point de vue pédagogique, tant pour les professeurs que pour les élèves de Poudlard. Mais aux yeux de Malcolm, il prend, avec ce que l'on sait désormais de l'épidémie qui touche la population sorcière, une dimension plus délicate. Le risque étant la propagation de la dite épidémie. Malcolm est assez dubitatif. Si Durmstrang a été fermée, n'était-ce pas précisément en raison des cas qui s'étaient d'abord déclarés dans l'école bulgare ? Alors pourquoi prendre le risque de propager cette maladie en ouvrant les portes de Poudlard aux élèves de cette même école ? Des questions qui, une fois encore, le dépassent, et si elles ont traversé pendant quelques temps son esprit, elles ont fini, comme de nombreuses autres interrogations, par ne plus le préoccuper du tout. En tant que professeur, il a tendance à se montrer plutôt positif envers cette initiative du Ministère, car cela lui offre la possibilité de donner une autre dimension à ses cours en y intégrant des méthodes d'enseignement issues d'autres écoles de sorcellerie, mais il reste néanmoins prudent sur les réelles motivations du Ministre et de ses homologues étrangers.

ϟ Quel était votre camp lors de la Grande Bataille ?  Avant la grande bataille, Malcolm était un jeune homme tout à fait différent. Descendant d'une lignée de sang-pur, il était animé du même orgueil et de la fierté teintée d'arrogance que partageaient souvent les sorciers issus de cette caste. Éduqué à porter ses origines comme un véritable titre de noblesse, il eut naturellement tendance à pencher du mauvais côté de la balance, vers celui qui se laissait davantage séduire par les discours encensant la supériorité et la pureté du sang. Malcolm était, en tant que professeur, dans une position relativement neutre, tout en se sentant en même temps irrémédiablement influencé par les valeurs que sa lignée s'étaient transmises de génération en génération. Il se sentait par définition immunisé contre le courroux des Mangemorts, persuadé que la pureté de son sang lui laisserait inévitablement la vie sauve, qu'il serait épargné en cas de victoire de Voldemort. Pendant la grande bataille, il n'a en réalité fait que le strict minimum pour défendre Poudlard et ses occupants, tiraillé par des sentiments contradictoires. Son inaction lors de l'attaque, et les conséquences que ses croyances illusoires ont eu sur la mort prématurée de son frère au cours de celle-ci, le rendent aujourd'hui rongé par la culpabilité.

(MISE EN SITUATION : Aucun nombre de lignes imposé.)
Jamais il n'avait vu le château aussi silencieux auparavant. L'endroit semblait abandonné, et le seul son qui parvenait jusqu'à ses oreilles était celui de ses propres pas martelant le sol carrelé du couloir qui menait jusqu'au bureau du directeur de l'établissement. A chaque avancée, résonnait le claquement de ses talons, un bruit inquiétant, froid, à l'image de l'atmosphère de l'école elle-même en cette fin d'été.
Poudlard était désert depuis bientôt un an. La grande bataille avait terriblement meurtri le château, non seulement ses murs, mais aussi ses occupants. Malcolm n'était plus revenu depuis. Le souvenir de l'attaque le hantait encore, et il ne parvenait plus à ressentir la même joie qui l'habitait pourtant depuis des années chaque fois qu'il franchissait les portes de Poudlard. Non, quelque chose avait changé, et malgré la reconstruction de l'édifice désormais achevée, son esprit lui, était toujours en ruines.
L'école allait rouvrir, et elle allait désormais avoir un nouveau directeur. Il fallait marquer le début d'une nouvelle ère pour Poudlard, le prologue d'une renaissance, pour tirer un trait définitif sur les tragédies dont l'école avait été le théâtre lors de l'attaque qui avait opposé Harry Potter au Seigneur des Ténèbres. La nomination d'un nouveau directeur sonnait comme une évidence, pourtant, Malcolm était mal à l'aise. Lui, qui avait toujours été si droit, si sûr de lui, si confiant, se sentait aujourd'hui misérable, déboussolé. Sa démarche d'ordinaire assurée et fière était aujourd'hui gauche et désordonnée. Tandis qu'il se rapprochait lentement de l'escalier qui le mènerait jusqu'au bureau où siégeait auparavant Albus Dumbledore, Malcolm tentait vainement de dissimuler la moiteur de ses mains en les frottant frénétiquement contre les plis de ses vêtements.

