Jeudi 15 Décembre 2000 Soir, juste après le banquet Salle de DCFM, Poudlard, Écosse
Cela faisait déjà plusieurs semaines que j'étais sortie, le deux mois allait bientôt sonner. À mon grand bonheur, aucun signe d'infection ne s'était présenté chez moi. Les autres malades étaient enfermés, loin. À ma sortie, on avait conseillé de me faire prendre des cours privé pour réussir un patronus - sortilège que j'avais complètement raté lors des tests, ce qui avait côté mon enfermerment. Le professeur MacBroch devait me rencontrer pour que l'on travaille le sujet. À vrai dire, je n'en avais aucune envie. Il n'était pas le premier à essayer, il ne serait pas le premier à échouer. Mischa, Durmstrang, Poudlard, aucune enseignement ne faisait de différence. À vrai dire, ça me fâchait encore plus de savoir que mon père en était capable, et pas moi. N'était-il pas un horrible mage noir, un monstre sans mercie qui en avait fait souffrir plus d'un ? J'en était rendue à un point où j'imaginais le pire. Je n'avais pas un bon coeur, je n'étais pas une bonne personne, et surtout, je pratiquais la magie noire. Et si je finissais par avoir le même destin que le légendaire Raczidian ? Je préférais ne pas essayer, c'était une mort bien ridicule, surtout pour la créature dangereuse que j'étais. J'avais donc repoussé sans cesse la rencontre, j'avais annulé à la dernière minute ou je ne m'étais toute simplement pas présentée. Cette fois, par contre, je n'avais pas le choix. Le directeur de Serpentards me l'avait bien fait comprendre au dernier cours de défense contre les forces du mal.
À quoi bon s'obstiner sur un aussi ridicule sortilège ? Je pouvais les faire brûler d'un feudeymon, ces saletées de détraqueurs s'ils venaient me faire chier. Je pouvais les transformer en miette sans même avoir à me forcer, pourquoi donc utiliser une magie impossible à faire, qui demandait d'avoir en soi quelque chose que je ne connaissais pas ? Je soupirai. Suite au banquet, les autres verts et argents s'étaient rendus à la salle commune, alors que de mon côté, je montai les escalier vers la salle de classe du professeur MacBroch. L'heure de me rendre à cette satané rencontre était arrivée trop rapidement, je n'avais même pas terminé de manger. J'avais donc attrapé un morceau de viande - qui était pratiquement la seule chose qui me plaisait dans tout le banquet - que je mangeai en chemin. Je savais déjà que j'allais me ridiculier, encore une fois. Skye n'était pas là pour se fouttre de ma gueule cette fois - bien-sûr je n'avais pas remarqué qu'en fait il avait été triste pour moi - mais je n'en avais pas plus envie. Une fois arrivée à destination, je ne pris pas la peine de frapper à la porte. Je ne fis qu'entrer sans me soucier de quoi que ce soit. Je fini de manger le morceau de boeuf alors que j'avançai dans la salle. Les mains désormais libre, je remontai ma cravate pour m'assurer de dissimuler mon cou, comme j'en avais pris l'habitude depuis le printemps dernier. Non pas que celui qui m'avait blessé ne savait pas que j'étais celle qu'il avait blessé, simplement parce que les gens avaient déjà assez vu mes cicatrices comme ça.
« Sérieusement, je ne sais pas pourquoi vous vous acharnez. J'ai mieux que ça à faire.»