« Entrez. » Malcolm eut du mal à masquer sa surprise. Il venait tout juste de gravir les escaliers et n'avait pas même encore tendu la main vers la porte du bureau que la voix de l'homme qu'il devait rencontrer lui parvint à travers l'épaisseur des murs. Le jeune professeur écarquilla légèrement les yeux. Peut-être le personnage l'avait-il entendu monter les marches, ou peut-être avait-il pu sentir sa présence, son manque d'assurance avant même qu'il n'ait pu manifester sa volonté d'entrer. Malcolm eut un bref instant d'hésitation. Pour quelle raison l'avait-on convoqué ? Allait-on le laisser de nouveau enseigner la Défense Contre les Forces du Mal ? Et ce en ayant connaissance des stigmates que le meurtre de son jeune frère avait laissé dans sa mémoire ? La rumeur avait circulé au sein du corps enseignant, et Malcolm redoutait terriblement que le nouveau directeur se serve de cette information pour juger de sa capacité à enseigner de nouveau de manière optimale.

« Entrez, professeur Seymour. » Malcolm déglutit. Combien de temps était-il resté hésitant ? Il perdait la notion du temps. Il perdait pied.
Dans un élan de bravoure retrouvé, il entreprit de s'avancer vers les quelques pas qui lui restaient à faire avant de se retrouver devant son nouveau supérieur.
Ce dernier était dissimulé sous une épaisse cape qui dissimulait entièrement son visage. Malcolm fronça les sourcils un instant, trahissant probablement sa nervosité.

« Asseyez-vous. » La voix était rauque, presque gutturale. Inquiétante, étrange, et résolument déroutante. Malcolm n'avait pas présagé participer à une entrevue dirigée par un protagoniste si mystérieux. Il s’exécuta, et s'assit lentement dans le fauteuil que l'individu lui désignait d'un geste empressé. Il ne parvenait pas à s'empêcher d'essayer de le dévisager. Malcolm crut percevoir un rire faussement dissimulé, mais il s'abstint de faire la moindre remarque. Était-ce vraiment ça, le nouveau directeur de Poudlard ? Ou était-ce une blague de mauvais goût ? Pourquoi un tel accoutrement, en plein jour, et de surcroît, dans un bureau isolé, déjà à l'abri des regards ?

« Malcolm... Gregory, Seymour. Défense Contre les Forces du Mal. » Malcolm haussa un sourcil. Il était loin d'être rassuré, sans être pour autant tout à fait inquiet. Il se contentait d'observer, mais n'ayant pas été invité à prendre la parole, il conserva son mutisme. Il se sentait comme impuissant devant une telle situation. Le château était vide, les élèves comme les membres du personnel n'étaient pas attendus avant un mois, et le voilà qui faisait face à une silhouette indistincte, dissimulée sous un vêtement qui ne laissait entrevoir que très succinctement, un regard lourdement interrogateur. Quel était le but d'un tel entretien ? Pourquoi le faire venir jusqu'à Poudlard, seul, si ce n'était pas pour le piéger de quelque façon ?

« Je... » Le jeune professeur tenta de briser le silence, pesant, qui s'était installé depuis la dernière intervention du troublant personnage. « Vous enseignez ici depuis quatre ans, et avez étudié ici même à Serpentard avant de devenir professeur. Vous avez défendu le château pendant la guerre, au cours de laquelle vous avez aussi perdu votre frère, élève en deuxième année, lui-même également à Serpentard. » L'homme s'interrompit. Malcolm sentit son regard le fixer avec plus d'intensité. Qu'est-ce que cela signifiait ? L'avait-il simplement fait venir ici pour le tester ? Vérifier l'ampleur des dégâts ? L'impact que de telles paroles pouvaient avoir sur son équilibre, c'était seulement ça l'objectif ? A priori, le nouveau directeur savait déjà tout de lui, alors pourquoi prendre la peine d'organiser une telle entrevue ? Décontenancé, Malcolm fronça de nouveau les sourcils, esquissant un oui silencieux, sans prendre la peine de dissimuler son incompréhension. Il prit une légère inspiration, prêt à prendre la parole à son tour quand l'homme l'interrompit de nouveau. « Dites moi, professeur Seymour, vous souhaitez toujours enseigner à Poudlard, n'est-ce pas ? » Il avait insisté sur le terme "professeur", presque avec dédain. C'était à n'y rien comprendre, et Malcolm se demanda un instant si les autres professeurs avaient dû, eux aussi, se livrer à un exercice aussi ridicule. « Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Je ne vous ai pas fait venir pour réévaluer votre parcours. Vous souhaitez toujours enseigner et je ne vous ai pas fait venir pour vous relever de vos fonctions. Ce que je recherche en revanche, c'est un nouveau directeur de la maison Serpentard. Vous êtes jeunes, mais j'ai le sentiment que vous serez apte à endosser ce rôle. Et c'est pour cela que je vous ai convoqué ici aujourd'hui.» Malcolm eut un léger mouvement de recul. Il ne pouvait pas en être certain, mais il sentait que l'homme lui souriait. Il avait perçu un brin d'ironie, quelque part dans sa manière d'exprimer sa volonté. Cela n'avait pas beaucoup de sens, les autres professeurs savaient à quel point Malcolm était affaibli émotionnellement, et le directeur semblait lui aussi au fait des événements qui l'avaient bouleversé ainsi. Pourquoi alors lui faire confiance sur une telle responsabilité ? « Vous pensez à moi ? Je ne suis pas sûr de comprendre. Sauf votre respect, pour quelle raison êtes vous aussi sûr que je sois le plus... qualifié, pour ce poste ? »

L'entretien ne s'éternisa pas. En quelques vagues paroles, le nouveau directeur s'employa à argumenter son choix, sans vraiment éclairer Malcolm de façon concrète. Décontenancé, son esprit s'était mis à vagabonder, sans plus prêter attention à ses confuses explications. Diriger la maison Serpentard, il en avait parfois rêvé, du temps où il n'était encore qu'élève, mais désormais, cela le rendait perplexe. Le nouveau directeur lui faisait-il don de plus de responsabilités pour l'aider à oublier, pendant un temps, le deuil qu'il portait douloureusement depuis un an ? Ou s'amusait-il à le défier, pour mieux le voir échouer ? Malcolm se souvient encore de ces questions qui le taraudaient alors, sans pour autant en avoir à ce jour trouvé les réponses.

ϟ Ton pseudo : CARL POPPA ϟ Ton âge : 22 ans ϟ Ton avis sur mumblemumps : Très franchement, et à première vue, ce forum a l'air assez énorme   je cherche depuis un bon moment un rpg hp pour me remettre à écrire, et je crois que j'ai enfin trouvé mon bonheur, du moins si vous voulez bien de moi    ϟ Le mot de la fin : cornemuse.

(HISTOIRE : sept cent mots minimum.)

27 juillet

Aujourd'hui, Papa a encore reçu beaucoup de monde à la maison. Je n'aime pas trop quand il fait ça. Il fait ça de plus en plus souvent, et à chaque fois, il me dit de faire attention à bien m'habiller et à bien me tenir à table. Ça dure toujours des heures, et je n'ai même pas le droit de descendre de ma chaise. Je suis toujours le seul enfant, et je ne comprend jamais rien à ce que les grands racontent. En général, personne ne rit beaucoup. Les gens restent à table pendant deux heures, peut-être plus, je ne sais jamais trop, mais ils n'ont pas l'air de s'amuser. Je me demande pourquoi ils reviennent à chaque fois, alors qu'ils n'ont pas l'air d'aimer venir dîner chez nous.
Maman est toujours en retrait quand il y a du monde à table. C'est Papa qui fait toutes les conversations. Et il ne parle jamais de Maman ou de moi. Maman doit être seulement là pour surveiller que je ne fasse rien qui mette Papa en colère. Je ne sais pas s'ils sont tous les deux amis avec tous ces gens. Parfois je me demande si ce n'est pas le reste de la famille de Papa. Mais il ne me l'a jamais dit.
Parfois j'essaie d'écouter. J'essaie de comprendre de quoi ils parlent. Et pourquoi ils aiment tant revenir pour en reparler aussi souvent. Papa répète souvent les mêmes mots. Pureté, noblesse, héritage, lignée. Mais je ne sais même pas si c'est comme ça qu'on les écrit. Les autres adultes ont l'air d'être toujours d'accord avec Papa. Ils ne parlent pas beaucoup, mais ils hochent la tête et ne le contredisent jamais. Peut-être qu'à eux aussi, on leur a dit de ne pas faire de bêtises, alors peut-être que comme moi, ils n'osent plus parler. Comme moi, ils sont tous bien habillés. J'ai remarqué que les elfes qui aident à la maison sont toujours agités quand Papa organise ces dîners. Comme s'ils avaient peur de faire des bêtises, eux aussi.
Ce soir, après le repas, je suis monté dans ma chambre et j'ai essayé de les écouter encore un peu. Je sais que Papa passe toujours un peu plus de temps avec certains des grands une fois que Maman me ramène dans ma chambre. Je me suis toujours demandé pourquoi. Et ce soir, je n'ai pas sommeil. Demain matin, j'essaierai de demander à Maman de m'expliquer. Je suis grand maintenant, et elle m'a dit que j'allais bientôt pouvoir aller à Poudlard. Je devrais pouvoir comprendre qui sont les gens que Papa aime tant inviter chez nous.