Je pensais encore à ma cousine, à qui j'avais donné une potion "tue-sirène" expérimentale et infructueuse. Je voulais travailler sur ça. Je voulais me glisser hors du château, aller à Pré-au-lard pour trouver des informations sur l'homme que j'avais dévoré un an plus tôt, puisque j'en avais enfin la force. J'avais envie d'aller visiter Andreï dans les cachots pour me moquer de lui. J'avais envie de tout, sauf d'être là. Je n'avais pas envie de fouiller dans ma tête pour trouver quelque chose de bien. Je savais d'avance que je n'y trouverais que plus de souffrance, que je me remémorerais mes pires moments. Le sang, la peur, la haine, la tristesse, j'avais tout vécu, tout sauf le bonheur. Comment croyait-il pouvoir changer ça. Aussi longtemps que mon père serait vivant, je vivrais dans cette bulle de malheur. Du moins, j'aimais croire que la mort de mon père changerait tout, j'aimais croire qu'il était le poids qui me tenait en place, qui m'empêchait de devenir meilleure et d'avancer. Il ne faisait que m'enfoncer plus loin. Tout le monde se doutait que mon père était horrible avec moi. Tout le monde croyait que ces blessures qui décoraient ma peau étaient son oeuvre. Rares étaient ceux qui connaissaient la vérité. Skye était le seul à l'avoir vu, à avoir vu qu'au contraire, Mischa me protégerait à tout coup. Moi-même, je ne pouvais pas le voir. MacBroch allait-il le voir ?
Invité
Consumed by the shadows
Ven 9 Fév - 3:41
Complete Darkness ft. Zoya & Gabriel
Cela faisait quelques heures maintenant que j'étais penché sur les corrections des derniers devoirs qu'on m'avait rendus au dernier cours, mais je ne parvenais pas à fixer mon attention dessus. J'avais du menacer miss Krushnic de sanctions si elle ne se présentait au cours particulier cette fois ci. Zoya était une élève des plus intéressantes. Brillante, de loin une des élèves les plus douées qu'il connaisse, mais incapable de produire un Patronus, ce qui l'avait conduite à la quarantaine. Bien entendu, je trouvais cela ridicule. La moitié des sorciers étaient incapables d'en produire un. Mais dans son cas, avec son talent, c'était surprennant. Je connaissais la difficulté que rencontraient les mages noirs avec ce sort, et le nom de la demoiselle pouvait être un possible indicateur d'arts sombres, après tout, les Krushnics étaient connus depuis l'empire Russe, et surtout durant durant toute l'ère soviétique grâce à son père, et ce dans le monde entier. La jeune fille affichait d’ailleurs dans son caractère les traits d'un passé potentiellement violent. Mais néanmoins c'est sur cette enfance que je parierais un Gallion pour être la cause de ses difficultés. Sombre, taciturne, la Serpentard ne dégageait pas vraiment la joie de vivre. Mais elle n'était pas non plus un être maléfique, autant que je puisse le sentir. Plutôt une pauvre fille perdue qui s'est enfermée dans une coquille pour survivre. Je soupirai en pensant à cela. Cette histoire ne m'étais pas étrangère.
Un gargouillement de ventre et un regard sur l'horloge me rappelèrent l'heure et le fait que j'avais de nouveau manqué le repas. Elle n'allait pas tarder à arriver. D'un coup de baguette, je rallumai la cheminée et de nouvelles chandelles, et fis apparaître un plateau chargé de chocolats et autres gourmandises, ainsi que du thé et du café au milieu de ce bureau surchargé de documents et de livres. Je mis quelques gouttes de Pur-Feu dans ma tasse en attendant que l'élève passe la porte, que j'avais laissée ouverte. Et vérifiai que le Moremplis que je gardais dans un coffre scellé était toujours sécurisé. Il ne fallut pas longtemps pour que son pas se fasse entendre dans le couloir et qu'elle apparaisse, sombre comme toujours, un feu prêt à se déclarer, une agressivité passive dont elle n'était plus dissociable.
« Sérieusement, je ne sais pas pourquoi vous vous acharnez. J'ai mieux que ça à faire.» Me déclara-t-elle en terminant sa tranche de viande sanguinolente.
"Drôle de menu pour une fille de son age"
Me levant et prenant mon air le plus dur possible, je lui répondis: Bonne soirée à vous également. L'acharnement est une perte de temps Miss Krushnic, je ne perds pas mon temps. La direction m'as fait part de ses attentes, et je suis d'accord avec eux sur le fait qu'il serait du gaspillage qu'une sorcière de votre envergure n'excelle pas dans tous les domaines. Maintenant veuillez vous asseoir, sortir votre baguette et écouter attentivement.