Juin 1988

Je ne sais pas pourquoi j'écris encore dans ce stupide journal. C'est encore une idée de mon père. Il prétend que coucher ses souvenirs sur le papier est le meilleur moyen de faire vivre la mémoire de notre famille. Aussi ancienne et prestigieuse soit-elle, je doute que mes potentiels descendants soient intéressés par de telles futilités, mais admettons. Je me plie à la consigne, si c'est la tradition, je sais à quel point il tient à ce qu'elle soit respectée.
Sans grande surprise, j'ai obtenu un résultat Optimal à quasiment toutes mes épreuves de BUSE. Je regrette néanmoins d'avoir opté pour l'option de Divination. Le peu d'intérêt que je porte à ce domaine m'a valu un regrettable Effort Exceptionnel. Et dire que sans cette matière ridicule, j'aurais réussi un sans-faute. Mais peu importe, j'ai tout de même pu obtenir les félicitations de mes professeurs, et attiser la jalousie d'un bon nombre d'étudiants aux résultats médiocres. Ils connaissaient pourtant ma valeur, ils ne devraient pas être surpris de ma réussite. Après tout, j'ai une certaine longueur d'avance sur eux, et pas uniquement sur le plan éducatif. Nous ne sommes pas tous issus de la même famille, je suis certain qu'ils en prendront un jour conscience à leur tour. Il ne fait aucun doute que l'héritage du sang fait naître les meilleurs éléments. La supériorité est innée, la question ne se pose pas. J'ai pu le leur prouver une fois de plus. Je n'ai pas à avoir honte d'être fier. Après tout, je n'ai eu que ce que je méritais, rien d'autre.
J'ai hâte d'annoncer ces résultats à mon père. Je sais à quel point il tient à ma réussite et à celle de notre famille. Il ne devrait pas être déçu concernant la Divination. Je sais qu'il partage mon point de vue. J'imagine que le seul reproche qu'il pourrait me faire à ce sujet, serait d'avoir choisi cette option au profit d'une autre. Mais il sera sûrement trop occupé à veiller sur Phineas. Il vient d'avoir trois ans. J'imagine qu'ils doivent davantage se préoccuper de mon frère que de mon vulgaire Effort Exceptionnel. Après tout, cela ne met en rien mon avenir en péril. Je sais, comme eux, que mon nom saura me garantir un futur prospère.


Juin 1998

(Des traces d'humidité semblent avoir souillé l'encre. Les premières lignes sont illisibles.) de la perte de Phineas. Je ne crois pas que coucher mes pensées sur le papier me parviendra à l'oublier. Quelque chose semble s'être brisé en moi. Les certitudes avec lesquelles j'avais mûri, et qui étaient autrefois le vecteur de ma réussite, elles se sont simplement comme envolées avec lui. Tout s'est passé si vite. Pourtant... je ne parviens pas à en oublier le moindre détail. Je revois encore chaque instant comme si les images n'avaient toujours pas quitté mon esprit. (Ce passage est illisible). Il était probablement juste au mauvais endroit au mauvais moment. C'est la seule explication. Mon père m'avait soutenu qu'il ne nous arriverait rien. Il m'avait persuadé de rester au château, que l'issue de la bataille n'aurait pas d'influence sur notre survie. Il croyait comme moi que le Seigneur des Ténèbres ferait le choix de nous protéger. Père avait... des relations. A t-il eu tord ? Où était-ce de mon ressort de veiller à ce que Finn soit mis à l'écart ? Je n'ai pas même eu le temps d'intervenir qu'il était déjà trop tard. Je suis resté planté là, impuissant, et je n'ai pas pu l'approcher. J'ai laissé filé cette silhouette, je ne pouvais pas... le quitter des yeux. Il était inerte, mais j'espérais au fond de moi le voir se relever, esquisser un mouvement, un geste. Je ne sais pas combien de temps je suis resté figé. J'ai peut-être pris conscience de mon erreur, et je n'ai pu me résoudre à l'accepter. Je ne sais pas ce que j'ai ressenti. Je ne sais plus. J'imagine que je ne pouvais pas admettre d'avoir laissé mes certitudes prendre le pas sur ma raison. J'ai perdu un frère, j'ai laissé mourir un gamin d'à peine treize ans, car j'étais intimement convaincu que la pureté de notre sang, la renommée de notre nom suffirait à nous donner assez de valeur pour être épargnés. Il faut croire que la vie n'est pas aussi manichéenne que je l'ai toujours cru au fond de moi. La responsabilité de sa mort revient-elle à ce Mangemort, ou revient-elle à mon arrogance ? Je n'ai (le reste du texte à été raturé)