Je ne pris pas la peine d'attendre sa réaction, et commençai à faire le résumé de ce qu'elle devait savoir. Tout d'abord, faite sortir de votre tête toute idée préconçue sur les Patronus. La plupart des imbéciles qui écrivent sur le sujet ne savent pas en créer un eux mêmes. Non, il n'est pas nécéssaire d'être un imbécile bien-heureux de Poufsouffle pour pouvoir créer un Patronus. La légende de Raczidian n'est qu'une légende, et dans le pire des cas n'illustre que sa propre stupidité. Même certains mages noirs en sont capables, comme Dolorès Ombrage, ce crapaud incompétent du ministère, était capable d'en produire. Il lui suffisait de croire avec ferveur que sa stupidité était de la brillance.
J'avais débité ces derniers mots avec un dédain senti. Je me souvenais de cette créature aussi profonde qu'un Botruc lors de mes propres années étudiantes.
Toute personne possède un sentiment de satisfaction ou un autre dans sa vie, même vous, autrement vous vous seriez déjà jetée de la tour d'Astronomie. Et j'insiste bien sur le mot sentiment. Le souvenir dont tout le monde parle n'est qu'un catalyseur pour faire remonter le sentiment. Le véritable brio est de puiser directement dans vos instincts, pas de vous réciter l'histoire de votre vie sous les étoiles. Et, pour en finir sur ce qui alimente le patronus, c'est surtout le fait de croire en la justesse de vos actions qui vous permet de maîtriser votre patronus.
Je pris quelques secondes pour me désaltérer et pousser le plateau chargé de gourmandises vers son coté de mon bureau après avoir pris moi même un caramel. "Par Merlin j'ai eu la main lourde sur le Pur-Feu" Pensais-je en me raclant la gorge mine de rien.
J'observai la réaction du professeur, impassible. Lui prennait des airs sévères, moi je prenais des ais de je-m'en-foutisme. Non pas que j'avais besoin de faire des efforts pour ça. Au contraire, dans cette situation — comme dans plusieurs autres — ce n'était que naturel. Alors qu'il parlait, je m'avançai un peu plus, pour ensuite m'asseoir sur le coin d'un bureau, non loin du sien. Je ne pris pas la peine de sortir un parchemin et une plume. En fait, je n'avais emmené aucun élément autre que ma baguette. Tout ce qu'il allait dire, je l'avais déjà entendu. Les patronus, sur papier, je connaissais. « Bonne soirée à vous également. L'acharnement est une perte de temps Miss Krushnic, je ne perds pas mon temps. La direction m'as fait part de ses attentes, et je suis d'accord avec eux sur le fait qu'il serait du gaspillage qu'une sorcière de votre envergure n'excelle pas dans tous les domaines. Maintenant veuillez vous asseoir, sortir votre baguette et écouter attentivement.» Je haussai les épaules suite à sons discours, toujours peu convaincue.
« Vous sonnez presque comme mon père.»
J'étais une "sorcière d'envergure", j'étais "talentueuse". Les seuls qui prennaient le temps de dire ça, c'était ceux qui voulait que je m'épuise en tentant de l'être encore plus. Ceux qui disaient ça étaient ceux qui en demandaient toujours plus. Mon père voulait me rendre plus puissante que lui, il m'entrainait à rendre le réveil le lendemain pratiquement impossible. Courbatures, fatigue, coupures, maux de tête ; j'avais connu tout ça à de nombreuses reprises. Puis, le professeur MacBroch disait ça, croyant que ça allait me motiver à creuser dans mes souvenirs, creuser dans les émotions que je détestais connaitre. J'allais m'épuiser ici, je le sentais d'avance. « Tout d'abord, faite sortir de votre tête toute idée préconçue sur les Patronus. La plupart des imbéciles qui écrivent sur le sujet ne savent pas en créer un eux mêmes. Non, il n'est pas nécéssaire d'être un imbécile bien-heureux de Poufsouffle pour pouvoir créer un Patronus. La légende de Raczidian n'est qu'une légende, et dans le pire des cas n'illustre que sa propre stupidité. Même certains mages noirs en sont capables, comme Dolorès Ombrage, ce crapaud incompétent du ministère, était capable d'en produire. Il lui suffisait de croire avec ferveur que sa stupidité était de la brillance. » Je savais bien que les mages noirs savaient en produire, j'en avais vu un de ms propres yeux. Il avait même un patronus corporel, ceux que tous - sauf moi - rêvent de produire un jour. Ceux qui attendent avec impatience de connaitre quelle en sera la forme. Un lycan, voilà ce que j'avais vu sortir de la baguette de mon horrible père. Quelle ironie, lui qui n'avait nullement hésité à tuer son frère loup-garou. Je ne me considérais pas comme une mage noire. Je connaissais ce type de magie, je le pratiquais et la chérissait sans me l'avouer. Sauf que je n'étais pas comme lui. J'étais une bête, bien certainement, mais pas mage noire. Pourtant, je ne me considérais pas plus capable de créer ce sortilège de merde.
« Toute personne possède un sentiment de satisfaction ou un autre dans sa vie, même vous, autrement vous vous seriez déjà jetée de la tour d'Astronomie. Et j'insiste bien sur le mot sentiment. Le souvenir dont tout le monde parle n'est qu'un catalyseur pour faire remonter le sentiment. Le véritable brio est de puiser directement dans vos instincts, pas de vous réciter l'histoire de votre vie sous les étoiles. Et, pour en finir sur ce qui alimente le patronus, c'est surtout le fait de croire en la justesse de vos actions qui vous permet de maîtriser votre patronus.» Mes instincts n'étaient pas ceux que l'on considérait comme bon. Mes instincts me disaient de déchiqueter ceux qui me faisaient face, de leur insuffler le mal que la vie m'avait apportée. Mes actions n'étaient ni justes, ni passionnels. Je ne croyais pas que j'étais juste, bonne ou même que j'avais raison. La seuleu chose qui m'alimentait, c'était l'envie de prendre la vie de mon géniteur. Cette envie n'était qu'égoïste, et je le savais très bien. Mon père ne créait plus le chaos, ne faisait plus de mal. Il n'était pas sorti de prison pour rien. On avait même arrêté de le surveiller. Il n'était plus un danger. Au contraire, il avait même aidé le monde à se débarasser d'un homme encore pire que lui : son propre père. Cette envie de le tuer n'avait rien d'autre que mes intérêts personnels.
« Et si je sais que mes actions ne sont pas justes, qu'est-ce que je fais ? Si je sais que mes instincts me disent de faire le mal, et que je comptes les suivre, comment croyez-vous que je puisse créer une magie que l'on dit pure ? Vous vous foutez un doigt dans l'oeil si vous croyez que vous pouvez me décrocher quelconque étincelle de patronus. »
Le directeur des serpents allait probablement me croire mélodramatique. Comment la vie d'une adolescente, n'ayant même pas vu la guerre de près, pouvait être si misérable ? Les Britanniques avaient vu les corps tomber autour d'eux, ils avaient perdu amis et famille. Cela ne les empêchait pas de vivre une vie relativement heureuse. Cela ne les empêchait pas de trouver l'amour et l'espoir. Bien-sûr, je connaissais ce blabla. Avant que je ne prenne la parole, le professeur m'avait présenté un plateau de friandises. Je les regardai avec désintérêt, puis jetai un oeil à son verre. Si l'odorat de la bête n'était pas très présente - puis qu'elle était endormie depuis la dernière pleine lune, quatre jours plus tôt - je crus comprendre qu'il ne s'agissait pas d'un simple jus de citrouille.
« Vous allez en avoir besoin de plus que ça pour passer la soirée avec moi. »
Accueil
